Edward & Bella

Edward & Bella

jeudi 4 mars 2010

29 - Réminiscences...

Je tenais fermement ma Bella endormie contre moi. Dès que j’avais le malheur de la relâcher légèrement afin qu’elle ne prenne pas froid à mon contact, elle se mettait à s’agiter, à trembler et à sangloter… Lorsque je m’étais levé pour aller chercher une couverture, je l’avais retrouvée, moins d’une minute plus tard, convulsant à moitié sur le lit, marmonnant des choses sans queue ni tête et m’appelant désespérément. Je l’avais roulée dans la couverture et maintenue étroitement contre moi jusqu’à ce qu’elle se calme…
Peu avant dix heures, son souffle se précipita et elle se mit à gigoter dans tous les sens, à geindre, à pleurnicher et brusquement ses paupières s’ouvrirent. Elle m’observa à peine une demi-seconde, totalement hagarde, avant de se mettre à hurler et de me repousser violemment. Elle avait l’air d’être en plein cauchemar éveillé…

- Bella ! Ce n’est que moi !

Elle ne m’entendait pas et ne me voyait pas. Ses yeux étaient exorbités et écarquillés par la terreur, ses pupilles totalement dilatées à tel point que son regard n’était plus chocolat mais noir. Elle se débattait violemment et s’égosillait contre je ne sais quel tourment qui la hantait.

- Ssssh Bella… Calmes-toi, c’est moi, Edward.

Plus je la maintenais contre moi, plus elle hurlait et tentait de se dégager de mon étreinte. Elle devait être en proie à des hallucinations d’une horreur sans nom et me faisait penser à une personne en crise de delirium tremens ; ma Bella était en plein délire et je ne pouvais rien faire pour l’aider…
Je sentis une succession de vagues de calme converger dans la chambre et m’aperçus que Jasper et Alice arrivaient. Les vagues avaient beau affluer en masse, aucune ne soulageait ma douce…
Jazz et Alice pénétrèrent rapidement dans la chambre et mon frère posa ses mains sur le visage de mon ange, lui envoyant des décharges successives de calme, d’apaisement, de soulagement… mais rien n’y faisait.

- Jazz ! Fait quelque chose !
- Je ne comprends pas, Ed, ça ne marche pas… Elle est totalement hermétique, même avec un contact physique, je n’y arrive pas…

Alice se rua hors de la chambre en criant « Carlisle » tandis que Jazz m’aidait à maintenir mon ange en place. Elle se débattait tellement que j’avais peur qu’elle ne se blesse et bien que je lui maintienne les bras et Jazz les chevilles, elle se ruait dans tous les sens, comme un beau diable…
Je ne sais pas où pouvait bien se trouver Bella, mais elle n’était pas avec nous, elle était dans un monde de délires et de cauchemars et je ne savais pas du tout comment l’en sortir. Quant à mon frère, il était à moitié paralysé par la terreur qui émanait de ma douce.
Alice revint peu de temps après, Carlisle sur les talons.
Il inspecta brièvement les yeux de mon ange et ouvrit sa sacoche, en sortit une seringue et un petit flacon. Il enfonça l’aiguille dans le flacon et emplit la canule avant d’injecter le produit à Bella.

- Carlisle ! Qu’est-ce qu’elle a ? Qu’est-ce que tu lui donnes ?
- Elle est en état de choc, je lui donne juste un léger sédatif pour la calmer, il va bientôt faire effet…

Quelques minutes passèrent puis Bella arrêta de se débattre, les cris cessèrent, son regard perdit cette lueur de folie puis ses paupières se fermèrent et sa respiration s’alourdit. Elle tombait dans un léger sommeil. Ma famille alla dans le salon et attendait que j’arrive. Je pris un Tshirt dans le placard et déshabillais mon ange, la laissant en sous-vêtements avant de lui enfiler le vêtement ; elle serait beaucoup mieux dedans que dans sa robe à moitié arrachée pendant sa crise… Je l’embrassais tendrement sur le front et la bordais avant de rejoindre les miens dans le salon.

- Carlisle, c’est grave ?
- Non, ne t’inquiète pas, d’ici une petite heure, Bella ira mieux et ne se rappellera peut-être même plus cet épisode… Ce que je ne comprends pas, par contre, c’est pourquoi Jasper n’a pas réussi à la détendre, c’est vraiment étrange… Cela t’était-il déjà arrivé avant ?
- Jamais ! Je ne comprends pas moi-même. Je l’ai déjà calmée par le passé, mais je ne l’avais jamais vue non plus dans cet état, c’était… Terrifiant de ressentir ses émotions. Avoua faiblement Jasper.
- As-tu une idée du pourquoi ton pouvoir n’a pas fonctionné sur Bella ? Lui demanda Carlisle, la curiosité illuminant son regard.
- Aucune… Elle était totalement hermétique, comme si une espèce de muraille m’empêchait d’influer sur ses émotions… Même en la touchant, je ne pouvais rien émettre… Enfin si ! Mais rien n’accédait à Bella…Je suis désolé, Ed… Je me suis mis en route dès que j’ai ressenti son angoisse et sa terreur, mais je n’ai rien pu y faire… Ex…
- T’excuse pas, Jazz… Tu n’y es pour rien… C’est de ma faute, uniquement ma faute…
- Comment ça, Edward ? En quoi est-ce de ta faute si Bella a eu cette crise ? Interrogea mon père.
- Pfff… On s’est disputé, en quelque sorte… Les paroles ont dépassé ma pensée et…
- Je t’arrête tout de suite, Edward ! Une simple dispute n’a pas pu la mettre dans cet état ! Non, il a dû se passer quelque chose de grave pour qu’elle soit en état de choc au réveil… Comment s’est passée sa nuit ?
- Agitée, très agitée… Cauchemars, cris, pleurs… Et elle ne m’a pas reconnu à son réveil…

Carlisle se frotta le menton pensivement puis se pencha et fouilla dans sa sacoche avant d’en ressortir un dossier. Il l’ouvrit et le parcourut quelques instants.

