Edward & Bella

Edward & Bella

vendredi 5 mars 2010

33 - Conseil de famille

Pour la première fois depuis longtemps, Bella passa une nuit paisible et sans encombres, dormant d’un sommeil de plomb.
Nous avions discuté jusque tard dans la nuit ou très tôt dans la matinée et avec tout ce qu’il s’était passé la veille, je m’attendais à ce que mon ange se lève le plus tard possible.
J’étais allongé près d’elle, savourant le plaisir de la tenir dans mes bras, me délectant de la chaleur et de la douceur de son petit corps fragile roulé en boule contre moi, me repassant sans cesse la conversation que nous avions eue.
Le soleil entra dans la chambre, baignant la pièce d’une lueur orangée. Un rayon éclaira le visage de ma douce, elle bougea légèrement et sa main gauche se posa devant ses yeux, la cachant inconsciemment du soleil. Son poignet se mit à scintiller de mille feux, à l’endroit même où elle avait été mordue. Je ne pus m’empêcher d’en tracer les contours du bout du doigt et m’émerveillais de voir que ce mince fragment de peau réagissait exactement de la même façon que la mienne au soleil. Il allait falloir qu’elle le cache les jours de soleil pour ne pas inquiéter les humains…
Bella commença à s’agiter, elle n’allait plus tarder à se réveiller ; je me levais prestement et allais fermer correctement les rideaux. Je ne voulais pas l’effrayer au réveil en lui montrant de quoi j’avais l’air au soleil…
J’eus à peine le temps de m’asseoir près d’elle qu’elle se leva brusquement en hurlant de terreur, les yeux écarquillés par la frayeur.

- Félix NON ! Tout ce que tu veux mais ne le tue pas ! NOOOON !

Je la saisis fermement par les épaules et la secouais légèrement pour qu’elle sorte de son sommeil.

- Ssssh… Bella… Tout va bien. Calmes-toi, mon ange.

Elle plongea son regard totalement hébété dans le mien et peu à peu, ses yeux revinrent à la réalité, se remplissant de larmes. Son corps trembla pendant quelques secondes puis elle se jeta dans mes bras en pleurant. Je la berçais doucement en fredonnant, attendant qu’elle se détende.

- Oh Edward… Je suis désolée… Je… J’ai cru…
- Ssssh bébé… C’était un cauchemar, c’est tout… Ce n’est pas réel…
- J’ai cru qu’il te tuait devant mes yeux… Je…
- Ssssh Bella, ça n’arrivera pas, je te le promets…

Je l’embrassais tendrement sur le front et essuyais ses larmes puis elle finit par se calmer et son estomac se mit à gronder.

- Ah ! C’est l’heure du petit dèj, ma belle ! Debout !

Elle se leva en ronchonnant, se prit les pieds dans la descente de lit, se rattrapa miraculeusement à mon bras et se prit l’encadrement de la porte en plein front en sortant de la chambre comme une furie. Je ne pus m’empêcher de rire face à tant de maladresse, ce qui me valu un regard assassin en retour…
Je me rattrapais en lui préparant son café et ses croissants. Il fallait vraiment que je l’aime plus que tout pour lui préparer son café, car cette odeur était particulièrement épouvantable…
Elle s’était installée sur le sofa devant la cheminée après avoir rajouté quelques bûches sur les braises. Je posais son plateau devant elle, sur la table.

- Merci Edward, c’est adorable… Tu es sûr que tu n’en veux pas ?
- Hmmm… Merci ! Mais… Non merci.
- Ah ! Ah ! T’es sûr que ça va ?

Son rire réchauffa mon cœur mort et son sourire taquin était particulièrement agréable à retrouver.

- Oui, pas de soucis ma belle. Tu as bien dormi ?
- Mieux que jamais ! Et toi ?
- Je ne dors pas…
- Quoi ? Tu n’as pas dormi cette nuit, Mais…
- Non, Bella. Je ne dors jamais.
- Jamais ? Jamais de chez jamais ? Mais comment fais-tu pour tenir le coup ?

Son regard était effaré et sa bouche ouverte en grand, le visage figé par la stupeur.

- Huuum… Le sang, je suppose. Je ne me suis jamais vraiment posé la question non plus… Mais c’est comme ça, les vampires ne dorment pas.
- Mais pourtant… Tu passes toutes tes nuits avec moi, pourquoi ?
- Au départ, c’était surtout pour que tu évites de te poser des questions, je faisais semblant de dormir et c’était surtout une excuse parfaite pour t’avoir dans mes bras. Mais… J’adore te regarder pendant ton sommeil, tu es fascinante ! Et… Tu parles beaucoup lorsque tu dors…

Je ne pus m’empêcher de lui faire un sourire en coin en disant cela. J’adorais entendre Bella divaguer pendant son sommeil, ses rêves étaient très… Parlants, pour tout avouer. Charlie s’en rappelle bien, d’ailleurs !
Bella se prit le visage entre les mains et se lamenta.

- Oh non, non, non… Mais qu’est-ce que je peux bien dire comme conneries pendant mon sommeil… Quelle horreur !
- Non, mon cœur. Tu ne dis pas n’importe quoi. Bon, j’avoue que la plupart du temps c’est incompréhensible ou sans queue ni tête, mais parfois tu me fais de véritables déclarations. Tu dormais la première fois que tu m’as dit « je t’aime ».

D’adorables rougeurs se profilèrent sur ses joues et un sourire timide se dessina sur ses lèvres.

- C’est vrai ? Alors ça va. Mais si un jour je me mets à délirer et raconter n’importe quoi, réveille-moi !
- Tss… Tss… Certainement pas ! C’est le seul accès à tes pensées que j’aie, je ne vais pas m’en priver !
- Cela te gêne t’il tant que ça de ne pas pouvoir entendre mes pensées ?
- Gênant, non. C’est même reposant, au contraire, de ne pas avoir d’autres pensées que les miennes qui bourdonnent dans ma tête… Mais c’est terriblement frustrant de ne pas savoir, tu n’imagines même pas !
- Et bien tant mieux ! Je préfère garder mes pensées rien qu’à moi et partager celles que je souhaite avec toi…
- Rhaaaa… Me dis pas des trucs comme ça, Bella ! Je vais finir par croire que tu me caches beaucoup de choses…
- Je ne te cache rien, Edward. Enfin… Je ne te cache plus rien, nuance. Tu sais tout, maintenant, même le moins reluisant…

Elle baissa les yeux et fixa le tapis en se mordillant la lèvre inférieure, gênée en repensant à ce qu’elle m’avait avoué la veille. J’enroulais mon bras autour de sa taille et levais son visage en posant un doigt sous son menton.

- Bella, c’est le passé, ça. On a tout l’avenir devant nous pour te faire oublier tout ça, d’accord ?

Elle me fit un sourire timide et posa ses lèvres sur les miennes.
Malheureusement, je ne pouvais pas m’étendre sur le « sujet » car « Chapi Chapo » se mit à retentir dans la pièce. J’attrapais mon téléphone pour voir ce que ma sœur me réservait, encore une fois…

Salut vous deux ! Tu peux prévenir Bella que sa maison est comme neuve ! Enfin… Elle ressemble à ce qu’elle était avant. On a même trouvé les copies exactes des meubles de Charlie ! Les Quileutes et Tanya vont bientôt arriver, on attend plus que vous ! Pourquoi ? Conseil de famille ! Et oui ! Au fait, il y a du soleil, aujourd’hui. Préviens Bella avant de sortir, d’accord ? À tout’ !

- Qu’est-ce qu’elle veut cette chère Alice ? Me demanda mon ange d’une voix faussement exaspérée.

En général, lorsque Alice envoie un message, c’est pour prévenir ma douce qu’elle aura droit à une séance shopping… Appelez plutôt ça torture, si vous voyez ce que je veux dire…

- Elle nous prévient seulement que la maison est comme neuve et qu’il va y avoir une réunion chez mes parents…
- Cool ! Pourquoi cette réunion ?
- Bella, tu te rappèles ce dont on a parlé hier soir ? Ils doivent savoir. Pas tout, je suis d’accord, mais au moins les grandes lignes, ok ?
- Hein, hein… Oui, tu as raison… Même si ça ne m’enchante pas.
- Bah… Pourquoi ?
- J’ai déjà causé suffisamment de problèmes, Edward ! Tu as failli te faire tuer cette nuit, par ma faute ! Je ne veux pas que cela se reproduise, ni avec toi, ni avec un membre de ta famille ou un Quileute !
- Bella, il n’arrivera rien ! Grâce à Alice, on saura ce que Félix prépare avant même qu’il ne vienne. On pourra alors te cacher quelque part et…
- Non ! Je refuse de me cacher !
- Bellaaaa ! S’il te plait mon cœur, pas maintenant. On verra bien ce qu’il arrivera le moment voulu, d’accord ?

Elle hocha brièvement et sèchement de la tête, mettant court à la conversation. Elle se leva, prit son plateau et fit sa vaisselle, silencieusement. Une fois qu’elle eut fini, je m’attendais à ce qu’elle me rejoigne, mais Bella partit dans la chambre en boudant et toujours sans un mot. Ne supportant pas ce silence oppressant, je la rejoignis en moins de deux, enroulant mes bras autour de sa taille pour la retenir et la coller contre moi.

- Eh ! Arrête ça ! Lâche-moi !
- Bella ! Arrête de faire la gueule, s’il te plait !
- Je ne boude pas !
- Tu réagis si puérilement parfois ! On dirait une sale gamine capricieuse qui râle parce qu’elle n’a pas eu le jouet qu’elle voulait !
- Non, je râle parce que vous allez tous m’épier, me surveiller et me planquer…
- Bella, c’est pour ta sécurité…
- Et la tienne ? On en fait quoi de la tienne ?
- Mais je ne risque rien contrairement à toi !
- Ah bon ? C’est pas ce que j’ai cru voir hier…
- Ne t’inquiète pas pour moi, c’est inutile…
- Mais…

Je me jetai sur ses lèvres tentatrices pour couper court à cette discussion plus pénible qu’autre chose. Surprise, Bella se figea quelques instants avant de répondre à mon baiser avec une passion et une faim impressionnantes. Elle crocheta ses mains dans mes cheveux puis enroula ses jambes autour de ma taille tandis que je la soulevais pour la plaquer fermement contre moi. Elle gémit lorsque mes lèvres glissèrent vers son cou délicieux et que mes mains empalmèrent son petit cul si parfait qui se tortillait dans tous les sens. Je me délectais de sentir sa chaleur, sa nudité, ses seins qui se frottaient contre mon torse, son bassin qui ondulait contre le mien, sa fente brûlante et humide qui…

- SALUT ! Y’A QUELQU’UN ?

