Edward & Bella

Edward & Bella

mardi 2 mars 2010

17 - Errances 2ème partie

Alors que je faisais demi-tour, des envies de meurtres et de tortures plein la tête, j’entendis un bruit semblable à un siphon qui se débouche, puis un violent coup suivi d’un « T’ES MALADE ! »… Et des pensées de Jake qui m’avait repéré.

Et merde ! Ça n’a pas marché, il s’est retourné… Toujours là quand il faut pas celui-là !

Me retournant vivement, j’aperçus une Bella rouge de colère et un Jacob dont le visage, à la fois heureux et penaud, était marqué par cinq traces de doigts et une de paume.

- Mais qu’est-ce qui ne va pas chez toi, Jacob ? Tu peux m’expliquer ce qu’il t’a pris de m’embrasser comme tu l’as fait ?
- Ben… J’en avais envie ! Et toi aussi, ne te mens pas !
- Le jour où j’en aurais envie, je te le demanderai Jake. Et crois-moi, ce jour n’est pas près d’arriver !
- Oh ! Arrête Bells ! C’était pas méchant, c’était juste un baiser…
- Juste un baiser ? Est-ce qu’au moins tu t’es demandé si j’étais consentante ? Non, j’en suis sûre. Te rends-tu comptes que c’est comme un viol ?
- Un viol ?! Mais ça va pas la tête ? C’était seulement un baiser…
- Un baiser que je ne voulais pas, Jake ! Et oui, c’est un peu comme un viol car je ne le désirais pas ! As-tu au moins senti que je me débattais, que je te repoussais ?
- Tu ne m’as pas repoussé !
- Ah oui ? Alors le fait de poser mes mains sur ton torse et te pousser comme une malade pour que tu t’écartes, ce n’est pas du rejet peut-être ?

Bella était dans une colère noire… Elle tremblait comme une feuille et j’étais sûr que ce baiser forcé l’avait ramené inconsciemment à cette terrible nuit.

Bon sang ! Mais qu’est-ce qu’elle a à être énervée comme ça ? C’était seulement un baiser ! Y’a pas de quoi en faire tout un plat ! Et puis un baiser, c’est pas un viol , elle est malade ! Mais où va t’elle pécher des trucs pareils ? Faudrait peut-être que je m’excuse, parce que là, elle va finir par péter une durite si elle continue comme ça…

- Écoute Bella… Je suis désolé, je ne t’aurai jamais embrassée si je ne pensais pas que tu en avais envie égal…
- Et qu’est-ce qui a pu te faire croire que je le voulais ?
- Ben… T’arrêtais pas de me sourire, et de rire, et de poser ta tête sur mon épaule, et…
- Mais merde Jake ! J’ai toujours agi ainsi avec toi car tu es mon meilleur ami, mon frère ! Je t’ai toujours tenu la main ou posé ma tête sur ton épaule ou encore te prendre dans mes bras depuis qu’on est gosse ! Et parce que tu fantasmes sur moi, il faudrait que je cesse tous ces gestes affectifs uniquement parce que ton cerveau dégénéré les interprète d’une mauvaise manière ? C’est toi qui as un problème, Jake, pas moi !
- Excuse-moi, Bells…

Mon ange se raidit quelques minutes, puis se détendit et sourit à Jacob. Comme à son habitude, elle lui pardonnait. Cette fille était décidément beaucoup trop douce, gentille, généreuse, bonne, adorable… Pour être rancunière envers son meilleur ami !
Elle le prit dans ses bras, ce qui eut le don de me hérisser les cheveux sur la tête, et Jake lui rendit son étreinte. Il la relâcha au bout de quelques minutes, qui m’avaient parues interminables…

- Je te pardonne, Jake. Mais ne t’avise plus de recommencer une imbécillité de ce genre si tu ne veux pas te retrouver à l’hôpital. Et je ne plaisante pas, Jacob Black !
- Promis, juré, craché Bells ! Bon, tu viens ? C’est l’heure de la pitance !

T’inquiète pas ! Je ne risque pas de l’embrasser à nouveau aujourd’hui, j’ai pas envie de me reprendre une beigne ! Mais j’attends mon heure, Cullen… Je la veux et je l’aurai !

Apparemment il campait toujours sur sa position, persuadé que Bella l’aimait, et totalement hermétique face à ce que la meute et le Conseil lui avaient affirmé quant à cette espèce d’imprégnation mutuelle…
Je les regardais s’éloigner en direction de la réserve, ils devaient certainement se rendre chez Billy Black pour grignoter un morceau. Malheureusement pour moi, je ne pouvais les suivre car la forêt était trop éloignée de la maison des Black…
Je courrais en direction de la maison de Bella, pour attendre son retour dans le bois, lorsque mon téléphone portable sonna. Je jetais un coup d’œil à mon interlocuteur avant de répondre.

- Oui Alice ?
-
Salut edward ! Dis-moi, est-ce que Tanya est avec toi ? Je l’ai vue qui te rejoignait.
- Non. Je l’ai bien vue tout à l’heure, lorsque j’étais avec la meute, mais elle n’a pas trop apprécié les loups. Pourquoi ?
-
Ok ! Je m’en doutais bien car à un moment, je ne vous voyais plus dans mes visions…
- Oui, et ?
-
Tanya n’est toujours pas rentrée. Je sais qu’elle a quitté le territoire Quileute car j’ai eu une vision d’elle à ce moment, mais depuis je ne sais pas ce qu’elle fait.
- Et alors ? On s’en branle de Tanya !
-
Je n’aime pas ça Edward, je… J’ai un mauvais pressentiment…
- Quoi ? T’as eu une vision désastreuse ?
-
Non, je n’ai pas eu de vision, c’est… C’est juste une impression… Tanya connaît mon talent, et je suis sûre qu’elle me contourne en ce moment… J’ai peur qu’elle ne s’attaque à Bella !
- J’en ai peur aussi, Alice… Mais la Meute le sait. Tout à l’heure, ils ont compris en voyant Tanya qu’il risquait d’y avoir des problèmes. Ils veulent l’avoir à l’œil et ils l’ont prévenue de faire attention à ses moindres faits et gestes envers Bella. Crois-moi, Tanya n’était vraiment pas ravie de sa rencontre avec les loups ! La Meute va également faire des rondes, soit près de chez nous, soit à proximité de la maison de Bella.
-
C’est vrai ? C’est génial ! De mon côté, je vais envoyer Jazz et Em à la recherche de Tanya. Je ne sais pas ce qu’elle trafique, mais ce n’est pas catholique…
- Je vais la chercher de mon côté aussi, on ne sait jamais !
-
Ok, Edward ! À tout’ !
- À plus, Alice !