- Hmmm… Non, elle n’a eu aucune manifestation de ce genre pendant son hospitalisation et à sa sortie…
- C’est le dossier médical de Bella ? Je peux…
- Non, Edward. Secret médical. Et pas la peine d’essayer de lire mes pensées ou tu auras droit à nouveau à la liste exhaustive des anti-diarrhéiques ou des diurétiques avec un récapitulatif de leurs effets secondaires en prime !
- Pfff… Et qu’est-ce que ça dit, alors ? Pour Bella…
- Et bien… A t’elle eu des cauchemars ces temps-ci ? Des terreurs nocturnes ?
- Plus ou moins, oui, ça dépend des jours… Si Charlie l’appelle, ils redoublent, sinon, elle dort à peu près tranquillement.
- Mais jamais de manifestations aussi virulentes ?
- C’est la première fois.
- Hmm…Il semblerait qu’elle soit en train de recouvrer la mémoire au sujet de cette nuit fatidique, et cela se passe inconsciemment. Le cerveau est un organe vraiment particulier, capable de se protéger de multiples façons. Bella a été témoin d’évènements extrêmement monstrueux pour l’occulter de cette manière. En fait, afin de la protéger, son cerveau c’est en quelque sorte déconnecté de la réalité, c’est pourquoi elle n’en avait aucun souvenir. Il est fort probable, ces dernières nuits, qu’elle ait eu des réminiscences de cette soirée ce qui se traduit sous forme de cauchemars. Le fait qu’elle ait été en état de choc ce matin me le suggère. Pour son bien, il faudrait que je la suive et lui donne un traitement, j’ai peur qu’elle ne supporte pas que tous ses souvenirs affluent aussi brutalement.

Je me levais et me mis à faire les cents pas, mal à l’aise de mentir et de cacher délibérément des informations à ma famille.

- Ed, c’est quoi cette culpabilité qui émane de toi ? Me demanda Jazz, soupçonneux.
- Euh… Et bien… En fait… Je sais peut-être certaines choses et…
- Rhoooo ! T’accouches, Eddy ? S’impatienta ma soeur.

Je me rassis lourdement et n’osais même pas affronter le regard de ma famille. Je m’assurais que mon ange dormait profondément et son souffle régulier me le confirma.

- Carlisle… Bella n’a jamais été amnésique…
- Comment ça ?
- Elle se rappelle de tout ou plutôt elle l’a toujours su… Elle a simplement joué la comédie…
- Mais pourquoi ?
- Je n’en sais rien… Tout ce que je sais c’est qu’elle veut s’en occuper elle-même…
- Tu aurais dû nous en parler ou au moins au Chef Swann…
- Elle m’a fait promettre de ne rien dire ! Je ne sais pas pourquoi elle garde le silence mais je sais qu’elle a besoin de s’en charger seule…
- Hmmm… Voilà qui infirme ma théorie sur d’éventuelles réminiscences… Je ne vois plus qu’une chose, dans ce cas, qui ait pu la mettre dans un état de choc aussi important… Il a dû se passer quelque chose hier soir, un événement qui lui a fait repenser à cette soirée ou une parole, un visage…
- Edward, qu’est-ce qu’il s’est passé lorsque vous êtes sortis du club, hier soir ? Bella était étrange lorsque vous êtes revenus. Et Jazz et moi savons que vous n’êtes pas rentrés tôt parce que Bella avait trop bu, elle avait la trouille. Me demanda Alice.
- Je ne sais pas trop, elle a brusquement eu peur, elle… Elle a cru reconnaître quelqu’un mais elle s’est trompée… Enfin, c’est ce qu’elle m’a dit… Et ensuite, dans le club, elle passait son temps à fixer un groupe de personnes discrètement. J’ai cru qu’elle s’attendait à voir surgir le diable en personne…

Carlisle s’installa face à moi et posa ses mains sur mes épaules, m’observant attentivement.

- Écoute, fils. Il faut absolument que tu la fasses parler, qu’elle se confie. Bella a confiance en toi, elle ne doit pas garder toutes ces choses pour elle-même, trop de lourds secrets peuvent rendre fou. Tu dois la faire avouer…
- Dans ce cas, ça serait l’hôpital qui se fout de la charité ! Je lui mens déjà suffisamment, Carlisle ! Elle ne sait rien pour nous ! Comment puis-je exiger qu’elle me fasse confiance alors qu’elle ne sait rien de nous ? Je dois lui dire au plus vite, je…
- Surtout pas maintenant ! Cela ferait trop d’informations à digérer. Elle est fragile, fils, surtout en ce moment. Tu as pu le voir par toi-même… Attends encore un peu, que son état s’améliore et ensuite parle lui.

… Des tours de garde… Emmett qui dansait à moitié nu sur la table… Ne dois pas rester seule… Dangereux… Magnifique nuisette en satin rose pâle qui plaira à Jazz, j’en suis sûre… Surveillance… Prévoir une sortie shopping avec Rose, Bella et Tanya…

- Alice ! C’est quoi toutes ces pensées, qu’est-ce que tu me caches ?
- Hein ? Euh rien… Je ne vois pas de quoi tu parles…

Sors de mes pensées ! Sors de mes pensées ! Sors de mes pensées !

Alice se tenait la tête à deux mains et se balançait d’avant en arrière, essayant de me repousser de son esprit. Je me levais et me ruais sur elle, la pris par les épaules et la secouais doucement.

- ALICE ! Dis-moi !

Elle poussa un petit gémissement étranglé et me jeta un regard désespéré.

- C’est Bella ? Qu’est-ce qu’elle a ? Qu’as-tu vu ?
- Ooooh… Je ne sais pas… Je ne comprends pas… Son avenir a changé brutalement hier soir…
- Comment ça ?
- Je… Je… Un troisième avenir est apparu. Souffla t’elle imperceptiblement.
- Quoi ? Il y avait toujours les deux voies possibles ? Mais…
- Oui Edward, rien n’a changé de ce point de vue. Dans ces deux cas, elle devient l’une des nôtres et reste avec toi ou est seule, mais…
- Mais quoi, Alice ?

Alice plongea son regard éploré dans le mien et je me trouvais basculé dans une vision de cauchemar… Moi courant comme un dératé en direction de chez les Swann et découvrant le corps sans vie et brisé de ma douce…

- NOOOOOOOOOOOON ! Ça ne peut pas arriver, ça ne doit pas arriver, Alice !
- Edward, je ne comprends pas pourquoi j’ai eu cette vision, mais toujours est-il qu’elle est bien là et..
- Je l’empêcherai ! Elle ne peut pas mourir ! Elle ne doit pas…
- Ed, te bile pas, on fera des tours de garde quand tu ne seras pas avec Bella. Tu sais très bien qu’on fera tout pour que la vision d’Alice ne se réalise pas… Enfin celle-là. Me réconforta Jasper en me tapotant l’épaule.
- Mais je…
- Bella va ouvrir les yeux dans une minute et douze secondes, il vaut mieux changer de sujet, vous ne croyez pas ?

