Edward & Bella

Edward & Bella

samedi 3 mars 2012

Les paradis artificiels : analyses et diagnostics

J’entrais dans la villa, Bella sur les talons, et mon regard dévia immédiatement sur le sofa où Seth reposait, son corps se contorsionnant sous le flot intarissable de douleurs qu’il subissait.
Me rappelant la raison de ma présence, je me tournais vers mon père qui était en grande conversation avec Marcus et Aro.

- Carlisle, tu as besoin de moi ?
- Comment ? De quoi parles-tu, fils ? Me demanda-t-il, le visage marqué par l’incompréhension.
- Tu as besoin de moi ?
- Bien sûr que non ! Mais où es-tu donc allé pêcher une idée pareille ?
- Alice !

Je me tournais vers ma sœur, retenant difficilement le grognement qui lui était destiné.

- Oui mon cher petit frère adoré ? Dit-elle, parfaite illustration angélique.
- J’t’en foutrais des petits ! C’est quoi ça ? Je pensais que Carlisle avait besoin de moi et…
- Ouais ben c’est tout ce que j’ai trouvé pour stopper votre sexathon ! Si je n’étais pas venue, on ne vous aurait pas vu pendant une paire de jours…
- Et alors ?! S’exclama ma Bella rageuse.
- Et alors ? Ben je pensais que vous souhaiteriez être présents lorsque notre ami ici présent se réveillera ! Expliqua gaiment Alice en pointant Seth du doigt.

Ma douce Bella fulminait de colère et je l’enlaçais tendrement, essayant de contenir ma rage à l’encontre d’Alice, puis l’embrassais derrière l’oreille, suçotant sa peau si goûteuse et parfumée. Bella gémit doucement en se tortillant contre mon corps et le rire tonitruant d’Emmett nous ramena à la réalité.

- Bah alors les zozos ! Toujours pas repus ? Pas que ça me dérange d’assister à un porno live mais y’a des chambres pour ça vous savez…
- La ferme Emmett ! Rugit ma Bella. Quant à toi, Alice, je te promets que je me vengerai !
- Ouh ce que j’ai peur de la terrible Bella ! Han ! Comme si tu pouvais te venger sans que je ne le sache ! Ricana Alice en se tapant la tempe du bout de l’index.
- Tu te souviens de ma vengeance à l’encontre d’Emmett, Alice ? Tu sais, la fois où ils se sont fait prendre par tout le lycée alors qu’ils s’envoyaient en l’air dans le gymnase… Tu ne l’avais pas vu, ça, Alice… Ce n’est pas parce que je te laisse accès à mon avenir que tu dois te croire intouchable. Je peux très bien te monter un mauvais coup…
- Tu-tu ne ferais pas ça, Bella !
- Tu crois ? Railla mon ange.

Bella se concentra quelques instants puis sourit narquoisement à Alice. Ma sœur, quant à elle, blêmissait à vue d’œil et son sourire moqueur se transforma en grimace terrifiée alors qu’elle tentait de fouiller son avenir proche.

- Pourquoi je ne te vois pas, Bella ? Pourquoi ? Oh non… Je ne vois plus personne ! Plus d’avenir! Plus personne de chez personne ! Oh mon Dieu ! On va tous mourir ! S’exclama Alice en hurlant de terreur.
- Mais non Alice, on ne va pas mourir… Je t’ai simplement englobée sous mon bouclier et tu es donc coupée de toute vision. C’est aussi simple que cela. Rappelles-en toi bien la prochaine fois que tu nous interrompras pendant nos petits moments de tendresse, on s’est bien comprises, Alice.

Ma sœur hocha doucement la tête, la bouche grande ouverte et le regard affolé tandis que le rire explosif d’Emmett faisait trembler les murs.

- Petits moments de tendresse ? Ah ! Ah ! Tu appelles ça des petits moments de tendresse, toi ? Oh ! Oh ! Vous savez à peine marcher tellement vous vous êtes donnés à fond… très…très à fond… pendant vos petits moments de tendresse Hi ! Hi ! Et t’appelles ça de la tendresse ! Ah ! Ah ! Dis voir, frangin, je te savais bestial mais à ce point ! Arf ! Une bête en rut ! Ouh ! Ouh !
- Oui. Bon. Emmett, ça va. Tu n’es pas obligé de vanter leurs exploits de cette façon. Coupa Carlisle d’une voix blanche.
- Ben quoi ? Qu’est-ce que j’ai dit de mal ? Je dis simplement que ce sont des bêtes de sexe avides de sexe, c’est tout ! Pas la peine d’en faire tout un plat quand même…

Emmett ronchonna tandis que Carlisle et Esmée secouaient la tête, affligés par les commentaires de mon frère et horrifiés d’avoir en tête des images de Bella et moi qu’ils se seraient franchement abstenus d’avoir…
Alice se mit subitement à sautiller sur place et à taper des mains.

- Il va se réveiller ! Il va se réveiller !

Mon père fonça au chevet de Seth tandis qu’Alice faisait le décompte.

- … 5… 4… 3… 2… 1… GO !

Au même moment, le torse de Seth se courba violemment en avant, comme si son cœur cherchait à s’échapper de sa poitrine, puis dans une grande inspiration particulièrement sonore, il se redressa et ouvrit les yeux.
Son visage jovial et juvénile était toujours aussi souriant et Seth tourna la tête lentement, observant la foule présente à ses côtés. Lorsque son regard se posa brièvement sur les trois Lycans, le jeune Indien frémit avant de détourner les yeux sur Carlisle.

- Euh… Quoi d’neuf docteur ?
- Ah ! Ah ! C’est bon signe ! Tu n’as pas perdu ton humour, Seth ! Dis-moi, comment te sens-tu? As-tu des troubles de la concentration ? Un mal de crâne ? La tête qui tourne ?
- Non, non doc ! Tout va bien ! Mais… qu’est-ce qu’il s’est passé ? Je… je me rappelle de la nuit dernière, quand on s’est battus avec les loups garous, mais après, plus rien, le néant ! Mis à part que je me croyais en enfer parce que je brûlais de l’intérieur, c’était horrible !

Seth secoua la tête avant d’étreindre Leah qui pleurnichait silencieusement, le visage enfoui dans le torse de son frère.

- Eh Leah… pleure pas, je vais bien !

Les sanglots de Leah s’intensifièrent et Carlisle reprit ses questions, le stéthoscope vissé dans les oreilles, tout en auscultant Seth attentivement.

- Dis-moi Seth, quels sont tes derniers souvenirs ? Demanda-t-il, intéressé par les réactions du jeune Indien.

Seth se prit la tête entre les mains et massa ses tempes, prenant le temps nécessaire afin d’assembler ses pensées de façon cohérente.

- Et bien… Je me souviens des loups garous. Nous nous sommes battus sous les directives de Sam. Je… je me suis fait mordre par un Lycan et après… Après je ne me rappelle plus ! Je sais juste que j’ai souffert le martyr, j’ai brûlé, je me suis fait carbonisé comme un morceau de charbon, c’était… atroce ! Mais… Que s’est-il passé ? Demanda piteusement le jeune Indien, l’inquiétude suintant de ses paroles.

- Tu as été malade, Seth. Très malade. Nous avons tous eu peur pour toi. Leah ? Préviens donc votre mère, veux-tu ? Je suis certain qu’elle doit être pendue à côté du téléphone en attendant des nouvelles de Seth, tu ne crois pas ?