La voix de Jacob nous ramena brutalement sur Terre et nous soufflâmes tous deux, terriblement frustrés…

- NON !

Nous explosâmes de rire car nous nous étions tous deux exclamés au même moment. Apparemment, ma Bella avait la même idée que moi, reprendre là où nous en étions. Malheureusement, ce n’était pas possible avec Jake dans le coin.
Je posais Bella sur le sol, m’assurais qu’elle n’allait pas se prendre les pieds dans quelque chose et lui tendis ma chemise pour qu’elle se couvre. Au moment où j’allais pour le mettre, Bella me piqua mon boxer en me tirant la langue et l’enfila, puis noua ma chemise au-dessus de son nombril. La voir dans mes vêtements me plaisait énormément, elle était terriblement sexy comme ça…
J’enfilais donc mon jeans sans rien dessous, de toutes façons, je n’avais pas pris ma douche, puis passais un Tshirt qui traînait sur un fauteuil. Nous pénétrâmes dans le salon main dans la main pour y trouver un Jacob et une Tanya qui se pourléchaient la gueule sans aucune retenue…

- La chambre, c’est par là ! S’exclama mon ange en guise de bonjour.

Un SLURP retentit lorsque nos tourtereaux se détachèrent…

- EH ! Tu nous prends pour qui ? On n’est pas comme vous ! On ne passe pas notre vie au plumard ! Râla Jacob.
- Nous non plus ! Pour info, le kilo de langue est en promotion ou quoi ? Demanda ma belle, moqueuse.
- Hein ? Quoi ? Pourquoi tu demandes ça ? S’étonna Tanya.
- Ben… Vu les fricassées de museau que vous nous offrez à chaque fois que l’on vous voit, il y a de quoi se poser la question…
- Rhaaa… T’es chiante, Bells ! S’exclama Jake.
- Bon, c’est pas tout ça, mais vous faites quoi, là ? Demandais-je un peu trop sèchement d’avoir été privé de ce qui s’annonçait une douche mémorable.
- Euh… D’abord on s’excuse de vous avoir interrompu…
- De quoi tu parles, Jake ? S’étonna ma douce.
- Ben… Vous n’alliez pas vous envoyer en l’air ? La taquina t’il.
- Mais comment tu peux savoir ça ? S’exclama ma Bella rougissante.
- Disons que nos sens sont très aiguisés, nous avons un odorat et une ouïe beaucoup plus développés que les tiens, Bells !
- Seigneur, c’est pas vrai ! Quelle galère… Ça veut dire que tout le monde savait quand toi et moi…? Me demanda t’elle, plus mortifiée que jamais.

Je hochais la tête pour lui répondre et elle se laissa lourdement tomber sur le canapé, cachant son visage entre ses mains.

- Non non non non mais c’est pas possible, c’est pas vrai, je vais me réveiller, je dois cauchemarder…
- Bah, t’inquiète Bells ! On est tous passé par là, crois-moi ! Tenta de la réconforter Tanya tout en lui tapotant le dos.
- Merci, ça me rassure ! J’adore que tout le monde connaisse ma vie privée dans ses moindres détails, c’est super ! Ironisa ma douce.
- Bon, c’est bien gentil, mais ça ne répond pas à ma question. Qu’est-ce que vous faîtes là ? Demandais-je une nouvelle fois.
- Carlisle nous a appelé ce matin, il veut qu’on se réunisse pour discuter de ce qu’il s’est passé hier. On est simplement venu vous chercher pour y aller, c’est tout ! S’expliqua Jacob.
- Ouais, ben moi j’ai bien besoin d’un café pour me réveiller de ce cauchemar… T’en veux un Jake ?

Jacob lui murmura un bref « oui » et Bella se leva, à la recherche de deux tasses, et après avoir farfouillé dans le placard quelques secondes, elle les remplit puis nous rejoignis dans le salon. Elle tendit un café à Jake puis s’installa sur mes genoux. L’odeur de café était si épouvantablement nauséabonde que même la délicieuse fragrance de ma belle n’arrivait pas à la supplanter. Je devais certainement faire une grimace car Jacob me regardait en rigolant.

- Ben alors, Eddy ? C’est Bella qui pue comme ça? Fallait l’envoyer à la douche, t’aurais pas eu de problèmes !

Belle le regarda, catastrophée, les sourcils levés et le front barré par un pli puis se tourna vers moi.

- Qu’est-ce que ça veut dire ? Je pue, c’est ça ?
- Mais non idiote ! C’est seulement ton café qui me lève l’estomac…

Elle me fit un petit sourire d’excuse, s’empressa de le boire en se brûlant la langue au passage et reposa sa tasse sur la table, le plus loin possible de moi. Alors qu’elle lâchait sa tasse, Jacob, les yeux écarquillés, attrapa violemment le poignet de ma douce, attirant, malgré elle, Bella jusqu’à lui et la faisant trébucher dans le mouvement. Elle se retrouva à genoux, par terre entre le canapé où se trouvaient Jacob et Tanya et la table basse. Elle se frotta les fesses en râlant ; elle allait avoir un sacré bleu après s’être cognée dessus.

- Non mais t’es malade Jake ? Fais-toi soigner !
- C’est quoi ça ?

Jacob venait de poser son index sur la morsure de Bella. Il s’était brusquement levé, avait les mâchoires serrées et tremblait de toutes parts, sa main cramponnée au bras de ma douce qui gémissait et grimaçait à cause de la douleur.

- Jake ! Calmes-toi ! Maintenant !

Je me levais en hurlant, paniqué à l’idée qu’il se métamorphose devant ma belle et la blesse par accident. Jacob était figé, comme bloqué, toujours envahi par des spasmes, des tremblements violents, les dents crispées, les traits du visage brouillés, à mi-chemin entre l’homme et le loup. Bella avait les yeux écarquillés par la terreur, rivés sur Jacob et Tanya tentait de libérer ma belle de la poigne de Jake. Elle lui caressa tendrement le visage en lui parlant d’une voix douce.

- Mon Jacobinou, calmes-toi ! Tout va bien. Tu fais peur à Bella… Détends-toi mon gros loulou…

Il finit par se calmer au bout de quelques minutes, respira lentement et profondément à plusieurs reprises, puis lâcha finalement Bella qui se réfugia dans mes bras.
Jacob, gêné et honteux de son comportement, lui tapota doucement le dos dans un geste qu’il voulait apaisant. Malgré moi, je grognais.

- je suis désolé, Bells. J’ai pas compris ce qu’il m’est arrivé, je ne te ferai jamais de mal, tu le sais, ça, hein ?

Sa voix avait des accents désespérés, il s’en voulait d’avoir réagi instinctivement, surtout qu’il aurait pu être un vrai danger pour sa meilleure amie…
Bella l’observa attentivement puis hocha la tête avant de baisser les yeux et d’enfouir son visage dans mon cou. J’enroulais un bras autour de ses épaules et posais l’autre sur ses cuisses puis embrassais ses cheveux.

- Bella, y’a quoi à ton poignet ? Demanda à nouveau Jacob tout en me fixant.

Me dis pas que c’est ce que je pense que c’est ? Rassure-moi, Ed !

Mon silence était éloquent, il n’attendit donc pas que je lui réponde.

- Bella, c’est l’autre barjot d’hier qui t’a fait ça ?

Elle ne lui répondit pas, se contentant de l’observer, un air affligé et peiné dessiné sur son visage.
Tanya regardait fixement la trace indélébile gravée dans la chair de ma Bella, puis un air horrifié, catastrophé et époustouflé marqua ses traits.

- Isabella Marie Swann ! Rassure-moi, la première fois que l’on s’est vue et que tu m’as mis une gifle, tu ne savais pas pour moi, non ? S’exclama Tanya en la fixant droit dans les yeux.
- Euh… Et bien… Pour tout dire… Franchement… Ben… Euh… Oui… Je savais. Répondit mon ange d’une toute petite voix timide.
- Mais c’est pas possible, ma parole ! T’es dingue, Bella ! T’es soit complètement folle, soit suicidaire ! Je ne vois pas d’autres solutions à ton cas !

Je riais aux éclats en entendant cela, ayant eu exactement les mêmes pensées la veille.

- Et ça te fait rire, Edward Anthony Masen Cullen ? Mais t’es complètement con ou quoi ? Râla Tanya.
- Eh ! On se calme un peu, ici ! J’y comprends plus rien, vous pouvez m’expliquer ? Nous demanda Jacob, passablement perdu.
- Et bien… Disons que… J’ai été mordue il y a quelques mois… Que j’ai balancé une beigne à Tanya le jour où nous nous sommes rencontrées tout en sachant qu’elle était un vampire, pourquoi ne me le demande pas, je ne sais pas, enfin… Je ne supportais pas la façon dont elle se comportait avec mon petit ami et certaines de ses paroles à mon sujet. Que Tanya vient de réaliser que je savais et que je l’avais quand même frappée, et si Edward s’est marré comme ça, c’est parce que le fond de sa pensée est identique à celle de ta blonde : soit je suis cinglée soit je suis suicidaire ! Voilà en gros le résumé !

Jacob et Tanya la regardèrent avec une expression ébahie sur le visage.

- Mais c’est pas possible, Bells… T’es bonne à enfermer, ma parole ! S’exclama Jacob en secouant la tête avec emphase.
- Non, je suis toute à fait saine de corps et d’esprit ! S’exclama mon ange en riant, avant d’ajouter doucement au creux de mon oreille, d’une voix particulièrement rauque et sexy « surtout de corps, n’est-ce pas, Edward ? »

Je grognais en entendant cela, ce qui fit rire Jake et Tanya qui avaient, bien sûr, tout entendu.