Alice se leva précipitamment, sortit du cottage comme l’éclair et revint moins d’une minute plus tard avec des cafés fumants et des viennoiseries pour ma douce.
Elle vida la moitié de nos cafés dans l’évier, hormis celui de Bella et s’installa sur les genoux de Jazz.
La porte de la chambre s’ouvrit quelques instants plus tard et Bella entra dans la pièce, en plein brouillard. Elle avait beau être grognon, à moitié endormie et se cogner partout, ses cheveux ressemblant à un enchevêtrement compliqué de nœuds et de mèches, et porter mon Tshirt dix fois trop grand pour elle, Bella était toujours la plus belle des créatures vivant dans l’univers.
Non, la vision d’Alice ne se produira pas, je ne le tolèrerai pas…
Lorsqu’elle vit que nous n’étions pas seuls, elle rougit fortement.

- Euh… Bonjour !

Sa toute petite voix timide et ensommeillée était vraiment adorable, je ne pus m’empêcher de lui sourire et me levais pour la rejoindre. Je l’embrassais tendrement et la pris dans mes bras.

- Bonjour mon ange.
- Edward, je suis dés…
- Ssssh… Plus tard, Bella. D’accord ?

Elle me fixa quelques secondes puis hocha brièvement la tête avant de rejoindre ma famille dans le salon.

- Bonjour Bella, comment te sens-tu ? S’informa mon père.
- Bonjour Carlisle. Euh… Bien, je pense. Enfin un peu vaseuse, pourquoi ?
- Eh bien… Tu as eu une petite attaque de panique ce matin et j’ai dû te donner un calmant…
- Ah ! C’est pour ça que j’ai une trace de piqûre ? Je ne comprenais pas pourquoi j’avais ça…
- Ce n’est rien de grave Bella, tout va bien ! La rassura t’il.
- Salut Bells ! S’écrièrent Jazz et Alice en chœur, ce qui fit sourire ma douce.
- Salut vous deux ! Aaaah Alice… Merci d’avoir pensé à moi ! S’exclama ma belle en saisissant le sachet de croissants.

Tant qu’elle ne me faisait pas son petit cinéma habituel devant mon père, ça irait… Elle dut apparemment voir mon expression car elle me fit un petit clin d’œil et me tira la langue… Hmmm… Et quelle langue…

Bordel Edward ! Calme tes pulsions ! C’est pas possible de penser au cul du matin au soir !

Jasper roulait des yeux, ce qui fit rire Alice et Carlisle qui devaient avoir compris pourquoi Jazz agissait de cette manière…
Alors que ma famille se levait pour nous laisser tranquille, Bella les arrêta.

- J’ai oublié… Mon père rentre ce soir et je voulais vous inviter pour le repas, lui faire la surprise et vous remercier pour tout ce que vous faîtes pour moi.
- C’est gentil, Bella, mais avec Esmée nous devons rendre à un gala de charité ce soir… Une autre fois, peut-être ! Et rassures-toi, c’est plutôt à nous de te remercier pour tout ce que tu fais !
- Mais… Je ne fais rien, je ne…
- Oh que si ! Tu supportes Edward, ce qui est un immense défi en soi ! Se moqua mon père.

Je roulais des yeux dans sa direction et grognais.

- Tu vois, Bella ? Franchement, je ne sais pas comment tu fais pour supporter un être aussi primitif ! Rigola Carlisle.

Bella rit doucement avant de se tourner vers Jazz et Alice.

- Et vous, vous viendrez ?
- Euh… C’est gentil, mais on avait prévu quelque chose avec Emmett et Rosalie. Malheureusement, on ne peut pas remettre… S’excusa ma sœur.

Beurk ! Bouffer de la nourriture humaine ? Et quoi encore ! J’en profite pour sauver Em et Rose des griffes de cette infâme cuisinière empoisonneuse de vampires, ils me seront redevables… Hummm… Je pense qu’une nouvelle Porshe ne serait pas du luxe…

- Ce n’est pas grave ! C’est de ma faute, j’aurai dû y penser plus tôt… On remet ça à une autre fois ?
- Pas de soucis, Bella ! Lui répondit Jasper.

Après un bref au-revoir, ma famille s’éclipsa, nous laissant seul à seule.
Bella était gênée et mâchouillait nerveusement sa lèvre inférieure, si fort que j’avais peur qu’elle finisse par saigner, ce qui serait une très mauvaise idée… Je passais doucement un doigt sur sa lèvre.

- Edward… Je suis désolée pour…
- Ne t’excuse pas, Bella. J’ai agi comme un con, je n’aurai jamais dû te parler comme je l’ai fait…
- Si ! Enfin, non… Tu as raison, Edward… Je devrais te parler mais je n’y arrive pas… Ce n’est pas parce…
- Bella, stop ! Tu n’as pas à t’excuser et encore moins à te justifier. Je n’aurai pas dû te pousser comme je l’ai fait… Mais quand tu te sentiras prête, n’hésite pas, je serai là.

Je l’attirais contre moi et la serrais dans mes bras, enfonçant mon visage dans ses lourds cheveux bruns, m’imprégnant de leur précieuse fragrance et m’aperçus que Bella agissait de même en inspirant fortement contre mon torse…
J’eus à peine le temps de la relâcher qu’elle trébucha, toute seule comme une grande, en se prenant dans ses pieds. Je la rattrapais avant qu’elle ne s’effondre au sol, retenant à grand peine un éclat de rire.

- Ouh… Je ne sais pas ce que ton père m’a donné, mais j’ai l’impression d’avoir une gueule de bois carabinée… Merde ! Charlie !
- Ne t’inquiète pas, on a le temps. J’irai chercher ton père. Tu t’occuperas de nous mijoter un bon petit plat pendant ce temps-là, d’accord ?

Erk ! Si elle savait que sa cuisine me donnait la gerbe ! Enfin… Pas spécialement sa cuisine, la cuisine humaine en général.

- Tu ferais ça ? Merci, Edward.

Ses douces prunelles chocolat reflétaient la gratitude et elle m’embrassa sur la joue, y laissant une trace brûlante. Elle retourna dans la chambre et fouilla à la recherche de son téléphone. Au bout de quelques secondes, je compris qu’elle invitait Billy Black, Jacob et Tanya à se joindre à nous ce soir. J’envoyais donc un texto à ma chère cousine pour lui expliquer qu’elle allait devoir manger, vraiment manger, pour ne pas éveiller les soupçons. La réponse ne se fit pas attendre…

T’es vraiment barje, tu sais ? Enfin, on va dire que pour une fois, je peux le faire… Je te dois bien ça, remarque ! Sans toi, je n’aurai jamais rencontré mon Jacobinou… À ce soir ! xxx

Pfff… Quelle idée de donner des surnoms aussi débiles… C’est bien une blonde, tiens !