Leah renifla puis se leva avant de téléphoner à La Push. Pendant ce temps, Carlisle expliquait à Seth ce qui lui était arrivé ; comment la morsure lui avait inoculé le « gêne Lycan » agissant comme un virus, comment son gêne lupin avait activement combattu la propagation du mal, comment son corps mutait pour devenir une espèce à part, comment son cœur faiblissait à cause de la mutation, comment nous avions trouvé un antidote miraculeux…

- Emmett ?! C’est Emmett qui en a eu l’idée ? Vous plaisantez, doc ! S’exclama Seth, frappé par l’incrédulité de la situation.
- Non, je ne plaisante pas, Seth. C’est bien Emmett qui a trouvé la solution. S’il n’avait pas eu cette idée…

Carlisle ne termina pas sa phrase, mais en voyant son air las et torturé, Seth compris que sans l’idée de mon frère, il n’aurait jamais tenu le coup.
Le Quileute se tourna vers mon frère, les yeux écarquillés et la mâchoire pendante. Sa bouche s’ouvrit et se referma à plusieurs reprises avant qu’il ne soit en mesure de parler sans bafouiller.

- Ben mon pote… ça fait longtemps que ton neurone travaille, t’as pas peur qu’il fasse une surchauffe ? Franchement, si on m’avait dit que t’avais un cerveau supplémentaire autre que celui dans ton futal, j’aurai bien ri ! T’as pas peur que ton neurone déraille avec tout ce déploiement d’intelligence ?
- Ah. Ah. Tu es très drôle Seth. Hilarant. T’as fait l’école du rire ? Ronchonna Emmett, vexé par l’attitude de Seth envers son génie scientifique.
- Non ! Je suce un clown tous les matins !
- Eeeeeeh ! Voleur de réplique ! S’exclama ma Bella en frappant doucement l’épaule de Seth. Ben quoi ? C’est vrai que je suce un clown tous les jours, n’est-ce pas mon amour ?

Je grognais alors que ma Bella enroulait ses bras autour de ma taille, ses longs cils papillonnant délicatement, dévoilant ses splendides prunelles ambrées se rivant aux miennes. Un seul regard et j’oublie tout…
Je m’emparais tendrement de ses lèvres et gémis lorsqu’elles s’entrouvrirent sous la pression des miennes pour finalement geindre lorsque ma Bella me fut brutalement arrachée des bras par… son père.

- Bonjour Charlie ! Comment allez-vous ? M’exclamais-je de manière faussement réjouie, en essayant discrètement de me réajuster.
- Hmpf… Bien… Grumpf… Et toi ? Hmpf… arf ! Ma fille… grumpf… pas touche… Hungh.

Charlie ou « l’onomatopée appliquée pour les nuls ».
J’adore mon beau-père !

- Alors Chef Swan, vous avez bien détendu ma maman ? Railla gaiement Leah. Ben alors Chef, qu’est-ce qu’il se passe ? Vous m’avez l’air un peu tendu…

J’étouffais un rire en voyant les oreilles de Charlie virer à un rouge soutenu et sa moustache tressauter. Bella fut moins discrète puisqu’elle rit ouvertement de la gêne de son père.

- Bah alors mon petit papa ! Leah a raison, tu m’as l’air bien tendu ! Demande donc à Sue de t’aider à te détendre, Edward adoooore quand je l’aide à se détendre.
- La la la la la !

Le Chef Swan se plaqua brutalement les mains sur les oreilles et me jeta une œillade assassine. Bah quoi ? Il s’imagine encore que sa petite princesse est pure et innocente ? Mais dans quelle dimension étrange vit-il ?

- Isabella !
- Oui papa ?
- Je me passerai facilement de tes soi-disant conseils. Principalement des détails sur ta vie sex… sex… sex…
- On dit « sexuelle » papa !
- Oui bon ça va !

Je laissais Bella et son père se chamailler et m’intéressais à autre chose.
Sue Clearwater étreignait son fils avec tant de force que je finissais par me demander si elle ne cherchait pas plutôt à l’étouffer. Seth, lui, grimaçait face au débordement affectif de sa mère en public.
J’étais étonné de voir Jacob, Quil, Embry et Jared discuter tranquillement avec Nicholaï. Les Quileute avaient toujours une certaine réserve envers les Lycans, mais ils souhaitaient en savoir plus sur l’étrange nature des trois russes et leur curiosité était sans limite.
Brusquement, certaines pensées de Carlisle m’interpellèrent.

- Vraiment ? Tu crois que ça pourrait marcher ? Lui demandais-je avidement.
- Et bien… Pourquoi pas ! En me basant sur les récits de la Meute ainsi que les vôtres, je pense que cela pourrait éventuellement marcher. Bien sûr, avant d’essayer, il faudrait à nouveau faire certaines analyses. Répondit mon père en se frottant pensivement le menton.

Carlisle finit par appeler Nicholaï.

- Dites-moi, accepteriez-vous de vous soumettre à des analyses complémentaires ? Demanda-t-il au Lycan de façon très professionnelle.
- Quoi vouloirrr Karrrlaï ? L’enfant êtrrre sauvé, non ?
- Et bien… Disons que… Je n’en suis pas sûr à 100% mais… je pense pouvoir parvenir à… atténuer votre mal à la prochaine pleine lune.

Voyant le Russe interloqué, mon père poursuivit.

- Voyez-vous, d’après les différents éléments qui m’ont été apportés, il semblerait possible de vous soigner, en quelque sorte. Je ne peux malheureusement rien faire en ce qui concerne votre mutation, vous serez un Enfant de la Lune ad vitam aeternam. Cependant, je peux… enfin je pense pouvoir… vous rendre votre conscience. Ainsi, vous ne subiriez plus votre nature, vous pourriez réfléchir et donc agir en connaissance de cause.

Nicholaï, les sourcils froncés, écoutait très attentivement Carlisle.

- Pour vous expliquer simplement, je vais prendre le cas d’un humain lambda. Il arrive parfois qu’un humain sain d’esprit traverse un épisode psychotique que l’on appelle «bouffée délirante». Dans une telle situation, l’humain n’a aucune conscience de ce qu’il fait, le délire arrive brutalement. L’humain pourrait se jeter du toit d’un immeuble pour voler, assassiner son voisin qu’il prend pour un démon… bref, il délire sans en avoir conscience. La bouffée délirante peut également arriver à un humain atteint d’une psychose. Un schizophrène, par exemple, n’est pas conscient lorsqu’il traverse des épisodes délirants. Bref. Afin d’atténuer ou endiguer ces symptômes, l’humain atteint de ce type de maladie suit un traitement médical adapté. Neuroleptiques, thymo-régulateurs, antidépresseurs…
- Pourrrquoi vous parler de humains, Karrrlaï ? Lui demanda Nicholaï, particulièrement confus par les propos de mon père.
- Et bien… Voyez-vous, votre métamorphose et vos agissements sous votre forme lycante me font penser à un épisode psychotique et je pense, enfin j’espère, qu’en suivant un traitement adapté à votre nature, vous pourriez corriger les impondérables de votre mutation.
- Ça veut dirrre nous plus êtrrre monstrrres ? Nous êtrrre loup garrrou calme ? Pouvoirrr réfléchir ? Penser ? Pas tuer ? S’extasia Nicholaï, le regard rêveur, un sourire barrant son visage buriné.

Lorsqu’il vit le sourire franc et apaisant de mon père, il s’empressa de rapporter les explications de Carlisle à ses compagnons.
Les trois Russes étaient en grande conversation et celle-ci avait l’air passablement houleuse. Ils faisaient tous trois de grands gestes et criaient au lieu de parler. Sergueï agrippait ses cheveux avec une telle force que je me demandais s’il ne cherchait pas à s’auto-scalper, Youri, quant à lui, avait l’air hésitant. Je ne comprenais rien à leur conversation et cela me frustrait. Bénie soit ma charmante cousine Irina qui traduisait mentalement les propos des trois Russes à mon attention…

- Ложь ! Это невозможно, ничто не может избавиться от наших наказание ! Мы прокляты ! (Mensonges ! Rien ne peut nous débarrasser de notre châtiment ! Nous sommes maudits !)
- Но это правда ! Это может помочь нам. (Mais c’est la vérité ! Il peut nous aider)
- Все это принесет нам только разочарование и разочарование ... (Tout cela ne nous apportera que déception et désillusions…)
- Мы все еще можем попробовать ! он может работать ! (On peut quand même essayer ! Ça peut marcher !)
- он также может полностью пьяный ! (Ça peut aussi complètement foirer !)
- Мы никогда не узнаем, если не так ! Предполагаю, что работает ... ты что приносят себя с учетом возможностей это принесет нам ? Более убийств, больше крови, больше невинных смертей на его совести ... (On ne le saura jamais si on ne le fait pas ! Imagine que cela fonctionne... te rends-tu compte des possibilités que cela nous apportera ? Plus de meurtres, plus de sang, plus de morts innocentes sur la conscience...)