J’eus à peine le temps de prononcer son prénom qu’Alice avait déjà raccroché.
Je n’aimais vraiment pas l’idée que Tanya ne soit toujours pas rentrée, on ne savait jamais ce que cette allumée pouvait bien avoir en tête !
Pour le moment, je savais ma Bella en sécurité avec Jacob, même si je détestais la savoir avec lui… Tant qu’elle est saine et sauve et que ce sale clébard ne lui fait rien…

Hep ! T’as dit quoi là ?
Hein ? Rien pourquoi ?
Tut ! Tut ! Tut ! T’as dit « sale clébard » !

Non, c’est pas vrai !

Si c’est vrai !

T’es sûr ? C’est pas possible…

Si tu l’as dit ! Il est pas censé être ton pote ?

Si, mais… Il en a plus vraiment envie…
Et pourquoi ?

Parce que sa jalousie possessive, exclusive et maladive le rend con !

Et…

Ben et quoi ?
Et, Môssieur Eddy n’est pas jaloux peut-être ?
Euh… Si un peu…

Un peu ! Qui grogne comme un sale nouveau-né assoiffé lorsque Bella voit Jacob ? Qui a cru que Bella embrassait un autre homme ? Qui ne supporte pas que Bella soit avec un autre en ce moment même ? Moi peut-être ?

Ta gueule…

Qui
?
LA FERME !


Mais c’est pas vrai ! Voilà que je deviens complètement barje !
Maintenant j’en étais sûr, Bella finira par me tuer… Elle m’avait déjà tellement retourné la tête que je devenais complètement con !
Secouant la tête dans tous les sens pour remettre mes idées en place, je pris la direction de la villa mais fis un crochet vers la maison de ma douce au dernier moment… Arrivé à proximité de chez elle, je flairais une trace de Tanya, datant de quelques heures…

Je filais chez Bella. Charlie n’était pas encore rentré de son travail, alors j’en profitai pour faire le tour de la maison sans me faire remarquer. Arrivé au jardin, je vis que la porte avait été forcée…
La poussant prudemment, j’entrais pour découvrir que l’intérieur empestait Tanya… Mais une chose était sure, elle n’y était plus !
J’entendis soudain la voiture de patrouille tourner au coin de la rue. Je sortis en vitesse pour que le Chef Swann ne me surprenne pas en train de rôder près de chez lui.
Bon sang, mais qu’est-ce que Tanya était venue foutre ici ?

J’allais en vitesse dans le bois en face de chez eux, et appelais mon père. Carlisle avait toujours de bonnes idées, mais surtout, il était le seul à avoir suffisamment d’autorité sur moi pour que je ne commette pas l’irréparable : tuer Tanya pour avoir souillé la demeure de ma douce et entrer en guerre avec les Dénali...
Au bout de deux sonneries, mon père décrocha.

Allo, Edward ? Qu’est-ce…
- Carlisle, Tanya est entrée chez les Swann. Elle a forcé la porte.
Comment ? Tu en es sûr Edward ?
-Sûr et certain ! J’ai flairé sa trace à proximité de chez Bella, elle datait de quelques heures et en faisant le tour de la maison, j’ai vu qu’il y avait eu effraction. Leur maison est envahie par l’odeur de Tanya… Carlisle, elle commence à aller trop loin. Il faut que son clan fasse quelque chose avant que je ne m’en mêle…
Je vais prévenir Eleazar, il est le seul à avoir de l’influence sur elle. Je vais… Oui c’est ça Charlie, à plus tard !
- De quoi ? Fais-toi soigner Carlisle !
Non, non, je vous assure ! Il n’y a aucun problème.
- Elle est rentrée ?
Tout à fait !
- Ok. Fais comme si de rien n’était et arrange-toi pour discuter seul à seul avec Eleazar. Je rentre tout de suite !
Parfait ! À très bientôt Charlie !

Carlisle raccrocha. Ainsi donc, cette dingue avait encore le culot de se pointer chez nous après être entrée comme une voleuse chez mon amour ? Et quoi encore !
Cette sal… Cette pour… Cette gar… GRRRRRRRRRRRRRRR !
C’était pas plus mal. J’aurai les réponses à mes questions comme cela…
Avant que je ne reprenne le chemin de la villa, j’entendis Charlie fureter discrètement partout dans la maison, puis hurler et jurer ; il s’était aperçu de l’effraction et, conscience professionnelle oblige, s’était assuré d’une quelconque présence étrangère chez lui…

Je l’entendis appeler Mark Evans et deux de ses hommes pour qu’ils le rejoignent.
Fou de colère, je filais comme un boulet de canon auprès des miens, franchis la porte qui avait été ouverte par Alice – heureusement pour la porte, d’ailleurs – puis me ruais sur Tanya, l’empoignant par le cou, sous les regards horrifiés de son clan. Carlisle n’avait pas eu le temps de prévenir Eleazar apparemment, car celui-ci se jeta sur moi.

- ARRÊTE ÇA TOUT DE SUITE EDWARD !

Tanya suffoquait, même si elle n’avait pas besoin d’air, et ses yeux étaient exorbités et emplis d’une terreur pure, mais je n’arrivais pas à me contrôler suffisamment pour desserrer ma poigne. Jasper le sentit et immédiatement, un nuage de raison m’envahit et je voulais lâcher cette… Cette… Mais… GRRRRRRRRRRRRR !

- Edward ! Lâche-la. Me demanda Carlisle, tout en posant une main sur mon épaule.