- Bells, ça sert à rien de baisser le ton, on entend tout ce que tu dis ! Riait Jake, ce qui fit rougir mon ange.
- Rhaaaa ! Tu m’énerves !
- Ouais, et toi tu ne réponds pas à ma question ! C’est quoi à ton poignet ?
- Un décalcomanie, abruti ! Lui répondit-elle d’une voix dure.

Jacob l’observa attentivement, peiné, avant de la prendre dans ses bras et de lui répéter qu’il était désolé.
Au bout de quelques minutes, une odeur à la fois humaine et animale, boisée, se fit sentir. Les loups arrivaient…
Tanya plissa le nez, vaguement écoeurée, ce qui me fit sourire.

Eh ! C’est pas parce que je me suis faite à l’odeur de mon loup que je dois supporter toutes ces autres odeurs nauséabondes !

Je les sentis prendre position dans les bois autour du cottage ; ils attendaient notre sortie, au cas où un danger se profilerait à l’horizon… Braves bêtes !

- Bon, ça serait peut-être le moment de vous laver, tous les deux ! Vous empestez mutuellement l’odeur de l’autre, c’est infernal ! S’exclama Jacob en riant et en regardant attentivement ma rougissante Bella.

Elle lui tira la langue puis se leva rapidement avant de tirer fermement sur mon bras pour que je l’accompagne.

- Eh ! On a dit « se laver », pas « copuler » ! Rigola Tanya en voyant l’empressement de mon ange et mon sourire envieux.

Nous levâmes les yeux au ciel et soupirâmes en même temps, ce qui les fit bien rire.

- Pfff… Bande de jaloux ! Pesta ma belle en claquant la porte de la chambre derrière nous d’un coup de pied.

J’attrapai mon ange au vol en la jetant sur mon épaule, et sans même savoir pourquoi, je me ruais à toute vitesse dans la salle de bains, lui arrachais ma chemise et mon boxer, arrachais mon jeans et mon Tshirt puis nous mis tous deux sous le jet d’eau chaude. L’opération n’avait pas pris plus de cinq secondes. Bella me regardait fixement, sidérée par ma vitesse, et son regard, au départ écarquillé par la surprise, fut envahi par une fascination et une excitation sans limites. J’inhalais profondément, emplissant mes poumons de son délicieux et savoureux parfum. L’eau chaude rendait son odeur insupportablement appétissante… Un délicat fumet de musc émanant de son intimité embauma immédiatement la pièce, se renforçant seconde après seconde, m’indiquant parfaitement l’état d’excitation avancée dans lequel se trouvait ma belle. Ma douce se jeta à mon cou et enroula ses jambes autour de ma taille, son bassin ondulant contre le mien me mettait au supplice.

- Bellaaa ! Y’a du monde qui nous attend dans le salon… Haletais-je en sentant son intimité trempée et ses seins tendus se frotter contre moi.
- Et alors… On s’en fout… Z’ont qu’à aller dehors et attendre qu’on termine…J’ai envie de toi… S’il te plait, Edward… J’ai besoin de toi… Réussit-elle à gémir entre deux baisers passionnés.
- Bellaaaa… Noooon… Ils sont juste à côté… Réussis-je à marmonner désespérément en tentant de garder mes mains pour moi, ce qui se révéla être un exercice particulièrement difficile.
- Dans le genre faux-cul, t’es pas mal toi ! Qu’on fasse l’amour dans une boutique de lingerie remplie de clients ou au lycée avec des centaines d’élèves qui peuvent nous entendre, ça ne te dérange pas, mais avec tes amis dans la pièce à côté, c’est pas possible ? Qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez toi, Cullen ?
- Mais… Je…

Ses lèvres qui exploraient gloutonnement mon cou me firent perdre le fil de mes pensées. Elle arrêta sa course au creux de mon oreille, avant de chuchoter d’une voix terriblement sensuelle tout en me suçotant le lobe de l’oreille.

- S’ils ne sont pas contents, ils n’auront qu’à aller ailleurs… Sinon, ils peuvent toujours s’instruire…
- Bellaaaa !

Elle continuait à rouler des hanches, torturant mon chibre douloureusement dressé qui n’attendait qu’une chose, se libérer puissamment en elle, et acheva toutes mes résolutions.
Je la coinçais contre la paroi de la douche et taquinais sa fente détrempée du bout du gland, impatient à l’idée de plonger en elle à nouveau. Bella se jeta sur mes lèvres, les suçotant, les léchant, les mordillant avant de m’offrir sa délicieuse et chaude langue. Elle s’arracha à mes lèvres en gémissant, les yeux mi-clos et voilés de désir.

- Edwaaaarddd… J’ai envie de toiiii…

Le ton de sa voix était déchirant, à me briser le cœur, mais elle avait réveillé mon côté joueur.
Je caressais sa fente humide du bout de mon manche, le frottant le long de ses lèvres trempées ; elle se mordillait la lèvre et un air de « tu ne perds rien pour attendre » éclairait son regard alors qu’elle sursautait dans mes bras tandis que je titillais son clitoris du bout du gland. C’était si bon de sentir ce petit bouton palpiter, gonfler, me brûler le bout…

- Patience ma Bella… On a un peu de temps avant que le ballon d’eau chaude ne se viiiIIIIDE-AAAAOOOUUUUIIIII !
Je pensais mener la danse en taquinant Bella de cette façon, mais je fus pris à mon propre piège lorsqu’elle s’empala d’elle-même sur mon membre douloureux, glissant sur moi avec une facilité déconcertante tellement elle était humide. J’enroulais un bras autour de sa taille, mon autre main soutenant son splendide petit cul rebondi en enfouissant mon visage dans son cou. Elle sentait si bon… Elle gémit lourdement lorsque je léchais sa jugulaire en buttant sauvagement en elle.

- Oh oui Jake, vas-y ! J’aime ça mon loulou… - Huuummm… Tout ce que tu veux ma belle…

- RHA NON ! VOUS N’ALLEZ PAS RUINER LE SOFA ! PRENEZ UNE COUVERTURE BORDEL ! M’écriais-je à l’attention des deux affreux, à qui nous avions donné un mauvais exemple, en m’enfonçant au sein de ma douce d’un puissant coup de rein.
- Quoiiii… Réussit-elle à marmonner péniblement entre deux halètements.
- Il semblerait… qu’on leur ait… donné des idées… ils sont en… train de nous… ruiner le… canapéééé ! Murmurais-je en la faisant frissonner et crier sous mes assauts répétés.
- On s’en… fout du canapé…Eeeeedwaaaard…
- Putain non ! On l’a pas encore essayé celui-là !
- On s’en… aaaooooouuuiiiii ! Rhooo… Plus fort… S’il… s’il… Hmmmmm…

Je m’emparais avidement de ses lèvres affamées, les caressant doucement du bout de la langue tandis que j’allais et venais furieusement en elle, la faisant coulisser sur ma queue d’une façon absolument exquise en grognant et gémissant inlassablement son prénom. Bella ondulait frénétiquement du bassin, venant à la rencontre de chacun de mes coups de butoir, toujours plus vifs et puissants que les précédents ; sa langue embarqua la mienne pour un tango enflammé tandis que ses mains se promenaient de bas en haut dans mon dos et que ses talons, enfoncés dans mes fesses, me soudaient à son corps.
À ce rythme là, je n’allais plus tarder à jouir, sa chaleur, sa douceur, son humidité, m’exaltaient jusqu’à ce que j’atteigne le summum du plaisir.
Je me mordais violemment la lèvre inférieure, tic hérité de mon ange, pour m’empêcher de venir avant ma belle, qui était proche de la libération. Son petit corps dansait furieusement sur ma bite et ses halètements, ses gémissements, ses petits cris, résonnaient dans la cabine de douche tandis que ses mains se cramponnaient fermement à mes biceps et que ses seins bondissaient contre mon torse.

- Rhaaa Bellaaaa… Ce que j’aime te sentir comme çaaaa…Jou-jouis pour moi, bébé… Jouiiiis…
- Ahan ouiii ! Aaaooh Edwaaaard… Plus fooort… Je vais… vais….

Je fis glisser une main entre nos corps en raffermissant ma prise sur sa taille puis commençais à frotter son clitoris avec mon majeur, le pinçant doucement mais fermement entre deux caresses. Je sentais ses parois palpiter autour de ma queue, cette sensation divine était un aller-simple pour le paradis. Son corps se mit à frissonner furieusement entre mes bras, Bella rejeta sa tête en arrière puis m’offrit sans retenue l’arche délicate de son cou lorsque son dos se cambra violemment et mon amour se laissa délicieusement submerger par la puissance de son orgasme.

- Edwaaaaaard… RhaaaoooOOUUIIIIII !

Ses traits figés par la jouissance, son sourire extatique, sa voix rauque tendue par le plaisir, son regard voilé, ses doigts s’enfonçant dans ma chair, son appétissante petite chatte imberbe serrée autour de ma queue et ses yeux qui se retournaient dans leurs orbites m’achevèrent littéralement. J’allais et venais en elle violemment à quelques reprises avant d’enfouir brusquement mon visage dans son cou pour étouffer mon cri alors que je me répandais en elle en de longs jets saccadés.

- BEELLAAAAAAAAAA !

Nous étions tous deux à bout de souffle, rayonnant de plaisir et d’amour, ma Bella rougissante plus belle que jamais. Je n’arrivais toujours pas à comprendre comment le sexe avec Bella pouvait être meilleur à chaque fois… Mais plutôt que de me creuser la tête, je préférais en profiter !
Elle caressa tendrement mes lèvres des siennes, gémissant doucement contre mes lèvres en trifouillant dans mes cheveux, enroulant mes mèches autour de ses petits doigts.

- Rha putain Jacobinoouuu ooOOUUIII ! AAAAAH OUIIIII MON LOULOU ! - BORDEL OUIIIII ! MA SANGSUE D’AMOOUUUUUR !

- LA FERME !