Sergueï s’arrachait les cheveux en gémissant, j’avais l’impression de voir une bête à l’agonie. Youri, lui, ne savait pas s’il devait rire ou pleurer, quant à Nicholaï, un espoir infini illuminait son visage depuis sa conversation avec mon père. Finalement, Sergueï releva son visage, dévoilant un regard envahi de terreur, hocha lentement la tête en marmonnant « da », puis s’avança vers mon père accompagné de Youri et Nicholaï.
Carlisle, comprenant la réaction des Lycans, leur fit signe de le suivre jusqu’à son bureau où il ferait les premières analyses.

Emmène ton frère et Rosalie avec toi, veux-tu ?
Je risque fort d’avoir besoin de vous.


Je me fis donc un malin plaisir à interrompre Emmett et Rosalie, qui étaient en pleine joute buccale et tactile dans le garage. Mon frère marmonnait tout un tas d’insultes à mon intention dans sa barbe et Rose… Ben Rosalie était tellement gênée que je la voie les seins à l’air, qu’elle avait la tête basse et enfouie entre ses épaules.

- Pfff… T’es chiant Ed ! Ça t’amuse de jouer les rabat-joie et de nous casser notre coup, je parie !
- Emmett, t’as rien à dire. Est-ce que tu sais combien de fois tu nous as interrompus, Bella et moi alors…
- Eeeeh ! J’vous ai jamais interrompu dans le feu de l’action !
- Tu rigoles ? Si tu savais le nombre de fois où j’ai eu les couilles bleues parce que tu t’incrustais, tu ne la ramènerais pas comme ça ! Maintenant désolé, mais Carlisle a besoin de nous !

J’étais bien content de jouer les casseurs de plaisir. Pour une fois que je ne suis pas la victime, je ne vais pas m’en plaindre !
Alors que nous commencions à monter les escaliers, Bella m’agrippa férocement par le poignet.

- Bah… tu vas où ?
- Jouer les savants-fous, mon amour… Carlisle a besoin de nous.

J’étouffais un grognement lorsque je vis son regard noircir instantanément. Bella se mordit la lèvre inférieure en retenant un gémissement d’envie et ses yeux luisant de désir roulèrent dans leurs orbites avant que son regard se fixe sur mon entrejambe.

- Huuuummm… Tu en as pour longtemps mon cœur ?
- Je… je n’en sais rien, pourquoi ?

Elle mordilla doucement mon oreille en gémissant puis sa voix raisonna faiblement, juste pour que je sois le seul à l’entendre.

- Pour savoir pendant combien de temps je vais devoir me caresser en pensant à toi, si sexy penché au-dessus de tes analyses, en attendant patiemment que tu me reviennes et que tu m’analyses à mon tour… Haaan ! Magnes-toi, Edwarrrd !

Je m’emparais voracement de ses lèvres en gémissant et fouillais sa bouche ardemment, mes mains s’accrochant férocement à son divin petit cul, jusqu’à ce que nous soyons brusquement séparés par Emmett.

- Frangin. Tu m’as cassé mon coup, pas la peine d’espérer que je sois sympa avec toi. Maintenant, au boulot ! Et que ça saute ! Bella… C’est à prendre au figuré, bien sûr. Ajouta-t-il en ricanant après avoir entendu ma douce gémir bruyamment.

Une petite moue boudeuse déforma la bouche de ma Bella et son regard s’ancra au mien lorsqu’elle me dévoila ses pensées.

Dépêches-toi Edwarrrd ! Va vite travailler et jouer le sexy savant fou avant que je ne me consume sur place. Je serais au cottage si jamais tu me cherches…

Je grognais de mécontentement et l’embrassais chastement avant de suivre Emmett.
Une fois dans le bureau, je m’aperçus que Rosalie avait déjà fait les prélèvements nécessaires tandis que Carlisle, lui, tentait de trouver la posologie idéale pour le traitement des Lycans. Je le vis secouer la tête en soufflant de frustration et enfin Carlisle se dirigea jusqu’à un petit coffre-fort dans lequel il gardait les médicaments de type opiacés. Il en ressortit un petit flacon qu’il fit rouler entre ses doigts ; ses pensées étaient si vives, rapides, que je ne comprenais pas ce qu’il avait l’intention de faire avant qu’il ne soit trop tard. Lorsque je m’aperçus de la nature du contenu, mon père l’avait déjà injecté aux trois Russes.

- Bon sang Carlisle ! Mais tu es malade ? De la kétamine ? ! Autant leur filer du LSD ! Vive les hallucinations ! En plus, avec leur nature, ils risquent de nous faire un bad-trip s’ils se focalisent sur leurs anciennes mutations !
- Edward, je sais ce que je fais.
- Mais tu leur as filé de quoi mettre K-O tout un cheptel de chevaux !
- Au cas où tu ne l’aurais pas encore compris, leur métabolisme est différent de celui d’un humain. Ils ne sont jamais malades. Je veux juste confirmer une théorie…
- En les dopant ! Et on fait quoi s’ils se mettent à tout détruire ou à halluciner ?
- Pour l’instant, restons calme et observons.

Je soufflais de dépit et regardais Carlisle, qui s’était saisi d’un bloc-notes et d’un crayon, s’asseoir aux côtés des Lycans et leur poser des questions. Enfin… surtout à Nicholaï puisque les deux autres, bien que comprenant quelque peu notre langue étaient incapables de la parler.

De la kétamine… Il a vraiment pété un plomb le vieux !

- Ouais Emmett ! J’te l’fais pas dire…

La kétamine… Puissant anesthésique à usage vétérinaire et très rarement à prescription médicale, est principalement utilisé lors des opérations chirurgicales pour grands animaux, dans le genre cheval. Elle est également détournée à des fins… récréatives, dirais-je, par certains toxicomanes, puisque la kétamine possède des propriétés hallucinatoires.
Et voilà que Carlisle injecte à trois Enfants de la Lune confiants une dose suffisamment puissante pour assommer un troupeau d’éléphants pendant des heures ou les faire halluciner pendant des jours !
En comprenant ce que notre père avait fait, Rosalie s’était laissée tomber lourdement sur une chaise et ce malheureux assemblage de bois ne résista pas, ma sœur se retrouva donc les quatre fers en l’air, le cul par terre, bouche-bée.
Marcus arriva, espérant pouvoir nous aider, et se figea en nous voyant, Rosalie à même le sol, Emmett incrédule et moi choqué.

- Et bien, et bien mes amis… Que vous arrive donc-t-il ?
- Oh ! Ce n’est rien, Marcus. Ils sont juste choqués parce que j’ai donné de la kétamine aux Enfants de la Lune. Répondit mon père d’une voix blasée.

Je m’étranglais presque en voyant que Marcus abondait dans son sens.

- Hum… Oui mon cher ami. C’est une excellente initiative ! Comment connaître la façon dont leur organisme fonctionne autrement !
- Mais… mais… I-il les a dro-drogués ! Balbutia difficilement Rosalie.
- Vu ainsi, oui. Cependant, comme ils ont un métabolisme bien différent des humains, il leur faudra des doses à tuer un cheval ! Avec ce que votre père leur a injecté, nous verrons ainsi leurs réactions face à un puissant psychotrope et pourrons donc leur trouver la posologie idéale quant à la sédation nécessaire, comprenez-vous ?