Son contact m’apaisa instantanément, et je lâchais Tanya, un peu trop fortement car ses fesses s’étaient incrustées dans le plancher…

- Mais qu’est-ce qu’il te prend Edwardinou ? Sanglotait Tanya.
- Ce qu’il me prend ? Ce qu’il ME prend ? Comme si tu ne le savais pas Tanya !

Au moment où j’allais me jeter à nouveau sur elle, Eleazar me plaqua au sol, s’asseyant sur moi, pendant que Carmen et Irina me maintenaient les bras, et Garrett et laurent s’agrippaient fermement à mes jambes… Malgré tout, je me démenais comme un diable.

- DEMANDEZ-LUI CE QU’IL ME PREND ! ELLE LE SAIT TRÈS BIEN !
- De quoi parle t’il Tanya ? demanda Eleazar.
- Mais… Mais je ne sais pas du tout ! Je ne sais pas ce qu’il lui prend ! Pleurnichait-elle.
- TU TE FOUS DE MA GUEULE EN PLUS !
- Mais non, voyons ! Edwardinou, je ne…
- ARRÊTE DE M’APPELER COMME ÇA ET DIS-LEUR BORDEL !
- Edward, calmes-toi ! Me supplia Eleazar.

Je fermais les yeux puis inspirais à plusieurs reprises. Un voile de calme s’abattit sur moi, émis par Jasper, et je finis par me reprendre.

- Si nous te lâchons, pouvons-nous être sûrs que tu ne te jetteras plus sur Tanya ? Me demanda Eleazar.

Tout en plongeant un regard pénétrant dans le sien, je lui fis un signe de tête pour lui confirmer que je ne m’en prendrais plus à elle, en tous cas pas dans l’immédiat…
Les cinq vampires me relâchèrent, restant sur leurs gardes.
Les Dénali firent rempart entre Tanya et moi, afin de la protéger si je perdais à nouveau mon self-control.

- Bon. Maintenant que tu es à peu près calme, peux-tu nous expliquer ce qu’il t’a pris, Edward ? Me demanda Kate.
- Tu veux vraiment savoir ? Soit ! Tanya est entrée par effraction au domicile de ma fiancée…
- C’EST FAUX ! IL MENT ! S’insurgea Tanya.
- Ah ouais ? Alors pourquoi sa maison empeste ton odeur ?
- C’est vrai Tanya ? Demanda Eleazar.
- Mais bien sûr que non ! Lui affirma t’elle, un sourire angélique aux lèvres.
- Tu sais Tanya, je peux toujours emmener ton clan chez Bella, ainsi ils auront la preuve que tu y es allée…
- C’est un coup monté, j’en suis sûre ! Hurla Tanya.
- Ben voyons ! On a embouteillé ton odeur pestilentielle pour la vaporiser chez elle ? Raillais-je.

Avant que Tanya ou un quelconque membre de son clan ne puisse répondre, mon portable sonna. Je regardais qui pouvait bien m’appeler et vis que c’était mon ange, à qui j’avais donné mon numéro avant de partir.

- Bella ?
Edward… Je suis si contente de t’entendre !
- Moi aussi mon ange. Qu’as-tu Bella ? Pourquoi tu pleures ?
Je.. Je… Non, rien. Dis-moi, est-ce que Tanya est avec vous en randonnée ?
- Oui, pourquoi ? Je m’en voulais de lui mentir, mais malheureusement, je n’avais pas le choix…
Q… Quelqu’un est entré chez nous en forçant la porte de derrière et… Rien n’a été volé apparemment, mais on a entièrement saccagé ma chambre, Edward…
- QUOI ?
Tout a été détruit, fracassé… Mes meubles, mon matelas, mes vêtements, mon rocking-chair, mes livres, ma musique… Tout, tout ! Et il n’y a que ma chambre dans cet état, rien n’a été volé et rien d’autre n’a été détruit ailleurs dans la maison.
- Je suis sincèrement navré Bella… Qu’est-ce que je peux faire ? Tu veux que je rentre ?
Non, n’abrège pas ton séjour pour ça, ce n’est rien…
- Ce n’est rien ? Tu plaisantes j’espère !
Excuse-moi d’avoir pensé à Tanya, mais d’après mon père et ses adjoints, ça a été commis par une personne qui m’en veut personnellement, c’est pour ça que j’ai pensé à elle… Excuse-moi.
- Ne t’excuse pas Bella, j’aurai réagi de la même façon à ta place.
Attends deux secondes, je reviens… QUOI ?
- Qu’est-ce qu’il se passe Bella ?
Jake, Seth et Sam sont là, ils étaient avec moi quand je suis rentrée et lorsqu’ils ont vu l’état de ma chambre, Jacob et Seth se sont rués sur ma Chevrolet. Du sucre a été versé dans mon réservoir et la personne qui l’a mis a fait tourner le moteur… Il est mort… Je n’ai même plus de voiture ! Je n’ai plus rien…
- Bella, je rentre…
NON. Ce séjour avec ta famille était prévu avant notre rencontre, tu dois rester Edward. On se verra demain soir.
- Tu n’as pas envie de me voir, Bella ?
Mais bien sûr que si, idiot ! Mais je ne veux pas que tu oublies tes obligations envers ta famille, c’est ta priorité, tu comprends ? Pour te dire à quel point j’ai hâte de te revoir, j’étais persuadée toute la journée que tu étais près de moi, que tu m’épiais… C’est dingue, non ?
- Mais non, mon ange, ce n’est pas dingue. Sinon, je comprends ton point de vue sur les priorités, mais je veux que tu saches que mon unique priorité, c’est toi, d’accord ? Et moi aussi je crève d’envie de te revoir, je n’arrête pas de penser à toi… Vivement demain soir !
Pfff… Ça m’a l’air si loin…
- Au fait, tu vas dormir où cette nuit ?
On va passer la nuit chez les Clearwater. Seth nous a invités de suite, mon père est enchanté, il a une excuse en or pour passer la nuit avec Sue !
- Ouf !
Tu croyais quoi ? Que j’allais passer la nuit chez Jacob ?
- Euh… Non.
Menteur ! Tu n’as aucune raison d’être jaloux, Edward. Je suis à toi et à personne d’autre.
- Je sais, mais j’ai vu comment Jacob se comporte avec toi…
Oh, il nous a invités lui aussi ! Il est en rogne contre Seth parce qu’il a été le plus rapide à nous convier, mais je ne serais jamais allée passer la nuit chez lui, rassure-toi !
- C’est vrai ?
Bien sûr que oui ! Et tu sais très bien pourquoi… Écoute, on doit s’en aller, Sue et Léah nous attendent. Tu me manques Edward…
- Toi aussi, bébé… Je t’aime !
Je t’aime aussi, mon cœur… Et je t’attends de pied ferme au crépuscule !
- Hmmm…. J’ai hâte ! À demain, Bella.
À demain, mon amour !

