Edward & Bella

Edward & Bella

mardi 2 mars 2010

6 - Rendez-vous

"Le sexe est le cerveau de l'instinct", André Suarès.

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J’étais complètement abruti par la discussion qui venait de se dérouler. Avant que je ne puisse réagir, le téléphone sonna et Esmée alla décrocher.

C’est elle Edward ! M’avertit Alice.

- Oui, allô ?
Bonjour ! Euh… Excusez-moi de vous déranger, pourrais-je parler à Edward s’il vous plait ?
- Bien sûr, ne quittez pas. EEEDWAAAAAAARD !

Esmée s’obligeait à gueuler comme une marchande de poisson à chaque fois qu’on recevait un coup de téléphone. Comme si on avait besoin de ça, compte tenu de notre ouïe particulièrement fine ! J’étais sûr qu’on pouvait l’entendre jusqu’à Dénali...
Je me saisis du combiné, et m’aperçus que tout le monde sortait afin de me donner un peu d’intimité.

- Ouais ?
Salut Edward ! Euh… C’est Bella… Sa voix été gênée.
- Salut toi !
Écoute, je… J’ai ta voiture, j’ai oublié de te rendre les clefs, je… Je suis désolée..
- Ne t’inquiète pas de ça ! Tout va bien ?
Oui. Non. Je… Écoute, je suis vraiment, sincèrement désolée pour hier, je… Je voudrais m’excuser, je me suis conduite comme la dernière des garces avec toi, je.. Tu ne le méritais pas... Je… Je comprendrai parfaitement si tu ne le voulais pas, mais est-ce qu’on pourrait se voir ? Cet aprèm’ ? J’aimerai te parler…
- Cet aprèm ? Pas de problèmes. Et je veux te revoir, Bella. Crois-moi. Sa respiration se fit plus rapide et son cœur tambourinait dans sa poitrine lorsque j’eus fini ma phrase.
Ok ! Euh… Je ne sais pas comment venir jusque chez toi, je… je n’ai pas trouvé votre adresse…
- Hmm… Dis moi plutôt vers quelle heure tu souhaites arriver et je te rejoindrai sur le pont de la rivière Callawah. Ça sera plus simple que de t’expliquer le trajet ! Ça, c’est sûr. Trouver la maison dans ce foutoir de forêts et de montagnes était une vraie galère !
Super ! Hmm… Il est midi… Vers 14heures, ça t’irait ? Ou plus tard si tu préfères… Son ton ruisselait d’impatience et d’espoir. Elle voulait réellement me voir. Bon sang ! J’étais excité comme un gamin qui vient d’avoir sa première pipe !
- 14 heures, c’est parfait ! Je t’attendrai sur le pont, Bella.
Ok ! Je… À tout à l’heure Edward.
- À tout’ Bella !

Je l’entendis souffler à plusieurs reprises dans le combiné, puis elle raccrocha.
J’étais perdu sur mon petit nuage ; Bella souhaitait me voir, elle ne m’en voulait pas ! D’ici deux heures, j’allais pouvoir tenir son petit corps souple et chaud entre mes bras, poser mes lèvres sur les siennes, explorer l’arc délicat de son cou avec ma langue, laisser mes mains gambader de ses épaules, son dos jusqu’à ses cuisses soyeuses et mes doigts baladeurs trifouiller toutes les parties les plus sensibles de sa personne… Ah, c’est malin ! À laisser libre cours à mes fantaisies, je me retrouvais avec une gaule pas possible… Et vu mon état, une bonne douche bien froide s’imposait avant que je ne puisse voir ma Bella ! Bella…
Il fallait que je réfrène mes ardeurs, il était hors de question que je la blesse à nouveau. Rosalie avait raison, mon ange devait être détruit… Comment pouvais-je être aussi con et ne penser qu’au sexe après eu vent du calvaire de ma douce ?!

Parce que c’est pas un cerveau qui te dirige, ducon, mais une bite ! Oh ! Va chier !

