Edward & Bella

Edward & Bella

dimanche 28 février 2010

4 - Souffrance

« Rien n’est plus proche de l’amour que la haine. » Sacha Guitry.


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- Bon sang ! Qu’est-ce que j’ai f… Va-t’en ! VA-T’EEEN !


- Bella ! Calme-toi ! Qu’est-ce que…
- Fous le camp de chez moi, j’te dis !

Le corps de Bella était envahi de violents tremblements, semblables à des spasmes. Elle irradiait la haine par tous les pores de sa peau.

- Bella, je…
- Tais-toi et va-t’en.
- Bella…

Elle recula jusqu’à un placard, sans me quitter des yeux, l’ouvrit et en sortit un fusil de chasse. Elle l’arma, me regarda droit dans les yeux, en pointant l’arme dans ma direction.

- Dé. Ga. Ge.

Elle me tenait en joue, et son regard implacable m’avoua qu’elle n’hésiterait pas un seul instant à faire usage de son arme sur moi. Mais qu’est-ce qu’il pouvait bien lui passer par la tête ?!
Levant les mains en signe de reddition, je reculais jusqu’à la porte, incapable de détacher mon attention de son visage.

J’assistais, totalement impuissant, à un véritable conflit intérieur, entre la haine viscérale émanant de son regard et la souffrance infinie qui déformait son si joli minois… Bon sang, j’aurai mille fois préféré qu’on m’arrache le cœur plutôt que de voir ce profond chagrin sur ses traits ! C’était une véritable torture que d’y assister…
J’eus à peine le temps de sortir de la maison qu’elle me claquait brutalement la porte au nez. Incapable de réagir, je me laissais aller contre la porte, les yeux fermés. Je l’entendis tomber sur le sol, son corps ravagé par de violents sanglots.

- N-N-No-o-on… Nooooon ! M-Mais q-qu’est-ce que j-j’ai fait bon dieu ! J-je suis dé-désoléééee ! Je ne p-peux pas… Je n-n’ai pas le droit…N-Nooon ! Je ne veux plus … J’ai mal… Ô maman, j’ai si mal !

Bella était dans un état proche de l’hystérie. Je ne supportais plus d’être témoin de sa souffrance, il fallait que je réagisse… À l’instant où j’allai ouvrir cette foutue porte, mon portable se mit à vibrer avec insistance. Alice…

- Edward ! N’entre surtout pas ! Tu ne feras qu’empirer les choses ! Je ne comprends pas ce qu’il se passe avec Bella, mais si tu franchis cette porte tu ne la reverras jamais plus, elle disparaîtra purement et simplement, je l’ai vu ! Rentre, s’il te plait, il faut qu’on parle de certaines de mes visions… Viens maintenant ! Te casse pas la tête à récupérer ta voiture, Bella te la ramènera demain. Dit-elle dans un souffle, avant de raccrocher.

Mais qu’est-ce que ma Volvo pouvait bien foutre là-dedans ?

Crétin ! T’as déjà oublié que Bella est partie avec ce matin ? Elle a les clefs ! Euuuuh… Ah ! Ouais, c’est vrai… C’est bien ce que je disais, pignouf !

Je me dirigeais, à moitié conscient et totalement démoralisé, vers les bois devant sa maison, et une fois à l’abri des regards indiscrets, me mis à courir comme un forcené, espérant que la vitesse amoindrirait ma peine. Je courrais, courrais, courrais… mais la douleur était toujours présente, elle me collait comme mon ombre. J’accélérai, mes pieds touchant à peine le sol à présent, et j’avais l’impression que je pouvais voler, mais le chagrin m’abrutissait, encore et encore.

Je courrais, dévastant tout ce qui se trouvait sur mon passage, traversant les buissons, les ronces. Les arbres explosaient à mon contact, les animaux fuyaient à mon approche. Hormis le souffle du vent provoqué par ma course effrénée, la forêt était silencieuse.
Je venais de franchir la rivière située sur nos terres d’un bond et m’arrêtai brusquement. Voulais-je voir les regards attristés de ma famille ? Voulais-je être seul ? Voulais-je…
Les pensées d’Alice me tirèrent de mes réflexions.

Edward, tu ne dois pas rester seul, il faut qu’on parle. C’est important. Tu ferais mieux de te changer avant de venir, tes fringues sont dans un état épouvantable… Va au cottage, essaye de te détendre un peu et rejoins-nous.

Me détendre ! Elle est bien bonne celle-là ! Comment pouvais-je m’apaiser alors que la souffrance m’anéantissait par vagues successives ? Je me dirigeais, moralement épuisé, vers le cottage.
En pénétrant chez moi, je fus submergé par l’exquis parfum de Bella. Si seulement je pouvais mourir en cet instant et ne plus avoir mal !
Je ne pouvais plus me le cacher, maintenant : j’étais tombé follement amoureux de cette tendre créature, qui pouvait m’aimer passionnément ou me haïr intensément au gré de ses envies.
De prédateur, j’étais devenu la proie ; Proie de cette envoûtante tentatrice, pris au piège dans sa toile tel un papillon prisonnier d’une veuve noire. Je voulais m’arracher le cœur, je souhaitais qu’on me démembre et qu’on me brûle et ne plus être consumé par la souffrance… Un humain serait mort depuis bien longtemps des suites d’un tel chagrin. Malheureusement, je ne l’étais pas et ne pouvais qu’endurer cette souffrance qui me ravageait de l’intérieur. J’étais malade d’amour... Putain de maladie à la con !

J’inspirais lentement, laissant le parfum de ma douce me pénétrer, et me rendis dans la salle de bains. En détachant ma ceinture, je compris les propos d’Alice au sujet de mes vêtements : ils étaient en lambeaux, quelques morceaux de tissu avaient réussi à tenir, notamment grâce à ma ceinture. Ma course folle en avait eu raison…
L’eau chaude ruisselant sur mon corps, combinée au parfum de Bella commença à me relaxer, tandis que l’incertitude pointait le bout de son nez. Que s’était-il passé ? Qu’avais-je fait ou dit pour que Bella me haïsse à ce point ? Son comportement tellement versatile me laissait pantois, elle qui m’enivrait par sa passion et sa fougue, gémissant inlassablement mon prénom, pour me détester purement et simplement l’instant d’après. J’étais déjà maudit, en raison de ma nature de vampire, mais là, c’était pire encore. Une mauvaise sorcière avait dû se pencher sur mon berceau, à ma naissance pour que je sois victime d’une telle malédiction ! Je ne voyais pas d’autre solution…
J’étais complètement paumé, je ne savais plus où j’en étais, le temps s’était figé, seule la douleur me maintenait.
Une heure après ou peut-être un jour – le temps n’avait plus d’importance - je sortis de la douche et j’enfilai les premières fringues qui me tombaient sous la main. Je me dépêchais de sortir du cottage, ne supportant plus d’être bombardé par les effluves du parfum de Bella, ramenant des souvenirs qui me torturaient moralement et physiquement.
Un toxico, voilà ce que j’étais devenu : j’étais accro, je n’avais pas ma came, mon corps et mon esprit réclamaient leur dose avec insistance, et j’en souffrais terriblement…

Ravalant mes pleurs desséchés, je m’installais au bord de la rivière et contemplais un nouveau lever de soleil, bien différent du précédent. Était-il vraiment possible qu’une seule et unique journée me sépare de cette nuit fabuleuse ?
Bella, ma Bella… Si seulement j’avais pu lire ses pensées et comprendre sa réaction virulente ! J’avais beau me repasser les moindres paroles, les moindres gestes… je n’arrivais toujours pas à saisir son comportement…
Cette fille était un paradoxe à elle toute seule, à la fois fragile et forte, tendre et dure, innocente et sulfureuse, passionnée et haineuse. Elle avait réussi à réveiller les sentiments que j’avais abandonnés avec mon humanité, notamment l’amour et la passion ; en l’espace d’une nuit, elle m’avait sorti de cette torpeur qui m’habitait depuis plus de quatre-vingt-dix ans. Alors que je ne pensais qu’à la baise, par ennui et soucis d’hygiène, elle m’avait emmené sur les chemins de l’amour et de la sensualité. Ma voluptueuse Bella…
Perdu dans mes chimères et secoué par des sanglots asséchés, je n’entendis pas Alice arriver. Elle s’assit près de moi et me serra dans ses bras.

- Chuuut Edward, calmes-toi… Ça va aller, tu la reverras tout à l’heure, elle viendra à ta rencontre, elle…
- Ah ouais ! Et elle va faire quoi, cette fois? M’aimer passionnément et me planter un couteau en plein cœur ensuite ? Je n’y comprends rien, Alice… Rien ! Je n’ai jamais eu aussi désespérément besoin de comprendre quelqu’un Alice…
- Quelles étaient ses pensées à ce moment là, Edward ? Ça pourrait peut-être t’aider, non ?
- Justement, je n’en sais rien ! Je n’arrive pas à pénétrer ses pensées, je n’ai jamais pu ! C’est la première fois que ça m’arrive…
- QUOI ?! Tu délires ! Tu ne peux pas lire ses pensées ? Vraiment pas ?
- Non Alice, je n’y arrive pas… Elle est complètement… Insonorisée. Comme si elle ne pensait à rien, continuellement !
- Bah merde alors ! Mais je comprends mieux maintenant pourquoi tu n’as pas réagi avant qu’elle ne se mette en rogne… Allez, viens ! On va à la villa. Tout le monde s’inquiète, Edward… Et il faut qu’on parle d…
- Je ne veux pas de votre sollicitude, et encore moins de votre pitié ! Et parler de quoi ?
- Je te le dirai quand on sera rentré. Allez ! Bouge ton cul de là !

Je me levai péniblement, avec l’impression de m’arracher au sol et de peser des tonnes, et suivis Alice. Elle se focalisait tellement sur sa prochaine sortie shopping qu’il m’était impossible de savoir de quoi elle voulait parler…
Le vent se leva, apportant des effluves de puma et de grizzli. Un lance-flammes me brûla la gorge instantanément, mais je n’avais plus soif, la haine de Bella m’avait coupé l’appétit…
Alice se figea un instant, puis se tourna vers moi.

- Va chasser, Edward. Ça ne servira strictement à rien que tu te laisses mourir de soif, crois-moi ! N’oublie pas que Bella passera aujourd’hui ! Et si tu perdais les pédales devant elle ? Réfléchis-y. Allez ! Va chasser et rejoins-nous ensuite.

