Edward & Bella

Edward & Bella

mardi 2 mars 2010

18 - Bricolage

"L'absence est à l'amour ce qu'est au feu le vent : il éteint le petit, il allume le grand", Bussy-Rabutin
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Je n’avais pas remarqué que ma conversation avec Jacob avait été aussi longue, si bien que lorsque je repassais devant la maison de Bella, elle et le chef Swann étaient déjà là et débarrassaient sa chambre de tous les débris…

- Papa, regarde. Tu crois qu’on peut réparer le rocking-chair ? Je pense qu’en recollant certains morceaux et…
- Non ma chérie, je suis désolé, mais on ne peut rien y faire…

Je vis des larmes couler le long des joues de Bella à la mention qu’on ne pouvait réparer sa chaise à bascule. De tous les objets et meubles présents dans cette pièce, elle avait l’air d’y tenir particulièrement !

- Je sais que je ne peux pas m’en rappeler, j’étais bébé, mais je sais que maman me donnait le sein dessus, ou me berçait quand je pleurais… Si seulement il n’avait pas été cassé…

Les pleurs redoublèrent, et je vis le Chef Swann prendre maladroitement sa fille dans ses bras.

- Je sais que ta mère te manque, Bells, et je sais aussi que c’est pour ça que tu as repris tous ses vieux meubles. Mais tu dois arrêter de vivre dans le passé, elle ne reviendra pas ! Et continuer à vivre dans ses meubles ne te la ramènera pas non plus. Ce n’est peut-être pas si mal qu’il faille te racheter des meubles…
- QUOI ? C’est bien que j’ai été la cible d’un déséquilibré ?Hurla t’elle.
- Mais non, ce n’est pas ce que j’ai voulu dire et tu le sais très bien ! Seulement, en ne vivant plus dans le souvenir de Renée, tu pourras passer à autre chose ! Sans l’oublier pour autant. Je sais que ça a été dur à vivre…
- NON ! TU NE SAIS PAS ! TU NE SAIS RIEN !
- Bella… Je sais très bien que je n’ai pas vu ce que tu as vécu, et je sais à quel point cela doit être difficile à surmonter. Mais… Tu dois tourner la page et arrêter de te complaire dans des souvenirs trop douloureux pour toi.

Bella hocha lentement la tête, mais j’avais le sentiment que c’était plus pour faire plaisir à son père qu’autre chose…
Souhaitant alléger l’atmosphère pesante qui régnait dans sa chambre, je me décidais à lui envoyer un texto…

Salut ma belle ! Deuxième jour loin de toi, c’est une vraie torture… La randonnée est d’un chiant, je m’en passerai bien ! Tu n’imagines même pas à quel point tu me manques… Vivement ce soir ! Je t’embrasse partout, partout et surtout partout…
Je t’Aime ! E.


Une fois le message saisi, je le lui envoyais, espérant calmer sa tension…
J’entendis « I put a spell on you » retentir lorsque mon texto arriva…

- Edward ! S’exclama ma douce.
- Quoi ? Il est ici ? Demanda Charlie.
- Non ! Il vient seulement de m’envoyer un message.
- Comment sais-tu que c’est lui ?
- Papa, il faudrait que tu t'éveilles à la technologie un de ces jours… C’est grâce à la sonnerie de mon téléphone… Avoua t’elle en rougissant, tout en tapotant sur son cellulaire.

Ainsi donc, j’avais « jeté un sort » à mon ange ?
D’une certaine façon, oui, mais c’est surtout elle qui m’avait envoûtée, par sa beauté, son charme naturel, sa douceur, son amour, la puissance de son regard, ses pensées secrètes…
Je me perdis dans la contemplation de ma Bella tandis qu’elle se débarrassait des débris qui jonchaient le sol de sa chambre avec son père, avant de recevoir un message…
Hmm… Joie et félicité… !

Tu me manques aussi.. Atrocement… J’ai hâte d’être à ce soir et de voir ce que tu me réserves… Je t’embrasse partout, surtout où tu préfères… Je t’Aime ! B.

