Edward & Bella

Edward & Bella

vendredi 21 janvier 2011

41 - Expériences

- AÏE ! Mais ça fait mal bon sang ! Prévenez-moi la prochaine fois, que j’aie au moins le temps de m’y préparer !

Un concert de « désolé ! » me répondit pendant que je me massais le crâne et déblayais mon tee-shirt de tous les débris rocheux qui l’encombraient.
Si ma Bella était complètement paniquée et mortifiée par la situation, Benjamin et Kate étaient franchement loin d’être « désolés » comme en témoignaient les petits sourires railleurs qui illuminaient leurs visages. D’ailleurs, j’étais sûr et certain que ça les amusait énormément, quoique j’avais quelques sérieux doutes concernant Kate : j’étais persuadé qu’elle y prenait carrément son pied, la garce. Oh que oui… D’ailleurs, elle le confirma lorsqu’elle ouvrit à nouveau la bouche…

- Bon, c’est pas tout ça mais faut arrêter de traîner ! Allez hop! On s’y remet!
- Attends deux secondes Kate, s’il te plait ! Ah non hein! AÏE ! La vache, ça fait mal ton truc !

Je me massais le bras à l’endroit où je venais de recevoir une énième décharge électrique, et pas qu’une petite. Ma peau me piquait et si Kate continuait à ce régime, j’allais finir totalement insensibilisé d’ici une heure… J’eus à peine le temps de souffler et de me redresser que je me pris un menhir sur le coin de la tronche. Ah ! Parce que ça vous fait rire, en plus ?
Affalé par terre, la tête enfoncée dans le sol gelé et recouverte d’un énorme rocher, je sentis le poids disparaître et ouvris les yeux sur ma Bella, le visage déformé par la tristesse et la culpabilité.

- Je suis désolée, mon cœur !
- C’est rien, voyons !
- Rien ? Tu rigoles j’espère ? Tu subis décharges électriques et lancers de roches mais ce n’est rien ?
- C’est bon j’te dis ! J’encaisse…

Je me redressais en soufflant péniblement, faussement joyeux à l’idée de reprendre l’exercice… Vous ne comprenez pas de quoi je parle ? Ah. Ok! Je rembobine…

Notre partie de “stone ball” avait eu lieu presque deux mois auparavant. Elle aurait pu se terminer tragiquement si Bella n’avait pas réussi à projeter in-extremis son bouclier sur nos amis humains. Seulement voilà, nous n’avions toujours pas compris la façon dont fonctionnait son bouclier, aussi bien physiquement que mentalement. Lorsque nous avons daigné, Bella et moi, sortir du cottage, un véritable comité d’accueil nous attendait. Mes parents, évidemment, mais aussi Eléazar, revenu de je ne sais où, et sa compagne ainsi que Kate et Garrett, qu’Eléazar avait appelé en renfort. Tous attendaient avidement de voir Bella « à l’œuvre ». Après quelques expériences sur mon ange, Carlisle et Eléazar décrétèrent que les mécanismes de défenses de Bella agissaient de façon totalement inconsciente.
Lancez-lui un menhir à la tronche, il sera stoppé dans sa course à une dizaine de centimètres de son corps ; balancez-lui une décharge électrique et elle vous reviendra de plein fouet. Kate s’en souvient très bien d’ailleurs… Il lui a fallu trois jours pour arrêter de grincer des dents et cinq pour que ses cheveux reprennent leur coiffure d’origine !
Carlisle avait beau s’entêter à lui demander comment elle avait réussi à projeter son bouclier, Bella n’en avait aucune idée, et croyez-moi, une Bella contrariée, c’est la galère à gérer.
Bref. Carlisle s’était rendu compte, lors de notre « stone-ball » avorté, que Bella pouvait projeter consciemment ses défenses sur d’autres personnes et depuis, il cherchait à l’entraîner. D’après Jasper, la fureur et la terreur qu’il avait perçu émaner de Bella lorsque les humains étaient en danger lui avait permis de décupler le champ d’action de son bouclier, c’est ainsi qu’elle avait pu sauver nos amis d’une mort certaine. Nous étions donc depuis persuadés que ces deux émotions étaient l’élément déclencheur. Pour Eléazar et mon père, Bella devait absolument prendre conscience de son bouclier afin qu’elle puisse le manipuler sciemment. Et selon eux, si son âme sœur, soit moi, est en danger, elle sera capable de tout pour la protéger.
Voilà pourquoi depuis bientôt deux mois je me prends des rochers sur la gueule et des décharges électriques à longueur de journée, pauvre victime impuissante des expérimentations démoniaques et complètement farfelues de mon père. En y réfléchissant bien, je suis sûr que Carlisle a un fond de sadisme en lui. C’est obligé puisqu’il m’envoie chaque jour à l’abattoir !
Rendez-vous compte, pour la Saint-Valentin j’ai eu droit aux électrocutions à la chaîne et à la lapidation intensive comme cadeau ! Heureusement pour moi, ma Valentine a pris très, très au sérieux son rôle d’infirmière une fois l’entraînement achevé et de retour au cottage…
Bref. Une fois de plus, je me trouvais cloué au sol par les dons combinés de Benjamin et Kate, et j’attendais avec impatience que ma Bella soit capable de m’englober sous son bouclier. Ce n’est pas que je me plaigne, mais je commençais à en avoir marre de jouer les cobayes…
Ses mains se plaquèrent sur mes joues et sa bouche se posa délicatement sur la mienne, me ramenant au moment présent.

- Je suis désolée, mon amour… Pardonne-moi ! Je ne…
- Ne t’inquiète pas mon ange, tu vas y arriver, je te fais confiance !
- Ah oui ? Et je vais y arriver quand ? J’en ai marre de te voir souffrir le martyr et de ne pas être capable de te protéger ! Ça va faire deux mois que ça dure, Edward… Ce n’est pas rien !
- Bon, on s’y remet les tourtereaux ?

La voix de Benjamin était pleine de malice, ça l’amusait beaucoup de me voir manger la roche quotidiennement. Kate, quant à elle, manigançait quelque chose et vu qu’elle me cachait ses pensées, ça ne pouvait être que mauvais… Elle se tourna vers Garrett et lui fit un signe quelconque auquel il répondit d’un hochement de tête et d’un sourire éblouissant.
Kate se tourna à nouveau vers Bella et moi puis elle me gratifia d’une œillade et d’un sourire… aguicheur ? Elle s’avança vers nous d’une démarche excessivement chaloupée et m’observait de son regard de braise tout en se léchant goulûment les lèvres, comme un chien le ferait devant un bel os bien juteux. Je déglutis difficilement, ne comprenant pas où elle voulait en venir… Enfin si, c’était plus qu’évident ! Mais je ne comprenais pas du tout ce qu’il lui prenait et le plan qu’elle me faisait. Je pouvais sentir Bella bouillonner de colère à mes côtés et le grondement sourd qui roula au fond de sa gorge me le confirmait. Kate arriva à côté de moi et me détailla de la tête aux pieds, s’attardant longuement, bien plus que nécessaire, sur mon entrejambe avant d’émettre un petit gémissement envieux, puis elle fit courir lentement sa main sur mon torse, m’effleurant du bout des doigts. J’étais tellement sidéré par son comportement que je me trouvais incapable de réagir… Bella, elle, grognait de plus en plus fort, montrant clairement son mécontentement face à « l’invasion de son territoire ».
Un méli-mélo hallucinant de pensées harcelait mon esprit déjà sacrément malmené. Entre mes parents qui étaient choqués par le comportement de leur « nièce » et Emmett qui s’imaginait déjà Bella et Kate combattant en bikini dans la boue, je perçus clairement les pensées – ou plutôt les hurlements mentaux hystériques – de Garrett qui me suppliait littéralement de ne rien faire et de jouer le jeu. Quel jeu ?
Kate me détailla à nouveau avant de glisser sa main sur mon bras, puis voyant que j’étais incapable de réagir, elle répéta son geste tout en gémissant.

- La la la… Humm… Mais regardez-moi ça ! Je n’avais jamais vu à quel point tu es bien bâti, Eddy… Dis-moi, ça te plairait de jouer avec Garrett et moi ce soir ? Miam ! Rien qu’à l’idée, j’en suis toute chose… Je suis sûre que tu t’amuserais beaucoup, mon beau….

Sa main glissa lentement sur mon torse et je me tendis, ne supportant plus ses gestes et ses sous-entendus douteux. Garrett m’exhortait mentalement de me laisser faire. Putain, mais ils jouent à quoi ces deux-là ? A ce rythme là, ils allaient finir démembrés par mon ange…
Bella, à côté de moi, grognait de plus en plus violemment et je dois bien avouer que son côté agressif, possessif et animal était on ne peut plus sexy. Sa jalousie et sa bestialité m’allumaient plus que de raison et mon jeans commençait sérieusement à être de trop… Ce qui, malheureusement, ne passa pas inaperçu et plu énormément à Kate…

- Ne le touche pas, Dénali… Siffla Bella entre ses dents, sa voix sourde mêlée à son grondement ronflant méchamment au fin fond de sa gorge.

De loin, je vis Carlisle et Eléazar se sourire d’un air entendu, comme s’ils comprenaient ce qu’il se passait, et Emmett, quant à lui, piétinait impatiemment le sol à l’idée qu’il y ait enfin un peu d’action à la villa.

Une baston ! Une bas…
Mais oui ! Ça ne peut que…

Au fur et à mesure que les grognements de Bella s’intensifiaient, je me trouvais déconnecté de toutes les pensées présentes, comme si quelqu’un avait pris une télécommande et avait coupé le son… Quel bonheur de ne plus avoir cette cacophonie persistante en tête !

- Bella, tu pourrais me prêter Edward pour la soirée ? Ça fait longtemps que je n’ai pas eu deux hommes sous la main pour m’amuser… Et pour être franche, Eddy a plutôt l’air bien monté, autant en profiter, non ? Humm… je suis sûre qu’il recèle d’une tonne de trésors et qu’il doit avoir de sacrées ressources… Haaaan… ça serait dommage de gâcher toute cette belle marchandise… Allez… s’te plait !

Mon ange avait les yeux écarquillés par la stupeur face à l’audace de la blonde, et ses narines étaient si pincées que son parfait petit nez donnait l’impression d’être réduit à une simple arête osseuse. Quant à moi, je frémissais de dégoût…

Humm… Quoique…
Oh toi, reste à ta place ! Allez ! Couché j’ai dit !


…en entendant les paroles de Kate, frissons qu’elle prit évidemment – et malheureusement - pour une invitation. Elle continua à me caresser du bout des doigts puis sa main s’appuya franchement sur mon ventre. Ses sourcils se froncèrent un instant puis un sourire satisfait étira ses lèvres lorsqu’elle répéta son geste une seconde fois, puis une troisième. Si elle tentait de m’électrocuter, je ne sentais strictement rien… Bella, elle, me regardait durement – j’allais certainement en prendre pour mon grade plus tard, si ce n’est carrément subir une grève du sexe, pauvre de moi - mais ce n’était rien face aux regards incendiaires qu’elle lançait à la blonde. Je m’attendais presque à voir la foudre sortir de ses yeux, et la fumée de son nez.

- J’ai dit ne le touche pas, Dénali… Lâche-le !