Alice avait raison, si je ne me nourrissais pas et que le parfum tentateur de Bella me venait aux narines, je risquerais de perdre contrôle. C’était sûr.
Soufflant un bon coup, je fermais les yeux et me laissais imprégner par le fumet du puma. Mon corps se déplaça de lui-même dans sa direction, se tapit au sol et bondit sur le fauve. Mes mains l’empoignèrent solidement et mes dents s’enfoncèrent dans sa jugulaire. Je bus à longs traits, savourant le sang chaud. Je venais à peine de drainer la bête que la folie s’empara de moi. Je dépeçai le puma d’un coup sec, j’arrachai ses membres l’un après l’autre, le décapitai, le réduisis en poussière. Je n’avais jamais été pris d’une telle sauvagerie, ce n’était plus moi. La souffrance avait réveillé le monstre que j’avais réussi à museler depuis de nombreuses décennies. Une bourrasque m’apporta un arôme de grizzli ; je m’empressai de suivre sa trace, l’asséchai totalement, et fis preuve de la même barbarie qu’avec le puma. Puis une harde de cerfs passa à proximité et je les attaquais tout aussi férocement. Une véritable frénésie meurtrière s’était emparée de moi, semblant ne plus vouloir s’arrêter…

Une fois comblé de sang, je repris mes esprits. Hébété, je ne reconnaissais pas l’endroit où je me trouvais. Enfin si, en partie. Mais ce petit coin tranquille de la forêt n’avait plus rien à voir avec ce qu’il avait été quelques instants plus tôt, il était complètement dévasté, ravagé par ma folie destructrice. Des arbres étaient arrachés, d’autres pulvérisés, du sang, des poils et des morceaux de ramures des cerfs étaient incrustés dans les troncs, des morceaux d’animaux jonchaient le sol… Une boucherie sans nom, voilà ce que j’avais fait.
Mais qu’est-ce qu’il m’avait pris ? Je n’avais jamais été pris d’une telle sauvagerie de toute mon existence, même lorsque je me nourrissais d’assassins ou de violeurs. Et là, c’était des animaux innocents qui avaient fait les frais de ma cruauté, un vrai carnage…
Épouvanté par mes actes, je repris, accablé par la honte, le chemin de la villa.
C’était de sa faute, si j’étais aussi mal, c’était elle la cause de ce massacre, c’était elle, elle, ELLE !
Ma nature faisait de moi un monstre, mais elle aussi en était un : sans cœur et cruelle, jouissant de ma douleur, s’abreuvant de mon chagrin.

Ah ! Elle avait dû être mante religieuse dans une vie antérieure pour agir de la sorte. Elle ne m’arrachait peut-être pas la tête après une nuit d’amour, mais elle me brisait le cœur…
J’avais beau être en colère et vouloir la haïr comme elle me haïssait, je ne pouvais pas, j’en étais incapable. Non, incapable, je l’aimais trop pour ça…
Franchissant la rivière, je rejoignais les miens, sachant qu’il fallait discuter de sujets que je ne préférais pas aborder…

3 - Versatile

Je contemplais le lever du soleil, mes mains caressant machinalement le dos de Bella, étendue sur moi. Elle s’était écroulée, repue, et dormait paisiblement la tête enfouie dans mon épaule, ses mains crochetant mon cou. Elle avait l’air tellement fragile et innocente ainsi !

- Edward… huuum… oui, comme ça…

Bella parlait pendant son sommeil. Intéressant. Il faudrait que je mette ça à profit pour essayer de découvrir ses pensées silencieuses… Et apparemment, son rêve avait l’air agréable. Mais surtout, elle rêvait de moi…

Pour la première fois de ma longue existence, j’étais envahi par un sentiment de plénitude ; j’avais enfin l’impression d’être « entier », là, simplement étendu sur mon lit et tenant cette fragile et voluptueuse petite humaine dans mes bras. Non seulement je me sentais « entier », mais je me sentais étrangement bien, en sécurité. Et, pour être franc, j’aimais ça.

Les pensées silencieuses de Bella me frustraient énormément, mais pour la première fois de ma vie d’immortel, j’avais pu m’abandonner totalement, et avec délices, dans les bras d’une femme.

Et sa chaleur exquise contre ma froideur de glace était un pur régal…

Je n’en étais pas totalement sûr, mais j’éprouvais quelque chose d’intense pour cette fille. Je n’avais jamais rien ressenti d’aussi fort de toute mon existence… J’aimais ma famille, bien sûr, mais ce que j’éprouvais envers Bella n’avait rien à voir avec ce que je ressentais pour mes parents, mes frères et sœurs. Non, c’était beaucoup plus puissant et beaucoup plus beau. Cette fille venait de chambouler indéniablement et irrévocablement mon existence solitaire et ennuyeuse en l’espace d’une nuit.
Et elle m’avait choisi, moi, parmi tous ces humains qui lui tournaient autour… je devais tout mettre en œuvre pour la garder à mes côtés, je voulais qu’elle m’appartienne comme je lui appartenait désormais, je ne pouvais plus le nier.

Malheureusement, il n’y avait pas trente-six solutions : j’étais un vampire et avais un semblant de vie illimité devant moi alors qu’elle… Je resterai à jamais figé dans mes dix-sept ans, alors qu’elle continuerait sa vie, vieillirait, aurait des enfants, un mari… et j’en étais malade rien que d’y penser. Quoique, si je la transformais, le problème ne se poserait plus et je pourrais la garder à mes côtés jusqu’à la fin des temps… Avant cela, il faudrait que j’envisage de lui parler de l’existence des vampires. Non. Impossible, elle fuirait en hurlant, mais ce serait surtout l’exposer à une mort certaine et sadique : les Volturi n’accepteraient jamais qu’un humain soit au courant à notre sujet et connaissant Jane et Félix, ils prendraient leur pied à torturer ma douce Bella…
Non, je devrais y réfléchir à un autre moment et trouver une façon agréable d’aborder le sujet de sa prochaine transformation…

Espèce de gros con prétentieux et égoïste ! Non, c’est pas vrai. Si, et tu le sais ! La tuer pour te la garder, c’est pas de l’égoïsme peut-être ? Et c’est aussi cruel ! T’as une autre solution peut-être ? Parce qu’à part trouver une lampe magique, la frotter et faire apparaître un génie qui me transformera en humain, j’vois pas d’autres solutions ! Elle est humaine et doit le rester, alors passe ton chemin ! Oh ! Ta gueule !

Pas possible, je devenais vraiment barje si je commençais à me parler à moi-même… Mais ma « bonne conscience » avait raison : j’étais à la fois égoïste et cruel d’avoir de telles pensées.

Ce serait le plus abominable des crimes que de mettre fin à son existence, elle si pure et innocente ! Et si c’était son humanité qui me plaisait autant ?
Perdu dans mes réflexions, je n’entendis pas Alice approcher.

Edward ? Tu es décent ?

Elle venait d’entrer dans le cottage, et attendait patiemment que j’arrive.
Je sortis du lit en prenant garde de ne pas réveiller ma douce Bella et enfilai mon jeans prestement. Je sortis sans bruits de la chambre et rejoignis Alice, confortablement installée dans le canapé en cuir devant la cheminée.

- Salut Alice !
- Salut toi ! Me répondit-elle en faisant un clin d’œil. Alors, cette nuit, agréable ?
Si j’avais pu, j’aurai piqué un fard.
- Au fait, Alice, merci pour la porte !
- Heureusement que je l’ai ouverte, sinon cette pauvre porte aurait explosé et tu aurais eu encore plus de travaux à faire. Me dit-elle avec un petit sourire narquois. À ce sujet, sache, mon cher, qu’Esmée est en rogne contre toi.
- Quoi ? Qu’est-ce que j’ai fait ?
- Humm… disons que tes ébats mouvementés de la nuit dernière nous ont donné matière à réflexion. Et… tu connais Emmett et Rosalie ! Les murs sont cassés et ils ont explosé la verrière. Que veux-tu, la douceur, c’est pas trop leur truc !
- Mouais. Donc, c’est ma faute s’ils se conduisent comme des sauvages en gros ! Pas grave, j’assume ! Et je réparerais leurs dégâts ! Répondis-je en rigolant.
- Bon alors, tu réponds ? C’était comment cette nuit avec Bella ? Et t’as vu l’heure ? Il est déjà plus de 10 heures !
- C’est pas tes oignons ! Je t’en pose des questions sur ce que tu fabriques avec Jasper ? Et puis qu’est-ce que tu fabriques ici ?
- Rien de spécial, je me suis seulement dis que Bella aurait peut-être très faim après votre nuit mouvementée…

Et elle sortit un énorme sac, rempli de viennoiseries et de jus de fruits.
À cet instant, la porte de la chambre s’ouvrit, et Bella entra dans la pièce, vêtue d’une chemise bleue – décidément, cette couleur s’accordait parfaitement à son teint de porcelaine – qu’elle avait déniché dans mon placard. Ah oui, j’avais oublié : nos fringues étaient éparpillées un peu partout dans le salon !

- Salut ! Me dit-elle avec un petit sourire gêné.

Comment pouvait-elle être aussi timide après la nuit torride qu’elle m’avait fait passer ?
Alice se rua sur Bella et lui claqua une bise sur la joue.

- Salut Bella ! Moi c’est Alice. Comment vas-tu ?
- Salut Alice ! Euh… bien, merci…
- Tiens ! J’ai ramené le p’tit déjeuner. Tu dois mourir de faim, non ? Lui dit Alice avec une pointe de malice dans la voix.

Le visage de Bella tourna au rouge vif, et elle s’empressa d’aller s’asseoir sur le canapé.
Elle attrapa le sac, en sortit un croissant qu’elle commença à manger.
Nous bavardions tranquillement, parlant de tout et de rien, rigolant. Bella plongea son regard dans le mien et comme la veille, j’eus l’impression qu’elle me foudroyait sur place.

- J’adore ça quand tes yeux de braise me dévisagent de cette façon… ça me fait tellement d’effet que je n’ai plus qu’une envie : te faire l’amour sauvagement, beauté. Lui murmurais-je dans le creux de l’oreille.

Elle piqua un fard et rit timidement. Ses yeux se firent lubriques, puis ils semblèrent perdus, d’un seul coup. Son regard se figea, comme si elle ressassait de lointains souvenirs, et peu à peu, la stupeur fit place à l’effroi. Elle se leva prestement, envahie par une terreur pure.
Je me levai et m’approchai lentement d’elle.

- Bella ? qu’est-ce…
- Ne t’approche pas ! Cracha-t’elle, la voix emplie de haine. Ne t’approche pas ! Laisse-moi !

Elle se dépêcha d’attraper ses affaires, sans me perdre de vue une seule seconde. Elle était terrorisée et moi, complètement paumé.

Bella se rua dehors, vit que les clefs étaient restées sur le contact de la volvo. Elle se jeta dans ma voiture, la démarra et partit en trombe, me plantant comme ça, sans aucune raisons et surtout, sans explications.

Qu’avais-je bien pu faire pour l’effrayer à ce point ? Et cette haine dans sa voix, pourquoi ? Pourquoi ?