Relevant les yeux de mon agréable, mais courte lecture, je vis mon ange regarder certains bouts de bois avec embarras…
Elle n’arrivait pas à se résoudre à jeter les restes de son rocking-chair… Elle les emmena et les entreposa dans une remise jouxtant sa demeure.
J’entendis le Chef Swann redescendre de la chambre de sa fille, et appeler pour réserver un camion-benne et une remorqueuse.
Environ une heure après, les deux engins arrivèrent. Bella et lui descendirent les débris de meubles, vêtements, livres… pour les jeter dans la benne. Une demi-heure plus tard, la chambre de Bella était vide et la remorque du camion remplie. Son père monta à l’intérieur pour emmener le tout à la décharge, tandis que Bella prenait les clefs et les papiers de sa Chevrolet avant de monter dans la remorqueuse qui allait emmener son défunt véhicule à la casse…

Mon ange n’avait plus rien, hormis les vestiges de son rocking-chair… Ni une, ni deux, je filais jusqu’à la remise, profitant qu’il n’y ait personne dans les environs et me saisis des morceaux de bois. Je ne savais pas comment, mais j’allais trouver un moyen pour le réparer…
Peut-être que Jasper me donnerait un coup de main ? Il était plutôt doué en bricolage.

J’emportais les divers débris jusqu’au cottage, puis filais retrouver mon frère. Il me suivit sans faire d’histoires après que je lui ai raconté pour le rocking-chair.
Il prit et regarda avec un soin très particulier tous les morceaux, les faisant tourner entre ses doigts, s’emboîter les uns dans les autres…

- Aïe, aïe, aïe…Ça va être plutôt difficile et il y aura pas mal de défauts, mais c’est faisable.
- Vrai Jazz ?
- Sûr ! Mais avant, j’ai quelques achats à faire dans un magasin de bricolage si on veut pouvoir le remettre en état. Mais je préfère te prévenir, ça ne sera pas ultra solide. Donc pas de galipettes dessus ok ?
- Pas de soucis !

J’étais heureux à l’idée de savoir que la chaise à bascule de mon ange était réparable, surtout en connaissant l’attachement de Bella pour ce siège.
Nous nous rendîmes, Jazz et moi, jusqu’au garage pour prendre la voiture. En chemin, nous croisâmes Tanya qui nous ignora royalement. Tant mieux !

- Eh les bouffons ! D’où que c’est y qu’vous allez comme ça ? S’exclama Emmett.
- « Mister Brico » !
- Bah ! Pourquoi ?
- Eddy veut que je répare une vieille relique pour Bella. Un rocking-chair !
- Ben pourquoi ne pas en acheter un neuf, plutôt que réparer un truc tout cassé, et qu’en plus on verra que c’est du rafistolage ? Me demanda Emmett.
- Parce que cet objet compte énormément pour elle ! Il était à sa mère et quand Bella était bébé, sa mère la berçait ou lui donnait le sein dessus… Tu comprends pourquoi je préfère qu’on le bricole, quitte à ce que ça se voit ou qu’elle ne puisse plus monter dessus ?
- Ben dis donc, v’là qu’Eddy fait dans les sentiments… Qui êtes-vous et qu’avez-vous fait de mon frangin ? Demanda Em d’une voix qui se voulait menaçante.
- T’es con, Em ! Je suis amoureux, c’est tout !
- Justement ! Qui êtes-vous et qu’avez-vous fait d’Edward « le Quetard fini » ?

Nous explosâmes tous les trois de rire aux paroles d’Emmett. Dans un sens, il n’avait pas tord…
Avant de rencontrer ma douce Bella, je ne pensais pas aux autres, hormis les membres de ma famille, et ne réfléchissais qu’avec ma bite, ne cherchant qu’à avoir une chatte bien humide serrée autour de la queue, si possible différente à chaque fois.
Et maintenant ? J’étais fou amoureux de la femme la plus parfaite au monde, monogame et ne pensais qu’à vivre éternellement auprès d’elle… Un changement plus que radical !

