Edward & Bella

Edward & Bella

vendredi 5 mars 2010

34 - Eléazar

La nuit était déjà bien entamée, Bella dormait profondément depuis quelques heures maintenant. Heures pendant lesquelles j’avais eu le loisir de repenser à notre discussion à la villa. Enfin, loisir est un bien grand mot…
Je n’arrivais pas à m’ôter de la tête la vision désastreuse d’Alice au sujet de mon ange et j’allais tout faire pour que ce cauchemar ne se réalise pas. Il était hors de question que ce tordu remette ses sales pattes sur ma Bella, j’y veillerais personnellement, même si cela devait être mon dernier acte… J’allais tout faire pour empêcher la réalisation de ce futur catastrophique, il était impensable que Bella vive un tel calvaire, elle avait déjà suffisamment vécu de malheurs dans sa courte vie. Elle, si douce, si tendre, si belle, ne méritait pas une telle atrocité, non, Bella méritait d’être aimée, adulée, chérie, vénérée telle une déesse, ma déesse.
J’entendis au loin deux voitures bifurquer à toute vitesse sur le chemin menant à la villa, le crissement des graviers alors que les véhicules freinaient, le bruit de portières qui s’ouvrent et ensuite claquent, des voix puis les cris de joie hystériques de Tanya.
Les Dénali venaient d’arriver.
Carlisle et Esmée les firent entrer dans la villa tandis que je reportais à nouveau toute mon attention sur mon bel ange endormi. Je savais que ma famille allait mettre les Dénali au courant des évènements, mais je n’avais aucune idée de ce qu’il en découlerait… Quoique, d’après Tanya, ils se rangeraient immédiatement à nos côtés.
J’enroulais distraitement et machinalement les cheveux de Bella autour de mes doigts et fourrais mon nez dans son cou, sa délicieuse fragrance m’apaisait et m’envoûtait ; j’attendais qu’elle se réveille, me contentant de la contempler amoureusement et de la sniffer à l’instar d’une drogue.
Je sentis Alice et Jasper arriver avant qu’ils ne frappent à la porte. Je me détachais doucement de l’étreinte de mon ange qui se cramponnait désespérément à mon Tshirt, puis la recouvris correctement avant de sortir de la chambre. Mon frère et ma sœur avaient déjà pris place dans le salon, sur le second sofa. Alice avait dû avoir une vision de l’autre canapé subissant les assauts répétés de Jacob et Tanya !

- Salut vous deux !
- Coucou frangin ! On prend la relève, tu peux aller chasser ! S’exclama ma sœur.
- C’est bon, Alice. Je m’en suis déjà chargé la nuit dernière…
- Mouais. Comme si un cerf était suffisant ! Va chasser Edward, tu en as besoin. Ne t’inquiète pas, on veille sur Bella. Me dit-elle doucement, comme une mère expliquerait à son enfant ce qu’il faut faire.

Je soufflais lourdement puis finis par sortir. Alice avait raison, je ne devais pas négliger ma soif. Il fallait que je sois au meilleur de ma forme pour prendre soin de ma Bella et ne surtout pas devenir un danger pour elle. Mes besoins devaient être plus impérieux que je ne le pensais car un véritable incendie enflamma ma gorge lorsque je flairai la trace d’un puma. Je laissais le prédateur prendre le contrôle de ma raison et envahir mon corps puis je rejoignis la bête en deux bonds avant d’enfermer ses pattes dans ma poigne de fer. Elle n’eut pas le temps de réagir que mes dents s’enfonçaient dans sa chair tendre, juste au niveau de sa carotide. Le sang chaud coula à flots, étanchant une partie de ma soif, puis je laissais tomber la dépouille de l’animal, une fois drainé ; les charognards qui se trouvaient dans le coin s’occuperaient de sa carcasse plus tard.
Je repris le chemin du cottage après avoir croisé la route d’un ours, de deux cerfs et d’une biche. Emmett allait me faire la gueule pour lui avoir piqué son repas, j’avais osé toucher à ses précieux ursidés.
J’étais parti plus longtemps que je ne l’aurai cru car le jour était levé. En entrant, j’eus la surprise de trouver ma Bella en train de déjeuner et de rire avec Alice et Jasper.

- Eh ! Déjà levée ma belle ?

Je l’embrassais sur le bout du nez, ce qui la fit glousser.

- Non, non ! Je suis toujours couchée, ça ne se voit pas ? Me taquina t’elle, joueuse.
- Ah ! Ah ! Très drôle, Bella. Tu as fait l’école du rire ?
- Non ! Je suce un clown tous les matins ! Me répondit-elle avec un clin d’œil malicieux.
- EMMETT ! Sors de ce corps ! S’exclama ma sœur en affichant une mine faussement outrée.

J’enroulais mes bras autour de ma Bella avant d’embrasser son cou.

- Pourquoi tu t’es levée si tôt bébé ? Tu aurais dû en profiter et faire une grasse matinée…
- Je n’arrivais plus à dormir alors je me suis levée… Me dit-elle, gênée, ce que je ne comprenais pas.
- Bella s’est levée alors que tu venais juste de sortir. Me prévint Jasper.
- Pourquoi vous n’avez pas appelé pour me prévenir ? Je serai rentré plus tôt ! M’énervais-je.
- Pour ça, justement ! Tu ne dois pas négliger ta soif, Edward ! Si je t’avais appelé, tu n’aurais pas chassé et te serais assoiffé tout seul. Hors de questions, triple andouille ! S’insurgea mon lutin de sœur.

Je grommelais quelques instants, balançant quelques piques bien placées à l’attention d’Alice qui me tirait la langue, jusqu’à ce que je sente les lèvres douces et chaudes de mon ange sur ma joue.

- Edward, c’est moi qui leur aie demandé de ne pas te prévenir, ne les engueule pas s’il te plaît.
- Pourquoi Bella ? Tu ne voulais pas me voir ? Demandais-je, quelque part blessé par ses paroles.
- NON ! Mais qu’est-ce que tu vas t’imaginer ? Bien sûr que je voulais te voir dès mon réveil ! Mais tu devais te nour… chasser ! Tu en avais besoin !
- N’importe quoi, ça pouvait encore attendre quelques jours…
- Edward ! Je ne m’y connais peut-être pas des masses en vampire, mais tes yeux s’étaient vraiment assombris, tu avais soif, ne me raconte pas d’histoires ! Me dit-elle en posant son index sur mes lèvres alors que j’allais la couper.

J’embrassais son doigt puis soufflais légèrement. Lorsqu’elle vit que je n’allais pas la contre-dire, Bella poursuivit son petit-déjeuner, me taquinant à nouveau avec un croissant tandis qu’Alice et Jazz pouffaient comme des collégiennes dans leur coin. Observer Bella lorsqu’elle mangeait un croissant était une pure torture. C’était ni plus, ni moins, que de l’incitation à la débauche. Ses lèvres bougeaient sensuellement sur la viennoiserie, ses dents, sa bouche…

- Edward ! Tu peux pas penser à autre chose, non ? Rigola Jasper en réponse aux émotions qui émanaient de moi.
- Hmpf…
- Eh Bells ! Si j’étais toi, j’arrêterai les croissants, un jour ça finira par être dangereux pour toi ! Lui dit mon frère entre deux éclats de rire.
- Voyons Jazz ! Pourquoi tu crois que je m’empiffre de croissants devant ton frère ? Lui répondit-elle, joueuse.

Je me tournais vers mon ange et vrillais mon regard au sien. Bella avait un petit sourire à la fois moqueur et satisfait aux lèvres.

- Tu le fais donc exprès de bouffer ces foutues saletés devant moi ? Uniquement pour m’aguicher ? Mais c’est pas possible !
- Ben quoi ? C’est tellement mignon de te regarder t’enflammer pendant que je les déguste. Si tu te voyais à ces moments-là ! C’est limite si tu ne baves pas d’envie… Huuum… Et ton regard qui s’assombrit au fur et à mesure que tu me regardes les manger, c’est quelque chose de particulièrement torride à voir… M’avoua t’elle les yeux brillants tandis que de délicieuses rougeurs s’épanouissaient sur ses pommettes ainsi que ses joues et que sa voix devenait de plus en plus rauque.

Hmmm… Apparemment, si Bella me faisait de l’effet en mangeant des croissants, mes réactions agissaient réciproquement sur mon ange. Bon à savoir…

- Tu sais quoi, mon ange ? Tu devrais vraiment faire attention lorsque tu manges un croissant. Si je ne me retenais pas…
- Ouais, c’est bon ! On a compris ! Bells, dépêches-toi de bouffer ton truc écœurant avant qu’Ed te viole et pensez à autre chose tous les deux ! Râla Jazz.
- Oui papa ! Répondit mon ange le sourire aux lèvres en voyant l’expression de Jasper.

Celui-ci avait le visage tordu par la concentration et s’empêchait de sauter sur Alice – ou sauter Alice devant nous, entre autres – en se cramponnant à l’accoudoir du sofa.

- Ben alors Jazz, t’es constipé ?
- Ah ! Ah ! Très drôle, Edward, très spirituel ! J’aimerai bien t’y voir, à ma place !
- EH ! Tu crois que je ne sais pas ce que c’est ? Essaye donc d’arrêter les flots de pensées libidineuses que je capte partout et de faire comme si de rien n’était. Tu crois que ça m’amuse quand je perçois les pensées perverses d’autres mecs au sujet de ma petite amie ? Mets-toi à ma place cinq minutes, tu rigoleras moins !
- Ah ! T’as du bol, ce ne sont que des pensées ! Imagines-toi être obligé de constamment ressentir le désir des autres, on verra comment tu réagiras ! Et je ne parle que de désir, je ne parle pas des autres sentiments !
- Pff… Facile !
- Ouais, c’est ça ! T’es déjà pas foutu de te retenir cinq minutes sans penser au cul, alors imagines-toi ton désir cumulé à celui des autres !
- Bon, c’est pas bientôt fini vos gamineries ? Le « c’est mon don le plus dur à vivre » « non c’est le mien », ça ne vole pas bien haut ! Vous avez tous les deux un don difficile à vivre, c’est tout ! Et franchement, vous croyez que ça me fait quoi de voir mes amis, mes frères, mes sœurs, mes parents même, s’envoyer en l’air avant qu’ils ne le fassent ! Mettez-vous à ma place un petit peu ! Tu crois que ça me plait de te voir culb… Enfin bref, t’as compris Edward.
- Bah ! Pourquoi ça ne serait pas sympa, Alice ? Tu t’instruis comme ça ! S’exclama mon ange.
- Bellaaaa ! Oh, ça me troue l’cul c’que tu viens de dire ! Rhooo… Mais je ne te savais pas aussi…
- Aussi quoi, Alice ? Dévergondée ? Débauchée ? Dépravée ? Libidineuse ? Vicieuse ? Libertine ? Perve…
- Oh ça va ! Tu vas pas y passer tous les synonymes quand même !