Edward, qu’est-ce qu’il se passe ?

- Je n’en sais rien Alice. Répondis-je à sa pensée.

Alice ferma les yeux et se concentra quelques instants. Elle traquait ses visions, bizarrement justes, de l’avenir.

- Hum… non, rien de grave ! Tu vas la revoir cet après-midi, chez elle. Tu lui rapportes sa camionnette et… Houps ! Je m’arrête là ! J’ai pas envie d’en voir plus !
- Tu m’étonnes ! Lui dis-je après avoir vu un aperçu de sa vision : Bella et moi, faisant l’amour chez elle. Mais j’aimerais quand même savoir pourquoi elle est partie aussi vite, et surtout effrayée à ce point !

Mon ton était inquiet. Pourquoi était-elle partie comme ça ? De quoi avait-elle peur ?
Je ne pus me perdre plus longtemps dans mes pensées car Emmett arrivait.

- Toc ! Toc ! Dit-il, hilare. Dis-donc, je pensais pas qu’entre toi et Jessica s’était chaud à ce point là !
- Ce n’était pas Jessica, Emmett, mais Bella Swann. Lui répondit Alice.
- Ah ! Ben mon cochon, je te voyais pas comme ça ! La fille du chef de police, en plus ! Heureusement que les balles ne peuvent t’atteindre et que tu coures vite, parce que s’il l’apprend, t’es mal mon pote ! Me dit-il, s’étouffant de rire.
- Bon ! Ça va ! Tes commentaires, je m’en passerai bien. Lui répondis-je, amer.
- Dis, Casanova, elle a eu peur de la « bête » pour s’enfuir comme ça ?
- Ah ! Ah ! Très drôle, Emmett. T’as fait l’école du rire ?
- Non ! Je suce un clown tous les matins ! En tous cas, je ne te savais pas comme ça ! Me dit-il, entre deux rires.
- Comment ça ?
- Ah ! Ben tout Forks a dû vous entendre cette nuit ! Je suis même sûr qu’on pouvait vous entendre depuis Port-Angeles voir Seattle ! Emmett se tordait de rire et Alice se tenait les côtes. Non seulement vous nous avez donné des idées, mais je suis sûr que dans neuf mois, il y aura une explosion de bébés dans la région !

Je secouais la tête, affligé par leurs commentaires.

- Ouais, bon ça va ! Stop ! Plus de commentaires sur ma vie privée, merci.
- Vie privée, mon œil ! Fallait pas gueuler comme ça si tu voulais avoir une vie privée ! J’ai cru qu’on égorgeait des cochons ! rigola-t’il.
- Pff… et si vous me foutiez la paix cinq minutes ? Ça serait trop demandé ? J’ai des choses à faire, moi. Et une voiture à ramener. Dehors !
- Fais pas la gueule ! On y va. Amuse-toi bien Edward cet aprèm’! Ah oui, pour ton information, Bella n’a pas de voiture, mais une vieille Chevrolet à plateau rouge. Me dit Alice avec un petit sourire, tout en poussant Emmett vers la porte.

J’attendis patiemment qu’ils partent ; Emmett était encore tordu de rire.

Celui-là, il m’étonnera toujours ! J’aurai jamais pu croire ça de lui ! En tous cas, j’aurais payé cher pour assister à leur show d’hier soir, ça devait être sacrément chaud-bouillant d’après ce que j’ai entendu…

Je me rendis dans la salle de bains, adjacente à la chambre, et décidai de prendre une douche. Je n’en avais pas besoin, les impératifs humains ne nous étant pas indispensables. Mais l’eau chaude coulant sur ma peau m’aidait à me calmer et à réfléchir. Pourquoi Bella était-elle partie aussi vite ? Pourquoi avait-elle l’air aussi effrayé ? L’avais-je blessée ? Tout en ressassant ces idées, je repensais aux évènements de cette nuit, à ses gémissements de plaisir, à sa fougue, à toutes ces fois où elle avait murmuré mon prénom, jusque dans ses rêves… Non, je ne l’avais pas blessée. Sûr et certain. Dans ce cas, pourquoi était-elle partie effrayée ?

Je sortis de la douche, m’essuyais et m’habillais. Le délicieux parfum de Bella flottait dans la chambre, ramenant de parfaits souvenirs de la nuit passée.
Je regardai par la fenêtre, le soleil était caché par une épaisse couche de nuages gris. Une journée idéale pour un vampire.

Je sortis du cottage, et courus à travers la forêt en direction de chez les Newton, où Bella avait laissé sa camionnette, une vielle Chevrolet à plateau à moitié délabrée, serrant ses clefs qui étaient tombées de son pantalon dans la main.
Je ralentis à une vitesse humaine avant de franchir les derniers arbres.

Par habitude, je scannais les pensées émanant de la maison des Newton. Hormis les pensées de Mike et de Jessica, la maison était silencieuse. J’eus même droit à un récapitulatif de leurs petits jeux de la nuit dernière… Les aléas de lire dans les pensées !
Mike sortit de chez lui à cet instant, Jessica pendue à son bras. Celle-ci le regardait, un sourire béat aux lèvres.

- Salut vous deux ! Dis-je, affichant un sourire amical.
- Eh ! Salut Edward ! Comment ça va ? Répondis Mike.
- Bonjour Edward. Répondit sèchement Jessica.

Est-ce qu’il va dire quelque chose parce que je suis avec Mike ? Il doit bien se rendre compte que nous n’avons pas fait que jouer aux cartes cette nuit !

- Désolé de vous déranger, je viens récupérer la camionnette de Bella.
- Ah ! Ok, pas de soucis. Répondit Mike. Ça va ? Elle est bien rentrée?
- Elle vient juste de partir, mais ça va, elle est bien rentrée ! Dis-je.

Jessica fulminait de jalousie à l’encontre de Bella. Elle n’avait pas digéré la façon dont nous nous étions séparés la veille, et pour être franc, je n’avais pas assuré sur ce coup, j’avais agi comme le pire des mufles en la plantant comme ça pour partir avec ma douce Bella…

Quant à Mike, bien que dégoûté que je lui aie ravi Bella sous le nez, son amour-propre en ayant pris un sacré coup, il était plutôt content de la nuit qu’il avait passé. Et moi, je serrais les dents car cet imbécile avait fantasmé toute la nuit sur ma douce, imaginant qu’elle était à la place de Jessica…

- Euh… j’ai pas beaucoup de temps là, j’ai promis de ramener Jessica chez elle assez vite. Me dit Mike.

Avec un peu de chance, ses parents ne seront pas là et on pourra jouer les prolongations…

Les souvenirs de sa nuit passée avec Jessica affluèrent en masse de son esprit. Je m’en serais bien passé, franchement…

- Te casse pas la tête, de toute façon, je suis pressé : j’ai une camionnette à ramener !
- Ok ! À plus, alors ! dit Mike

Et ils partirent ensembles, main dans la main. Quelle soulagement de ne plus avoir Jessica et son parfum de bonbon à la menthe dans les pattes !
J’ouvris la portière de la Chevrolet, grimpai derrière le volant, mis la clef dans le contact et démarrai. Le moteur fit un boucan du tonnerre, au point que, surpris, j’en sursautai !

C’était un véritable calvaire de conduire cette épave : impossible de dépasser les 90km/h et surtout, cette bagnole vibrait de toutes parts !
Tant bien que mal, j’arrivais chez Bella. La voiture de patrouille de son père n’était pas là, indiquant clairement que le chef Swann était en vadrouille.

Je ne savais pas trop comment agir au vu de sa réaction ce midi… Tergiversant pendant cinq bonnes minutes, je finis par me décider et descendis du véhicule. Je fis quelques pas et frappai à la porte.
Aucune pensée ne filtrait de la maison, mais j’entendis des pas dévalant l’escalier, un bruit de chute, un « ouille » et la porte s’ouvrit.

Les yeux de Bella étaient écarquillés par la surprise, ses lèvres charnues formant un O passablement comique. Elle portait une petite robe fluide couleur émeraude, qui mettait agréablement ses formes en valeur.

- Salut ! Dit-elle, alors que d’appétissantes rougeurs envahissaient ses joues.

Mes yeux plongèrent dans les siens, et, comme les autres fois, la foudre me tomba dessus brusquement. Il n’y avait plus de terreur dans ses yeux, ni de haine. À la place, j’y lisais chaleur, tendresse, fascination, passion et désir. Je levais lentement une main vers son visage, et caressai ses lèvres du bout des doigts. Les paupières de Bella se fermèrent à ce contact, un sourire étira ses lèvres et un soupir s’en échappa. Ses doigts se saisirent fermement de ma main libre et elle m’attira vers elle.

- Entre. Elle ne dit que ça.

Je franchis le seuil de sa maison, elle referma la porte derrière moi et se jeta dans mes bras.
Mes lèvres se posèrent sur les siennes, avides, affamées. Elle m’embrassa avec une fougue incroyable, ses mains caressaient mon dos, mes fesses, ses doigts courraient sur mon corps et son contact m’électrifiait. J’eus toute la peine du monde à détacher mes lèvres des siennes.

- Ton père…
- Il est à la pêche, me coupa-t’elle. Il ne rentrera pas avant des heures…

Elle m’entraîna jusqu’au sofa, me poussa pour que je m’y laisse tomber, et me chevaucha. Au moment où ses lèvres m’attaquèrent, nous entendîmes un bruit infernal, ressemblant un peu au bruit d’une fusée pendant son décollage, qui nous fit sursauter.

- Foutue machine à laver à la con ! Rugit Bella.

Elle se leva en soupirant et se dirigea vers la cuisine où se trouvait le lave-linge. Elle regarda vite fait le tambour.

- Quelle connerie ! Charlie ne l’a pas assez remplie. Cette fichue machine va tressauter jusqu’à ce que le programme se termine… Bella se lamentait.

Elle n’avait pas terminé sa phrase qu’une idée germa dans ma tête… Avant qu’elle ne puisse avoir le temps de se retourner, je me ruai vers elle à vitesse vampirique, et posai mes mains sur ses hanches.

