Edward & Bella

Edward & Bella

mercredi 12 décembre 2012

60 - Derniers echauffements

- Encore !

Assis près du feu qui projetait une lueur rougeoyante et diffuse sur la vaste pelouse sombre à peine illuminée par le clair de lune, je regardais ma Bella observer attentivement les mouvements amples de Senna.

- Encore !

L’Amazone se pliait sans broncher aux incessantes demandes de ma Bella en souriant largement et fut finalement rejointe par ses sœurs, Kachiri et Zafrina, qui reproduisaient également cette étrange danse.

- Arg ! ENCORE !

Les Amazones rirent avant de reprendre leurs gestes sous le regard scrutateur de mon ange.
Histoire que vous compreniez de quoi je parle, autant rembobiner quelque peu, non ?

Contrairement à tous les vampires arrivés parmi nous, et qui avaient hurlé de rire en apprenant que nous pratiquions tous les arts martiaux, pour finalement devenir béats après s’être pris une raclée phénoménale, les Amazones avaient, quant à elles, affiché un étrange petit sourire satisfait, pour ne pas dire sournois. Et pour cause, lorsqu’elles s’entraînaient avec nous, nous ne parvenions jamais, ô grand jamais, à les toucher ; à croire qu’elles anticipaient chacun de nos coups, ou qu’elles lisaient nos pensées. La frustration de Bella était grimpée en flèche, jusqu’à ce qu’elle se rende compte que les Amazones avaient des connaissances guerrières, et de grandes compétences, de leur côté.
Elles nous avaient finalement avoué que de leur vivant, enfin… lorsqu’elles étaient encore humaines quoi, elles avaient été esclaves. Elles étaient des mulâtres, nées de relations interdites entre leurs ‘Maîtres’ Brésiliens et leurs mères, Africaines. Comme tout esclave Noir à cette époque, elles vivaient enfermées dans les baraquements et s’étaient initiées à la capoeira, dont l’origine était de s’entraîner à lutter en cachant leur art martial sous l'apparence d'un jeu ; ainsi quand les maîtres approchaient, le caractère martial était déguisé par la musique et les chants, le combat se transformant promptement en une sorte de danse en forme de jeu agile qui trompait leur méfiance et les empêchaient de voir le caractère belliqueux de la capoeira pensant qu'il ne s'agissait que d'un autre divertissement d'esclave (NDLA : références Wikipédia).
Voilà pourquoi nous étions tous installés sur la vaste pelouse, au beau milieu de la nuit, à observer la danse guerrière des Amazones, qui bougeaient au rythme des tambours et chants Quileute.  Victoria se releva prestement, un immense sourire barrant son visage, puis rejoignit ma Bella dans son observation des Amazones. Enfin, elles se mirent toutes deux à calquer leurs rythmes sur celui des Brésiliennes, qui se mouvaient avec une agilité incroyable. Les pieds des Amazones volaient aux visages sans jamais les toucher, leurs dos se courbaient jusqu’à n’être plus retenus que par un bras tandis que leurs jambes cisaillaient dans l’air, leurs corps tournoyaient, s’emmêlaient, ployaient, sans jamais se toucher.
J’observais d’un œil émerveillé Senna, son poids retenu à la force d’un bras et les jambes en l’air, prendre une légère impulsion du plat de la main avant de se redresser pour continuer sa danse, touchant à peine ses sœurs qui n’étaient que pieds et bras entrelacés. Finalement, au bout d’une longue heure à observer et tenter de reproduire les gestes agiles des Amazones, Bella et Victoria parvinrent à adopter leurs techniques, reproduisant presque à la perfection les mouvements des capoeiristes.
Emmett, heureux de trouver un nouveau jeu et par-dessus tout, de nouveaux adversaires, se mit à gesticuler dans tous les sens – plus ridicule tu meurs – et essayait tant bien que mal d’attraper les Amazones. Mais à chaque fois qu’il était près de toucher une jambe ou un bras de Kachiri, Senna ou Zafrina, leurs corps se courbaient avant même qu’il ne puisse les effleurer. Jasper, quant à lui, les avait également observées très attentivement, et lorsqu’il se jeta dans l’arène – enfin façon de parler – il avait parfaitement assimilé les techniques de base. Alors qu’il se joignait à Bella et Victoria, cette dernière fit quelque chose à laquelle personne ne pouvait s’attendre ; au lieu de retenir ses coups, elle frappait et ne ratait jamais sa cible.
Jasper se retrouva rapidement au sol, vexé, tandis que Zafrina tapotait affectueusement le bras de Victoria.

- Bravo petite ! Tu es très agile et tu apprends vite. Normalement, la capoeira est inoffensive, dans le sens où ne nous portons pas les coups, mais avec ce qu’il nous attend d’ici quelques temps, nous ne pouvons pas nous permettre d’être fair-play, non ? Rigola l’Amazone avant d’aider un Jasper déconfit à se relever.

Il ricana, jaune évidemment ; ça lui rappelait un peu trop la raclée qu’il s’était prise avec ma Bella lorsqu’elle lui avait avoué qu’elle faisait du jiu-jitsu. Et du kung-fu !
Emmett, lui, était parti bouder dans son coin, se vengeant sur la viande qui grillait sur le barbecue, pour les humains et presqu’humains présents ; il n’a pas vraiment apprécié que nous nous soyons tous moqué de lui alors qu’il s’essayait – lamentablement – à la capoeira. Heureusement que le ridicule ne tue pas, hein ?
Carlie, qui grignotait des chips entre deux gorgées de soda, s’amusait à imiter Emmett en se dandinant comme une oie. La « danse des canards » version capoeira, vous comprenez maintenant pourquoi on se foutait royalement de mon ours de frangin ?
Victoria, quant à elle, avait décidé de réellement s’accrocher à cette discipline. De plus, son étonnante capacité dans le domaine de l’évasion ne la rendait que plus redoutable. Létale, même. Ses coups portés avec une précision hors pair, son agilité et habilité en feraient une combattante incroyable. Je n’en revenais toujours pas de voir à quel point elle s’était habituée à notre petit monde. Elle n’avait plus rien à voir avec la vampire que nous avions rencontrée alors qu’elle suivait James aveuglément ; un poids, et pas des moindres, s’était enfin levé de ses frêles épaules.

J’écoutais Nabil me parler de son pays d’origine avec délectation. Pour une fois, ma Bella l’avait englobé sous sa bulle et je pouvais voir à quel point il était un chic type, sans me taper une migraine du feu de Dieu. Alors qu’il me parlait de l’Atlas, me décrivant précisément les splendides paysages, dont les cascades, les djebels et les près verdoyants, les pensées torturées d’Aro me parvinrent à l’esprit.
Il était un peu à l’écart, les yeux rivés sur les étoiles et les pensées tournées vers sa Sulpicia. Je ne pouvais que le comprendre, étant passé par la même chose. Au moins, il n’avait pas à souffrir de potentielles tortures sur sa compagne ; Sulpicia était saine et sauve, il en avait la preuve.
Chaque jour, Aro téléphonait à Demetri, remettant son masque d’hypocrite talentueux, puis lui demandait d’une voix doucereuse de lui passer son épouse. Et chaque jour, dans ce langage codé qu’ils avaient mis au point, Sulpicia lui confirmait qu’hormis sa séquestration, elle était bien traitée. Pas de cachots, pas de chaînes, pas de tortures… Au moins, dans son malheur, elle avait de la chance. Chance que ma Bella n’avait pas eue alors qu’elle se trouvait entre les griffes de Felix.

Un bâillement des plus discrets se fit entendre et je ris en voyant la petite Carlie s’en décrocher presque la mâchoire. Le Chef Swan grommela pour la forme puis emporta la petite fille entre ses bras, sonnant le signal de départ pour les humains.
Une partie de la Meute resta avec nous pendant que l’autre escortait Billy, Sue, Charlie et l’enfant jusqu’à la Push. Ils avaient tous besoin d’une bonne nuit de sommeil et rien de mieux que son propre lit pour ça, non ?
Au fur et à mesure, la vaste pelouse se vida, les uns et les autres partant vaquer à leurs occupations. Il ne restait plus que nous autres « jeunes », comme s’amusait à le dire Marcus. Bella arriva vers moi en sautillant puis m’obligea à la rejoindre pour, je cite, «apprendre à me déhancher selon l’heure Brésilienne ». Elle est marrante, elle ! Et je fais comment, moi, pour me tenir convenablement devant les autres lorsque je la vois ainsi voûtée et les cuisses grandes écartées ? Hein ? Je fais comment ?

Bah quelle question ! Tu te retiens pas !
Mais oui, bien sûr ! Et j’éborgne Benjamin avec mon érection de la taille de la Chine, peut-être ?

Mais non ducon ! Tu la chopes, tu la plaque contre un arbre, tu la fous à poil et tu l’enfournes !
Eh ! Un peu de respect, que Diable ! C’est de ma femme dont tu parles !
Pff… Comme si tu l’avais jamais baisée auparavant… Et puis c’est peut-être ta femme, mais c’est aussi la mienne !
Et quoi encore ! 100$ et un puma ?

Non, juste bobonne ! Rho ouais, c’est vrai qu’elle est bonne… Et regarde-la se trémousser comme ça, son petit cul qui frétille de gauche à droite… ses cuisses fuselées qui ne demandent qu’à s’enrouler autour de ma taille… ses nichons qui bondissent… elle est…
Mais ta gueule ! C’est MA femme ! La vache… faut vraiment que j’me fasse soigner si ces foutues conversations intérieures continuent…
Mais non ! Y’a rien de grave ! Avis du docteur : branlettes et pénétrations vaginales matin, midi et soir, fellations matin et midi et sodomie le soir pour le repos de ses mâchoires. Bien suivre l’ordonnance à la lettre, hein ?
Putain… J’t’en foutrais de l’ordonnance à la lettre et…


BORDEL EDWARD ! Calmes-toi deux minutes, tu veux ? Continue à la mater comme ça et à avoir de telles pensées et ça va finir en orgie dans moins de cinq minutes !

Je me retournais vivement vers Jasper, ne comprenant pas de quoi il parlait – hormis bien sûr mes pensées déglinguées – et lorsqu’il vit que je haussais les épaules d’incompréhension, il secoua la tête, blasé, avant de se remémorer les quelques minutes qui s’étaient écoulées.
Effectivement, mon regard plus que gourmand rivé sur ma Bella, la façon dont je me léchais les lèvres, les yeux noirs de désir et notre sorte de capoeira plutôt collée-serrée humm… serrée, ne devait rien faire pour aider mon frère à gérer les vagues de luxure qui lui parvenaient de-ci, de-là. Malheureusement pour lui, me repasser ces images en tête n’arrangea en rien mon état ! Et ma petite épouse coquine s’en rendait parfaitement compte au vu de son petit sourire narquois et de son regard brulant !
J’en eus d’ailleurs la confirmation lorsque Bella m’obligea à me courber en arrière, les jambes fléchies et les bras au sol, avant de passer au-dessus de mon corps, faisant bien, bien ! attention de frotter consciencieusement son bassin contre le mien tout en me mordillant le lobe de l’oreille puis de faire glisser ses seins contre ma tête avant de se laisser glisser au sol en une pirouette gracieuse non sans avoir oublié, évidemment, de « caresser » mon visage avec son entrejambe au passage.
ASSEZ !
Grognant comme un animal, je me relevais en souplesse - frôlant, j’en suis sûr, la vitesse du son – avant d’agripper fermement son poignet et de l’entrainer à la vitesse de la lumière jusqu’au cottage sous les éclats de rire de notre famille et amis encore présents.

Ils peuvent bien rire, va ! Avec tout ce que Jasper émet niveau luxure, je ne leur donne pas dix secondes avant de détaler comme des lapins !

Je grognais une fois de plus, cette fois en accord avec les pensées de ma femme, avant de grogner une nouvelle fois en m’apercevant que notre nid d’amour était déjà occupé…  #^*¤°@ d’invités !
Un grognement sauvage s’échappa de ma gorge et je tirais fermement sur son bras, l’emmenant au cœur de la forêt, là où jadis se trouvait notre clairière. Enfin… plutôt ce qu’il en reste.
Alors que je la plaquais contre un rocher, je fus brusquement immobilisé et poussé contre un arbre. Feulant d’indignation – c’est vrai quoi ! Elle peut pas me chauffer comme elle le fait et me laisser en plan, non ?- le regard noir de colère, je me mis soudainement à gémir lorsque ma Bella, éloignée de quelques pas, commença à se déshabiller lentement.
Elle fit glisser son jeans avec une lenteur délibérée et je salivais en découvrant qu’elle n’avait pas de culotte, puis d’un coup de pied habile, elle se déchaussa avant de s’attaquer à sa tunique, qu’elle déboutonna tout aussi lentement tout en se déhanchant sensuellement au rythme d’une musique inexistante, son regard d’ébène rivé au mien.
Je me léchais copieusement les lèvres, les yeux avides du spectacle qui se déroulait devant moi et grognais, une fois encore, lorsque ses seins furent à découvert. Décidément, ma Bella avait décidé de me tuer en oubliant délibérément de mettre des sous-vêtements !

- Tu aimes ce que tu vois, Edward ?
- Huuuungh… Oui !
- Que dirais-tu de jouer avec moi, Edward ? Susurra-t-elle d’une voix rauque tout en se retournant, son si parfait petit cul bougeant voluptueusement.
- Jouer à quoi, femme ?
- Huuum… Que dirais-tu d’une partie de « cache-cache », mon cœur ?
- Cache-cache ?
- Hein, hein ! Nus, bien sûr…
- Huuum… ça devient intéressant.
- Le perdant devra… devra lécher le gagnant pendant une heure !
- Oh ! Et le gagnant, il gagne quoi dans l’histoire ma belle ?
- Bah, c’est évident ! Le droit de se faire lécher pendant une heure, tiens !

Huuummm… Une partie de « cache-cache » pareille, ça ne se refuse pas… Ce serait même un crime que de ne pas vouloir jouer !

- Tu sais quoi, mon ange ? Libère-moi de ton bouclier, laisse-moi me déshabiller à mon tour, file te cacher, ok ? Je compte jusqu’à 10 dès que tu sors de la clairière et je te traque, on est d’accord ?

Son regard noircit encore plus au fur et à mesure de mes paroles, et une fois libre de mes mouvements, j’entrepris de lui faire un strip-tease, comme celui auquel j’avais eu droit. Bella se mit à saliver également alors que je jouais avec le bouton de mon jeans, la taquinant comme elle savait si bien le faire d’ordinaire.
Bella retint difficilement un gémissement en se mordillant la lèvre inférieure. Que ne donnerais-je pas pour lécher cette douce lèvre savoureuse ! Je continuais à me déshabiller avec une lenteur exacerbée, mais surtout délibérée, et me réjouissais des halètements que je récoltais.
Une fois que je fus nu, son regard de braise balaya mon corps, s’attardant sur mes attributs, mais je la rappelais à l’ordre ; après tout, nous devions jouer, non ?