Je ne m’étais pas rendu compte que mon ange était sous la douche, et alors que je me décidais à la rejoindre, elle en ressortit et s’habilla rapidement, son splendide petit cul parfaitement moulé dans son jeans qui lui allait comme une seconde peau… Elle enfila rapidement un top moulant à manches longues, tressa ses cheveux et mit ses boots. Elle attrapa un sac à dos, m’embrassa rapidement et je lui attrapais le poignet alors qu’elle sortait.

- EH ! Tu vas où comme ça ?
- Tu as vu l’heure ? Il est déjà une heure et demie. Connaissant Charlie, il n’y a rien de comestible à la maison, je dois aller faire quelques courses et surtout aérer en grand chez moi ! Prends ta douche et rejoins-moi, d’accord ?

Bella m’embrassa tendrement et sortit. J’entendis le rugissement du moteur de sa Triumph et me sentis bien seul tout à coup…
Brusquement, je me rappelais la vision d’Alice et alors que j’allais rejoindre Bella, ma sœur m’envoya un message.

Jazz la suit, ne t’inquiète pas. Il attend que tu la rejoignes pour me retrouver.

Je me sentis immédiatement soulagé et allais me laver. Je décidais de prendre mon temps, Bella trouverait étrange que je sois chez elle avant qu’elle ne revienne des courses. Je traînais sous la douche et laissais l’eau chaude m’apaiser et n’en sortis qu’une fois le ballon d’eau chaude entièrement vide. Je me séchais, m’habillais et pris ma voiture. Cela faisait un peu plus d’une heure que Bella était partie, elle devait sûrement avoir fini les courses et être chez elle.
Lorsque j’arrivais chez les Swann, je fus soulagé de voir la moto de Bella garée dans leur allée et de sentir la présence de Jazz dans la forêt. Je me tournais brièvement vers lui et le remerciais d’un discret signe de la main.

Pas de soucis, frangin ! Nous aussi on l’aime ta petite humaine, on ne laissera rien lui arriver.

Je lui murmurais un bref « merci » et l’observais reprendre sa course en direction de la villa.
En me dirigeant vers la porte, je ne pus m’empêcher de sourire ; Bella s’était attelée au rangement, d’après les bruits qui provenaient de l’intérieur, et sifflait une mélodie que je n’avais jamais entendue. C’était une musique douce et belle, à la fois joyeuse et triste. Le thème était magnifique et j’attendais de l’essayer sur mon piano…
Je frappais et l’entendis entrer dans le couloir, se cogner contre une commode, jurer et ouvrir. Elle m’accueillit avec un sourire éblouissant aux lèvres, de ce genre de sourire qui vous coupe le souffle et vous laisse sans voix, puis m’embrassa goulûment, comme si elle ne m’avait pas vue depuis des jours. J’aimais énormément que la dépendance que j’avais envers elle, à l’instar d’une drogue, soit réciproque…

- Coucou toi ! Tu m’as manqué… Me susurra t’elle à l’oreille en s’accrochant à mon cou.
- Hmmm… Toi aussi… Tu me laisses entrer ? Pas que je me plaigne de ton accueil, mais les gosses qui jouent dans la rue risquent d’être choqués si on continue sur notre lancée…

Un superbe rouge teinta les jours de ma douce et elle libéra le passage, m’entraînant à sa suite tandis que je fermais la porte en la poussant avec mon pied. Bella m’emmena au salon et attaqua mes lèvres du bout de la langue. Mes lèvres s’entrouvrirent sous la pression des siennes et sa langue se mêla sensuellement à la mienne. J’adorais sentir son arôme si parfait en moi et gémis de plaisir dans sa bouche. Elle frissonna et gémit à son tour et ses mains commencèrent à cheminer de mon torse à mon ventre, s’y attardant particulièrement avant de glisser sous mon Tshirt et de continuer leur descente jusqu’à ma ceinture… Je me détachais d’elle à regret et à bout de souffle.

- Bella… On ne devrait pas faire la cuisine ?
- Non ! Comme j’ai envie de profiter de toi, ce soir on fait un barbecue, il n’y a rien à préparer ! Et… Nous avons environ deux heures devant nous avant que tu ne doives chercher Charlie…
- Trois heures, mon ange. Je roule beaucoup plus vite que toi… Mais ne t’inquiète pas, je respecterai toutes les limitations de vitesse quand ton père sera avec moi !
- Je n’en doute pas, il serait bien capable de te coffrer lui-même sinon ! Hmmm… Qu’est-ce que t’as dit ? Trois heures ? Vraiment ? Mais qu’allons-nous donc pouvoir faire pour ne pas mourir d’ennui… ?

Bella s’approcha dangereusement de moi, somptueusement féline, un sourire carnassier aux lèvres. Les mains de cette sublime prédatrice commencèrent à ramper sur mon torse et glissèrent jusqu’à la ceinture de mon jeans.

- Tu as perdu quelque chose, mon amour ? La taquinais-je.

Son sourire se fit coquin puis elle agrippa fermement mon chibre par-dessus mon pantalon, j’en feulais sous la surprise et elle me regarda, la fierté évidente dans son regard.

- Non, c’est bon, je l’ai retrouvée…
- Hum… Tu as retrouvé quoi, mon ange ?
- Ta queue, tête de nœud !

Je grognais et la saisis fermement par la taille, la balançant sans ménagement sur mon épaule, comme un vulgaire sac à patates et lui mis une fessée.

- Eh Cullen ! Mais ça va pas la… Hmmmm… Ouiiii !
- Tu aimes ça quand je te fesse, Swann ? Vilaine fille, très, très vilaine petite fille…

Je continuais à frapper doucement son splendide petit cul et le caressais entre chaque fessée. Son excitation grandissait et le parfum qui s’en dégageait était une pure merveille pour mes narines…

- Hmmm… Repose-moi, Edward !
- Non ! Tu es ma prisonnière et je fais ce que je veux !

Ouh ! Et je vais en faire des choses avec toi, ma belle…

- Ouais ben tu peux faire tout ce que tu veux, mais pose-moi par terre !

Bella commençait à se tortiller dans tous les sens sur mon épaule et elle me tambourinait les fesses avec ses petits poings pendant que je l’emmenais vers le sofa. L’odeur de son désir, de plus en plus forte, m’enivrait totalement.

- POSE-MOI, CULLEN !
- Swann, la ferme !

Je la balançai sur le canapé ; elle rebondit dessus et en riait aux éclats. Rire qui s’étrangla lorsqu’elle croisa mon regard fiévreux et mon sourire affamé…
Je m’installais tranquillement sur un fauteuil et la regardais fixement ; ses rougeurs se firent plus prononcées et son regard se troublait.

- Déshabilles-toi, Bella.

