Edward & Bella

Edward & Bella

mardi 2 mars 2010

11 - Charlie

Je fus tiré de mes pensées par la petite main chaude de Bella sur mon épaule. Je ne l’avais même pas vue, ni entendue, sortir de la chambre… C’est vous dire à quel point je pouvais être préoccupé !

- Ça va, Edward ? Tu as l’air contrarié.
- Ne t’inquiète pas, mon amour. Juste un peu d’appréhension à l’idée de rencontrer ton père ! Lui répondis-je avec un petit sourire qu’elle me retourna.
- Bon, les amoureux ! On vous laisse tranquille. N’en profitez pas pour faire des bêtises! Rigola Alice. Au fait Ed, n’oublie pas la randonnée ! On partira sûrement demain dans la nuit. Bye !

Alice se jeta sur Bella pour l’embrasser et Emmett la serra tellement fort dans ses bras que ma douce faillit étouffer. Ils sortirent – enfin ! - en nous gratifiant d’un sourire et d’un « ciao les tourtereaux ! ».

- Tu pars en randonnée ?
- Ouais. Après-demain. Deux jours. J’avais complètement oublié… C’est une espèce de tradition familiale qu’on a, et impossible de déroger à la règle sans en subir les conséquences, c’est à dire les foudres de la famille et me faire décapiter ! Crois-moi, j’aurai préféré m’en passer ! Mentis-je d’une voix morne.

Saloperie de soleil de merde !
Bella crocheta mon cou de ses petites mains et posa sa tête sur mon torse.

- Je préfère que tu gardes ta jolie petite gueule attachée à ton cou, même si je dois me passer de toi pendant deux jours, ce qui risque d’être très long et très difficile tant j’ai besoin de toi et de ton corps de rêve… Enfin ! Je trouverai bien un concombre ou une courgette pour me satisfaire pendant ton absence…

Je la regardais, complètement hébété par ses paroles, la bouche grande ouverte. Je devais sûrement avoir les yeux qui me sortaient de la tête ! Et surtout avoir l’air con… Cette fille me mettait littéralement sur le cul !
Elle riait de bon cœur en voyant l’expression que mon visage affichait.

- Je suis désolée ! C’est Emmett qui déteint sur moi, je n’ai pas pu m’en empêcher ! Si tu voyais ta tronche, Edward ! Ça vaut tout l’or du monde ! Ferme ta bouche, tu vas gober des mouches !

Elle riait tellement que les larmes coulaient toutes seules, et même si c’était à mes dépends, j’étais heureux de l’entendre rire.

- Allez, tu t’es assez foutue de moi pour aujourd’hui ! Je vais me doucher et on prendra la route, je n’ai pas envie de me faire arracher la tête par ton père si on arrive en retard !

Je me détachais à regrets d’elle et posais mes lèvres sur les siennes pour un chaste baiser.
Filant dans la chambre, j’attrapai un jeans, des sous-vêtements et un T-shirt avant de me mettre sous la douche.
Une fois lavé, séché et habillé, je courus rejoindre ma belle. Je la trouvais assise sur le sofa, les jambes repliées sous ses fesses, observant les flammes qui léchaient les bûches dans la cheminée.
Bella ne m’entendit pas arriver, et lorsque je posais une main sur ses cheveux, elle sursauta en hurlant. Je m’en voulu de lui avoir fait peur…

- Excuse-moi, Bella, je ne voulais pas t’effrayer… Dis-je en l’embrassant sur le front.
- Ne t’inquiète pas, c’est de ma faute, j’étais perdue dans mes pensées. Je suis trop lunatique parfois ! Me rassura t’elle.
- Des pensées agréables ? Tu me racontes ?
- Très, très agréables. Me répondit-elle d’une voix suave. Mais… je ne te les raconterai pas ! Elle afficha un petit sourire narquois.
- Ah oui ? Et pourquoi ?
- je préfère te les montrer. Hmmm… Dommage que l’on doive aller chez Charlie ! Chuchota t’elle dans le creux de mon oreille.

Sa voix rauque de désir et sa main qui glissait le long de mon torse me firent frissonner.

- C’est pas grave ma belle, tu me montreras ce soir ! Lui répondis-je en l’embrassant. Et… Il vaudrait mieux que je sois en pleine possession de mes moyens pour rencontrer ton père ! On y va ?