Après avoir raccroché le téléphone, j’inspirais lentement pour me détendre. Cette conversation m’avait mis dans tous mes états et les envies de meurtres que j’avais à l’égard de Tanya étaient reparties de plus belle…
J’étais resté auprès de ma famille et du clan Dénali pendant l’appel de Bella, sachant très bien que chacun serait témoin de notre échange…
Je me tournais vers nos invités avant de fixer Tanya.

- Alors, je suis toujours un menteur ?
- Tanya, dis-moi que tu n’as pas fait ça ! Dis-moi que tu n’as rien fait à cette pauvre fille ! Kate la suppliait.

Tanya baissa la tête et fixa le plancher des yeux, avouant ses actes par son attitude.

- Tanya, ce que tu as fait est inadmissible ! Mais pourquoi as-tu fait une chose pareille ? L’incendiait Eleazar.
- Parce que… Parce que cette garce m’a volé Edward !
- Mais elle ne t’a rien volé, ni personne ! Edward n’a jamais été à toi tu le sais !
- Eleazar, cette petite humaine merdique a voulu rivaliser avec moi, elle m’a même frappée !
- C’est vrai, Edward ? Me questionna t’il.
- Tanya l’avait cherchée. Elle le méritait amplement.
- Un vampire qui se fait frapper par une humaine ! Je n’en reviens pas ! Rigola Eleazar.

Le rire de ce cher bonhomme était si particulier qu’il nous entraîna et nous nous retrouvâmes tous à rire aux éclats, ce qui eut le don de plonger Tanya dans un mélange de rage et de honte. La pauvre ne savait plus où se mettre et hurlait après tout le monde.

- ÇA SUFFIT TANYA ! TU LA FERMES ! Hurla Kate, tandis que sa sœur nous insultait copieusement de tous les noms d’oiseaux possibles et inimaginables.
- MAIS Y’EN A MARRE ! Non seulement cette garce me vole Edward, mais en plus elle me frappe et vous en riez ? Mais j’y crois pas ! Ce n’est qu’une… Qu’une humaine !
- Parce que tu t’en es pas tapé des humains peut-être ? Tu veux que je te rafraîchisse les esprits ? Lui dit Irina.
- Mais c’était pas pareil ! C’était seulement pour passer le temps en attendant mon Edwardinou ! Il ne peut pas être amoureux d’une humaine ! Non ! Il est à moi !
- Bon, Tanya. Une bonne fois pour toutes, ce n’est pas parce que tu as une lubie qu’il faut tout de suite te la satisfaire ! Lui dit Laurent.
- Mais ce n’est pas une lubie, ni un caprice ! Ça fait plus de cinquante ans que je lui cours après !
- Justement ! Parce qu’il t’a toujours dit non, tu en as fait une sorte de défi personnel ! Tu t’es mis en tête que tu l’aimais, mais tu sais très bien que tu n’as pas de sentiments pour lui, sinon tu ne nous ramènerais pas un mec différent tous les deux-trois jours. Ajouta Garrett.
- Mais j…
- ÇA SUFFIT ! Hurla Eleazar.

Il était hors de lui, ne supportant plus le comportement et les caprices de Tanya.

- Les loups arrivent. Annonçais-je.

À peine ces trois mots prononcés, Tanya se jeta derrière son clan, à l’abri dans leur dos.

- Il faut qu’on parte tout de suite ! Maintenant ! Elle était complètement hystérique.
- Non Tanya. On a encore des choses à régler avec toi! Affirma Carlisle.
- Mais… Mais… Ces bêtes monstrueuses vont me tuer ! Elles ont voulu m’arracher la jambe lorsque je les ai vues !

Alors qu’elle gesticulait dans tous les sens, tentant de s’enfuir, elle fut férocement retenue par ses deux beaux-frères.
Je n’avais jamais vraiment eu de rapports amicaux avec eux, mais leur façon de réagir et de remettre en place Tanya m’allait droit au cœur ! Enfin… Façon de parler.
Je me rendis jusqu’à la porte lorsque j’entendis les pensées furibondes de la meute approcher, et l’ouvris.

Sam, Jared et Paul entrèrent dans la maison sous leur forme humaine, puis Embry, Quil, Colin, Jacob et Brady vinrent à leur suite en loups.
À la vue du spectacle qui se déroulait devant leurs yeux, les sept vampires du clan Dénali écarquillèrent les yeux, qui reflétaient un mélange de surprise, d’incompréhension, de curiosité et de peur.

Je vis Kate et Irina renifler de dégoût, mais cherchant la cause de cette odeur. Ils ne connaissaient pas l’existence des Quileutes et n’avaient jamais vu un loup-garou… Ou plutôt « modificateurs », car les vrais loups-garous avaient été exterminés par les Volturi.

Les loups s’assirent près de la porte, toujours ouverte pour qu’ils supportent mieux l’infection que pouvaient leur provoquer les quatorze vampires présents dans la pièce, mais surtout pour garder le peu de self-control dont ils étaient capables. Quant aux trois indiens, ils saluèrent tous chaleureusement ma famille avant de lancer des regards méprisants à nos invités.

- Sam ! Quel plaisir de vous voir tous ici ! Comment allez-vous tous à la réserve ? Lui demanda Carlisle en lui serrant la main.
- Tout le monde va bien, merci Carlisle ! Nous sommes sincèrement désolés de nous imposer ici, mais tu dois bien deviner l’objet de notre venue. Lui répondit Sam, sur un ton qui se voulait neutre, uniquement pour mettre à mal les Dénali.
- Je m’en doute ! Faites ce que vous avez à faire, je ne m’y opposerai pas.