- UN !

Bella sursauta en grognant, puis fit un pas en arrière avant de s’échapper de la clairière lorsque je prononçais un « deux ! » de façon menaçante. Je comptais comme un humain, seconde par seconde, sachant qu’elle aurait le temps de parcourir une grande distance durant ces dix secondes, puis une fois arrivé au décompte final, je m’élançais à sa poursuite, me fiant à mon odorat pour la traquer.
J’inspirai profondément et fus instantanément bombardé par les différentes odeurs de la forêt, qu’elles soient animales, végétales ou minérales, mais ce fut sa délicieuse fragrance de freesia, jasmin, lavande et fraise qui m’interpella le plus. Filant comme une flèche à la poursuite de cet enivrant parfum, je fus surpris de bientôt le trouver combiné à l’odeur d’un ours. Apparemment, ma petite femme s’était trouvé un en-cas.
Je parcourais les quelques kilomètres qui nous séparaient et la trouvais bientôt, en proie avec un grizzly dix fois plus épais qu’elle. Emmett lui avait transmis sa passion du combat avec les ours et je ne fus pas surpris de la voir se battre avec l’animal. La voir ainsi nue, aux prises avec cet ours monstrueux m’excitait considérablement… Bella finit par en avoir assez de jouer avec la bête, puis d’un geste souple elle l’envoya brutalement au sol et feula, l’animal grognant de douleur et de terreur sachant sa fin proche, avant de se jeter voracement sur sa carotide.
A cet instant, Bella embrassait totalement sa nature de vampire. Elle était bestiale… létale… sauvage… brutale… un fauve dans toute sa splendeur.
Je contemplais d’un œil avide ce spectacle des plus fascinants, fier que ce splendide ange de la Mort soit mien. Alors que j’observais ma douce Bella s’abreuver à l’encolure de la bête, ma main s’enroula d’elle-même autour de mon membre engorgé par le besoin de la faire mienne, et tandis qu’elle gémissait de bonheur en étanchant sa soif, accroupie nue et offerte aux côtés de l’animal, je me ruais sur elle tel un prédateur sur sa proie, et enfouis la tête entre ses jambes, agrippant fermement ses cuisses pour les plaquer contre le flanc de l’ours.
Bella couina de surprise et libéra la carotide du grizzly, mais un rugissement menaçant de ma part l’obligea à continuer de se nourrir. Sang et sexe vont très souvent de pair parmi ma race ; il suffirait d’un rien pour qu’elle jouisse. Et fort.
Léchant le plus délicatement et le plus lentement possible le sillon humide de son mont de Vénus, je débusquais enfin son clitoris  et le recouvris de mes lèvres en gémissant, récoltant un grognement rauque en réponse alors que ma langue s’activait à le stimuler ; la saveur capiteuse de ma Bella fit fondre mes papilles de plaisir. Elle haletait, pantelait, gémissait alors que je suçotais avidement son clitoris, le tétant voracement tel un nourrisson glouton accroché au sein de sa mère. J’enfouis deux doigts en elle avec aisance tant elle était trempée et Bella s’écarta instantanément de l’encolure de l’animal en hurlant. Je la fessais pour cet « affront » et de mon autre main, je l’obligeais à retourner à son activité.
Ses parois palpitaient rapidement autour de mes doigts, elle n’allait pas tarder à venir. Écoutant d’une oreille distraite le rythme cardiaque de l’ours qui ralentissait de plus en plus, je savais qu’il ne lui restait plus que quelques secondes avant sa fin, alors je m’activais à pousser ma Bella aux portes de l’orgasme, léchant, suçant, lapant, tétant son clitoris gonflé et gorgé de plaisir avec gourmandise, mes doigts allant et venant, toujours, encore au plus profond de son corps. Ses cris, étouffés par des gargarismes pour la plupart, étaient de plus en plus rapprochés, et alors qu’elle était au bord du gouffre, je me redressais vivement et m’enfonçais brusquement en elle d’un puissant coup de reins en rugissant. Et tandis que le cœur de la bête venait de rendre son dernier battement, que ma Bella s’en écartait en hurlant son plaisir aux étoiles, je sentis ses parois se resserrer autour de ma bite avec une force sans pareille alors qu’un orgasme puissant et dévastateur secouait son voluptueux petit corps.
Je restais quelques précieux instants en elle sans bouger, savourant la moiteur, la douceur, la chaleur de son délicieux con palpitant fiévreusement autour de mon chibre, son appétissant nectar ruisselant sur mes cuisses, et une fois que son corps cessa de trembler alors qu’elle se remettait enfin de son orgasme, je me mis à pilonner ma Bella, acharné à la rendre folle de plaisir. Ses gémissements rauques se muèrent rapidement en cris stridents tandis que je la travaillais de l’intérieur, pétrissant la chair qui se trouvait à portée de mes mains avides. Agrippant son splendide petit cul serré à deux mains, j’écartais ses deux globes laiteux et observais ma queue aller et venir en elle, luisante de son jus ; mes yeux en roulèrent dans leurs orbites tant cette vue magnifique m’hypnotisait.
Les slap, slap, slap de mes couilles claquant contre sa fente et les frouch, frouch, frouch de ma bite allant et venant en elle, coulissant incessamment, encore et encore, dégoulinante de son foutre, conjugués à ses cris, gémissements, suppliques, formaient la plus parfaite des symphonies.

- Oh ! Oh ! Oh ! Oui ! Ouiii ! Enc-encore !
- Oh ne t’inquiète pas, mon ange… Je n’en ai pas encore… fini… avec toi…
- Oui ! Ah ouiii ! Ah-han ! Oui ! Encore ! Plus fort !
- Est-ce vraiment… ce que tu veux… mon ange ?
- Oui ! OUIII ! Plus fooort ! Déf… Défonce-moi la chatte !
- Huuuungh !

Il ne fallait vraiment pas me le dire une deuxième fois…
Enfoui au plus profond de son corps, au cœur de son intimité, je l’obligeais d’une main à se cambrer violemment.
Les mains accrochées à quelques touffes d’herbe, les seins enfoncés dans le corps encore chaud de l’ours, la tête penchée sur le côté, les yeux voilés par le plaisir et la bouche entrouverte, un filet de sang coulant à la commissure des lèvres, ma Bella était l’image même de la sensualité ; l’incarnation même d’Aphrodite.
N’y tenant plus, je passais brusquement mes bras sous ses cuisses, laissant ses jambes tremblantes fouetter l’air, et me mis à pétrir fiévreusement ses seins tout en la martelant furieusement à grands coups de butoir. Sa bouche ouverte en un « O » envoûtant libéra un flot torrentiel de hurlements extatiques alors que je la punissais de mes va-et-vient frénétiques, furieux, sauvages, mon corps entièrement guidé par ce besoin bestial de la faire jouir ; j’étais devenu un réel animal en rut n’aspirant qu’à une chose, jouir et la faire jouir, encore et encore…

Affalés au sol, nous profitions de la chaleur des rayons de soleil inondant nos corps ruisselants de lumière, tentant désespérément de reprendre le contrôle de nos corps, totalement vidés par nos activités nocturnes. A vrai dire, je ne m’étais même pas aperçu que le jour s’était levé ; je devais avoir la tête entre ses cuisses une fois de plus, ou peut-être la bite en farfouille dans son vagin… Va savoir !
Au vu de la position du soleil, il devait être environ huit heures du matin à peu de choses près. Bella, un sourire béat accroché aux lèvres, souffla longuement avant de se redresser tant bien que mal, nos jambes encore emmêlées. Je ronchonnais, peu impatient de retourner à la villa sachant qu’une longue journée de travail s’annonçait. De plus, je n’étais pas spécialement impatient de revoir beau-papa ! Bella dut le lire sur mon visage car elle explosa d’un rire cristallin avant de m’obliger à me relever.

- Ne t’en fais pas mon cœur, je serai près de toi si mon père décide de te faire passer un nouvel interrogatoire !
- Ah. Ah. Très drôle, Bella, très drôle. Ce n’est pas toi qui dois subir ses pensées castratrices !
- Oh mon chéri… Tu sais que Charlie t’aime, non ? « Qui aime bien châtie bien » !
- La vache ! Dans ce cas, ce n’est pas de l’amour qu’il éprouve, mais carrément de la vénération !

Bella trébucha en se prenant le pied dans la racine d’un arbre, ses jambes peinant à porter son poids après nos exploits de cette dernière nuit. J’enroulais doucement mes doigts aux siens et l’emmenais jusqu’à la clairière, là où nous avions laissé nos vêtements la veille. Malheureusement pour nous, quelqu’un – pour ne pas dire Emmett puisque son fumet embaumait la clairière – était passé par-là, emportant nos fringues dans un élan de grande mansuétude.

- Oh la sale petite vermine ! Rumina mon ange en grinçant des dents. Je vais lui faire bouffer ses yeux à ce gros idiot. Non… Je vais lui arracher la bite avant de l’émincer et de la donner à bouffer à la Meute… Oh non ! Je vais la lui enfoncer dans le cul et lui passer l’anus à la super glue…

Soufflant d’exaspération face à la bêtise de mon cher frère, j’entraînais ma Bella à ma suite en direction de notre cottage, tandis qu’elle continuait à invectiver Emmett, le maudissant encore et encore, proliférant tout un tas de menaces plus ou moins farfelues et diaboliques. Heureusement pour nous, nous ne rencontrâmes personne sur notre chemin ; nous aurions eu un peu de mal à expliquer pourquoi nous nous baladions dans cette tenue ou plutôt absence de tenue.
Nous prîmes rapidement une douche, malheureusement sans jouer les prolongations puisque nous n’en avions pas le temps, puis nous habillâmes en deux temps trois mouvements avant de filer vers la villa.
Comme je l’avais prédit, le Chef Swan était déjà là, accompagné de Sue Clearwater – ces deux-là étaient inséparables – Billy Black et la petite Carlie. Ils étaient attablés avec les Russes et les membres de la Meute présents, face à un véritable festin. Esmée adorait les gaver de toute sorte d’aliments à l’odeur plus ou moins pestilentielle.
A peine entrée dans la villa, Bella chercha Emmett du regard. Celui-ci avait les yeux rivés sur l’écran de télévision, sa manette entre les mains alors qu’il jouait à son tout nouveau jeu vidéo en ricanant. Lorsqu’il aperçut ma douce épouse, un sourire railleur illumina son visage d’imbécile heureux.

- Eeeeh ! Mais c’est ma petite belle-sœur ! Comment ça va Belli-Bella ? As-tu pensé à bien te couvrir ? Ça serait dommage que tu attrapes froid, hein ?

Bella ne lui répondit pas mais fonça vers lui, le regard noirci par la colère. Alors qu’il se préparait à prendre un coup, Bella esquiva mon frère et se rua sur sa console de jeux, l’attrapant violemment au point d’en déchirer les câbles, puis l’enroula dans son bouclier avant de la faire léviter devant les yeux écarquillés de stupeur de mon frère. Le pauvre objet plana quelques secondes devant Emmett avant de finir pulvérisé sous son regard ébahi et effrayé.

- Mais ! Mais ! Mais ! Ma console ! Rosiiiiiie ! Bella elle a cassé ma consoooole !
- Tu l’as bien cherché, Em. La prochaine fois, ça sera ta bite ! Le menaça mon ange d’une voix venimeuse.
- Ah non, Bella ! Je ne sais pas ce que mon gros idiot de mari a encore bien pu faire, mais s’il te plait, ne me punis pas en me privant de ses attributs ! Je ne t’ai rien fait à ce que je sache ! Intervint Rosalie en tapotant doucement le crâne d’Emmett qui pleurnichait sur le sort malheureux de feue sa console de jeux.
- Mais j’ai rien fait de mal, j’ai juste voulu leur faire une farce ! J’ai pris leurs vêtements et je les ai laissés rentrer nus à la maison. Se défendit Emmett d’une voix enfantine.
- Idiot ! Cria ma sœur en lui frappant l’arrière du crâne.
- Mais euh ! Rosie ça fait mal ! Arrête ! Je t’ai rien fait, moi ! Arrête de me frapper !
- Tu l’as mérité, imbécile ! Et si tu n’es pas content, tu n’as qu’à appeler « SOS hommes battus » ! Bon sang Emmett, grandis un peu ! S’écria Rosalie, exaspérée par le comportement puéril de son compagnon.

Elle secoua la tête avec emphase avant de lui tourner le dos et de rejoindre Esmée qui ne savait pas si elle devait rire ou pleurer de la bêtise d’Emmett. Les humains, eux, riaient de bon cœur ; les pensées du Chef Swan étaient même sympas pour une fois, il nous trouvait bien plus divertissants qu’un bon film comique.
La sonnette retentit et Carlisle se dirigea vers l’entrée. Il ouvrit la porte qui dévoila un petit homme replet, à moitié chauve et frissonnant de terreur à l’idée d’être ici.

- B-b-b-b-bonjour Me-me-Monsieur Cu-cullen.
- Monsieur Jenks.
- J-j-j-je vi-viens voir monsieur Whi-Whitlock !

Jasper, un sourire éblouissant aux lèvres en entendant la peur dégoulinante des propos de Jenks, le rejoignit et lui tendit franchement la main que le pauvre humain serra brièvement.

- B-b-b-bonjour Monsieur Whi-whitlock.
- Bonjour Jenks. Vous avez été rapide pour une fois, j’en suis agréablement surpris.
- J-j-j-j’ai les do-documents que vous m’aviez demandés, les voici. Vou-vou-vous pouvez vérifier, tout est en ordre !
- Oh mais je n’en doute pas, mon ami ! Vous savez qu’il est dans votre intérêt de ne pas me doubler, non ?
- Te-te-te-tenez ! Bo-bo-bo-bonne journée !

Le pauvre homme n’attendit même pas que mon frère lui dise « au-revoir » avant de se retourner vivement et de courir jusqu’à sa voiture aussi vite que ses jambes courtes et grassouillettes le lui permettaient.