Non. Je ne devais plus baiser avec Bella, il était hors de question que je lui fasse revivre l’horreur qu’elle avait subie… J’allai être tendre, doux, gentil, mais tant que ma belle n’aura pas tourné la page – et je l’aiderai à le faire – je devrai me contenter de ma main droite… Et accessoirement la gauche pour changer…

- Ne fais pas ça, Edward. Bella a besoin de toi !
- Quoi Alice ? Qu’est-ce que je ne dois pas faire ?
- Je ne sais peut-être pas lire les pensées, moi, mais j’anticipe l’avenir ! Et ça serait une bourde monumentale que tu ne la touches plus ! Elle se sentira rejetée et ça sera terrible pour elle !
- Mais je ne veux pas qu’elle souffre ! M’écria-je, tout en priant qu’Alice n’ait pas eu une vision de moi en train de me branler sous la douche…
- Justement ! Elle souffrira d’autant plus si tu ne poses plus les mains sur elle !

Rosalie arriva et me donna un coup de coude joueur dans les côtes.

- Écoute Ed, si Bella prend les commandes, laisse-la faire ! Me dit-elle. Elle se sent en confiance avec toi, elle n’agirait pas comme cela sinon. Elle a besoin de temps, de patience et d’amour, et c’est toi qu’elle a choisi pour l’aider à surmonter… ça.
- Mais je ne veux pas la blesser !
- Tu sais, au début de notre relation, Em est passé par des moments difficiles, et moi aussi… Mais s’il n’avait pas été là, je ne sais pas ce que je serais devenue… Sois là pour Bella, promets-le moi !
- Je serais toujours là pour elle, Rose. Je l’aime ! C’est dingue, je l’ai rencontrée il y a à peine deux jours, mais je ne peux plus vivre sans elle…
- Eddy amoureux ! On y croyait plus ! On pensait que tu allais continuer à sauter sur tout ce qui bouge ! Alice et Rosalie riaient. Bon, on te laisse, c’est l’heure du repas !

Mes sœurs sortirent, me laissant seul avec mes pensées. Les frangins luttaient dans le salon, sous le regard attendri d’Esmée, et Carlisle lisait un ouvrage de neurologie dans son bureau.
Comment devais-je agir avec ma douce ? D’abord, suivre les conseils de Rose et Alice et laisser Bella agir comme elle le souhaite. Et si c’est mon corps qu’elle désire, je le lui offrirais sur un plateau d’argent !

Et voilà ! Qu’est-ce que j’disais ! Pas capable de penser avec autre chose que sa queue celui-là ! Non ! C’est pas vrai ! Mais si ! Faut toujours que tu ramènes ça au cul ! Non j’te dis ! Han ! Bah pourquoi t’as pas été foutu de suivre tes principes alors? Heeeuuuu… Le « je ne couche jamais avec une inconnue dès le premier soir », t’en fais quoi ? Beeeeeeen… Et elle te sert à quoi cette règle ? Ne pas tomber sur une adepte du sadomasochisme ! Ouais, et alors ? Et alors quoi ? La soumission ça ne fait pas partie du BDSM, peut-être ? Bella n’est pas adepte de ces machins-là ! Alors pourquoi elle a un bracelet qui ressemble étrangement à un collier de soumission ? Ah ! Oh ! Ta gueule !

Y’a pas à dire, je devenais vraiment cinglé si je commençais à m’engueuler avec moi-même… Depuis que j’avais rencontré cette fille, j’étais devenu… cinglé en fait.
Plus rien n’était pareil depuis que j’avais croisé son regard.
Mon petit univers bien ordonné : la musique, la baise, la famille, les gonzesses, la chasse, la branlette, les études… était complètement chamboulé.
Plus rien ne comptait, plus rien n’avait de sens. Mon existence fade et ennuyeuse avait été sublimée par cette simple petite humaine, et se résumait entièrement à elle.
Magnifique. Envoûtante. Fascinante. Tentatrice. Sensuelle. Mystérieuse.
Oui, surtout ça… Bella Swann était une énigme que je n’arrivais pas à résoudre, et j’ai une sainte horreur des puzzles inachevés… Sa beauté sans fard et ses immenses prunelles couleur chocolat m’avaient tout de suite captivées, et ses pensées silencieuses m’avaient ensorcelées… Son corps semblait être conçu pour s’adapter au mien, en parfaite harmonie l’un dans l’autre… Bref, Bella était tout ce que j’attendais. Elle aura mis le temps pour arriver – 90 ans, c’est pas rien quand même ! – mais c’était elle que je voulais… Et je la voulais pour l’éternité…