Les pensées des Quileutes étaient en ébullition, toutes sauvagement tournées à l’encontre de Tanya. Sept paires d’yeux étaient braquées sur elle, tandis que ceux de Jacob étaient vrillés aux miens.

C’est entièrement ta faute, Cullen ! S’il n’y avait pas les autres, j’aurai déjà mes crocs plantés dans ta gorge… Je te jure que si elle lui fait du mal, je te tue…

Je comprenais parfaitement sa réaction. Lui aussi aimait Bella, même si elle ne le lui rendait pas, et la savoir en danger lui était tout aussi insupportable que moi…
Je vis alors dans ses pensées les images du carnage que Tanya avait fait.

La chambre de Bella, à l’origine si belle et agréable, à son image, n’était plus que désolation et dévastation… Tout était brisé, arraché, pulvérisé, broyé… Elle n’avait vraiment pas lésiné sur les moyens !

Je me retournais en direction des autres et vis Sam s’approcher dangereusement de Tanya. Je savais parfaitement qu’il n’allait rien lui faire, par égard pour ma famille, mais les Dénali ne le savaient pas…
Au moment où il allait saisir Tanya par le cou, trois mains, que je reconnus comme étant celles de Garrett, Eleazar et Laurent, se posèrent brutalement sur son bras. Les cinq loups dévoilèrent leurs dents affûtées, dans une mimique plus que menaçante, se levèrent, approchèrent lentement tout en grondant furieusement, jusqu’à ce que les trois vampires, apeurés par ces créatures, relâchent Sam.

- Tu te calmes, jeune homme ! Si tu veux lui parler, soit ! Mais ne la touche pas. Menaça Eleazar.
- Tu n’as pas à me dire ce que je dois faire, sangsue ! Elle connaissait les conséquences de ses actes…
- Mais je n’ai rien fait ! Je le ju…
- Avant de blasphémer, réfléchis ! Tu nous prends pour des imbéciles ? Tu crois vraiment que nous ne sommes pas capables de flairer une piste ? Les bois en face de chez Bella et sa maison empestent ta sale odeur… Ne me mens pas vampire !

Tanya, que je n’avais jamais vue dans un état de terreur, baissa le regard face aux paroles de Sam.
Kate se tourna vers les Quileutes et s’approcha d’eux lentement, effrayée à l’idée que les évènements puissent dégénérer…

- Excuse-moi, mais nous ne sommes pas au courant de tous les faits. Si tu pouvais arrêter tes menaces deux minutes, nous expliquer ce que sont les monstres qui sont avec toi et nous raconter pourquoi ma sœur est terrorisée à ce point…
- ILS ONT VOULU M’ARRACHER LA JAMBE TO…
- FAUX ! Si on l’avait vraiment voulu, ça se serait fait immédiatement ! Et tu ne serais pas ici pour débiter tes mensonges ! Cria Paul.

Celui-ci commençait à trembler violemment et ses traits se brouillèrent. Il était aux portes de la transformation, ce qui m’inquiétait grandement, car Paul était celui des loups qui savait le moins se contrôler…
Emmett le vit et s’approcha de lui lentement, l’emmenant dehors avec des paroles apaisantes.

- Ces « monstres », comme tu les nommes, ont pour mission de protéger les humains de ton espèce. Et si nous sommes là, c’est pour rappeler à ta « sœur » qu’elle ne doit plus jamais s’approcher de Bella Swann. C’est tout. Et si elle est aussi terrorisée par nous, c’est parce qu’on l’a gentiment chahutée tout à l’heure, après qu’elle nous ait insulté.
- Vous n’avez rien à faire ici ! Je ne l’ai même pas touchée cette grognasse ! Beuglait Tanya.
- Et sa chambre ? Et ses affaires ? Et sa voiture ?
- Et alors ? Je ne lui ai pas fait de mal à ce que je sache ! Et sa voiture… J’aurai pu saboter les freins, mais je ne l’ai pas fait !
- Nous paierons toutes les réparations et rembourserons les dégâts que Tanya a occasionnés. Je le jure sur mon honneur. Déclara Eleazar avant de se tourner vers Tanya. Et toi, à l’avenir réfléchis un peu avant de faire n’importe quoi !
- On s’en fout de ça, vampire ! Tanya a détruit des souvenirs ! Tout ce qu’elle s’est acharnée à briser appartenait à la mère de Bella et celle-ci est morte depuis seulement six mois. L’informa Sam. Quant à toi, Tanya, ne remets plus jamais les pieds dans Forks ou sur notre réserve où nous te tomberons dessus. Je préfère te prévenir que notre self-control est plus qu’instable. Si nous n’étions pas chez les Cullen, nous t’aurions déjà déchiquetée pour ce que tu as osé faire… Tu as de la chance que ton clan soit lié aux seuls vampires que nous apprécions…

À notre grand étonnement, le clan Dénali ne s’opposa même pas à Sam suite aux menaces qu’il avait proféré.

- Dis-donc Carlisle, tu fréquentes de drôles de personnes ! Et ils te sont loyaux, c’est étrange.

Eleazar trouvait la situation très plaisante. Tanya, je te conseille de suivre les directives de ce jeune loup, parce que si tu commets encore un acte déplacé envers cette jeune humaine et qu’ils ne répondent plus d’eux, je les laisserai faire !

- QUOI ?Mais tu fais parti de MON clan, El…
- Ton clan, ton clan, c’est tout aussi le nôtre ! Bordel Tanya, tu fais chier avec ton égocentrisme et tes lubies de merde ! Si tu n’avais pas la tête aussi enflée qu’une pastèque, tu t’en rendrais compte ! Râla Irina.

Quant à Laurent et Garrett, ils s’approchèrent avec beaucoup de curiosité de Jared qui était resté près des loups et commencèrent à discuter avec… Bon sang, des vampires qui font la causette avec des loups… Mais dans quel monde de dégénérés on vit !