Emmett nous accompagna chez « Mister Brico » et je vis Jasper courir de rayon en rayon, un sourire éclatant aux lèvres. On aurait dit un môme lâché dans un magasin de jouets !
Il remplissait un caddy avec tout un tas de bidules différents, allant de la pâte à bois aux chevilles, en passant par les vis, clous…
Il acheta également une ponceuse et je le vis regarder tout particulièrement une visseuse-dévisseuse avec envie…

- À quoi ce truc pourrait te servir, Jazz ? Avec un tournevis classique et la vitesse dont nous sommes dotés, tu irais bien plus vite qu’avec ce machin-là ! Lui demandais-je.
- Je sais, mais elle est trop belle ! Regarde sa couleur ! Et sa forme effilée ! Un aérodynamisme du tonnerre, crois-moi ! Oh ! Et en plus, elle est sans fil ! Elle est… Elle est magnifique…

Qu’est-ce que je disais, un vrai gosse ! S’il avait pu, je crois qu’il en aurait pleuré devant une telle « splendeur »…
Je le voyais limite baver devant cet outil, mais il n’osa pas le prendre… Je me saisis du coffret contenant la visseuse-dévisseuse et le mit dans le caddy.

- YOUPI ! T’es le meilleur Eddy ! MERCI ! MERCI ! MERCI ! S’exclama Jasper en se jetant à mon cou, enlaçant fermement ma taille de ses jambes et plaquant un énorme bisou baveux sur chacune de mes joues.

J’entendis le bruit d’un appareil photo et vis le flash en même temps.

- ENFIN ! J’ai enfin la preuve que vous êtes rien que des tarlouzes ! Rigola Emmett en brandissant son appareil. Qui c’est qui va raquer pour que j’en parle pas à sa chérie ?
- Oh la ferme Em ! Qui s’habille en bonne femme à chaque soirée costumée ? Lui répondis-je.
- Ben justement ! C’est qu’un costume !
- Mon cul, ouais ! Si tu pouvais, je suis sûr que tu t’habillerais en femme tous les jours ! S’exclama Jasper.
- Tu sais quoi, Jazz ? J’ai déjà vu Em en lingerie fine dans la tête de Rose… À mon avis, le fantasme est des deux côtés, Emmett aime jouer les travelos et Rose adore le voir dans ses fringues…
- C’est pas vrai ! Râla Emmett. J’ai jamais fait ça !
- Tu sais quoi, Ed ? Àmon avis, c’est rien qu’un PD refoulé…
- NON MAIS JE T’EN FOUTRAIS DU REFOULÉ MOI ! ÇA VA PAS DE DIRE DES TRUCS PAREILS ?

Emmett était enrogne, ne s’apercevant même pas qu’on se moquait ouvertement de lui.

- Eh Em ! T’as laissé ton humour à Forks ou c’est Rosalie qui l’a récupéré en te pompant le dard ce matin ? On blague, ducon la joie ! Ça t’apprendra à ne pas parler sur nous !

Emmett bouda pendant une dizaine de minutes sous nos rires à Jasper et moi, puis finit par nous taper sur l’épaule. Un peu trop fort car nous finîmes au sol…
Nous passâmes à la caisse, régler les achats, puis retournions sur Forks, devant supporter tout au long de la route Emmett qui braillait « les oiseaux gazouillent dans les prés » version paillarde…

- … Allez ! Cette fois-ci, en « russe » ! Moulinoff suce la pine au sous-of, Moulinoff suce la pine au sous-of, Moulinoff suce la pine au sous-of, suce la pine au sous-of c’est bien connu… En « allemand »..
- TA GUEULE EMMETT ! Putain, c’est la dernière fois qu’on t’emmène en courses ! Ralais-je.
- Au fait Eddy, comment tu vas faire pour ne pas éveiller les soupçons de Bella ? Me demanda Jazz.
- Comment ça ?
-Ben ouais, t’étais pas censé savoir où se trouvaient les vestiges de son rocking-chair à ce que je sache…

Ah merde ! LA gaffe…

- Ben c’est pas compliqué ! Suffit juste que tu lui envoies un texto, lui demandant ce qu’elle souhaiterait récupérer le plus au monde parmi ses meubles. Dit tout simplement Emmett.

Dingue ! Lorsqu’on l’entendait chanter ses paillardes ou tous ses autres délires, c’était à se demander si le jour de la distribution des cerveaux il ne s’était pas trompé de file, mais parfois, il faisait preuve d’une intelligence stupéfiante !
Fouillant dans mes poches à la recherche de mon téléphone, je saisis un message pour ma douce.