Ses yeux s’écarquillèrent sous la surprise et sa délicieuse bouche forma un immense O qui me fit immédiatement fantasmer, m’imaginant déjà ses lèvres pulpeuses autour de ma queue…

- Tout de suite, Bella…

Elle se releva brusquement du canapé en rougissant furieusement et trébucha dans son empressement. Elle se récupéra de justesse en se retenant à l’accoudoir de mon fauteuil et se redressa le visage vide de toutes expressions. Son regard brillant de mille feux vrillé au mien, Bella se déshabilla avec une rapidité surprenante de sa part avant de s’asseoir sur le canapé et la délicieuse fragrance qui émanait de son entre-jambe me fit frissonner. Mon érection, déjà bien à l’étroit dans mon jeans depuis un bon bout de temps, se fit plus que douloureuse ; je me levais et me déshabillais également, sous le regard gourmand de mon ange, puis me rassis sur mon siège. Les yeux de Bella fourmillaient de questions silencieuses lorsqu’elle me vit installé tranquillement, entièrement nu sur le fauteuil, les mains croisées derrière la tête.

- Caresses-toi, Bella.

Ses yeux s’ouvrirent en grand, elle avait l’air choquée. Pour être franc, je m’étonnais moi-même de ma demande… Je croyais avoir poussé le bouchon un peu trop loin lorsque je vis que Bella ne réagissait pas et que je l’entendis expirer lourdement, mais je me trompais.
Mon ange écarta ses magnifiques cuisses de porcelaine en grand et je pus voir ses lèvres délicates et brillantes de son humidité se tremper de plus en plus et exhaler le parfum le plus envoûtant au monde. Ses mains, posées à plat de chaque côté de ses jambes, remontèrent lentement sur ses cuisses, le long de son ventre plat et ferme et jusqu’à sa savoureuse poitrine. Bella commença à pétrir ses seins voluptueux, son regard ancré au mien, et se mit à mordiller sa lèvre inférieure lorsqu’elle fit rouler ses tétons tendus entre ses doigts. Elle était l’incarnation même de la sensualité. Ma Bella à moi…

Ses mains glissèrent lentement jusqu’à sa fente puis elle caressa son sexe d’une main timide et tremblante avant d’écarter ses lèvres de la main gauche et de titiller doucement son clitoris de son index droit maladroit. Le spectacle qui se déroulait sous mes yeux était d’une splendeur insoutenable, du grand art, un mélange parfaitement équilibré entre beauté, innocence et luxure et j’étais en train de m’arracher les cheveux pour ne pas me jeter sur elle.
Ma Bella rougissante se mit à gémir et ce merveilleux son me rendit encore plus raide que je ne l’étais déjà, me faisant frissonner de la tête aux pieds et respirer lourdement. Son souffle était de plus en plus heurté au fur et à mesure que le plaisir la gagnait.
Tandis qu’elle traçait des cercles de plus en plus rapides sur son clitoris, elle enfonça deux doigts en elle et leur imprima un mouvement de va et vient. Bella se mordait la lèvre inférieure avec force, s’empêchant de crier, son regard voilé par le plaisir vrillé au mien affamé par cette appétissante vue et son visage était tendu par la concentration.

- Ooooh Edwaaard… S’il te plait… Viens… Je t’en prie…

Je dus me faire violence pour ne pas m’astiquer le manche ou l’envoyer rouler sur le sofa et la pénétrer sauvagement en l’entendant me supplier ainsi. Les mains crispées sur les accoudoirs de mon fauteuil, je me retenais tant bien que mal de les arracher… Mais quelle idée j’avais eu de demander à Bella de se caresser devant moi ? Le spectacle était de plus en plus insupportable, j’étais à la limite de jouir, sans la toucher ni même me toucher… Elle était si belle à voir, c’était si érotique de la voir se donner du plaisir !
Ses doigts luisant de son doux nectar continuaient à aller et venir en elle tandis que son index frottait énergiquement son bouton de plaisir. Bella haletait et gémissait, sa poitrine se soulevait au rythme de sa respiration erratique et ses hanches se tortillaient frénétiquement…

- Edward je… Edwaaard… Je… Je… Rhaaaa putain ! EDWAAAAAAARD !

Bella se laissa envahir par son orgasme et rejeta brusquement sa tête en arrière tandis que son plaisir coulait sur ses doigts, puis elle se laissa tomber lourdement en arrière, tremblante et pantelante. Je m’arrachais à mon fauteuil et me ruais sur mon ange, couvrant son corps avec le mien. J’enfouis mon visage entre ses seins, écoutant cette splendide mélodie que me chantait la chamade désordonnée de son petit cœur.

- Ah Bella… Si tu savais à quel point tu étais magnifique, mon ange… Merci pour ce splendide spectacle, amour.

J’approchais mon visage du sien et plongeais mon regard dans ses chaleureuses prunelles chocolat. Bella avait le visage rouge et une fine pellicule de sueur le recouvrait. Son corps dégageait une chaleur agréable et son bas-ventre était encore brûlant, à la limite de l’incandescence. Je pris sa main qui lui avait donné tant de plaisir et léchais ses doigts encore enduits de son orgasme en gémissant. Elle hoqueta et son regard se fit affamé ; je plaquais fermement mon bassin contre le sien, lui faisant ressentir l’intensité de mon désir, elle gémit.
Je caressais doucement, du bout de la langue, le contour de ses lèvres avant de les recouvrir tendrement des miennes. Nos lèvres se firent plus pressantes, s’harmonisant parfaitement et nos langues se mêlèrent passionnément tandis que nos mains s’attelaient à vénérer le corps de l’autre. Bella se mit à onduler, sa fente humide frottant délicieusement contre ma queue, puis ses lèvres s’étirèrent en un petit sourire narquois contre les miennes. Elle posa ses mains sur mon torse et me repoussa.

- EH ! Mais qu…
- La ferme, Cullen ! Va t’asseoir sur ton putain de fauteuil !

Elle avait posé ses mains sur ses hanches et me regardait, un sourcil relevé, l’autre froncé.
Je fis ce qu’elle me demandait, me calant bien confortablement au fond du fauteuil.
Bella s’approcha lentement de moi en se léchant les lèvres d’un air gourmand, son regard faisant inlassablement la navette entre mes yeux et mon membre douloureusement érigé. Elle me chevaucha mais gênée par les accoudoirs, elle posa son petit cul sur le haut de mes cuisses, sa fente bouillonnante caressant mon bout palpitant, puis dégagea lentement ses jambes en les passant au-dessus de ces foutus accoudoirs, le mouvement la faisait s’empaler lentement sur moi d’une manière absolument exquise. En gémissant son prénom, je déplaçais mes mains sur son corps, l’une empalmant ses fesses et l’autre posée sur sa taille. Je fus entièrement en elle lorsque ses deux jambes atteignirent leur destination en dehors du fauteuil. Elle n’avait pas beaucoup de marge de manœuvre dans cette position, mais elle ondulait lentement du bassin, me procurant des sensations particulièrement savoureuses. Je la soulevais légèrement puis me mis à lui donner de lents coups de rein, m’enfonçant petit à petit en elle jusqu’à la garde, ses lèvres trempées frottant contre mes bourses, lui arrachant continuellement de délicieux soupirs. Bella enroula ses petits bras autour de mon cou, approchant son visage du mien, puis elle posa son front contre le mien, son souffle heurté se mêlant au mien.