Mais qu’est-ce qu’il se passe ? Pourquoi je me sens comme ça ? Sortir… D’ici…

Les pensées de Jacob étaient paniquées. Me retournant vivement pour en comprendre la raison, je vis qu’il s’était approché de nous tous pendant la discussion houleuse avec Tanya et le regardais se lever sur ses quatre pattes en titubant comme un ivrogne. Sa chaleur, déjà impressionnante en temps normal, avoisinait les 50°C et il s’écroula brusquement, convulsant et respirant avec difficulté.
Je me jetais sur lui, le saisis, évitant un coup de crocs au passage, et l’emmenais dehors au plus vite avant d’appeler mon père.
Son corps animal était toujours aussi brûlant et il était agité de soubresauts. Paul arriva en courant, suivi d’Emmett.

- Qu’est-ce que ces sangsues lui ont fait !
- Rien, je te le jure ! Je n’ai pas compris, il s’est senti mal, il ne tenait plus sur ses pattes et il est brûlant, il respirait mal…

Je vis Carlisle qui l’auscultait, à l’aide de son stéthoscope.

- Je ne comprends pas son problème de respiration, ses poumons sont sains, il n’y a aucun souffle… Jake, écoute-moi, essaye de reprendre ta forme humaine, ça sera plus facile pour moi, tu comprends ? Je suis médecin, pas véto après tout ! Lui murmura Carlisle d’une voix apaisante.

Au bout de plusieurs longues secondes, j’entendis Jacob.

J’y arrive pas bon dieu ! J’y arrive plus ! Je sais plus muter !

- Calme-toi Jake ! Le supplia Quil qui s’était approché dans l’entrefaite. On t’emmène à la réserve avec Embry et Carlisle, d’accord ?
- Je vous laisse la jeep, sinon vous n’arriverez jamais à traîner ce gros sac à puces ! Leur proposa Emmett.

Mais qu’est-ce qu’il pouvait bien lui arriver ? Et s’il restait toujours sous cette forme ? Non, il devait bien y avoir une raison à tout ça… Une allergie, peut-être ? Ou un truc quelconque dans l’air ? Merde ! Et en plus, voilà que je m’inquiétais comme un fou de la santé de mon ex meilleur pote…
J’étais toujours en train de m’interroger sur le problème de Jacob et les regardais partir anxieusement, lorsque Eleazar s’approcha de moi.

- Je suis désolé pour le comportement de Tanya, Edward…
- Laisse-tomber, tu n’as rien à voir là-dedans !
- Si. Nous n’aurions jamais dû accepter son exigence de venir ici, et encore moins rester après ce qu’il s’était passé hier matin ! Nous reprendrons la route demain, au coucher du soleil.
- Vous n’êtes pas obligés de partir, on aime bien vous avoir et ça faisait un bail qu’on ne s’était pas vu, mais il faut absolument que Tanya se calme et qu’elle garde ses distances, sinon je risque fort d’avoir un geste malheureux… Si les loups ne s’en occupent pas avant, bien sûr ! L’avertis-je.
- Compréhensible de ta part, tu protèges les tiens… Ou plutôt la tienne ! Alors comme ça, le p’tit Eddy est amoureux ! On y croyait plus ! Et moi qui t’imaginais bourreau des cœurs jusqu’à la fin des temps !
- Parce qu’en plus tu te fous de moi, vieux croûton ?
- Ne parle pas à tes aînés comme ça, jeune con ! Répondit-il en riant. Je suis seulement content pour toi ! Mais il faut reconnaître que vous êtes bizarre vous, les Cullen : un vampire qui s’éprend d’une humaine, qui sympathise avec ses ennemis naturels… La prochaine fois, tu vas nous faire quoi ? T’enrôler chez les Volturi ?

Pour toutes réponses, je fis semblant de vomir.
Nous vîmes Tanya sortir, en compagnie d’Emmett, Jasper, Rosalie, Alice, Carmen et Esmée. Ils allaient tous chasser.
Les Quileutes, qui avaient tous repris forme humaine, riaient avec Laurent, Irina, Kate et Garrett. Décidément, nous les avions bien fait changer ces Quileutes !
Eleazar rejoignis les loups, curieux à leur sujet. Lorsqu’il était au service des Volturi, il avait eu l’occasion d’assister à l’extermination des loups-garous, et il était en extase d’apprendre que les Quileutes se métamorphosaient selon leur gré, nuit et jour, et que cette « anomalie » faisait partie de leurs gènes.

Je profitais de cet instant de calme pour me libérer de toute la tension que j’avais accumulée aujourd’hui… Ne pas être avec ma douce, savoir qu’elle avait été victime des agissements de Tanya, mes envies de meurtres à son encontre et à celle de Jake, ce même Jake qui était dans un état pitoyable en ce moment-même…

Je levais le visage et regardais les étoiles, essayant de deviner le visage de mon ange dans les différentes constellations qui s’offraient à ma vue.
Bella, ma Bella… Elle ne quittait plus mes pensées !
Depuis notre rencontre, elle avait pris la première place, à la fois dans mes pensées, mon cœur et mon corps.
Inconsciemment, mes pas me guidèrent jusqu’à sa maison.

La nuit était déjà bien avancée lorsque j’atteignis la façade côté jardin de sa maison. La porte qui avait été fracturée avait été renfoncée dans ses gonds et était condamnée par quelques planches afin d’éviter d’éventuels visiteurs… Sans m’en apercevoir, j’escaladais le mur, jusqu’à atteindre la fenêtre de la chambre de Bella. Une légère poussée suffit et la fenêtre s’ouvrit sans grincer.

Le spectacle qui s’offrait à ma vue était d’une telle désolation que j’en étais malade… Tout était détruit ! Les vêtements de Bella gisaient au sol, en lambeaux, ses livres étaient arrachés, ses CD broyés et tous ses meubles étaient en pièces… On ne pourrait rien réparer, malheureusement…

Soudain, mon regard se posa sur les vestiges de la table de chevet… La curiosité que j’avais ressentie dans la matinée au sujet de cette boîte me tiraillait de plus belle, et la maison étant vide…
Le tiroir était brisé et les débris étaient au sol. Par contre, la planche où était fixée la clef avait l’air en un seul morceau…
Je passais ma main sur le bois et finis par sentir le métal sous mes doigts…
Ni une, ni deux, je me saisis de cette clef et me rendis à l’endroit où devait se trouver la cavité sous le plancher.