Bella souffla lourdement et se leva du canapé. Elle attrapa la main que je lui tendais et entrelaça nos doigts.
Nous sortîmes du cottage et allâmes en direction de la villa pour récupérer la voiture.
À peine installés dans l’habitacle, nous entendîmes Esmée nous appeler.

- Pas de folies sur la route les enfants ! Oh Bella ! Nous avons été ravis de faire ta connaissance. Reviens quand tu le souhaites, tu es ici chez toi !
- Merci Esmée ! Moi aussi je suis heureuse de vous connaître ! À bientôt !

Je démarrais en trombe et roulais en direction de la maison Swann.
Bella était étrange, passant d’un calme inébranlable à une tension impossible. Sa douce main chaude posée sur ma cuisse se crispait, envahie de tremblements.

- Ne t’inquiète pas mon ange, ça va bien se passer !
- Oui, je sais… Mais c’est la première fois que je présente un petit ami à mon père. Et comme il a tendance à être trop protecteur, j’ai peur que mes paroles dépassent mes pensées s’il se permet trop de commentaires sur nous.
- Je comprends. C’est vrai ? La première fois que tu présentes un mec à ton père ? Je n’en revenais pas.
- Oui ! Tu comprendras mieux tout à l’heure ! Et puis… Mon père a toujours cru que j’arriverai vierge à mon mariage ! Si possible avec Jake, bien sûr…

Sa voix était pleine de sarcasmes, et elle se renfrogna en mentionnant Jacob.
Je n’eus pas le temps d’ajouter quelque chose car nous venions d’arriver à destination.
Je me garai devant son domicile, une jolie petite maison toute simple, en bois peint en blanc, comprenant deux étages. Le cadre était vraiment agréable, leur logement faisant face à la forêt, et ils n’avaient pas de voisins directs, la maison la plus proche se trouvant à une cinquantaine de mètres.
Je regardai l’heure avant de couper le contact. Midi moins dix, nous avions encore un peu de temps devant nous.
Bella se rua sur ma bouche, et m’embrassa désespérément. Ses lèvres tremblotaient contre les miennes et sa langue se mêla à la mienne avec un sentiment d’urgence. J’eus l’impression de recevoir le dernier baiser d’un condamné à mort…

- Zen, Bella ! Tu m’inquiètes à m’embrasser comme ça ! Je ne vais pas mourir ! Blaguais je.
- Désolée, je panique…

Plongeant mon regard dans le sien, je pris délicatement son visage en coupe dans mes mains et posais mes lèvres sur les siennes. Je suçotais sa lèvre inférieure pendant quelques délicieuses secondes, avant de dessiner les contours de sa bouche pulpeuse avec ma langue. Ses lèvres dansaient sensuellement contre les miennes, et ma langue vint à la rencontre de la sienne, affamées l’une de l’autre. Bella gémit et ce simple son me transporta au paradis… J’approfondis ce baiser, y mettant tout l’amour que je ressentais pour elle, mais je dus l’interrompre au moment où je commençais à être un peu à l’étroit dans mon pantalon…
Je relâchais rapidement ma Bella et me calais bien sagement dans mon siège.
Me tournant vers ma douce, je vis que ses traits reflétaient l’incompréhension.

- Hum… Désolé Bella, je ne suis qu’un homme…
- Qu… Quoi ?

Je lui fis un petit signe, lui indiquant le renflement problématique de mon jeans…

- Oh ! D’accord… Elle afficha un petit sourire satisfait.
- À voir ton petit sourire satisfait, t’as l’air bien contente de ta connerie Bella! Lui dis-je, citant ses propres paroles du matin.
- Non ! Je suis simplement fière de voir quel effet ça te fait de m’embrasser ! Me dit-elle avec un petit sourire narquois.
- Tu peux ! Et personne ne m’a jamais fait autant d’effet, comme tu dis. Mais bon, ça la fout mal que je me présente à ton père avec une trique infernale, tu crois pas ?
- Tu l’as dit, bouffi ! Elle riait aux éclats.

Après lui avoir déposé un rapide baiser sur la joue, je sortis de la voiture.
Son obsédant parfum emplissait tellement l’habitacle que je n’arrivais pas à refroidir mes ardeurs.
Je m’appuyais contre la voiture, tournant le dos à Bella et observais la forêt, tentant de me calmer.