- Ooooh… Edwaaard… Continue comme ça… C’est si… Boooon.

Mes coups de butoir se firent un peu plus vifs, je posais mes mains sur sa taille et la soulevais légèrement avant de la faire à nouveau glisser sur ma queue. Je recommençais, encore et encore, et Bella se mit à pousser des petits cris.

- Comme ça… Bella… Hein… Dis-moi…
- Rhaaaa ! Putain ouiiii ! Edward !

Elle ondulait frénétiquement des hanches tandis que je la martelais, l’empalant furieusement sur ma queue affamée. Elle rejeta sa tête en arrière et dans le mouvement, l’arche délicate de son cou se posa sur ma bouche. Sa délicieuse jugulaire palpitait sous mes lèvres, son sang si tentateur bouillonnait dans ses veines, ma gorge explosa comme brûlée par le napalm et, les lèvres retroussées, mes dents se posèrent sur sa peau tendre tandis que je la pilonnais de plus en plus fort…
Je retins ma respiration pendant quelques secondes avant de ravaler ma soif puis embrassais doucement son cou avant de rejeter ma tête contre le dossier du fauteuil. Bella posa sa joue contre la mienne, son petit cul continuait de se trémousser sensuellement sur moi pendant que j’allais et venais furieusement en elle, m’enfonçant sauvagement entre ses lèvres serrées et détrempées.

- Bellaaaa… Putain t’es si… Serrée… Rhaaa C’est bon…
- Edwaaaaaaaard… Aaaaaaaaarg ouiiiii ! EdwaaaaAAAAAAAAAard !
- Bellaaaaaaaaaaaaarg !

Ses parois se resserrèrent violemment autour de mon membre et elle m’aspergea de son nectar en hurlant sa jouissance tandis que je l’inondais au plus profond d’elle-même en me répandant longuement, balayé par mon orgasme. Elle nicha son visage dans mon cou, tentant comme moi de reprendre son souffle.
Un toussotement se fit entendre et je sursautai, cherchant l’origine de ce bruit et Bella redressa sa tête ; je la vis pâlir au fur et à mesure que les secondes s’écoulaient. Je me retournais lentement et vis avec horreur un Billy Black mortifié, qui baissait la tête, plus que gêné par la situation, et Jacob et Tanya qui se retenaient difficilement de rire.

- Euh… Bon… On vous attend… Euh dehors… Allez ! Dehors les deux imbéciles ! Dit Billy Black en tournant son fauteuil et en donnant des coups de chapeau à son fils et ma cousine qui marchaient à reculons, ne perdant pas une miette du tableau que nous formions Bella et moi.

Heureusement pour nous, nous étions protégés de leur vue par le fauteuil.
Bella se lamentait et moi je me giflais intérieurement pour ne pas avoir entendu arriver ces trois voyeurs.
Jacob Black ! Tu vas me le payer…

- Mais c’est pas possible… C’est pas vrai… Mais qu’est-ce que je vous ai fait, Seigneur, pour que vous m’en vouliez à ce point ? Moi qui ne supporte pas d’être le centre d’attention, pourquoi vous acharnez-vous à envoyer quelqu’un pour transformer en enfer mes instants de paradis ? Mais qu’est-ce que j’ai fait ? Marmonnait mon ange désespérément.
- C’est parce que tu as beaucoup pêché, mon enfant ! Voilà à quoi mènent le stupre et la fornication. Si tu n’étais pas une aussi vilaine fille aux pensées vicieuses, ça n’arriverait pas !
- Mais bien sûr, Cullen ! Comme si tu ne pensais jamais au cul ! Non, mais sérieusement, faut toujours qu’il y ait un imbécile pour gâcher nos plus belles parties de jambes en l’air !
- Mouais… Fatalité ? Destin ? Va savoir ! Ou alors on est prédestiné à être persécuté… Bon, c’est pas tout ça ma belle, mais tu as des invités qui attendent ! Va te laver !
- Hmmm… Non ! Je me doucherai quand tu iras chercher Charlie.

Nous nous habillâmes rapidement et Bella peigna ses cheveux avec ses doigts avant de les entortiller et d’y mettre une pique pour les retenir. Une fois à peu près présentables, nous fîmes rentrer nos trois intrus. Billy passait un savon à son fils et Tanya, qui n’en menaient pas large. Il faut dire que même coincé dans un fauteuil roulant, un Billy Black en colère, c’est quelque chose ! Il leur donnait des coups de chapeau, ponctuant chaque coup par une insulte digne des plus inventives du Capitaine Haddock.

- Bande de – Paf – cornichons siliconés – paf – je peux savoir –paf – ce qu’il vous a – paf – pris de –paf – rentrer comme ça – paf – et de les ennuyer – paf – atrophiés du bulbe – paf – gratin d’andouilles – paf – bande d’emplâtre – paf – analphabètes diplômés – paf – espèce de loup-garou à la crème de renoncule et sangsue édentée – paf – extrait de concentré de con – paf – je vous jure que si – paf – vous me refaites – paf – ce coup là – paf – je vous botterai – paf – le cul – paf – jusqu’à la Push – paf -
- Rhoooo mais c’était pas méchant beau-papa Billy ! C’était juste pour rire !

Tanya venait de s’installer sur les genoux du vieil Indien et papillonnait des cils, tentant clairement de l’éblouir…

- Moui. Bon. Peut-être, mais ça ne se fait pas ! Tu aimerais, toi, que des gens débarquent dans votre chambre quand Jake et toi êtes… Occupés ?
- Bah ! On a rien à cacher, papa !
- Jacob Black ! Là n’est pas la question ! Je te jure que si je pouvais me mettre debout, je te…
- Salut ! M’écriais-je, préférant couper court à leur conversation et éviter une crise d’apoplexie à ce cher Billy.
- Bonjour les jeunes !

Billy nous répondit en fixant le sol, les joues légèrement rouges. Ses pensées étaient gênées, il avait du mal à se faire à l’idée que la petite fille qui faisait des tartes à la boue dans son jardin était devenue une belle jeune femme à la sexualité débridée et ne savait pas comment il allait pouvoir regarder son meilleur ami droit dans les yeux après nous avoir surpris dans le plus simple appareil…
Bella alla chercher des bières dans le garage.