Et brusquement, au moment où Bella hurla à l’encontre de Kate un « MAINTENANT ! » tonitruant, l’incroyable se produisit, me déconnectant totalement de ce qu’il se passait autour de moi ; un miracle me permit d’accéder aux pensées jusqu’à présent cachées de Bella…

… à moi ! Non mais elle se prend pour qui la grande girafe peroxydée ? Il est à moi et à personne d’autre ! Je vais lui arracher les doigts à cette Barbie pouffiasse et lui faire bouffer ses yeux, je vais lui brûler la langue, je vais… Gah ! Et lui qui reste là à se faire souiller par la blondasse sans réagir ! Il va voir de quel bois je me chauffe… Il ne pourra plus s’asseoir pendant quelques jours lorsque j’en aurai fini avec lui ! Edward a vraiment besoin d’une petite piqûre de rappel… A. Moi…

Au moment même où je perçus les pensées rageuses de ma douce, Kate fut brutalement repoussée par une main invisible et expédiée à une vingtaine de mètres de Bella et moi. Garrett hurla alors un « ALLEZ-Y ! » et des projectiles de toutes sortes, rochers, branches et même troncs d’arbres, furent envoyés dans ma direction, tous stoppant invariablement leur course à un mètre de mon corps. J’avais l’impression que Noël était tombé en avance pour Emmett, il s’en donnait à cœur joie, il avait autant de plaisir que s’il se trouvait dans un parc d’attraction géant. Mon frère balançait tout ce qui lui tombait sous la main, cailloux, branches, y compris Alice qui se mangea un mur invisible, son visage de lutin déformé comme celui d’un enfant qui se plaquerait contre une vitre pour y faire des grimaces. Je me tournais vers mon ange qui était frappé de stupeur, sa délicieuse petite bouche grande ouverte – hmmm… sa bouche ! – son regard choqué sautant d’Alice à moi, en passant par les arbres, le ciel nuageux, les personnes présentes. J’entendis un faible « wow ! Cool… » Puis elle fixa Jasper, qui s’était rapproché de nous au cas où ma belle se serait décidée à étriper Kate, et tout à coup, les pensées de mon frère me furent à nouveau autorisées. Bella se concentra afin d’étendre son bouclier, englobant mes frères et sœurs dans l’entreprise, tandis que les projectiles continuaient à affluer de toutes parts, bombardés par Benjamin, mon père – qui s’amusait comme un petit fou – Eléazar, Kate et Garrett. C’était plutôt étrange de voir des troncs d’arbre, rochers et autres projectiles exploser en plein vol.

- La classe, sœurette ! Avec ça, pas la peine de menacer Eddy d’une grève de sexe, une petite dispute et hop ! Interdiction d’approcher ! S’exclama Emmett tout en claquant les fesses de mon ange. Nous fûmes immédiatement lapidés, le bouclier protecteur qui nous englobait jusqu’à présent venait de retourner en possession de Bella. Et à nouveau, ses pensées me furent interdites.

- C’est malin Emmett ! Ah bravo ! Non mais ça t’arrive de réfléchir ? Mon brushing est complètement pourri par ta faute ! Crétin ! Une semaine, Emmett, une !

Rosalie, droite comme un « I », s’éloigna de nous à pas vifs, les vêtements lacérés par les branches et les roches, les cheveux défaits, envahis de brindilles et d’épines de pin. Emmett trottinait à sa suite, marmonnant un flot continu d’excuses, la suppliant de ne pas mettre la semaine d’abstinence à exécution.

- Ca va, mon ange ?

Je lançais un regard inquiet à ma Bella qui n’avait toujours pas émis le moindre son. Elle était totalement muette, sidérée par ses nouvelles capacités. Elle leva ses grands yeux vers moi puis fixa un point qui se trouvait juste au-dessus de mon épaule. Un grondement mauvais roula dans sa gorge, ses lèvres se retroussèrent en un rictus menaçant et elle s’accroupit devant moi, les mains plantées dans le sol, en position d’attaque, prête à défendre son bien : moi.

- Ne vous approchez pas de lui !

Je me tournais vivement pour voir Kate et Garrett venir à nous, main dans la main et un sourire gêné aux lèvres.

- Ne t’inquiète pas, Bella, calmes-toi ! On ne va pas te le prendre !
- Allez-vous-en !
- Bella, c’était juste un coup monté tout à l’heure ! Je t’ai poussée dans tes retranchements pour te faire réagir ! Et franchement, ça a marché bien au-delà de mes espérances ! Rigola la blonde en secouant la tête.

Bella se redressa légèrement tout en continuant à fixer le couple d’un regard assassin. Au moins, elle avait cessé de grogner, ce qui était une bonne chose au vu de la situation.

- Ca veut dire quoi tout ça ? Tu allumes ouvertement mon homme devant mes yeux et c’est une blague ? Tu plaisantes, j’espère ? Encore un peu et je te trouvais en train de le branler ! C’est quoi ton délire ?
- Voyons Bella, c’est évident ! C’était uniquement destiné à te faire réagir et à t’obliger de déclencher ton bouclier ! Tu savais pertinemment qu’Edward ne risquait rien à recevoir des pierres ou des décharges électriques, alors inconsciemment, tu ne le protégeais pas ! Par contre, lorsque j’ai fait mine de charmer ton homme, ta jalousie a déclenché tes défenses et projeté ton bouclier. J’ai d’abord essayé de l’électrocuter, mais je m’en suis trouvée incapable. Ensuite, lorsque je me suis montrée… un peu plus… entreprenante, tu m’as carrément expulsée, Bella ! C’est génial !

Lorsqu’elle s’aperçut que Kate était sincère et qu’elle pensait vraiment ce qu’elle disait, Bella abandonna totalement sa posture agressive et se releva, choquée de ne pas s’être rendue compte plus tôt de la supercherie. Mon père et Eléazar en profitèrent pour nous rejoindre, discutant en même temps des capacités de mon ange.

- C’est très bien tout ça, mais serais-tu capable de recommencer sans te métamorphoser en chienne de garde cette fois-ci ? Lui demanda mon père en posant une main sur son épaule.
- Euh… Je crois… Je…
- Tu crois ou tu en es sûre ?

Bella lui jeta un regard condescendant en secouant la tête puis elle lui fit un petit sourire satisfait. Je fus instantanément coupé de toutes les pensées extérieures, hormis celles de Jasper qui souffla de soulagement à l’idée de ne plus ressentir la frustration sexuelle d’Emmett et la colère de Rose. Bella se tourna vers mon père et lui fit un petit sourire moqueur.

- Alors, heureux ? Satisfait Monsieur le savant fou ?

Carlisle la regardait bêtement tandis qu’Eléazar, incapable de percevoir nos auras à Jazz et moi, regardait ma Bella comme si elle était la huitième merveille du monde avant de lui sourire d’un air entendu.

- Arrives-tu à le percevoir, Bella ? Comment agit ton don ? Lui demanda t-il aussi excité qu’un enfant le matin de Noël.
- Euh… Je… C’est un peu comme si j’étais enveloppée d’un… un film alimentaire, sauf qu’il serait étirable à volonté… Enfin… C’est plus facile à dire qu’à faire ! Mais le plus étrange, c’est que je perçois les personnes que j’englobe comme si elles étaient une partie de moi… Je « sens » Edward ainsi que Jasper, comme s’ils…
- Oooh oui ! Ahaan ! Oui tu le sens ! Hmm… Aaaaah ! Encore !
- Oh ! Ferme-la, Emmett ! Retourne pleurnicher auprès de Rosalie et boucle-la avant que je ne lui demande de te priver d’une seconde semaine !

Mon frère, qui s’était pointé à pas de loup, s’en retourna vers sa Rosalie, non sans jeter un regard dédaigneux à Bella.
Eléazar et Carlisle, repartis dans leurs grands discours et leurs extrapolations sur le talent de mon ange, retournèrent à la villa et s’enfermèrent dans le bureau de mon père, essayant de disséquer verbalement le bouclier de Bella.
Alice, qui entre-temps avait fait un passage « éclair » à la villa afin de se changer, chose qui ne lui prit qu’une demi-heure, c’est à dire une broutille, attendait sagement que ma Bella libère Jasper de son bouclier. Une fois ceci fait, Alice se jeta au cou de Jazz et lui mordilla le lobe de l’oreille, ses pensées focalisées sur un ensemble en dentelle et satin dont elle voulait tester l’effet sur la libido de son mari. Beurk ! Mes fantasmes, c’est une chose, ceux de ma sœur, ça a plutôt tendance à écœurer !
Les Égyptiens, quant à eux, venaient de prendre la route en direction de Seattle, histoire de se mettre un petit quelque chose sous la dent, et je n’avais plus qu’une envie, celle de me retrouver seul à seule avec ma Bella. Mais… c’était sans compter sur Kate et Garrett.
Apparemment, Kate ne plaisantait pas tant que ça tout à l’heure, et l’idée de nous avoir Bella et moi pour la « soirée » lui plaisait énormément. Il fut un temps où un plan carré m’aurait intéressé, mais là, avec mon ange, il n’en était pas question. Il n’y avait pas moyen que je partage les charmes de ma belle avec un ou une autre !

Quoique…
ARG ! Tais-toi !

Humm… ça pourrait être très… enrichissant et instructif !

Huuu… Surtout jouissif… Putain ! Tu m’fais dire n’importe quoi !

Bordel Cullen ! Récupère ta queue et tes couilles et laisses-toi aller !

Pas moyen ! Ça ne m’intéresse pas.

Mais bien sûr ! Tu penses que tu pourrais rester de marbre avec deux délicieuses petites chattes bien chaudes, trempées et serrées prêtes pour toi ?

Hmmmpf ! Arrête ! Pitié fous-moi la paix !

Et que dirais-tu de…


Un feulement rauque me sortit de mon rêve éveillé. Bella grognait doucement en voyant Kate et Garrett venir vers nous, jalouse de ce que pourrait éventuellement faire la blonde. J’enroulais étroitement mes bras autour de sa taille et la pressais contre mon torse afin de la calmer.

- Ssssh… Détends-toi ma belle ! Même si je trouve ton côté sauvage et animal épouvantablement sexy, lui susurrais-je au creux de l’oreille en lui mettant un léger coup de rein afin qu’elle ressente l’intensité de mon désir, tu n’as pas à être jalouse, mon cœur !

Bella se retourna vivement entre mes bras, collant son intimité bouillonnante contre mon érection avant de plonger son regard, parfait mélange de feu et de glace, dans le mien.

- Tu es à moi, Edward… Et je dois dire que son petit jeu de tout à l’heure ne m’a pas plu. Du tout. Ce qui m’a le plus déplu d’ailleurs a été ton manque total de réaction. Tu t’es laissé tripoter par quelqu’un d’autre que moi, Cullen. Je n’aime pas ça…
- Mais bébé…
- Il n’y a pas de « mais bébé » qui compte. Tu. Es. A. Moi. Point barre. Rentres-toi bien ça dans le crâne, Edward. Un bon conseil, tu as intérêt à le retenir par la suite et surtout intérêt à te faire pardonner… Capiche ?

Elle balança violemment son bassin contre le mien et si nous avions tous deux été nus, elle se serait sacrément empalée sur ma queue… Putain ! Son côté jaloux et bestial était incroyablement excitant. Scandaleusement sexy… Un appel au stupre et à la fornication.

- Rrrrr… J’aime quand tu es jalouse, mon cœur. Ton côté animal et possessif est un véritable appel à la luxure !
- Méfies-toi, Cullen ! Tu as intérêt à te faire pardonner au plus vite si tu ne veux pas être condamné à te soulager de la main droite pendant une paire de mois…
- Hein ? Que… Non ! Eh ! Tu ferais pas ça, dis ! Bellaaaa !

Un air diabolique se peignit sur son visage et un sourire sadique étira ses lèvres lorsque je m’aperçus qu’elle ne répondrait pas à ma question. Avant même d’avoir le temps de la supplier pour avoir une réponse, Kate et Garrett se joignirent à nous, un air gourmand pour l’une et un air rêveur pour l’autre. Bella ne put empêcher le sifflement hostile de s’échapper d’entre ses lèvres et Kate leva les mains devant elle en signe de paix.

- Zen miss Bella, je ne vais pas te piquer ton homme !
- Hmpf…
- Bon, c’est vrai, je reconnais que j’en ai fait un peu trop et que j’ai poussé le bouchon assez loin, mais c’était pour une bonne cause, non ? Grâce à moi, tu as pu prendre conscience de ton don et le manipuler à ta guise !
- Hmmmmpf…
- Franchement, si c’était à refaire, je le referais sans hésiter ! Et puis… Reconnais qu’Edward n’est pas désagréable à regarder…
- Rrrr…
- Ben quoi ? C’est tout de même un sacré beau morceau, tu en as de la chance !
- Rrrrrrrrr…
- Et puis… ça serait sympa qu’on se passe une petite…soirée… tous les quatre… enfin… si tu vois ce que je veux dire…

Je restais là, les bras ballants, totalement ahuri par les propos de ma cousine. Il valait mieux pour elle qu’elle stoppe vite fait ses élucubrations car Bella commençait réellement à perdre patience et risquait à tout moment de lui sauter à la gorge. Garrett, dont le regard s’était durci au fur et à mesure des paroles de sa compagne émit trois claquements de langue secs. Kate se tût instantanément et baissa la tête, les bras le long du corps. Son changement de comportement me laissa sans voix ! Bella l’observa brièvement, satisfaite de la situation, puis me jeta un regard brûlant qui contenait un petit je-ne-sais-quoi qui me mit mal à l’aise…

- Excuse-moi, Garrett, on peut discuter deux minutes ?
- Euh… Ben… euh… oui! Bien sûr, Bella !
- à l’abri des oreilles indiscrètes si cela ne te dérange pas !