Bella plongea son regard dans le mien et explosa de rire, nous avions hurlé notre colère en même temps. Non mais, franchement ! Ils ne nous laissaient même pas jouir en paix ! Vue la situation, valait mieux en rire qu’en pleurer…
Je me retirais du corps de mon ange en grimaçant, peu pressé de ne plus être entouré par sa douceur et sa chaleur. Je la posais délicatement sur le sol de la douche et la tenais dans mes bras en attendant que ses jambes arrêtent de trembler. Elle m’entoura de ses bras frêles et embrassa mon torse avant de l’inhaler longuement en souriant. Je caressais tendrement son beau visage et ses longs cheveux puis me saisis du gel douche et entrepris de la savonner doucement. Elle en fit de même, apportant une attention extrêmement particulière à certaines parties de mon anatomie…
Nous finîmes par sortir bien avant d’avoir vidé le ballon d’eau chaude, un exploit ! Nous nous séchâmes rapidement avant d’aller farfouiller dans le placard histoire de dénicher des vêtements qu’Alice jugerait potables.
Ma douce s’habilla simplement, enfilant un jeans délavé taille basse avec un pull col en V moulant de couleur grise et ses éternelles boots, puis remit, à mon grand déplaisir, son bracelet autour de son poignet sans toutefois le verrouiller et enroula un foulard autour de son cou pour cacher l’empreinte des doigts de Félix. Alors que je passais mon Tshirt, Bella se laissa lourdement tomber sur le lit, enfouissant son visage dans ses mains et commença à se lamenter.

- Oh mon dieu, oh mon dieu, oh mon dieu, oh mon dieu, oh mon dieu…
- Bella ! Qu’est-ce qu’il se passe ?

En la voyant ainsi figée sur le lit, répétant inlassablement sa litanie, je commençais sérieusement à m’affoler.

- Mais qu’est-ce qu’on a fait ? Pourquoi tu m’as laissée faire ?
- De quoi, Bella ?
- Tu te rends compte qu’on s’est envoyé en l’air pendant qu’on avait des amis dans la pièce à côté ?

Je ne pus m’empêcher d’exploser de rire en l’entendant. Franchement, celle-là, c’est la meilleure !

- Bellaaaa ! QUI a dit « on s’en fout ? QUI a dit « ça leur donnera des idées » ? Hein, QUI ?
- Mais… Mais.. Tu pouvais pas m’en empêcher ? Tu te rends compte que dans dix ans ils en parleront encore ? S’énerva t’elle.

Je m’approchais lentement et passais un bras autour de ses épaules avant de l’embrasser sur le front.

- Tu sais quoi, mon ange ? La meilleure défense est toujours l’attaque…
- Comment ça ?
- Tu verras !

Je me relevais d’un mouvement fluide, emportant ma douce au passage ce qui la fit glousser. Nous étions à peine entrés dans le salon que Bella devint rouge comme une pivoine et fixa son attention sur le sol.
Tanya tentait de remettre de l’ordre dans ses cheveux complètements défaits et Jacob remettait sa ceinture… Ils avaient l’air légèrement gênés, mais un sourire moqueur s’affichait sur leurs lèvres…

- Alors Bells, agréable cette douche ? Rigola Jake.

Bella hocha frénétiquement de la tête, sans lever les yeux.

- Ah ouais, tu m’étonnes qu’elle était agréable ta douche ! « Ahan ouiii ! Aaaooh Edwaaaard… Plus fooort… » ! Hurla t’il d’une voix de fausset, faisant glousser Tanya, se désespérer mon ange et me faisant grogner…
- Franchement vous êtes mal placés tous les deux ! On vous a jamais appris à jouir en silence, non ? Dans le genre « je pourris une mémorable partie de jambe en l’air en gueulant comme un cochon qu’on égorge », vous faites très fort ! Répliquais-je, ce qui eut le don de leur couper la parole pendant quelques minutes.

Histoire d’enfoncer le clou, je m’approchais du canapé qui avait souffert de leurs ébats. Au moins, il est toujours debout, c’est déjà ça…

- Bella, mon ange ! Tu pourrais te connecter sur Internet et rechercher les pages jaunes, s’il te plait ?

Elle me regarda étrangement au départ, mais lorsque je lui fis un clin d’œil discret, elle continua mon jeu.

- Mais bien sûr mon amour ! Tu veux quoi ?
- Faut trouver une entreprise de désinfection pour le canapé, le pauvre, avec ce qu’il vient de subir, hors de question que je m’assoie dessus tant qu’il n’aura pas été désinfecté, aseptisé et déparasité. Ca tombe, il est envahi par les puces et les morpions maintenant ! Dis-je le plus sérieusement du monde.

Je n’imaginais pas qu’une telle chose était possible, mais Tanya devint de plus en plus livide et Jacob était, quant à lui, on ne peut plus rougissant et mal à l’aise. Ma Bella, elle, riait doucement.

- On est désolé Eddy, promis, on va changer ton sofa ! S’exclama Tanya.
- Mais je m’en fous de ça !
- Ben quoi alors ? Demanda Jake.
- J’ai même pas pu l’inaugurer !

Malgré moi, mon expression était catastrophée, ce qui fit rire Jake et son imprégnée. Bella vint jusqu’à moi et se dressa sur la pointe de ses pieds, puis enroula fermement ses bras autour de mon cou avant de chuchoter doucement au creux de mon oreille.

- T’inquiète pas, mon cœur. On a encore plein de meubles à étrenner ainsi que tous ceux de mon père…
- Bellaaaa… Fais attention à ce que tu dis, s’il te plait… Me lamentais-je en collant fermement mon érection qui venait de se réveiller contre son bassin.

Ma douce rougit et un petit sourire taquin étira ses lèvres.

Bon, vous êtes prêts, on peut y aller ? Y’a une réunion qui nous attend !

Merde ! Les loups ! Je les avais complètement oubliés ceux-là…

- Euh… Il va falloir qu’on y aille, la Meute nous attend.

Bella se tourna vers moi, le visage de plus en plus pale et un air paniqué dessiné sur son visage.

- Quoi ? Parce que eux aussi ils…
- Non, ne t’inquiète pas. Ils ont pris position assez loin, et se sont encore éloignés lorsqu’ils ont commencé à… entendre. Pas comme vous ! Ajoutais-je en pointant un doigt accusateur sur Jake et Tanya.

Jacob eut au moins la décence de paraître gêné et de rougir, tout en marmonnant un « ouais mais vous entendre donnait trop envie on a pas eu le temps de sortir » que mon ange entendit avant de se mettre à faire concurrence aux tomates…
Au moment où nous nous mettions en route, je me rappelais brutalement que la journée était ensoleillée, et lorsque mon ange me vit rester loin d’elle, tout en faisant la grimace, elle se sentit blessée…

- Quoi, Edward ? Qu’est-ce qu’il y a encore ? Me demanda t’elle, quelques larmes perlant au coin de ses yeux.

Je me hâtais d’essuyer ses joues et l’embrassais tendrement sur les lèvres.

- Rien mon ange… C’est juste que… Il y a du soleil dehors…
- Ah oui, c’est vrai ! J’avais oublié ! C’est dangereux pour toi, c’est ça ?

Ah ! Les humains et leurs légendes, tout le folklore monté autour du mythe du vampire et les inepties transbahutées par le cinéma et la littérature…

- Ah ! Ah ! Ah ! Non Bella, le soleil qui tue les vampires, ce n’est qu’un mythe !
- Bah alors, pourquoi tu ne sors pas quand il y a du soleil ?
- Je… Euh… Tu as déjà remarqué comment ta morsure réagit au soleil, Bella ?
- Bien sûr que oui ! Pourquoi tu crois que je la cache ? Et qu’est-ce que ça a à voir ?
- Ben… Euh… Toi tu n’as qu’une morsure qui réagit comme ça…

Elle me regardait comme si je lui parlais en chinois, les yeux écarquillés, les bras croisés sur sa poitrine.

- Comment veux-tu qu’elle comprenne si tu ne lui montres pas, Eddy ? S’énerva Tanya.

Elle attrapa en douceur la main de Bella et sortit de la maison avec elle, jusqu’à se mettre en plein soleil. Son corps se mit à ruisseler de lumière, comme incrusté de millions de minuscules diamants et Bella l’observait attentivement. Elle se tourna vers moi, alors que j’étais toujours protégé par l’ombre protectrice du cottage, puis me fit un sourire timide et bienveillant avant de tendre une main vers moi. Voyant que je ne bougeais pas, Bella vint vers moi et se cramponna à ma main avant de me tirer dans la lumière. Je n’osais pas la regarder par peur de voir le dégoût et la répulsion suinter de son regard. Je sentais les doux rayons de soleil chauffer ma peau, c’était agréable, ils tiédissaient mon corps. Puis la main de Bella se posa sur ma joue, elle caressa ma paupière du plat de son pouce et je finis par ouvrir les yeux.
Bella me regardait totalement émerveillée, fascinée par la réaction de mon corps au soleil. Elle observait le scintillement de ma peau, extatique. Elle me donnait l’impression d’être la neuvième merveille du monde ! Pourquoi la neuvième ? Parce que la huitième merveille du monde était l’ange céleste qui se tenait face à moi…

- Tu es magnifique, Edward… Murmura t’elle d’une voix douce avant de m’embrasser tendrement.

Bon, c’est pas qu’on s’ennuie mais on vous attend pour tenir cette foutue réunion ! Vous vous bécoterez plus tard !

Je m’arrachais difficilement des lèvres de ma douce avant de souffler bruyamment et de grogner pour montrer mon désaccord…

- Oui Sam ! On y va Sam ! Passez devant, on vous suit !
- Euh… Tu es sûr que tout va bien, mon cœur ? Demanda ma belle d’une voix inquiète en posant une main sur mon front, comme si elle essayait de vérifier que je faisais de la fièvre.

Ah quelle bonne blague ! Moi, faire de la fièvre ! Quoique… J’avais souvent la fièvre, mais rien à voir avec la maladie…

- Pourquoi me demandes-tu ça, Bella ?
- Bah… Tu parles à Sam, il n’est pas là !
- Si mon ange, il est là, ainsi que Léah et Quil…
- Ils sont où ?

Bella tourna la tête de gauche à droite à plusieurs reprises, cherchant les loups. Bien qu’elle s’attendait à les voir sous leur forme lupine, Bella sursauta violemment lorsque Sam sortit des fourrés. Il faut dire aussi qu’elle n’avait pas l’habitude de les voir ainsi, elle n’avait vu que Jacob et seulement une fois. Et, il faut bien admettre qu’un loup grand comme un cheval avec des dents ressemblant plus à des couteaux de boucher qu’à autre chose et aiguisées comme un katana pouvait impressionner très facilement un humain… Alors trois…
Bella ne se démonta pas pour autant et fit un bref signe de la main aux loups en guise de bonjour.