La commode étant fracassée, je n’avais pas besoin de la pousser ! Je donnais plusieurs coups au sol, puis un bruit creux se fit entendre… J’y étais !
Je me mis à genoux et cherchais une encoche du bout des doigts sur la latte. Je finis par trouver un endroit, de chaque côtés du morceau de plancher, où je pouvais glisser deux doigts pour ôter ce bout de bois. Celui-ci crissa un peu lorsque je l’extirpais de son emplacement, avant de révéler cette mystérieuse boîte, qui serait sans doutes la réponse à nombre de mes interrogations au sujet de Bella…

Cela faisait maintenant plus de deux heures que je me trouvais dans la chambre de mon ange, et j’avais beau être tenaillé par la curiosité, je n’arrivais pas à me résoudre à ouvrir le coffret qui était sous mes yeux…
Je restais là, à contempler cet objet, jusqu’à ce que je sente un changement dans l’atmosphère. Me tournant vers la fenêtre, je vis des couleurs commencer à apparaître dans la nuit. Le jour n’allait pas tarder à paraître.

Brusquement, je remis la latte à sa place et rangeais la clef à son emplacement d’origine. J’attendrais que Bella m’en parle, et si un jour elle souhaitait partager le douloureux contenu de cette boîte avec moi, je serais plus qu’heureux de l’aider à oublier ces mauvais moments.

Je me ruais vers l’extérieur et filais dans le bois juste avant que le soleil ne se lève.
Ne sachant pas quoi faire, et voulant absolument voir si ma belle allait bien, je me rendis jusqu’à la Réserve, en restant dans les bois.
La maison des Clearwater était légèrement isolée des autres, et surtout se trouvait à proximité de la forêt.

Je jetais un coup d’œil à chaque fenêtre, jusqu’à trouver celle de la chambre de Léah, où Bella dormait également.
Elle était si belle et si paisible pendant son sommeil, et j’eus beaucoup de plaisir à l’entendre murmurer mon prénom.
Tout à coup, une porte claqua et un grondement mauvais retentit au moment où une fine silhouette grise et poilue arrivait.

Bordel Edward ! Tu m’as fichu une de ces trouilles ! J’ai cru que c’était ta copine qui se pointait !

- Non, ce n’est que moi Léah…
Attends ! Je reviens.

Elle fila à l’intérieur de la maison, puis en ressortit quelques minutes plus tard, toute habillée et un café dans la main.

- Alors, monsieur joue les voyeurs en épiant des jeunes filles vertueuses pendant leur sommeil ? Rigola t’elle.
- Mais non, voyons ! Mais tu me prends pour qui Léah ?
- Je blague Edwardinou ! Je pensais que tu me connaissais depuis le temps !
- AH NON ! PAS TOI ! Au fait, « jeunes filles vertueuses », c’est vite dit !
- Oh ! Parle pour toi, Casanova ! Quoique… D’après ce que j’ai compris, et entendu, tu te serais enfin décidé à te caser ? Mais c’est génial, ça !
- Quoi ? Toi aussi tu acceptes la réaction des autres envers Bella et moi ?
- Et pourquoi je ne l’accepterai pas ? Me demanda t’elle, étonnée.

Je n’en revenais pas. J’appréciais Léah, beaucoup moins que son frère, mais elle avait eu énormément de mal avec cette amitié qui s’était tissée entre les Quileutes et les Cullen, elle nous avait plus que haï au départ, et pendant les quelques mois qui ont suivi. À cause de Sam. À cause d’une imprégnation. À cause de leur nature de loup. À cause des vampires…

Il y a encore dix-huit mois, Sam et Léah étaient follement amoureux l’un de l’autre. Je ne les avais jamais vus en couple, je n’en avais eu que des souvenirs. Ils allaient se fiancer lorsque ma famille était revenue à Forks. Et là, les problèmes pour le couple ont commencé…
Sam a commencé à muter et a disparut pendant quinze jours. Le conseil s’est vite aperçu qu’un jeune s’était métamorphosé, et lui en ont expliqué la raison en contant leurs légendes.
Quelle est la raison de cette mutation ? Le retour des Cullen sur Forks…
Sam s’est remis avec Léah lorsqu’il a réussi à prendre le contrôle sur son loup et ne lui en a jamais parlé, car le secret ne peut être révélé qu’à l’objet de l’imprégnation. Sam pensait que cette histoire d’imprégnation n’était qu’un conte de bonne femme, jusqu’à ce qu’il croise la route d’Emily Young…

Oubliée Léah, oubliées les fiançailles et les projets… Et Léah nous en a voulu à mort pendant très longtemps, jusqu’à ce qu’elle s’imprègne de Ben Cheney, un mec de ma classe qu’elle avait rencontré sur la plage de la Push. Ça avait d’ailleurs créé un foutu bordel, car Ben sortait depuis deux ans avec Angela Weber, jusqu’à ce que Embry s’imprègne d’Angela !
Sacré mic-mac, non ?
Toujours est-il que les tensions avec Léah s’étaient évaporées, remplacées par une belle amitié naissante.