En disant cela, elle s’était à nouveau tournée vers moi et m’offrit un petit sourire narquois. J’eus l’impression que mon cœur se brisât lorsque je la vis s’éloigner avec Garrett, à bonne distance pour que nous ne puissions entendre leur conversation, et ce qui me fit le plus mal, tout en me laissant surtout perplexe, fut le fait qu’elle le recouvre de son bouclier afin de me cacher ses pensées. Mais le pire fut ce sentiment d’avoir le ventre lacéré par un poignard lorsque Bella posa doucement sa main sur celle de Garrett en lui souriant chaleureusement, tout en me jetant un regard un coin, un sourire à la fois moqueur et vengeur aux lèvres.
Kate, elle, était toujours dans la même position, bras le long du corps et tête basse, et elle n’émettait pas le moindre son.
La curiosité me tenaillant, et la jalousie aussi je devais bien l’admettre, je me concentrais sur Bella et Garrett, tentant de déchiffrer le sujet de leur conversation sur leurs lèvres. Ils parlaient cependant bien trop vite pour que je comprenne quoique ce soit. Je m’exhortais donc à faire abstraction des bruits environnants et à faire le vide total dans mon esprit, exercice incroyablement difficile à cause de la peur et de l’excitation de Kate qui se focalisait sur la « punition » à venir, mais aussi des hurlements mentaux jouissifs de mes frères et sœurs. Après quelques longues secondes, je parvins cependant à entendre des bribes de leur conversation…

- … désolé… chose… marcher… sûre ?
- … absolument… comprendre… jalouse… matériel…
- … coffre… voiture… prêter… punition…
- … fabuleux… impatiente… vache… supplier…


Je me détournais de leur discussion, n’y comprenant pas grand chose finalement, mais restais focalisé sur leur attitude ; je n’appréciais pas vraiment, pour tout dire j’exécrais, la familiarité grandissante entre eux. Et vas-y que je pose ma main sur ton bras en riant… et vas-y que je te mets un petit coup joueur dans l’épaule…

Huuugn ! Continue comme ça Garrett et je t’arrache la tête…

Le mélange de peur, d’espérance, d’excitation et d’impatience provenant de Kate était assez incroyable. Du peu que j’avais compris dans son méli-mélo de pensées décousues, elle avait largement dépassé les « instructions » de Garrett lorsqu’elle m’avait allumé pour provoquer la jalousie de Bella, ce qui avait grandement déplu à « Maître G » et excitait considérablement ma cousine. Mouais… Bon… Ils font ce qu’ils veulent de leur vie, mais hors de question qu’ils nous piquent à nouveau le cottage pour leurs jeux tordus de dépravés. Merde, y’a des hôtels pour ça !
Une mélodie enchanteresse me sortit de mes pensées et je me retins de justesse de ne pas me ruer sur Garrett lorsque je vis Bella rire aux éclats, la tête rejetée en arrière, un sourire éblouissant aux lèvres et sa fine main posée sur celle de l’autre abruti.

Jaloux !
Ta gueule.


Je grognais doucement de mécontentement et leurs visages se tournèrent vers moi. Instantanément, celui de Bella se ferma totalement. Son visage était absolument vide de toute expression et son regard totalement neutre. Garrett lui mit une légère tape sur l’épaule avant de filer comme une fusée vers le garage en riant aux éclats et alors que j’allais m’avancer vers elle, Bella leva une main devant elle, m’intimant de rester à ma place. Je n’étais pas du genre à faire ce que les autres me disaient de faire, cependant le je-ne-sais-quoi qui brûlait dans le regard de ma douce me retint de faire le moindre geste.
Au bout de quelques minutes pendant lesquelles je dus subir l’impatience grandissante et les fantasmes dégoûtants et débridés de Kate, Garrett revint auprès de ma Bella, de lourds sacs en cuir aux mains qu’il jeta délicatement à ses pieds, et je grognais de le voir si proche de mon ange. Grognement qui me valut un regard assassin de la part de ma douce… Je dus réprimer un autre grondement lorsque je le vis enrouler son bras autour des épaules de ma belle et je ravalais le venin qui me montait à la bouche lorsque je vis que Bella n’était pas si insensible que ça aux réactions de Garrett. Je n’avais plus qu’une envie, démembrer ce sale type qui souillait ma déesse avec ses sales pattes gluantes…

Eh ! Eeeh ! J’avais raison, t’es jaloux !
Y’a de quoi ! Regarde-la ! C’est limite si elle ne flirte pas ouvertement avec ce… avec ce…

Meuh non ! Arrête de te faire des films, Cullen !

Quoi ? J’me fais des films ? Non mais tu plaisantes là, j’espère ?

Pas du tout ! Tu te…
Non mais t’as pas vu comment il la regarde ? Comment il la tripote ? Et elle ne réagit même pas !
Et alors ?

Et alors ?! Elle est à moi ! Personne d’autre que moi n’a le droit de la t…

Aaaah d’accord ! T’es un adepte du « fais ce que je dis mais pas ce que je fais »…

Comment ça ? Ça veut dire quoi ça ?

Dis, j’te signale que pour une fois, la « Bella » ne fait rien de mal, alors…

Quoi ? Non mais t’as pas vu comment elle…

Dis-donc, QUI s’est laissé tripoter par sa « cousine » ? QUI fantasmait sur le fait d’avoir deux femmes à sa portée ? QUI…

Mais ça n’a rien à voir ! Ce n’est pas la même chose !

Tiens donc !

Mais putain ! Kate est ma cousine ! Qu’est…

Mais bien sûr ! Elle est ta cousine autant que moi j’suis eunuque ! Laisse-moi rire !

Merde ! C’était juste pour que Bella fasse…

Ah ! Le bouclier… La belle excuse !
Oh et puis merde ! Tu me fais chi… AÏE !


La vache !
Je n’avais pas fait attention à ce qu’il se passait autour de moi et fus brutalement ramené à la réalité par un coup vif, cinglant, sur les fesses. Je me retournais vivement pour voir Bella près de moi, me tournant résolument le dos et faisant face à Garrett. Elle tenait quelque chose entre ses mains, certainement la chose qui m’avait sorti de mes pensées ; je n’arrivais pas à distinguer ce que c’était et Bella avait l’air d’en mesurer la flexibilité. Quoique ce soit, ce n’était pas spécialement agréable… mais ce n’était pas si désagréable que ça non plus…
Près de moi, Kate piaffait d’impatience aux côtés de Garrett, tandis que Bella s’était éloignée de nous, testant la fiabilité de l’objet. Elle se retourna, un immense sourire aux lèvres et s’adressa à Garrett d’une voix où perçait une excitation plutôt mal contenue…

- Elle est parfaite Garrett ! Tout à fait ce qu’il me faut… Alors c’est bon ? Je peux t’emprunter ces quelques babioles ?
- Y’a pas de soucis, Bella ! Fais-toi plaisir ! Enfin faites-vous devrais-je dire…

Je me tournais vers ma Bella, impatient de savoir ce qui la mettait dans cet état. Vu les sous-entendus de Garrett, ça ne pouvait présager que de bonnes choses… Elle avait un sourire diaboliquement sensuel aux lèvres et son regard brillait d’une intensité sans pareille, telle que je me sentis défaillir. Mes yeux balayèrent son corps, ses courbes délicieusement voluptueuses et je retins brutalement un hoquet de frayeur en me reculant d’un pas.
Avec horreur, je découvris que Bella avait une cravache entre les mains…
Oui, je sais très bien qu’un misérable morceau de cuir n’est pas de taille à abîmer la peau – ou plutôt la cuirasse – d’un vampire et que je ne devrais pas avoir peur de l’objet de torture que Bella faisait rouler amoureusement entre ses doigts ! Cependant, ce n’était pas n’importe quelle cravache… Le cuir était incrusté de milliers d’éclats lumineux et je m’aperçus avec appréhension qu’il s’agissait de poussière de diamant. Et croyez-moi, s’il y a bien une chose qui peut endommager la peau d’un vampire – hormis une dent de vampire ou un croc de loup bien sûr– c’est bien le diamant. Ce misérable caillou pouvait provoquer de nombreux dégâts sur notre épiderme…
Je n’avais qu’une envie, celle de mettre le plus de distance possible entre cette… chose et moi.

Seigneur, aidez-moi ! Ma compagne est folle…

Avant même que je ne puisse agir, elle appuya l’embout de cet objet de malheur sous mon menton, m’obligeant à croiser son regard démoniaque. Sa voix veloutée, sourde, s’éleva dans l’air, à peine chuchotée mais terriblement menaçante...

- Tu m’as déçue tout à l’heure, Edward… Et ma déception a un prix… On va… régler… ça au cottage, toi et moi. Tout de suite. Maintenant, tu as intérêt à y aller. Et vite. J’arrive dans trente secondes Edward, et il vaudrait mieux pour toi que tu sois déjà dans la chambre à m’attendre… Et je te veux nu. Absolument nu…

Du coin de l’œil, je m’aperçus que Kate et Garrett piétinaient le sol d’impatience et d’excitation, et après nous avoir chuchoté un « excellente soirée, amusez-vous bien ! » ils filèrent comme une comète vers leur voiture. Je me raidis lorsque j’entendis à nouveau Bella…

- Dix secondes, Edward ! Neuf… Huit…

Terrorisé, mais aussi passablement excité par ce côté de sa personne que je n’avais qu’à peine effleuré du temps de son humanité, je fonçais dans notre chambre, arrachant mes vêtements au passage et les envoyant valser sur ma route, j’attendais que Bella daigne arriver en me demandant ce qu’elle me réservait…

*****************************


- Eh ! La Terre à Edward !

- Youhou ! Y’a quelqu’un ?
- Hein ? Quoi ?
- Ah ! Enfin… Dis Edward, ce n’est pas pour t’embêter, mais ça serait bien que tu arrêtes de rêvasser deux minutes, n’oublie pas qu’on refait un test « Bella – Humains » aujourd’hui !
- Ah ! Euh… Désolé…
- Je ne sais pas ce qu’il t’arrive depuis deux semaines fils, mais si tu ne peux pas rester concentré sur une tâche, je ne prendrais pas le risque de t’emmener avec nous à Seattle! Nous avons besoin d’une escorte dont chaque membre est maître de ses moyens ! Ressaisis-toi, Edward !
- Oui papa… Désolé…

Je regardais Carlisle s’éloigner de moi. Il secouait la tête d’un air las en se demandant s’il était possible, vu mon « cas », qu’un vampire puisse souffrir de troubles mentaux.
Emmett et Jasper, eux, se marraient dans leur coin, l’un ne comprenant pas ce qu’il m’arrivait depuis une quinzaine de jours, mais trouvant mon sourire niais et mon air con hilarants, l’autre sachant très bien ce que j’avais puisqu’il était constamment bombardé par mes sentiments, ce qui le faisait rire. Garrett passa à ce moment-là et me mit une tape sur l’épaule en me soufflant un « t’inquiète, tu vas t’en remettre » à l’oreille, avant de s’éloigner rejoindre sa compagne qui me lançait des regards assassins, jalouse de moi.
Aaaah… Et ma Bella…
Elle s’approcha de moi, à la fois surexcitée et complètement terrorisée à l’idée de faillir. En effet, aujourd’hui nous devions aller à Seattle pour une énième confrontation « Bella / humains » et elle avait peur de ne pas être maîtresse… Humm… maîtresse…
ARG ! Je secouais la tête en tous sens, tel un chien qui s’ébroue, afin de chasser toutes les images qui s’accumulaient dans mon esprit.
Bref, comme je le disais plus tôt, Bella avait peur de ne pas être maîtresse d’elle-même en présence des humains. Cependant, comme sa dernière confrontation avec le postier était réussie, elle ne lui avait pas sauté à la gorge et n’avait pas grondé non plus, si ce n’est qu’elle avait été légèrement crispée en sa présence (enfin légèrement… elle avait arraché les accoudoirs du fauteuil et heureusement pour nous, le facteur ne l’avait pas vu), Carlisle avait décidé qu’il était temps qu’on essaye à nouveau d’aller en ville. Bella en était heureuse bien que la peur prédomine et elle avait hâte de pouvoir se confronter aux humains sans soucis pour eux, afin qu’elle puisse revoir son père ; Charlie lui manquait énormément…
Je m’asseyais sur une marche et Bella vint s’installer entre mes jambes, posant sa tête sur mon torse. Je l’enroulais étroitement dans mes bras en soufflant de contentement, et vu le sourire moqueur d’Emmett, je devais encore avoir un sourire épouvantablement niais aux lèvres…
Pour être franc, depuis que nous avions quitté le cottage, deux semaines auparavant, j’étais constamment perché sur ma petite planète et n’arrivais pas à me défaire de ce sourire niais collé sur mes lèvres, qui me donnait un air passablement débile. J’avais beaucoup aimé la crise de jalousie de ma Bella.
Adoré même…
Aaaaah…

- BOUH !
- AAAAAAH ! Putain Emmett ! C’que tu peux être con ! Mais t’es complètement malade de faire des trucs pareils ?
- Eh ! Ce n’est pas de ma faute, Eddy ! T’as qu’à garder la tête sur les épaules et les pieds sur terre, tu ne te laisseras plus surprendre !