Cependant, son esprit impénétrable était un vrai casse-tête et toutes ces zones d’ombres qui l’entouraient me laissaient perplexe… Elle, tellement versatile dans ses sentiments ! Chose que je pouvais comprendre, maintenant, elle devait en vouloir à la population mâle de la Terre entière… Par contre, j’étais déchiré à propos des visions d’Alice… Pas que l’idée qu’elle devienne un vampire me répugne, loin de là ! Au contraire, je pourrais passer une existence sans limites avec elle, et je ne pouvais que fantasmer dessus… En plus, il y aurait des côtés loin d’être négligeables : le sexe avec Bella étant 1000 fois meilleur que tout ce que j’avais vécu jusqu’à présent – humaines et non humaines inclues - j’ose à peine imaginer ce qu’elle me réserverait une fois transformée !

Mais… Ça ne m’empêchait pas de me poser des questions…
En quoi ce foutu bracelet pouvait-il avoir une incidence sur notre avenir ? Était-il vraiment ce que Jasper considérait comme un objet de soumission ? Possible… Nous avons tous nos côtés sombres... Mais dans ce cas, elle ne pourrait pas être ma Bella, elle serait à un autre, son ex petit copain apparemment…
Non. Je n’y croyais pas, je n’imaginais pas Bella appartenant à quelqu’un, se soumettant à la volonté d’un autre. Elle aimait trop diriger les opérations pour ça… Et je voyais très mal cette fille, innocente comme l’agneau qui vient de naître, versée dans le BDSM et réclamer pour qu’on l’attache et la fouette. Quoique, je ne serais pas contre l’idée de la menotter, la bâillonner et la torturer de caresses… et elle n’aurait pas besoin de me supplier deux fois !
Non, il y avait autre chose avec ce bijou, et il fallait que je trouve pour ne pas perdre ma Bella…
Je levais les yeux et m’aperçus que le soleil avait changé d’angle.
Je regardais l’heure, il était 13h30… J’avais encore assez de temps avant de voir ma douce et décidai d’aller me prendre une douche bien froide, histoire de calmer mes ardeurs avant de la retrouver. Bon sang ! J’étais excité comme un gosse le matin de Noël à l’idée de la voir !

Bella’s POV

Mais quelle conne !
Et dire que j’avais cru que prendre une douche bien chaude allait me calmer…
J’ai pris la route après ma toilette, persuadée que la Volvo d’Edward roulait à la même allure que ma camionnette. Et bien non, elle est plus rapide. BEAUCOUP plus rapide…
Résultat, il est 13h30, je suis au point de rendez-vous – une autre erreur mais c’est plus fort que moi - et je suis excitée comme une puce…. Il faut que je me calme, et vite, sinon dans cinq minutes, je vais hyper-ventiler dans la voiture et Edward devra me conduire aux urgences ! Et il a mieux à faire que ça… Surtout s’il me laisse participer… NON ! Je ne dois pas penser comme cela !
Allez, quelques mouvements de respirations abdominales et des pensées agréables devraient réussir à me détendre… Allons-y !

Hmmm…. Hmmm… Hmmmm… Son étrange regard or qui me fascine et dans lequel je me noie… Ses cheveux bronzes si soyeux qui glissent si facilement entre mes doigts… Ses grandes mains tellement froides, et pourtant qui me brûlent, s’accordent parfaitement à ma poitrine, les moulant comme une seconde peau, si douces et si brutales à la fois… Mes tétons roulant si aisément entre son pouce et son index… Ses longs doigts me faisant subir mille et une divines tortures, allant et venant dans ma fente, jouant avec mon petit bouton de nerfs… Son long corps ferme idéalement adapté au mien… Son petit cul si… Si… Oh putain ! Son petit cul si parfait ! Quel régal de le pétrir de mes mains…

Non ! Je ne dois pas penser à ça, je ne peux pas !

Ses mains qui me caressent, à la fois timides et audacieuses… C’est un virtuose, utilisant mon corps comme un instrument de musique, nos gémissements, nos cris de jouissance, les claquements de sa peau glaciale contre ma peau de braise se transformant en une symphonie enflammée… Et ce corps, CE corps !

NON ! Stop ! Je ne dois pas penser à tout ça ! Mais c’est plus fort que moi, je n’y arrive pas… Un seul regard et j’étais prise au piège… Mais je ne peux pas. Je ne le veux pas. Pas après ça…
Et ça fait mal, parce que je le veux. J’en ai une putain d’envie, si terrible qu’elle me rend folle ! Mais je ne peux pas, je n’ai pas le droit !