Mouais… Vu comme ça, ils n’avaient pas tort. Mais il faut bien admettre que leurs actions sont des plus discutables

- Emmett ? Pourrais-tu aller me chercher trois lits de camp, s’il te plait ? Ils sont dans le garage. Demanda Carlisle tout en ne quittant pas les Enfants de la Lune des yeux.

Mon frère haussa les épaules puis fila rapidement avant de revenir avec les objets demandés quelques minutes plus tard.

- Ben t’en as mis du temps, mon nounours ! S’exclama Rosalie, surprise par la lenteur de son compagnon à apporter les lits d’appoint.
- Euh… Ben… C’est que… Merde ! J’ai pas pu m’empêcher de me branler sauvagement ! Si ce petit con d’Eddy ne nous avait pas interrompus ma Rosie d’amour et moi, je serais en train de lui faire un ça-va ça-vient de la mort sur le capot de la Vanquish ! Mais non, y’a fallu que je me contente de baiser ma main ! Oh... misère ! Comment j’avoue ça maintenant ! Euh… j’ai eu du mal à les trouver et…
- Eh Em ! Je ne suis pas un petit con. Ça va le poignet ? Pas trop foulé ? Au passage, ma Vanquish, pas touche.

Je ricanais en voyant mon frère mortifié. La bouche de Rosalie s’ouvrit en un O parfait lorsqu’elle comprit enfin le sens de mes paroles et son regard se noircit instantanément de désir lorsqu’elle posa les yeux sur mon frère.
Carlisle secoua la tête, contrit par le concentré de bêtise d’Emmett et Marcus nous observait avec étonnement, ne comprenant rien à la situation.
Rigolant doucement, je dépliais les lits de camp et demandais aux Lycans de s’y allonger et d’ôter leurs tee-shirts.
Ils échangèrent un regard et haussèrent les épaules avant de se plier à ma demande, et une fois étendus sur les matelas de fortune, je posais des électrodes sur leurs torses nus avant de les relier aux Électrocardiogrammes que Carlisle avait apportés. Enfin, je leur posais également chacun un brassard pour les brancher sur un tensiomètre électronique et programmais la machine pour qu’elle relève leur tension toutes les quinze minutes.

- A quoi serrrvir toutes ces machines ? Me demanda Nicholaï en jetant un regard noir aux différents fils qui encombraient son corps.
- Les petites rondelles ici et là vont envoyer votre rythme cardiaque et respiratoire à la machine, ici. Et ça, là, va mesurer votre tension tous les quarts d’heure. C’est juste pour être certain que vous allez bien, pour votre sécurité pendant les examens, d’accord ?
- Da. Pas prrroblème…
BZZZZZZZZZZZZZZZ
- AAAAAAAAAAAAH !

Les Enfants de la Lune sursautèrent de terreur lorsque leurs tensiomètres se mirent en route dans un boucan infernal.

- Du calme ! Ce n’est rien ! Les machines prennent seulement des mesures.
- Toi avoirrr pu préviendrrre, Edard que machine avoirrr bruit de l’enfer et pas agréable surrr brrras ! Cracha Nicholaï en assassinant le tensiomètre du regard.

Une fois les Lycans calmés, et prévenus que l’engin de la mort recommencerait son bruit infernal très régulièrement, je me tournais vers Carlisle qui était en grande conversation avec Marcus.

- Je ne comprends pas, ils devraient être en pleine phase d’euphorie et leur tension devrait être bien plus basse, mais rien !
- Es-tu sûr que ton dosage était suffisant Carlisle ? N’as-tu pas eu peur qu’il y ait un risque d’overdose et donc, de ce fait, diminuer la quantité injectée ?
- Tu plaisantes ! Je leur ai injecté de quoi assommer une douzaine d’éléphants chacun ! Ce n’est pas normal.

Effectivement, en y réfléchissant bien, les Enfants de la Lune n’avaient pas du tout l’air affectés par la kétamine. Le produit aurait déjà dû agir depuis longtemps maintenant…
Marcus se frotta vivement les tempes et se tourna vers ma sœur.

- Charmante Rosalie-jolie, aurais-tu l’extrême amabilité de bien vouloir me faire un nouveau prélèvement sanguin de nos amis ici présents et de faire une analyse de toxiques, je te prie ? Lui demanda Marcus d’une voix affable.

Rosalie ne se fit pas prier deux fois et se mit immédiatement au travail. Il faut dire que Marcus avait joué finement puisque ma sœur est on ne peut plus réceptive à la flatterie.

- Emmett, es-tu suffisamment doué en chimie pour être capable de nous synthétiser des stupéfiants de type LSD, ecstasy, héroïne… ? Demanda avidement Marcus.
- Euh… Ben… Avec les bons composants et la formule, c’est plus que faisable mais ça prendrait pas mal de temps, pourquoi ? Vous cherchez vraiment à les défoncer les pauvres petits !
- Mais non ! S’énerva Carlisle en secouant la tête vivement. Comment veux-tu qu’on puisse leur trouver un traitement adéquat si nous ne savons pas comment ils réagissent face aux psychotropes puissants ? C’est juste d’un point de vue médical que je souhaite mener ces expériences. Par ailleurs, sache mon cher Emmett que les hallucinogènes comme le LSD et l’ecstasy ont été conçu à des fins médicales, à but thérapeutique et psychiatrique. Grrr… On ne va quand même pas devoir chercher un dealer pour avoir ces produits, non ?

Marcus se frotta pensivement le menton avant de se tourner vers moi.

- Jeune Edward, le père de ta charmante compagne est bien policier, non ? Pourrais-tu lui demander de nous rejoindre, je te prie ?

Voyant l’impatience qui irradiait des visages de mon père et Marcus, je descendis à la recherche du Chef Swan et le trouvais dans la salle à manger, en pleine partie de cartes avec Billy, Aro, Eléazar et Jasper.

- Vous n’êtes qu’une bande de tricheurs ! Éructa Charlie, sa moustache frémissant de colère.
- Ce n’est pas de notre faute si vous ne savez pas jouer au poker, cher Monsieur ! Rigola Aro, ses yeux carmins railleurs plongés dans ceux de Charlie.
- Mais je sais jouer au poker sans tricher, moi, Monsieur ! Entre vous deux qui vous passez les cartes plus rapides que l’éclair, dit-il en pointant Aro et Eléazar du doigt, celui-ci qui cache des as sous ses fesses posées dans son fauteuil roulant et celui-là qui manipule mes émotions, je suis bien le seul à respecter le jeu ! Vous n’êtes qu’une bande de rats !
- Voyons Chef, calmez-vous ! Dit calmement Jasper en le dardant d’un regard enjôleur.
- Euh... Oui… Hum… Bon... Oh j’en ai marre ! Arrête de trifouiller mon cerveau pour m’envoyer des vagues de calme ! Tout à l’heure, c’était la frénésie sex… sex… sex… bref. Après j’ai eu une peur bleue suivie d’une incroyable hilarité, j’en ai marre ! Vous devriez avoir honte de profiter d’un faible humain sans défense ! S’époumonait Charlie en faisant de grands moulinets avec les bras.

Il grommela dans sa barbe, lançant des regards mauvais à ses compagnons de jeu et j’en profitais pour lui parler.