Mon frère s’éloigna en riant, fier de m’avoir surpris et de m’avoir fait dévaler trois marches à cause de sa « surprise ».
Bon, c’est vrai, depuis que nous avions sortis de notre nid de débauche quinze jours avant, j’avais constamment la tête ailleurs et ne faisais plus attention aux pensées environnantes, bien trop accaparé par les miennes… Résultat, j’étais devenu la cible préférée d’Emmett pour ses blagues vaseuses, mais aussi celle de Jasper qui trouvait cela follement amusant de pouvoir se défouler sur moi.
Carlisle sonna finalement l’heure du départ et nous nous dirigions à plusieurs vers les voitures.
Un véritable commando de choc accompagnait mon ange pour cette sortie.
Alice évidemment, qui voyait en cette confrontation « Bella/humains » une occasion en or pour remplir à nouveau les dressing de la famille entière, et Rosalie, ainsi que leurs conjoints respectifs, malheureusement pour moi, mais aussi nos « parents » et cousins / cousines de Dénali puis Jacob, Tanya, Angela, Embry, Ben et Leah.
Bref, une véritable délégation hétéroclite allait accompagner Bella lors de cette sortie rocambolesque.
Et dire que nous avions choisi Seattle pour jouer la carte de la prudence et être certains que personne n’y reconnaisse Bella… C’est sûr qu’avec tout ce peuple, nous allions passer inaperçus !
Le trajet jusque Seattle me fit l’effet d’une véritable torture…
Bella s’était installée à l’arrière avec Tanya, et elles avaient passé leur temps à babiller et glousser comme des collégiennes tout au long de la route. Quant à Jacob, il avait passé son temps à chanter comme une casserole et à se dandiner sur son siège, pensant, ou plutôt hurlant mentalement « I want to fuck you like an animal, I want to feel you from the inside », sans compter les réminiscences de ses performances sexuelles avec ma cousine et les pensées à peu près similaires de Tanya. Je dus en plus subir l’épouvantable odeur de chien mouillé de Jake pendant deux heures… Une véritable infection, quelle puanteur !
Il a également fallu que Bella en rajoute, se léchant goulûment les lèvres à chaque fois que mon regard croisait le sien dans le rétroviseur ou écartant largement les cuisses, m’exposant son intimité dénudée sous sa jupe. Et en plus, il faut qu’elle soit trempée… La garce !
Après deux heures de route, dont deux arrêts parce que le clébard devait lever la patte, une foutue migraine à cause de leurs pensées obscènes et une putain de gaule abominable à cause de ma petite amie vicieuse, nous étions enfin arrivés.
Le pire, c’est que je n’avais plus qu’à me coincer la bite derrière l’oreille en attendant que le «test» se termine…
Malgré ce petit souci technique, j’étais plutôt soulagé de pouvoir enfin sortir de la voiture ! Ça empestait trop le clebs…
Au moment où j’allais ouvrir ma portière, celle-ci me fut littéralement arrachée des mains et Alice se rua sur mes genoux, me grimpant dessus pour passer à l’arrière de la voiture.

- Bella, lentilles !
- Oh ! Merci Alice, je ne sais pas ce que je ferai sans toi.
- Des âneries, ma chère ! Une tonne d’âneries ! Bon, dépêches-toi de les mettre et rejoignez-nous! Allez, plus vite que ça ! Le shopping n’attend pas !

Puis elle sortit de la voiture aussi vite qu’elle y était entrée…
J’avais oublié de préciser que bien que les yeux de mon ange ne soient plus d’un violent rouge vif, ils n’étaient pas encore « humainement » acceptables puisque ses yeux étaient d’un oranger profond et ses pupilles cerclées d’un bordeaux plutôt sombre. Bella mettait donc des lentilles de contact colorées à chaque fois que nous tentions une rencontre avec les humains, donnant à son regard une teinte passant du marron boueux au vert caca d’oie. Malgré ça, ses yeux étaient toujours aussi magnifiques…
Une fois les lentilles fixées, nous sortions de la voiture. Afin de ne pas trop attirer l’attention, nous nous séparâmes en petits groupes, bien que celui de Bella soit un peu plus conséquent que les autres…
En parlant de Bella, elle était assez crispée, respirant par à-coups et se gratouillant la gorge de temps à autres, mais elle tenait bien le coup. J’étais fier d’elle. Vraiment fier.
Alice, dans sa grande mansuétude, proposa à ma douce de choisir le « magasin d’essai ». Bella ouvrit de grands yeux puis balbutia « la librairie ». Notre groupe, composé de mes frères et sœurs, Tanya, Jake, Bella et moi, convergea jusqu’au « Royaume des mots » et le visage de mon ange semblait frappé d’extase à l’idée de pénétrer dans cette boutique miteuse, remplie de rayonnages surchargés de bouquins plus ou moins poussiéreux.
Nous étions à peine entrés dans la petite boutique que tous les visages convergèrent vers nous. Il faut bien avouer que huit personnes pénétrant dans un magasin où il n’y avait que deux pelés et trois tondus en plus des propriétaires créaient l’événement !
Surtout quand les dites personnes sont sept vampires à la beauté inhumaine et un indien frôlant les deux mètres.
Le petit papy qui tenait l’endroit avait l’air d’un poisson hors de l’eau en voyant la foule qui pénétrait dans son humble boutique. Sa bouche semi-édentée s’ouvrait et se refermait, encore et encore, et un gros blanc envahit ses pensées lorsqu’il aperçut les filles… Ben mon cochon ! C’est plus de ton âge de penser à ça !
Sa femme n’était guère mieux puisque mamie n’avait d’yeux que pour Emmett, et elle se lécha les babines, le cœur palpitant à tout rompre, en détaillant l’imposante musculature de mon frère. Puis son regard se posa sur Jacob et ses vieux fantasmes à l’époque où elle était encore une toute jeune fille lui revinrent à l’esprit… Beurk !
Tandis que Bella s’habituait doucement aux différentes odeurs ambiantes, principalement humaines, Tanya s’amusa à faire agir son charme, ensorcelant ces pauvres humains mâles qui ne savaient plus où donner de la tête.
Chassez la succube, elle revient au galop !
Jasper retenait difficilement son rire face à la luxure émanant des clients, surtout celle de papy. Et croyez-moi, leurs pensées étaient sacrément débridées ! À mon avis, pépé n’aura pas besoin de Viagra une fois que nous serons partis pour culbuter sa femme vu la semi-érection impressionnante pour son grand âge qu’il se tapait !
Bella faisait courir le bout de ses doigts sur les livres, les effleurant avec une ferveur quasi-religieuse, sous l’œil épouvanté d’Alice qui ne comprenait pas comment une femme sensée pouvait préférer Shakespeare à John Galiano.
Emmett et Rosalie avaient respectivement choisi leurs rayons, bande-dessinée pour l’un et ouvrages sur la mécanique auto pour l’autre. Jasper, lui, s’était perdu dans la section « histoire » et s’intéressait à un énième livre sur la Guerre Civile. Jake et Tanya furetaient de-ci, de-là, puis finirent par trouver leur bonheur, « 1001 petites folies au lit ». Quant à moi, je restais avec ma Bella, le menton posé sur son épaule, savourant sa délicieuse odeur et submergé par la fierté de la voir résister si bien à l’appel du sang humain.
Alice poussa subitement un hurlement strident et alors que nous allions tous vers elle, paniqués, elle se mit à sautiller dans tous les sens et à taper des mains avant de se jeter sur une biographie de Jean-Paul Gautier…
Jasper se frappa le front et secoua la tête dans tous les sens tandis que sa femme gémissait de contentement en caressant la couverture du livre avec sa joue. Alice et la mode, c’est une grande histoire d’amour… Même Jazz ne peut pas rivaliser avec !
Nous traînions encore dans les rayons lorsque Bella tira sèchement sur mon bras, pointant sa gorge de sa main libre. Alors que j’allais la traîner dehors au plus vite pour éviter un carnage, elle retint sa respiration et se rendit à pas mesurés jusqu’à la caisse où mamie lui jetait un regard assassin et papy un regard énamouré. Il a de la chance d’être complètement décati celui-là !
Peu à peu, les visages de nos charmants retraités perdirent leurs expressions pour se teinter d’un effroi pur et simple, ce que je compris lorsque je vis le visage de ma Bella à travers leurs pensées…
Vous souvenez-vous du sourire de psychopathe de Jack Nicholson dans son rôle du ‘Joker’ dans « Batman » ?
Ben franchement, ce n’était rien comparé à Bella…
Les yeux écarquillés et pétillants de malice, souriant de toutes ses dents, les lèvres retroussées et figées en un rictus diabolique, Bella avait l’air d’être une démente échappée de l’asile prête à sauter au premier cou passant à sa portée et commettre son énième meurtre.
Je payais rapidement ses achats avant que les propriétaires ne se fassent dessus puis emmenais ma Bella à l’extérieur où elle prit une bonne goulée d’air qui lui arracha la gorge en un rien de temps puisque l’atmosphère était saturée d’odeurs humaines…
Alors que mes frères et sœurs ainsi que Jake et Tanya nous rejoignaient, préparant déjà notre retour à la villa pour éloigner mon ange de la ville au plus vite, Bella nous surprit tous en déclarant qu’elle souhaitait aller boire un verre.

- Rho ça va, ce n’est pas la peine de faire vos têtes de déterrés !
- Bella… je ne pense pas que ce soit une très bonne idée…
- Quoi Jake ! Je n’ai égorgé personne jusqu’à présent alors qu’on était dans un espace confiné ! Je suis encore capable de me tenir si on s’installe à la terrasse d’un bistrot !

Tanya fit une petite grimace de dégoût avant de répondre à ma belle.

- Tu sais Bella, je ne pense pas que tu apprécieras de boire quelque chose…
- Bah ! Je pensais que l’alcool nous faisait de l’effet !
- Pour nous faire de l’effet, ça oui, il en fait ! C’est juste le goût qui est purement infect !
- Tu sais Tanya, j’ai survécu pendant 18 ans aux épinards, je pense pouvoir survivre à un apéro !