- Je peux savoir ce qu’il vous a pris d’entrer comme ça ?
- Ben… On a cru que Bella se faisait attaquer quand on l’a entendue hurler… Commença Jake d’une voix timide.
- Mon cul ! Tu savais très bien ce que l’on faisait ! Tu as une excellente ouïe, peut-être pas aussi puissante que la mienne ou celle de Tanya, mais elle aurait du te permettre de faire la différence entre des cris de terreur et des cris d’extase ! Alors arrête de…
- Oh Eddy ! C’était pas méchant ! Et pourquoi il n’y aurait qu’Emmett qui ait le droit de s’amuser…

Je m’avançais, menaçant, vers Jake et Tanya et leur fichais mon index dans le torse.

- Je vous jure que ma vengeance sera terrible… Et Bella est encore plus rancunière que moi…
- Mais arrête ! Bella n’est pas rancunière du tout ! Elle…
- Fais gaffe, Jake ! Quand il s’agit de sexe, Bella a la rancune tenace…

Mon ange arriva et déposa des bières sur la table de la cuisine. Elle fit claquer assez sèchement les canettes devant Jacob et Tanya.
La discussion fut assez gênée pendant quelques très longues minutes puis Bella se détendit. La connaissant, elle devait être en train de mijoter sa vengeance envers son meilleur ami. Le temps défila rapidement et avant que je ne m’en rende compte, il était bientôt l’heure que j’aille chercher le Chef Swann à l’aéroport. Je montais à l’étage, pris une rapide douche et m’habillais. Mon boxer étant complètement ruiné, j’enfilai mon jeans sans rien dessous…
J’embrassais passionnément ma douce puis saluais rapidement ses invités avant de m’installer au volant de ma volvo.

L’avantage d’être un vampire, surtout un vampire télépathe, c’est qu’on peut rouler à tombeaux ouverts sans risques de se faire contrôler et d’avoir une amende pour excès de vitesse. Il suffit juste de ralentir lorsqu’on entend les pensées des flics… En une heure, je me trouvais à Seattle. Après avoir galéré pour trouver une place de parking, je sortis et me rendis dans le hall des arrivées. Lorsque le Chef Swann m’aperçu, il avait l’air étonné de me voir là, puis un sourire franc éclaira son visage. Il s’approcha de moi et une fois à ma hauteur, il me tendit une main que je serrais.

- Salut gamin ! Alors c’est toi qui es venu me chercher ? Ma fille m’a lâchement abandonné ?
- Bonjour Charlie ! Rassurez-vous, Bella est restée chez vous pour vous accueillir dignement ! Le voyage s’est bien passé ?

Nous allâmes récupérer ses bagages, je les pris et les emmenais jusqu’à la voiture puis les mis dans le coffre. Le Chef Swann s’installa à l’avant et je repris la route jusqu’à Forks, respectant les limitations de vitesse cette fois-ci, pour mon plus grand malheur… Avoir un flic avec vous, surtout lorsqu’il est le chef de la police et le père de votre fiancée, vous rend respectueux des lois… Charlie se trémoussait sur son siège, impatient, et soufflait comme un bœuf…

- Euh… Gamin, c’est pas que ta conduite m’endort, mais tu pourrais pas accélérer un peu ? Je suis pressé de voir ma fille !
- Mais les limitations…
- On s’en fout ! Et si on se fait arrêter, tu as mon autorisation alors il n’y aura pas d’amende !

Bon, puisque c’est un flic qui me dit ça…
J’accélérais, roulant allègrement à 180km/h tandis que Charlie se cramponnait à son siège.

- Eh ! Je suis peut-être pressé de rentrer mais je ne suis pas pressé de mourir ! Beugla t’il.
- Moi non plus, Charlie ! Mais je suis pressé de revoir Bella.

Il rit, mais son rire s’étouffa, se transformant en un mélange de gémissement, cri et miaulement de peur. Nous arrivâmes peu avant 19 heures et il avait à peine franchi le seuil de sa maison que mon ange se jeta dans ses bras, le serrant à l’étouffer, puis elle se jeta sur moi ensuite.

- Bah ! C’est à croire que ma fille ne t’a pas vu depuis trois semaines non plus ! Rigola Charlie.

Bella lui mit un coup de poing joueur dans l’épaule et l’envoya à la cuisine où il fut accueilli par des cris et des embrassades. Lorsqu’il vit Tanya lui faire la bise, il rougit.

- Euh… Bonjour mademoiselle.
- Tanya, Chef Swann ! Je suis la fiancée de Jacobinou…

Le Chef Swann failli s’étrangler de rire en voyant l’air débile qui illuminait les visages de Jacob et Tanya et en la voyant papillonner des cils. Le « Jacobinou » l’acheva littéralement et Charlie se tenait le ventre pour ne pas avoir mal à force de rire.
Le repas se déroula plutôt bien, même si Tanya et moi nous forcions à garder le sourire en mangeant et Charlie ne se rendit même pas compte de toutes les insinuations sexuelles de Jake et Tanya. Nous buvions le café dans le salon… Hmmm… Que de délicieux souvenirs dans ce salon… lorsque Bella prit la parole.

- Euh… Papa… Je… J’ai quelque chose d’important à te dire… Euh… Avec Edward.. Euh....
- Tu vas te marier ! S’écria t’il, rouge comme une tomate.
- Non ! Enfin… C’est peut-être prévu… Mais ce n’est pas pour tout de suite… Euh…
- T’es enceinte ! Hurla t’il, rouge de colère, en se levant brusquement et en pointant un index menaçant vers moi.

Contre toute attente, il devint livide et se mit à bafouiller. Je me tournais vers mon ange et vis son beau visage torturé, son regard reflétant à la fois une peine et une colère incommensurable. Elle se leva brutalement, renversant sa chaise dans son entreprise, puis sortit presque en courrant dans le jardin. Charlie se levait également et allait à sa suite…

- Bella ! Bella attends-moi !