- Oh Jazzou… Tu n’en as donc pas assez d’effrayer ce pauvre humain ? Demanda Alice en secouant la tête, dépitée, prise de pitié pour l’homme.
- Huummm… Non ? Ce n’est quand même pas de ma faute si Jenks travaille mieux sous la menace ! Ricana mon frère avant de vérifier les documents qui venaient de lui être remis.
- Il sait ce que vous êtes ? Dit Charlie, les sourcils froncés, se demandant clairement ce qu’il venait de se passer.
- Non Chef Swan. Il ne sait pas du tout, au contraire, il me prend pour le Diable ! Ricana Jasper en secouant la tête, en proie à un rire silencieux. Il faut dire aussi que Jenks travaille pour moi depuis des années, comme son père, son grand-père et son arrière-grand-père avant lui.
- Ah ouais, gamin ? Euh... pardon…
- Y’a pas de soucis, Charlie, je sais que je ne fais pas mon âge ! Ça ne m’ennuie pas quand vous m’appelez « gamin ». Pour en revenir à Jenks, sa famille gère mes biens depuis des lustres, et depuis que j’ai rejoint les Cullen, il gère les leurs aussi, enfin… les nôtres. Se reprit-il en voyant le front d’Esmée se froncer. En parallèle, Jenks bénéficie de certains… contacts qui nous sont bien utiles en cas de besoin.
- Comment cela ? Demanda Charlie en observant Jasper les sourcils froncés.
- Et bien… Disons que notre… condition ne nous permet pas de garder le même nom de famille pendant plus de dix ans. Parfois nous sommes les « Platt », les « McCarthy », les « Masen », mais pour cela, il nous faut des papiers en « règle », Charlie. Répondit Jasper en lui tendant les documents remis par Jenks.
- Comment ? Oh bon sang… Des faux-papiers ?! Mais c’est illégal ! Cracha-t-il d’une voix sifflante.

Allez expliquer à un flic l’utilité de faux-papiers, vous !

- Mais… Comment ça se fait qu’il y ait ma photo sur ce passeport ? Et celle de Sue sur celui-là ? S’affola-t-il en nous montrant les documents en question.

Bella souffla lourdement avant d’inciter son père à s’asseoir, puis elle échangea un regard entendu avec Jasper qui émit des ondes de calme. Une fois Charlie suffisamment détendu, Bella s’assit à ses côtés et prit les mains de son père entre les siennes.

- Papa… On ne sait pas ce qu’il va se passer lors de cette confrontation avec Felix et…
- Mais enfin Bella, vous allez vous en sortir, c’est évident ! Vous avez de sacrés talents de votre côté ! A toi toute seule tu peux les arrêter, voyons ! S’exclama le Chef Swan, ahuri.
- Mais eux aussi ont des talents, papa. Eux aussi ! Si les choses devaient mal tourner, leur soi-disant « Nouvel Ordre Mondial » verra le jour et vous serez les premiers à en souffrir, Carlie et toi. Je refuse que mon père, le seul parent qu’il me reste, périsse entre les mains de ce tordu. Il m’a déjà pris maman… et Phil ! Je ne veux pas qu’il te prenne toi aussi, pas si je peux l’éviter ! Si les choses devaient mal tourner…
- Bella ! Ne parle pas comme ça, ne sois pas pessimiste ! La supplia-t-il d’une voix faible.
- Si les choses devaient mal tourner, je veux que vous soyez à l’abri. Les Cullen possèdent une ile, au large du Brésil. Elle n’est répertoriée sur aucune carte, ils s’en sont assurés il y a longtemps. Hormis quelques villageois d’une petite tribu locale et les gens présents ici, personne ne connaît l’existence de cette ile. Esmée y a fait un aller-retour le mois dernier pour y amener ce qu’il faut. Groupes électrogènes, carburants, panneaux-solaires, générateurs… et une quantité astronomique d’aliments en conserve ou secs et…
- Le mois dernier ? Ça fait longtemps que tu as prévu ça dans mon dos ? S’énerva le Chef Swan en se relevant brusquement.
- Papa, calmes-toi ! Nous voulons juste que vous ayez une chance de survie dans le pire des cas, tu comprends ? Vous pourriez vivre, bon sang. VIVRE ! Vous irez sur cette ile… Esmée y a construit un poulailler, des clapiers… Vous aurez des volailles et des lapins pour vous nourrir, vous pourrez pêcher, le sol est suffisamment fertile pour que vous puissiez le cultiver. Tout a été conçu pour que vous puissiez vivre en autarcie et…
- Mais Bella…
- NON papa. Promets-moi… Promets-moi que quoiqu’il se passe, vous allez vivre. Promets-moi !

Lorsqu’il croisa le regard suppliant de sa fille, Charlie n’arriva pas à retenir les larmes qui menaçaient de couler depuis quelques minutes. Il tenta d’étouffer un gémissement plaintif et sanglota finalement sans retenue lorsque mon ange l’enserra dans une étreinte de fer, sous les regards brillants de ma famille et nos amis et ceux larmoyants des humains présents. Billy Black renifla en s’essuyant les yeux du revers de sa manche et Sue avait le visage baigné de larmes. Enfin, lorsque les épaules du Chef Swan cessèrent d’être secouées par des soubresauts douloureux, il s’écarta de ma Bella, s’essuya les yeux et ancra son regard décidé au sien.

- Je te le promets, ma chérie.
- Merci, papa. Merci. Emmett, Jazz ? J’ai besoin de vous. Statua-t-elle en se relevant brusquement.
- Tu as besoin de quoi, Bella ? Demanda mon ours de frère d’une voix peinée.
- Les faux-papiers, c’est bien gentil, mais nous devons éradiquer leurs traces de toutes les administrations existantes et leur forger de nouvelles identités.
- Bella… C’est illégal ! Gémit Charlie.
- Ne t’en fais pas, papa. Cela ne s’activera qu’en cas d’extrême ressort.
- Et puis c’est bien gentil tout ça, mais tu veux qu’on y aille comment sur cette ile ? En volant ? Railla-t-il.
- Exactement…

Lorsqu’elle vit le regard ahuri de son père, Bella ne put s’empêcher de rire de bon cœur et ce doux son claironnant redonna le sourire à tout le monde.

- Dis-donc, papa, as-tu oublié que tu as passé ta licence pour piloter des hélicoptères lorsque tu as fait ton service militaire ? 
- Non, je n’ai pas oublié, mais à moins que tu n’en aies un caché dans ta poche, je ne vois pas d’hélicoptère ici ! Ironisa-t-il en secouant la tête.
- Dans ma poche, non, mais dans le hangar de Billy, oui ! S’exclama-t-elle gaiment en voyant l’air éberlué de son paternel.

Alors que Charlie observait son ami d’un air stupéfait, celui-ci le toisa du haut de son fauteuil roulant.

- Ben quoi ! J’y suis pour rien, moi, c’est eux qui ont tout fait ! S’exclama Billy en nous pointant du doigt.
- Mais que… mais quoi… mais qui… Balbutia Charlie en ne sachant plus où donner de la tête.
- Figures-toi que je voulais rester à la Push, moi, même si les choses doivent mal se passer. Je suis quand même le Chef de la tribu Quileute, non ? Je ne peux pas laisser les miens entre les griffes des sang-froid diaboliques ! Excusez-moi Aro, je ne parle pas de vous.
- Il n’y a pas de mal, mon cher ami, ne vous inquiétez pas ! Rigola Aro face à la gêne de Billy avant de rejoindre Bella, Emmett et Jasper qui pianotaient furieusement sur leurs claviers d’ordinateurs et de les observer avec délectation.
- Bref. Bella m’a engueulé comme du poisson pourri, sachant très bien que si je restais, tu resterais aussi, mais je ne voulais pas en démordre, je voulais rester près des miens, même si tout se passe mal. C’est ma place, tu comprends ? Mais il a fallu que mon fils, mon propre fils, tu te rends compte ? Il a fallu que cet imbécile me prenne par les sentiments ! Il m’a fait le même genre de cinéma que ta gamine. Et ma vampire de belle-fille s’y est mise aussi, allant jusqu’à me supplier à genoux ! Et… je n’ai pas pu résister. Quelle bande de sales petits traîtres ! Mon Jacob et Tanya m’ont soudoyé pour arriver à leurs fins.
- Oh… On ne t’a pas du tout soudoyé, mon beau-papa chéri ! Roucoula Tanya en allant s’asseoir sur les genoux d’un Billy rougissant de ravissement.
- Je peux continuer mon histoire, ma cocote ? Merci. Donc, après avoir accepté leur marché, ils m’ont dit qu’ils avaient besoin de mettre un hélicoptère à la Push, à proximité de nous pour qu’on puisse s’échapper au plus vite si besoin. Au fait mon cochon ! T’aurais pu me le dire que tu savais piloter un hélicoptère ! Je suis ton meilleur ami depuis l’enfance et je n’en savais rien. Ah ! Je suis passé pour un con, tiens ! Enfin bon. Le hangar derrière la maison est suffisamment grand pour y loger un hélico, alors Jake et Tanya en ont trafiqué la toiture pour que l’hélico puisse décoller de l’intérieur. Ça leur a pris une semaine, ils ont dû faire ça de nuit, lors du peu de sommeil que prend Sam. Tu devrais voir le monstre d’hélico qu’on a ! Mais bon, on va aussi être une petite dizaine dedans…
- Ah oui ? Qui ? Demanda suspicieusement Charlie qui jusqu’à présent buvait les paroles de son ami.
- Ben… Toi déjà. Si on n’a pas de pilote, on n’ira pas bien loin, hein ? Ensuite… la petite, Sue, Angela et Ben – Embry et Leah nous ont suppliés de protéger leurs imprégnés – moi, évidemment, la petite Claire, tu sais, cette petite puce de trois ans qui galope partout ? C’est l’imprégnée de Quil, il veut aussi qu’elle soit à l’abri. Ensuite… Kim – encore une imprégnée, celle de Jared – Emily et… Sam.
- SAM ?! Alors que c’est une espèce de traître ? Rugit le Chef Swan alors que Marcus arrivait à ses côtés et l’obligeait à se rasseoir avant d’intervenir à son tour.
- Nous vous l’avons déjà expliqué, Charlie. Ce malheureux garçon ne se rend absolument pas compte de ce qu’il fait. Il est comme… ensorcelé. C’est un innocent, une victime de plus dans toute cette histoire. Il ne faut pas non plus oublier qu’il va être papa, il faut donc également le mettre à l’abri. Et puis, raison supplémentaire et pas des moindres, il sera à même de tous vous protéger, vous comprenez ? Termina Marcus sur un ton décidé.
- Hmpf… Pas que ça me plaise, mais vous avez raison. Grmpf ! Mais vous êtes marrants, vous, ça fait des lustres que je n’ai pas piloté un hélico, je ne sais même plus comment faire ! On va se crasher je ne sais où, j’en suis certain ! Râla Charlie en faisant de grands moulinets de ses bras pour mimer le crash en question.

Rosalie arriva alors, un grand sourire enjôleur aux lèvres, puis s’installa aux côtés du Chef Swan.

- Et c’est là que j’interviens dans un nouveau rôle, celui de prof ! Je sais voler, Charlie… Voler dans le sens de piloter, pas voler comme un oiseau, voyons ! Dit-elle d’un ton exaspéré en s’apercevant que Charlie croyait qu’elle avait le talent de léviter. Je vais vous remettre à niveau, c’est moi qui vous le dis ! D’ailleurs, on va s’y mettre tout de suite. J’ai réservé une piste de l’aérodrome de Port Angeles pour les trois prochaines heures. Mais qu’est-ce que vous faites encore là, Chef ! Allez hop ! On s’remue la couenne !
- Je serai vous, Chef, j’me dépêcherai de m’secouer. Ma Rosie peut être très… convaincante quand elle s’y met. Grommela Emmett depuis son ordinateur en se frottant le crâne, là où sa compagne le baffait allégrement.

Un Charlie bouche-bée se laissa entraîner à la suite de ma sœur sous nos éclats de rire et je rejoignis ma Bella, espérant pouvoir lui apporter un semblant d’aide. Malheureusement, je n’avais aucune connaissance pour ce qui est de hacker le système ; mes frères nageaient dans leur élément par contre. La seule chose que je pouvais faire était de les aider à forger de nouvelles identités, de nouvelles vies, de nouveaux métiers sur papier pendant qu’ils s’escrimaient à les créer virtuellement. Bientôt, Charles et Sue Chuckingtown, respectivement militaire à la retraite et femme au foyer, virent le jour, suivis de Carlie Beckenbauer, nièce de Charles, Billy Oldrock, menuisier victime d’un accident de travail et tuteur légal de son unique petite fille Claire Pullman, Angela Bowman, Ben Winston et Kimberley Jackson, respectivement étudiants, et enfin Emily et Sam Fursby, institutrice et mécanicien.
Non seulement mes frères et Bella avaient réussi à créer ces identités, mais aussi leurs ascendants, surtout en ce qui concernait les deux enfants. Il avait fallu leur créer de vrais-faux parents, avec de vrais-faux métiers, et tout le tralala.
En l’espace de seulement trois jours, ces pseudos identités étaient devenues réelles. Virtuellement parlant évidemment. Des numéros de comptes bancaires et de sécurité sociale à l’appui en passant par les casiers judiciaires, les dossiers médicaux et scolaires, les impôts… ces vraies-fausses identités verraient le jour au niveau administratif à une heure décidée par Bella, au cas où nous ne soyons malheureusement plus là… Dans le pire des cas, ils pourraient vivre. Cachés peut-être, mais ils pourront vivre.

*************************************************************

- Oh ! Ah ! Ahan oui ! Là ! Ouii là ! Oooh encore ! Oh ouiii ! J’aime ça !
- Là ? Comme ça ? T’aimes ça, hein ma p’tite salope ? Huummm… Si serrée !
- Oui ! Oui ! Là ! Encore ! Ooouuuuiiii ! J’adore… quand ta grosse queue… me bourre… laaaaaa !
- Huummm… Et moi j’adoOOOre… quand ta p’tite chatte… se resserre… sur ma grosse quEUE !
- Ahaan Edward ! Oh ouiii ! Défonce-moi ! Plus fort !
- Huuungh… J’adore quand tu demandes les choses si gentiment ma belle…
- Aaahoooo… Oui ! Oh putain oui ! Edward ! Edward ouii !
- Huummm… T’es si mouillée ma Bella ! Si douce... si étroite… du concentré de plaisir à l’état pur !
- Haaan ! Continue comme çaaa ! Gggggh… tes doigts… ta bite monstrueuse… ça devrait être interdIIIt d’être monté comme çaaAA ! Edward !

CRAAAAAC !
Évidemment, le tronc de l’arbre contre lequel ma Bella était pressée tandis que je la culbutais férocement ne supporta pas nos assauts et nous nous retrouvâmes bientôt à l’horizontale. Entre nous, il m’en fallait plus pour me passer de son délicieux minou…
Je continuais à la marteler sauvagement, me réjouissant de ses cris savoureux, tandis que Bella finissait d’achever ce malheureux tronc en y enfonçant les doigts pour s’y tenir tant bien que mal, les seins pressés contre l’écorce, les cuisses serrées l’une contre l’autre par ma poigne de fer alors que j’allais et venais furieusement en elle.
Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin et elle se resserra violemment autour de ma bite, son cri de plaisir étouffé par l’écorce qui ne résista pas à ses dents ; je m’enfonçais brutalement une nouvelle fois en elle… puis encore une autre… et enfin une dernière… avant que mon chibre pulsant fiévreusement ne crache profondément ses jets de foutre et que je ne rugisse au point d’en faire trembler la forêt. Je m’écroulais sur elle, à bout de souffle tandis que le petit corps de ma Bella se mit à vibrer, secoué par un puissant fou rire.