Un concert de grognements et de grimaces de dégoût lui répondit, mais nous finîmes tous par accepter et nous rendre au bistrot le plus proche où nous avions donné rendez-vous au reste de notre délégation vampirolupinohumaine.
Je ne pus m’empêcher de sourire en voyant ma Bella commander un verre de rhum, me rappelant l’effet particulièrement aphrodisiaque de cet alcool et espérant que ce trait de caractère alcoolisé subsisterait maintenant qu’elle était immortelle. Elle fit une épouvantable grimace et alla jusqu’à se frotter la langue lorsque le breuvage entra en contact avec ses papilles, mais cela ne l’empêcha pas de s’avaler quelques verres à la suite.
Je grognais lorsque je l’entendis gémir de contentement et la vis suivre le serveur des yeux tout en se léchant les lèvres, s’extasiant sur l’odeur de fraise tagada qu’il dégageait et en vins à regretter d’avoir accepté de venir au bar lorsque les filles, bien imbibées, se mirent à chanter des paillardes en se déhanchant sur les tables, s’attirant les regards appréciateurs des clients mâles qui passaient dans le coin.
Deux heures, trois bouteilles de rhum, une bouteille de tequila, quelques whiskies, une tonne de chansons paillardes et une Bella éméchée plus tard, je jetais mon ange sur mon épaule comme un vulgaire sac à patates et l’emmenais tant bien que mal jusqu’à la voiture sous les regards curieux et choqués des passants.
Je n’étais pas le seul à avoir une compagne beurrée comme un ‘petit lu’. Rosalie, Alice et Tanya étaient rondes comme des queues de pelle, quant à Angela, elle était à la limite du coma éthylique. La pauvre avait cru être capable de tenir la bouteille face à une meute de vampires assoiffés.
Esmée n’ayant pas l’habitude de boire de l’alcool s’était contentée d’un unique verre. L’effet était quand même là puisqu’elle titubait légèrement et s’accrochait désespérément à mon père, ce qui n’était pas pour lui déplaire…
Bella gloussait comme une dinde, pinçant mes fesses entre deux éclats de rire lorsqu’elle ne tentait pas de passer ses mains dans mon jeans pour me peloter, gémissant de mécontentement puisque je ne la laissais pas faire.
Jasper, qui avait beaucoup de mal à réfréner les pulsions libidineuses de son Alice, combattait tant bien que mal l’afflux massif de luxure qui émanait des filles.
Quant à Emmett… bah… il ne voyait pas grand chose puisque son état n’avait rien à envier à celui des filles.
Après avoir bataillé pendant une vingtaine de minutes pour installer les filles dans la voiture, Jacob expira lourdement tandis que je me frappais le front sur le volant pour essayer de me calmer. Si au moins elles pouvaient dormir et nous foutre la paix deux minutes !

- C’est la dernière fois que Tanya boit. Elle est invivable imbibée d’alcool !
- Tu l’as dit Jake… Idem pour Bella, plus jamais ça !

Je roulais à vive allure, pressé de rentrer, suivant la Jeep d’Emmett, et fis une brusque embardée lorsque les mains baladeuses de Bella atterrirent comme par enchantement sur mon entrejambe, me caressant délicieusement et m’arrachant un gémissement.

- Bella ! Arrête s’il te plait… je conduis !
- tu-tu-tu disais p-pas ça l-la dernière foaaaa !
- Bella ! Attends au moins qu’on soit à la maison ! On n’est pas… tous seuls !
- E-et alors ! je-j’m’en fous ! Zonka r’garder ailleurs sisson pas contents !
- Bella s’il te plait ! Mon ange arr… hmmmmm… ouiii… arrête !

Bella me massait par dessus mon jeans et je n’arrivais malheureusement pas à la calmer. Jacob, un sourire goguenard aux lèvres, se foutait tellement de moi qu’il était plié en deux sur son siège, pleurant de rire.

- S’il te plait mon ange ! Arrête ça !
- Pou-pou-pourquoi ? t-t’aimes pas ?
- Si ! Non ! Arrête !
- Me-me-me dis pas qu’t’aimes pas c’que j’te fais ! Ta-ta gaule elle ment pas !

Bella continuait à me caresser, les deux mains dans mon jeans. Je ravalais tant bien que mal les gémissements qui menaçaient de m’échapper et ne savais plus du tout où me foutre. Jacob, lui, en était presque à se pisser dessus tellement il pleurait de rire… jusqu’à ce que Tanya lui rende la pareille.
Le trafic routier ne me permettait pas de m’arrêter et il n’y avait aucun endroit pour stationner sur le bas-côté. J’en étais donc réduit à conduire tout en me faisant divinement masturber ce qui, je dois l’avouer, n’était pas désagréable, bien au contraire ! Mais bon, se faire branler par sa copine sous les yeux d’un pote, y’a mieux quand même. Ah ! Je lui en reparlerai de ses tendances exhibitionnistes à mon ange !
Jacob était rouge comme une pivoine, honteux de ne pas réussir à se dégager de la poigne de Tanya. Il faut dire aussi qu’elle le maintenait étroitement plaqué à son siège tout en se cramponnant fermement à sa bite. Bien que Jake ne soit pas réellement humain et que sa force soit conséquente, il ne pouvait malheureusement rien faire contre un vampire s’il n’était pas sous sa forme lupine, encore moins face à un vampire lubrique passablement éméché. Résultat, Jacob ne pouvait strictement rien faire face à sa petite femme.

- Tanya, s’il te plait ! Arrête !
- A-arrête de quoi f-faire mon louloooouuuu !
- Lâche-moi, pitié !
- Noooon !

C’était mon tour de rire à entendre et voir ce pauvre Jacob se débattre, faible proie innocente entre les griffes acérées de la succube. Enfin, je riais jaune puisque je subissais le même sort, pauvre victime impuissante de la frénésie alcoolo-sexuelle de ma Bella. J’avais beau tenter de me défaire de l’emprise de mon ange, rien n’y faisait. Sa force implacable de nouveau-né n’était pas étrangère dans l’histoire…
Toujours est-il qu’avec Jake, nous en étions réduits à être branlés par nos petites femmes et que, contrairement à lui, je devais garder mon attention fixée sur la route, ce qui était une mission quasi-impossible vu les délicieuses caresses que je subissais.
La musique qui émanait des hauts-parleurs ne suffisait même pas à couvrir nos gémissements et les gloussements hystériques des filles.

- Ta-ta-tanyyyaaaa ?
- Wiii Bellssss ?
- Je-je-je te parie que… que j’arrive à f-faire jouir Eddy av-avant que tu f-fasses jouir Jacob !
- IMPOSSIBLE !
- Si j’te dis !
- N’oub-n’oublie pas ak-à qui tu as af-affaire gamine !
- Pff ! T’es p’t’être une caroube… sucribe… pfff… sacabe… suce… oh merde ! Trop dur à dire… Bref j’y arriverai av-avant toi !
- On parie quoi Bellaaaa ?
- Euh… je… ben… on parie, c’est tout !
- TENU ! Tu vas voir c’que tu vas voir, gamine ! P-prends-en d’la graine, j-j-jeune padawan !

Ce n’est pas possible… dites-moi que je rêve ! Elles ne peuvent pas faire ça, hein ? Que… Huuuu… Si. Elles le font…
Jacob me lança un regard épouvanté avant de se mettre à gémir entre ses dents. Tanya avait réussi à bloquer les deux bras de son compagnon, l’empêchant de se débattre, et s’évertuait à le tripoter consciencieusement. Beurk !
Quant à moi, j’appuyais sur l’accélérateur, espérant arriver plus vite à la maison et ne pas me prendre une voiture au passage.

S’il te plait Eddy… hmmm… pense à moi ! rhaaa… je suis quand même un peu humain ! Je peux être amoché… huuuuuu… dans un accident, moi ! Je dois déjà… aaaah… oh putain…

- Ouais, c’est bon Jacob, j’ai compris ! Mais j’aimerai bien t’y voir à ma place ! Putain ! Bellaaaa…

Ma petite diablesse lubrique venait de s’attaquer à mon oreille, suçotant et mordillant mon lobe, son souffle saccadé se fanant sur ma peau me faisait frémir comme une feuille. D’un geste vif, elle arracha les malheureux boutons qui restaient sur mon jeans ainsi que mon boxer qui l’entravait dans ses mouvements. Ses petites mains fines s’attaquèrent à ma queue, s’enroulant fermement autour de mon membre avant de se mettre à coulisser de bas en haut tout en effectuant une délicieuse petite pression.
On n’arrivera jamais entier à la villa…

- Bella… S’il te plait mon amour… arr-arrête !
- Noooon !
- Bel…
- J-j’ai parié Edwwwwaaaard ! Il en va de mon horreur ! Euh… honneur !
- Bel…
- Tais-toi Cullen et profite du voyage !

Je me mordais la langue afin de garder un semblant d’attention sur la route, chose passablement ardue entre les jappements hystériques du clébard, les roucoulements de Tanya, les délicieux soupirs continuels de Bella se mourant dans mon cou et sa main qui glissait incessamment sur mon chibre pendant que l’autre câlinait mes boules, m’emmenant peu à peu jusqu’à l’extase. Allez conduire dans de telles conditions, vous, et on verra un peu comment vous vous débrouillerez !
Je m’en sortais à peu près correctement, un minimum de neurones braqués sur le volant pendant que tous les autres étaient à moitié dans les vapes, transportés par le plaisir que je subissais, malheureusement, il fallut que Tanya l’ouvre à ce moment-là…

- Ba-bah alors Swann ! C-c’est tout c’que t’es capable de faire ? R’tourne jouer aux billes et laisse la place aux pros !
- Tt-tu vas voir c’que tu vas voir Dénali ! Pousse un peu ton gros cul et laisse-moi de la place ! Tu verras c’qu’une pro est capable de faire !

Et avant que mon cerveau ne comprenne ce qu’il se passe, les lèvres douces de ma Bella se refermèrent autour de ma queue et sa bouche affamée m’engloutissait voracement.

- Putain ! Bellaaaa… Je… aaaah ! Volant ! Maison ! Ahan ouiii ! Arrête ! s’planter ! Hmmm…

Sa bouche allait et venait sur ma queue, sa langue s’enroulant autour de mon gland à chaque passage et ses dents ripaient doucement, m’électrisant au plus profond de mon être. J’étais passé en pilotage automatique pour la conduite, gardant à peine un œil sur la route et 99,99% de mes neurones sur les délices que ma Bella me procuraient.


- Bella ! T-tu triches ! t-t’as pas l’droit d’le sucer !

Un « pop » étonnamment bruyant s’éleva dans l’habitacle lorsque ma douce me libéra en sifflant de mécontentement.

- La ferme Tanya ! J-j’ai dit « le pre-premier qui jouit », j’ai p-pas dit comment on dev-devait s’y prendre !

Ses derniers mots s’étouffèrent autour de mon chibre lorsqu’elle m’avala de nouveau. Tanya était furieuse à l’idée de perdre son pari, et avant que je ne comprenne ce qu’il se passait, Bella était écrasée sur mes cuisses et Tanya grimpée sur son dos, bouffant goulûment le membre du clebs. Zoophile…
Je soupirais de soulagement à la vue de mon sauveur, un vieux panneau rouillé et usé par le temps indiquant « Bienvenue à Forks ».
A mes côtés, Jacob se cramponnait à son siège et se laissait totalement aller au plaisir que Tanya, affalée sur ma Bella, lui procurait.
Je tentais difficilement de faire barrage à leurs pensées qui, conjuguées aux miennes, menaçaient de me faire perdre les pédales et nous envoyer dans le décor. Je serrais le volant comme un malade, m’y cramponnant comme si c’était ma bouée de sauvetage, cette petite chose dérisoire étant ce qui me permettait de garder un pied sur Terre pour nous mener à bon port.
Les lèvres de ma Bella coulissaient sur ma queue, allant et venant sensuellement sur mon membre pendant que sa main cajolait mes burnes. Sa bouche m’avalait, m’aspirait, me suçotait, encore et encore, et alors que je prenais le virage menant à la villa à 120km/h, je fis une légère embardée lorsque je me sentis cogner au fin fond de sa gorge, me rattrapant de justesse de foncer dans un arbre.