Pense au Chef Swann ! Quoi ? Ben si, pense que tu embrasses le chef Swann ! Beurk ! Beurk ! Beurk ! Et ça marche pas de toutes façons ton truc! Ben… Pense au Chef Swann qui te la coupe ! Gloups… Ah, ça marche ça…

- Ça y’est, Edward ? Tu vas mieux ?

Ma Bella venait de sortir de la voiture et m’avait rejoint. Elle glissa sa petite main dans la mienne et nos doigts s’entrelacèrent. Je me tournais vers elle et l’embrassais sur le front.

- Ouais, ouais, ça y’est ! Problème résolu !
- Et… Comment t’y es-tu pris sans indiscrétion ?
- Ben… Pour être franc, j’ai pensé à ton père qui me castrait… Je sais pas pourquoi, mais ça m’a fait débander direct… Avouais-je d’une toute petite voix.

Malgré tous les efforts qu’elle fit pour ne pas se moquer de moi, Bella ne put s’empêcher d’exploser de rire.

- Allez ! C’est journée « foutage de gueule d’Eddy » portes-ouvertes… Continue, je t’en prie, je l’ai bien mérité !
- Excuse-moi mon amour, mais si tu avais vu ta tête à ce moment-là !

Mon amour ! Elle m’a appelé « mon amour » !
Je sentis mes lèvres s’étirer en un sourire béat, et je la regardais avec adoration. Honnêtement, je devais afficher un air débile…

- Qu’est-ce qu’il y a Edward ? Me demanda t’elle d’une petite voix inquiète.
- Rien ! Enfin si ! Mon amour ! Tu m’as appelé mon amour !

Bella rougit furieusement et baissa les yeux, gênée, alors qu’un magnifique sourire se dessinait sur ses lèvres.
Irradiant de bonheur, je la pris dans mes bras et l’emmenait en valsant jusqu’à la porte de son domicile.
Évidemment, ce fut ce moment que sa maladresse légendaire choisit pour faire des siennes : Bella se prit dans ses pieds, trébucha et dans une tentative désespérée pour retrouver son équilibre, elle s’accrocha à moi, m’entraînant dans sa chute. Nous étions tous les deux étalés dans l’herbe, juste devant sa porte sur laquelle elle s’était cognée, riant aux éclats.

- Dé… Dé… Désolée-é-é-é ! Pleurait-elle de rire.
- Rappelle-moi de toujours glisser mes pieds sous les tiens pour danser, ça nous évitera de finir estropiés ! Me moquais-je.

Le Chef Swann ouvrit la porte à ce moment, nous trouvant tous les deux roulant au sol et riant comme des gosses.

- Bonjour les jeunes ! Dit-il d’un ton sec.

Il tendit une main à Bella pour l’aider à se relever. Me remettant debout d’un seul geste, je fus ébahi par l’esprit du Chef Swann.
Jusqu’à présent, je n’y avais jamais fait attention, mais je ne pouvais pas lire ses pensées, j’avais seulement un aperçu de ses sentiments… Je comprenais un peu mieux la raison de l’étrange « silence » de ma belle, mais ne pus m’empêcher de m’interroger sur l’étrange combinaison génétique entre son père et sa mère qui avait donné lieu à une si étrange et merveilleuse créature : ma Bella.
Je sentis immédiatement que le Chef Swann ne m’appréciait pas, estimant que je volais « la fiancée de Jacob », mais il était également surpris, et surtout heureux, de voir sa fille rire de bon cœur, ce qui n’était plus arrivé depuis six mois maintenant…

- Bonjour Chef Swann. Lui dis-je.

Il regarda la main que je lui tendais pendant quelques secondes, puis grogna et me la serra.

- Bonjour Edward. C’est une entrée fracassante en tous cas !
- Tu connais ma poisse, papa ! J’ai perdu l’équilibre et fait tomber Edward en même temps que moi. Mais il y a du progrès, je ne me suis rien cassé cette fois !
- Mouais. Bon. Vous êtes pile à l’heure. Entrez.

Bella regarda son père avec une expression attristée, puis se tourna vers moi en roulant des yeux et soufflant fortement. Elle attrapa fermement ma main et m’invita à la suivre, le Chef Swann fermant la marche.
Je me raidis en m’apercevant que nous n’étions pas les seuls ici…

Ah ! Il s’est enfin décidé à la sortir de la cage dorée dans laquelle il l’a enfermée !