- Bah quoi ? Qu’est-ce qu’il y a de drôle ?
- Tu te rends compte… qu’on est responsable… d’une grande partie… de la destruction… de cette forêt ? Ah ! Ah ! Et après… qu’on nous parle d’écologie… et de protection de la nature !

Mouais. C’est vrai qu’elle n’a pas tort… A nous seuls, nous avions pulvérisé plus d’arbres que tous les bûcherons du coin réunis !
Subitement, des odeurs des plus étranges nous parvinrent aux narines. Après un bref échange de regards, nous nous rhabillâmes vivement ; l’avantage d’un petit coup tiré à la va-vite, j’avais mon jeans en bas des chevilles.
Inspirant profondément, je m’aperçus que ces odeurs particulières allaient en direction de la villa. Je saisis la main de ma douce et l’entraînais à ma suite. Nous arrivâmes finalement à la villa où nous trouvâmes Alice, le regard perdu dans l’avenir. Rien. Nada. Le flou total. Ma sœur paniquait complètement…
Hormis les vampires, la maison était pour une fois vide de toute présence humaine et presque humaine. La Meute était à la Push, profitant d’un peu de calme pour se reposer, et le Chef Swan était une fois de plus parti avec Rosalie pour un vol de reconnaissance au-dessus du Mont Olympic.

- Que se passe-t-il, jeune Alice ? Demanda fiévreusement Aro, ne comprenant pas l’origine de ce « black-out » qui obscurcissait notre avenir.
- Je n’en sais rien ! Ça… ça ressemble légèrement aux visions parasitées par les Quileute, mais en même temps, c’est complètement différent et…

Elle s’arrêta de parler alors que nous sortions tous d’un même homme, allant sur la vaste pelouse alors que la villa était entièrement encerclée par toutes ces étranges odeurs que nous avions perçues plus tôt, Bella et moi. Le regard rivé sur les bois, j’attendais.
Bientôt, des formes de tailles différentes se découpèrent entre les arbres et une trentaine de personnes en sortirent pour s’approcher de nous, à pas mesurés, le regard dur. L’un deux leva une main en signe de paix.

- Aquene ! S’exclama-t-il en nous vrillant de son regard perçant. Nous sommes venus en paix.

J’observais, complètement perdu, les Inuits et Indiens qui nous encerclaient. Pas que nous ne puissions pas nous en débarrasser avec aisance, mais qu’est-ce qu’ils foutaient là ?
Hormis les Inuits qui étaient engoncés dans leurs énormes manteaux de peau retournée, les autres étaient uniquement vêtus de pantalons, en peau également, le torse et les pieds nus. Ils avaient tous les cheveux courts ou rasés, et avaient le visage, les bras et le torse parés de peintures, plus ou moins différentes.
Leur émissaire, un Navajo comme l’annonçaient les signes tracés sur sa poitrine, reprit la parole tout en restant prudemment éloigné de nous, le regard rivé sur Carlisle, qui était en tête de notre groupe.

- Bonjour Messieurs, avez-vous besoin d’aide pour trouver votre chemin ? Vous êtes-vous perdus ? Y-a-t-il quelque chose que je puisse faire ? Demanda mon père tout en restant sur ses gardes.
- Le Grand Coyote est apparu il y a de nombreux mois. Mauvais signe… Très mauvais signe dans ma culture…

Emmett ricana en entendant les propos sans queue ni tête de l’Indien.

- L’asile est pas trop loin d’ici, j’peux vous y conduire si vous voulez et…
- Tais-toi Sang-Froid !

Je me raidis tout en grondant doucement et ne fus pas le seul. Scannant les pensées des Indiens et Inuits, je me heurtais au barrage de la langue…

- Sang-froid ? De quoi parlez-vous, monsieur, je ne comprends pas grand chose. Demanda Carlisle, préférant jouer les idiots alors qu’Aro et Marcus bouillaient de rage à l’idée que de nouveaux humains connaissent notre existence normalement secrète.
- Tu sais très bien de quoi je parle, sang-froid. Nos légendes vous décrivent parfaitement, nous en avons même une très étrange, sur un clan de sang-froid aux yeux jaunes. Je suis surpris de voir que ce n’est pas une légende, vampire… Reprit l’Indien alors que de nombreux feulements surpris s’élevaient dans mon dos.
- Que faites-vous ici ? Demanda Carlisle d’une voix tendue.
- Avant de vous le dire, je voudrais une réponse, nos légendes ne le disent pas précisément…
- Réponse, réponse, c’est à vous de nous donner des réponses ! Hurla Aro en s’approchant du Navajo qui recula en tremblant.
- Ce n’est pas à toi que je parle, cannibale ! C’est à lui ! Cracha-t-il en pointant mon père du doigt.

Alors qu’Aro allait se jeter sur l’Indien pour cet affront, il fut fermement retenu par Marcus et Eléazar tandis que Jasper bombardait le terrain d’ondes apaisantes avant que les choses ne tournent mal. Aro fut brutalement mis à l’écart tandis qu’il continuait à invectiver furieusement l’humain. Les autres Indiens observaient attentivement ce qu’il se passait, prêts à intervenir – laissez-moi rire ! – au moindre problème.

- Comme je vous l’ai dit, je vous dirai tout dès que tu m’auras donné ta réponse, sang-froid. Reprit l’Indien avant de continuer lorsque Carlisle hocha la tête. Pourquoi vos yeux sont jaunes ? Je sais que vous vous… nourrissez d’animaux, ce qui rend vos yeux jaunes, ce que je veux savoir, c’est pourquoi.
- Pourquoi quoi ?
- Pourquoi vous ne faîtes pas comme les autres sang-froid, pourquoi vous n’êtes pas des cannibales ! Cracha l’Indien en jetant un regard mauvais aux vampires… traditionnels.

Carlisle se tourna brièvement vers moi à la recherche d’une quelconque réponse et je haussais les épaules. Finalement, il souffla longuement avant de lui raconter son histoire, de son époque humaine à sa création, en passant par l’horreur de sa condition, en expliquant qu’il avait trouvé une alternative, que cela lui permettait de garder cette partie d’humanité perdue en ne voulant pas être un monstre. Le regard de l’Indien fit le tour des nôtres et il parut satisfait de voir qu’un grand nombre de « végétariens » se comptait dans nos rangs, puis finalement, il se posa sur la petite Bree dont les yeux d’un orange flamboyant pétillaient de curiosité.

- Ses yeux… Ils sont oranges ? S’exclama-t-il, surpris.
- Oui. Bree s’est convertie depuis quelques temps à notre… régime particulier, tout comme Diego, Riley et Victoria. Expliqua Carlisle tout en pointant les intéressés du doigt. Pouvez-vous maintenant m’expliquer la raison de votre présence ?
- Je te l’ai dit, sang-froid, le Grand Coyote s’est dévoilé…
- Et le Lapin de Pâques fait une partie de belote avec le Père Noël, la Petite Souris et le Père Fouettard ! Railla Emmett.
- Emmett, tais-toi je te prie. Souffla Carlisle exaspéré avant de laisser l’Indien s’exprimer.
- Dans la culture Navajo, le Coyote est une manifestation maléfique qui apparaît lors de…
- BELLA !

Dans la confusion, nous n’avions pas entendu le Chef Swan revenir. Il fut brusquement encerclé par les Inuits et autres Indiens qui tremblaient violemment. Je perçus rapidement les pensées de Rosalie qui fonçait jusqu’à la Push, chercher la Meute en renfort.

- Papa ! Hurla Bella en essayant de l’approcher, pour être stoppée par un barrage d’Indiens à la musculature ultra-développée.
- Bella ! Mais vous ne pouvez pas me laisser passer ? Je veux voir ma fille ! Hurla le Chef Swan en pointant un doigt accusateur sur le torse de l’un de ses… ravisseurs, faute de meilleur terme.
- Ce n’est plus ta fille, l’humain. C’est un démon qui a pris l’apparence de ta fille. Elle est dangereuse ! S’exclama l’un des Inuits en lançant un regard accusateur à ma Bella.
- Huummm… Elle a peut-être quelques… soucis cardiaques et dentaires, mais elle reste toujours ma fille nom d’un chien !
- Tu sais ce qu’elle est ? S’exclama le Navajo, surpris.
- Elle est ma fille, voilà ce qu’elle est ! Ragea Charlie devant des Indiens médusés.

Rosalie arriva à ce moment-là, accompagnée d’une dizaine de loups géants et menaçants qui se rangèrent à nos côtés. Le Navajo les observa avec ébahissement, incompréhension et un soupçon de trahison mélangés avant de lever les bras en signe de paix et de demander à ses compagnons de relâcher le Chef Swan qui courut nous rejoindre.

- Aquene. AQUENE ! S’exclama-t-il alors que ses acolytes tremblaient de plus en plus, leurs formes brouillées.
- On ne doit pas rester ici, John ! Ils vont nous ensorceler comme ils les ont ensorcelés eux ! Cracha un Inuit, l’écume aux lèvres, en pointant la forme lupine de Seth d’un doigt rageur.

Jacob reprit immédiatement sa forme humaine et enfila le short accroché à sa cheville.

- Nous ne sommes pas ensorcelés, ni envoûtés. Qui êtes-vous et que faites-vous ici ?

Leur émissaire Navajo secoua la tête, tentant de se remettre les idées en place puis reprit d’une voix faible.

- Comme je le disais plus tôt, le Grand Coyote s’est manifesté il y a plusieurs mois maintenant, puis des rumeurs sont parvenues des quatre coins de la Nation Indienne. Un groupe de sang-froid cannibales espère réduire l’Humanité en esclavage, mais pour cela ils ont besoin d’une arme, une arme puissante détenue par les yeux jaunes qui se battraient pour protéger les Hommes. Les guerriers Navajo se sont alors mis en route, et en chemin nous avons croisé des Mohawks, des Apaches et des Inuits qui avaient également eu vent de ces rumeurs. Nous sommes là pour vous apporter notre soutien, mais ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi ces cannibales-là sont à vos côtés ! Dit-il  d’une voix blanche en pointant chaque vampire ayant des yeux rouges du doigt.
- Nous sommes ici parce que cette guerre n’a pas lieu d’être. Ce monde ne doit pas être dominé par les nôtres, ce monde est celui des humains. Nous l’avons été aussi à une période donnée, nous ne l’oublions pas. Notre existence doit rester secrète aux yeux des hommes, ou alors ils risqueraient de le détruire par peur. Nous ne voulons pas que l’humanité soit asservie, ça serait un crime… l’Apocalypse. Expliqua Marcus d’une voix vibrante de sincérité.

- Eh ouais ! Du coup on est sur le sentier de la guerre en compagnie d’une poignée de Peaux Rouges pour décimer les Grands Méchants Vampires Cannibales qui veulent que le Nouvel Ordre Mondial voit le jour ! C’est y pas beau tout ça ? Mais et vous tous, en quoi votre Grande Chochotte de je sais pas quoi peut nous soutenir ? Ricana Emmett en secouant la tête, hilare.

Les Inuits, Navajo, Mohawks et Apaches se concertèrent du regard puis s’écartèrent finalement de nous, un sourire railleur et menaçant à la fois aux lèvres avant de rejeter leurs têtes en arrières.
Il y eut trente souffles ténus… Trente explosions différentes… Et des exclamations de surprise.
Je n’en croyais pas mes yeux… Pincez-moi, je rêve !



dimanche 25 novembre 2012

59 - Fous, alliés


Hellooo°°° !
Oui ! je sais ! ça fait un bail que je n'avais pas posté !
Sometimes, real life sucks !
Bref, j'en ai assez dit et sur ce, bonne lecture !
ENJOY !

********************

Ma respiration se coupa subitement suite aux paroles d’Alice et je m’aperçus que je n’étais pas le seul. Tout le monde retenait son souffle. Il n’y avait pas un son, pas un bruit, pas un mot. Rien. Ça donnait l’impression d’assister à une veillée funèbre…
Un silence des plus lugubres régnait dans la pièce alors que nous nous observions les uns les autres dans le blanc des yeux.
Puis brusquement, après un échange de regards éloquents, Carlisle et Éléazar sortirent leurs téléphones respectifs et tapèrent comme des acharnés sur leurs claviers tactiles.
Les minutes s’écoulèrent… Puis les heures…
Enfin, les amis de Jasper, Peter et Charlotte, arrivèrent en trombe, les yeux écarquillés et la peur au ventre, à l’affût de la moindre nouvelle.
Puis les Égyptiens entrèrent dans la villa, talonnés de près par les Irlandais
La Meute de Jacob débarqua comme un chien dans un jeu de quille, prenant soin à ce que Sam n’en sache rien, ayant caché leurs moindres faits et gestes en partant précipitamment de La Push.
J’étais… dans la quatrième dimension. Je ne comprenais plus rien.
Éléazar et Carlisle échangèrent des propos affolés, bien trop rapides pour que je comprenne quoique ce soit. Mon esprit était à mille lieues d’ici et je ne parvenais pas à capter la teneur de leur inquiétude.
Ma Bella s’était réfugiée tout contre moi, resserrant étroitement mes bras autour de son petit corps gracile. Sans que je ne m’en aperçoive, elle nous avait englobés dans une bulle protectrice. J’avais l’impression que nous étions recouverts d’un film fin, comme ce film alimentaire dont les humains se servent pour protéger leurs denrées périssables.
Ils arrivent.
Ils arrivent…
C’est bien beau de savoir ça, mais ça ne nous dit pas quand !

- Bella, arrête ça s’il te plait ! Je ne vous vois plus… Supplia Alice, une grimace déformant ses lèvres alors que nos futurs à Bella et moi avaient disparu.
- Je ne peux pas… Je n’y arrive pas… Je ne veux pas… Marmonna difficilement mon ange en secouant la tête contre mon torse.
- S’il te plait Bella, j’ai besoin de vous voir ! Continua-t-elle d’une voix douce.

Bella gémit tel un animal à l’agonie, et malgré tous ses instincts qui l’intimaient de protéger ce qui est sien, je sentis le film se déchirer pour finalement s’oblitérer. Elle tremblait entre mes bras, se faisant violence pour ne pas me recouvrir de sa protection à nouveau.
Alice lui chuchota un faible « merci » lorsque nos futurs réapparurent et Jasper bombarda la pièce d’une vague de calme.