- Rhaaaa oui ! Bellaaaa…

La sensation de ses lèvres glissant sur mon chibre, de sa bouche m’avalant méticuleusement, de ses doigts câlinant mes bourses et de sa gorge m’accueillant voracement me tuait à petit feu.
Jacob jappait de bonheur, les deux mains enfouies dans l’épaisse chevelure de sa blonde, aboyant des « oh putain ! trop bon ! »tonitruants.
Un éclair de lucidité me frappa durant l’avalanche de plaisir qui me submergeait et au lieu de me garer devant le cottage, je bifurquais pour m’enfoncer dans les bois, assez loin des oreilles indiscrètes et des yeux espions. Lorsque les pensées boudeuses de mes frères et sœurs me parvinrent à l’esprit, je me félicitais d’avoir eu cette excellente idée !
En serrant les dents, je freinais brusquement en dérapant pour éviter un chêne et stoppais la voiture, m’enivrant totalement de la divine torture que m’infligeait mon ange. J’agrippais violemment sa chevelure et me mis à baiser sa bouche comme un barbare, incapable de retenir les cris et grognements sauvages qui m’échappaient. A ce rythme, il ne me fallut pas longtemps pour exploser, m’abandonnant à l’exquise caresse que ma compagne me prodiguait, et dans un dernier coup de rein, je me déversais au plus profond de sa gorge en hurlant son prénom avant de m’arracher à sa bouche gourmande et de me jeter avidement sur ses lèvres, dominant sa langue coquine de la mienne. Je pouvais me goûter sur ses lèvres, sa langue, son palais et il ne m’en fallut pas plus pour me remettre à bander comme un âne.
Tandis que j’attaquais sa bouche, lui montrant à qui elle appartenait, j’entendis un jappement aigu suivit d’un « ma louloute ! ». Le cabot venait de jouir à son tour…
Je me rappelais alors la raison de cette fourbe attaque que nous avions subi, nous, pauvres mâles impuissants face à la débauche de nos belles dévergondées, et j’enfouis mon visage dans mes mains en gémissant de honte.
Qu’avais-je donc bien pu faire dans une autre vie pour mériter ça ?
Je sortis de la voiture rapidement tout en me rhabillant et fus vite rejoins par ma Bella qui me regardait, complètement ahurie et paniquée.

- Edward… euh… il s’est passé quoi, là ?

Putain ! Non seulement elle ne se rappelait de rien, mais en plus elle avait dessaoulé !

- Tu te fous de moi, Bella ! Tu ne te souviens pas ?
- Euh… ben… j’ai peur de me souvenir…
- Tu m’étonnes ! Je te savais exhibitionniste, mais pas à ce point !
- Oh merde… alors tout ça est bien arrivé… Excuse-moi mon amour, je ne sais pas ce qu’il m’a prit !

Tanya et Jacob nous rejoignirent, l’une qui, comme Bella, était choquée de s’apercevoir que tout ça s’était bien produit, et l’autre, rouge comme une pivoine de s’être fait lécher le bâton devant son pote…
J’étais à la fois gêné et en colère lorsque nous prîmes le chemin du cottage.
Je n’en revenais pas. Non seulement je venais de me faire sucer contre mon gré devant mon meilleur ami, expérimentant par là même la meilleure pipe que je n’aie jamais eue, mais en plus, Bella – tout comme Tanya - ne se souvenait de rien !
J’avais les boules. Vraiment. Mais j’étais par-dessus tout complètement mortifié et ne souhaitais plus qu’une chose : m’enterrer au fin fond d’un trou…
Puis peu à peu, tandis que nous nous dirigions tous les quatre vers le cottage, la colère s’empara de moi ; une rage sourde ronflait dans mes entrailles et obscurcissait mon esprit, un voile rouge recouvrit ma vue au fur et à mesure que nous nous rapprochions de mes frères et sœurs et que leurs pensées me parvenaient. Une fois devant eux, j’explosais…

- Vous n’avez pas osé ?
- Ah ! Moi je n’ai rien à voir là-dedans ! S’écria Alice, un sourire taquin aux lèvres.

Je contemplais, à la fois ahuri et furieux, le visage radieux de Rosalie qui donnait l’impression d’avoir gagné le gros lot à la loterie, et les mines dépitées et carrément affligées de mes frères.

- Non mais c’est une blague, j’espère !
- Oh toi, ça va ! Franchement, j’vois pas de quoi tu t’plains Eddy ! T’as pris ton pied, non ? Et moi, j’suis bon pour m’habiller comme un clown et défiler dans la grand rue de Forks en chantant « la danse des canards » tous les soirs pendant un mois ! Se plaignit un Emmett boudeur, les mains enfouies dans les poches.
- Et moi alors ! Non seulement je dois une nouvelle M3 à Rose, mais en plus je dois faire la « fanfare » pour accompagner Emmett ! Fais chier ! Renchérit Jasper en râlant.

Rosalie, extatique, avait des étoiles plein les yeux à l’idée de son cadeau et des gages débiles qu’elle avait imposé à mes frères. Quant à moi, j’avais de plus en plus de mal à contenir la rage intense qui menaçait d’exploser à tout moment. Jacob s’approcha de moi, les pensées emplies de questions silencieuses, tandis que nos compagnes étaient légèrement en retrait.

- Qu’est-ce qu’il se passe ? Pourquoi t’es fâché, Ed ?
- Pourquoi je me fâche ? Parce que ces abrutis qui me servent de frangins ont fait un pari débile, Jake !
- Euh… et alors ? J’comprends pas !
- Et alors ? Pour parvenir à leurs fins, Jazz a manipulé la libido des filles ! Voilà ce qu’il y a !

J’écumais de rage face à leurs procédés on ne peut plus vils… Jacob, lui, ne comprenait pas vraiment la situation.

- Euh… c’est pas pour dire Eddy mais… les filles n’avaient pas vraiment besoin qu’on les manipule si tu vois ce que j’veux dire… elles étaient suffisamment chaudes…
- Je le sais bien ! Mais elles n’auraient jamais fait ça et ne seraient pas allées aussi loin si Jasper n’avait pas mis son grain de sel !

Mes frères et leurs paris débiles…
D’après ce que j’avais compris au travers de leurs pensées qu’ils tentaient tant bien que mal de me cacher, lorsqu’ils se sont aperçus que Tanya et Bella avaient le rhum lubrique et qu’elles commençaient à nous tripoter gentiment, Jasper et Emmett ont décidé de parier sur « qui fera jouir qui en premier ». Rosalie s’est évidemment jointe aux enchères et Alice, décrétant qu’il ne serait pas fair-play de sa part de jouer puisqu’elle connaissait déjà la réponse, avait servi d’arbitre.
Cependant, comme les filles étaient trop soft au goût de mes frères, Jasper s’était amusé à faire grimper leur libido en flèche, les bombardant de vagues de luxure toutes les minutes. La suite, vous la connaissez…
Mes frères, persuadés que les 469 ans d’expérience sexuelle de Tanya les ferait gagner à coups sûr, s’étaient bien foutus de Rosalie qui avait tout misé sur Bella. Vous comprenez maintenant pourquoi elle est aussi heureuse et que mes frangins font la gueule…

- Vous n’êtes vraiment qu’une bande d’ignobles manipulateurs !
- Oh ça va, Bella ! Pas la peine de râler ! J’vois pas de quoi tu t’plains franchement, t’as gagné toi! Râla Emmett.
- Ouais, j’ai surtout gagné la plus grosse honte de ma vie ! Vous n’aviez pas le droit de faire un truc pareil, c’est dégueulasse ! ça vous dit quelque chose la notion de « vie privée » ?
- C’était pas méchant Bella ! On voulait juste rigoler un peu !
- Merde Emmett, tu fais chier ! Si je me souviens bien, tu n’étais pas fier lorsque tu t’es donné en spectacle devant tout le lycée ! Là, ce que vous avez fait, c’est pire encore, vous avez sciemment manipulé nos émotions pour qu’on… qu’on… Arg ! C’est dégueulasse ! Je ne sais pas encore quand ni comment, mais vous finirez par me le payer !

Alors qu’Emmett et Jasper commençaient à rire, pas effrayés pour un sou des menaces de ma Bella, et que mon ange leur sautait dessus pour leur faire ravaler leurs sourires, mes parents choisirent ce moment pour débarquer.

- Oh ! Un peu de calme, les enfants ! Mais qu’est-ce qu’il vous prend à la fin ?
- Rien môman, c’est Bella qui nous embête !
- QUOI ? tu te fous de moi, Emmett ? Je vous embête ? Qui a fait un sale coup à l’autre, hein ? QUI ?
- Vous allez arrêter, oui ? Non mais regardez-vous un peu ! Vous avez quel âge ? Même des enfants en classe maternelle agiraient de façon plus évoluée que vous ! Je ne veux pas savoir qui a tort et pourquoi, je veux juste que vous arrêtiez immédiatement vos gamineries ! C’est compris?

Un « oui môman » collectif s’éleva dans l’air face à la colère d’Esmée. Il faut reconnaître que lors de ses grands moments de crise d’autorité parentale, Esmée faisait peur à voir et il n’y avait pas intérêt à broncher si nous ne voulions pas subir son courroux…
Elle nous observa tous à tour de rôle puis nous fit enfin un sourire bienveillant.

- Et si nous célébrions le succès de Bella auprès des humains autour de quelques cerfs, les enfants ! Tu t’es incroyablement bien tenue en ville, ma chérie, c’est formidable, il faut fêter ça ! S’écria ma mère, étouffant mon ange dans une étreinte de fer.

Si Bella pouvait encore rougir, elle serait d’une magnifique couleur pivoine à cet instant.
Jacob entra dans le cottage afin de se déshabiller et ainsi sauvegarder l’état de ses vêtements, puis ressortit quelques secondes plus tard par la terrasse sous sa forme lupine. Nous étouffâmes tous un gémissement de dégoût vu l’odeur, hormis Tanya qui regardait son compagnon avec un regard de braise, mordillant sa lèvre inférieure et frottant ses cuisses l’une contre l’autre, passablement excitée par le gigantesque loup qui nous approchait.
Je ne m’étais donc pas trompé plus tôt, elle a vraiment des tendances zoophiles… beurk !
Nous nous dirigions vers la forêt en discutant de choses et d’autres, félicitant Bella pour son contrôle avec les humains. Pour ma famille, c’était un exploit puisque Bella n’avait que quelques misérables mois d’existence vampirique. Pour elle, cela ne signifiait qu’une chose : la fin de notre soi-disant voyage au Brésil et les retrouvailles avec Charlie.
Bien qu’elle n’en parle pas, je savais que son père lui manquait atrocement, mais jusqu’à présent, cela aurait été de la folie que d’imaginer une rencontre Bella / Charlie, elle lui aurait sauté à la gorge avant même qu’il ne puisse la voir.
Mon ange ne le savait pas encore, mais Charlie était actuellement en route pour Forks afin de s’occuper de la paperasse qui s’accumulait sur son bureau.
Le Chef Swan s’investissait corps et âme dans l’enquête sur la mort de Phil, une mort parmi tant d’autres et tout autant de disparitions inexpliquées… pour les humains. Il avait réussi à obtenir une dérogation spéciale afin d’aider les enquêteurs du FBI sur l’affaire du « Boucher Satanique » de Chicago et il avait confié la responsabilité du poste de police de Forks à son adjoint, Mark Evans.
Les cadavres sur Chicago et ses environs ne se comptaient plus, tout comme les soi-disant kidnappings ou fugues, et la police ainsi que le FBI ne savait plus où donner de la tête.
Nous étions vraiment surpris que les Volturi n’aient toujours pas envoyé quelques uns de leurs sbires pour s’acquitter du problème puisque les œuvres de vampires hors de contrôle étaient leur pain quotidien. Nous étions sûrs qu’ils savaient que Félix avait quelque chose à voir là-dedans, et apparemment, ils préféraient laisser les humains se faire tuer à la chaîne à la peur de perdre leur fou de guerre.
Nous ne pouvions faire qu’une chose en attendant, rassembler le maximum d’alliés avant que Félix ne nous attaque et enlève Bella, ou plutôt rassembler le maximum d’alliés afin de l’anéantir avant qu’il ne commette ses desseins…
En attendant, l’heure était à la rigolade et aux plaisanteries.
Une fois rejoins par toute la troupe après le presque meurtre d’Emmett et Jasper dû à ce pari débile, le clan agrandi Cullen/Dénali/Meute s’adonnait aux joies de la chasse en famille, les «parents » discutant autour d’un cerf ou deux, les loups jappant de rire en se jetant sur les vampires pour de vraies-fausses bagarres improvisées, mes frères, sœurs et cousins-cousines continuaient les paris, portant cette fois sur « qui aura l’ours-le cerf- le puma avant qui », quant à Jake et Tanya, ils étaient… eurk ! Je préfère ne pas en parler, les images qui peuplaient mon cerveau suffisaient à me donner la nausée. Incroyable pour un vampire, mais vrai ! J’en avais la nausée rien que d’y penser…
Bella et moi venions de nous séparer, suivant chacun de notre côté le fumet de nos proies respectives. Je venais d’abattre deux cerfs lorsque les battements affolés du cœur d’un puma me parvinrent aux oreilles. Filant comme une comète sur la piste de l’animal, je me laissais submerger par mes instincts, traquant odeur, bruit qui me permettraient d’atteindre la bête au plus vite. Je n’avais plus rien de réfléchi en cet instant, je n’étais plus qu’un prédateur affamé traquant sa proie. Arrivé à une dizaine de mètres de la bête, je me tapissai au sol, prêt à bondir. Au moment où je prenais mon élan pour sauter à la gorge de l’animal, un grognement furieux me parvint et je me trouvais percuté de plein fouet par un autre chasseur qui m’envoya bouler à quelques mètres de là.
Ma proie. A moi. Hors de question que l’autre me la vole…
Je me jetais sur mon adversaire, l’envoyant valser plus loin, et alors que je me jetais à nouveau sur mon puma, l’autre revint à la charge. Le silence de la forêt était entrecoupé de grognements, sifflements, bruits de roches s’entrechoquant lorsque nos corps se percutaient.
Il était tout bonnement hors de question que cet intrus me vole mon repas, c’était le mien, à moi, et je défendais ma proie corps et âme, tout comme lui se battait à feu et à sang pour avoir mon bien. Alors que nous roulions au sol, combattant violemment corps à corps, le plus exquis des parfums chatouilla mes narines. L’odeur de ma Bella… excitée.
Je me reculais d’un bond, affolé de voir que perdu dans ma traque, j’avais été incapable de reconnaître ma douce.