Alice semblait choquée, mais je vis les coins de sa bouche se relever pour esquisser un léger sourire ; elle combattait son envie de rire de toutes ses forces, mais cela ne marcha pas et elle finit par rigoler comme une sotte.
Mon ange se tourna vers moi et m’embrassa sur la joue.

- Je reviens, Edward. Je vais prendre ma douche…

Oh putain ! Et moi je te prendrais bien sous la douche…

- ED ! Pense à autre chose bordel ! S’énerva jazz, ce qui me fit bouder mais amusa énormément ma sœur et ma douce.

Je suivis ma Bella des yeux jusqu’à ce que la porte de la chambre se referme sur elle et me la cache. Ah, si seulement je pouvais être un super-héros avec une vue à rayon-X…
Mon ange revint une vingtaine de minutes plus tard et nous trouva, Alice et moi, en pleine concentration sur l’échiquier. Alice était la seule qui acceptait encore de jouer avec moi. Il faut dire que lire dans les pensées est un sérieux atout pour prévoir les coups adverses… Aucune pièce n’avait bougé, mais la partie était serrée. Bella nous observait avec curiosité et sursauta lorsque Alice balança son roi sur le plateau.

- Pfff… T’as gagné, Edward ! Echec et mat en huit coups ! Tu m’énerves, mais tu m’énerves !
- T’inquiète sœurette ! La prochaine fois, ça sera sûrement toi !
- Euh… Vous pouvez m’expliquer là ? J’ai pas tout compris. Comment tu peux gagner alors qu’aucune pièce n’a été déplacée ? Nous demanda mon ange plutôt sceptique.
- C’est simple, Bella ! Ed lit les pensées d’Alice pour prévoir ses déplacements, et Alice fouille dans l’avenir pour connaître les prochains coups d’Eddy ! Euh… Je précise, je parle de coups au niveau « échec », pas gonzesses… Donc, comme tu peux comprendre, leur partie d’échec se joue mentalement ! Expliqua Jasper.
- Wow ! Impressionnant à voir tout de même.

Alice se figea brutalement pendant quelques secondes puis se mit à sautiller sur place en tapant des mains et chantant à tue-tête.

- Je vais gagner les trois prochaines parties euh ! Na na na na nère-euh !
- Ouais ben te vante pas trop Alice, sinon tes prochaines parties tu pourras les faire contre toi-même ! Râlais-je.

Alice continuait à sauter dans tous les sens et finissait par nous donner le tournis.

- Pfff… Elles sont où les piles ? Faudrait peut-être les retirer avant qu’elle nous explose à la figure à cause d’une surcharge énergétique… Médita mon ange tout en jetant un regard compatissant à Jasper.

Emmett et Rose entrèrent à ce moment, sans prendre la peine de toquer, bien sûr.

- Emmett ! Tu peux pas frapper pour t’annoncer ?
- Ben non, comme ça je peux vous surprendre au pieu ! Et puis la force de l’habitude, tu comprends ?

Rosalie fit une bise à mon ange tout en marmonnant que de toutes façons, vu le personnage et son âge, Emmett était et resterait éternellement un cas désespéré.

- Tiens, ça me fait penser à un truc… Comment se fait-il qu’Emmett, entre autres, nous surprenne si tu lis dans les pensées ? Me demanda ma belle d’une voix timide en se tournant vers moi.
- Hmmm… Disons que… Pour être franc, j’ai un peu de mal à me concentrer sur les pensées des autres quand je suis avec toi…

Les yeux de Bella s’éclairèrent d’une lueur malicieuse puis elle baissa subitement son visage pour cacher ses adorables rougeurs.

- Alors, qu’est-ce que vous venez faire ici ? Demandais-je à ma sœur.

Au moins, avec elle j’aurai une réponse précise et non pas les débilités habituelles d’Emmett.

- Bonjour à toi aussi, Edward ! On est simplement venu voir si tout allait bien. Tu as entendu les Dénali arriver cette nuit ? Demanda Rose.
- Hum… Qu’est-ce que Carlisle leur a dit ?
- Uniquement les grandes lignes, ne vous inquiétez pas ! Il a raconté la même chose que Tanya au téléphone, que Bella était ta petite amie et qu’un vampire vous avait tous deux menacés. Il n’a rien dit à ton sujet, Bells, il préfère que tu le fasses toi-même. L’informa Rose.
- Est-ce qu’ils savent que Bella est au courant pour nous ?
- Oui ! Et crois-moi, Eléazar n’en était pas ravi, loin de là ! Il a cru que nous lui en avions parlé, mais il s’est calmé lorsque Jacob est intervenu. Il leur a expliqué que Bella est au courant de notre existence parce qu’elle est Quileute de cœur et connaît l’existence des loups ! Génial, non ? S’exclama ma sœur.
- Mouais, si on veut… Il va tomber de haut lorsqu’il saura la vérité ! Ils font quoi maintenant ?
- Ben pour le moment, tout le monde vous attend !

Je me levais rapidement et embrassais ma belle avant de filer sous la douche. L’eau chaude me décontractait de toute la tension présente depuis ces derniers jours, c’était agréable…
La douce et charmante voix de ma chère et tendre me parvint brutalement.

- Putain Emmett ! Ce que tu peux être con ! Mais arrête ! AAAAAAAH !

En plongeant dans les pensées des autres, j’aperçus ma douce, jetée sur l’épaule de mon frère, et celui-ci qui s’amusait à tourner sur lui-même, faisant faire la « toupie » à mon ange. Hum… Elle risquait fort d’avoir le mal de mer et la belle chemise d’Emmett en ferait les frais...
Mon pauvre amour qui avait eu le malheur de dire à mon frère qu’elle n’avait jamais fait la « toupie » humaine… Elle se retrouvait maintenant à la faire version « vampire ».
Je sortis rapidement de la douche, m’habillais en coup de vent puis retournais dans le salon pour aller au secours de ma Bella.

- Em ! Arrête cinq minutes ! Tu vois pas qu’elle va être malade ?
- Ben justement ! C’est ça qui est marrant !
- Ah ouais ? Et ça sera toujours marrant lorsque le contenu de son estomac se déversera sur toi ?

Emmett se figea instantanément et posa mon ange au sol, sans ménagement, avant de s’écarter d’elle de quelques mètres. Bella tangua dans tous les sens et faillit s’écrouler au sol, mais Jasper la rattrapa avant qu’elle ne tombe et l’installa sur le sofa. La pauvre était toute verte et avait la tête qui lui tournait.

- Tu vas bien, Bells ? Lui demanda Jazz au bout de quelques minutes.
- Hmmm… Lui répondit-elle faiblement.

Je m’installais près d’elle et passais un bras autour de sa taille.

- Tu es sûre que tu te sens bien, Bella ?
- Hmmm… Emmett, refais-moi un coup comme celui-là et tu t’en mordras les doigts !

Elle lui avait dit cela sans desserrer les dents, sa voix était ferme et menaçante.

- Mais c’était pas méchant Bellibells ! J’aurai pu te faire l’avion, mais ça aurait été dangereux ! Imagine que je te lâche !
- C’est pas ça le problème ! Tu peux me faire la toupie ou l’avion, mais n’oublie pas que je suis humaine, bordel ! J’ai eu l’impression de passer à la centrifugeuse andouille ! Refais-moi un plan comme ça et je te jure que je me vengerai !
- Et tu feras quoi ? Me vomir dessus ? Demanda Emmett d’une voix malicieuse.
- Rha ! C’que tu es crade, Emmett ! Mais non, je ne ferai pas ça… Hmmm… Je sais pas, peut-être que les lycéens apprécieraient que tu leur fasses un nouveau show, non ?

Emmett lui sourit, goguenard, se rappelant l’épisode du gymnase, mais Rosalie se tourna épouvantée vers mon ange.

- Ah non ! Bella, tu te venges de Emmett si tu veux, mais tu me laisses en dehors de ça, s’il te plait ! Une fois, pas deux !
- Ne t’inquiète pas, Rose, je trouverai autre chose ! Tu as déjà dû payer une fois pour les bêtises de ton mari, il est hors de questions que tu subisses à nouveau. Lui répondit ma belle en lui tapotant le bras.
- Pfff… Comme si tu pouvais me faire peur, Bellibells ! Rigola Emmett.

Ma douce vrilla son regard à celui de mon frère et un petit sourire sadique s’afficha sur ses lèvres. Elle l’observait en silence, mais je voyais bien que ses pensées tournoyaient à 200 à l’heure. Jasper se mit à rire puis se tourna vers Emmett.

- Si j’étais toi, Em, je me méfierais de Bella ! Comme on dit, il faut toujours se méfier de l’eau qui dort… Lui dit Jazz d’une voix légèrement moqueuse.
- Pff… Mais bi…
- C’est pas qu’on s’ennuie, mais il y a pas mal de chose à faire encore aujourd’hui ! Allez hop, on y va ! En route mauvaise troupe ! S’exclama Alice en sautillant sur place et en poussant tout le monde à se lever.

Ah oui, les Dénali… J’avais complètement oublié !
Bella s’était tendue et elle tremblait légèrement, inquiète de ce que pourrait penser les Dénali à son sujet.
Alice, Rose et Emmett s’étaient déjà mis en route et nous allions les suivre, mon ange et moi, lorsque Jasper me retint par le bras.

- Qu’est-ce qu’il y a, Jazz ? Y’a un problème ?
- Non Ed, te bile pas ! C’est juste que… Euh… Je pense que… Bella devrait essayer de se calmer avant de les rencontrer, elle est complètement flippée.
- N… N… Non… T-tout va bien, Jasper ! J-je ne p-panique pas !

Mine de rien, Jazz posa une main sur l’épaule de Bella et je le vis se concentrer puis froncer des sourcils avant qu’il ne siffle entre ses dents, d’une voix beaucoup trop basse et rapide pour que Bella perçoive notre échange.

- Je ne peux pas la calmer, c’est impossible ! Un vrai casse-tête cette fille ! J’y vais Ed, détends-la avant de nous rejoindre, ok ?
- T’en as de bonnes, toi ! Si tu n’arrives pas à la calmer, tu veux que je fasse comment, Lui dis-je sur le même ton.

Mon frère m’observa avec étonnement et incompréhension, puis me répondit lentement, en détachant chaque mot comme si j’étais complètement demeuré, un petit sourire satisfait et moqueur aux lèvres.

- Eddy, tu veux que je te fasse un dessin ?
- De quoi ? Pourquoi tu me dis ça ?
- Mouais, tu tiens vraiment à ce que je te fasse un dessin…

Il regarda rapidement en direction de Bella afin de voir si elle nous observait puis fit mine d’attraper un large objet à deux mains, au niveau de son bassin, avant de donner quelques vifs coups de rein dans le vide. Ok…

- Ah enfin ! T’as compris !