- Aro. Il faut prévenir Aro. Dit Emmett, sa voix ayant perdu ses accents enjoués.
- C’est déjà fait. Marcus et lui viennent de prendre la route, ils devraient être là demain soir. Répondit Éléazar en se frottant le visage d’un air las.
- Les Amazones… Quelqu’un a-t-il prévenu les Amazones ? On peut compter sur elles, elles détestent Caïus et haïssent Félix. Elles nous avaient promis leur soutien. Et puis le don de Zafrina peut nous être utile, non ? Demanda Jasper, déjà en mode stratège.
- Elles sont en route, elles comptaient venir nous voir avant d’aller en Alaska rendre visite à Éléazar. Kachiri a trouvé son compagnon et il aurait un don, mais elle ne sait pas quoi. Elles devraient arriver dans trois jours, peut-être plus, peut-être moins, cela dépend du temps. Répondit Alice, les yeux dans le vague.

Puis la vision changea, son regard s’écarquilla et elle hurla.

- ATTENTION !

Ses yeux se fixèrent sur la porte d’entrée, écarquillés par la terreur.
Nous nous mîmes tous en position ; Esmée, Carmen, Kate, Garrett et les Égyptiens s’étaient placés contre Charlie et Sue, faisant barrage de leurs corps pour protéger les humains. Bella nous enveloppa de sa bulle protectrice, puis nous entendîmes le bruit d’une course rapide et la porte s’ouvrit dans un fracas épouvantable, poussée par un vampire à la chevelure de feu, les vêtements en lambeaux et l’air sauvage. Je grognais en la voyant, comme les autres.
Nous étions tous figés de stupeur par l’apparition de notre intruse, bien abrités sous l’enveloppe protectrice de mon ange ; elle ne pouvait nous atteindre, nous ne pouvions l’attraper.
Un sanglot épouvantablement douloureux, tel le hurlement d’un animal à l’agonie, déchira le silence pesant qui régnait en ce lieu. Je me retournais prestement et eus tout juste le temps de voir Riley se précipiter sur la nouvelle venue avant d’être stoppé en pleine course par le mur invisible dressé par ma Bella. Il cognait de toutes ses forces contre le bouclier en hurlant de douleur.

- Victoria ? Vicky ! Ma Vicky ! Laissez-moi sortir ! Laissez-moi la toucher ! Pitié !

Il était comme possédé, hurlant, feulant, grognant, suppliant, et je me retrouvais bouche-bée en voyant la vampire aux cheveux de feu s’écrouler à genoux, le corps parcouru de spasmes et les épaules secouées de sanglots, les yeux rivés sur le nouveau-né.

- Riley ? Riley ! Merci Seigneur…

Je n’y comprenais plus rien, et apparemment, je n’étais pas le seul.
Laurent observait son ancienne camarade de route les yeux écarquillés comme deux ronds de flan et la bouche grande ouverte. Irina la lui referma en appuyant sur son menton d’un coup sec.
Jasper scannait les émotions des uns et des autres ; tout un panel de sentiments différents y passa, de l’incrédulité à la stupeur, de la colère à la peur.
Lorsqu’il se concentra plus particulièrement sur les émotions de Riley et Victoria, je fus stupéfait par leur joie de se revoir et leur amour. Leurs pensées faisaient écho à leurs sentiments et après un échange de regard des plus étonnés, Jasper hocha légèrement la tête. Je posai une main sur l’épaule de Bella, l’incitant au calme et à libérer Riley de son emprise. Elle fouilla longuement mon regard avant de fermer les yeux, puis fit glisser le bouclier hors de Riley, nous gardant néanmoins sous sa protection.
Dès qu’il s’aperçut qu’il était libre de ses mouvements, il se jeta sur la rousse et l’enserra étroitement, au point que les os de la vampire craquèrent sous la puissance de son étreinte ; si elle avait mal, elle n’en disait rien, bien trop occupée à l’embrasser goulûment et à l’enlacer de toutes ses forces. Lorsqu’elle s’écarta finalement de lui, ses yeux luisaient d’émerveillement.

- Tu es là ? Tu es vraiment là ? Je ne rêve pas ? Oooh… Riley !
- Tu ne rêves pas, ma Vicky, je suis bien là. Tu m’as tellement manquée ! Comment ? Comment as-tu deviné que j’étais là ? Lui demanda le nouveau-né, le regard transi d’amour.
- Je ne savais pas ! Je ne savais même pas si tu étais vivant, je ne savais pas que vous vous en étiez sortis tous les trois… J’ai eu tellement peur si tu savais ! Je venais… je venais simplement demander protection auprès des Cullen. Si j’avais su que tu étais sur leurs terres, j’aurais tout fait pour m’évader avant ! Lui jura-t-elle avec ferveur.

Sentant que le danger était écarté, du moins pour le moment, Bella fit retomber son bouclier tout en contemplant avec effarement le couple qui se tenait dans l’entrée. Victoria, le visage enfoui dans le cou de Riley, inspirait lentement afin de calmer ses sanglots tout en grattouillant tendrement le crâne du jeune vampire afin de se rassurer, puis elle se détacha finalement du nouveau-né, un sourire serein aux lèvres, avant de lever les yeux et chercher quelqu’un dans la foule. Lorsque son regard tomba sur ma Bella, elle s’écarta de Riley et s’approcha de ma femme, un sourire faiblard aux lèvres.

- Merci Bella. Je n’ai pas eu le temps de le faire avant, je n’en avais pas non plus les moyens, mais merci. Sincèrement. Lui dit-elle d’une voix décidée.
- Euh… Bah… Huuum… Y’a pas de quoi… Mais euh… pourquoi ?
- Pour avoir tué James. Je suis libre désormais et c’est à toi que je le dois. Merci. Répondit Victoria d’une voix décidée.

Laurent, qui jusqu’à présent était resté silencieux face à l’arrivée de son ancienne camarade de route, se releva furibond, ses sentiments passant de l’incrédulité à la méfiance en un battement de cil.

- Non mais tu nous fais quoi, Vic ? Tu nous la joues à la Cosette, c’est ça ? « Je suis libre désormais »… nianiania… blablabla…  J’ai passé près d’un siècle avec James et toi, je ne t’ai jamais vue, ni entendue te plaindre ! À ce que je sache, t’avais plutôt l’air ravie lorsqu’il te prenait sauvagement contre un arbre et que tu braillais comme une truie en rut alors tu vas pas me... OUCH ! La vache, ça fait mal !

Laurent se massait les mâchoires, observant avec effarement un Riley qui serrait les poings, prêt à le frapper une seconde fois si Victoria ne l’avait pas retenu.

- Tu. Ne. Sais. Rien. Tais-toi, Laurent, ferme-la ou je ne réponds plus de moi. Siffla le nouveau-né d’une voix venimeuse alors qu’Irina se jetait devant son compagnon, le protégeant de son corps, les yeux écarquillés par la stupeur.
- Ah ! Ah ! Non mais tu t’entends parler, gamin ? Tu la connais depuis combien de temps? Quelques mois à peine, non ? J’ai plusieurs décennies à mon actif. J’y peux rien si tu t’es laissé embobiner par cette pouffiasse ! Railla Laurent en secouant la tête, plaignant en pensées la naïveté du nouveau-né.
- J’ai dit la ferm…
- Arrête Riley ! S’interposa la flamboyante rousse alors qu’il allait une fois de plus frapper notre ami. Il ne sait rien de mon histoire, personne ne le sait à part toi. C’est normal qu’il réagisse de cette façon, mets-toi à sa place.
- Tu délires ? Il t’insulte, te traîne plus bas que terre et tu prends quand même sa défense ?

Une brusque vague de léthargie retomba dans la pièce alors que les esprits s’échauffaient de plus en plus, et Jasper ceintura Riley avant de le forcer à s’asseoir, pour finalement se tourner vers la source de conflits et prendre la parole.

- Je crois que le plus simple serait que tu t’expliques une bonne fois pour toutes, Victoria. Les émotions de Laurent sont criantes de vérité, ce qui veut dire que ses souvenirs de toi sont réels, il ne ment pas. Par contre, je ne sens que sincérité et honnêteté venant de toi, ce qui veut dire que tu ne mens pas non plus. Comprends bien qu’entre Laurent et toi, nous aurons plutôt tendance à le croire lui, ça fait plusieurs années qu’on se connaît et il ne nous a jamais menti alors que toi…

Un grondement sourd s’échappa de la gorge de Riley lorsqu’il entendit les propos de mon frère, mais un geste de Victoria le stoppa immédiatement. Elle semblait gênée d’être le centre d’attention, son attitude timide contrastait totalement avec celle affichée lors de notre dernière entrevue, lorsqu’elle était accompagnée de James. Elle ferma brièvement les yeux et inspira longuement afin de se donner le courage de parler puis s’installa sur le siège que mon père lui désignait avant de se tourner vers Laurent.

- Je comprends parfaitement ta réaction, Lau, tu ne peux pas savoir, personne ne savait, mais je n’avais pas le choix…
- On a toujours le choix Vic ! S’exclama-t-il furibond.
- Laurent… Ne m’interromps pas, s’il te plait. Laisse-moi parler et ensuite, tu aviseras… Vous aviserez. Tous. Je comprends que tu n’aies pas confiance, mais n’oublie pas qu’il y a un télépathe et un lecteur d’émotions. Si je peux te berner toi, en ce qui les concerne, je n’y arriverai pas !

Elle s’esclaffa amèrement puis secoua la tête avant de plonger son regard dans celui de Riley. Il lui sourit doucement et lui tapota la main. Victoria inspira longuement puis se tourna finalement vers nous.

- Je suis née en 1799, à l’aube du XIXème siècle. A cette époque, les femmes n’avaient pas voix au chapitre, surtout celles, comme moi, venant de la haute société. Mon père avait choisi de me marier avec le fils d’un notable influent, qui détenait l’une des plus grandes plantations de tabac, à l’est du Mississipi. Moi, je voulais étudier… apprendre… connaître… savoir… voyager… découvrir le monde… alors en attendant mes 19 ans, jour de mes épousailles arrangées, mon père m’a envoyée dans un pensionnat. C’était mieux que rien ! J’avais accès aux études, un accès limité certes, mais au moins, j’apprenais, contrairement aux autres filles de bonnes familles qui n’étaient que de très belles idiotes, de magnifiques potiches à la cervelle pleine de vide. Je n’ai jamais rencontré mon fiancé. À peine sortie du pensionnat, alors que mes parents et moi faisions route jusqu’à la plantation de mon futur époux, nous avons été attaqués. Un groupe de brigands avait aperçu notre diligence et venait nous dépouiller de nos biens. Han ! Vous me croyez si je vous dis que ma mère les a suppliés de me prendre moi et de lui laisser ses foutus bijoux ? Si, si, je vous jure ! Cette garce tenait plus à ses babioles et à sa verroterie de merde qu’à sa propre fille… Toujours est-il que lorsque ces ordures ont entendu, de la bouche même de ma mère, que j’étais vierge, ils se sont jetés sur moi… Je leur ai échappé. Je ne sais pas comment j’ai fait, ils étaient six et pourtant, je leur filais entre les doigts à chaque fois ! Malheureusement, au bout d’un moment, j’ai fini par être trop épuisée pour me battre, et alors que les bandits se ruaient sur moi, il est arrivé. James. Je n’avais jamais vu un être aussi beau. J’avais l’impression d’être face à un ange, un ange des ténèbres. Il était en proie à une colère noire, dévastatrice. Tout en me parlant d’une voix douce, me rassurant constamment, il s’est débarrassé de mes assaillants avec une aisance  incroyable. Mes pauvres yeux humains percevaient à peine ses mouvements, alors je le prenais pour une créature céleste ! Mais lorsque je l’ai vu arracher la carotide de l’un des brigands et s’abreuver à grands traits, j’ai hurlé, hurlé… Puis il s’est finalement approché de moi lentement, un filet de sang coulant à la commissure de ses lèvres, tout en m’apaisant de ses paroles, avant de se jeter à mon cou. J’ai subi la brûlure du venin pendant trois jours, trois jours pendant lesquels je l’entendais dire que mon talent était bien trop précieux pour être gâché. Il parlait de ma capacité à m’échapper, évidemment. Lorsque j’ai ouvert les yeux et que j’ai senti l’odeur du sang frais émanant de deux corps aux cœurs battant vigoureusement, je me suis jetée dessus sans même réfléchir. Une fois mes proies achevées, je me suis aperçue qu’il s’agissait de mes parents. Si je n’ai pas pleuré ma mère – après tout elle m’avait donnée à ces bandits – j’étais désespérée d’avoir tué mon père. C’était un homme bon et de sa petite princesse, je suis devenue son bourreau. James riait de ma douleur, il riait ! J’ai hurlé et je me suis jetée sur lui avant de m’enfuir. Il m’a retrouvée en à peine quelques minutes, je ne savais pas encore qu’il était un traqueur. Il m’a ramenée dans la caverne où je m’étais réveillée, les corps de mes parents y gisaient toujours, puis il m’a démembrée avant de me violer et de me torturer, encore et encore. Au bout de ma dixième évasion, j’ai compris que je ne pourrais jamais le fuir, et même si je n’avais qu’une pitoyable vie, j’existais toujours ! Et je tenais trop à ma misérable vie pour lui désobéir encore. J’ai fini par accepter son côté sadique. Si j’étais docile, il était gentil avec moi. Je savais très bien que James me gardait en vie uniquement à cause de mon don. Lorsque Laurent nous a rejoints, cela faisait dix ans que je m’étais fait une raison. Alors oui mon ami, je me prêtais aux jeux de James sans aucune hésitation, mais au moins, j’étais en vie. Au fil du temps, tu nous as quittés, tu as continué ton bonhomme de chemin, et nous le nôtre. Puis nous avons participé aux fausses recherches du père de Bella, mais je ne savais pas pourquoi. Avec le temps, croyez-moi, je ne posais plus de questions, c’était bien trop cher payé ! Puis elle a pu s’échapper, tuant James au passage. Pour la première fois depuis ma transformation, j’étais enfin heureuse, et je me croyais libre ! Malheureusement, Felix est entré dans une rage noire en voyant que tu t’étais enfuie avec les humains et nous avons tous subi sa… colère. J’ai voulu partir ensuite mais… il a décidé de faire de moi son nouveau jouet en attendant de récupérer Bella. Pff ! Comme si je n’en avais pas assez subi depuis tout ce temps ! Puis Riley est arrivé. Nous nous sommes reconnus immédiatement. Je ne voulais pas qu’il reste, j’avais trop peur que Felix finisse par le tuer ! Alors j’ai fait ce qu’il fallait pour endormir sa méfiance afin que Riley, Bree et Diego s’enfuient. Je pensais qu’Alec allait les suivre, mais il a préféré les couvrir.  Lorsque la troupe que Felix avait envoyée à leur recherche n’est pas rentrée, il a su qu’ils étaient morts, j’ai cru que mon Riley était mort ! Alors j’ai profité d’un moment… d’égarement de Felix pour m’enfuir à mon tour. Je suis partie il y a une semaine. J’aurais pu arriver plus vite, mais je voulais les semer et masquer mes traces. Je ne savais pas où aller puis j’ai pensé à vous, je venais vous voir pour demander asile. Je… Je…

Elle fut incapable de continuer son récit, le corps parcouru de violents sanglots, à la fois terrifiée, soulagée, désespérée, rassurée. J’avais perçu de-ci, de-là quelques-uns de ses souvenirs, et à part une existence de brutalité et de tortures, Victoria n’avait rien connu. Cependant, je pouvais affirmer une chose, elle aimait réellement Riley et avait tout fait pour le protéger, allant jusqu’à s’offrir à Felix.
Laurent, qui arborait un sourire sarcastique au début du récit, était désormais affligé et honteux de lui-même. Il s’en voulait de ne pas avoir vu ce que Victoria avait subi, de ne pas avoir su décrypter les signes en la voyant parfois si soumise et effacée aux côtés de James. Il ouvrit la bouche et la referma à plusieurs reprises, incapable de prononcer  une phrase cohérente. Finalement, il la darda d’un regard triste avant d’enfermer ses mains entre les siennes.