Coucou mon ange ! Grave ce que tu me manques… Une petite question comme ça, si tu pouvais récupérer l’un de tes meubles détruits,
ça serait lequel ?
Simple curiosité de ma part… Je t’Aime ! E.

Une dizaine de minutes plus tard, je recevais un texto de ma Bella…

Hello U ! T’en as d’autres de questions bizarres ? Pour répondre, si je pouvais récupérer un seul de ces objets, ce serait mon rocking-chair, il avait une valeur essentielle à mes yeux, même s’il était vieux et assez abîmé… Je n’ai même pas eu la force de me débarrasser de ses débris !
Je les ai mis dans la remise… Débile, non ?
Tu me manques aussi, terriblement… J’ai hâte d’être à ce soir ! Je tAime, t’Aime, t’Aime ! B.

- Problème résolu, Jazz ! Bella vient d’avouer elle-même où elle avait planqué les morceaux !

Je venais à peine de finir ma phrase que nous arrivions déjà au cottage.
Emmett se rua à l’extérieur, ouvrit le coffre, emporta nos achats et attendit en tapant du pied devant la porte.

- Bon alors, t’ouvres oui ou merde ?

Suivi de Jazz, j’ouvris la porte du cottage et eus à peine le temps d’entrer qu’Emmett me poussa pour se vautrer dans le canapé et saisir la télécommande. Il alluma la télé et mit la chaîne du foot.

- Bordel Em ! Tu peux pas écouter le foot ailleurs ?
- Si, mais ton écran plat est d’enfer et à la villa, y’a tout le monde. Ici, je peux brailler en paix !
- Ok, mais à une condition…
- Laquelle cher frère ?
- Que tu ne t’incrustes plus le matin lorsque Bella est là !
- Ok, pas de soucis ! Me répondit-il en me tapant dans la main.

Et dire que je m’attendais à des protestations de sa part vu qu’il adore taquiner ma belle !

Il a dit le matin, il n’a jamais parlé d’autres moments de la journée ou de la nuit… Faudrait peut-être que je leur rende une petite visite cette nuit, d’ailleurs…

- Fais ça Emmett et je te les brise ! Tu pourras toujours pleurer ensuite ! Le menaçais-je en grondant furieusement.
- Rho lala ! Mais quel rabat-joie ! T’es pas drôle Eddy ! Toi t’as eu droit à nos ébats à Jazz et moi.
- QUOI ? T’as couché avec Jazz ?
- Mais non crétin ! Tu nous as seulement pécho en pleine action, chacun de notre côté avec nos chéries respectives !
- J’y peux rien, je te rappèle, si je lis dans vos pensées ! Crois-moi, parfois je m’en passerai bien !
- Bon les filles, c’est pas bientôt fini de se chamailler ? Em regarde ta télé et fous-nous la paix, et Ed, viens m’aider ! Les réparations ne vont pas se faire toutes seules ! Râla Jasper.

Emmett retourna à son match de foot, tandis que j’attendais que Jazz me dise quoi faire. Le bricolage n’était vraiment pas mon truc, mais pour ma douce, j’étais prêt à tout !

Au bout de trois heures, pendant lesquelles de nombreux coups de marteaux furent donnés à tord et à travers, le rocking-chair de mon ange était à nouveau sur pieds, remis presque à neuf grâce au talent de Jasper. Il était même allé jusqu’à le recouvrir d’un velours de la même couleur que celui d’origine.

Quant à moi, j’étais excité comme une puce à l’idée de bientôt retrouver LA femme de ma vie, ou plutôt non-vie dans mon cas. Encore deux heures, deux toutes petites heures, et le crépuscule sera au rendez-vous.
Jasper devait très certainement sentir mon humeur car il commença à me chambrer.

- Mais c’est grave ! T’es encore pire qu’un ado boutonneux qui vient d’avoir son premier rêve mouillé !
- C’est pas ça, Jazz ! Eddy le quetard est simplement pressé de tremper son biscuit ! Rigola Emmett.
- Aussi ! Mais là il est tellement énervé qu’on jurerait qu’il va avoir sa première fois !
- Bon, c’est pas bientôt fini vous deux ? Y’en a marre !
- Ed, au passage, tu ferais bien d’aller chasser… Ça fait quelques jours déjà, ça serait vraiment con que tu la mordes dans le feu de l’action… Me conseilla Jasper.