Il se foutait ouvertement de moi, et si je pouvais encore rougir, je crois que j’aurai battu ma Bella à plates coutures ! Et après, on ose me dire que je ne pense qu’à ça…

Exactement ! La preuve que non ! Bah, pour une fois que ça t’arrive, on va pas en faire tout un plat ! La ferme…

Il riait encore en allant faire une bise à mon ange et une fois qu’il fut sorti de la maison, j’entendais son rire se répercuter à l’extérieur. Si Emmett apprenait pourquoi Jazz se marrait comme ça, j’allais en entendre parler pendant au moins cinquante ans…
Je fus brusquement poussé, plaqué contre la porte par le corps souple et chaud de mon ange, et elle se rua avidement sur mes lèvres, sa langue dessina langoureusement le contour de ma bouche puis elle haleta un « enfin ! » contre mes lèvres.
Alors que, pris par surprise, j’allais la repousser, un grognement rauque s’échappa de mes lèvres lorsqu’elle attaqua fiévreusement mon oreille, mordillant et suçotant consciencieusement le lobe et j’enroulais étroitement mes bras autour de sa taille. Submergé par le plaisir de sentir ses lèvres sur ma peau et le désir d’en avoir plus, je m’aperçus qu’elle avait déboutonné mon jeans une fois que celui-ci chut lamentablement autour de mes chevilles, accompagné par mon boxer.

- Hmmm… Bellaaa… Qu’est-ce…
- Ssssssh ! Laisses-toi aller Edward…
- Ma…

Bella me réduisit au silence en s’emparant brutalement de ma bouche, suçotant goulûment ma lèvre inférieure en gémissant, gémissements qui vibraient partout dans mon corps en se concentrant particulièrement dans ma queue. Ben tiens ! Comme par hasard !
Elle se cramponna fermement à mes cheveux, éraflant mon crâne avec ses ongles, puis tira dessus pour que je penche la tête afin d’approfondir notre baiser tandis qu’elle enfonçait sa langue dans ma bouche. Je poussais un faible cri étranglé face à son empressement et il se métamorphosa en grognement sauvage lorsque l’une de ses mains agrippa brutalement ma virilité. Sa langue taquina la mienne pendant quelques instants avant de s’emmêler goulûment avec. Mes mains avaient cheminé sous sa robe, remontant le tissu au-dessus de sa taille, et je caressais la peau si douce de sa chute de rein, la taquinant du bout des doigts au niveau de l’ourlet de son shorty. L’une de mes mains passa sous sa culotte et je triturais fermement son splendide petit cul, effleurant son doux sillon du bout des doigts. Elle gémit dans ma bouche en resserrant sa prise sur mon membre et son cœur eut un raté avant de se mettre à cogner frénétiquement dans sa poitrine.
Bella s’arracha à mes lèvres à bout de souffle, tout comme moi ; son regard rivé au mien flamboyait de désir, de passion, de faim et d’amour, ses lèvres avaient gonflé sous l’intensité de notre baiser et tremblotaient légèrement. Sa main allait et venait sur mon chibre avec une lenteur insupportable de plaisir ; ma respiration se faisait de plus en plus lourde et le regard de braise de Bella de plus en plus avide. Je rejetais la tête en arrière et fermais les yeux, me laissant envahir par les sensations que mon ange me procurait. J’entendis soudainement un bruit sourd et…

- Bellaaaaaaaa !

… hurlais mon plaisir lorsqu’elle m’avala ; si j’avais été encore humain en cet instant, mon cœur aurait explosé face à cette exacerbation des sensations. Le contraste entre la pression de sa main, chaude et ferme, combinée à celle de sa bouche, si douce, si chaude et si humide m’amenait au paroxysme du plaisir. J’enroulais une main dans ses cheveux et caressais tendrement sa joue avec mon pouce ; elle gémit lourdement et les vibrations se propageaient dans tout mon corps, concentrées sur ma queue.
Puis sa bouche me libéra, sa main continuant à aller et venir sur ma longueur, et Bella me lécha consciencieusement le gland, comme si c’était la plus exquise des friandises, avant de le suçoter en soupirant ; son souffle chaud sur cette partie si sensible et si glaciale de mon anatomie me fit frémir et ma seconde main s’enroula autour de son cou. Un faible cri étouffé par le bâillon de chair s’échappa des lèvres de Bella lorsqu’elle m’avala entièrement, immédiatement suivi par un rugissement de plaisir.

- Rhaaa putain ouiiii ! Bellaaaaaaaa…
- Hmmmmmmmmmmpf…

La sensation de ses lèvres effleurant à peine ma queue de bas en haut tandis que sa langue s’enroulait délicieusement et goulûment autour, de son souffle chaud et des vibrations provoquées par son gémissement était la plus exquise des torture, mais lorsque sa main quitta mon chibre et commença à malaxer voluptueusement mes boules, et que les doigts de son autre main s’enfoncèrent brutalement dans ma fesse, j’atteignis le Nirvana et m’y abandonnais avec plaisir.
« Timide Bella » avait pris des vacances, laissant la place à « naughty Bella », ce qui n’était pas pour me déplaire… Sa langue, ses lèvres, ses mains, sa bouche, ses dents, ses doigts se succédaient inlassablement pour m’envoyer au summum du plaisir tandis qu’elle alternait mordillements, coups de langue et succions savamment dosés.

- Putain Bellaaaa ! Tu m’tues…

Je lâchais son cou et me cramponnais au chambranle de la porte au point que mes doigts s’enfonçaient dans le bois qui tombait en poussière sous la pression.
Mon ange continuait à me prodiguer son exquise caresse, laissant échapper de délicieux soupirs et doux gémissements ; si j’adorais ce qu’elle me faisait, Bella en raffolait également. Je redressais la tête et baissais les yeux pour croiser son regard brûlant et affamé, je ne pus empêcher de sourire devant ce spectacle d’un érotisme scandaleux et anticipais déjà toutes les choses que je pourrais faire à ma vicieuse petite Bella… Je sentis ses lèvres s’étirer en un sourire autour de ma queue et une petite étincelle éclaira les yeux de mon ange, on aurait dit qu’elle aussi nourrissait des idées perverses à mon égard…

- Oh oui bébé ! Putain ouiii… Comme çaaaa…

Bella m’avait brusquement avalé en me suçant avidement, je me sentis cogner au fin fond de sa gorge et elle gémit un doux « Hmmmmm », puis sa bouche se remit à aller et venir tandis qu’elle m’aspirait violemment, comme si elle cherchait à m’assécher, tandis que ses mains opéraient leur magie, l’une se cramponnant désespérément à moi et l’autre massant fiévreusement mes boules. Je n’allais plus être long à tenir à ce rythme, mais je ne voulais pas jouir sans elle. Je tirais légèrement sur ses cheveux pour essayer de la repousser, elle râla.

- Bellaaa… s’il te plait…

Elle s’agrippa encore plus étroitement à moi et me suça plus avidement en retour ; je rejetais à nouveau la tête en arrière, prêt à rendre les armes… Dans un dernier sursaut de conscience, je lâchais le bâtis de porte et ses cheveux puis posais mes mains sur ses joues et repoussais sa tête doucement mais fermement. Ma queue fit un « pop » lorsqu’elle sortit, à contre-cœur, de sa bouche.
Le regard de mon ange était à la fois colérique et blessé. Je ne lui laissais pas le temps de réagir et me laissais tomber à genoux devant elle avant de la pousser à s’allonger au sol et de la couvrir avec mon corps. Ses yeux s’ouvrirent en grand sous la surprise puis son regard s’assombrit et se fit amusé ; j’écrasais mes lèvres contre les siennes tandis que d’une main ferme et avide, j’écartais ses cuisses soyeuses en remontant sa robe puis me positionnais entre elles et me frottais contre son centre brûlant et – oh putain comme c’est bon ! – carrément détrempé. Je posais ma main sur son intimité et Bella gémit contre mes lèvres, son corps frémissant contre le mien ; j’arrachai le fin bout de tissu qui recouvrait le fruit de mon envie et elle poussa un petit cri plaintif...

- Ahan Edward… Rhaaa ouiiii…

… qui se transforma en un suave gémissement de plaisir alors que j’enfonçais deux doigts dans sa fente humide et les fis aller et venir à quelques reprises avant de les ôter d’un geste vif et de les porter à ma bouche ; Bella soupira lourdement de frustration sous la sensation de vide, mais lorsqu’elle vit que je suçais goulûment mes doigts en gémissant de contentement, me délectant jusqu’à la dernière goutte de son essence, mon regard affamé vrillé au sien impatient, elle gémit à son tour avant de m’agripper par le col de mon Tshirt et de me tirer vers elle.

- Arrête de plaisanter Cullen, agis ! Prends-moi…
- Ah ouais… Tu le prends comme ça…

Je me remis à caresser sa fente palpitante du bout des doigts, lentement, très lentement, l’effleurant à peine, me faisant violence pour ne pas plonger sauvagement en elle.
Elle gémissait et se frottait lascivement contre mes doigts, son bassin se ruant en avant pour en avoir plus tandis que son front était plissé et que le petit pli entre ses yeux était marqué. Bella triturait sa lèvre inférieure avec ses dents et son regard était envahi par l’incompréhension, l’impatience, la faim. Je fis remonter ma main et la fis glisser jusqu’à sa hanche, frottant cette fois sa fente humide du bout du gland lentement, très lentement. Oh putain quelle torture…

- Oooh… Edwaaard… Je t’en prie… Viens…

Bella haletait sous mes caresses, son corps se tendit sous le mien, avide de plus mais surtout de moi. Je m’extasiais encore du fait que la splendide créature qui s’agitait sous mon corps et me réclamait de la prendre me voulait moi et personne d’autre. Elle se tortillait dans tous les sens, son bassin ondulant au rythme du mien, implorant désespérément pour que je cesse de la taquiner, mais lorsque je vis son regard qui me suppliait silencieusement, cela acheva toutes mes résolutions et je plongeais en elle d’un puissant coup de rein.

- Edwaaard… Ouiii !
- Hmmm… Bellaaaa…

D’une poigne ferme, elle se cramponna à mes cheveux tandis que son autre main s’agrippait à mes fesses avec une force étonnante pour une fragile humaine. Sa robe me cachant son corps de rêve, j’essayais de lui retirer, mais Bella remuait tellement et nous étions tous deux si fébriles que je l’enroulais plus dans le tissu qu’autre chose. Je saisis sa robe à deux mains et l’arrachais d’un geste vif avant de balancer les lambeaux de tissu dans un coin et en fis de même avec son soutien-gorge. Alors que mes mains prenaient possession de ses seins et que je léchais l’un de ses savoureux tétons, Bella me repoussa.