- Edwaaaard…

Ses yeux d’un noir d’encre bouffant son visage angélique étaient rivés aux miens, brûlant d’un feu sauvage et suintant d’un désir qui ne demandait qu’à être assouvi. Sa voix rauque et sensuelle et son parfum suave et quasiment hypnotique m’envoûtaient totalement au point que ma proie fut vite reléguée au second rang…
Son corps souple était pressé contre le mien et elle agrippa ma main avant de nous redresser d’un mouvement fluide lorsqu’elle s’aperçut que la bête avait profité de la distraction momentanée pour s’enfuir. Bella me jeta un bref regard, marmonnant un bref «désolée, j’ai soif!» puis nous nous mîmes en route, main dans la main, en traque de notre repas. Quelques secondes plus tard, nous sautions sur le grand félin, Bella s’attaquant à sa jugulaire tandis que je me rabattais sur la carotide. La bête drainée, nous repoussions sa carcasse, les charognards seront ravis de s’en occuper un peu plus tard.
Bella plongea son regard de braise dans le mien tandis que je recouvrais tout doucement mes idées. Je me sentais honteux du comportement que j’avais eu envers elle plus tôt. J’aurai pu la blesser sans même m’en rendre compte !

- Bella… je… je suis désolé… je ne t’ai pas reconnue… j’étais en chasse, je…
- Arrête de te justifier pour rien, Edward ! Moi non plus je ne savais pas que c’était toi, c’est normal !
- Non ! J’aurai dû savoir ! J’aurai dû… j’aurai pu te blesser mon ange !
- Mais tu ne…

Le reste de ses paroles se perdit je ne sais où, mon attention entièrement focalisée sur le léger filet de sang qui coulait de ses lèvres et qui conférait à sa bouche une sensualité hors normes. Incapable de me retenir, je me jetais sur son visage et léchais lentement le maigre flot sanguin, appréciant sa saveur combinée à celle de mon ange. Elle ronronnait doucement, les mains enfouies dans mes cheveux, la tête rejetée en arrière, se laissant aller pleinement, en toute confiance.
Je la poussais dans l’herbe tendre qui commençait à poindre sous la mince couche de givre recouvrant le sol et la couvrais de mon corps, me confondant à nouveau en excuses pour avoir eu l’audace de ne pas la reconnaître. Elle lécha doucement le lobe de mon oreille avant de le mordiller en chuchotant d’une voix douce.

- Si tu savais… lorsque tu laisses le vampire prendre le dessus sur l’homme… Hmmm… tu n’as pas idée à quel point tu m’excites…
- Putain Bella ! N’me dis pas des trucs comme ça… tu cherches les ennuis ?

Elle vrille son regard brûlant au mien puis glissa ses mains lentement de mon dos à ma taille avant d’empaumer franchement mes fesses et de plaquer mon bassin contre le sien, bouillonnant, un petit sourire railleur et envieux dessinant ses lèvres parfaites.

- Les ennuis ? Hmmm… non, je ne crois pas. Un bon coup de bite, par contre…

Un grognement sauvage m’échappa suite à ses paroles et je plongeais voracement sur sa bouche, l’explorant consciencieusement du bout de la langue, me régalant de sa saveur exquise, les mains serrées sur sa taille fine remontant son tee-shirt jusqu’à ce que j’atteigne sa poitrine, mes pouces effleurant ses tétons tendus. Elle haleta et se cambra violemment lorsque ma bouche, après avoir voyagé sur son visage et sa clavicule, se referma sur son sein et Bella frotta son bassin sans vergogne contre le mien, avide de contact, impatiente d’être dénudée et que nos intimités se retrouvent.
Déjà bien chauffé par son petit numéro dans la voiture et par notre pseudo combat pour le félin, mon envie d’elle atteignit son paroxysme lorsqu’elle me mordilla le cou, ses deux mains dans mon jeans s’activant sur mon chibre et mes boules.
D’un mouvement vif, je lui ôtais sa jupe et enlevais mon jeans et mon boxer, impatient de plonger en elle et de l’entendre couiner sous mes coups de butoir. Et là, alors que j’allais m’enfoncer en elle brusquement, l’impossible se produisit.
A ma grande honte, je me mis à débander…
J’avais beau la vouloir plus que de raison, j’étais incapable d’avoir la gaule, ni même une semi-érection…
Bella releva son visage au regard plus qu’étonné vers le mien tandis que j’enfouissais mon visage dans son cou, mortifié comme jamais, incapable de croiser ses doux yeux dans lesquels je ne lirai que dégoût et déception. Quelle femme sensée voudrait d’un vampire incapable de bander pour elle ? Aucune et certainement pas mon insatiable Bella… je ne la méritais pas.

- Edward…
- …
- Edward !
- …

Elle émit un feulement dépité puis je sentis sa tête ballotter de droite à gauche.

- Edward… J’aimerai bien que tu me regardes quand je te parle…

Alors ça, hors de question ! Je refusais de voir ses yeux lorsqu’elle m’annoncerait qu’elle me quittait, ne souhaitant pas rester avec un… un… un impuissant. Oh mon dieu ! Quelle honte ! Qu’ai-je donc commis de si atroce pour que les dieux du sexe m’ôtent ma libido sacrée et que le dieu de la bite me castre de cette façon ? Qu’allais-je donc devenir ?
Alors que je hochais la tête en signe de dénégation dans son cou, un grognement agacé roula dans sa gorge. Bella agrippa fermement mes cheveux à l’arrière de mon crâne et m’obligea à croiser son regard, regard où brûlait une colère féroce.

- Edward, mais qu’est-ce qu’il te prend à la fin ? Tu n’as pas à avoir honte, ce sont des choses qui arrivent !
- Chez les humains peut-être, mais ce n’est jamais, jamais arrivé chez un vampire !
- Ca, tu n’en sais rien ! ça m’étonnerait beaucoup que les mâles auxquels ce soit arrivé en parlent… Vu votre ego démesuré à vous autres mâles, vous ne risquez pas d’ébruiter les petits problèmes de… défaillance technique…
- Mais tu ne comprends pas Bella ! Tous les défauts humains sont gommés par le venin. Nous sommes plus beaux, plus forts, plus rapides… dans tous les domaines ! Les vampires chauves, obèses ou impuissants, ça n’existe pas ! Je… je… oh merde… qu’est-ce que je vais devenir si je suis incapable de… de… enfin tu vois…
- Hmmm… je sais pas. Peut-être que ça existe le Viagra pour vampires !
- Te fous pas de moi, Bella ! Et si mes frangins apprennent ça, c’est la honte assurée ! Et mon père ! Je deviendrais son cobaye, ça tu peux en être sûre ! Nooon…
- Ne t’inquiète pas mon amour, je suis sûre que tout ça va s’arranger…

Et avant que je ne puisse lui répondre, Bella se jeta sur mes lèvres, ravageant ma bouche avec ardeur, et enroula se cuisses autour de ma taille, frottant son intimité détrempée sur mon sexe qui ne servait dorénavant plus à rien. Bella tentait par tous les moyens possibles de ramener à la vie ce qui était désormais bien mort, jusqu’à ce qu’elle se mette à grogner sauvagement, les yeux noirs de colère. Je ne pouvais rien dire, je le méritais amplement…

- … Va me le payer…
- Désol…

Alors que je tentais de m’excuser pour mon incapacité, elle me repoussa doucement avant de se relever d’un mouvement souple et de se rhabiller prestement, un rugissement animal éclatant dans sa gorge.

- JASPER ! Espèce de sale petit pervers manipulateur ! Ose venir ici si tu es un homme ! JASPER !

J’entendis un faible rire fantomatique ainsi que les beuglements hystériques de ma Bella qui était tout simplement en train d’insulter copieusement mon frère dans toutes les langues. Je me relevais péniblement, portant le poids du fardeau de mon impuissance, mon chemin de croix après toutes ces années de débauche, puis m’horrifiais subitement à l’idée que Jasper connaisse la raison de ma honte… Le connaissant, il allait s’empresser de colporter à tout le monde que j’étais le premier impuissant de l’histoire vampirique !
Brusquement, j’entendis le souffle du vent significatif d’une course, puis le bruit d’un éboulement suivi d’un quasi-déchirement. Je paniquais lorsque je vis que Bella n’était plus là, j’avais peur qu’il ne lui soit arrivé quelque chose…
Tout en me rhabillant, je courus jusqu’à l’endroit d’où provenait le bruit et m’aperçus avec effroi que mon ange se battait contre mon frère. Et ce n’était pas pour jouer, croyez-moi…
Jasper se prenait des rafales de coups et essayait tant bien que mal de se protéger, son bras gauche pendouillant lamentablement contre son corps après avoir été partiellement amputé par ma Bella.
Je n’en revenais pas. Mon frère, pourtant combattant d’exception, s’était fait avoir comme un bleu par mon ange !
Je m’approchais doucement de ma belle, ayant peur de la brusquer et de réveiller ses instincts primaires, puis une fois qu’elle m’eut reconnu, je la ceinturais fermement.

- GRRRRRR…
- Ssssh ma Bella… Calmes-toi ma chérie…

Jasper en profita pour remettre son bras en place avant de se mettre à hurler.

- Mais t’es complètement tarée ma parole ! Fais-toi soigner Bella !
- QUOI ? Je t’avais prévenu Jasper ! On ne manipule pas les sentiments des autres ! Libère Edward maintenant !
- Pfff… T’as vraiment aucun humour…
- Putain Jazz ! T’as pas fais ça ! Je suis ton frère, merde !
- Ben quoi, c’est drôle, non ?
- NON !

Cet espèce d’ignoble petit manipulateur avait trafiqué ma libido pour s’amuser à mes dépends et à cause de lui, j’avais passé l’heure la plus horrible de ma vie, persuadé de ne plus jamais pouvoir bander pour l’éternité…
Je ne m’étais pas rendu compte que j’avais relâché Bella et un hurlement de douleur me bousilla les tympans en même temps qu’un « NOOOON » strident.
OUCH ! Il ne fait vraiment pas bon de mettre ma douce en rogne ! Dans sa rage, elle venait d’arracher les testicules de mon frère sous les yeux épouvantés d’Alice…
Mon petit lutin de sœur fonça sur ma belle et lui planta son index dans la poitrine.