- Euh… Qui est qui, Edward ? Me demanda t’elle, les yeux rivés sur les trois formes colossales qui débouchaient des fourrés et venaient près de nous.
- Alors le mastodonte noir, c’est Sam. L’espèce de gros nounours chocolat, c’est Quil, et la bête grise, efflanquée et aux pattes dégingandées, c’est Léah…

Tu sais ce qu’elle te dit la bête efflanquée aux pattes dégingandées ? Va te faire mettre, Cullen !

Un grondement sourd et mauvais fit écho aux pensées de Léah, mais inquiéta mon ange qui se pressait contre moi en tremblant.

- Zen bébé ! Léah n’a simplement pas apprécié mon commentaire !
- Ben… Faut dire aussi que tu n’as pas été très sympa avec elle.

Bella s’approcha de Léah puis se mit à farfouiller dans son pelage, timidement au départ, avant de la caresser franchement ; la louve émit un grognement proche du ronronnement, signe de son contentement.

- Tu as une très jolie fourrure, Léah ! Et très douce aussi… J’ai toujours voulu avoir un chien, mais maman était allergique… Dit-elle, dépitée.

Allez ! Bougez-vous !

Sam nous poussa à nous mettre en route et nous nous rendîmes à la villa, Bella, Tanya, Jake, les loups et moi. Bella était tendue et nerveuse, la discussion qui s’ensuivrait serait tout aussi éprouvante pour elle que celle de la veille. J’enroulais un bras autour de ses épaules et l’embrassais sur les cheveux puis la vit mâchouiller anxieusement sa lèvre inférieure, les sourcils froncés.

- Qu’est-ce qu’il y a mon ange ? Tu sais que ça va bien se passer, non ?
- J’ai peur de la réaction de ta famille, Edward… Je m’entendais bien avec tout le monde, mais je vous ai menti, je…
- Bella, arrête ! J’avoue que ça m’a blessé que tu m’aies caché la vérité pendant tout ce temps, mais tu avais tes raisons, ils ne t’en voudront pas, ne t’inquiète pas.

Elle se détendit légèrement, mais je voyais bien qu’elle était mal à l’aise. Son front plissé, ses sourcils froncés, le petit pli présent entre ses yeux et sa lèvre inférieure qui se faisait charcuter par ses dents en étaient des signes évidents.
Alors que nous arrivions à la villa, Alice sortit comme une flèche, des vêtements plein les bras, et fit une bise à Bella avant de poser les habits derrière un énorme buisson. Mon ange la regarda faire, effarée, puis se tourna vers moi en tournant son index sur sa tempe tout en désignant Alice.

- Elle est cinglée ou quoi ?

Jacob, qui était à côté de nous et avait donc entendu, se tourna vers elle en soufflant de dépit.

- Bella, Bella, Bella… Mais qu’est-ce qu’on va bien pouvoir faire de toi ?
- Comment ça ?
- Franchement Bells, tu crois que nos fringues se matérialisent comme par enchantement lorsqu’on reprend forme humaine ?
- Euh… Que…
- Ben ouais, andouille ! Quand on se transforme, soit on se déshabille avant, soit les fringues se déchirent ! Alors si Sam et les autres veulent assister à la réunion, ils doivent s’habiller, d’où le monticule de sapes dans les bras d’Alice ! Comprende ?
- Oh ! D’accord.

Bella se fustigea pour sa stupidité et je lui râlais dessus en l’entendant. Hors de question qu’elle se traite toute seule de conne !
Nous entrâmes dans la villa et je la dirigeais vers la salle à manger. Oui, je sais, une salle à manger chez des vampires c’est assez déplacé… Mais autant ne pas attirer les soupçons des humains. Et cette pièce avait son utilité, nous servant principalement de salle de réunion. Esmée et Carlisle s’approchèrent de Bella puis ma mère l’étreignit fermement et l’embrassa sur le front tandis que Carlisle lui tapotait maladroitement le dos. Rosalie faisait la gueule, vexée que Bella nous ait menti. Emmett étant toujours Emmett, il était content que la poisse de sa nouvelle petite sœur ramène de l’action ; Alice, elle, s’en fichait éperdument, voyant déjà Bella subir des heures et des heures de shopping pour se racheter. Jazz, lui, s’était branché en mode « tactique ». Il voulait et devait tout savoir pour essayer au mieux de gérer les problèmes à venir, car il était sûr que les évènements qui s’étaient produits la veille n’étaient que le début d’une longue lignée.
Carlisle tira une chaise à côté de lui pour que Bella s’y asseye. Je m’installais près d’elle et pris sa main dans la mienne pour l’apaiser et lui montrer par ce geste que je la soutenais, quoiqu’elle dise. Sam, Jake et Tanya s’installèrent également tandis que Quil et Léah patrouillaient aux alentours, par mesure de sécurité. On était pas parano, non, mais mieux valait être préparé…
Nous étions tous assis autour de la table et je sentais tous les regards braqués sur Bella ; elle était tendue et fixait ses mains sous la table. Le silence se faisait oppressant et inconfortable. Carlisle finit par prendre la parole après avoir toussoté inutilement pour s’éclaircir la gorge.

- Avant toutes choses, je suis désolé de tout ce qui a pu t’arriver, Bella. Tu n’aurais jamais dû apprendre notre existence, du moins de cette manière. Bref. Hum… Alors euh… Autant commencer par le début. Comment connais-tu Félix, Bella ?

Bella souffla lourdement puis se tourna vers moi. Je lui fis un sourire un coin et un bref hochement de tête pour lui faire comprendre qu’elle n’avait pas à s’inquiéter, qu’elle pouvait tout raconter enfin… les grandes lignes du moins. Ils n’avaient pas à connaître tous les détails…

- J’ai rencontré Félix il y a un peu plus de trois ans et nous avons fini par nous mettre ensembles un an plus tard. Avant que vous ne posiez la question, non, je n’étais pas au courant de sa nature avant le décès de ma mère et qu’il ne me morde…
- Et tu crois qu’on va se contenter seulement de ça comme réponse, Bella ? Cracha Rosalie à son attention.

Mon ange se mit à trembler de colère et rougit violemment.

- Et tu veux savoir quoi, Rosalie ? Le nombre de fois où nous avons couché ensemble et ce que ça m’a fait ? Tout ce qui a pu se passer pendant environ deux ans ou encore ce que ça m’a fait d’assister au meurtre de ma mère en sachant que c’était de ma faute et…

Elle s’était brusquement levée, renversant sa chaise au passage et des larmes commençaient à rouler sur ses joues. Je me levais et pris son visage entre mes mains, la forçant à me regarder.

- Arrête Bella ! Tu n’y es pour rien, ce n’est pas de ta faute. Tu ne l’as pas tuée. Lui l’a fait.

Je l’embrassais sur son front avant de me tourner vers ma sœur.

- Rosalie, modère un peu tes ardeurs s’il te plait. C’est suffisam…
- Voyons Edward ! Tu ne vas pas prendre sa défense en plus ! Elle s’est foutue de nous pendant tout ce temps, de toi en particulier et tu lui trouves encore des excuses ? Mais tu es pathétique !
- Rosalie, je t’interdis…
- Tu n’as rien à m’interdire, Edward ! Tu te rends compte de la merde dans laquelle elle nous a plongés jusqu’au cou ? Je refuse de voir cette famille souffrir à cause d’elle ! Je ne veux pas qu’Emmett soit blessé, ni Esmée ou…
- Rosalie, calmes-toi s’il te plait. L’interrompit Carlisle d’un ton sec lorsqu’il vit que je commençais sérieusement à perdre le contrôle.

Il était hors de questions que Rosalie insulte mon ange comme elle le faisait.
Ma sœur se tut, n’aimant pas tenir tête à notre père, mais elle n’en pensait pas moins.

Elle s’est foutue de nous, de toi ! On va au devant de graves problèmes ! Je refuse de perdre l’un des nôtres par sa faute…

J’essayais de bloquer ses pensées avant que les choses ne dégénèrent et me cramponnais au bord de la table qui s’effritait sous mes doigts.

- Tu as raison, Rosalie. Je vous ai menti et vous risquez d’avoir des ennuis par ma faute, mais tu ne penses pas que c’est pour ça, justement, que je n’ai rien dit ? Commença ma belle en fixant ma sœur droit dans les yeux.

Le regard de Rose était froid, mauvais et un rictus dédaigneux déforma ses lèvres lorsqu’elle se tourna vers Bella.

- Mais oui bien sûr ! Comme si j’allais te croire, maintenant !
- C’est pour vous protéger que je vous ai menti ! Je n’avais pas le droit de raconter ce que j’avais vu ! On me l’a interdit, je…
- Comment cela, Bella ? La coupa mon père d’une voix douce.
- Pfff… Je ne savais pas ce que Félix était avant qu’il ne tue ma mère et c’est devenu clair lorsqu’il m’a mordue. J’ai cru que j’allais mourir lorsqu’il m’a brusquement relâchée… Et pendant que je brûlais et que je me tordais de douleur ce soir là, d’autres vampires sont arrivés. Je ne ma rappèle pas trop ce qu’il s’est passé ensuite, sauf que l’incendie diminuait et que des voix se disputaient. J’ai aperçu des visages, aussi, mais la souffrance m’empêchait de voir correctement. Lorsque j’ai ouvert les yeux à l’hôpital, il y a eu un brusque courant d’air glacial et une enveloppe se trouvait coincée dans ma main. Il y avait une lettre qui m’expliquait ce qu’il s’était produit et qui me parlait de l’existence des vampires et de vos Volturi et que je ne devais rien divulguer sous peine d’avoir des morts en plus sur la conscience…
- Une lettre, dis-tu ? Je pourrais la voir, s’il te plait, Lui demanda mon père.
- Oh ! Je… Je l’ai laissée au cot…

J’interrompis mon ange en lui tendant le morceau de papier que j’avais pensé à récupérer avant de sortir de la maison, me doutant que nous en aurions besoin. Elle me fit un sourire timide en guise de remerciement, la prit et la remit à mon père.
Carlisle la lue attentivement, les sourcils froncés et il était ébahi de voir ce qu’elle recelait.