- Je suis désolé, Vic. Je ne peux même pas te dire à quel point je suis désolé… Mais pourquoi n’as-tu jamais rien dit ? Pourquoi ne m’as-tu pas suivie lorsque je suis parti ? Je t’aurai aidée, tu sais. Lui dit-il d’une voix douce.
- Je sais, Lau mais… j’avais honte, tu comprends ? Honte de le laisser me traiter ainsi, honte de le laisser me salir ! Honnêtement, m’aurais-tu cru, à l’époque, si je t’avais dit ce que James me faisait ?
- Je… Je ne sais pas, je n’en sais rien. Je…
- Ce qui est fait est fait, Laurent. On ne peut malheureusement plus revenir en arrière, quand bien même je le souhaite de toutes mes forces. Marmonna Victoria d’une voix faible avant de se ressaisir. Toujours est-il que je ne suis pas là pour ça. Comme je l’ai dit plus tôt, je suis venue demander asile aux Cullen, mais je voulais également les prévenir.
- Nous prévenir de quoi, Victoria ? Demanda Carlisle qui s’était subitement redressé.

Victoria souffla profondément avant de le darder d’un regard décidé.

- Ils vont vous attaquer, bientôt. Quand exactement, je n’en ai pas la moindre idée. Mais ils vont vous attaquer sous peu.
- Qui sont ce « ils » dont tu nous parles ? L’interrogea mon père, suspicieux.
- Felix, mais ça vous devez vous en douter, avec l’appui des Volturi.
- Les Volturi ?! En es-tu sûre ? S’exclama Alice d’une voix suraiguë.
- Oui. À plusieurs reprises, j’ai perçu des bribes de conversations téléphoniques entre Felix et Caïus, lorsque l’autre cinglé pensait que je n’étais pas en état de comprendre. Caïus disait qu’ils étaient prêts à se mettre en route.

Je vis dans l’esprit de Victoria ce qu’elle sous-entendait par « ne pas être en état ». En général, cela arrivait lorsque Felix la laissait complètement brisée dans un coin de sa chambre, après l’avoir abusée, encore et encore. Elle secoua la tête pour chasser ces images sordides de son esprit et me fit un sourire faible après avoir compris que j’avais perçu, malgré moi, ses pensées. Je lui lançais un regard peiné et compatissant tandis que Bella lui tapotait doucement la main, sachant parfaitement ce que Victoria avait pu subir.

- Victoria, saurais-tu, par hasard, combien sont-ils ou encore pourquoi souhaitent-ils nous attaquer ? Continua Carlisle.
- Avant toute chose, ils veulent Bella. Et à n’importe quel prix. Elle serait leur atout majeur pour l’instauration du Nouvel Ordre Mondial. En fait, les Volturi, aidés de Felix, souhaitent renverser l’ordre actuel des choses et se révéler aux humains afin de les asservir. Ils estiment qu’en tant que maillon suprême de la chaîne alimentaire, c’est à nous, vampires, de diriger le monde. Felix veut également tuer Edward de ses propres mains pour avoir osé souiller son bien, sous-entendu Bella. Il dirige deux camps de nouveau-nés, l’un au Canada, à l’endroit même où elle a été séquestrée, et un autre à une petite centaine de kilomètres de Seattle. Il y a approximativement une soixantaine de nouveau-nés, mais en ce qui concerne les Volturi… Je sais qu’ils ont une armée de jeunes vampires, mais je n’en connais pas le nombre.

Alors que j’allais lui dire que les Volturi, du moins Aro et Marcus, étaient à nos côtés, les pensées d’Alice me parvinrent.

Ne lui dis pas, pas encore. Elle le saura bien assez tôt, ils arrivent de toute façon. Mais elle a encore des choses à déballer avant, alors tais-toi.

Alors qu’il écoutait calmement le récit de notre nouvelle venue, Paul se redressa subitement, furibond.

- Et pourquoi on devrait la croire la sangsue, hein ? Pourquoi ? Après tous les mensonges qu’elle nous a déballés, pourquoi on devrait croire ses petites histoires ?
- Je comprends parfaitement que…
- Tais-toi le parasite ! J’veux pas t’entendre ! T’es qu’une foutue menteuse et…
- Paul, Calmes-toi ! Le coupa Carlisle d’une voix dure.
- Non mais vous allez pas prendre sa défense, en plus ? Vous plaisantez ?! Après tout ce qu’elle a fait ?! Faire croire de rechercher Charlie pour mieux enlever Bella par la suite et la donner à l’autre tordu ? Non mais les décennies vous sont montées grave au ciboulot ! Vous déraillez Carlisle ! Et puis…
- Paul, ça suffit ! Intima Jacob, le timbre de sa voix vibrant sourdement, amplifié par un grondement.

En entendant la voix de son Alpha, Paul se calma instantanément, non sans grincer des dents, tout en courbant l’échine avant de s’asseoir à même le sol, ses pensées venimeuses à l’encontre de Victoria s’enflammant de plus belle.

- Jake, Paul n’a pas vraiment tort, tu sais ? Commenta Jared d’une voix étonnamment douce. C’est vrai quoi ! Elle nous a quand même fait croire qu’ils nous aidaient à chercher Charlie à la base ! Et tu sais très bien comment tout cela a fini, non ?
- Je comprends votre réaction, mais croyez-moi, je n’ai jamais su pourquoi je devais venir ici. Je ne l’ai appris que bien après… Souffla Victoria d’une voix venimeuse.
- Et si tu nous en disais un peu plus ? Je sais pas pour vous, mais moi ça m’intéresse tout ça ! S’exclama Tanya en sautillant sur les genoux de son compagnon.

La vampire rousse soupira longuement, agrippant avec force sa chevelure enflammée, le visage tordu par la colère. Elle secoua la tête avant de se redresser et de nous darder d’un regard franc.

- Je ne savais pas ce que James avait en tête. En fait, je ne savais que rarement ce qu’il pensait et pour tout vous dire, je préférais ne pas m’y attarder, ça pouvait me coûter cher parfois. Toujours est-il que nous devions aller au Brésil puisque James m’avait promis de m’emmener au Carnaval de Rio. J’ai toujours rêvé de voir tous ces danseurs se trémousser dans leurs magnifiques costumes d’apparat au son d’une samba endiablée! Il m’avait donné de l’argent, qu’il avait sûrement dû voler à l’une de ses précédentes proies, pour que je fasse les magasins et prépare notre valise. Nous avions beau mener une vie de nomades et de sauvageons, lorsque nous devions prendre l’avion, nous emportions toujours au moins une valise avec nous, cela évite les questions fâcheuses. Il était parti de son côté, pour traquer sa prochaine proie, enfin c’est ce que je croyais. Lorsque je suis arrivée à notre lieu de rendez-vous le sourire aux lèvres et trainant ma grosse valise Vuitton derrière moi, il m’a dit que nous n’allions plus à Rio, qu’il voulait absolument voir Laurent, que ça faisait longtemps qu’il n’avait plus de nouvelles, que son ami lui manquait et blablabla… J’ai commencé à me plaindre en lui disant que nous pouvions toujours voir Laurent après le Carnaval – pas que je ne voulais pas te revoir, Lau, mais je rêvais d’aller à Rio – mais il m’a vite… fait taire, dirais-je. Je l’ai donc suivi jusqu’ici, persuadée qu’il ne se guidait qu’à l’aide de son talent, et vous connaissez la suite. Je n’ai su que tout cela était en fait un coup monté entre James et Felix lorsqu’ils vous ont attaqués pour enlever Bella. Je suis désolée, sincèrement désolée…

Les épaules courbées par le poids de décennies infernales, le regard perdu dans des souvenirs d’une violence sans nom et la piteuse apparence signe d’une existence à la dure, Victoria faisait peine à voir. Si, une heure auparavant, j’étais prêt à la tuer pour avoir osé participer d’une façon ou d’une autre à l’enlèvement de ma Bella, il n’en était plus rien désormais ; elle n’était qu’une victime de plus.
Les pensées des uns et des autres reflétaient parfaitement mon impression et j’en fus d’autant plus surpris lorsque je pénétrais les esprits des Quileute ; ils n’étaient plus que haine farouche, envers feu-James, Felix et toute cette folie. Je m’étranglais d’ailleurs lorsque Paul se redressa, avançant vers Victoria d’un pas assuré alors que la vampire se ratatinait sur elle-même, frémissant de toute part, et qu’il lui présenta des excuses, à sa façon. Le « pardon sangsue » aurait peut-être pu être évité, non ?
Esmée et Carmen, de leurs côtés, marmonnaient incessamment « pauvre enfant, la pauvre enfant » tandis que Riley s’enroulait étroitement autour du corps de sa compagne, cherchant à la protéger du regard des autres et des dangers qui planaient alentour.

- Mais comment avez-vous fini par aider Felix ? Demanda Laurent, particulièrement troublé par tout ce qu’il venait d’apprendre. Vous le connaissiez ? Pourtant, je ne l’avais jamais rencontré pendant les décennies que nous avons passées ensembles !
- Non, je ne le connaissais que de réputation, c’est tout dire. Et lorsque nous l’avons rejoint, je n’y comprenais plus rien ; James lui était totalement dévoué, il le suivait comme son ombre. C’est là que j’ai appris que Felix était son créateur…
- QUOI ?!

Les exclamations de stupeur et d’effarement s’élevaient de toute part suite à cette révélation. Carlisle se frotta pensivement le menton, le regard vague, avant de s’éclaircir la voix et de se tourner face à Eléazar.

- Hmmm… Voilà qui infirma la théorie du Venenum Memoria.- Venenumia ? C’est quoi ça ? Demanda la minuscule Bree en sautillant sur les genoux de son compagnon.
- Venenum Memoria. C’est juste une théorie qui affirme que les principales caractéristiques morales du créateur sont transmises à la création par l’intermédiaire du venin. Par exemple, Esmée a hérité de ma capacité à aimer inconditionnellement, Rosalie de mon obstination, Edward de ma compassion…
- Vous êtes sûrs qu’il n’y a pas eu un échange de venin par erreur pour Emmett ? Parce que là, je ne pense pas que Carlisle soit atteint de connerie chronique ! S’exclama gaiement Jasper.
- Merci Jasper, merci. Je peux te dire que j’ai énormément réfléchi à la question, et Emmett échappe totalement à la théorie du Venenum Memoria. Va savoir, peut-être que l’ours qui l’avait si sauvagement attaqué a détruit une partie de son cerveau, et bien que le venin répare énormément de choses, il ne peut rien faire pour une lobotomie ! Répliqua Carlisle en ricanant.
- Eh euh ! Mais c’est trop injuste euh ! Pleurnicha Emmett en se réfugiant contre sa compagne.
- Oh ! T’en fais pas mon gros lapin, je t’aime quand même, avec ou sans cerveau ! Rit Rosalie en lui caressant tendrement le crâne.
- Bref. Pour en revenir à cette théorie, il me semble que Felix ait transmis à James sa mégalomanie et son sadisme. Je ne pense pas me tromper, Victoria ?
- Non, y’a pas d’erreurs. Mégalomanie et sadisme décrivaient parfaitement ce monstre. Cracha-t-elle en repensant à toutes les années de tortures qu’elle avait subies auprès de lui.

Alors que Victoria se laissait aller à l’étreinte protectrice de son compagnon, les téléphones de Carlisle et Eléazar sonnèrent au moment même où le regard d’Alice se perdait dans une vision.

Marcus et Aro seront là dans moins d'une demi-heure. Il vaudrait mieux pour Victoria qu'elle ne soit pas là lors de leur arrivée, le temps qu'on puisse leur expliquer la situation.

Je hochais brièvement la tête en direction de Carlisle, cherchant un stratagème pour divertir Victoria pendant une petite heure lorsqu’Alice sautilla gaiement sur place.

- Plus on est de fous, plus on rit, non ? Bienvenue dans cette baraque de barges, Victoria ! Oh mon Dieu c’est ignoble ! Ohlala… mais qu’est-ce que tu as fait à ce pauvre ensemble griffé Jean-Paul G. ! Comment peut-on faire ça à de malheureux vêtements qui n’ont rien demandé ? Quel carnage… Allez viens ! Je devrais pouvoir te trouver quelques bricoles à te mettre, mais avant ça, un bon bain s’impose ! Si, si, je t’assure ! Tu as une chevelure magnifique, c’est un réel gâchis que de la voir pleine de feuilles et de boue ! Hop ! Hop ! Hop ! À la flotte ! S’exclama-t-elle vivement en entrainant une Victoria éberluée à sa suite.

Alors qu’Alice l’emmenait à l’étage, le regard de Victoria croisa celui des humais présents. Elle hoqueta avant de déglutir bruyamment en apercevant celui qui, jadis, avait été son prisonnier, mais elle fut plus stupéfaite encore en lisant clairement la tristesse et la compassion qui luisaient dans les prunelles chocolat du Chef Swan. Il lui fit un petit signe de la main auquel Victoria répondit, bouche-bée, et lorsque je perçus les pensées de Charlie, je ne parvenais pas à comprendre comment un homme, un humain, était capable d’une telle bonté.
La porte de la salle de bains d’Alice claqua finalement à l’étage, elles étaient hors de portée de la conversation qui allait suivre ; merci Esmée d’avoir insonorisé toutes les pièces !

- Mais que… Pourquoi… Je… Balbutia Riley, son regard passant alternativement de l’étage à chacun de nous.
- Les Volturi vont arriver. Nous avons préféré éloigner Victoria le temps de leur expliquer la situation, et une fois cela fait, nous pourrons faire les présentations, comme il se doit. Commenta Carlisle d’une voix douce. Edward, Jasper, pouvons-nous réellement lui faire confiance ? Termina-t-il en se tournant vers mon frère et moi.
- Je suis sûr et certain. Elle a risqué sa vie pour protéger Diego, Bree et Riley. Elle était prête à tout pour nous rejoindre, quitte à en mourir. Elle n’a jamais voulu de cette existence sauvage et barbare et elle sera prête à tout pour nous aider. Affirma Jasper alors que je confirmais ses paroles d’un hochement de tête.