Décidément, Jacob ne comprendra jamais les sentiments que Bella et moi éprouvons l’un envers l’autre… Bon, pour être honnête, tout s’était passé tellement vite que j’en avais encore la tête qui tourne !
Nous entrions dans un petit salon agréable, où trônaient un canapé deux places et deux fauteuils. Jacob était installé sur le sofa, souriant de toutes ses dents, comme si l’échange musclé de la veille entre ma douce et lui n’avait jamais eu lieu.
Lorsqu’elle le vit, Bella expira lourdement, exaspérée et marmonna un « comprendront donc jamais ces deux-là » dans sa barbe.
Charlie poussa sa fille vers le sofa et se jeta dans un fauteuil, m’indiquant de prendre place dans l’autre.
Histoire de ne pas le contrarier, je m’asseyais sagement dans mon fauteuil, ce qui le fit sourire largement, ainsi que Jake.
C’était sans compter Bella… Si les regards pouvaient tuer, son père et son meilleur ami seraient déjà morts !
Elle fusilla son père et Jake des yeux, et sous leurs regards déconfits, s’installa sur l’accoudoir de mon fauteuil, passant un bras autour de mes épaules et posant sa joue sur le sommet de mon crâne.
Le Chef Swann grommelait…

- Excuse-moi papa, mais je pensais qu’on devait discuter tous les trois. Tu peux m’expliquer ?
- Mais… Euh.. Il n’y a rien à expliquer, Bells ! Jacob est juste passé pour me ramener le poisson frit que j’avais oublié chez Sue et… Discuter de quelques bricoles.
- Mouais, à d’autres… Marmonna t’elle

Je bouillais intérieurement en m’apercevant que Charlie avait volontairement fait venir Jacob, espérant ENFIN ouvrir les yeux de sa fille.

- Bells, tu peux aller chercher des rafraîchissements, s’il te plait ? Va voir dans le frigo du garage, il est rempli de boissons.

Bella tiqua en apprenant où se trouvaient les dits rafraîchissements, apparemment pas à leur place habituelle, mais se leva pour y aller. Comme par hasard, Jacob se leva immédiatement pour l’aider, en échangeant un clin d’œil complice avec Charlie…

Jacob Black, je vais te tuer…

La tempête faisait rage à l’intérieur de mon corps, malgré mon apparente sérénité. Quant à lui, Charlie affichait un sourire plus que satisfait et m’ignorait royalement.
M’inquiétant pour ma douce, je me décidais à écouter leur conversation au garage.

- Je peux savoir ce que tu fous ici, Jake !
- Ben rien ! Ton père te l’a dit, je suis juste venu lui ramener le poisson, c’est tout !
- À d’autres ! Tu crois que je suis aveugle ? Tu crois que je n’ai pas remarqué votre petit manège?

- Arrête Bella ! Et si tu veux mon avis, oui, tu es aveugle ! Quand vas-tu enfin ouvrir les yeux et admettre que tu m’aimes ?

- Et toi ? Quand vas-tu enfoncer dans ton crâne épais que toi et moi on est seulement des amis! A.M.I.S.
- Alors pourquoi, Bella? Parce qu’il est plus beau que moi, c’est ça ?

- N’importe quoi, Jake ! Ça n’a rien à voir ! Il pourrait être bossu ou avoir un troisième bras que je l’aimerai toujours. Je l’aime, c’est tout ! Pour lui, pour ce qu’il est, pas pour son apparence physique !

- Arrête de mentir, Bella ! Quand tu le regardes, tu en baves !
- Mais ça n’a rien à voir avec sa beauté, crétin ! Il y a… Il y a… Comme une force qui m’hypnotise chaque fois que je suis près de lui ! Et… Je l’aime ! Et puis merde ! Je n’ai pas à me justifier !


- Ou alors c’est parce qu’il est riche, c’est ça !
BAM!


Ouh… À mon avis celle-là a dû faire mal…
Bella arriva furibonde dans le salon, posant violemment les canettes de soda et bière qu’elle avait emportées avec elle sur la table, Jacob sur les talons. La main de Bella se dessinait clairement sur sa joue… Le Chef Swann regarda tour à tour sa fille et Jacob.