- AAAAAH ! Tu m’as fait peur ! hurla-t’elle

J’écrasai mes lèvres sur les siennes, la saisis par la taille, la levai et la posai délicatement sur le lave-linge. Bella haletait sous le coup de la surprise et de l’excitation. Mes mains se promenèrent le long de ses cuisses, remontant lentement sa robe. J’étais déjà dur, rien qu’à l’idée de la prendre sur la machine à laver. Bella frémissait d’anticipation, la concupiscence ruisselait de son regard, sa respiration se fit plus lourde, son rythme cardiaque s’envolait. Elle crocheta ses bras autour de mon cou et m’embrassa avec violence. Ses mains glissèrent sur mon torse, mon estomac ; je tressaillis à son contact et soupirai de désir. Cette fragile petite humaine me rendait dingue. Ses mains continuèrent leur cheminement, dessinant sensuellement le contour de mes abdos, descendant jusqu’à ma ceinture qu’elle défit à une vitesse hallucinante pour une humaine. Sa main glissa sous mon boxer et se referma sur mon érection déjà proéminente. Je gémis d’aise dans sa bouche tandis qu’elle me caressait, m’empoignant de toutes ses forces. Putain, comme c’était bon ! Mes doigts remontèrent avidement jusqu’à sa culotte – un petit boxer en dentelle blanche – et s’en saisirent. N’y tenant plus, j’arrachai le tissu humide avec empressement. Bella gémit et frissonna d’excitation. Ma main se posa sur sa chatte, et mes doigts taquinèrent ses lèvres ; elle était déjà trempée, prête pour moi… du bonheur à l’état pur !

- Merde Bella ! tu es si mouillée…hmmm j’adore te sentir comme ça pour moi…

Son cœur accéléra lorsque je pénétrais deux doigts en elle, les laissant aller et venir ; la convoitise éclaira son regard lorsqu’elle baissa mon sous-vêtement d’une main, l’autre étant toujours occupée à me caresser. Elle enroula ses jambes autour de ma taille, et à l’instant où sa main baladeuse me lâcha, elle me pressa contre elle à l’aide de ses talons pour me faire plonger profondément en elle.

- Putain Bella ! T’es une vraie tigresse ma parole.
- Tais-toi et baise-moi !

Elle agrippa mes cheveux d’une main pendant que l’autre me serrait contre elle le plus possible. Elle voulait du sexe brutal ? Elle allait être servie. Je saisis ses hanches, la faisant changer de position légèrement ; je pouvais la pénétrer encore plus profondément de cette façon. Je commençais à la travailler selon un tempo soutenu, rythmé par les claquements de plus en plus rapprochés de nos peaux l’une contre l’autre et nos gémissements.
Sa voix suave résonna dans le creux de mon oreille tandis qu’elle me pressait de toutes ses forces contre son petit corps brûlant.

- Je… Je t’en prie E-edward, plus fort !

Je la pénétrais sauvagement, profondément, rapidement, prenant garde toutefois à ne pas la blesser. Ses yeux brûlaient de plaisir et l’extase illuminait son beau visage, sublimant ses traits délicats. J’écoutais sa respiration devenir halètements, ses gémissements devenir suppliques et mon prénom s’échappant de ses lèvres, encore et encore. Il n’y avait pas plus beaux sons dans l’univers, j’étais au Nirvana ! La limite venait d’être franchie ; ses parois se resserrèrent violemment autour de mon chibre, provoquant intensément ma propre jouissance et libérant simultanément nos cris de plaisir.

Nos corps toujours pressés l’un contre l’autre, nous attendions que nos respirations se fassent moins laborieuses. Le lave-linge nous ramena à la réalité lorsque le programme « essorage » se mit en route. Bella éclata de rire et posa ses petites mains sur mon torse.

- Rappelle-moi de toujours mettre une lessive en route à chaque fois que tu viendras ! Sa voix sensuelle pétillait de malice et le vice éclaira son regard.
- Hmm… il y a tout un tas d’autres meubles qui pourraient largement faire l’affaire, tu ne crois pas ?
- Si, mais ils ne vibrent pas !

Son ton plein de sous-entendus me donnait des frissons.
Si elle était partante pour un deuxième round, elle n’aurait pas besoin de me supplier… Son estomac choisit ce moment pour se faire remarquer en grondant violemment.

- Ah ! C’est l’heure de reprendre des forces ! Tu as faim Edward ?
- Non merci, je me suis déjà gavé avant de venir, mentis-je.

Elle se laissa glisser de la lessiveuse en soufflant, tituba légèrement sur ses jambes maladroites, et se dirigea tant bien que mal vers le frigo. Elle en ouvrit la porte, une main posée dessus tandis que l’autre fouillait frénétiquement l’intérieur du réfrigérateur, tentant de dénicher de quoi rassasier son estomac capricieux.

C’est alors que j’aperçus son étrange bijou. Jusqu’à présent, j’avais été trop obnubilé par Bella pour le remarquer. Un large bracelet en cuir, possédant un fermoir ouvragé en cuivre, enserrait son poignet gauche. Deux kanji japonais – que je mémorisais dans un coin de mon cerveau pour en trouver la signification - et les mots « N’OUBLIE JAMAIS » y étaient gravés. Étant donnée la teinte du cuir, il était évident que les lettres avaient été rajoutées longtemps après les symboles.
Bella referma le frigo et s’approcha de moi avec ce qu’il lui fallait pour se confectionner un sandwich.

- Je n’ai jamais vu pareil bracelet Bella, il est étrange et magnifique.

Elle se figea, et mon cœur mort se brisa en mille morceaux en voyant son doux visage exhaler la souffrance et les larmes couler. Je la pris dans mes bras et commençais à la bercer tendrement.

- Chuuut Bella, je suis désolé, je ne voulais pas te peiner. Je…
- T…T…Tu n… n’y es p…p…pour riiiien, me dit-elle entre deux sanglots. C… Ce n’est pas ta-ta faute. I-I-Il me fait pen-penser à ma mère.
- Chuuut… Tout va bien, ma douce. Ça va aller, Beauté. Lui dis-je tout en embrassant son front.

Bella se figea d’un seul coup, et me regarda droit dans les yeux. Ses yeux emplis d’une profonde tristesse se firent instantanément durs, elle s’arracha violemment à mon étreinte et une haine violente et sans égales envahi son regard.

- Bon sang ! Qu’est-ce que j’ai f… Va-t’en ! VA-T’EEEN !









2 - Fièvre

Bella nous toisa, Jessica et moi, une dernière fois avec frayeur.

- Mike, je ne me sens pas très bien… je sors, j’ai besoin de prendre l’air. Dit-elle.
- Tu veux que je t’accompagne ? Lui demanda Mike avec espoir.
- Non, non. T’inquiètes, je reviens. Lui répondit-elle sèchement.

Bella se libéra des bras de Newton, qui essayait tant bien que mal de la retenir. Elle sortit par la porte de derrière, en direction du jardin.
Je la vis faire une centaine de mètres et s’asseoir à même le sol. Elle tremblait comme une feuille… Elle devait être gelée, la nuit était froide et elle n’avait pas de veste.
Mike se dirigea vers la porte, souhaitant rejoindre Bella. Une fois dehors, il la chercha du regard ; la vue humaine n’est pas aussi puissante que la nôtre, surtout la nuit. Il finit par l’apercevoir et s’approcha d’elle doucement.
Tout en dansant avec Jessica, j’« écoutais » leur conversation.

- Ça va Bella ? On dirait que tu as vu un fantôme ! S’inquiéta Mike.
- Te bile pas Mike, j’ai simplement eu un petit malaise. Ça m’arrive parfois lorsqu’il y a trop de monde. Lui assura-elle.

Bella mentait très mal ; en répondant à Mike, ses dents s’étaient mises à mordiller furieusement sa lèvre inférieure, signe de nervosité, et elle avait rougi, embarrassée. Elle ne s’était pas sentie mal, elle avait eu peur ; j’en étais persuadé.

- Ouf ! Tu me rassures. Répliqua-t’il.

Il passa l’un de ses bras autour des épaules de Bella – j’avais une furieuse envie de lui arracher son foutu bras – et commença à lui frictionner le dos, tout en fantasmant sur d’autres endroits de son corps qu’il rêverait de « frictionner ». Ses fantasmes au sujet de Bella, tous plus vulgaires les uns que les autres, me rendaient malade.
Bella se raidit.

- Tu as froid, tu trembles. Ça te réchauffe un peu ? se justifia Mike
- Merci, c’est sympa. Lui répondit-elle, un sourcil levé dans une expression septique.
Mike commençait à prendre de l’assurance, les frictions devenant caresses, puis, de sa main libre, il lui effleura la joue.

Fureur, rage, colère et haine se mêlaient en moi. Si ce connard la touchait encore, je lui arracherai le cœur !

- Oh ! Mike ! Ça va pas la tête ? On a pas élevé les cochons ensembles à ce que je sache! Bella était furieuse.
- Désolé, je croyais que…
- Tu croyais quoi ? Que danser avec moi t’autorisait à me peloter ? Tu me prends pour quoi ? Laisse-moi maintenant, s’il te plait.
- Ok, Bella. Je suis désolé, je ne voulais pas te blesser. Excuse-moi. Si tu as besoin de quelque chose, n’hésite pas !

Mike se releva, et repartit en direction de la fête, se demandant quelle fille il allait bien pouvoir draguer après son échec avec Bella. Apparemment, pour lui, les filles sont interchangeables… Pathétique.

Bella… Je n’arrivais pas à extraire cette fille de mes pensées, elle m’obsédait. Tout en elle m’appelait, son silence mental, sa fragrance, ses charmantes rougeurs, sa splendeur. Je ne pouvais plus résister à l’appel de cette sirène, je ne voulais plus y résister. Il fallait que je la vois, il fallait que je l’aie.
Je me détachai de Jessica – je l’avais complètement zappé celle-là.

- Excuse-moi, j’ai besoin de prendre l’air.

Avant qu’elle n’ait le temps de répondre, j’étais déjà dehors.
La nuit était très fraîche, et je voyais que Bella tremblait toujours. J’ôtai ma veste, m’approchai d’elle et la posai sur ses épaules.

- Aaaaah ! Cria-t’elle en sursautant.
- Houps ! Désolé, je ne voulais pas te faire peur. J’ai seulement vu que tu tremblais. Lui dis-je doucement, histoire de ne pas l’effrayer encore plus.

Bella ne me répondit pas ; Elle leva son visage, plongeant ses yeux chocolat dans les miens. Ils flamboyaient de désir et son visage devint cramoisi.
Elle se jeta dans mes bras et m’étreignit. La chaleur de sa peau contre la mienne était tout simplement délicieuse ; son parfum m’obsédait, d’autant plus que ma gorge se mit à me brûler atrocement. Mais la soif de sang n’étant rien comparée au désir grandissant en moi.

Je l’enlaçais à mon tour, d’une main, la plaquant contre mon corps de pierre. Mon autre main se frayait un passage, caressant doucement sa taille fine, remontant délicatement le long de ses côtes, effleurant sa poitrine… Bella soupira et se pressa encore plus contre moi.