- J… Je pensais que tu réagirais plus comme Jake…
- Oh, arrête ça ! Jake est complètement con de réagir comme il le fait, tout le monde le pense et le dit.
- En parlant de Jacob, est-ce que tu as des nouvelles ?
- Ah oui, l’incident chez toi ! D’après Quil, Jake est redevenu normal, enfin si on peut dire que Jacob Black est normal, dès qu’ils avaient quitté vos terres.
- Il va mieux, alors ?
- Oui, t’inquiète pas ! Température normale, mutation possible, plus de gêne respiratoire… Tu te fais du souci pour lui ?
- Ben… C’est quand même un pote, bien qu’il soit plus que con en ce moment…
- Je n’en reviens pas ! Il te fait des coups foireux, cherche à te piquer ta nana sous ton nez et tu le plains encore ? Léah était incrédule.
- Avant tout ça, Jake était mon ami…
- Mouais… Au passage, j’ai assisté au baiser que Jake a donné à Bella, et je voulais que tu saches qu’il avait prémédité son coup.
- Comment ça ?
- Il avait flairé ton odeur… Et il voulait que tu croies que Bella le désirait, pour que tu la laisses tomber et ainsi la récupérer…
- QUOI ?
- Hein hein… Et je peux même ajouter qu’il a longuement mûri son plan ! Toute la nuit avant qu’il aille la chercher. C’est pénible, lorsque tu es loup, d’entendre toutes les pensées des autres… Mais bon, ne te fais pas de souci ; elle est folle de toi ta Bella !
- Mouais, c’est ce que tout le monde dit…
- Et c’est vrai ! Putain, elle m’a saoulé avec toi toute la soirée et une grande partie de la nuit !
- Ah ouais ?!
- Oui ! Par contre, j’ai eu beau essayer de lui tirer les vers du nez, elle n’a pas craché le morceau !
- À quel sujet ?
- Je voulais juste satisfaire ma curiosité et savoir si tu étais un bon coup…
- Léah !
- Ben quoi ? Y’a des rumeurs qui courent jusqu’à Seattle au sujet du grand, du merveilleux, tu formidable Edward Cullen ! Comme si tu ne le savais pas !
- Parce qu’en plus tu te fous de moi ! Mais je rêve !
- En tous cas, même si elle n’a rien dit, ses rougissements intempestifs parlaient pour elle… Et puis les « oh… Edward… Encore… Hum… C’est bon… » toute la nuit, c’était d’un chiant ! Donc, je crois que la réponse est oui, t’es un bon coup !
- Mais c’est pas possible ! À croire que les gonzesses sont toutes de redoutables obsédées !
- C’est pas vrai ! C’est pas être obsédée d’aimer le sexe et d’en parler librement ! Bon, je te laisse, Edwardinou, j’ai une ronde à faire… C’était un plaisir de discuter avec toi !
- De même, Léah. À plus !

J’allais devoir me faire une raison, le « edwardinou » allait me coller à la peau…
Elle ne prit même pas la peine de rentrer chez elle pour épargner ses vêtements, puisqu’elle se faufila derrière des buissons et muta immédiatement. Bye, bye les fringues et les godasses…
Je jetais un nouveau coup d’œil dans la chambre et vis mon ange sourire dans son sommeil… Elle était radieuse !
À contre-cœur, je m’arrachais à cette vision divine en sentant la présence de Jacob, à quelques mètres de là…
Bizarrement, ses pensées n’étaient pas belliqueuses à mon égard. Je me rendis donc dans sa direction…

- Eh Jake !
- Edward.

Tiens ! Il faisait des efforts pour être poli… Ça change du comportement qu’il a adopté depuis quelques jours…

- Tu vas mieux ?
- Ouais. Mais je pense que Léah t’en a parlé, non ?
- Oui, mais je ne sais pas tout. Qu’est-ce qu’il t’est arrivé ?
- J’en sais rien, je n’ai pas compris. Ni ton père, ni la Meute, ni les Sages… Bref, c’est passé dès qu’on est entré dans la jeep d’Emmett !
- Léah m’avait dit que c’était une fois que vous aviez quitté nos terres ?
- Non ! Dès qu’on est entré dans la voiture, je me sentais beaucoup mieux, et j’ai senti que je pouvais muter dès qu’on a quitté vos terres.
- Je suis soulagé que tu ailles mieux.
- Quoi ? Jake n’en revenait pas de mes paroles.
- De quoi, quoi ? Tu crois vraiment que je pouvais me réjouir de te savoir aussi mal en point ? C’est mal me connaître, Jacob ! Même à mon pire ennemi je ne le souhaiterai pas !
- Parce que je ne suis pas ton pire ennemi ?
- Avant d’agir aussi connement, tu étais mon pote, Jake !
- Et toi, avant de me piquer ma nan… Non. C’est bon, on parle pas de ça… Je savais que je te trouverais ici et je voulais… Te remercier pour m’avoir sorti de chez toi, cette nuit. J’ai cru que j’allais crever sur place, et je le serais certainement si tu ne m’avais pas emmené dehors… Et je suis désolé d’avoir essayer de te mordre… Mais c’était plus un réflexe qu’autre chose.
- Te bile pas, Jacob. C’est bon, c’est oublié. Tout ce qui m’importe, c’est que tu sois debout et en forme. Et puis… Quel plaisir j’aurai à botter le cul d’un clébard amoindri !
- Dans tes rêves, sangsue ! Bon, à part ça, j’espère que la folle furieuse d’hier va bientôt partir !
- Pour le moment, je n’en sais rien, mais une chose est sûre, elle ne recommencera pas ! Vous lui avez foutu la trouille de sa vie !
- Tant mieux ! Parce que je ne plaisantais pas… Si elle fait du mal à Bella, je te tue.
- Tout en sachant que tu détruirais Bella ?
- Ça ne la détruira pas, elle aura juste besoin d’un peu de temps pour s’y faire et je l’aiderai à t’oublier !
- Tu comprends toujours pas, hein ?Tu…
- Mais y’a rien à comprendre ! C’est contre-nature votre relation ! Tu n’es même pas humain !
- PARCE QUE TOI, TU L’ES, PEUT-ÊTRE ?
- PLUS QUE TOI !
- Laisse-moi rire, sac à puces !
- Au moins, j’ai un cœur qui bât, moi.

Dans le genre coup bas, Jake était fort. Et il allait loin… Mais je ne m’attendais vraiment pas à ce qu’il ose me dire un truc pareil, vu le nombre de fois où je lui ai dit et répété que j’aurai rêvé rester humain…
Je n’avais plus qu’une envie, lui en coller une… Mais je savais que c’était tout ce qu’il attendait !
Et je savais aussi que si je l’attaquais, la Meute serait obligée de prendre son parti, même à contrecœur, surtout s’il revendiquait son droit d’Alpha à ce moment-là…
Je préférais donc faire demi-tour en grognant et reprendre le chemin vers la villa, sous ses éclats de rire…
Je ne savais pas quand, ni comment, mais il allait me le payer un jour…

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