- Incroyable… Ce vampire est fou ! Il s’est mis dans un bourbier incroyable en te faisant une telle confiance… Mais ce qui m’étonne, c’est cette compassion dont il a fait preuve à ton égard en te sauvant…
- Comment ça, Carlisle ? Demanda Jasper, curieux au sujet des émotions que notre père avait ressenti en lisant la lettre.
- Et bien ce vampire a aspiré le venin pour qu’elle continue à vivre sa vie, le temps au moins d’accepter l’inévitable… Ton sauveur va revenir, Bella. Tu t’en doutes, non ?
- Oui, je sais. Je l’attends.
- Tu es sûre que c’est ce que tu veux ? Lui demanda t’il en la fixant droit dans les yeux.

Hormis mon père, Bella, Alice qui avait vu la scène et moi, personne ne comprit leur échange silencieux.

- Oui Carlisle. C’est ce que je veux. C’est ce que je veux depuis cette nuit-là.
- De quoi tu parles, Bells ? Lui demanda Jacob.

Bella le regarda de façon totalement absente, elle avait l’air d’être à mille lieues d’ici.

- Je n’ai pas le droit de rester humaine, Jake… J’en sais trop. Le vampire qui m’a sauvée me trouvait apparemment trop jeune et trop choquée par les évènements pour laisser la transformation s’effectuer. Il m’a demandé de réfléchir et m’a prévenue qu’il reviendrait. Soit pour me transformer, soit pour me tuer.
- On l’empêchera de te tuer, ne t’inquiète pas il…
- Jake, j’y ai suffisamment réfléchi, je veux me venger, je veux venger ma mère et pour cela, je dois devenir un vampire…
- QUOI ? Tu acceptes de devenir un monstre sous prétexte que…
- JACOB BLACK ! Hurla Tanya. Je…
- Mais je ne parlais pas pour toi mon amour, ni pour ton clan ou celui des Cullen ! Mais il est hors de questions que Bella soit transformée !
- Jacob, c’est mon choix. C’est de ma vie dont il s’agit et j’ai déjà choisi de toutes façons, je veux être un vampire.
- Ah d’accord ! C’est donc ça ! Tu t’es bien foutue de nous alors ! S’exclama Rosalie, un sourire mauvais aux lèvres.
- Comment ça ?
- C’est bizarre quand même, ta mère se fait tuer par un vampire, toi tu en réchappes par miracle, tu déménages pour atterrir dans une ville de vampires, tu sors avec l’un deux. Ton choix était déjà fait, non ? Quelles coïncidences ! Edward, ouvre les yeux, elle se sert de toi ! Elle s’en fout de ce que tu penses, de ce que tu ressens, tout ce qu’elle veut c’est que tu la mordes ! Eructa Rose.
- Rosalie, je t’interd…
- Laisse Edward, c’est à moi de résoudre ça. Pense ce que tu veux, Rosalie, je n’ai aucun comptes à te rendre. J’aime ton frère, plus que ma propre vie et si je souhaite devenir un vampire, ce n’est pas uniquement par esprit de vengeance, enfin plus maintenant, mais c’est pour partager mon existence avec Edward, l’aimer jusqu’à la fin des temps… Oui, je vous ai menti à tous et je le regrette, tu n’imagines pas à quel point. Mais j’ai cru vous protéger par ce mensonge, je ne voulais pas vous causer d’ennuis. Crois-moi, Rose, j’aurai préféré que vous appreniez la vérité à mon sujet de façon moins brutale…

Bella baissa la tête, elle avait honte de la façon dont elle s’était conduit avec nous, mais elle était surtout malheureuse de voir comment Rosalie, jusqu’alors son amie, la considérait. Je n’avais qu’une envie, décapiter ma sœur… Jazz dût le sentir car il me calma aussitôt, puis il se leva pour aller jusqu’à Rose.

- Rosalie, si ça peut te rassurer, je te jure que Bella aime Edward plus que tout. Tu deviendrais complètement dingue si tu ressentais ça, je ne comprends pas comment son cœur peut encore battre devant l’overdose massive d’amour qu’elle a pour Ed ! Et elle s’en veut vraiment de nous avoir caché ça, mais elle a cru que c’était pour nous protéger, elle…
- Comment peux-tu savoir ça, Jasper ? Lui demanda mon ange.

Bella était tellement concentrée sur la conversation que ça lui donnait un air sérieux, beaucoup trop sérieux… Un air de bibliothécaire, mais une bibliothécaire vicelarde et sexy…

- Et bien… On va dire que je peux ressentir les émotions des gens et influer dessus… Ed, tu peux pas calmer ta libido cinq minutes, non ? C’est chiant à force…
- Mais qu’est-ce que la libido d’Edward a à voir là-ded… Commença Bella avant de rougir furieusement et de se cacher le visage dans les mains en se maudissant.
- Bella, pourquoi j’ai l’impression de vouloir m’enterrer au fond d’un trou, maintenant ? Rigola Jazz.
- Foutu empathe ! Laisse-la tranquille Jazz ! Lui demanda Alice après s’être levée pour frotter le dos de ma douce.
- Donc, si je résume bien, Edward lit les pensées, Jasper ressent les émotions ambiantes et toi, Alice, tu vois l’avenir. On ne peut vraiment rien vous cacher, hein ? Clama Bella en secouant la tête, essayant de se mettre les idées en place.
- T’as tout compris ! Mais pour mon don, c’est assez particulier. Je ne vois les choses que lorsque la personne se décide. Si elle change d’avis ou qu’un événement totalement imprévu se produit, l’avenir change. Par exemple, j’ai fait une soirée karaoké pour ton anniversaire car j’avais eu une vision de la discussion que tu aurais avec Edward à ce sujet. Mais je n’ai eu la vision de votre… discussion avec Félix qu’au moment où il t’a reconnue et j’ai su que Félix était chez ton père au moment où il entrait… Je suis désolée, j’aurai dû savoir ! Expliqua Alice d’une petite voix. D’un certain côté, elle s’en voulait de ne pas avoir prévu ce qui allait arriver chez les Swann.
- Non Alice ! Tu ne pouvais pas savoir ! C’est grâce à toi si Edward est arrivé, je ne sais pas ce qu’il se serait passé s’il n’était pas venu… Merci Alice !

Mon ange prit ma sœur dans ses bras et la serra vraiment fort pour une humaine.
Rosalie avait rongé son frein et s’était légèrement radoucie envers ma belle, mais rancunière comme elle l’était, elle risquait de jouer la reine des glaces pendant un bout de temps…
Carlisle, quant à lui, continuait d’examiner la lettre avec une attention toute particulière en faisant les cent pas autour de la salle.

- Qu’est-ce qu’il y a, Carlisle ? Lui demanda Jasper.
- Rien… Euh c’est juste que l’écriture me dit quelque chose, j’ai l’impression de la reconnaître mais je ne sais plus où je l’ai vue… Bah ! Ca me reviendra. Bon, point numéro un, ton père ne doit absolument rien apprendre, Bella. Ni au sujet d’hier soir, ni au sujet de son enquête. Il va aussi falloir sécuriser sa maison…
- Oui, je sais…
- On peut se relayer chez les Swann, les bois sont abondants autour de chez eux, les humains ne verront rien. Commença Sam en échangeant un regard avec Jake. On peut aussi s’arranger pour que ton père vive chez Sue, comme…
- Comment ça, Sue ? Elle est au courant de quelque chose ? Demanda ma belle.
- Bella… Sue est membre du conseil Quileute et ses deux enfants sont des loups ! Oui, elle sait. Et il faudra qu’on lui parle de tout ce qu’il s’est produit hier ainsi que de ton… expérience en vampire. Expliqua Jacob.
- Là n’est pas le plus important, commença Carlisle. Alice, sais-tu si Félix compte repasser dans un futur proche ?
- Pour le moment, je ne vois rien. Il est reparti à Chicago et compte y rester quelques temps, mais pour l’instant ou au moins les quelques mois à venir, il ne compte pas repasser ici.
- Il y a plus important à savoir, on fait quoi s’il prévient les Volturi à propos de Bella ? Demanda Jasper.
- Comment ça ?
- Bella n’est pas censée connaître notre existence et surtout, elle devrait être morte ou transformée. On fait quoi s’il les prévient qu’elle est toujours humaine ?
- Hmmm… Je ne pense pas qu’il les avertira…
- Carlisle ! Tu vois toujours le meilleur en chacun ! C’est de Félix qu’on parle… Râla Jasper.
- Ce que je veux dire par là c’est que Félix risque lui aussi des ennuis si les Volturi apprennent pour Bella. Il aurait dû s’assurer de l’avoir tuée ou changée, ce qu’il n’a pas fait. Il est donc coupable d’avoir divulgué le secret et pourrait être condamné ! Je suis certain qu’il ne dira rien.
- Peut-être, mais au cas où, si les Volturi débarquent, nous ne pourrons rien faire ! Une poignée de vampires et quelques loups contre toute une armée, c’est une mission suicide ! Répliqua Jasper.
- Je peux déjà prévenir mon clan. Je les connais tous, ils nous appuieront.

Tanya se releva brusquement et sortit de la maison afin de téléphoner à Eléazar. Alice, quant à elle, traquait ses visions, mais à part des images totalement indécises et nébuleuses, je ne voyais rien dans son esprit. Il faut dire aussi que la présence des loups ne l’aidait pas ; en effet, les loups occultaient énormément les visions d’Alice, l’empêchant de savoir avec certitude ce qui allait se produire.

- Pour le moment, il n’y a rien à craindre, mais ça ne veut pas dire que l’on doit se relâcher ! La seule chose que je sais, c’est que Félix attend le bon moment pour embarquer Bella… Dit Alice, tête basse.