À nouveau, j’eus l’impression d’être foudroyé sur place. Je levai la main vers son visage, lui caressant les joues, et ses lèvres douces du bout des doigts. Sa bouche s’entrouvrit et laissa échapper un gémissement. Inconsciemment, mes lèvres de glace se posèrent sur les siennes, brûlantes. J’eus l’impression d’être électrocuté sur place, sa chaleur me consumait. Ses lèvres s’entrouvrirent et sa langue se fraya un chemin à travers mes lèvres, cherchant avidement la mienne. Je n’avais jamais rien ressenti de tel ; j’explosai littéralement de désir tandis que nos langues s’emmêlaient avec gourmandise et que je goûtais sa salive à la saveur mielleuse et florale, s’accordant harmonieusement à sa fragrance.

Son corps bouillant se plaqua encore plus étroitement contre le mien tandis que mes mains impatientes pétrissaient ses hanches. Mes lèvres quittèrent les siennes, explorant gloutonnement l’arche délicate de son cou. Je sentais le sang cogner impétueusement dans sa jugulaire ; son cœur, palpitant tellement vite et fort, déclencha ma soif de sang à nouveau. Je me détachai d’elle rapidement, avant de commettre un geste stupide.
Bella me regardait intensément, l’envie se lisait clairement dans son regard.

- On va chez toi. Ce n’était pas une proposition, mais un ordre. Sa voix était rauque, résultat de la tension qui l’habitait.

Je pris sa main tendrement dans la mienne, l’amenant en direction de ma voiture. J’ouvris sa portière, elle s’installa dans le siège passager et, avec beaucoup de difficulté, elle retira sa main de la mienne pour fermer sa portière. Je fis prestement le tour de la voiture – un peu trop vite, peut-être – elle avait déjà ouvert ma portière de l’intérieur.

Je m’installai au volant, sa main chaude se posa immédiatement sur ma cuisse, traçant sensuellement des arabesques du bout des doigts, et remonta délibérément vers ma queue. Je plongeais mon regard dans le sien, elle avait faim, elle avait soif de moi – autant que moi d’elle.

Pressé d’arriver au plus vite, j’appuyais sur l’accélérateur, dépassant les 150km/h.
Arrivé au début du sentier menant à la villa familiale, je bifurquai en direction du chemin forestier menant à mon cottage : pour une fois, celui-ci me servira à autre chose qu’à échapper aux parties de jambes en l’air de ma famille !

La voiture venait tout juste de s’arrêter que j’étais déjà dehors, ouvrant la portière de Bella. Elle se jeta sur moi, ses bras s’enroulant fermement autour de mes épaules, ses lèvres avides s’agrippant aux miennes.
Un gémissement s’échappa de ma gorge, je la pris dans mes bras, la soulevai du sol, l’emportant vers le cottage, sans rompre notre baiser. La porte était déjà grande ouverte – Alice avait certainement dû avoir une vision assez explicite de la situation… Pratique Alice ! À peine entrés, je fermais la porte d’un coup de pied, plaquant Bella contre le mur. Ses jambes s’enroulèrent fiévreusement autour de ma taille, ses hanches se tortillant sur mon sexe, ses lèvres glissèrent jusqu’à mon cou, que sa langue et ses dents attaquèrent. Elle me léchait et me mordillait chaque parcelle de peau accessible.

Bon sang ! Cette fille me mettait dans un état du tonnerre ! Elle poussa un petit cri et frissonna en sentant l’intensité de mon érection, ses mains s’escrimèrent à déboutonner ma chemise tandis que les miennes, caressant sa taille de guêpe, relevaient son Tshirt. Elle leva les bras, m’aidant à retirer son Tshirt, qui rejoignit ma chemise, à même le sol. Je dégrafais son soutien-gorge, en dentelle bleu nuit ; il libéra deux seins magnifiques en forme de poire.

Un grognement sourd s’échappa de mes lèvres tandis que mes mains caressaient ses seins chauds, qui se tendaient sous mes caresses. N’y tenant plus, je plongeais vers sa poitrine, ma bouche se délectant de ses délicieux tétons, je les suçais et les léchais avidement l’un après l’autre pendant que mes doigts les trituraient ; l’arôme et la chaleur de sa peau me rendaient fou.

Je sentis ses doigts s’accrocher à mes cheveux, son rythme cardiaque grimper en flèche, son souffle heurté contre ma joue. Cette fille était encore plus chaude que la braise.

- Edward…. Gémit-elle. Je te veux. Maintenant.

Relevant la tête, je plongeais mon regard dans le sien. Ses yeux mi-clos étaient vitrés par le plaisir.
Ma bouche fondit sur la sienne et ses lèvres brûlantes s’entrouvrirent sous la pression des miennes.
Mes mains quittèrent son exquise poitrine pour agripper ses hanches, tandis que je la portais vers ma chambre.
J’allongeai son corps bouillonnant sur le grand lit, entrepris de lui déboutonner son jeans et le fis glisser le long de ses jambes lisses. Je lui ôtais ses sandales et son pantalon, que je balançai sur le plancher.
Puis mes doigts remontèrent lentement le long de ses jambes et à l’intérieur de ses cuisses, son corps frémissait d’impatience sous mes caresses. J’attrapai du bout des doigts sa culotte – bleu nuit également – et m’empressai de lui retirer ce maudit bout de tissu. Oh putain ! Elle était intégralement épilée… Cette vue m’envoya des décharges électriques dans toutes les parties de mon corps, principalement dans ma queue. Mon érection en devint douloureuse, tellement j’avais envie d’elle.

Bella se redressa brusquement et s’attaqua à mon pantalon. Ses petits doigts fragiles déboutonnèrent mon jeans et firent glisser boxer et pantalon ; ses ongles griffèrent ma peau, provoquant de douces chatouilles sur mon corps de pierre. Je me débarrassai de mes godasses et de mes fringues, surplus inutile.
Je m’allongeai sur le lit, attirant Bella sur moi. Elle était enfiévrée.
Ses lèvres enragées se posèrent brutalement sur les miennes, ses mains chaudes me caressaient les fesses.

Je la poussai doucement, l’allongeant sur le dos. En la voyant ainsi, totalement nue et offerte, je me sentis comme un enfant découvrant ses cadeaux le matin de Noël. Cette fragile petite humaine d’une beauté époustouflante s’abandonnait à moi entièrement, en toute confiance. Mes doigts courraient le long de son corps, de sa gorge délicate à ses seins soyeux, le long de son ventre, jusqu’à son mont de vénus. L’odeur de son désir était de plus en plus forte, elle m’entêtait.

Ses cuisses s’ouvrirent sous mes caresses ; ne tenant plus, je plongeais la tête entre ses jambes, là où son obsédant parfum était le plus fort, et la goûtais avidement.
Comme sa peau était douce ! Mais ce n’était rien comparé à son goût qui s’attardait sur mes papilles. Mes pouces caressaient ses lèvres soyeuses et mes doigts pétrissaient ses cuisses, pendant que ma langue fourrageait dans son sexe, léchant chacun de ses plis et suçotant son clitoris, qui gonflait sous ma langue.
Le souffle de Bella devenait de plus en plus erratique et ses gémissements se succédaient.

Sa chatte était de plus en plus humide, envoûtant nectar uniquement pour moi. Ma main glissa doucement sur son sexe et mes doigts s’enfoncèrent lentement dans cette cavité humide.
Son corps s’arqua sous les assauts répétés de mes doigts et ma langue, ses gémissements devenaient de plus en plus rauques. Ses doigts agrippèrent brusquement la tête de lit ; le fer forgé grinçait sous la pression de ses mains.

- Hmmm Edward ! !

L’entendre gémir ainsi mon prénom me fit complètement planer.
Son corps se raidit, ses mains empoignèrent brutalement mes cheveux, ses cuisses s’enroulèrent fiévreusement autour de mes épaules, et ses hanches se soulevèrent, m’offrant un nouvel angle d’attaque.

Mes doigts continuaient leur œuvre, dans un va-et-vient de plus en plus rapide, tandis que ma langue savourait pleinement son intimité. Cette exquise créature au bord de la jouissance était faite pour moi ; un parfum obsédant, un goût envoûtant, un esprit impénétrable. Jamais je ne m’étais senti aussi libre et abandonné. Un feulement d’extase s’échappa de mes lèvres pendant que le la léchais avidement. Son goût unique se révélait encore plus puissant que son odeur, un régal ! Je sentis ses parois se serrer fortement autour de mes doigts au moment où l’orgasme l’envahie.
Elle se cambra violemment en rejetant la tête en arrière, ses gémissements devenaient cris de plaisir. La jouissance lui arrachait des hurlements stridents et la rendait encore plus belle qu’elle ne l’était.

Ses doigts, toujours emmêlés dans mes cheveux, m’agrippèrent, me forçant à me détacher de son magnifique fruit défendu. Son regard voilé plongea dans le mien.
- Prends-moi ! Je t’en prie, prends-moi ! Sa voix se faisait supplique. Qu’étais-je donc pour ignorer une pareille requête ! Je poussais un grognement.
Elle se laissa tomber en arrière, pantelante de désir. Ma langue et mes mains remontèrent lentement le long de son corps, la caressant sensuellement. Mes lèvres prirent les siennes, ses mains se baladaient sur le bas de mon dos, empoignant mon cul avec une force impressionnante pour une si frêle créature.
Je m’allongeais doucement sur elle, en prenant garde à ne pas l’écraser.

- Je t’en prie, maintenant !

Bon sang ! Je n’avais jamais désiré une femme à ce point là ! L’entendre me supplier de cette manière, comme si sa vie en dépendait, agit sur moi comme un déclencheur.
Je la pénétrai doucement, le plus lentement possible. J’eus l’impression de plonger dans un volcan en éruption, et c’était tout simplement jouissif. Elle poussa un long gémissement tandis que je la prenais, me serrant de toutes ses forces contre elle.
Sa peau brûlante m’irradiait, et en sentant son cœur cogner avec acharnement dans sa poitrine, contre la mienne, j’avais le sentiment que le mien battait à nouveau. Quelle étrange – et agréable – sensation !

Je la pénétrais, encore et encore, toujours plus profondément, plus intensément. Ses parois enserraient mon sexe d’une façon que je n’aurais jamais cru possible ; c’était comme si le corps de Bella avait été conçu pour s’accorder parfaitement au mien. Du bonheur à l’état pur, et elle était si mouillée…

Mes lèvres quittèrent les siennes, et se dirigèrent vers son cou délicat. Je sentais la pulsation hypnotique de sa jugulaire contre mes lèvres, son doux sang couler dans ses veines brûlantes. Il promettait d’étancher la soif intense qui commençait à me consumer. Mes lèvres se retroussèrent sur mes dents, le venin me montait à la bouche…

- Encooore !