- Chef Swan ? Je…
- QUOI !
- Euh… et bien… c’est à dire… Marcus et Carlisle ont besoin de vous parler et…
- Hmpf ! Ils sont dans le bureau de Carlisle ? Je viens ! Ça va me faire du bien de faire une petite pause. Franchement, je suis déçu, je pensais que vous autres, vampires, aviez une certaine morale ! Profiter des faiblesses d’un être humain, c’est mal !
- Non cher Monsieur. Ce qui est mal c’est de jouer avec sa nourriture… Susurra Aro en dardant le Chef Swan d’un regard affamé tout en se léchant les lèvres avec gourmandise.
- Pas la peine de me regarder comme ça Monsieur-je-suis-le-Roi-des-Vampires-et-je-me-la-pète! Vous n’êtes pas un chien et je ne suis pas un gros bel os ! Railla Charlie.
- Évidement ! Par contre vous êtes un humain bien juteux qui sent divinement bon ! Contra Aro.
- Pfff… A mon âge, on ne peut pas dire que je sois des plus comestibles ! Comme une vache, dirais-je, plus la bête est vieille, plus la bidoche sera de la carne ! Rigola Charlie. Allez gamin, on y va, je te suis ! Sinon je n’en ai pas fini avec ce tas de sales tricheurs.

Je secouais la tête, épaté de voir à quel point le Chef Swan s’était adapté à la situation. Jouer au poker avec des vampires… et demain, il fera quoi ? Il dansera avec les loups garous ?
Nous arrivâmes dans le bureau au moment où les trois Lycans sursautaient une fois de plus à cause de leurs tensiomètres. À peine entrés, Charlie me fut arraché des bras par mon impatient de père.

- Charlie ! J’ai une question des plus importantes à vous poser et si possible, j’aurai grand besoin de votre aide.
- Hein, hein. C’est à dire ?
- Je vous prierai de garder les pensées claires et de voir tout cela d’un point de vue strictement expérimental et médical. Vous savez que nous essayons de trouver une solution afin que ces trois malheureuses créatures ne souffrent plus éternellement de leur condition...
- Ouais, ouais. Jasper, Jacob et Billy m’en ont touché un mot. Vous voulez trouver une espèce de médicament miracle pour qu’ils ne soient plus des monstres assoiffés de sang à la pleine lune, c’est ça ? Demanda Charlie, les sourcils froncés.
- Exactement ! Cependant, afin de voir comment leur métabolisme fonctionne vis à vis des médicaments, nous devons expérimenter leurs réactions face à divers psychotropes. Jusqu’à présent, ils ne réagissent aucunement à la kétamine et…
- Du spécial K ? Vous leur avez filé du spécial K et ils ne réagissent pas ? S’exclama le Chef Swan, ahuri.

Voyant que Rosalie, Emmett et moi le regardions avec ébahissement, Charlie se redressa fièrement en croisant les bras sur son torse.

- Ben quoi, je suis flic ! C’est bien normal que je connaisse tous les différents noms des stupéfiants ! Bref, je ne suis pas là pour ça. Pourquoi vouliez-vous me voir, Carlisle ?
- Et bien… Comment dire… Nous aurions besoin de tester la réaction des Lycans envers différents stupéfiants, cela nous avancerait grandement pour nos recherches. Nous pourrions éventuellement les créer nous-mêmes mais nous perdrions énormément de temps et…
- Mouais. Vous voulez savoir si je ne connais pas le nom d’un dealer ou deux, c’est ça ? Interrogea Charlie en ricanant doucement.
- Du tout ! Loin de là ! En fait… Je sais que parfois les services de police gardent une partie des saisies et…
- Mais c’est du vol ! Les prises lors des saisies ou arrestations appartiennent à l’Etat et…
- Vous devriez peut-être en informer Mark Evans qui a offert au Pasteur Weber, en remerciement pour le baptême express de sa fille, une caisse de Champagne non déclaré provenant de la perquisition du « Sexy Bitchy Bar » qui a eu lieu il y a 6 mois de cela…

Le Chef Swan se renfrogna subitement et marmonna dans sa barbe en se grattant la tête avant de se redresser et de plonger un regard décidé dans celui de mon père.

- Hmpf. Bon. Vous voulez quoi, Carlisle ?
- Et bien… Nous aurions besoin de LSD, ecstasy, cocaïne, héroïne, éventuellement du PCP.
- Ouhla ! Je ne sais pas s’il y a de tout ça ! S’effara Charlie. Ça fait un bail que je n’ai plus mis les pieds au commissariat. Et comment voulez-vous les récupérer ? Je ne peux pas m’y rendre puisque je suis officiellement « disparu » voire « mort ».
- Ah oui. Nous n’y avions pas pensé, c’est problématique effectivement… Rumina Carlisle.

Son esprit fonctionnait à toute vitesse afin de trouver une idée mais Marcus le battit à plates coutures !

- Voyons mon ami ! Avec tous les talents dont nous disposons ici, rien de plus simple ! Le jeune Edward peut s’y rendre, sa faculté de télépathe sera très utile. De plus, s’il est accompagné du jeune Jasper et que celui-ci envoie des ondes léthargiques aux policiers présents dans le commissariat, ça roulera comme sur des tapettes !
- Marcher comme sur des roulettes, Marcus. On dit marcher comme sur des roulettes ! Ricana Emmett.
- Tapettes, roulettes… ma foi, l’un dans l’autre, c’est du pareil au même !
- Problème résolu ! Interrompit mon père en voyant Marcus s’énerver quelque peu.
- Résolu, c’est vite dit, Carlisle. Où veux-tu que j’aille récupérer la came ? Je ne sais pas où elle est ! M’exclamais-je.

Charlie grommela un chapelet d’insultes, jura comme un charretier, hurla qu’il était le roi des traîtres avant de se tourner vers moi.

- A côté de feu mon bureau, il y a la salle de pause. Sur le mur de droite, il y a un grand bar et au-dessus, une cible de fléchettes. C’est ce bar là, pas celui sous l’écran plat. Bref. Tu ouvres la porte du bar, tu trouveras un mini-frigo. Tu ouvres le petit frigo et tu regardes dans le freezer, c’est là qu’on met les saisies de stups. Ben quoi ! S’exclama-t-il en voyant nos visages ahuris. Forks est une toute petite ville, on n’a pas besoin d’avoir un immense placard pour garder les saisies, un bar et un frigo suffisent ! Bon allez, j’vais voir s’ils continuent de tricher. Amusez… euh… travaillez bien.

Charlie repartit en bougonnant, les pensées affolées à l’idée d’être devenu un dealer pour créatures surnaturelles en manque de sensations fortes.

- Edward ! Mais qu’est-ce que tu fais encore ici ? S’impatienta mon père.
- Euh… oui ?
- File au commissariat voyons !

Je soufflais et fonçais dans le couloir, entendant un « et n’oublie pas d’emmener ton frère avec toi ! » une fois les escaliers dévalés.
Jasper, qui avait entendu les incessants marmonnements du Chef Swan à propos de sa traitrise envers les services de Police et de son nouveau rôle de dealer pour vampires, se leva lorsqu’il me vit en bas. Il m’accompagna silencieusement jusqu’au centre-ville, courant à mes côtés, les pensées focalisées sur sa « gazelle ». Heureusement pour nous, le commissariat était pratiquement vide lorsque nous arrivâmes et les humains présents, une femme à l’accueil l’oreille vissée au téléphone à l’affût du dernier potin, un vieux flic bedonnant les pieds posés sur son bureau bouquinant un vieux polar et un jeune astiquant son revolver avec une passion débordante, n’eurent aucune réaction envers le courant d’air que nous avions provoqué, Jazz et moi.
La femme raccrocha le téléphone d’un geste brusque et se leva ; ses pensées m’indiquèrent qu’elle souhaitait se rendre dans la salle de repos pour se servir un café. Je jetais un regard affolé à Jasper. Il hocha brièvement la tête en envoya une puissante vague de béatitude, de quoi faire planer les humains pour qu’ils ne se rendent compte de rien et oublient leurs envies.
Je fonçais dans la salle de pause. L’endroit était plutôt cosy, un vieux canapé défoncé était installé dans un coin, ainsi que trois fauteuils ayant eu une longue vie de servitude, entourant une table basse où était posé un jeu de cartes usagé. Deux immenses bars regorgeant de bouteilles d’alcool en tout genre, l’un sous un immense écran plat, l’autre sous un jeu de fléchettes, étaient recouverts d’une quantité astronomique de tasses, gobelets et emballages de bouffe vide. Ben dis donc, ils ne se refusent rien les flics !
Je me ruais vers le bar que le Chef Swan m’avait indiqué, ouvris ce qu’il appelait un mini-frigo mais qui n’avait rien de petit en soi et découvris dans ledit frigo, une incroyable quantité d’herbe.
Ouais… les flics ne se refusent vraiment rien !
J’ouvris le freezer qui regorgeait d’amphétamines, acides, ecstasys, cocaïne, crack et héroïne parfaitement emballés individuellement et emportais un peu (beaucoup) de tout ce qu’il y avait. Pour le PCP, faudra repasser, il n’y en avait pas. Je pris par contre un petit sachet de champignons hallucinogènes, des fois que Carlisle ou Marcus trouvent ça utile. Je m’assurais de tout laisser comme c’était au départ, moins évidemment les drogues que j’avais embarquées, puis rejoignis mon frère à l’extérieur.
Une fois à couvert dans les bois, Jasper libéra les humains de son don et nous repartîmes vers la villa.