Il referma la porte derrière lui pour qu’ils aient une conversation à l’abri des oreilles indiscrètes, mais c’était sans compter sur l’ouïe particulièrement fine des vampires et des loups…

- Ma chérie je ne voulais pas… Je suis désolé… Je n’y pensais plus…
- Tu as de la chance de pouvoir oublier, Charlie. Moi je n’oublie pas. Je ne peux pas.
- Je m’en veux, ma chérie, je suis vraiment désolé… Mes paroles ont dépassé ma pensée… Je n’aurai jamais dû dire cela, mais tu n’étais pas non plus obligée de réagir aussi violemment !
- Et comment faudrait-il que je réagisse, hein ? Comment ? Tu crois que ça me fait plaisir de t’entendre m’accuser d’être enceinte, parce que oui, tu m’as accusée !
- Je… Je ne… Je…
- Je l’avais banni ce mot et même l’idée ! Mais non, il faut que toi tu en parles ! Merde papa, de toutes les personnes présentes dans ma vie, tu es le seul à savoir, avec Phil que… Que…

Nous entendîmes Bella fondre en larmes et tomber à genoux au sol… Nous vîmes Charlie s’asseoir près de sa fille et la prendre dans ses bras. Du coin de l’œil, je vis Billy baisser la tête et un bref accès à ses pensées m’appris qu’il était au courant de l’histoire de Bella, contrairement à son fils et Tanya qui se demandaient ce qu’il se passait.

- Ma chérie, je suis profondément navré et réellement désolé pour ce que je t’ai dit, s’il te plaît, Bella…
- Tu crois quoi ? Que parce que tu me le demandes, je vais me mettre à sautiller de joie comme si tout allait bien ? Mais merde ! Même ça il me l’a volé ! Il m’a volé ma mère, il m’a violée et m’a enlevé à tout jamais la possibilité d’être mère un jour ! Tu sais ce que ça fait de voir une femme enceinte et te dire que tu ne connaîtras jamais ce bonheur ? Tu sais ce que ça fait de penser que tu ne pourras jamais donner d’enfant à l’homme que tu aimes ? Tu sais…
- Mais ça pourra t’arriver, il y a des solutions… L’adoption, la fécondation in…
- La fécondation in vitro ? Et je fais comment sans utérus ? Je me fais greffer une boîte tupperware ? Merde Charlie ! Réfléchis un peu avant de débiter un flot d’âneries !

Un silence de mort se fit autour de la table et j’entendis brusquement le bois de la table grincer. Jake et moi avions nos mains dessus et le bois s’enfonçait peu à peu sous la pression de nos doigts… Je serrais les mâchoires en essayant de ravaler ma rage.

- Tu le savais ? M’accusa Jacob, ses yeux réduits à la taille d’une fente.
- Je savais quoi ?
- C’est vrai ce qu’elle dit ? Elle a été… Elle est… Comment ? Quand ?
- Le soir où sa mère a été assassinée… Et comment ? Sauvagement…
- Mais pourquoi elle ne m’a rien dit ? Si elle m’en avait parlé, cette ordure serait déjà morte ! Je dois la…
- Tu ne dois rien du tout, Jake ! Si Bella ne t’en a pas parlé c’est parce qu’elle est suffisamment traumatisée comme ça et…
- Mais justement ! Elle doit en parler, elle…
- Jacob, tais-toi, fils ! Bella ne t’en a pas parlé parce qu’elle est amnésique. Elle ne se rappèle plus de ce qu’il s’est passé ce soir-là, seulement des conséquences… Si elle t’en avait parlé, tu l’aurais malgré toi forcée à replonger dans des souvenirs atroces. Lui expliqua Billy.
- Seigneur… Dis-moi que la police l’a retrouvé ce monstre, Eddy ! S’écria Tanya, révoltée.

Je soufflais lourdement et hochais la tête en signe de dénégation. Charlie entra à ce moment-là, mal à l’aise, et s’excusa auprès de nous. Il me demanda de rejoindre Bella, ce que je fis rapidement après avoir embarqué une veste. Je sortis et la rejoignis, déposais le manteau sur ses épaules pour qu’elle ne prenne pas froid. La nuit était fraîche et j’avais peur que mon ange ne tombe malade. Je m’assis à côté d’elle, dans l’herbe, puis enroulais mes bras autour de sa taille et l’attirais sur mes genoux. Bella enfouit son visage dans mon cou, des larmes silencieuses roulaient sur ses joues et ses mains agrippèrent mes cheveux qu’elle entortilla nerveusement autour de ses petits doigts.

- Je suis désolée, Edward…
- Désolée de quoi, mon ange ?
- De m’être emportée comme ça… De ne pas pouvoir avoir d’enfant… De traîner des putains de casseroles derrière moi… D’avoir dû subir une hystérectomie parce qu’un putain de sadique m’a cognée tellement fort qu’il en a explosé l’utérus… De ne pas être une femme normale…
- Sssssh ma belle… C’est comme ça, ça fait partie de toi, de ce que tu es, et je ne t’en aime pas moins pour autant, au contraire ! Tu es une femme merveilleuse, ma Bella, tu es forte. Et pour les enfants… On est deux ! Je ne peux pas en avoir non plus…

Bella se redressa et plongea son regard dans le mien à la recherche d’un quelconque mensonge de ma part.

- C’est vrai ? Et… Pourquoi si ce n’est pas indiscret ?

Ah ! La question qui tue…

- Euh… Malformation congénitale.

Comment lui expliquer autrement qu’étant figé dans le temps, les vampires ne pouvaient concevoir ? Bella posa sa tête sur mon épaule et je la berçais pendant quelques minutes jusqu’à ce qu’elle soit suffisamment calme, puis nous nous décidâmes à rejoindre les autres.
Les conversations avaient repris, faussement enjouées, puis Tanya mis un coup de coude dans les côtes de Jacob lorsqu’elle le vit regarder ma Bella avec un air d’extrême pitié sur le visage. Il ne manquait plus que ça !
Bella s’assit sur mes genoux et but un café.

- Alors ma chérie, c’est quoi cette grande et merveilleuse nouvelle que tu voulais m’annoncer ? Lui demanda Charlie, gêné.
- Et bien… Euh… Je vais emménager avec Edward. Mais ne t’inquiète pas, on continuera de passer nos week-ends avec toi ! S’empressa t’elle de rajouter lorsqu’elle vit son père, la bouche grande ouverte, les yeux écarquillés et un air malheureux sur le visage.

Charlie goba l’air à plusieurs reprises puis nous félicita, me souhaitant bien du courage pour supporter sa fille. Il avait beaucoup de mal à admettre que son bébé chéri était devenu une belle et grande jeune femme et qu’elle devait maintenant quitter le nid pour voler de ses propres ailes.
Les conversations reprirent tranquillement jusqu’à ce que le Chef Swann se mette à bâiller, épuisé par son vol. Les Black et Tanya retournèrent donc à la Push tandis que j’aidais mon ange à ranger. Charlie nous souhaita une bonne nuit puis Bella me traîna, sans aucune difficulté, dans sa chambre. Elle se déshabilla et j’en fis de même, puis s’allongea contre moi, enroulant ses jambes aux miennes et se collant contre mon torse. Elle s’endormit rapidement et sombra dans un profond sommeil sans rêves…

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