Ses cris me ramenèrent brutalement à la réalité. J’avais été à un doigt de tuer cette fille…
Elle hurlait tout en claquant férocement son bassin au mien. Et cette foutue jugulaire qui me faisait de l’œil… Non, je ne devais pas la tuer, je ne voulais pas la tuer. Il fallait à tout prix que j’extirpe cette putain de jugulaire de mes pensées, mais je ne voulais pas me retirer de cette divine créature : je me sentais tellement bien en elle, j’étais tellement bien dans cette fille aussi chaude que de la lave en fusion !
Je la plaquai contre moi, et roulai sur le dos, la laissant me chevaucher.
Si elle fut surprise par ce changement, elle n’en dit rien. Elle plongea son regard brûlant dans le mien et commença à se mouvoir doucement, sensuellement ; La voir ainsi, au-dessus de moi, à m’utiliser pour prendre son plaisir, ses seins bondissant sur sa poitrine, en rythme avec nos coups de hanches, décupla le mien.

Elle se pencha sur moi, agrippa mes poignets, tout en se balançant d’avant en arrière, d’avant en arrière… sans cesser de gémir ; je sentis ses muscles se contracter, elle se crispait de plus en plus, aux portes d’un nouvel orgasme. Elle libéra mes poignets, rejeta brusquement sa tête en arrière, ses cheveux me chatouillant les orteils, et son dos s’arc-boutât, m’offrant un panorama magnifique sur nos sexes enfoncés l’un dans l’autre. Cette vue me mettait l’eau à la bouche et ne fit qu’amplifier les sensations que Bella me procurait avec son chevauchement démentiel. Cette fille, qui avait tout de l’agneau innocent venant de naître, était stupéfiante de sensualité. Et elle m’avait choisi,
moi.

Je posai mes mains sur ses hanches, doucement - ce n’était pas le moment idéal pour lui casser un os – et entrepris de la guider dans ses mouvements. De bas en haut, de haut en bas, en elle, hors d’elle, en elle… Putain ! Quel pied ! Ses cris se faisaient de plus en plus rapprochés et de plus en plus forts, hmmm, quelle douce mélodie… Ma main droite glissa jusqu’à l’intérieur de sa cuisse gauche, incandescente, la caressant tendrement, mon pouce traçant des cercles lents sur son clitoris… Bella se mordait la lèvre inférieure, et se concentrait pour ne pas crier. Je sentis la chaleur monter en moi, je claquai violemment mes hanches contre les siennes, pour m’enfoncer encore plus profondément en elle ; je la travaillais avec un va-et-vient de plus en plus rapide, de plus en plus profond. Elle me chevauchait frénétiquement ; ses parois se crispèrent une dernière fois contre ma queue alors que j’explosai en elle, nos cris se mélangeant. Bella expira et s’écroula sur moi, enfouissant sa tête dans mon épaule. Je poussai un soupir et tournai ma tête pour croiser son regard. Ses lourds cheveux bruns étaient collés sur son visage, ses joues étaient d’une teinte rouge soutenue absolument exquise. Elle ouvrit les yeux et plongea son regard brûlant dans le mien. Un immense sourire étirait ses lèvres parfaites.

- Pfff… wahou ! fiouuu ! Les propos de Bella étaient particulièrement incohérents.
- Comme tu dis ! Lui répondis-je avec un sourire en coin.
Elle rougit encore plus.
- Euh… écoute, je… je suis désolée… je ne sais pas ce qu’il m’a pris, je…
- Chut ! Ne t’excuse pas. La coupais-je, en posant un doigt sur ses lèvres.
- Mais je…
- Pas de « mais », s’il te plaît Bella. Je suis aussi perdu que toi, je ne sais pas non plus ce qu’il m’a pris de me jeter sur toi. Mais je ne m’en excuserais pas, parce que je ne le regrette pas. Ça serait le pire des blasphèmes de dire que je regrette ce qu’on a fait cette nuit !

Je m’attendais à ce qu’elle me réponde, mais au lieu de ça j’entendis un souffle ténu : Bella s’était endormie, épuisée, comblée, un magnifique sourire étirant ses lèvres charnues, alors que les premiers rayons du soleil levant pointaient à l’horizon…

1 - Magnétisme


Bella’s POV

Quatorze ans que j’avais quitté Forks, persuadée que jamais, ô grand jamais, je n’y remettrais les pieds, hormis pour quelques exceptionnelles visites paternelles. Et où étais-je, là maintenant ? à Forks, petite ville pluvieuse, trouducutoire et « plus chiante tu meurs » de l’état de Washington !
Lorsque maman avait quitté Charlie, mon chef de police municipale de père, nous nous étions installées toutes deux dans l’Arizona. Puis, quelques années plus tard, elle avait rencontré Phil, jouer de base-ball semi-professionnel. Ils se sont vite mariés et nous avons déménagé pour Jacksonville, où Phil avait été engagé dans une équipe très prometteuse.
Malheureusement, l’année de mes 12 ans, Phil a été victime d’un grave accident de la route, et sa carrière sportive s’est interrompue. Mais la chance lui a nouveau sourit lorsque l’un de ces amis, proviseur dans un lycée, lui a offert un poste de coach sportif à Chicago. Nous avons donc atterrit dans cette ville, et y avons passé des moments merveilleux, jusqu’à ce que maman meurt… Même si je ne supportais plus de rester à Chicago, dans la maison où nous avions vécu avec Phil, mon beau-père, j’ai patiemment attendu que mon année scolaire se termine avant d’emménager chez Charlie. Six mois maintenant que ma mère nous avait quitté… Maman, ma petite maman, tu me manques, je m’en veux tellement…
Les larmes commençaient à couler, je les séchai rapidement. L’endroit n’était pas des plus appropriés aux états d’âmes : une fête avait été organisée en mon « honneur », afin de me présenter à tous les jeunes de Forks. S’il y a une chose dont je préfère me passer, c’est bien d’être le centre d’attention. Les gros timides, dont je fais partie, n’apprécient pas vraiment que tous les regards soient braqués sur eux.
Je regardais par la fenêtre, perdue dans mes pensées, lorsqu’une main se posa sur mon épaule.
Je sursautai, me tournai, et vis Mike Newton, qui avait organisé cette fête.

- Ben alors Bella, tu dors ou quoi ? rigola-t’il.
- Désolée Mike, mais les fêtes et moi, c’est pas le grand amour.
- Ah ! Désolé, je ne savais pas… Mais il fallait bien trouver un moyen de te présenter à tout le monde avant la rentrée, non ?
- Mouais, tu as raison. Merci encore Mike !

Nous discutâmes encore quelques instants, Mike et moi, puis il m’invita à danser. LA galère.

- Ce n’est franchement pas une bonne idée, Mike, la danse c’est pas vraiment mon truc : je suis d’une maladresse épouvantable, limite handicapée moteur, je risquerais de me casser quelque chose, pire encore, te casser une jambe. Plus maladroite que moi, tu meurs! Lui avouai-je.

- Bah ! T’inquiète, on est là pour s’amuser, non ? Me répondit-il avec un clin d’œil qui se voulait complice. Et te bile pas, Bella, je ferai gaffe à mes pieds !

Il n’attendit même pas que je lui réponde, s’empara de ma main droite et me traîna sur la « piste » de danse, c’est-à-dire le salon, débarrassé de tous ses meubles. Dans le genre collant et acharné, Mike détenait le pompon.

Il se colla contre moi, enlaçant ma taille fermement, et commença à bouger en rythme sur la musique. Un slow en plus, super ! J’en profitais pour détailler les visages autour de moi. Il y avait quelques indiens Quileute – il y avait une réserve à la sortie de Forks – j’espérais reconnaître le visage de Jacob, mon meilleur ami depuis des années, mais apparemment, il n’était pas là.

C’est alors que je vis ces deux couples : une grande blonde, d’une beauté à couper le souffle, enlaçant un géant brun possédant une musculature à faire baver d’envie King-Kong, et une petite brune ressemblant à un lutin, accompagné d’un grand blond à l’air triste. Ils étaient à la fois si différents et si semblables, ils avaient une peau d’une pâleur de craie, encore plus pâle que la mienne (on me demande constamment si je passe mes vacances au fin fond de mon lavabo), des yeux d’une couleur ambre extraordinaire avec de légers cernes violets en-dessous et des traits d’une finesse incroyable. Ils étaient parfaits, magnifiques, de véritables œuvres d’art sculptées à même la chair. Je doutais sérieusement que le plus talentueux des chirurgiens plastiques puisse arriver à un tel degré de perfection sur ses patients. La petite brune se tourna tout à coup et planta son regard dans le mien. Il n’y avait pas de curiosité mal placée, contrairement aux autres personnes qui me dévisageaient, mais plutôt de la sollicitude, comme si elle savait que je souffrais d’être le centre d’attention générale. Elle me fit un grand sourire et un petit signe de la main. J’y répondis avec un sourire timide.

- Mike, qui sont ces gens ? Lui demandais-je en désignant les deux couples.
- Eux ? Ce sont les enfants adoptifs du docteur Cullen et de sa femme. La blonde, c’est Rosalie, son mec, lui c’est Emmett. La petite brune, c’est Alice et son copain s’appelle Jasper. Ils sont assez bizarres, surtout Alice, mais plutôt sympas dans l’ensemble. Emmett me fait un peu peur, il faut dire qu’il a un gabarit assez impressionnant ! Tiens, et là-bas avec Jessica Stanley, c’est Edward, le cinquième de la fratrie Cullen ! Indiqua Mike, en pointant un doigt vers un couple.

Mes yeux suivirent la direction indiquée. La fille, de ma taille, avait de longs cheveux châtains. Le garçon était d’une splendeur fabuleuse, à l’instar de ses « frères et sœurs ». Il était plutôt grand, son long corps mince avait une allure très féline et ses cheveux étaient d’une étrange couleur bronze. Il était tellement beau qu’Adonis pouvait aller se rhabiller!

Son expression, par contre, me laissa perplexe : ses yeux étaient fermés, ses longs cils caressant ses pommettes, et ses traits parfaits reflétaient à la fois une intense concentration, mais surtout une frustration sans limites. À l’instant où il ouvrit les yeux, nos regards se croisèrent. J’eus l’impression de me faire foudroyer sur place. Comme s’il n’y avait plus rien, ni personne, dans cette pièce hormis Edward et moi. Nos yeux ne voulaient plus se lâcher, comme si une quelconque force magnétique les en empêchait et une foule d’émotions différentes miroitèrent dans son regard : frustration, incompréhension, espérance, choc, douleur, faim, envie, désir.
Mon cœur se mit à battre une chamade désordonnée, mes mains devenaient moites ; j’avais l’impression qu’un million de papillons voletaient dans mon ventre. Je le voulais, je le désirais, je voulais qu’il me possède totalement et je m’abandonnerais à lui avec délices.

Alors que je me perdais totalement dans son regard ambre, je sentis une main descendre sur mes fesses. Je sursautais. Mon partenaire de danse essayait d’en profiter pour me peloter – imbécile ! Je toisais Mike, lui faisant comprendre qu’il ne fallait pas qu’il s’attende à ce que je sois coopérative. Apparemment, le message passa puisque sa main repris sa place, sur ma taille.