- Qu… Quoi ? BELLA ! Excuse-toi immédiatement !
- QUOI ? Je me fais insulter et je dois m’excuser ?! Et faut quoi encore ? Que je lui donne 100 balles et un mars en prime ?
- Comment ? Jake t’as insultée ? Franchement, ça m’étonne de sa part. Tu ne crois pas que tu t’es emportée plutôt ?
- Ah oui ? Parce que dire que je suis avec Edward uniquement pour l’argent, ce n’est pas une insulte, peut-être ? Je ne suis pas vénale !
- Mouais… C’est vrai ma chérie, c’était plutôt méchant de sa part de te dire ça… Mais Bells, tu connais Jake ! Tu sais très bien que ses paroles ont dépassé sa pensée… Et tu sais que tu l’aimes !
- Parce que tu prends sa défense en plus ?! Mais j’y crois pas ! Oui, j’aime Jake, papa. Comme un frère, c’est tout ! Quand vas-tu enfin le comprendre ?
- Bon, si tu le dis…
- C’est ce que je pense, papa. Maintenant, Jacob, ça serait le moment idéal pour que tu t’en ailles, j’ai à parler avec mon père et Edward.
- Ok Bells… De toute façon, on se voit plus tard ! À ce soir !
- Quoi ? Mais qu’est-ce que c’est encore cette histoire ?
- On est invité chez Billy ma chérie, et comme tu nous as déjà fait faux-bond hier soir, je ne pouvais pas, une fois encore, repousser !
- Papa ! As-tu oublié ce que je t’ai dit hier ? J’ai horreur qu’on arrange les choses à ma place ! En plus, j’avais prévu de passer la soirée avec Edward et toute sa fami…
- NON BELLA ! Une fois, pas deux ! Tu viens, un point c’est tout !
- Papa, je suis maj…
- Tu es peut-être majeure ma chérie, mais tu vis sous mon toit ! Et tant que tu vivras ici, tu te plieras à mes règles ! Donc, ce soir, tu viens à la Push !

J’assistais, totalement impuissant, à la dispute familiale… Jacob jubilait, sachant que Bella ne pourrait pas se dérober, et Charlie… Et bien Charlie faisait clairement comprendre à sa fille qu’il fallait qu’elle fréquente Jacob, quitte à le lui ordonner… J’étais dégoûté de voir que ni l’un, ni l’autre ne prenait en considération les sentiments de Bella…
Malheureusement pour lui, Bella ne le voyait pas du tout de cette oreille. Elle ferma les yeux et serra les poings, cherchant à se calmer, puis se dirigea vers l’escalier et monta dans sa chambre.
La porte claqua violemment, et nous l’entendîmes fouiller dans ses affaires…

Égalité Cullen ! Bella m’appartient, je te l’ai déjà dit. Même son père le pense ! Et Bella fera tout pour ne pas décevoir son père, parce qu’elle l’aime. Prépare-toi à te trouver une nouvelle nana !

Mais comment avais-je pu être ami avec ce connard fini ? Et comment Charlie pouvait-il prendre le parti de Jake, surtout en voyant à quel point il pouvait être odieux envers sa fille ? Je n’avais qu’une envie, les baffer à tour de rôle jusqu’à ce qu’ils le comprennent…
La porte à l’étage claqua une nouvelle fois, et Bella se rua dans les escaliers, serrant son téléphone portable dans une main, et une pochette contenant des papiers dans l’autre.
Elle s’installa tranquillement sur mes genoux, regardant son téléphone avec espoir, sous les regards étonnés de Jacob et de son père… Je ne savais pas pourquoi, mais cela ne présageait rien de bon, ni pour l’un, ni pour l’autre…
Son cellulaire sonna, annonçant l’arrivée d’un message. Elle le lut immédiatement, sourit, se leva et saisit ma main.

- Viens Edward, on s’en v…
- Et tu comptes aller où jeune fille ? Demanda son père en lui saisissant le bras.
- Et bien… Puisque je vis sous ton toit et que je dois me plier à tes moindres désirs, t’obéir aveuglément et éventuellement à Jacob, chose que je ne ferai pas, il est grand temps que je déménage ! Je viens de recevoir la confirmation que les Newton ont un studio libre qu’ils acceptent de me louer, alors je vais passer à la banque retirer l’argent nécessaire pour la caution et les deux premiers mois de loyer.