Alors qu’Alice entretenait gaiment Victoria à l’étage, nous fîmes un compte-rendu détaillé des derniers évènements à Aro et Marcus, qui venaient tout juste d’arriver.
Aro bondit à plusieurs reprises et feula d’outrage alors que, ma main dans la sienne, il revoyait clairement certains propos échangés plus tôt.

- Pauvre, pauvre enfant. Quelle triste existence… Nous avions bien raison mon cher frère, Caïus a bien décidé de lever une armée pour nous renverser ! Gronda-t-il en se tournant vers Marcus.

 Un hoquet de stupeur nous fit nous retourner et nous aperçûmes une Victoria terrorisée se cramponnant à la rambarde d’escalier, le regard rivé sur les deux Volturi. Alors que je voyais dans son esprit les différents plans qu’elle formait pour s’échapper, Aro s’approcha d’elle lentement.

- Ne crains rien, chère enfant, nous ne te voulons pas de mal, bien au contra…
- Vous… ils… guerre…

Ses propos n’avaient ni queue, ni tête, son regard passant de l’une à l’autre des personnes présentes dans la pièce avant de se fixer sur Riley. Elle bondit prestement sur son compagnon et le saisit par la main, prête à s’enfuir. Riley fut plus rapide et enroula étroitement ses bras autour d’elle, l’obligeant à s’asseoir.

- Calmes-toi Vick, je te promets que tu ne crains rien avec eux.
- Vous… vous allez tous mourir ! Ils lèvent une armée pour nous renverser !
- Non, tu te trompes. Caïus lève une armée, Aro et Marcus veulent juste que l’ordre des choses reste tel qu’il est actuellement. Lui expliqua-t-il d’une voix douce.

Une fois Victoria à peu près calme, les Volturi lui expliquèrent donc la situation ; comment ils avaient soupçonné Caïus de vouloir renverser le pouvoir actuel, comment ils avaient récemment appris que Felix était à l’origine du meurtre de la compagne de Marcus – tout en lui cachant l’existence des derniers Enfants de la Lune – comment ils en étaient arrivés à demander le soutien de nombreux clans pour la confrontation avec Caïus, comment la Meute se battrait à nos côtés…

- En parlant de ça, le clébard en chef… euh pardon, votre chef, reprit-elle alors que les grognements outrés de la Meute s’élevaient de part et d’autre, est sous l’influence de Siegfried. C’est un illus…
- Merci de nous le confirmer, mais nous le savions déjà. Saurais-tu, par hasard, par quel genre d’illusion, il le maintient sous sa coupe ? Demanda Jacob, inquiet pour celui qui fut, il n’y a pas si longtemps encore, un frère.
- Non, je n’en ai aucune idée. Tout ce que je sais, c’est que Siegfried a beaucoup de difficulté pour le garder sous son emprise. Il est obligé de le voir tous les deux ou trois jours maximum afin de réimplanter ses illusions.

Les Quileute affichaient un sourire fier en apprenant que leur « frère » tentait de combattre le redoutable talent du vampire, et nous l’étions tous, à notre manière. Sam est un dur, il ne se laisse pas faire.
Je me tournais vers ma Bella et la trouvais le visage tourné vers l’extérieur, les sourcils froncés et le regard perdu dans ses pensées. Elle finit par secouer la tête et souffla de frustration.

- Ah ça m’énerve ! Y’a un truc qui cloche dans tout ça. Marmonna-t-elle avant de s’agripper les cheveux à deux mains tout en se tournant brusquement vers Victoria. Tu as bien dit avoir entendu Caïus qu’ils allaient le rejoindre accompagnés des nouveau-nés, non ? Ils comme dans pluriel, on est d’accord ? Lui demanda-t-elle vivement, le souffle court.
-Euh… oui. Oui, c’est bien ce que j’ai entendu. Pourquoi ?
- Oui jeune Isabella, pourquoi ? S’enquit Aro, les sourcils froncés.
- Pourquoi ? Mais la réponse est évidente, non ? Felix et Caïus ne travaillent pas seuls. Ils ont au moins le soutien d’une personne, si ce n’est plus. Répondit-elle d’un air las.

Maintenant qu’elle en parlait, il n’y avait rien de plus évident, ni de plus terrifiant. Dans un sens, c’était aussi on ne peut plus logique ; si Marcus et Aro craignaient une révolution et cherchaient des alliés pour les soutenir, Caïus, de son côté, devait la préparer depuis bien longtemps et avoir amassé des partisans…
Chaque visage reflétait des émotions différentes et pourtant si semblables. La crainte de ce « Nouvel Ordre Mondial » n’en devenait que plus réelle.
Aro plongea brusquement la main dans la poche de son blazer et en ressortit son téléphone portable avant de composer vivement un numéro. Avant que quiconque ne s’éloigne pour lui laisser un semblant d’intimité, il secoua la tête et nous demanda silencieusement, en quelques gestes de la main, de rester à ses côtés. S’il pouvait encore transpirer, le vénérable vampire aurait le front couvert de sueurs froides.

- Oui Maître Aro ?
- Demetri, mon cher ami ! Dis-moi, quelles sont les dernières nouvelles à Volterra depuis notre départ ? Demanda-t-il d’une voix enjouée, un sourire aussi faux que les cheveux de la vieille mémé Swift aux lèvres.
- Rien de bien particulier, Maître, la routine des réclamations habituelles. Maître Caïus est actuellement en audience.
- Ah bon ? Que se passe-t-il donc de si important qui mérite son attention ?
- Le chef d’un clan en Inde se plaint d’une recrudescence des meurtres dans son secteur, à cause de quelques nouveau-nés incontrôlables. Nous allons devoir nous y rendre au plus vite si nous ne souhaitons pas que la situation dégénère.
- Hum... Bien. Bien. Parfait. Dis-moi mon jeune ami, est-ce que Maître Caïus a rencontré certains de nos congénères à plusieurs reprises, ces derniers-temps ?
- Non Maître, pas que je sache. Suite à votre demande, je me renseigne sur tous ses déplacements et rendez-vous. Son téléphone personnel est également sur écoute. Pourquoi me demandez-vous cela, Maître Aro ? Mon travail ne vous semble pas satisfaisant ?
- Non, non Demetri ! Loin de là ! Je te rassure, tu fais un excellent travail, mon jeune ami, et je t’en remercie. Dis-moi, est-ce que ma chère épouse est là ?
- Dame Sulpicia se trouve dans ses appartements, voulez-vous que je vous la passe ?
- Je te remercie, mon ami.

Quelques secondes s’écoulèrent pendant lesquelles l’inquiétude d’Aro montait étrangement en flèche. Nous entendîmes finalement quelques coups discrets tapés contre une porte et une voix féminine s’éleva en un faible « entrez ! »

- Dame Sulpicia ? Maître Aro souhaite s’entretenir avec vous.
- Je te remercie Demetri… Aro ? Est-ce bien toi ?
- Aaaah… Il moi cuore, tu me manques. Comment vas-tu ?
- Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, mon tendre amour. Répondit Sulpicia  d’une voix délibérément lente.

En entendant les paroles de son épouse, Aro s’effondra à genoux, le poing enfoncé dans sa bouche pour empêcher le gémissement qui menaçait de s’en échapper. Il secoua la tête avant de poursuivre.

- J’en suis ravi pour toi, il moi cuore. Plus que ravi. Quelques affaires me retiennent ici encore, mais nous nous reverrons sous peu, j’en suis certain.
- Tu penses en avoir pour plus de deux mois ? C’est tellement long ici sans toi et tu me manques tellement, mon tendre amour.
- Toi aussi tu me manques et ne t’inquiète pas, je n’en aurai pas pour tant de temps… Je dois y aller il mio dolce, j’ai encore beaucoup de travail devant moi. Ti amo il moi cuore.
- Ti amo il mio dolce principe.

Un « clic » sonore signifia que Sulpicia avait raccroché, et au même moment, Aro s’effondra au sol en hurlant de douleur, le corps parcouru de violents spasmes. Marcus se jeta sur lui, le secoua à plusieurs reprises en lui demandant de se calmer, puis finalement, Emmett souffla lourdement avant de s’avancer vers le Volturi. Il fut malheureusement bien trop rapide pour que je l’empêche de commettre son erreur ; Emmett n’avait rien trouvé de mieux pour calmer Aro que de lui coller une paire de baffes à vous décoller la tête…
Des cris de stupeurs s’élevèrent de part et d’autre, tandis qu’Esmée et Rosalie gémissaient en imaginant le pire ; Emmett avait quand même commis un affront envers la royauté en place…

- Ben quoi ? Il en devenait complètement hystérique le pauv’ vieux ! Fallait bien le calmer, non ? Quand ma Rosie me baffe le crâne, moi en tous cas, ça me remet les idées en place ! S’exclama-t-il en haussant des épaules.

Rosalie se lamentait sur le sort potentiel de son compagnon tandis qu’Esmée marmonnait inlassablement « démembré lentement… torturé… jeté au feu… ». Aro, quant à lui, observait mon frère les yeux écarquillés et la bouche-bée, puis finalement, il explosa d’un rire frisant l’hystérie tout en se roulant au sol. Alors qu’Emmett s’avançait une fois de plus vers lui la main levée, près à frapper, Aro s’assit au sol difficilement, les bras levés en signe d’apaisement.

- Oh non jeune Emmett ! Je te remercie de m’avoir... calmé à ta façon mais je tiens trop à ma tête pour ré-expérimenter ta méthode. Seigneur ! C’est qu’il m’en aurait arraché les cervicales ce gaillard ! Par ailleurs, je pense que ta compagne et ta mère tiennent trop à toi pour que tu réitères ton geste au risque d’en finir sur le bûcher, je ne m’abuse, chère Esmée ?

Esmée secoua la tête, le poing enfoncé dans la bouche pour étouffer ses gémissements et ses yeux noirs de colère rivés sur Emmett.

- Aro, mon frère, que s’est-il passé pour que tu sois dans cet état ? Demanda prestement Marcus en voyant la tristesse s’étaler une fois de plus sur le visage de son frère.
- Ma Sulpicia… Il moi cuore… elle est séquestrée !

Des exclamations outragées s’élevèrent dans la pièce tandis qu’Aro nous expliquait la situation.
Craignant que leur frère ne s’attaque à son épouse bien-aimée durant leurs fréquentes  absences de ces derniers mois, ils avaient tous deux mis au point un langage codé, des phrases toutes simples, connues d’eux seuls.

- En es-tu certain, Aro ? N’est-ce pas ta crainte des évènements futurs qui te ferait imaginer des choses qui n’existent pas ? Demanda un sceptique Eléazar.
- Non mon cher ami, je n’imagine rien malheureusement… Marcus ? Comment me nomme ma tendre épouse lorsque nous sommes à Volterra ?
- Tu es « la sua dolce principe » pourq… Oh bon sang ! Je ne comprenais pas pourquoi elle t’appelait son « tendre amour », jamais elle ne te surnomme comme ça… Alors c’est vrai ? Tu penses vraiment que Sulpicia est séquestrée ?

Le visage d’Aro sembla brusquement frappé par le poids des ans alors qu’il hochait gravement la tête.

- Elle a cité Voltaire… « tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles » signifie que Volterra est assiégé. Tout ce que je sais, c’est que ma douce épouse est pour le moment saine et sauve, et qu’elle le restera.
- Comment peux-tu en être sûr, Aro ? Demanda mon père, inquiet pour son vieil ami.
- Parce qu’elle accompagnera Caïus lorsqu’il viendra nous attaquer, d’ici deux mois au plus tard. Répondit Aro d’une voix faible.
- Deux mois ? S’exclamèrent simultanément les Égyptiens et les Irlandais.

Aro hocha brièvement la tête tout en se lamentant sur le sort de sa malheureuse épouse.

- Et dire que je faisais confiance à ce misérable traqueur pour nous aider ! Rugit-il en pensant à Demetri. J’aurai dû le laisser flamber avec le reste de son clan ! C’est comme ça qu’il me remercie d’avoir épargné sa vie de pitoyable parasite ? Je le tuerai de mes propres mains !

Voyant que personne n’y comprenait rien, Marcus nous raconta comment Demetri en était venu à compléter la Garde au château de Volterra pendant que Aro tournait comme un lion en cage, ruminant sa colère et fantasmant sa vengeance.
Demetri avait été créé quelques trois cents ans plus tôt, en Russie, par une vampire sadique et schizophrène, Lubmilla, ne vivant que pour le sexe et le sang, persuadée que les vampires étaient les dignes descendants des Atlantes. Elle se prenait pour une sorte de gourou et obligeait son clan, composé d’une dizaine des nôtres, à vivre sous l’eau et à parcourir le fond des océans pour retrouver la légendaire cité de l’Atlantide, ne les faisant remonter à la surface que pour se nourrir d’enfants. Elle était tellement folle qu’elle tuait quiconque la contrariait. Lorsque les Volturi avaient réussi à lui mettre la main dessus, ils avaient exécuté tout le clan hormis Demetri ; il était le seul à ne pas avoir le cerveau lavé par les élucubrations de cette cinglée. Avant de la démembrer, Aro avait sondé les pensées de Lubmilla pour découvrir qu’elle avait subi une trépanation étant humaine, méthode souvent utilisée à cette époque pour « chasser le démon » qui habitait les personnes atteintes d’épilepsie. Dans le cas de Lubmilla, une trépanation ratée avait causé sa schizophrénie, qui fut malheureusement décuplée lors de sa transformation. Demetri, sauvé des griffes de cette tordue par Aro lui-même, lui était depuis devenu bien plus fidèle qu’un Golden Retriever !
Enfin ça, c’était avant.
Alors qu’Aro continuait à pester dans son coin, marmonnant des malédictions plus abracadabrantes les unes que les autres – honnêtement, il ne lui manquait plus que la poupée vaudou et les aiguilles – lorsqu’il ne pleurnichait pas en pensant à son épouse, un violent haut-le-cœur m’obligea à me retourner pour en découvrir la source. Victoria, un poing contre la bouche et à la limite de vomir – chose pourtant impossible de par notre condition – se rua vers une fenêtre avant de l’ouvrir en grand, inspirer goulûment, hoqueter une fois de plus tout en refermant violemment la fenêtre. Riley se précipita vers elle, passablement affolé.