Cet « incident » me permis de me remettre les idées en place. Que venait-il de se passer ? Pourquoi désirais-je Edward, un total inconnu, au point que tout mon corps le hurlait ?

Jessica tourna la tête vers moi, et je pouvais clairement voir, à son air dédaigneux, qu’elle ne m’appréciait pas, voir même qu’elle avait des envies de meurtre à mon égard…

Je relevai les yeux vers Edward. J’étudiais ses traits, sa beauté irréelle et j’eus l’impression d’un sentiment de déjà-vu. Mais quoi ? J’étais sûre et certaine de ne l’avoir jamais rencontré avant ce soir, alors quoi ? Tandis que je fouillais dans mes souvenirs, cela me revint…



Edward’s POV


Ennui : 1/ Tristesse profonde
2/ Peine que l’on éprouve d’une contrariété
3/ Impression de vide, de lassitude causée par le désœuvrement, par une occupation monotone ou sans intérêt
4/ Mélancolie vague, lassitude morale qui fait qu’on ne prend d’intérêt, de plaisir à rien.

« L’ennui, ce fléau de la solitude » (Rousseau)

Déjà un an que nous étions revenus à Forks, un stupide patelin suintant l’ennui… Quel exploit !
Jusqu’à présent, nous ne restions jamais bien longtemps au même endroit, nous vivions trop en autarcie, ne nous mélangeant pas avec les humains. Bien évidemment, ce comportement, ainsi que notre apparence physique – le charme vampirique nous rend plus que magnifiques pour les Hommes - leur donnaient des soupçons. Dans ce cas, nous disparaissions du jour au lendemain, pour ne plus revenir.

Lorsque nous avions emménagé à Forks, Carlisle nous avait fait la «morale», nous expliquant qu’en nous rapprochant des humains, en essayant d’avoir des relations amicales avec eux, nous pourrions éventuellement y rester quelques années.
Bien entendu, Rosalie en était très heureuse : elle ne supportait plus ces sempiternels déménagements et devoir recommencer tout à zéro en arrivant dans un nouvel endroit. En général, Rosalie ne pense pas à grand-chose, hormis sa précieuse petite personne. L’égocentrisme à l’état pur.

Carlisle nous avait demandé de copiner avec les humains, les inviter à sortir, organiser des fêtes… Franchement, est ce que j’ai une tête à faire la fête ?!
Ma solitude me plaisait, je la chérissais, même si je sentais bien qu’il me manquait quelque chose. Je me sentais vide ou plutôt j’avais l’impression de ne pas être entier, comme si j’étais le yin et que le yang n’existait pas…
Il faut dire aussi que je suis le seul célibataire de notre clan. Vivre avec trois couples parfaitement unis et fous amoureux était parfois plus que pesant. Mais c’est ma famille.

Même si nous ne sommes pas liés par le sang, même si nous n’avons aucun trait physique en commun – excepté notre beauté époustouflante (un piège à proies idéal), notre pâleur de craie et nos étranges yeux d’or, caractéristique des vampires « végétariens » - nous sommes malgré tout une vraie famille, et j’aime ma famille.
J’avais déjà eu quelques relations avec des femmes de mon espèce, mais il n’y avait jamais eu de sentiments. J’avais également expérimenté la chose avec des humaines, par curiosité, histoire de comprendre pourquoi mes « cousines » de Dénali préféraient les humains. Même si leur chaleur, leur douceur, leur souplesse étaient appréciables, j’avais toujours cette impression de manque…

Mais bon, se vider les burnes de temps à autre, ne serait-ce que pour l’hygiène et éviter de s’emmerder pendant quelques heures, est loin d’être désagréable !
Ainsi, pour faire plaisir à Carlisle et Esmée, nos « parents », Rosalie, Emmett, Alice, Jasper et moi nous étions liés avec un petit groupe d’élèves du lycée de Forks. J’avais également accepté de jouer les Don Juan – tant qu’ils ne me demandaient pas de jouer les étalons, ça irait! Il faut bien se dévouer à la mascarade humaine.

J’étais sorti avec Lauren Mallory, mais je l’avais vite lourdée : cette grue, d’une jalousie et d’une méchanceté sans limites me tuait avec ses pensées toutes plus insipides et ignobles les unes que les autres.

Lire dans les pensées peut être un sérieux atout, mais la plupart du temps c’est un véritable fardeau. L’esprit humain est si plat et prévisible, ils ont tous la même chose à l’esprit : argent, sexe et ce besoin incompréhensible d’être et agir comme les autres. Quel ennui !

Ce soir, mes frères, mes sœurs et moi-même étions invités à une fête organisée par Mike Newton, la coqueluche de ces dames – quand celles-ci ne pensaient pas à moi.
Il avait préparé cette soirée pour fêter la fin des cours et présenter à tout le monde la petite nouvelle de Forks : Isabella Swann, la fille de notre dévoué shérif, revenue depuis peu au bercail.

J’avais eu l’occasion de la « voir » dans différents esprits, mais cette vision était faussée, déformée en fonction des fantasmes masculins et de la jalousie féminine.
Les pensées d’Alice me tirèrent de mes rêveries.

Edward ! N’oublie pas que tu as promis à Jessica que tu passerais la prendre avant d’aller à la fête !

- Ouais Alice ! Je n’ai pas oublié. Merci de me le rappeler. Lui répondis-je sur un ton las.

Cela faisait quinze jours que Jessica Stanley me harcelait pour que je l’invite à sortir. Et comme par hasard, sa voiture – tout juste sortie de révision – était tombée mystérieusement en panne hier matin. Je lui avais donc galamment proposé de l’emmener à la soirée.

Houlala ! j’en connais un qui va avoir une soirée plus que mémorable !

Je me vis alors, dans une vision étrangement juste de l’avenir, avec une jeune femme brune, dans une position plus qu’équivoque…

- Par pitié ! rassure-moi : c’est pas Jessica au moins ? Lui demandais-je, alarmé.

Non, ce n’est pas Jessica… mais je ne la connais pas. En tous cas, ça a l’air plutôt torride !

Alice s’éloigna en rigolant, en direction de sa chambre, pour se changer.
Cette vision me perturbait, surtout que je n’étais pas du genre à sauter sur des inconnues. J’adore le Sexe, mais j’ai un principe : pas d’inconnues, des fois que je tomberais sur une folledingue acharnée du sado-masochisme.

Qu’allait-il donc se passer ce soir pour que je transgresse cette règle que je m’impose ?
De toute façon, il ne servait à rien que je me prenne la tête inutilement : on verra ce qu’il se passera en temps voulu !

Apercevant l’horloge du coin de l’œil, je vis qu’il était presque 20 heures. J’avais promis à Jessica que je serais devant chez elle à 20 heures pétantes.

Alice, Jasper, Rosalie et Emmett partaient de leur côté, dans la décapotable de Rose.
J’allai dans le garage, et montai dans ma volvo. Le ronronnement du moteur me donnait des frissons : j’adore l’ivresse de la vitesse, et encore plus lorsque la voiture répond à mes moindres demandes.

Alors que j’attendais patiemment au volant de ma volvo, qu’elle daigne enfin sortir de chez elle, les pensées de Jessica affluaient dans ma tête.

Edward Cullen ! Je sors avec Edward Cullen ! Les filles vont en baver de jalousie ! Il est trop chaud ! Il est torride ! Toi, gaillard, ce soir tu seras à mes pieds ! Cette robe va le mettre dans tous ses états, elle me fait un beau cul et de beaux nichons !

Rien que d’entendre ses fantasmes désolants, j’en étais déjà malade de cette foutue soirée…
Mais quelle idée j’avais eu d’accompagner une fille aussi pathétique…
J’avais déjà envisagé de sortir avec Jessica, elle est plutôt mignonne, mais avec sa manie de sucer continuellement des bonbons à la menthe, elle avait la même odeur que les vieux qu’on croise dans les maisons de retraite, mâchouillant leurs pastilles vichy.
Elle sortit enfin de sa maison, ouvrit la portière de ma voiture et s’installa sur le siège passager.

- Bonsoir Eddy ! Comment vas-tu? Me dit-elle d’une voix de crécelle, ses cils battant l’air comme ceux d’une vieille pute qui racole.
Bon sang ! Je ne supportais pas qu’elle m’appelle « Eddy ».
- Bonsoir Jessica. Ça va. Pas mal ta robe. Lui répondis-je sur un ton neutre.

Elle portait une robe noire, moulante et assez courte, très échancrée dans le dos et surtout sacrément décolletée. Une robe qui aurait pu être jolie, mais sur elle, c’était carrément vulgaire. On aurait dit qu’elle s’apprêtait à aller tapiner.

Je le savais que cette robe m’allait à merveille et qu’elle allait lui retourner la tête !

Je ne pus m’empêcher de sourire à ses pensées ; bien sûr, cette idiote le prit comme un compliment.
Bon dieu, pourquoi avait-il fallu que je propose à cette greluche de m’accompagner ?! Le puma que j’avais liquidé la veille avait dû avoir une tare quelconque, je ne voyais pas d’autre explication possible…

Nous arrivâmes chez Mike Newton une vingtaine de longues, très longues, trop longues minutes après. Lorsque je trimballais des humains dans ma voiture, je ne pouvais faire autrement que de me conformer aux limitations de vitesse, ce qui était une vraie torture.

La fête battait son plein, la musique hurlait, tout comme ces ados affligeants qui profitaient de l’absence de chaperons pour se saouler, fumer des joints et baiser dans des coins à l’abri des regards.
« Écouter » leurs parties de jambes en l’air me faisait trop d’envie ; ça faisait un sacré bail que je n’avais pas tiré mon coup, mais de là à me taper Jessica…
Beurk ! Rien que d’y penser, j’en avais mentalement la nausée.
À peine entré dans la maison de Mike, je fus assailli par des dizaines de pensées, toutes focalisées sur la fille Swann.

Allez, à peine arrivée, il faut que Newton lui mette le grappin dessus ! Manquerait plus que Cullen s’y mette aussi… pensait Eric Yorkie.
Lauren est plutôt mignonne, mais la nouvelle est pas crade du tout. Faudrait que je la sorte un de ces quatre. Tiens ! Tyler Crowley s’y met aussi.

- Eeeeh ! Edward ! Comment va mon pote !

Je me retournai et vis Seth Clearwater, accompagné de Sam Uley, indiens Quilleutes.
Il y a encore six mois, les Quilleutes n’acceptaient pas le clan Cullen : ce sont des « modificateurs », se transformant en loups géants lorsque des vampires menacent la région. Ils ne nous toléraient qu’à cause d’un traité que nous avions conclu avec leurs arrières-grands-parents, suite à notre régime « végétarien ». Cependant, nous avions tissé des liens très forts suite à une vision d’Alice. Maria, la « créatrice » de Jasper, avait crée une armée de vampires nouveau-nés dans le but de nous éradiquer, et faire main-basse sur la région. Notre seule chance de nous en sortir, vampires et meute, était de nous allier. En deux heures, le problème avait été réglé, et Quilleutes et Cullen s’étaient réconciliés.