Ce que je vis à cet instant dans ses pensées me pétrifia sur place et me fit souffrir mille morts… Une Bella déjà transformée, nue et enchaînée dans un lieu sombre et humide, assoiffée à la limite de la folie, des marques de tortures évidentes sur le corps et une forme sombre ramassée à ses pieds, un corps, alors que mon ange hurlait de désespoir et réclamait la mort…
Je me jetais sur ma sœur et la secouais comme un prunier tandis qu’elle gémissait. Jasper essayait de me raisonner et Bella tentait de me calmer avec des paroles apaisantes, mais je ne les voyais plus, ne les sentais plus. La seule chose dont j’étais conscient était cette vison de cauchemar qui ne devait surtout pas se produire…

- NON ALICE ! Ca n’arrivera pas, je l’empêcherai ! Tu as vu ça quand ? QUAND ?
- Ce.. Cette nuit alors que tu arrivais chez les Swann et à nouveau ce matin… Je suis…
- Tes visions déconnent Alice ! Ca ne peut pas arriver !
- Je n’y peux rien, Edward. Ca va se produire si on ne l’empêche pas ! Mais je ne sais pas quand…
- De quoi parlez-vous ? Demanda Bella, inquiète.
- Rien mon ange. Il n’y a rien dont tu dois t’inquiéter, d’accord ? Laisse-nous gérer ça, tu ne risques rien.
- Edward ! Ne me mens pas ! Je vois très bien que quelque chose ne va pas. Dis-moi ce qu’il se passe !

Alice enroula un bras autour des épaules de Bella en soufflant lourdement.

- Bella… Félix cherche à te récupérer, je ne sais pas pourquoi, mais apparemment, il ne le fera que lorsque tu seras transformée, pas avant…

Bella plongea son visage entre ses mains et grommela. Alors que je la pensais paniquée, elle était en fait ivre de colère.

- Il m’a prévenue hier soir… Il m’a dit que je ferai un « fabuleux vampire » et qu’il attendait qu’Edward s’occupe de ma transformation parce que lui-même a peur de perdre le contrôle…
- Bella ! Pourquoi tu ne m’as rien dit ?
- Oh ça va, Edward ! Tu ne penses pas qu’il y a eu suffisamment d’évènements entre hier et aujourd’hui pour que j’oublie une bricole ?
- Parce que t’appelles ça une bricole ? Mais t’es malade ? Y’a un sadique fou à lier qui en a après toi et c’est une bricole ? Mais qu’est-ce…

Jazz et Emmett se levèrent et me retinrent chacun par un bras tandis que Jasper essayait de me détendre.

- Eddy, reste zen ! Ca sert à rien de t’enflammer maintenant, tu fais plus peur à Bella qu’autre chose…
- Jazz ! Va te f…
- SUPER !

Alice se mit à sautiller sur place, on aurait dit qu’elle était montée sur ressorts.

- Le clan Dénali nous rejoint dès ce soir, ils vont nous aider à mettre un plan en place ! S’exclama le lutin.

Tanya fit son entrée à cet instant, un immense sourire aux lèvres.

- C’est tout bon ! Ils…
- … Arrivent dès ce soir, on sait !

Jazz, Emmett, Rose, Alice et moi nous étions exprimés en chœur.

- Pfff… Bande de rabat-joie ! Casseurs de bonnes nouvelles ! Ronchonna Tanya en allant se réfugier dans les bras de Jacob.

Nous étions tous dispatchés en petits groupes, discutant de ce que nous devions prendre comme mesures de protections pour les semaines à venir. Du coin de l’œil, je vis Sam faire un signe discret à Jacob et lui glisser quelques mots à l’oreille. Malheureusement, ils utilisaient leur langue tribale et je n’y comprenais rien. J’avais appris un tas de dialectes différents, l’éternité vous en donne le temps après tout, mais le Quileute, je n’y avais jamais songé…
Après une discussion passablement mouvementée entre les deux indiens, Sam se tourna vers Alice.

- Eh la naine ! Tu as bien dit que l’autre sangsue était sur Chicago, non ?
- Euh… oui. Pourquoi ça ?
- Pourquoi ça ? Attends, tu ne crois pas qu’on pourrait régler le problème tout de suite en y allant tous pour le coincer ?
- Impossible, Sam. C’est beaucoup trop dangereux. Intervint Carlisle.
- Dangereux ? Attendez, vous délirez là ! Vous ne pensez pas qu’à huit vampires et une bonne douzaine de loups on peut s’en sortir sans problème ? Merde, ce n’est qu’une unique sangsue contre tout un groupe ! S’énerva le Quileute.
- Sam, il n’est pas n’importe qui. Et quand je dis que c’est trop dangereux, je ne parle pas spécialement pour vous ou pour nous, mais pour les humains. On arrivera peut-être à bout de Félix, mais on subira de lourdes pertes, sans compter qu’il nous obligera à nous révéler aux humains...
- Mais non, les humains ne verront rien, ils…
- C’est un fin stratège, Sam. Crois-moi, à lui tout seul, il causera énormément de dégâts et fera tout pour que nous soyons repérés par les humains.
- Dans ce cas, il suffit seulement de l’attaquer hors de la ville ! S’exclama l’Indien.
- Cela ne marchera pas, Sam. C’est un excellent tacticien, il ne se laissera pas facilement berner et encore moins entraîner dans un traquenard… Non, la seule chose à faire est d’attendre patiemment qu’il sorte de son trou et qu’il vienne à nous. En attendant ce jour, on ne peut pas faire grand chose d’autre que s’entraîner au combat et veiller sur les Swann… Défendit Jazz.

Pendant l’échange entre Sam, Jazz et Carlisle, Bella s’était isolée près d’une fenêtre. Elle observait le paysage, le regard lointain, elle n’était plus avec nous mais perdue dans ses pensées La connaissant, je préférais la laisser tranquille, elle reviendrait lorsqu’elle l’aura décidé.
Sam fulminait, tournant autour de la table tel un fauve en cage, à la recherche d’une idée. Il ne supportait pas de devoir attendre son « ennemi » au lieu de le traquer.

- Je sais ! Il suffit seulement de créer une fausse piste, une fausse trace, un leurre, histoire de l’attirer dans un lieu bien particulier et là on lui tombe dessus ! S’écria Jacob et Sam ainsi qu’Emmett, qui n’était pas contre une bonne bagarre histoire de dérouiller ses poings, lui frappèrent dans la main.
- Non, ça ne marchera pas ! Il ne se laissera pas avoir et nous risquons pas mal de pertes dans l’histoire si nous ne sommes pas préparés pour le recevoir. Non, la meilleure des solutions est l’attente. S’énerva Jasper.
- Nous n’avons pas peur de nous battre ni même de mourir ! S’enflamma Sam, pensant que mon frère préférait la solution de facilité et la voie de la lâcheté.
- Alors si vous réagissez de cette façon, vous pouvez être sûrs que vous allez tous au casse-pipe. Vous n’en reviendrez pas… Constata Jazz d’une voix lugubre et funeste à souhait.

Du coin de l’œil, je vis Bella tendre l’oreille à notre conversation, tout en gardant le regard rivé vers l’extérieur. Carlisle s’approcha de nous et prit la parole.

- Dis-moi, Sam, qu’est-ce que le Conseil vous a raconté sur l’histoire des vampires ?
- Huuum… L’habituel je dirais. Les méchants vampires, les gentils loups protecteurs…
- Non. Que savez-vous de notre histoire ?
- Oh ça ! Euh… Pas grand chose. On sait que vous avez un clan qui vous dirige, on a su pour les guerres et les armées de nouveaux-nés, les enfants immortels…
- Le Fléau, ça te dit quelque chose ? Lui demanda Carlisle d’une voix neutre.

Jacob et Sam s’observèrent et je pouvais entendre leurs pensées tourner à cent à l’heure à la recherche de cette information, puis leurs visages s’éclairèrent, ils venaient de trouver.

- Oui, le conseil nous a raconté quelques unes de vos légendes, dont celle-ci. C’est au sujet d’un vampire qui en aurait tué plus de trois cents autres sur une journée avec seulement une poignée d’hommes, c’est ça ? Demanda Sam, l’excitation pointant clairement dans sa voix.

Carlisle et Jasper approuvèrent en hochant brièvement de la tête.

- Oui et ? S’impatienta Sam.
- Tu comprends maintenant pourquoi il vaut mieux attendre de le laisser venir à nous ? Le questionna Jasper, attendant patiemment que l’information soit digérée par les Quileutes.

Sam et Jacob, perplexes, regardèrent mon frère et mon père puis je vis les rouages se mettre en place dans leurs esprits au fur et à mesure que leurs visages devenaient de plus en plus livides, voir vert par endroits.

- QUOI ? NON ! S’exclamèrent-ils tous deux.
- Si. Alors, vous voulez toujours partir en chasse ? Conclut Jazz d’une voix tendue.

Les Quileutes frissonnèrent légèrement puis hochèrent frénétiquement leurs têtes de gauche à droite. Brusquement, Jake devint rouge, comme s’il avait avalé quelque chose de travers, puis se mordit les lèvres en essayant de retenir un rire, et enfin, il rigola aux éclats, complètement hystérique.

- Oh putain Bells ! C’est pas possible, mais t’es un véritable concentré de poisse en plus d’être une miss catastrophe ! Faudrait que tu bosses pour la Défense, tu deviendrais une arme de destruction massive de première catégorie !

Il se tenait le ventre tellement il riait, bien que la situation ne soit pas des plus hilarantes ; le rire grave d’Emmett se joignit rapidement au sien. Bella quant à elle, faisait comme si de rien n’était, mais je vis son regard se durcir puis se mettre à briller de larmes et d’une détermination féroce. Sa lèvre inférieure tremblotait et ses dents la mâchouillaient nerveusement.

- Isabella Marie Swann ! N’y pense même pas ! S’écria Alice d’une voix perçante.
- Et tu veux que je fasse quoi d’autre, Alice ? Répliqua mon ange, la voix pleine de venin.
- Mais ce n’est pas la solution Bella ! L’implora ma sœur.
- C’est moi qu’il veut, pas vous. J’ai déjà une mort sur la conscience, je n’en supporterai pas d’autres…

J’observais, interdit, l’échange entre ma sœur et ma belle, jusqu’à ce que ses paroles deviennent claires. J’agrippais fermement Bella par les épaules et la tournais brusquement face à moi.