- T’es un peu trop couvert à mon goût…

Elle se débattit quelques minutes qui m’avaient parues des heures avec mon Tshirt puis finit par le déchirer et il alla rejoindre les défunts restes de sa robe et de sa lingerie. Dommage, elle était à croquer avec cette petite chose… Mes lèvres s’emparèrent des siennes tandis que d’une main, je taquinais la pointe de ses seins gorgée de plaisir et son dos s’arqua violemment alors que je plongeais bestialement en elle en grognant ; ses jambes s’enroulèrent d’elles-mêmes au-dessus de ma taille, m’offrant un meilleur angle. J’allais et venais sauvagement en elle, buttant au plus profond de son intimité, récompensé par les cris de plaisir qui jaillissaient de sa gorge et se répercutaient dans la pièce. J’agrippais les hanches de ma Bella en les soulevant légèrement et me mis à genoux entre ses cuisses délicates puis attrapais l’une après l’autre ses jambes pour les poser sur mes épaules. Un petit sourire coquin étira ses lèvres et alors que je m’engouffrais en elle d’un vigoureux coup de rein, ses yeux se révulsèrent dans leurs orbites et un pur gémissement d’extase s’échappa de ses lèvres.

- Hmmmm… Edwaaaard… Encoooore…

Je m’enfonçais lentement en elle, savourant chaque millimètre de sa chaude intimité, et recommençais, encore et encore, tout en douceur et en langueur, observant sa poitrine qui se soulevait suivant un rythme chaotique, écoutant chaque halètement, chaque gémissement, chaque soupir avec une attention toute particulière pour m’en rappeler jusqu’à la fin des temps. Baissant le regard à l’endroit où nos corps étaient joints, je me délectais de la vision de ma queue allant et venant en elle, luisante et dégoulinante de son humidité ; cette vue, combinée à celle du corps de ma Bella réclamant sa délivrance, me rendit fou et je me mis à accélérer la fréquence de mes pénétrations, martelant son antre de mes coups de butoir répétitifs tandis que mon ange suivait le rythme, son bassin allant et venant frénétiquement à la rencontre du mien. Je raffermis ma prise sur ses jambes, les collant contre mon visage et embrassant chaque parcelle de peau à ma portée, ses cuisses humides plaquées contre mon ventre. Oh putain… Elle était encore plus serrée comme ça…

- Aaaah Bellaaaa… C’est si bon…
- Edwaaaard… Hmmm ouiiii… Plus foooort… Encoooore…

Et là, elle fit ce truc qui me fit perdre pied. Bella croisa ses chevilles dans mon cou en claquant fiévreusement son bassin contre le mien. Je me sentis buter au plus profond de son ventre et relâchais ses jambes pour agripper fermement son splendide fessier et m’abandonnais totalement, m’enfonçant bestialement en elle avant de ressortir entièrement et de la pilonner à nouveau et de recommencer, encore et encore, récompensé par ses hurlements, par le claquement de sa peau contre la mienne, par son corps qui remuait sauvagement sous le mien.

- RhaaAAAA EdwaAAard ! OuiiIIII VAS-Y !

Je sentais ses parois se resserrer étroitement autour de ma queue tandis que je venais de buter sur son point si sensible et continuais de la marteler frénétiquement en frappant constamment cette petite partie si réactive puis Bella hurla et explosa sur ma queue, m’inondant de son jus après que j’ai pincé son clitoris. Son corps convulsa furieusement et son dos s’arqua alors qu’elle était envahie par son orgasme…

- EdwaaAAAAAAARD !

… je ne la laissais pas s’en remettre et continuais à la ravager, accélérant encore le rythme de mes coups de butoir. J’allais et venais furieusement en elle à la recherche de ma propre libération, évacuant toute la tension, toute la rage, toute la peur, toute l’incertitude en ce qui concernait l’avenir et déversant tout l’amour, toute la passion, tout le plaisir que je trouvais en elle, avais pour elle. Ses yeux grands ouverts plongés dans les miens brûlaient d’un feu sauvage et d’un amour infini, son petit corps souple et chaud, parfaitement conçu pour le mien tressautait, submergé par d’intenses vagues de plaisir, ses seins se soulevaient au rythme de sa respiration erratique, Bella pleurnichait d’extase et se cramponnait désespérément à mes cuisses tout en gémissant inlassablement mon prénom, chantant pour moi la plus belle des mélodies au monde. Et je la martelais, encore et encore, pénétrant frénétiquement sa fente toujours plus fort, toujours plus profondément, suivant une cadence infernale, haletant désespérément son prénom.

- Bellaaaa… T’es si serré… mon cœur…Trop boooon !
- Putain ouiiii Edwaaaard !

Je massais son clitoris surgonflé tout en la pilonnant fiévreusement, trop proche de ma libération.

- Bellaaaa… Je vé… je vé…
- EdwaaaAAAAAAAAAAAAARD !

Elle se crispa étroitement autour de ma queue en m’inondant de son essence et son corps tremblant se cambra violemment lorsqu’un second orgasme la frappa. Il ne m’en fallut pas plus pour me laisser totalement aller et de deux derniers coups de rein, je me déversais longuement en elle, envahi par le plaisir en rugissant son prénom.

- BELLAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !

J’étais au paradis…
La tête coincée entre ses jambes, les mains posées sur ses hanches, la queue bien au chaud, je tentais de reprendre mon souffle ; il n’avait pas l’air de vouloir revenir à la normale, préférant me laisser haletant et pantelant. Bella avait toujours les mains posées sur mes cuisses, sa respiration était difficile. Ses yeux étaient fermés et son beau visage reflétait le plaisir, ses joues étaient rouges et ses lèvres gonflées s’étiraient en un sourire radieux ; une fine pellicule de sueur couvrait son corps et ses cheveux étaient collés et emmêlés sur son front.
Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin et je dus me résoudre à sortir de ma Bella à contre-cœur, j’étais si bien au chaud... Elle gémit de frustration lorsqu’elle comprit mon intention et sursauta en poussant un petit cri de plaisir mêlé à la surprise lorsque j’effleurais son bouton de plaisir du bout de la queue. Elle décroisa ses chevilles et alors qu’elle allait les laisser retomber lourdement au sol, j’attrapais doucement ses jambes et les posais délicatement à terre. Je m’écroulais sur elle en me rattrapant à bout de bras puis posais mon front sur le sien et couvrais tendrement ses lèvres des miennes.

- Hmmm… Je t’aime Edward…
- Moi aussi je t’aime, ma Bella…

Elle gémit faiblement puis s’empara de mes lèvres, suçotant doucement ma lèvre inférieure avant de me repousser en soufflant lourdement.

- Qu’est-ce qu’il y a, mon ange ?
- Pfff… Les Dénali…

Quoi ? Qu’est-ce qu’ils viennent foutre là ceux-là ? T’as déjà oublié que vous deviez les voir ? Hein ? Réveilles-toi ! Ils sont là ! Ils attendent après vous ! Oh. Merde… Ouais, comme tu dis ! Toi, la ferme.

Je soupirais de frustration puis roulais sur le côté avant de me mettre debout, relevant ma Bella par la même occasion ; je ne la lâchais pas, n’ayant aucune confiance en son équilibre précaire.

- Tu sais quoi, mon ange ? On est bon pour la douche, je crois.
- Ah ! S’il n’y avait que ça ! T’as vu dans quel état tu as mis ma robe ?
- EEEH ! Et mon Tshirt ? Il s’est déchiré tout seul, peut-être ?

Elle me regarda à travers ses cils et un petit sourire timide prit possession de ses lèvres tandis que d’adorables rougeurs se propageaient sur ses pommettes. Elle se dressa sur la pointe de ses pieds et appuya d’une main ferme sur ma nuque, puis lorsque mon visage fut à hauteur du sien, elle posa tendrement ses lèvres sur les miennes pour un rapide baiser.
Je la soulevais en passant un bras sous ses genoux et l’autre sous ses bras et l’emmenais sous la douche alors qu’elle gloussait.

- C’est l’heure de la douche ma petite dinde !
- EEEEH ! Retire ça tout de suite, Cullen ! Je ne suis pas une dinde !
- Ben si, tu glousses !

Je la fis taire d’un baiser alors qu’elle allait me répondre et mis l’eau en route avant de la savonner. J’allais m’attarder sur son bas-ventre et m’emparer de l’un de ses délicieux tétons lorsqu’elle me rappela que les Dénali nous attendaient. Putain ! Ils font chier !
Elle rit lorsqu’elle vit la moue boudeuse qui déformait mes lèvres et commença à me savonner à son tour. Une fois rincés, nous sortîmes de la douche et Bella se dirigea en râlant vers la monstruosité qu’Alice lui avait conçu : un dressing. J’attrapais un jeans et un Tshirt en enfilant mon boxer puis m’habillais avant de sortir préparer un nouveau café pour mon ange ainsi qu’elle me l’avait si gentiment demandé. Cette effroyable mixture coulait dans la tasse à grand renfort de bruits et d’odeurs épouvantables. Je l’emmenais dans le salon, m’assis sur le canapé qui n’avait pas subi les affres de Jake et Tanya puis attendis ma douce. Elle arriva quelques minutes plus tard, vêtue d’une petite robe bleue nuit qui épousait ses formes à la perfection. Elle but son café, assise sur mes genoux, le dos plaqué contre mon torse. Je grognais lorsqu’elle se leva, après avoir frotté son splendide petit cul contre mon érection réveillée, pour mettre sa tasse dans la cuisine, puis me levais également tant bien que mal. C’était l’heure…
Nous sortîmes du cottage main dans la main. Nous avions à peine fait vingt mètres que je sentis la présence des loups. Deux cents mètres avant d’arriver à la villa, je vis un Jasper hilare et une Alice furibonde se diriger vers nous.

- Mais qu’est-ce que vous avez bien pu branler ? Ca fait au moins deux heures qu’on vous attend ! S’écria ma sœur, un poil énervée.
- Rien Alice ! Euh… Bella était tendue et…
- Tendue ? Mon œil !
- Si ma chérie, je te confirme que Bella était bien tendue tout à l’heure… Lui dit Jasper, prenant mon parti.

Ouais, elle était sacrément tendue, même… Tu nous l’as bien calmée Eddy, bravo ! T’aurais peut-être pu faire ça plus vite, non ? Parce que revisiter le Kama-Sutra alors que t’as des invités qui attendent, ça craint…

Je croisais le regard amusé de Jazz et lui tirais la langue.

- Range-moi cette langue tout de suite Edward Anthony Masen Cullen ! Et ne fais pas le malin ! Et toi, Jasper Whitlock, arrête de prendre sa défense ! La détendre ? Mon cul oui ! Ils se sont envoyés en l’air, on les a entendus jusqu’à la Push ! S’énervait ma sœur.

Alice était rageuse et bien que haute comme trois pommes, elle faisait peur à voir. Bella était rouge comme une pivoine et avait les yeux rivés au sol marmonnant inlassablement des « mais qu’est-ce que j’ai bien pu vous faire pour mériter ça, Seigneur ».
Jazz riait aux éclats et Alice lui jetait des coups d’œil mauvais.