- Seth ! Sam ! Comment allez-vous ? Leur demandais-je en échangeant des poignées de main. Jake n’est pas avec vous ?
- Ça va, la routine ! Répondirent les indiens d’un seul homme.
- Quant à Jacob, il va regretter d’avoir préféré le cinéma à la soirée ! Rigola Sam.
- Bah ! pourquoi ? Des soirées comme ça, il y en a déjà eu et il y en aura encore !
- Ah ! Peut-être, mais s’il avait su que Bella serait ici il serait venu : elle est sa meilleure amie depuis des lustres, cependant Jake a toujours eu un petit faible pour elle ! M’avoua Seth.
- Ce n’est que partie remise ! Répondis-je.

Bon, il en a encore pour longtemps à discuter avec les gars de La Push ? J’en ai marre, je suis venue pour m’amuser, pas pour discuter !

- Bon, je vous laisse ! On se voit plus tard ! Dis-je aux Quilleutes.

Tandis que Jessica me traînait dans la salle, les pensées de Mike Newton, au sujet de la petite nouvelle, me parvinrent.

Putain! Vise moi ce cul! Il est superbe ce cul !
Il est toujours plein de finesse celui-là, surtout envers les filles.
Quoique, dans le cas de Bella – elle corrigeait quiconque l’appelait par son prénom – on pouvait faire une entorse à la règle.
Elle se tenait dos à moi, à l’autre bout de la pièce et regardait par la fenêtre, donnant l’impression de ne pas être à sa place au milieu de tout ce monde. Ses épaules étaient voûtées, ses bras croisés l’enserrant fermement. Newton était près d’elle, s’escrimant à lui faire la conversation dans le but de l’amadouer.

Bizarrement, je n’entendais strictement rien émanant de son esprit, comme si aucune pensée ne peuplait son cerveau. En 90 ans, cela ne m’était jamais arrivé… mais qu’est-ce qu’il se passait ? J’avais beau sonder le silence autour d’elle, je ne percevais rien. Étrange… Mais qu’est-ce qui n’allait pas chez elle ?

Elle n’était pas très grande, environ 1m69, à vue d’œil, ses longs cheveux bruns aux reflets roux coulaient tels une cascade jusqu’à sa chute de rein, la plus belle chute de rein que j’eusse vue de ma vie. Tout simplement magnifique.

Bella avait une taille de guêpe dont je ferai aisément le tour de mes mains. Une cambrure parfaite, ni trop, ni pas assez, des hanches larges que je rêvais de pétrir – bon sang ! Pourquoi je pensais à ça ? - et, comme le pensait si bien Mike, un cul à tomber par terre : rebondi, ferme, pommé, un cul à…

- Bon Eddy, on danse ? S’impatienta Jessica en interrompant mes pensées.

Je la suivis au milieu des autres couples évoluant au rythme de la musique.
Un slow, en plus ! Quelle galère, je n’avais vraiment pas envie de me coller à Jessica…
Je posai mes mains sur sa taille molle tandis qu’elle s’accrochait à mon cou. Son odeur de pastille à la menthe me montait aux narines, quelle infection.
Tout en dansant, je continuais à observer Bella, de mes propres yeux et à travers ceux des autres garçons, sa chute de rein parfaite et son cul divin à faire bander un mort – ce qu’il fit, assurément.

J’le savais que j’allais le mettre dans tous ses états avec cette robe ! Toi, je vais tellement te chauffer que tu vas devenir une bête enragée… songea Jessica, tout en se frottant de plus belle contre moi.

Rien qu’à entendre ses pensées, j’en débandai direct.

Mais qu’est-ce qu’il lui prend ? Et pourquoi il mate Mike comme ça ? C’est pas possible : il est gay ou quoi ?!

Ah Jessica… si tu savais pauvre fille! Non seulement elle se trompait sur la direction de mes regards, mais elle se méprenait grandement au sujet de ma sexualité.
Tant qu’à jouer le jeu, autant le faire correctement : je me penchai vers elle, l’enserrant un peu plus de mes bras et essayai de l’embrasser dans le cou, mais j’en fus incapable : Pouah ! même sa jugulaire empestait la menthe…
Mike Newton invita Bella à danser.

- Ce n’est franchement pas une bonne idée, Mike, la danse c’est pas vraiment mon truc : je suis d’une maladresse épouvantable, limite handicapée moteur, je risquerais de me casser quelque chose, pire encore, te casser une jambe. Plus maladroite que moi, tu meurs! Lui dit-elle d’un ton coupable.
- Bah ! T’inquiète, on est là pour s’amuser, non ? Lui répondit-il avec un clin d’œil qui se voulait complice. Et te bile pas, Bella, je ferai gaffe à mes pieds !

Quel cul ! j’vais en profiter de danser avec toi…
Newton commençait à échafauder des stratégies pour tripoter Bella, soit-disant innocemment.
Je ne savais pas pourquoi, mais le clin d’œil et les pensées de Mike me donnaient des envies de meurtre. Mais qu’est-ce qu’il n’allait pas chez moi ce soir ?

Tandis qu’ils s’avançaient sur la « piste » de danse, je vis la figure de Bella, de mes propres yeux, pour la première fois et découvris par la même la huitième merveille du monde.

Elle avait un visage mince en forme de cœur, une peau translucide et d’une pâleur exceptionnelle, presque comme la mienne. Ses grands yeux bruns, couleur chocolat, étaient d’une profondeur abyssale. Généralement, les yeux marrons sont ternes, insipides, mais les siens étaient tout simplement incroyables. Son regard curieux fourmillait de questions et exprimait tous ses sentiments. Je ne savais pas pourquoi, mais en voyant ses yeux, je me mis à espérer… espérer quoi ? Je n’en savais rien.
Son petit nez retroussé et ses lèvres pleines me donnaient envie de les toucher du bout des doigts, surtout ses lèvres.

Bella rougit fortement, gênée : elle n’était pas dans son élément au milieu de cette foule. Ses rougeurs donnaient à sa peau de porcelaine une teinte absolument exquise.
Fermant les yeux, j’essayai une nouvelle fois de me focaliser sur les pensées de Bella. Je n’entendais toujours rien, comme si elle possédait une quelconque armure psychique m’empêchant de pénétrer son cerveau. Pourquoi un tel silence ? Pourquoi elle ? Pourquoi maintenant ? Plus je me focalisais sur ses pensées silencieuses, plus j’étais frustré.

Bella est vraiment extra, Edward ! Je l’adore ! On sera de très grandes amies toutes les deux !

Les pensées d’Alice étaient surexcitées au sujet de cette fille, mais je ne comprenais pas pourquoi elle me disait ça. J’essayais de sonder l’esprit d’Alice afin de comprendre sa réaction, mais elle se focalisait intensément sur Jasper, comme à chaque fois qu’elle souhaitait me cacher quelque chose. J’ouvris donc les yeux, espérant croiser les siens et découvrir ce qu’elle cherchait désespérément à me cacher.
À cet instant, le regard de Bella croisa le mien. J’eus l’impression de me faire foudroyer sur place. Ce fût comme si nous étions seuls dans cette pièce, elle et moi. Nos yeux s’accrochaient et ne voulaient plus se lâcher. C’était comme si une force magnétique nous empêchait de regarder autre chose que l’autre. Plus je l’observais, plus j’étais attiré, comme aimanté, par Bella.

Quelqu’un ouvrit une fenêtre et un courant d’air tourbillonna dans la pièce, apportant une fragrance extraordinaire ; un mélange floral fait de lavande, de freesia et d’une touche de jasmin : le parfum de Bella.

Ce fut comme si je recevais un violent coup de boulet de démolition en pleine face. Le venin me monta à la bouche, le feu se déclencha dans ma gorge, mes muscles se bandèrent et je n’avais plus qu’une envie : planter mes dents dans sa chair tendre et m’abreuver de son sang.

Cela faisait huit décennies je n’avais plus bu de sang humain, mais celui-là, je le voulais plus que tout au monde. Je n’aurais jamais pu imaginer qu’une pareille odeur puisse exister. L’appel du sang se faisait de plus en plus impérieux.

Cependant, je ne chassais pas, je n’avais pas soif et l’endroit grouillait d’humains.
J’inhalais profondément, m’imprégnant de son parfum. Son exquise odeur avait changé, embaumant le musc : elle était excitée…

Nos regards étaient toujours ancrés l’un dans l’autre, tandis que je sentais les émanations de son désir. Je la voulais, non plus pour m’abreuver de son sang ; je la voulais elle, je désirais sa bouche aux lèvres pulpeuses, son corps souple et chaud contre le mien. Je voulais la posséder totalement, l’avoir à ma merci pour la torturer de caresses, jusqu’à ce qu’elle me supplie de m’abandonner dans son corps souple et bouillant…
Ses yeux étaient emplis de désir, d’envie, de luxure teintée d’innocence. Bon sang ! Pourquoi désirais-je cette fille à ce point ?

T’as vu comment il réagit ma fille ? Ce soir, c’est le grand soir! Rêvassait Jessica.

Inconsciemment, je m’étais plus que rapproché d’elle pendant cet échange de sulfureux regards.

Mais c’est pas vrai ! Je rêve ! Qu’est ce qu’il a à déshabiller cette pétasse du regard ? Je vais la tuer !

Les pensées de Jessica étaient plus que mauvaises à l’encontre de Bella.
Mike essaya d’en profiter en laissant l’une de ses mains déraper sur les fesses de sa partenaire.
Notre brûlante connexion visuelle s’interrompit brutalement. Bella toisa Mike, puis ses yeux semblèrent perdus, comme si elle essayait de se remettre les idées en place. Son regard se posa à nouveau sur moi et un petit pli apparut entre ses sourcils ; elle avait l’air perdue dans des souvenirs. Puis peu à peu, ses yeux se teintèrent d’effroi.
Comment une main «innocente» glissant sur son divin petit cul pouvait l’effrayer à ce point ?
Son regard fit la navette entre Jessica et moi à plusieurs reprises. Elle dévisageait cette dernière, terrifiée.

On aurait dit qu’elle avait peur de Jessica… Vu que les pensées de Jessica s’étaient affichées clairement sur son visage, Bella avait dû y lire ses envies de meurtres. Enfin, je ne pouvais que spéculer : les pensées silencieuses de Bella me frustraient de plus en plus…

Bon sang ! Comme je rêverais de comprendre, mais surtout posséder, cette douce créature !