- Vic ! Qu’est-ce qu’il  se passe ? Que t’arrive-t-il ?
- Mais bon sang, c’est quoi cette puanteur ? Gémit-elle en se pinçant le nez.
- Quelle puanteur ? Demanda son compagnon alors que nous l’observions tous pour comprendre l’origine de son malaise.
- Mais enfin c’est impossible que vous ne sentiez pas ça ? Une odeur d’égout qui refoule… de fosse septique… d’œuf pourri…

Ah oui. Évidemment. Si nous avions eu le temps de nous habituer à leurs odeurs pestilentielles, ce n’était pas le cas de Victoria. Et comme ils étaient absents lors de son arrivée, il était normal qu’elle réagisse ainsi.
Avant même que quelqu’un ait le temps de lui expliquer l’origine de cette odeur nauséabonde, quelques coups furent frappés à la porte d’entrée et les trois Russes pénétrèrent dans la villa. Lorsqu’elle perçut l’origine de la puanteur et qu’elle remarqua les carrures démesurées des Enfants de la Lune dans l’embrasure de la porte, Victoria s’accroupit devant son compagnon en feulant, les lèvres retroussées dévoilant ses dents luisantes de venin ; elle était un fauve prêt à attaquer pour protéger son petit. Elle ne recouvrit ses esprits que lorsque Riley la ceintura.

- Ssshh… Calmes-toi ma Vicky, ils ne te feront pas de mal.
- Mais c’est… ce sont… que sont… ces choses ? Cette puanteur ! C’est atroce ! Comment pouvez-vous tolérer cela ? S’exclama-t-elle le nez plissé, une main contre la bouche.

Nicholaï, Sergueï et Youri l’observaient, totalement impassibles, mais en la voyant si proche du point de rupture, ils s’interposèrent entre elle et les humains présents sous notre toit, craignant pour leur sécurité en cas de débordement.

- Victoria ? Tu as devant toi les derniers représentants des Enfants de la Lune. Expliqua Carlisle d’une voix douce tandis que l’inquiétude de Victoria envers les nouveaux arrivants grimpait en flèche de façon exponentielle.

Marcus lui expliqua alors la cause de la présence des trois Russes parmi nous ; elle grogna de rage en entendant les raisons à l’origine de l’extinction de ce peuple. Elle frémit d’autant plus lorsqu’elle apprit que nous avions trouvé un moyen de contrecarrer leur nature bestiale ; pour elle, ils étaient désormais un adversaire mortel, une nuit par mois, puisqu’ils bénéficiaient de toute leur puissance, mais aussi de leur esprit.
Enfin, lorsqu’elle apprit que nous avions tous été formés aux arts-martiaux par les filles, Victoria eut la même réaction que tout un chacun ; elle explosa de rire.
Ce fut Jasper, qui l’observait avec une attention des plus particulière, qui mit le doigt sur la question que je me posais depuis quelques temps maintenant.

- Attends un peu… Tu veux dire que tu n’en savais rien ? Siegfried ne vous en a pas parlé ? Ni des Lycans, ni du kung-fu ? Rien du tout ? S’étonna-t-il de plus belle en voyant que la rousse répondait à chaque fois par la négative.
- Non, jamais ! Et je peux t’assurer que si l’histoire des arts martiaux lui été parvenue jusqu’aux oreilles, il nous en aurait immédiatement parlé. Tu parles d’une bonne blague ! Hurla-t-elle en se frappant les genoux tellement elle riait.
- Donc ça veut dire que Sam ne nous a pas vraiment trahis, non ? s’exclama joyeusement Jacob. On peut donc le rallier à nos plans, hein ? On peut !
- Il vaut mieux éviter, Jake. Sam est malgré tout sous l’emprise de ce vampire. Statua Eléazar. Comment et pourquoi, nous n’en savons rien, mais il y a une bonne raison à ça. Il vaut mieux continuer à écarter ce malheureux Sam de toute cette histoire, tant que c’est possible.

Victoria, quant à elle, était bien incapable de nous dire quoique ce soit de plus au sujet de Siegfried. Et pour cause, elle riait tellement qu’elle en devenait incohérente.

- Non mais vraiment, vous pensez à quoi ? reprit-elle, au comble de l’hilarité. Des arts martiaux ? Mais c’est bon pour les humains, ça ! Pourquoi pas de la cuisine et du tricot tant que vous y êtes ! Ah ! Ah ! Ah ! Et vous espérez tenir tête face à une armée de nouveau-nés ? Eh ! Eh ! Eh ! Autant vous rendre…

Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase que ma Bella lui balançait un coup de pied ventral, envoyant la rousse se vautrer à l’extérieur après que son bouclier eut ouvert la baie vitrée pour éviter de l’exploser sous l’impact.
Victoria se reprit immédiatement et, le regard noirci par la colère, elle fonça sur ma Bella avec l’agilité d’un fauve et une précision démoniaque ; elle la manqua.
Victoria enchaîna les attaques, multiplia les coups et manqua sa cible à chaque reprise. Elle enrageait d’autant plus que mon ange s’amusait à la narguer, tapotant doucement l’épaule de la rousse ou lui chatouillant les côtes pour marquer ses coups.
Au bout d’une demi-heure, ma douce en eut assez et d’une légère pression sur le poignet de Victoria, elle obligea cette dernière à s’agenouiller.

Mais c'est impossible ! Comment peut-elle me maîtriser ainsi? Je ne peux rien y faire ! Grrr... Hors de question que je me laisse avoir par un bébé ! Ce n'est pas un misérable nouveau-né qui va me donner des leçons !

Victoria hurla de rage tout en balançant un violent coup de pied au visage de ma Bella, mais elle la manqua une fois de plus. Bella lui maintenait désormais la cheville gauche d’une main, le poignet droit d’une autre, et d’un pied posé sur l’abdomen de la rousse, elle l’avait soumise à son bon vouloir.

- Alors, les arts martiaux ça sert à rien ? La nargua Bella, un petit sourire narquois aux lèvres.

Victoria en était bouche-bée et l’observait depuis le sol avec effarement, crainte, respect et envie à la fois.
Lorsqu’elle fut enfin libérée de l’emprise de ma douce, elle se redressa lentement et épousseta délicatement ses vêtements avant de nous observer avec un regard nouveau.

- Et… et vous êtes tous formés aux arts martiaux ? Demanda-t-elle d’une toute petite voix avant de déglutir bruyamment lorsqu’un « oui » collectif lui répondit.
- Si ça t’intéresse, on peut également t’entraîner, tu sais ? En quinze jours, tu pourrais avoir toutes les bases nécessaires, quelle que soit la discipline qui te parle le plus. Lui dit Bella tout en l’aidant à se relever.

Lorsqu’elle vit le sourire encourageant de Riley et les hochements de tête joyeux de Bree et Diego, Victoria se contenta de lui répondre d’un lent signe de tête, la bouche grande ouverte. Au même moment, Alice et Bree se mirent à sautiller joyeusement sur place en frappant des mains et en poussant des petits cris hystériques sous les regards las de leurs compagnons respectifs. Parfois, je plains vraiment mon pauvre frère… et dire que maintenant on a le lutin frétillant en double exemplaire ! Pauvres de nous…

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Cela faisait quelques jours que Victoria était arrivée parmi nous, et contre toute attente, elle s’était parfaitement intégrée à notre vaste groupe, bien que les Quileute soient assez froids avec elle. Ils n’avaient pas oublié son comportement et ses paroles envers eux durant le pseudo « cherchons Charlie ».
Elle s’entrainait sans relâche avec nous et suivait les conseils des filles sans jamais chercher à les contredire. Pour être franc, Victoria buvait leurs paroles, comme si celles-ci étaient divines. A la surprise générale, elle s’était essayée à notre régime particulier, et bien qu’elle en soit parfois dégoûtée, elle s’était fait un point d’honneur à s’y tenir. Victoria était d’ailleurs devenue la camarade de chasse préférée d’Emmett, d’une part parce qu’il se moquait d’elle en voyant son état déplorable au retour d’une chasse, mais aussi parce que comme lui, elle aimait jouer avec sa nourriture, sous-entendu la combattre avant de la manger.
Lorsqu’elle avait appris que Diego et Riley étaient pourvus d’un don, elle s’était trouvée muselée par la stupeur. Sa seule réaction avait été « heureusement que Felix n’en sait rien, Dieu seul sait ce qu’il aurait fait ».
Quant à Aro, lorsqu’il ne s’apitoyait pas sur le sort de son épouse, il se mettait à nous invectiver pour un oui ou un non, à grand renfort de postillons, changeant d’idée à la seconde. Si vous saviez le nombre de fois où il a menacé de foutre Diego au feu s’il ne se téléportait pas à Volterra dans la minute pour délivrer sa femme, avant de se rendre compte que c’était beaucoup moins risqué d’attendre qu’elle soit devant nous, même entourée par l’armée de Felix et Caïus, pour ensuite hurler à qui voulait bien encore l’écouter qu’il était entouré d’une bande de cornichons incompétents, franchement, je commençais à en avoir le tournis !
Les Amazones étaient arrivées l’avant-veille, accompagnées non seulement du compagnon de Kachiri, Nabil, un tout jeune vampire originaire du Maghreb, mais aussi d’une vingtaine de nomades qu’elles avaient croisés en chemin. Bien que ces différents nomades ne soient pas de fervents adorateurs d’Aro – son côté collectionneur et mégalomane étant bien connu de tous dans le monde vampirique – ils étaient là pour nous aider, craignant bien plus la future dictature de Caïus ou encore une probable fin du monde si les humains décidaient de lâcher toutes leurs bombes nucléaires pour éviter l’avènement du Nouvel Ordre Mondial, au risque de détruire la planète.
Eléazar nous avait appris que le talent du compagnon de Kachiri pouvait s’avérer des plus utiles. Il avait réussi à le qualifier d’amplificateur puisqu’en effet, dès que Nabil était à proximité d’un vampire doué, le talent dudit vampire s’amplifiait. Croyez-moi, entendre toutes les pensées des humains et vampires présents sur un rayon de cent kilomètres m’avait rendu fou… Mais il faut admettre que ça a son utilité ! Toujours est-il que pour ma santé mentale, je fuyais Nabil comme la peste lorsque ma Bella n’était pas là pour me recouvrir de sa bulle protectrice. Oui, oui, à ce point ! Votre dévoué serviteur – sous-entendu moi-même – se retrouverait illico presto dans la cellule capitonnée d’un asile psychiatrique en passant ne serait-ce qu’une toute petite heure avec l’amplificateur…

- EWAR !    

Je me retournais d’un bond, un sourire aux lèvres en entendant la voix fluette de la petite Carlie. Cramponnée au pelage sable de Seth, avec lequel elle faisait une partie de rodéo version lupine, je ne pus faire autrement que m’attendrir devant ce tableau. Comme tous les enfants, elle était totalement indifférente aux soucis qui pesaient sur nos épaules ; il n’y a vraiment pas plus belle chose que l’innocence d’un enfant. Lorsqu’elle s’aperçut qu’elle avait mon attention, elle se laissa glisser du dos du Quileute avant de courir vers moi aussi vite que ses petites jambes le lui permettaient.

- EWAR ! Ewar ! Tu m’avais promis !
- Euh... oui… De quoi Carlie ?
- Ben t’avais promis que je pourrais faire du foutreball avec toi !
- Du quoi ?!
- Du foutreball !
- Du football, Carlie. On dit du football.
- Ben non ! C’est Mémette qui m’a dit qu’on disait « foutreball ». Il m’a même fait récapépéter pendant trop longtemps pour que je le dise bien. T’es pas un peu trop bête des fois si t’oublies ton vachabulaire ?! S’exclama-t-elle consternée par ma pseudo stupidité.

Évidemment, si Emmett était passé par-là, pas étonnant que cette pauvre gosse déforme tout…
Alors que je secouais la tête devant l’air idiot de mon frangin qui venait, une fois de plus, de se faire caresser le crâne à grands coups de poings par Rosalie, ma Bella arriva vers moi en sautillant, un sourire alléché aux lèvres et une étincelle particulièrement lubrique dans le regard.

- Coucou Carlie ! Edward jouera au football avec toi plus tard, ma puce. Pour l’instant, il a une partie de foutreball qui l’attend.

Alors que la petite fille râlait d’être une fois de plus écartée des festivités des grands, Bella agrippa fermement mon poignet et m’attira tout contre elle en m’ouvrant son esprit.

Alors mon amour, tu crois qu'elle va se faire toute seule 
cette partie de foutreball ?

Je me jetais voracement sur ses lèvres tout en l’entraînant sous le couvert des arbres, nous enfonçant dans la forêt, à l’abri des regards indiscrets et des oreilles enfantines. Un gémissement lourd de sens s’échappa de ma gorge lorsque ses mains se mêlèrent subitement à la partie. Je grognais en malaxant fermement son cul puis coinçais ses cuisses au-dessus de mes hanches, et, à grands renforts de frottements plus ou moins subtils contre son bassin, je me félicitais de la voir rejeter la tête en arrière ; mes lèvres glissaient inexorablement jusqu’à son buste et les soupirs de plaisir que je récoltais me mirent instantanément en mode « autopilote ». A me frotter désespérément contre elle et à la peloter comme un acharné, j’avais l’air d’un ado de 17 ans complètement régi par ses hormones ! Mais bon, théoriquement, j’ai 17 ans, c’est peut-être normal aussi.
Le degré d’échauffement entre nos corps était tel que nous aurions été capables de dégeler le Pôle Sud, et alors que Bella me mordillait le cou en se débattant avec ma ceinture, je m’écartais violemment d’elle, une quantité astronomique d’images sauvages en tête que j’étais bien incapable de décrypter.
Ma douce gémit de frustration, mais lorsqu’elle vit que je m’étais figé, elle comprit que la situation était grave.
Je grognais tout en réajustant mes vêtements – pour une fois, ils n’étaient pas déchirés – puis emmenais Bella à ma suite, à la recherche de la source de ces images.
Nous débouchâmes finalement sur la grande pelouse, à l’arrière de la villa, où tout un chacun vaquait à ses occupations. Un petit groupe s’était formé autour d’Alice, alors que celle-ci avait le regard perdu dans le vide, le corps raide et la bouche entrouverte. Enfin, au bout des dix secondes les plus longues de toute mon existence, Alice ferma brièvement les paupières avant de les rouvrir, les yeux d’un noir d’encre, le regard incisif et un sourire tel que je ne lui en avais jamais vu aux lèvres ; diabolique.
Sa voix, étrangement rauque et métallique s’éleva gravement dans l’air.

- Ils attaqueront au crépuscule, dans 34 nuits.

Des exclamations étouffées et craintives s’élevèrent de part et d’autre suite à la vision de ma sœur, jusqu’à ce que celle-ci se tourne vivement vers les trois Russes, cet ignoble sourire démoniaque déformant son visage d’ordinaire féerique, et pointa Nicholaï du doigt.

- Tu tiendras ta vengeance, Lycan. Ils attaqueront lors de la pleine lune…