- Bon. C’est bien gentil, tout ça, mais quand faut y aller, faut y aller ! S’exclama ma sœur en frappant dans ses mains.

Bella tremblait toujours, appréhendant la rencontre avec la famille de Tanya et je lui murmurais des paroles apaisantes au creux de l’oreille. Nous étions à environ une centaine de mètres de la villa, tout était calme en apparence, mais les pensées de ma famille et de nos amis bourdonnaient dans mon crâne à une telle vitesse que cela en devenait pénible et je me demandais si je n’allais pas finir par en avoir une migraine…

Incroyable ! Il est encore plus puissant que la dernière fois… Mais qu’est-ce… Ils ont des chapeaux ronds, vive la Bretagne, ils ont des chapeaux ronds, vive les Bretons.

Je me figeais en entendant les pensées d’Eléazar. Le pauvre homme devenait sénile… Je ne savais pas qu’un vampire pouvait l’être avec l’âge. J’allais devoir prévenir Carlisle, il fallait qu’il fasse quelque chose pour le soigner…
Nous entrâmes dans la villa ; tous les regards convergèrent dans notre direction.
Laurent et Garrett se levèrent, accompagnés de Kate et Irina, et me mirent une grande claque dans le dos.

- Eddy ! Alors mec, comment tu vas ? S’exclama Garrett.
- Bah… Comme un lundi !
- Huuum… Serait-ce la charmante Bella que je vois, là ? Demanda Laurent, le ton de sa voix légèrement trop dragueur à mon goût, en lui faisant un petit clin d’œil qui fit rougir Bella. Je grondais.
- Hep Laurent ! Tu te calmes, la demoiselle est à moi, arrête de la draguer !
- Rho Eddy ! Tu plaisantes, j’espère ! J’ai ma petite Irina, qu’est-ce que je ferai avec ta petite copine ? Et puis, entre nous, elle est un peu trop jeune et m’a l’air beaucoup trop sage…

Ah mon pauvre Laurent, si tu savais à quel point tu te trompes…
Bella vit mon expression et me fit un petit sourire, elle devait penser la même chose que moi, en gros que l’habit ne fait pas le moine…
Laurent et Garrett se présentèrent à mon ange, puis vint le tour de Kate et Irina. Carmen arriva à ce moment-là et prit ma douce dans ses bras.

- Ah mi querida ! Comme je suis enchantée de rencontrer la jeune femme qui a volé le coeur de notre Edward ! Je m’appelle Carmen et là-bas, c’est mon mari, Eleazar !

Bella lui rendit son étreinte et lorsqu’elle enroula ses bras autour des épaules de Carmen, les yeux de Garrett et Kate se figèrent sur son bracelet et leurs pensées m’assaillirent.

Ben dis donc Eddy, t’es un petit cachottier, mon cochon ! T’as drôlement changé, on dirait ! Faudra qu’on vous invite à la maison, je te promets qu’on s’amusera beaucoup tous les six…

- Non, ce n’est pas ce que vous croyez… Chuchotais-je suffisamment bas pour qu’il n’y ait qu’eux qui comprennent.
- Voyons Ed ! Tu nous prends pour des cons ou quoi ? Me répondit Garreth sur le même ton.
- On en parlera plus tard, ok ?

Laurent et Irina venaient de saisir notre échange, et après un bref coup d’œil à Bella, ils se tournèrent vers moi en faisant un clin d’œil, leurs pensées similaires aux deux autres. Mouais, ça promet…
Eléazar s’approcha de nous et tendit sa main à ma douce. Bella l’observait attentivement, les sourcils froncés.

- Tu es Bella, c’est ça ? Enchanté, je me nomme Eléazar
- Enchantée Eléazar. Je… On ne s’est pas déjà vu ? J’ai l’impression de vous connaître…
- Ah non ! Je m’en rappellerai sinon ! Répondit le vampire, un peu trop rapidement.

Ils ont des chapeaux ronds, vive la Bretagne, ils ont des chapeaux ronds, vive les Bretons.

- Vous en êtes sûr ? Je ne sais pas, je crois que… Non, laissez tomber.

Si mon père se tape ma mère, c’est pas pour faire des enfants mais pour lui foutre entre les cuisses un petit réconfortant. Ils ont des chapeaux ronds, vive la Bretagne, ils ont des chapeaux ronds, vive les Bretons.
Eléazar me cachait ses pensées et je ne le supportais pas. Cela ne lui arrivait que rarement et sa réponse à mon ange, trop rapide à mon goût, me laissait perplexe…

- Zazar ! T’as vu, elle est chouette Bella, hein ? S’exclama Tanya en attrapant ma douce par le bras.

« Zazar » lui répondit d’un bref hochement de tête.
Bella, elle, observait toujours Eléazar, avec une attention extrême, au point qu’il en était mal à l’aise.

Mon grand-père et ma grand-mère ont l’habitude de coucher nu, c’est comme ça qu’un jour grand-mère a mordu grand-père au cul. Ils ont des chapeaux ronds, vive la Bretagne, ils ont des chapeaux ronds, vive les Bretons.

- Tu peux arrêter Eleazar ? Change au moins de disque, les paillardes c’est le rayon d’Emmett d’habitude.
- Oh ! Désolé, Edward, mais cette chanson me trotte dans la tête depuis deux jours…

Impossible… Sors de ma tête ou je continue, Edward !

- Eléazar, tu caches quoi ?

Je commençais à m’énerver sérieusement. C’était la première fois que j’en arrivais à éprouver de la colère envers cet homme que je respecte énormément, je ne savais pas ce qu’il cachait, mais ça me dérangeait…

- Mais je ne cache rien, voyons ! Je ne veux tout simplement pas que tu sondes mon esprit !
- Que se passe-t’il Edward ? Me demanda Carlisle lorsqu’il entendit le changement de ton entre Eléazar et moi.

Les regards convergèrent sur nous.

- Demande à Eléazar ! Il cache quelque chose !
- Mais non ! Tu deviens paranoïaque mon pauvre Edward ! Je…

La voix de mon ange s’éleva, ferme, tranchante, froide.

- Je vous connais.

Affirmation.
Eléazar plongea son regard dans celui de Bella puis au bout de quelques minutes, qui m’avaient parues des siècles, il soupira.

- Oui, nous nous sommes déjà rencontrés mais… Tu n’étais pas au meilleur de ta forme.
- C’est vous ? Lui demanda mon ange, une pointe d’espoir dans la voix.
- Non, ce n’est pas moi.

Les pensées d’Eléazar m’étaient toujours inaccessibles, sauf en ce qui concernait les paillardes. La situation était étrange, personne n’y comprenait rien.

- Bon, est-ce que l’un de vous pourrait nous expliquer ce qu’il se passe ? Demanda mon père en fixant son ami et ma Bella.

Eléazar se tourna à nouveau vers Bella et son regard, qui s’était durci, se vrilla au sien.

- Ils savent ?
- Je n’ai pas eu le choix… Avoua mon ange en baissant la tête, honteuse.

Eléazar se mit à tourner en rond dans la pièce, jetant des coups d’œil affolés à tout le monde, puis finit par se laisser tomber dans le sofa avant de faire signe à ma douce de s’asseoir près de lui. Bella obtempéra et je m’installais à côté d’elle, un bras autour de ses épaules.

- Et si vous nous expliquiez ? Demanda Jazz avec impatience ; les sentiments qu’il percevait le dérangeaient, il n’arrivait pas à les définir.
- Apparemment, Isabella…
- Bella.
- Pardon petite. Donc… Bella n’a apparemment pas su tenir sa langue… Tu leur as dit quoi ?
- Ce dont je me rappèle, c’est à dire pas grand chose…
- Pfff… Je vais donc combler comme je le peux… Tu es un vrai aimant à catastrophes, tu le sais ? De tous les endroits qui peuplent ce monde, pourquoi a-t’il fallu que tu atterrisses ici ? Donc… Il y a quelques mois j’étais à Chicago avec des… Connaissances, lorsque nous avons senti l’odeur d’un vampire, celle du sang et des gémissements étouffés. Mes compagnons suivant le régime « traditionnel », dirons-nous, ont été attirés par l’odeur et lorsque nous sommes arrivés sur place, le vampire était déjà parti…
- Quel vampire, Eléazar ? Lui demanda Kate.
- Félix… Il avait fait un vrai carnage. Il y avait deux victimes, une mère et… sa fille.

Il se tourna alors vers Bella et posa sa main sur son épaule. Les Dénali observèrent Bella, incrédules, ne comprenant pas ce qu’il se passait, tandis que ma famille et moi étions figés par la stupeur.

- …La mère avait été trucidée, il n’y a pas d’autre mot pour décrire cela. Une vraie boucherie… Quant à Bella, elle avait été mordue…

Je vis alors dans l’esprit d’Eléazar quelques images de Bella et sa mère et il n’y avait pas de mots pour décrire le carnage… Bella couverte de sang, le corps tordu par la brûlure du venin, hurlant qu’on l’achève et pleurant désespérément après sa mère, le corps de sa maman totalement déformé par les coups reposant aux côtés de mon ange … J’en admirais d’autant plus ma Bella d’avoir su faire face à toute cette horreur sans en devenir folle.
La famille de Tanya regardait Bella, choquée de voir qu’elle était toujours humaine.

- …Nous devions soit laisser la transformation s’effectuer, soit la tuer pour abréger ses souffrances. J’ai alors ressenti quelque chose d’infiniment puissant émanant de cette jeune fille et…
- Comment cela, Eléazar ? Demandais-je.
- Edward, tu ne sais pas la lire, je le sais, moi c’est pareil. Et toi Jasper, arrives-tu à manipuler ses émotions ?
- Euh… Pas toujours, cela dépend. Elle ne réagit jamais de la même façon. Lui avoua mon frère.
- C’est normal. Par contre, cela m’étonne encore plus…
- Comment cela ? Qu’est-ce qu’il y a ? Qu’est-ce qu’il ne va pas chez moi ? S’inquiéta mon ange.
- Non ! Tout va bien ! Je veux dire… Tu as un don, Bella. Infiniment puissant et d’autant plus exceptionnel puisque tu l’as étant humaine, même si tu ne peux pas le manipuler à ta guise. Tu es ce que l’on pourrait appeler un « bouclier ». J’ai un talent qui me permet de déchiffrer les pouvoirs des autres vampires et il est très rare qu’un humain ait un pouvoir « actif », en général, il est « dormant » et se manifeste une fois la transformation achevée.
- C’est quoi, un bouclier ? Demanda Jacob, ébahi par les évènements.
- Il y a deux sortes de boucliers. Le « mental », qui bloque tous les pouvoirs travaillant l’esprit, comme celui d’Edward, par exemple, et le « physique », qui bloque les dons agissant sur le corps, comme celui de Jasper. Bella est exceptionnelle dans le sens où lorsque je l’ai… rencontrée, son don était mental. Mais… Et c’est ce qui est incroyable, ton don a évolué. Tu es un bouclier à la fois mental et physique, c’est… Surréaliste ! Bref. Lorsque j’ai ressenti la puissance de ton talent alors que tu étais humaine et que tu te tordais de douleur, il était hors de question dorénavant de t’achever…
- C’est vous qui avez aspiré le venin et m’avez écrit cette lettre ?
- Non, Bella, ce n’est pas moi.