- Bellaaaa ! Ne me dis pas que tu penses ce que je crois ? Je t’interdis de faire ça, je…
- Tu n’as rien à m’interdire, Edward ! Je suis adulte et c’est à moi d’assumer mes erreurs, pas à vous !

Elle se débattait furieusement en essayant d’échapper à mon étreinte alors que nous l’observions tous, horrifiés par ses propos. Je me tournais rapidement vers Jazz, l’implorant du regard pour qu’il fasse quelque chose pour calmer la furie qui s’agitait entre mes bras. Il se concentra sur elle quelques instants avant de souffler lourdement puis de poser une main sur l’épaule de mon ange qui finit par se détendre au bout de quelques minutes.

Je n’y comprends rien, c’est bizarre… J’ai réussi mais il a fallu que je la touche pour ça. Elle ne réagit jamais de la même façon à mon don… Ses émotions qui font blocage ? Faudra que j’en parle avec Carlisle…
Il l’observa étrangement pendant quelques minutes puis lui parla d’une voix douce et rassurante.

- Bella, je comprends ta réaction, mais dans l’état actuel des choses, tu ne peux rien faire. Tu n’auras aucune chance contre lui, ça ne sert à rien que tu te rendes. Oui je sais, si tu es transformée avant, tu auras la force nécessaire, mais ça ne sera pas assez…
- Comment ça ? Lui demanda ma douce d’une voix sèche.
- Bella, tu seras un nouveau-né. Tu auras énormément de force, de vitesse et de puissance, mais ce ne sera que de la force brute. Tu réagiras instinctivement et non pas tactiquement, tu en seras incapable, trop obnubilée par ta soif, tes émotions et tes instincts. Tu ne tiendras pas une heure, et encore, je suis généreux dans mes pronostics… Non, la seule chose censée à faire c’est d’attendre. Lui expliqua t’il patiemment.
- Mais si je suis changée maintenant et que vous m’entraînez au combat, ça pourrait marcher ! S’exclama mon ange.
- Bella, on en a parlé hier. Pas comme ça, Bella…

Je plongeais dans son regard, elle se sentait blessée, trahie. Je ferais tout pour elle, elle le savait. J’étais prêt à la mordre tout de suite si elle le désirait, mais pas parce qu’un danger planait aux alentours, non. Je la mordrais le jour où elle sera prête à me rejoindre et lorsqu’elle n’aura plus cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. Bella enfouit son visage dans mon torse et je la sentis se détendre dans mes bras ; elle abandonnait la partie et mettait ses idées tordues au placard.
À ma grande surprise, Rosalie s’approcha de Bella et lui frotta le dos.

- Bells, je suis désolée pour mes paroles de tout à l’heure, je n’aurai pas dû m’emporter comme ça et je n’aurai jamais dû te dire ce que j’ai dit, je m’excuse.
- Ah ! Et qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis subitement, Rosalie ? Lui demanda mon ange, acide.
- Je… Simplement de voir qu’une faible humaine est prête à se sacrifier pour protéger un clan de vampires. Je me suis trompée sur toi, je t’ai mal jugée depuis ce qu’il s’est passé hier et je ne trouverai jamais de mots assez forts pour me faire pardonner. J’aime ma famille et je la protège à ma manière, tu nous as menti et j’ai cru que tu avais joué avec nous mais en fait, je m’aperçois que tu essayais de nous protéger, à ta manière. Je suis sincèrement désolée, Bella et je te promets qu’on va tout faire pour te sortir de ce merdier.

Quelques larmes roulèrent sur les joues de mon ange pendant le discours de Rosalie, puis Bella jeta ses bras au cou de ma sœur et l’enlaça fermement tandis que Rose lui rendait son étreinte.
Bella n’arrêtait pas de marmonner inlassablement des « je suis désolée » pendant que Rose et Alice tentaient de l’apaiser.

- CÂLIN GENERAL ! Beugla Emmett en se ruant sur les filles, rapidement suivi par les parents, Jazz, Tanya et les deux loups.

Je me jetais sur le dos d’Emmett, ce qui le fit marrer, et me tortillais dans tous les sens pour essayer de rejoindre ma douce. Malheureusement, elle était ensevelie sous un monticule de vampires et de sacs à puces.
Mon ange finit par les repousser et s’écarter puis plongea son regard grave dans celui de mon père.

- Carlisle, j’apprécie énormément ce que vous voulez faire, mais vous parlez vous même de Félix comme étant un fléau…
- Pas un fléau, Bells, LE Fléau ! Corrigea Emmett.
- Em, la ferme ! Vous venez de dire qu’à quelques hommes, ils ont tué plus de trois cents vampires, comment vous allez faire à seulement quelques vampires et loups ?
- Bella, c’était des bataillons de nouveau-nés inexpérimentés contre des combattants aguerris et surentraînés, ils n’avaient aucune chance ! Comme je te l’ai dit, ils ont la force brute, mais aucune technique, c’est pour cela qu’ils sont tous morts. ! Lui expliqua Jazz.

Bella finit par acquiescer à contre-cœur, souffla lourdement et manqua de tomber. Mon ange était si tendu depuis la veille et manquait tellement de sommeil que ses jambes n’arrivaient plus à soutenir son faible poids ; Rose la rattrapa avant qu’elle ne s’effondre au sol puis me la mit dans les bras.

- Tu devrais la ramener, Edward. Elle est épuisée, il faut qu’elle se repose. Dit doucement Alice.
- Non, je vais bien. Et il faut que je rencontre le clan de Ta…
- ne t’inquiète pas de cela, Bella. Le clan Dénali arrivera dans la soirée, nous les mettrons au courant de ce qu’ils doivent savoir puis tu les rencontreras demain matin. Reposes-toi en attendant, tu en as besoin. La rassura Carlisle
- Mais je…
- Bella, dois-je t’injecter un sédatif pour que tu ailles dormir ? La menaça mon père.

Elle vrilla son regard rageur à celui de mon père, ce qui le fit sourire, puis elle leva les bras en l’air en signe de reddition, exaspérée par nos réactions.

Elle croyait quoi, la faible humaine ? Qu’on allait la laisser nous mener par le bout du nez ? Imbécile ! Ça fait déjà bien longtemps qu’elle te mène par le bout du nez ! C’est pas vrai, dugland ! Ah oui, désolé… Elle te mène par le bout de la queue, nuance ! Rhaaa… arrête tes conneries ! C’est même pas vrai ! Si et tu le sais ! Mais pourquoi faut toujours que tu ramènes tout au cul ? Ah ! Ben tiens ! Comme ça c’est moi qui ramène toujours tout au cul? Exactement ! Pfff… T’es vraiment de plus en plus atrophié du bulbe toi ! T’as pas encore remarqué que je suis la voix de la raison ? Voix de la raison ? Mon œil ! Parfaitement ! Et comme tu ne penses qu’au cul dès que tes yeux se posent sur elle, forcément j’y pense aussi ! T’es pas sensé ne pas y penser, justement, si tu es la voix de la raison ? Ouais, peut-être, enfin chez une personne normale… Comment ça je suis pas normal ? Enfoiré ! Putain Cullen, t’es con ou quoi ? T’es pire qu’un homme des cavernes ! À part penser à satisfaire tes besoins et désirs, tu ne t’occupes de rien d’autre ! C’est pas vrai ! Alors vas-y, à quoi tu penses, là, maintenant ? Ramener Bella à la maison. Continue… La mettre au lit. Mais encore… Ben… La laisser dormir, elle doit se reposer ! Ensuite ? Ben… je sais pas, attendre patiemment qu’elle se réveille ! Et… Je l’embrasserai et caresserai tendrement ses cuisses crémeuses du bout des doigts, elles frétilleront lorsqu’elle émergera de son sommeil, puis mes mains glisseront lentement jusqu’à sa f… Et tu penses pas au cul ? Ah ! Laisse-moi rire ! La ferme espè…

- Bordel Ed ! Tu peux pas arrêter de te prendre la tête cinq minutes ? C’est chiant à force ! Râla Jasper.
- Comment ça ? Demandais-je à mon frère, tout en me secouant la tête pour chasser ma soi-disant conscience.
- Je sais pas c’que t’as depuis quelques temps, mais c’est à croire que tu es en guerre avec toi-même ! J’te jure, à la longue, c’est d’un pénible ! Expliqua t’il.

La vache ! S’il savait à quel point il n’avait pas tord… Depuis que j’avais rencontré Bella, c’était comme si toute logique ou toute pensée rationnelle m’avait quittée… Et le peu de fois où elles refaisaient surface, c’était pour s’engueuler avec moi, enfin… le vrai moi. ARG ! J’en deviens fou!

- EDWARD ! Arrête de rêvasser et va coucher Bella ! M’intima Jasper.

Après avoir jeté un œil à la splendide créature qui se trouvait dans mes bras, je hochais brièvement de la tête. Bella luttait contre le sommeil, s’escrimant à essayer de garder les yeux ouverts, mais elle était si épuisée que sa tête retombait lourdement contre mon torse. Je saluais tout le monde, sachant pertinemment que nous nous reverrions dès que ma douce serait levée, puis sortis de la villa, ma Bella dans les bras.
Une fois dans la chambre, je m’assis sur le lit, tenant fermement ma belle au bois dormant, et la déshabillais en faisant attention au moindre de mes mouvements pour ne pas la bousculer. Je l’allongeais puis la bordais avant de m’installer près d’elle. Même endormie, Bella avait conscience de ma présence auprès d’elle ; elle se rapprocha de moi et enfouit son visage dans mon cou, l’une de ses mains posée sur mon torse et l’autre enroulée autour de ma taille. Elle inspira lentement à plusieurs reprises, s’imprégnant de mon odeur puis soupira de contentement, un petit sourire aux lèvres.
J’entendis au loin Sam, Léah et Quil, prendre position autour de la villa et du cottage grâce au bruit feutré de leurs lourdes pattes frôlant le sol pendant leur course, puis perçus les pensées de Rose et Emmett qui s’étaient installés dans la forêt, à environ un kilomètre du cottage, pour s’assurer que Bella et moi ne risquions rien, tandis que mes parents, Alice, Jasper, Tanya et Jake étaient partis chasser avant de prendre la relève.
Les Cullen et les Quileutes étaient en alerte. La guerre des nerfs venait juste de commencer…

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