Il n’avait pas tord, cela faisait quelques jours que je n’avais pas étanché ma soif, ma gorge me brûlait très légèrement, c’était plus que supportable. Mais… Le parfum de ma douce avait un effet prodigieusement tentateur sur moi et j’avais déjà été à deux doigts de la mordre…
Je décidais donc de suivre le conseil de mon frère et d’aller chasser.
Courant à travers les bois, je suivis une trace qui m’avait tout l’air prometteuse… Un puma ! Miam ! Miam !
Je le drainais en deux temps trois mouvements, et une fois la carcasse asséchée, je la jetais sans ménagements dans un coin, sachant que les charognards s’en occuperaient après moi. Des effluves de grizzlis me chatouillèrent brusquement les narines et je m’empressais de les suivre. Il faut bien admettre que les grands prédateurs sont bien meilleurs que les herbivores !
Au moment où j’allais me ruer sur l’ours, je fus percuté par Emmett.

- EH ! Il est à moi celui-là !
- Bordel Emmett ! Je l’ai trouvé le premier !
- Mais euh ! Les ours sont mon plat favori !
- Fais pas chier ! T’as mangé hier.

Histoire d’enfoncer le clou et surtout me venger pour toutes les fois où il nous avait interrompus dans le feu de l’action ma douce et moi, je plantais mes dents dans la jugulaire du grizzli et une fois vidé, je lui répondis, comme le sale môme que j’étais : « na na na na nèreuh !».
Mon frère s’en alla en râlant, mais je savais très bien qu’il ne m’en voudrait pas longtemps.

M’en fous ! J’me vengerai ! J’irai les embêter ce soir ! Oh non ! J’enverrai Tanya ! Oh, ça serait mortellement drôle qu’elle les surprenne pendant qu’ils baisent ! Ah ! Ah !

- Je t’ai entendu Emmett ! Fais ça et je te jure que ma vengeance sera terrible !

Le connaissant, il était plus que capable de débarquer à l’improviste. Mais je savais très bien qu’il n’enverrait jamais, ô grand jamais, Tanya… Enfin, je l’espérais…
Je repris la direction du cottage lorsque je vis que le soleil amorçait sa descente ; je voulais absolument être à l’heure pour notre rendez-vous crépusculaire…
Arrivé près de chez moi, une odeur de freesia m’envahie. Bella serait-elle là ?
Non. Impossible. Je ne sentais ni ce soupçon de jasmin, ni cet arôme de lavande…
Pourtant, étrangement, cette fragrance venait tout droit de chez moi…
La curiosité étant l’un de mes pires défauts, je rentrais prudemment chez moi, pour découvrir que des bouquets de ces fleurs étaient disposés partout, dans chaque pièce, ainsi qu’une multitude de bougies…
Brusquement, Alice et Rosalie sortirent de derrière le canapé en hurlant « SURPRISE ».

- Mais qu’est-ce que c’est que tout ça ?
- On a seulement voulu te créer une petite atmosphère romantique pour ce soir ! Expliqua Rose. Mais attends ! T’as pas tout vu !

Elles me traînèrent jusqu’à ma chambre, qui était également envahie de fleurs et bougies, mais à ma grande stupéfaction – et plaisir également – mon lit avait disparu, remplacé par un immense matelas de forme circulaire, avec une parure en soie noire, monté sur un mécanisme qui lui permettait de tourner…

- Mais… Que…
- C’est pour ça, regarde ! Me dit Alice en pointant son doigt vers le plafond.

Relevant la tête, je vis qu’un immense miroir avait été accroché juste au-dessus de ce lit…
Oh putain ! Et en plus, cette fois, on allait tourner dans tous les sens… Rien que d’y penser, j’en avais déjà la trique… Mais comment avaient-elles p…

- Alice, tu n’aurais pas quelque chose à me dire ?
- Ben… Euh… J’avais cru comprendre que vous aviez apprécié l’effet miroir… Me dit-elle d’une petite voix timide.
- Merde Alice ! Tu peux pas regarder ailleurs dans ces moments-là ?