- Au fait Magic Fingers, ça va servir à quoi tout ça ? Me demanda-t-il en riant.
- Magic Fingers ? C’est quoi ton délire, Jazz ?
- Bah ! Tu ne sais pas ? Me demanda-t-il, ahuri.
- Je ne sais pas quoi ?
- Ben… C’est comme ça que Bella t’appelle lorsqu’elle est avec les filles, je pensais que tu le savais et…
- Mais comment as-tu appris ça ?
- Et bien… tu sais qu’Alice ne peut rien me cacher, j’adore la faire parler sous la luxure euh… torture et… Enfin bref, je pensais que tu connaissais ton nom de code lorsque les filles parlent entre elles !
- Ben non, je ne savais pas… Emmett en a un ? Et toi ?

Jasper riait de bon cœur et je ne savais pas si je devais être vexé qu’il connaisse mon soi-disant surnom secret. Magic Fingers... Mais où est-elle allée pêcher une idée pareille ?
Ben vu le nombre de fois où tu l’as fait jouir avec tes doigts, y’a p’t’être une relation de cause à effet, non ?
Ouais, pas bête.

- Alors ! C’est quoi celui d’Emmett ?
- Le crétin au phallus d’or…
- Et le tien, Jazz ? Demandais-je en étouffant un rire.
- …

Il avait parlé si bas et si vite que je n’avais rien compris. En le regardant de plus près, Jazz était mortifié.

- Allez Jazz ! Tu sais que je suis Magic Fingers et qu’Em est le Crétin au phallus d’or. C’est logique que je connaisse le tien, non ?
- Huuuung… Ok mais je te jure que si ça sort d’ici, je te tue !
- Ok Jazz, je ne dirais rien, même sous la torture ! Alors !
- Langue agile...
- Pfff… Où Alice est-elle allée cherch… euh… non, laisse tomber, ça fait trop d’informations d’un coup, là ! M’exclamais-je horrifié, des images de Jasper, la tête coincée entre les cuisses de ma sœur, faisant du bouche à bouche afin de réanimer sa chatte, envahissant mes pensées.
- Désolé. Oh ! T’en veux un bon ? Mon préféré, c’est le nom de code de Jacob !
- Ah ouais ? C’est quoi ?
- Somnambaise !
- Somnambaise ? Euh… c’est une nouvelle MST ?
- Non, non, c’est un condensé entre « baiseur » et « somnambule » !
- Euh… je suis pas sûr de comprendre sur le coup…
- Ben en fait, c’est arrivé à quelques reprises que Jake se tape Tanya tout en dormant…
- QUOI ?!
- Ouais, ouais, t’as bien entendu… Il baise Tanya tout en dormant. Et il ronfle comme une tronçonneuse pendant qu’il la ramone en plus !
- Oh. La. Vache. Je ne savais pas que c’était possible un truc comme ça !

Quoi ? Tu ne te souviens pas du nombre de fois où ta Bella humaine faisait l’amour à ton genou ou ta cuisse ? Ou ta main ? Et que tu finissais par lui écarter les cuisses en grand et la fourrer sauvagement tellement t’étais excité par ses rêves chauds bouillants ? Tu vois, c’est possible de baiser en dormant ! Oh ! Et la fois où à force de se frotter contre ta bite elle a fini par s’y empaler toute seule avant de se réveiller au moment de l’orgasme, t’as oublié peut-être ?

- Euh… Ed, c’est normal que je te sente septique par rapport à tes propres mots ?
- Et bien… euh… en fait… euh… je pense qu’il est possible de… baiser… en dormant… et…
- QUOI ?!
- Ouais, ouais… si tu savais le nombre de fois où ma Bella m’a limite violé en dormant… donc ouais, c’est possible ! J’adore quand même… Somnambaise… quelle connerie ! Enfin maintenant, je sais de quoi parlent les filles lorsqu’elles sont ensembles. Elles ont le même centre d’intérêt que nous, en fait, le sexe !
- Tu oublies le shopping, Ed.
- Ah non, ma Bella elle s’en fout comme de son premier string du shopping !
- Eeeeh ! Et toutes les fois où elle va dans les boutiques de lingerie fine pendant des heures et des heures, c’est pas du shopping peut-être ?
- Ah ça non, Jazz. Ça c’est du domaine d’utilité publique…euh… privée !
- Non, c’est du shopping.
- Non Jazz, c’est pour mon plaisir !
- Ton plaisir ? Je ne vois pas en quoi tu prends ton pied à ce qu’elle passe des heures chez «Victoria’s Secret » !
- Tu es bien naïf mon pauvre Jasper… Je te jure que c’est pour le plaisir… Et le mien ! La voir parader dans tous ses nouveaux ensembles est une pure jouissance visuelle sans parler de la gaule monstre que je me tape pendant le défilé ! Et je ne te parle pas du désir bestial que je ressens quand je lui arrache du corps pour dévoiler ses splendides gros nib…
- Ok ! Ok ! T’as gagné ! C’est bien pour ton plaisir ! Je te savais obsédé, mais à ce point, je ne l’imaginais même pas ! Bon sinon, pour changer de sujet, pourquoi t’es allé cambrioler le commissariat ?
- Pour y récupérer des stups…
- QUOI ?!
- Ouais, ouais… Marcus et Carlisle s’amusent à défoncer les Lycans pour voir leur tolérance. Et à part de la morphine et de la kétamine, Carlisle n’avait rien à disposition. Alors c’était soit faucher de la came au commissariat – et merci Charlie qui nous a dit où la trouver – soit acheter à un dealer…
- Mais il est complètement cintré ou quoi, le vieux !
- J’te l’fais pas dire, Jazz… Je crois que son dernier daim devait être frelaté… à moins qu’il ait bu le sang d’une vache folle, je ne vois pas d’autres raisons…

Nous continuions de disserter sur la folie plus que passagère de notre père le temps de notre course, et une fois arrivés à la villa, nous nous séparâmes ; Jasper était pressé d’alléger le portefeuille de Charlie de quelques biftons supplémentaires, qu’il lui rendrait évidemment en fin de partie. Pfff… Mais quelle idée de la part du Chef Swan de jouer au poker avec des vampires capables de bluffer les plus grands champions ! Lui aussi nous avait pété un câble sûrement.
Je retournais dans le bureau où je trouvais mon père en plein arrachage de cheveux et les Lycans une fois de plus paniqués par le bruit infernal du tensiomètre électronique.
Carlisle et Marcus étaient extatiques en voyant les différents échantillons de substances prohibées que j’avais amenés et ils s’empressèrent de les tester sur les Enfants de la Lune.
Ils leur firent gober des acides… des ecstasys… sniffer du speed… injecter de l’héro et de la coke… pour finalement s’apercevoir, au bout d’une longue journée et d’une longue nuit d’essais en tout genre, que les drogues n’avaient strictement aucun effet sur les trois créatures.