Il paraît qu’en Italie, ceux qui font pipi au lit, on leur coupe le zigouigoui pour en faire des spaghetti. Ils ont des chapeaux ronds, vive la Bretagne, ils ont des chapeaux ronds, vive les Bretons.

- … Edward, sors de mes pensées ! Et tu peux toujours râler, je ne te dirais rien ! Mes compagnons, surtout l’un d’eux, ont eu un instant de faiblesse et l’un d’entre eux s’est chargé d’empêcher le venin d’agir en l’aspirant et il a également écrit ce courrier pour t’informer de ce qu’il s’était passé. Ne me demande pas ses raisons, je n’en sais rien, il n’a jamais voulu me dire pourquoi il avait agi de cette manière… Nous nous sommes ensuite relayés pour te surveiller, au cas où Félix décidait d’achever ce qu’il avait commencé, puis mon ami m’a appelé il y a plusieurs semaines pour me dire que tu avais déménagé et que tu étais entre de bonnes mains. Jamais je n’aurai pu penser que c’était toi, la fameuse Bella d’Edward… Je devais normalement te laisser encore deux années au maximum avant de m’occuper de ta transformation. Enfin… Je pense que ce n’est plus de mon ressort maintenant, je me trompe ?

Eléazar planta son regard dans le mien.

- Tu vas le faire, non ? Il le faut et le plus vite possible maintenant que vous êtes au courant. Il ne faut pas que les Volturi apprennent l’existence de Bella.
- Il y a un problème à ce sujet, Eléazar… Il ne faut pas transformer Bella maintenant, il… Commençais-je.
- Et pourquoi cela ?
- Félix… Il a retrouvé Bella et attend qu’elle soit changée pour l’enlever…
- Je ne comprends pas. Félix risque de prévenir les Volturi et vous serez tous en danger !
- Non, Eléazar. Félix ne parlera pas…
- Et comment peux-tu en être si sûr, Edward ?

Alors que j’allais lui répondre, Bella posa sa main sur mon bras et me fit comprendre silencieusement que c’était à elle d’expliquer la situation. Elle se tourna vers les Dénali.

- Félix ne parlera pas pour la bonne et simple raison qu’il me veut. Je… On va dire que le soir où vous m’avez trouvée, Félix et moi venions de rompre…
- Comment ? Tu savais ce qu’il était ? S’exclamèrent les Dénali
- Non, du tout ! Cela faisait un peu plus de deux ans que Félix et moi étions ensembles. Et… Cette soirée est arrivée, il a tué ma mère et j’ai découvert brutalement ce qu’il était en réalité…
- Comment ? Félix s’était lié à toi ? Incroyable ! Hmmm… Mais je ne vois pas pourquoi il n’avertirait pas les Volturi de ton existence… Commença Eléazar.

Bella souffla lourdement puis frotta son visage avec ses mains.

- Parce que je le sais. Félix veut encore… S’amuser avec moi. Une fois que je serai transformée. Il m’a dit qu’il ne voulait pas s’en charger lui-même, de peur de ne pas s’arrêter. Il attend qu’Edward s’en charge et ensuite il essaiera de me récupérer, par tous les moyens…

Lorsqu’ils entendirent la façon dont Bella avait hésité sur le terme « s’amuser », Garrett, Laurent et leurs compagnes vrillèrent leur regard sur le bracelet de mon ange. Tout le monde, les vampires du moins, connaissait les penchants sadiques de ce taré, et les quatre Dénali étaient épouvantés de savoir qu’il avait osé agir de cette façon avec Bella, surtout étant humaine…
Eléazar passa ses mains à plusieurs reprises dans ses cheveux puis se leva brusquement et se mit à faire les cents pas, ses pensées toujours braquées sur cette saleté de chanson débile bien que le visage de ma Bella et celui de Félix y apparaissaient souvent. Les sourcils froncés et les yeux étroitement fermés, Eléazar était perdu dans ses pensées. Pensées qui m’étaient malheureusement interdites d’accès.
Au bout d’une bonne heure à nous donner le tournis il s’arrêta et se frotta le menton pendant quelques secondes.

- Huuum… Tout cela ne me dit rien qui vaille… Il est obstiné et fera en sorte d’arriver à ses faims… Carlisle, je vais m’absenter quelques jours, je vais essayer de trouver les personnes qui m’accompagnaient cette nuit-là et leur expliquer la situation, je sais qu’ils nous aideront. Je ne sais pas ce que cette petite a provoqué en eux, mais ils y tiennent beaucoup. Nous essaierons de trouver des renforts sur la route du retour, il est hors de question qu’il remette le grappin sur Bella. Souffla Eléazar d’une seule traite, l’énervement, l’excitation et la peur étaient presque palpables dans sa voix.
- Zazar, pourquoi paniques-tu autant à l’idée que Félix mette la main sur Bella ? Et ne me dis pas que c’est par amitié pour Edward et la famille, je ne le croirai pas. Lui demanda Jasper, suspicieux tout à coup.
- Vous ne comprenez donc pas ? Vous rendez-vous compte que cette humaine a un pouvoir phénoménal, bien qu’il soit toujours dormant ? Imaginez donc, une fois Bella transformée, ce que cela donnera, surtout lorsqu’elle aura maîtrisé son bouclier. Si Félix apprend que la petite a un don puissant et met la main dessus, cela pourrait être la fin de notre époque !
- Comment cela, Eléazar ? Que veux-tu dire par-là ? L’interrogea mon père.
- C’est pourtant évident, Carlisle ! Cette petite annihile le talent d’Edward et celui de Jasper, en partie. Et elle n’est qu’une humaine ! D’après toi, une fois changée, comment réagira t’elle aux dons d’Alec, Jane, Aro, Chelsea… pour ne citer que ceux-là ?
- Huuum… Elle les bloquera également ?
- J’en suis absolument certain. Hmmm… Kate, viens par ici s’il te plait ?

Kate arriva près d’Eléazar, et lorsque je vis ce qu’il avait en tête, la fureur s’empara de moi. J’attrapais ma Bella et la coinçais contre un mur, me servant de mon corps comme bouclier. Il était inconcevable que Kate « THT » Dénali pose un doigt sur ma Bella…

- Eléazar, non !
- Mais voyons Edward ! Je suis sûr qu…
- J’ai dit NON !

Il fut cependant très rapide, et avant que je ne comprenne quoique ce soit, cinq vampires me maintenaient et Bella était emportée à quelques mètres de moi. Épouvanté, je vis Kate poser ses mains sur les épaules de ma Bella…

- Bellaaaa ! NOOOON !
- Mais qu’est-ce qu’il t’arrive, Edward ? Pourquoi tu réagis comme ça ?

Mon ange s’approcha de moi, l’incompréhension éclairant son regard comme elle devait éclairer le mien. Kate avait touché mon ange et elle n’avait rien senti.

- Bella, tu vas bien ? Tu n’as rien ?

Elle secoua la tête en riant et se réfugia dans mes bras ; j’enfouis mon visage dans son cou et inspirais sa délicieuse odeur.

- Bien sûr que tout va bien ! C’est à toi qu’il faudrait le demander, tu as vraiment des réactions démesurées !

Bella riait encore lorsqu’elle se rendit compte du silence autour de nous, et pour cause ! Quatorze vampires stupéfaits avaient les yeux braqués sur elle.
Bella se raidit dans mes bras puis approcha ses lèvres de mon oreille avant d’y chuchoter d’une voix douce et craintive.

- Euh… J’ai fait quelque chose de mal ? J’ai une tâche sur le bout du nez ? J’ai un…
- Non mon ange, tu n’as rien ! C’est juste que…

Je cherchais mes mots, ne sachant pas comment lui expliquer ce qu’était le don de Kate ni le pourquoi de ma réaction. Eléazar s’approcha de nous et posa sa main sur l’épaule de Bella.

- Bella… J’aurai dû te l’expliquer avant et ne pas vous mettre devant le fait accompli comme cela. Crois-moi, la réaction d’Edward était loin d’être démesurée, il souhaitait seulement de protéger !
- Me protéger ? Mais de quoi ?
- Kate a le don de pouvoir électrocuter quiconque la touche. Sauf toi… Incroyable ! Et elle est encore humaine ! Je n’ose même pas imaginer l’étendue de son don une fois qu’elle sera des nôtres et qu’elle l’aura maîtrisé…
- Effectivement Eléazar, c’est stupéfiant ! Mais… Quel est le rapport avec Félix ? Demanda mon père.
- Hmmm… Quand les Volturis ont pris le pouvoir il y a 2500 ans, il y a eu de violentes divergences entre les trois frères. Marcus voulait que nous restions dans l’ombre afin de ne pas avoir à régler les problèmes des humains. Caïus, lui, voulait nous dévoiler au grand jour. Pour lui, nous sommes le plus haut niveau de la chaîne alimentaire, nous devrions dominer le monde. Aro a tranché, se rangeant à l’avis de Marcus et c’est pourquoi, depuis, le secret doit être préservé…
- D’accord, mais quel est le rapport avec Félix ?
- J’y viens ! Félix a été le disciple de Caïus, c’est lui qui s’est occupé de sa transformation et de son éducation, il est persuadé que Caïus a raison et que nous devrions asseoir notre position face aux humains, les asservir pour qu’ils répondent à nos besoins… Si Félix trouve un moyen pour obliger Bella à le suivre, il sera invincible avec elle… Qu’arrivera t’il aux humains si cela signifie la fin des Volturi ?
- Seigneur ! Tu crois vraiment qu’il oserait faire un coup d’état ?
- Il n’a jamais compris pourquoi nous devions rester dans l’ombre des humains. Et il aura Caïus de son côté… Alors oui, il n’hésitera pas. Clama Eléazar d’une voix lugubre.

Nous étions tous ébahis par ses propos. Pour moi, il était évident que Félix voulait « s’amuser » avec mon ange et c’était pour cette raison qu’il souhaitait l’enlever. Mais effectivement, s’il apprenait que Bella avait un pouvoir si puissant et qu’Eléazar disait vrai au sujet de ses… ambitions, nous allions au devant d’une catastrophe sans précédent.
Tous les regards étaient vrillés sur mon ange ; mon pauvre amour ne savait plus où se mettre et avait les yeux rivés sur le sol ainsi que des rougeurs impressionnantes, gênée d’être le centre d’attention. Carlisle observa attentivement ma Bella pendant quelques minutes, le regard empli de compassion, d’inquiétude et d’amour pour sa nouvelle fille, puis se tourna vers son ami.