Le chef Swann tomba lourdement dans son fauteuil. Son visage passa par toutes les couleurs, du rouge au violet foncé, en passant par le blanc et verdâtre, et ses sentiments passaient de la colère à la peur, à la peine…

- M… M… Mais tu ne peux pas faire ça, Bella !
- Je suis désolée, papa, mais tu ne me laisses pas le choix. Tu n’as pas à décider ce que je dois faire ou non. Je ne t’appartiens pas, je n’appartiens pas à Jacob non plus, ni même à Edward ! Lui l’a très bien compris par contre ! Papa, je tiens à ce que tu saches que je n’ai vraiment pas envie de quitter la maison, parce que je t’aime et que je suis heureuse de vivre avec toi après toutes ces années, mais je suis une adulte et mes choix de vie ne concernent que moi. Maintenant, il y a deux options : soit tu acceptes de ne pas régenter ma vie et je reste ici avec toi, soit tu t’obstines à ce que je t’obéisse aveuglément et à ne pas écouter ce que je désire, et je pars d’ici avant ce soir. La balle est dans ton camp, mon petit papa. Maintenant, Edward et moi allons sortir pour que tu y réfléchisses. Nous resterons dans la voiture en attendant ta décision.

Sur ces paroles, elle m’attrapa fermement par la main, m’entraînant sous les regards narquois de Jacob et malheureux de son père…

Là, t’es clairement mal barré pour que le Chef Swann t’accepte, mon gars ! Cullen 1 – Jake Black 2 ! Riait intérieurement Jacob.

Une fois dans la voiture, Bella fondit en larmes. C’était de ma faute, tout ça ; C’était à cause de moi qu’elle s’était si violemment disputé avec son père… Mais qu’est-ce que je peux être con !
Je la pris dans mes bras et la berçais tendrement, caressant ses longs cheveux soyeux.

- Chuuut… Calme-toi, mon cœur. Je suis désolé, c’est de ma faute toute cette histoire…
- NON ! Je t’interdis de penser ça, Edward Cullen ! Tu n’as rien à voir là-dedans.
- Mais si je n’avais pas été là, tout ça ne se serait pas produit !
- Si, un jour où l’autre… Tu as entendu ! Tu en as été témoin ! Jacob veut régenter ma vie, m’obliger à l’aimer et va jusqu’à m’insulter parce que je ne veux pas être sa petite amie ! Et mon père, que fait-il ? Il le soutient sous prétexte qu’il est le fils de son meilleur ami et que je ne pourrais rêver meilleur parti! J’en ai marre ! Il… Il… Il me traite comme une petite fille de cinq ans !
- Je t’en prie Bella, ne lui en veux pas ! Il fait ça par amour et il a surtout peur de te perdre. Et… Après tout ce qu’il t’est arrivé auparavant, je le comprends…
- QUOI ?! Tu comprends la réaction de mon père ?
- Ne te méprends pas ! Je comprends pourquoi il te surprotège et souhaite diriger ta vie, il a peur pour toi. Mais ça ne signifie pas que je l’admette. C’est ta vie, tes choix. Mais… Essaye de te mettre à sa place, d’accord ? Et surtout Bella, ne déménage pas, il ne s’en remettrait pas…

À mon grand étonnement, elle éclata de rire…

- Franchement, Edward ! Je ne pensais pas que tu serais tombé dans le panneau ! Ah ! Ah !
- De quoi tu parles ?
- C’était du bluff tout ça ! Les Newton ont bien un appartement à louer, mais il est hors de question que j’aille y vivre ! Avoir Mike pendu aux basques à longueur de journée ! Mon dieu, quelle horreur ! Ah ! Ah ! Je me suis envoyé un texto par internet, sachant que ça prendrait une bonne dizaine de minutes pour que je le reçoive, devant mon père ! Je n’ai pas du tout l’intention de déménager, crois-moi ! Enfin… Pas dans l’immédiat ! Mais c’était la seule solution pour que mon père réfléchisse un peu à la situation…
- Bellaaaaaa ! Mais tu ne sais pas mentir ! Tu rougis à chaque fois et tu te mordilles les lèvres et..
- Tu as remarqué ça ? C’est vrai, en temps normal, je suis incapable de mentir… Sauf lorsque je suis en colère !
- Tu me surprendras toujours mon amour… Même moi je me suis fait avoir comme un bleu ! Je suis fier de toi ma belle. Tu es vraiment une créature stupéfiante Bella.