- Arg ! Mais pourquoi cela ne marche-t-il pas ? Avec tout ce que nous leur avons fait prendre, ils devraient être au moins morts à l’heure qu’il est ! Se lamenta mon père tandis que Marcus se cognait la tête sur la table de façon répétitive.

Emmett, lui, continuait de vérifier très attentivement les différents prélèvements que nous leur avions faits après une prise de drogues. Il se caressait le crâne tel un chimpanzé se cherchant des poux – oui, oui, la mimique y est également présente – l’œil vissé sur un microscope puis subitement, il se mit à rire à la limite de l’hystérie.

- Et voilà, ça devait bien arriver… Ce pauvre enfant craque après l’ultime effort d’extrême intelligence qu’il a fourni dernièrement. Statua Marcus d’une voix basse, chargée de gravité, comme pour un éloge funèbre.
- Hi ! Hi ! Mais non ! C’est pas ça ! Au contraire ! Mon intelligence supra fabuleuse s’est encore accrue ! Ouh ! Ouh ! J’ai trouvé ! J’ai trouvééééé ! Oh Rosie-baby tu vas encore pouvoir me récompenser-Eh ! Eh ! Eh !

Emmett se mit à danser, les bras levés au-dessus de la tête, ondulant du bassin et donnant des coups de rein, s’époumonant en hurlant « Master Emmy est un génie ! Hi ! Hi ! Hi ! Et oui Emmett a un cerveau ! Oh ! Oh ! Oh ! »
Au bout de plusieurs longues minutes à subir cette épouvantable cacophonie rivalisant avec une craie crissant sur un tableau noir et cette danse s’apparentant à celle de la victoire, Carlisle se mit à hurler.

- ASSEZ ! Bon sang mais tu vas te calmer Emmett ? Qu’est-ce qu’il te prend nom d’un chien !
- J’ai trouvé ! Yeah ! J’ai trouvé ! J’suis trop fooooort !
- Tu as trouvé quoi ? Cracha Carlisle, sa voix augmentant de quelques octaves sur la fin.

Emmett se calma immédiatement de peur que notre père nous fasse une syncope, puis il reprit son sérieux.

- Je sais pourquoi les drogues n’ont eu aucun effet sur eux. Pour faire simple, qu’il s’agisse de stupéfiants ou de traitements médicaux à visée psychiatrique, les principes actifs agissent au niveau du système nerveux central, hallucinations, sentiment de bien-être, béatitude… Les psychotropes libèrent artificiellement des endorphines, d’où la sensation de planer. La majorité des thymo-régulateurs ou antidépresseurs agissent en inhibiteur du système nerveux central. Le souci avec les Lycans, c’est que les récepteurs de leurs systèmes nerveux ne sont pas actifs, d’où leur absence totale de réactions aux différents psychotropes que vous leur avez fait prendre et…
- Donc, il n’y a rien à faire pour ces pauvres créatures… se lamenta mon père en s’arrachant encore plus les cheveux.
- Rhooo ! Tout de suite les grands maux… J’ai la solution !
- Ah oui ? Et quelle est-elle jeune Emmett ? Comment veux-tu leur réactiver les récepteurs centraux ? S’intéressa Marcus.
- Et bien… Tout ceci est d’un point de vue théorique, bien sûr, mais… je pense que ça peut marcher. Bref. Te rappelles-tu, Carlisle, dans quel état était Esmée lorsque tu l’as trouvée ? Et Bella, juste avant qu’elle ne soit mordue ?
- Euh… Bien sûr que je m’en souviens ! Mais je ne vois pas le rapport ! S’impatienta Carlisle.
- Pfff… Et ça se dit médecin ! Faut tout leur expliquer ma parole ! Marmonna Emmett en secouant la tête. Bon, quelques soient les dégâts infligés à un corps humain, le venin répare, en quelque sorte, les désastres, tant d’un point de vue physique ou médical. Par exemple, des os complètements défoncés et fracassés vont se ressouder ou bien un cancer généralisé va se résorber, vous êtes d’accord ? Je pense donc que nous pouvons encore nous servir du venin pour réactiver leurs connexions neuronales manquantes et ainsi pouvoir les traiter médicalement.

Une fois de plus, mon père et Marcus étaient bouche-bée, mais au moment où j’allais balancer à nouveau une boulette de papier dans la bouche de Marcus, celle-ci se scella bruyamment.

- Incroyable. Un tel génie rivalisant avec une surprenante débilité chronique devrait être un fait impossible, mais non, ça existe. Jeune Emmett, si on me l’avait dit, j’aurais ri pour au moins un siècle, mais comme je suis le témoin de ce phénomène d’exception… Je te tire mon chapeau !

Marcus fit des moulinets ridicules avec ses bras, mimant d’enlever un chapeau imaginaire avant de se pencher et saluer mon frère. Carlisle, lui, s’empressa d’expliquer nos découvertes aux Lycans, mais comme ils n’en comprenaient que de rares passages, Irina vint à notre rescousse et traduisit les explications de Carlisle.

- Святое дерьмо ! (bordel de merde !) Karrrlaï vouloirrr donner venin vampyr ! Nous êtrrre trrrès malades, assez êtrrre cobayes !
- Non, non, ne vous inquiétez pas ! Nous allons faire certains prélèvements supplémentaires, trouver la dose exacte de venin afin que vous ne soyez pas malades et nous ne vous ferons cette injection que lorsque nous serons sûrs et certains que cela ne sera pas nocif pour votre santé, je vous le promets.

Les trois Enfants de la Lune discutèrent entre eux et au bout d’une bonne demi-heure d’arguments et de cris, ils finirent par accepter. Ce fut finalement Sergueï qui nous défendit le plus alors qu’au départ, il était complètement rétif à l’idée de ces examens.
Carlisle fit jouer ses relations et au bout d’interminables coups de téléphone et d’abominables quantités de pots de vin, il avait eu l’autorisation de réserver pour une demi-journée l’aile d’imagerie médicale de l’hôpital de Seattle. Il emmena immédiatement les trois Russes pour leur faire passer un scan complet et une quantité d’IRM pendant que nous travaillions sur nos échantillons sanguins et le venin. Au bout d’un moment, Marcus tapa violemment du poing sur la table.

- Cette quantité de venin est bien trop faible pour agir, voyons !
- Comment cela Marcus ? Qu’est-ce qui ne va pas ? S’inquiéta Rosalie devant la colère du Volturi.
- Réfléchissez un peu… Les Enfants de la Lune qui ont été malades du venin avaient été mordus des suites d’un combat, vous êtes d’accord avec moi. La quantité et la qualité du venin que nous produisons sous la colère ou la peur est cent fois plus concentrée que lors d’un repas, ce n’est donc pas le ridicule échantillon du venin de ce cher Emmett qui va nous aider ! S’énerva le vénérable vampire suite à ses explications.