- Et si nous prenions les devants en prévenant les Volturi ? Si nous leur révélions l’existence de Bella ? Dit-il la voix pleine d’espoir.
- Surtout pas, Carlisle ! Tu es fou ? Ils seront hors d’eux en sachant qu’une humaine connaît la vérité ! Je me doute que Aro sera plus qu’intéressé par le talent de Bella, Marcus lui, sera intrigué par le lien puissant qui l’unie à ton fils, mais Caïus s’insurgera et serait capable de tous nous mettre à mort dans leur dos. Est-ce vraiment ce que tu souhaites ?
- Hmmm… Je n’avais pas pensé à cela…
- Le problème ne se pose pas. Même si Félix met la main sur moi et qu’il est au courant pour mon don, il ne pourra pas m’obliger à le servir, je le refuse et le refuserai toujours ! S’enflamma mon ange en se levant brutalement, les poings serrés et le corps tremblant de colère.
- Ah oui ? Et s’il te torture, petite, tu feras quoi ?
- Qu’il me torture, je ne lui obéirai pas ! Jamais !
- Hein, hein… Il trouvera toujours un moyen pour t’y contraindre… Et s’il menaçait les Cullen ? S’il s’en prenait à Edward ?

Bella devint brutalement livide, toute couleur l’avait quitté, comme si elle était morte. Dans un sens, c’est ce qu’elle était, morte de peur… Elle agrippa violemment et désespérément mon poignet. La bouche grande ouverte en un cri silencieux, ses traits reflétaient une intense douleur et elle devint de plus en plus blême avant de se laisser lourdement tomber sur le sofa, le visage enfoui dans les mains.

- Alors Zazar, qu’est-ce qu’on doit faire ? Lui demanda Tanya, les mains posées sur les épaules de Bella pour les lui frictionner en un geste réconfortant.
- Pas grand chose pour le moment, mais je dois partir au plus vite. Je vais tâcher de retrouver ces deux personnes et leur en parler. Nous finirons bien par trouver une solution… Seigneur, tu ne sais pas dans quelle galère tu t’es fourrée, petite ! Mais ne t’inquiète pas, nous te sortirons de là. Je ne sais pas encore comment, mais on y arrivera.

Eléazar caressa tendrement les cheveux de ma Bella et je me mis à grogner malgré moi.

- Ah ! Ah ! Alors Edward, qu’est-ce qu’il t’arrive ? Jaloux ? Me demanda t’il en riant.
- Hmpf… Bien sûr que non !
- Menteur ! Rigola Jasper.

Nous fûmes brutalement interrompus par le rire grave, gras et hystérique d’Emmett qui s’était levé de son siège pour prendre ma Bella dans ses bras et la serrer contre lui à l’étouffer.

- Emm… Ett… Lâche-moi… J’peux.. Plus res… pirer ! Haleta difficilement mon ange, le visage rouge comme une tomate en tentant de se débattre.
- Oups ! Désolé Bells !

Il défit son étreinte mais enroula un bras autour de ses épaules. Bella, quant à elle, essayait de reprendre son souffle.

- Je peux savoir ce qu’il t’a pris, Emmett ? Lui demanda t’elle en se frottant les côtes tandis que mon frère se jetait sur moi pour m’étouffer également.
- Rien, je suis simplement content ! Merci Eddy, merci ! Grâce à toi et à ma nouvelle petite sœur, il va enfin y avoir un peu d’action à Forks ! Je commençais sérieusement à m’ennuyer…

Rosalie lui frappa l’arrière du crâne avec une telle force qu’un éléphant aurait eu la tête complètement défoncée…

- Mais c’est pas possible ! Trouves-toi un cerveau Em ! Tu te rends compte des conneries que tu débites ? Hurla t’elle, hors d’elle.
- Ben quoi ma chérie ? Je sais que la situation est loin d’être drôle, mais mieux vaut en rire qu'en pleurer, non ?

Un rire collectif et hystérique retentit dans la pièce, ce qui détendit l’atmosphère pesante. En me tournant vers Eléazar, je le vis tapoter sur son téléphone portable et en pénétrant ses pensées, j’eus droit à la même chanson. Il faisait tout pour me cacher quelque chose, je le savais et je n’aimais pas ça. Par contre, j’avais la certitude qu’il ferait tout en son pouvoir pour nous aider à décanter la situation épouvantable dans laquelle se trouvait ma Bella. Au bout de quelques minutes, Eléazar releva la tête et s’adressa à mon père.

- Bon, je vais devoir y aller, j’ai un avion dans moins de deux heures… Carlisle, ça te dérange si ma famille reste dans le coin pendant mon absence ? Je serai plus rassuré en les sachant avec vous, que vous ayez des crocs supplémentaires en cas de soucis…
- Bien sûr que non, Eléazar ! Nous avons de la place et même si les lits sont superflus, il y a deux chambres d’amis et l’ancienne chambre d’Edward do…
- Ah bon ! Tu ne vis plus ici, Ed ? Demanda Carmen.

Je me fis coiffer au poteau pour la réponse par mon petit lutin de sœur.

- Non ! Eddy a définitivement émigré au cottage depuis qu’il est avec Bella ! Avant il ne s’en servait qu’occasionnellement, quand il avait envie d’être tranquille ou faire de la musique, et maintenant plus personne ne peut s’en servir ! Môssieur Eddy se l’est approprié ! Expliqua t’elle avec un faux air pincé.
- Alice ! Le cottage a toujours été mon havre de paix et…
- Ouais, maintenant c’est devenu ton havre de sexe ! Rigola Emmett.

Bella rougit furieusement en réponse aux paroles de mon frère et lui mit également une tape à l’arrière de sa tête, de toute la force de sa petite main. Un AÏE retentit brusquement et mon ange souffla sur sa main ; elle ne s’était pas loupée, mais heureusement, rien de cassé.

- Ah ! Ah ! Tu vois Bells, t’as été vilaine avec moi et le bon dieu t’a punie ! C’est bien fait, et toc !
- La ferme Emmett où je te ferais bouffer de la pizza !
- Pfff… Même pas peur ! AÏE ! Mais bébé arrête, tu me fais mal !

Rosalie venait de remettre une beigne à Emmett et celui-ci se mit à courir partout dans la maison, pourchassé par sa femme.
J’avais la petite main blessée de mon ange entre les miennes, ma peau glaciale semblait soulager la douleur et je la regardais sourire alors qu’elle suivait Emmett et Rosalie des yeux. Cependant, son front était plissé et le sourire n’atteignait pas son regard. Elle était soucieuse.

- Tout va bien mon ange ?

Bella se tourna vers moi et hocha brièvement la tête.

- Bella… Je vois bien que ça ne va pas. Qu’est-ce qu’il y a ?
- Mais rien Edward, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ! Je maudis la fée qui s’est penchée sur mon berceau à ma naissance et qui m’a comblée de malchance. Comme si ça ne suffisait pas que je sois dans les ennuis jusqu’au cou, il faut aussi que ça tombe sur ta famille et celle de Tanya, sans parler des Quileutes ! Je n’aurai jamais dû vous approcher, je n’aurai jamais dû vous parler, je…
- Arrête ça tout de suite, Bella ! Tu n’y es pour rien, ce n’est pas ta faute.

Alors que j’enserrai étroitement ma Bella contre moi, elle se débattit jusqu’à ce que je la libère.

- Mais si ! Tu ne comprends pas, Edward ! C’est ma faute. J’ai fait une erreur, une putain d’erreur, et vous vous retrouvez tous embringués dans les problèmes à cause de moi ! Je ne supporterai pas qu’il arrive quelque chose à l’un d’entre vous, quel qu’il soit, je ne m’en remettrai pas. J’aurai mieux fait de mourir ce soir-là, ça aurait été plus simple pour tout le monde…

La fin de sa phrase avait été si faiblement chuchotée que j’avais eu toutes les peines du monde à l’entendre. Sur le coup, j’avais cru mal comprendre, mais lorsque je vis, au plus profond de son regard, qu’elle le pensait réellement, mon cœur mort se désintégra et je m’effondrais, envahi par un intense désespoir.
J’en avais la nausée, mentalement évidemment. Imaginer un monde sans Bella m’était tout bonnement impossible, inconcevable. L’idée qu’il puisse lui arriver quelque chose m’était insupportable. Mais savoir qu’elle aurait préféré la mort équivalait à me tuer. Chacun de ses mots résonnait dans mon esprit, se métamorphosant en coup de poignard planté en plein cœur.
J’étais submergé par les émotions, mon amour pour mon ange, ma peur pour elle, mon désespoir à l’idée qu’elle souhaitât mourir et ma colère. Elle grimpait lentement, dangereusement, s’insinuant dans chaque atome de mon être, grandissant encore et encore, prenant son essor de chacune des paroles de ma douce.
J’agrippais fermement son menton d’une main et la forçais à lever le visage. J’inspirais lentement pour me détendre bien que l’air me soit totalement inutile, et son doux parfum m’apaisa légèrement.

- Je t’interdis de penser ça, Bella. Rien n’aurait été plus simple. Pense à Charlie… à Jacob, à Léah. Pense à moi. Tu n’imagines même pas à quel point j’ai mal de savoir que tu penses à ça. Merde Bella ! Tu n’es pas responsable de ce qui est arrivé, ce n’est pas de ta faute, c’est…
- Mais bien sûr que si ! Si je n’avais pas été aussi naïve, ma mère serait toujours là. Et regarde la merde dans laquelle vous vous trouvez à cause de moi ! Des solutions, il n’y en a pas trente-six, tu le sais. Vous voulez tous m’aider mais ça va vous retomber dessus, tout ça à cause de moi !

Du coin de l’œil, je vis Alice rouler des yeux en secouant la tête. Elle souffla puis s’approcha de nous en applaudissant…

- Et pour le césar du meilleur martyre, voici Bella Swann ! Non mais franchement Bells, tu te rends comptes des énormités que tu racontes ? Dans ce cas, c’est aussi ma faute, ben oui ! Si je n’avais pas organisé cette soirée, Félix ne t’aurait pas retrouvée et nous ne serions pas en train de mettre en place toutes sortes de stratégies pour nous sortir de la merde dans laquelle je nous ai fourré. Si je suis ton raisonnement, je suis tout autant responsable que toi.

Bella se leva, furibonde, puis pointa son doigt sur le buste de ma sœur.