Bella avait un sourire éblouissant accroché aux lèvres, apparemment ravie de mes compliments et du tour qu’elle avait joué à son père.
Je passai un bras autour de ses épaules, l’attirant contre mon torse, et caressais sa nuque du bout des doigts. Elle frissonna à mon contact, ses paupières se fermèrent et un petit soupir s’échappa de ses lèvres.
Je sentis ses mains dans mon dos, remontant mon Tshirt, et ses pouces se caler entre ma peau et la ceinture de mon jeans. Elle m’embrassa avec fougue, ses lèvres caressaient les miennes d’une façon exquise, si légères que j’avais l’impression d’être en sucre, et sa langue glissa contre la mienne, nous arrachant des gémissements d’aise.
Jamais je ne me lasserai des baisers de ma douce, jamais…
La porte d’entrée de sa maison claqua violemment, nous faisant sursauter, et un Jacob Black furibond toqua avec force contre ma portière.

- Charlie vous attend. Me dit-il d’un ton qui suintait la haine. Et merde !
- Ok nous…
- Bye Bella.

Et il tourna les talons pour partir dans la direction opposée.
Le visage de Bella affichait une expression chagrine, elle était malheureuse du comportement de son meilleur ami. Elle semblait se demander comment agir, et mordillait furieusement sa lèvre inférieure.
Elle sortit de la voiture en trombes.

- Jake ! Attends ! JAKE !

Jacob s’arrêta et serra les poings, lui tournant le dos. Il tremblait de tous ses membres, et j’étais affolé à l’idée qu’il n’ait pas assez de self-control pour éviter de se transformer devant ma belle.
Je sortis de la voiture et les rejoignis.

- Qu’est-ce que tu veux Bella ? Cracha t’il.
- Écoute Jake, tu sais que j’ai horreur de m’engueuler avec toi ! Tu es mon meilleur ami, bordel !
- Tu fais tes choix et moi les miens.
- Jacob… Écoute, je passerai te voir après-demain à La Push. Promis, juré, craché !
- Et comment je peux être sûr que tu vas passer et ne pas me planter, hein ?
- Edward part en randonnée pendant deux jours avec sa famille, et moi je passerai la journée avec toi, ok ! On aura qu’à plonger des falaises, ça fait un bail !

Randonnée familiale, mon cul ! T’as pas mieux pour décrire tes actes, parasite ?

- Pfff… Ok Bells. Désolé de m’être énervé comme ça contre toi, moi non plus j’aime pas quand on se prend la tête. On fait la paix ?

Jacob tendit les bras devant lui, attendant que Bella s’y jette.
Le corps de mon ange se raidit, puis au bout d’une trentaine de secondes, elle accepta l’accolade beaucoup trop chaleureuse et collante, pour ne pas dire gluante, de Jake, puis s’extirpa de son étreinte assez rapidement.
Il l’embrassa sur les deux joues et lui caressa les cheveux.

- Ok alors, à dans deux jours Bella ! Pique-nique et plongeons au programme, ça te va ?
- Pas de soucis ! À plus Jake. Passe le bonjour à tout le monde et embrasse ton père pour moi, ok ?
- No problems ! Bye Bells !
Il lui fit un vague signe de la main puis tourna les talons.

Deux jours… Deux jours à attendre avant de l’avoir… Méfie-toi Cullen, tu n’as pas tout gagné, tu ne seras pas là pendant deux jours ! Deux jours pendant lesquels tout peut arriver… Et si rien n’arrive, n’oublie pas qu’il y a une belle arrière saison ici, avec de longues journées ensoleillées, la sangsue…

J’avais mal au cœur de voir qu’un ami – enfin quelqu’un qui était un ami – avec qui j’avais partagé beaucoup de bons moments pouvait réagir comme ça.
Mais, pour l’amour d’une femme, les hommes deviennent con, quelque soit leur espèce…
J’avais eu un mal de chien pour conserver une façade calme en entendant ses pensées, mais, une fois encore, je ne pouvais pas trahir notre existence…
Le pire, dans tout ça, c’est que j’avais l’impression que Jacob considérait Bella comme un objet, comme le trophée d’un combat qui n’avait même pas lieu d’être.
Il refusait d’admettre que ma douce puisse choisir un autre homme que lui. Il l’avait choisie, elle devait le suivre…
Bella me tira de mes réflexions en glissant sa main dans la mienne.

- On y va, Edward ?

Ah oui ! Charlie…

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