J’étais mortifié. Pas à l’idée que ma sœur sache ce que l’on faisait, Bella et moi, la pauvre n’était pas responsable de ses visions ! Mais qu’elle pénètre mes fantasmes, qu’elle les traque, était plus que gênant…

- Mais j’y peux rien Edward ! Tu crois que ça m’amuse de te regarder t’envoyer en l’air ? Ou Emmett ? Ou Carlisle ? C’est comme ça, c’est tout ! Et dis-toi que je m’en passerai bien ! Et ne te plains pas, parce que je sais que ça va vous plaire. Me dit-elle avec un petit sourire narquois.
- Euh… Question con, il est où mon ancien lit ?
- On avait pensé à le mettre dans la chambre de Bella, mais la pièce était trop petite… Et comme Rose et Emmett ont eu un accident de lit cette nuit… Bref, ils l’ont récupéré !
- Et qu’ai-je fait pour mériter un tel cadeau ?
- Tu nous a ramené Bella ! S’exclama Rosalie. Grâce à toi, on a une nouvelle sœur ! Enfin presque… Elle sera bientôt des nôtres. Et surtout, on a gagné une partenaire de shopping !
- Mouais ! Vous avez surtout trouvé un cobaye pour vos monstruosités ! Rigolais-je.
- Comment ça ? S’indigna Alice.
- Franchement, vous croyez vraiment que Bella aime être torturée par d’interminables séances de maquillage, coiffure et vos allées et venues dans tous les magasins de fringues ?
- Mais oui ! Quelle fille normalement constituée n’aimerait pas ça ?
- Euh… Je sais pas moi ! Bella ?
- Hmpf… Mais ne t’inquiète pas, elle finira par raffoler du shopping, je le sais ! S’écria Alice. En parlant de ça, j’aurai quelques petites bricoles à faire au cottage la semaine prochaine ?
- C’est à dire ?

Je ne savais pas pourquoi, mais Alice se passait en tête l’hymne anglais, qu’elle s’amusa à traduire en japonais et en chinois…

- Tu me caches quoi, Alice ?
- Mais rien du tout mon très cher frère adoré !
- Mouais, à d’autres !
- Au passage, préviens Bella que demain après-midi, on va faire les boutiques : meubles et fringues ! Annonça l’accro du shopping.
- La connaissant, elle en sera enchantée !
- Eddy ! Dépêche-toi où tu vas être en retard à ton rencard avec Bella ! S’exclama Rosalie.
- On a déjà mis le rocking-chair dans ta voiture et on a encore deux trois bricoles à faire ici, mais ensuite on file ! On sera déjà loin avant que vous ne reveniez tous les deux ! Et ne t’inquiète pas, Tanya ne viendra pas vous ennuyer et elle n’approchera même pas Bella ! Me rassura Alice.

J’avais vraiment une famille en or… Compréhensive, affectueuse, aimante, déjantée – très souvent, il me fallait bien l’admettre – protectrice, mais surtout totalement imprévisible ; il n’y avait qu’à observer le comportement de Rosalie, qui me semblait totalement égocentrique quelques jours auparavant, envers ma Bella !
Si j’avais pu verser ma petite larme après ce que mes sœurs avaient préparé pour Bella et moi, je l’aurai fait ! Au lieu de ça, je les étreignis à les étouffer, ce qui les fit rire.

- Allez file Eddy ! Ou sinon un autre beau mâle se pointera à l’horizon pour te la piquer ! Me nargua Rose.

La mention du « beau mâle » me fit grogner…
Mais comment pouvais-je être aussi jaloux, alors que quelques jours avant, sept pour être précis, je ne connaissais rien de ce sentiment destructeur ? Car c’était bien cela, la jalousie me ravageait de l’intérieur… J’avais peur de la perdre, peur qu’un autre ne me l’enlève, peur qu’elle se lasse de moi… Et la rage et les envies de meurtres qui me tenaillaient lorsque Jacob posait la main sur elle… Une semaine.
Une toute petite semaine aura suffit pour qu’Isabella Swann me transforme pour l’éternité…

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