- Ok Alice, un partout. Mais n’oublie pas une chose, c’est moi qu’il veut. Et il est prêt à vous tuer pour ça. Je ne le tolèrerai pas alors qu’on peut éviter ça…

Le petit cœur de Bella se mit à cogner frénétiquement dans sa poitrine face à la brusque montée de colère et d’adrénaline. Sa respiration se faisait assez hasardeuse et elle n’arrivait pas à se détendre. Jasper agrippa son bras pour lui envoyer une vague de calme, mais rien n’y faisait, elle continuait à s’emporter, tournant en rond et faisant de grands gestes.
Je vis trop tard dans l’esprit de Kate ce qu’elle comptait faire, mais lorsque sa main effleura la joue de Bella, elle fut propulsée à une dizaine de mètres et s’enfonça dans le parquet.
Plusieurs « KATE » fusèrent de différents endroits dans la pièce tandis que celle-ci, les yeux figés par la stupeur, observait mon ange les yeux ronds.
Garret l’aida à se relever et Eléazar ainsi que Carlisle se précipitèrent à ses côtés.

- Kate ! Tu n’as rien, tout va bien ? Mais que s’est-il passé ? Paniqua Eléazar.
- Euh… Je sais pas Zazar… C’est bizarre…
- Comment ça tu ne sais pas ? Tu as eu mal ?
- Euh… Non. Euh… C’est comme si j’avais été foudroyée mais sans la douleur…
- Tu peux être plus précise ? Lui demanda mon père, les yeux brillant de curiosité.
- Euh… Ben… J’ai eu l’impression d’être électrocutée par une ligne THT, mais je n’ai pas ressenti de douleur. En fait… Euh… Je crois que je me suis électrocutée moi-même en essayant de gifler Bella pour la calmer de sa crise d’hystérie.
- Incroyable… Souffla Eléazar, les yeux braqués sur mon ange.

Bella, quant à elle, n’avait même pas réagi à ce qu’il venait de se passer, continuant à faire les cents pas en pleine réflexion, passant d’une idée à une autre tandis qu’Alice se concentrait sur Bella et ses idées potentielles, malheureusement, un part un grand vide nébuleux, il n’y avait rien.

- Mais bien sûr ! C’est ça !

Son regard s’éclaira instantanément puis elle se jeta sur moi, enroulant ses bras autour de mon cou, les yeux brillant d’excitation.

- Edward, mords-moi !
- QUOI ? Mais ça va pas, c’est justement ce qu’il cherche !
- Et bien servons-nous en ! Mords-moi et entraînez-moi dès la transformation achevée. Il ne le saura pas, puisque d’après Alice, il ne bougera pas de Chicago les prochains mois. Mords-moi et apprenez-moi à combattre et j’irai à lui avant qu’il ne vienne. Laissez-moi quelques heures d’avance pour tenter de l’amadouer et si je ne réussi pas à l’achever, tombez-lui tous dessus !
- Ouais ! Bien pensé soeurette ! S’exclama Emmett en donnant à coup de coude à mon ange.

J’étais sidéré, cloué sur place, à croire que les capteurs se trouvaient au bout de mes pieds et que l’information avait du mal à trouver mon cerveau.

- OUCH ! Tu fais mal bébé ! Se plaignit Emmett en se frottant le crâne, Rosalie furieuse derrière lui.
- Tu la boucles maintenant Emmett ! Et y’a pas de « bébé » qui tienne !
- Mais ça va pas Bella ? C’est trop dangereux pour toi ! Il est hors de question que tu risques ta vie…
- Mais je ne risquerai rien comme ça !
- Ce n’est pas une idée si bête, Edward. Intervint Eléazar.
- EH ! Tu ne vas pas t’y mettre non plus !
- Si nous lui apprenons à développer son don… Regarde ce qu’il vient d’arriver avec Kate ! Elle est humaine en plus ! Sa colère a agi comme un stimulateur, imagine ce que cela sera une fois vampire ! Peut-être qu’en prenant les devants comme Bella le suggère, cela pourrait marcher !
- NON ! Je la mordrais quand tout sera terminé, pas avant ! Je ne veux pas risquer qu’elle soit blessée en combattant Félix, voir pire !
- Eddy n’a pas vraiment tord… Zazar, Bella sera un nouveau-né, elle sera trop instable ! Elle ne saura pas gérer ses instincts ! Même si elle apprend à combattre en deux trois mois et que grâce à sa force et sa rapidité de nouveau-né elle peut espérer être à la hauteur, tu sais très bien qu’un don ne se développe pas en quelques mois ! C’est beaucoup trop aléatoire donc risqué. Imagine qu’un humain passe à portée, d’après toi, ça tournera comment ? Me défendit Jasper en posant une main sur mon épaule pour me calmer, étant à la limite de me jeter au cou d’Eléazar dents en avant.
- Oh. Oui… Je vois… Mouais, tu as raison. Bon, on abandonne l’idée pour le moment mais on en reparlera lorsque je reviendrai. Cette petite a de bonnes idées et je suis sûr qu’on peut en tirer quelque chose… Sans que ce soit risqué pour elle, bien sûr ! Ajouta t’il en se tournant vers moi.

Je grondais doucement, pas du tout d’accord avec lui. Il allait falloir que je discute une bonne fois pour toutes avec Bella pour lui ôter ses idées de transformations suicidaires de la tête.

- Tu as des idées audacieuses, petite, et dangereuses ! Tu attires le danger où que tu sois, on dirait. Dit Eléazar en se tournant vers ma belle, un sourire narquois aux lèvres.
- Non, c’est surtout la reine de la poisse ! Franchement, pensez à un truc, quel est le pourcentage de chance pour qu’un humain « normal » tombe dans la seule ville au monde peuplant une colonie de vampire et une meute de loups-garous ? À mon avis, ça doit frôler le zéro absolu. Mais c’est comme ça, c’est Bells ! Dans le genre pas de bol et reine des catastrophes en tous genres… S’exclama Jack qui avait été plutôt silencieux depuis le début.

Bella le fusilla du regard et essaya de lui mettre un coup de poing dans l’épaule. Jack lui évita de se blesser en s’écartant au bon moment.

- Jacob Black, je te déteste ! Je suis « normale » !
- Ah bon ? Tu connais beaucoup de filles « normales » qui ont un vampire comme petit ami et un loup-garou comme meilleur ami ? Tu me les présenteras dis ?

Il lui répondit le sourire aux lèvres et en papillonnant des cils. Bella souffla rageusement puis vint se caler entre mes bras, cognant et recognant sa tête contre mon torse.

- Mais qu’est-ce que j’ai fait, Seigneur, pour qu’il soit aussi con ?

Dans la pièce, l’atmosphère s’était détendue malgré les évènements et discussions plutôt houleuses.
Rosalie continuait à insulter Emmett et à lui cogner la tête en le menaçant d’abstinence, tandis que celui-ci baissait la tête et disait « oui amen » à toutes les paroles de sa femme.
Esmée, Alice, Jasper et Tanya nous entouraient, mon ange et moi, et tentaient d’apaiser Bella par des gestes ou paroles douces.
Carlisle posait tout un tas de questions à Kate sur ce qu’elle avait ressenti lorsqu’elle avait voulu gifler ma douce – d’ailleurs, elle va devoir me rendre des comptes… - sous l’œil inquiet de Garrett qui n’arrêtait pas de lui demander si elle avait besoin de quelque chose « un câlin », « un bijou », « un ours »… Tandis que Laurent et Irina étaient toujours ébahis par ce qu’il s’était produit, leurs regards voyageant inlassablement de ma Bella à Kate.
Jake chantonnait des trucs du genre « ouh la poisseuse, elle est malchanceuse » en rigolant, bien que ses pensées soient inquiètes au sujet de ma belle, paniquées à propos des évènements à venir, et médusées par le talent plus ou moins dormant de Bella.
Quant à Carmen et Eléazar, ils savouraient un petit moment à deux avant leur séparation prochaine. Après une dernière étreinte à son épouse, Eléazar fit ses adieux à tout le monde avant de nous rejoindre, ma douce et moi, et de poser ses mains sur les épaules de Bella.

- Tu es entre de bonnes mains, ici Bella. Ma famille va rester prêter main forte aux Cullen et aux Quileutes. Ne t’inquiète pas, on va tous te sortir de là. Oh ! Une dernière chose. Ne laisse pas la culpabilité t’envahir, tu n’es pas responsable de tout ce qu’il a pu t’arriver. Le seul responsable, dans cette histoire, c’est Félix. Il n’aurait jamais dû se lier avec toi et tout ce qui est arrivé depuis ce jour ne découle que de ses actes, pas des tiens. Tout rentrera dans l’ordre, tu verras.

Quelques larmes roulèrent sur les joues de Bella et ses grands yeux chocolat brillaient de gratitude et de reconnaissance. Elle fit un bref signe de tête au vénérable vampire et lui chuchota un « merci » avec ferveur, un petit mot renfermant beaucoup de choses.

Prends bien soin d’elle, Edward. Cette petite est vraiment exceptionnelle. Je ne regrette pas qu’on l’ait épargnée… Vous méritez d’être heureux tous les deux. Ne t’inquiète pas pour Félix, on va sortir Bella de là.

Eléazar tapota mon épaule à quelques reprises puis tourna les talons, se dirigeant vers l’extérieur suivi de son épouse qui le conduisait à l’aéroport.
Bella avait fini par se détendre, trop même. Nos activités matinales et la réunion qui avait suivi l’avaient complètement fatiguée.
Elle essaya d’étouffer un bâillement, ce qui me fit sourire ; son estomac, lui, gronda, ce qui me fit rire. Avant même qu’elle ne s’en rende compte, Bella se trouvait assise devant une pizza que ma mère avait préparée. Ses yeux brillèrent et elle sourit avant de s’emparer d’une part, l’eau à la bouche.

- Yeah… Pizza !

Emmett se rua à côté de Bella et engouffra la moitié de la pizza sous les yeux ébahis des membres du clan Dénali restant.

- Emmett, mais t’es barje ! Comment tu fais pour bouffer une horreur pareille ? S’écria Laurent, épouvanté par les goûts particuliers de mon frère.
- Avec ma bouche ! Trêve de plaisanterie, c’est pas si dégueux que ça. Bon, un peu bizarre, je l’avoue, mais ça passe ! Et rien que pour voir vos tronches, j’en mangerai encore !

Les Dénalis se tournèrent, écoeurés.
Tanya et Jack s’échangeaient des regards enamourés et moins de cinq minutes plus tard, ils étaient partis pour la Push.
Bella, un morceau de pizza à la main, peinait à mâcher ce qu’elle avait dans la bouche et dodelinait dangereusement de la tête.

- Edward, voyons ! Regarde la, cette pauvre petite dort debout… Raccompagne-la tout de suite, la petite chérie.
- Oui maman…

Esmée caressait tendrement la joue de ma Bella qui avait du mal à lever les paupières. Je la pris tendrement dans mes bras et l’emmenais chez nous, conscient de la présence des loups et de mes frères et sœurs dans les bois alentours.
Je déshabillais mon ange et l’allongeais avant de la rejoindre et de l’enrouler étroitement dans mes bras et les couvertures puis embrassais son front délicatement pour ne pas la réveiller.

- Tout ira bien mon ange, je te le promets…

Et je ferai tout pour la protéger et la préserver des sombres évènements à venir…

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