Ses lèvres si douces, et son haleine si glaciale et si sucrée… Sa langue si passionnée glissant contre la mienne, et si curieuse et si fougueuse, faisant vibrer et chanter mon corps, même dans les endroits les plus insoupçonnés... Et ses doigts… Hmmm… Ses doigts…. C’est à peine s’il m’effleure que mon corps vibre déjà… Et la sensation de sa peau contre la mienne, le feu contre la glace, si étrange et si naturelle ! Et lorsqu’il glisse en moi d’une façon tendre, brutale ou passionnée… Son corps s’emboîtant si idéalement dans le mien, comme les deux moitiés du même puzzle…

STOP ! Je ne peux pas me permettre de penser à Edward de cette façon… Je ne dois pas ! Je ne devrais même pas être là à l’attendre… Mais qu’est-ce que je fais ! Des larmes commencent à rouler sur mes joues, je n’arrive pas à les retenir. Je dois prendre une décision, mais j’en suis incapable. J’ai beau combattre, je n’y arrive pas…

Je me consume sous son toucher… Sa langue me fait chavirer, me noyant sous des sensations que je ne connaissais même pas… Ses longs doigts me transportent, ils m’emmènent au Paradis… Ou alors en Enfer, tellement je brûle sous ses caresses… Et son odeur… Hmmm… Son odeur m’enivre… Son parfum m’apaise et me déchaîne… Il m’intoxique, il est ma came… Et le merveilleux goût de cannelle, de poire et de miel de sa peau sur ma langue… Et son regard si pénétrant, donnant l’impression de déchiffrer mon âme… Son regard or assombrit par le désir… Ses prunelles si noires, tout à coup, comme s’il crevait de se repaître de moi… Et ce que je ressens lorsqu’il est en moi… Et sa queue… Hmm… Si divine ! Longue et ferme et épaisse et si pâle… Qui va et vient et me transcende… Si glaciale dans mon corps bouillant… Une sensation si bonne… Hmmm… Sa qu…

NON ! ! ! Je n’ai pas le droit de penser à Edward comme ça… Mais j’en ai assez de le combattre, je n’en peux plus… Et les larmes coulent, de plus en plus. Mes pleurs ne veulent plus s’interrompre et redoublent de vigueur… C’est la guerre…

La guerre à cause d’Edward…

La guerre entre mon corps, mon cœur et ma raison…

Mon corps l’appelle. Mon corps le réclame. Avec acharnement, mon corps a faim du sien. Mon corps est fait pour le sien. Mon corps est irrémédiablement attiré par le sien, aspiré par son magnétisme. Mon corps veut Edward…
Mon cœur le désire. Mon cœur bât pour lui. Mon cœur l’exige. Mon cœur s’envole au son de sa voix. Mon cœur bât frénétiquement lorsqu’il me touche. Mon cœur explose d’une overdose de sentiments. Mon cœur aime Edward…
Je le veux, je ne vois plus que lui. Je revis grâce à lui. Edward…
Alors que mon corps et mon cœur ne cessent de crier, de hurler « Edward ! », ma raison les bâillonne…
Alors, mon corps et mon cœur pleurent, dévastés par le chagrin… Ma raison m’interdit tout…
Je veux Edward, mais je ne le devrais pas. Je n’en ai pas le droit, je le Lui dois…
Edward ne sait pas et je ne veux pas qu’il sache… Il ne voudrait plus de moi, je le sais, j’en suis sûre… Je suis maudite, je suis indigne…
Mon corps et mon cœur souffrent de ne pas avoir Edward, ils le réclament avec insistance… Mais ma raison prend le dessus et musèle mes désirs…
Si tu savais à quel point j’ai besoin de toi, Edward !
Et les larmes se font intarissables. Les tremblements m’emportent… Ma tête tombe sur le volant, entre mes deux mains qui sont déjà crispées dessus… Les sanglots s’emparent de moi, semblant ne plus vouloir cesser…
Je ne peux pas… Je n’ai pas le droit… Je suis désolée Edward…
À l’instant où deux bras fermes et glacés m’enlacent et m’enfouissent le visage dans une épaule, je me sens enfin entière… Mon corps et mon cœur se libèrent…

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