Je haussais des épaules et continuais à me pencher sur les différents ouvrages traitant de psychiatrie comportementale, les laissant discuter entre eux, lorsque d’obscènes pensées me parvinrent à l’esprit. Je serrais les dents, refoulant les pensées perverses de mon frère, mais au bout d’un moment, je ne pus les ignorer plus longtemps…

Oh oui… Son cul est encore plus beau que lorsqu’elle était humaine ! Huuummm… Et voyant comment Eddy est sur les rotules à chaque fois qu’ils ont leurs petits moments de tendresse, elle doit être sacrément bonne au pieu. J’me d’mande si elle serait partante pour un plan à trois avec ma Rosie. Oh putain ! Ça serait trop cool de la voir se tortiller sous mon corps tout en donnant du plaisir à ma Rose d’amour. Oh ouais… Bella est carrément trop bonne ! Et trop chaude aussi. C’est du gâchis de la voir uniquement contenter un seul homme… Et je suis sûr que sa bouche doit faire de talentueuses choses lorsqu’elle…


Le venin coulant à flots de ma bouche, je me jetais sur mon traître de frère en grognant, tous crocs dehors, un voile rouge de haine obstruant ma vue. J’allais le tuer. Le démembrer. Le foutre au feu pour avoir osé pensé à ma Bella de cette ignoble façon. Je mordis de toutes mes forces et de toute ma rage et fus franchement étonné de m’apercevoir que mes dents s’enfonçaient dans son bras comme s’il était un morceau de beurre. D’ailleurs, je n’entendais pas non plus ce déchirement métallique typique d’une peau de vampire arrachée…

- Ça va frangin ? T’es calmé ? Eh ! Oh ! Du bateau ! Youhou ! Eddy ! C’est bon, j’ai ce qu’il me faut maintenant ! Tu peux lâcher !

Grognant méchamment, je m’aperçus qu’Emmett était éloigné de moi de plusieurs mètres et que Marcus et Rosalie me maintenaient de toutes leurs forces conjuguées. Mon traître de frère me faisait de grands gestes de ses deux bras.
Hein ? Deux ! Bah ! J’ai quoi entre les dents alors ?
Je secouais la tête pour m’éclaircir les idées et m’aperçus que ma bouche était envahie par un morceau de coussin gonflable. Je crachais l’infâme chose polluant mon palais lorsque Rosalie le récupéra précautionneusement, scotchant la déchirure sur le pseudo tissu. Elle le mania avec une attention extrême et je me rendis compte que le coussin était gonflé par la quantité de venin qu’il contenait…

- Bon sang, c’est quoi ce bordel ! Je vais te tuer Emmett !
- Eh calmes-toi bourriquet ! J’ai déjà joué les cobayes la dernière fois, c’était ton tour ! Fallait bien trouver un truc pour te sortir de tes gonds et t’obliger à produire cette quantité de venin, non ? Je te rassure, je ne pensais pas un traître mot de tout ce que tu as perçu dans mon esprit. Y’avait qu’avec toi qu’on pouvait faire ça. Ou alors Jazz mais on serait tous morts pour avoir osé ressentir de la luxure, même fausse, envers Alice… Donc, ben… T’as fait un magnifique rat de laboratoire mon coco. C’est dingue la quantité de venin que tu nous as produit mec, j’ai jamais vu ça !
- C’est un peu normal, jeune Emmett. Tu as osé penser à sa compagne d’une odieuse manière, c’est dans ses instincts de protéger sa femelle. Expliqua Marcus.
- Quoi ? Mais comment savez-vous que ce pourri a pensé à ma Bella ?
- Edward… Pendant que tu te concentrais sur tes bouquins poussiéreux, nous avons mis au point ce petit stratagème vois-tu ? Dit Rosalie en secouant la tête et en me tapotant affectueusement l’épaule.
- Parce que t’as aussi participé à ça ? Bon sang ! Si tu savais ce qu’il a osé penser, tu le priverais de sexe pendant au moins dix ans ! Hurlais-je au bord de l’apoplexie.
- Oh je sais, crois-moi. D’ailleurs, il est privé de sexe pendant une semaine. Ça ne me plaisait pas du tout cette idée, j’aurai largement préféré que ce soit Marcus qui joue les pervers penseurs mais… en cas de problème, Emmett était le plus capable de te retenir tu comprends ?

Rosalie me montra donc quelques feuilles de papier sur lesquelles leurs écritures s’entrelaçaient afin de créer le scénario dont j’avais eu, à mes dépends, le rôle principal. Je m’en voulais de m’être fait avoir comme un bleu et je leur en voulais d’autant plus d’avoir osé me faire ça. Comme si je n’avais pas déjà assez de soucis en tête à cause de l’autre psychopathe qui voulait me prendre ma compagne à moi !
Retournant à mes bouquins de psychiatrie, je laissais Marcus, le spécialiste en hématologie, et Emmett, le roi des abrutis, travailler de concert pour trouver la dose adéquate de venin pour contrecarrer les effets du gène Lycan.
Je sursautais lorsque Carlisle et les Enfants de la Lune revinrent en grandes pompes ; je n’avais pas vu le temps passer, plongé sur une analyse des différents effets secondaires des antipsychotiques sur la psyché.
Carlisle était revenu avec une multitude de feuilles, scanners, IRM et radios qu’il avait fait passer aux trois Russes et en jetant un coup d’œil aux IRM cérébraux, on voyait effectivement que leurs connexions neuronales étaient comme bouchées au niveau des récepteurs du système central.
Au bout de longues journées et nuits de recherches et d’expérimentations intensives, nous avions enfin trouvé la dose exacte de venin à injecter à leur métabolisme. Le plus étrange dans tout ça, c’est que nous avions combiné le venin avec le gène lupin des Quileute. En effet, même si le venin réactivait les récepteurs défectueux des Lycans, leur étrange nature reprenait le dessus et leurs connexions neuronales se rebouchaient au bout de quelques heures. Cependant, la faculté de régénération des Quileute présente dans leurs gènes et mélangée au venin réactivait de façon permanente les récepteurs cérébraux des Enfants de la Lune. Cela faisait exactement cinq jours que les Lycans avaient reçu leur sérum. Cela faisait également cinq jours que Marcus et Carlisle continuaient à leur filer des acides, des ecstasys, de l’héroïne… et croyez-moi, voir trois grands gaillards taillés comme des armoires à glace se mettre à rire pour rien, avoir des hallucinations visuelles ou auditives, une libido particulièrement exacerbée et totalement euphoriques, était une drôle de chose à voir.
Pour faire simple, les trois Russes étaient complètement défoncés.
De mon côté, j’avais cherché le traitement adéquat à leur situation.
Leur « monstre » agissant de façon psychotique, un peu comme un schizophrène, j’avais opté pour un neuroleptique classique, à forte dose, combiné à un régulateur d’humeur afin qu’ils puissent contrôler leur état. Enfin, afin de pallier aux différents effets secondaires des neuroleptiques, j’avais également ajouté un correcteur de neuroleptiques. Franchement, je n’avais pas vraiment envie de les voir amorphes, la langue pendante et la bave coulant au coin de la gueule.

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25 jours que Seth s’était totalement remis de son mal, sans aucune conséquence physique ou mentale de la morsure qu’il avait eue. Il était toujours aussi égal à lui-même.
15 jours que les Russes suivaient leur traitement attentivement, bien que cela n’ait aucune incidence sur leur forme humaine, et je craignais fortement que cela soit malheureusement inefficace… Ma Bella s’était montrée une incroyable supportrice et son optimisme incroyable peinait à rivaliser avec sa soif insatiable de débauche.
Nous étions de nouveau en route vers les montagnes, une vingtaine de vampires accompagnant les Lycans, car cette nuit, nous aurions enfin la réponse ; la pleine lune était prévue aujourd’hui.
Les Quileute avaient enfin compris et ils étaient restés sagement à la Push.
Une fois arrivés dans cette même clairière qui avait connu cet effroyable combat presque un mois plus tôt, nous laissions les Enfants de la Lune manger tranquillement la quantité phénoménale de sandwiches qu’Esmée et Sue avaient préparés pendant que nous allions chasser.
Lorsque l’astre lunaire fit son apparition, Jasper s’éloigna radicalement. Il ne supportait pas leur souffrance.
Leur terrible métamorphose achevée, les Lycans hululèrent à la gloire de la lune et tournèrent enfin leurs grosses gueules repoussantes vers nous.
Leurs yeux vermillon luisaient dans la nuit noire légèrement éclairée par la lune.
Brusquement, je me figeais, incapable de réagir, lorsque l’un d’eux se jeta sur moi…