- Isabella-Marie-Swann-peut-être-un-jour-Cullen-si-tu-survis-jusque-là, rends tout de suite ses couilles à mon mari ou je te traînerai de force dans tous les magasins possibles et inimaginables pour d’interminables heures de shopping jusqu’à ce que mort s’ensuive !

Bella, la bouche grande ouverte de stupeur, tendit sa main à ma sœur qui s’empressa de récupérer les attributs masculins de son chéri. Une fois que le venin fit son œuvre, mon frangin retrouva des couleurs en même temps que ses couilles, heureux d’être à nouveau entier et intact, puis il se rua sur Bella et se mit à la secouer.

- Non mais ça va pas ! Qu’est-ce qu’il t’a pris de faire ça ?
- Ce qu’il m’a pris ? Non mais et toi !

Alice s’interposa entre eux avant que les choses ne se dégénèrent à nouveau.

- BON ! ça suffit tous les deux ! Jazzy, mon amour… entre nous, tu l’as un peu cherché vu le sale coup que tu as joué à Eddy, mais je reconnais que c’était très cher payé et heureusement que je suis arrivée à temps sinon j’aurai dû me contenter d’un godemiché jusqu’à la fin des temps.

Jasper, les yeux exhorbités et la bouche grande ouverte n’en croyait pas ses oreilles et écoutait sans mots dire le petit laïus de sa femme devant une Bella souriant narquoisement, fière d’être soutenue par son amie. Enfin jusqu’à ce que Alice s’en prenne à elle…

- Quant à toi, Bella, je te croyais mon amie ! Je reconnais que Jasper vous a joué un sale tour, mais comment as-tu pu oser me punir moi ! à ce que je sache, ça ne t’as pas plu que mon frère se retrouve avec une libido digne d’une éponge, non ? Encore un peu et les couilles de Jazz finissaient en flammes ! Et encore, je ne te parle même pas de ce que tu aurais fait à sa queue… Franchement, comment as-tu pu me faire ça ? Je suis ton amie et une amie ne fait pas ça ! Je te…

Alors qu’elle se perdait dans son monologue et ses reproches envers Jasper et Bella, Alice se figea subitement avant de s’écrouler au sol comme une masse, totalement inerte.

- ALIIIICE !

Mon frère se rua sur sa compagne, la secouant doucement pour la réveiller tandis que Carlisle, alerté par nos cris, arrivait à nos côtés et se mit à palper Alice.

- Que s’est-il passé ?
- Elle nous engueulait Bella et moi puis elle… elle…

Jasper tomba à genoux aux côtés de son épouse et Bella, tentant de le réconforter, enroula un bras autour de ses épaules en lui murmurant des paroles apaisantes.

- Edward, peux-tu nous dire à quoi elle pense ?
- Je ne sais pas Carlisle… je… je n’entends rien !
- Oh mon dieu nooon ! Elle est mo… elle est…
- Non Jasper, Alice va bien, regarde, ses yeux roulent sous ses paupières… On va l’emmener dans mon bureau, elle y sera mieux.

Au moment où Carlisle allait prendre Alice dans ses bras, Jasper la lui arracha des mains et fila comme une comète jusqu’à la villa, où nous croisâmes les regards étonnés et indécis de Carmen, Esmée et Sue Clearwater qui papotaient tranquillement dans le salon. Jasper entra comme une flèche dans le bureau de notre père avant d’allonger sa femme avec une extrême précaution sur le canapé de cuir, puis il s’effondra au sol, le corps secoué par de violents sanglots. Bella le prit dans ses bras et se mit à le bercer comme un enfant, embrassant doucement le sommet de sa tête.
Brutalement, l’esprit d’Alice qui m’était depuis ces quelques instants totalement inaccessible, s’ouvrit à moi, me plongeant dans une vision.

- T’inquiète pas, Jazz, Alice va bien, elle a juste une vision…
- Comment cela, Edward ? Alice n’est jamais inconsciente pendant ses visions !
- Je ne sais pas Carlisle, je n’y comprends rien moi-même… C’est juste différent cette fois… Ce ne sont pas des bribes d’évènements… ça à l’air si réel !

Je caressais doucement la joue de ma sœur puis Carlisle posa sa main sur mon épaule.

- Tu es le seul à pouvoir déchiffrer cette vision Edward… Tu es le seul à pouvoir comprendre pourquoi Alice est inconsciente… Vas-y… Plonge dans sa tête… Pénètre son esprit…

Je hochais brièvement la tête puis fermais les yeux avant d’être littéralement aspiré par l’esprit de ma sœur, plongeant dans sa vision comme si j’y assistais moi-même…

Il roulait tranquillement sur la nationale longeant l’immense lac. La radio crachait un vieux tube de Bob Marley et il s’empressa de changer la station car la musique aux rythmes hypnotiques combinée au vrombissement du moteur avait tendance à l’endormir. Il était déjà si fatigué…
Physiquement crevé par toutes ces heures d’interminables recherches, mais surtout épuisé psychologiquement par tout ce qu’il avait vu et vécu ces derniers mois.
Il appuya sur l’accélérateur, pressé d’avaler les centaines de kilomètres qui le séparaient de sa petite femme qui venait de lui donner d’excellentes nouvelles : sa petite chérie allait rentrer ! Il soupira de contentement à l’idée de la – de les – revoir, puis gémit douloureusement à l’idée de la quantité de boulot qu’il allait trouver sur son bureau en rentrant.
Le boulot, comme s’il n’en avait pas assez ces temps-ci !
Ok, il s’était porté volontaire, mais il se le devait, il leur devait au moins ça.
Il observa à travers le pare-brise la nuit qui tombait silencieusement, enveloppant amoureusement de ses ténèbres la ville inconsciente des horreurs qui se tramaient ici bas.
Les horreurs… Il en avait son lot depuis quelques temps ! Il n’arrivait pas à concevoir comment un homme pouvait faire ça à son prochain… C’était tellement ignoble… atroce… inhumain… Il n’y avait pas de mots assez forts pour désigner l’horreur qui lui était devenue quotidienne depuis quelques temps… Cette même horreur qui avait arraché à la chair de sa chair son insouciance, sa joie de vivre, son bonheur, sa pureté, son innocence…
Inconsciemment, il repensa au plaisir qu’il avait ressenti le jour où il avait appris que son enfant revenait vivre avec lui, avant de se mettre des baffes lorsqu’il en avait appris les raisons. Son petit bébé avait tellement souffert… Comment quelqu’un pouvait être aussi abject pour faire ça à son prochain ? Heureusement, son bébé ne se souvenait de rien. Enfin… c’est ce que les autorités et les médecins croyaient car lui en doutait fortement. Même s’ils ne se voyaient plus souvent depuis quelques années, elle était la chair de sa chair et lui ressemblait énormément. Il ne savait pas pourquoi mais il était persuadé qu’elle ne disait pas tout, qu’elle mentait sciemment… Elle n’est pas son petit bébé pour rien !
Il avait voulu la couver, la surprotéger avant de s’apercevoir que les évènements l’avaient fait grandir plus vite, beaucoup trop vite. Son bébé s’était forgé une carapace, on ne pouvait jamais savoir ce qu’elle pensait, ce qu’elle ressentait, jusqu’à… lui.
Il devait l’admettre, l’autre lui avait rendu sa fille, il lui avait redonné le sourire, un vrai sourire, là où il avait échoué. Elle était plus joyeuse depuis qu’elle le connaissait, de nouveau insouciante, mais… Il y avait quelque chose de louche chez lui… Chez eux tous, même… Il ne savait pas quoi, mais cette famille était… bizarre. Il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus et ça l’ennuyait au plus haut point !
Mais pour le moment, toute son attention, ses instincts de flics étaient tournés sur cette enquête. Saloperie de monstruosité…
Aujourd’hui encore ils avaient repêché les cadavres de jeunes filles… violées… torturées… exsangues… et toutes ces disparitions qui fleurissaient chaque jour, faisant grimper les statistiques en flèche !
Arg !
Il s’en voulait d’avoir des pensées aussi morbides alors qu’il rentrait chez lui, justement pour se changer les idées…
Il secouait sa tête afin de chasser ses idées noires puis se pencha sur l’autoradio, cafouillant l’appareil afin de trouver une station potable.
Le choc.
Il ne vit pas quoi, ni comment, mais sa voiture percuta quelque chose.
Il tentait de redresser sa trajectoire mais il était si fatigué que ses réflexes n’étaient plus ce qu’ils étaient… Il fonça malgré lui droit dans les eaux noires du lac et sa voiture fut bientôt submergée, ensevelie sous les flots de liquide sombre et froid… Emplissant ses poumons avec le peu d’air qu’il restait dans la voiture, il se débattit avec sa ceinture de sécurité avant d’enfin réussir à la décrocher puis s’empressa d’ouvrir sa portière. Malheureusement, celle-ci résistait et ses maigres forces empêchaient toute réussite. Il continua de se battre jusqu’à ce que l’habitacle soit englouti… Ses dernières pensées furent pour sa compagne et surtout son bébé et bientôt, il fut percuté par le noir complet, il ne vit plus rien…

La vision se stoppa instantanément et Alice reprit conscience au même moment, immédiatement enserrée par les bras puissants de Jasper qui souffla de soulagement. Son regard à la fois incompréhensif et apeuré plongea dans le mien ; tout comme moi, Alice ne comprenait pas ce qu’il venait de se dérouler sous nos yeux…
Au moment où Carlisle allait nous bombarder de questions incessantes, Jasper tomba à genoux, plié en deux par la douleur en même temps que le hurlement empli de désespoir de Sue déchira l’atmosphère tranquille de la villa.

- Oh mon Dieu nooon ! CHARLIIIIIIE !

40 - Crapules...

Bien que tout se passe à une vitesse hallucinante, j’avais l’impression que les évènements se décomposaient milli-seconde après milli-seconde…
Les Égyptiens retenaient leur souffle, sachant que l’odeur du sang allait embaumer l’atmosphère d’ici quelques dixièmes de secondes…
Embry, Leah et Sam galopaient en direction de leurs imprégnés, j’entendais leurs pensées tourmentées et désespérées à l’idée que leurs âmes sœurs soient blessées au beau milieu d’un nid de vampires. Ils cavalaient tout en sachant qu’ils n’arriveraient jamais à temps pour empêcher la catastrophe…
Jasper tentait tant bien que mal de faire le vide, il était terrorisé à l’idée de ne pas savoir résister au sang des humains et de commettre l’irréparable…
Emmett, Rosalie et Alice courraient avec les loups pour tenter de protéger nos amis, même si c’était perdu d’avance…
Bella, horrifiée d’être à l’origine du désastre, paniquait pour ses amis. Brusquement, elle s’écroula à genoux en hurlant « NOOON », agrippant violemment sa chevelure et tirant sur les mèches.
Angela, Ben et Emily étaient pétrifiés, les yeux écarquillés d’ahurissement, ne comprenant pas les diverses réactions provoquées chez les uns et les autres. Tout se déroulait bien trop vite pour leurs pauvres yeux d’humains. Ils ne se rendaient pas compte que des milliers d’éclats rocheux fonçaient sur eux à la vitesse du son et que ces projectiles allaient provoquer de sacrés dégâts, peut-être même leurs morts…
Quant à moi, je me sentais totalement impuissant, ne sachant pas quoi faire pour empêcher cela. Le hurlement strident de Bella me déchira le cœur et la voir souffrir ainsi m’était insoutenable.
Soudain, alors que les graviers fonçaient sur nos amis à une vitesse surhumaine, un BANG assourdissant retentit et nous nous figeâmes tous en en découvrant l’origine.
Les morceaux du rocher venaient d’arrêter leur course folle, stoppés par un mur invisible qui englobait les trois humains. Ils explosèrent et se réduisirent en poussière après avoir percuté la bulle protectrice entourant les humains qui venaient de plaquer leurs mains sur leurs oreilles à cause du vacarme produit.
Je me tournais lentement vers ma Bella qui fixait nos amis. Ses yeux étaient noirs comme une nuit sans lune et son visage était marqué par la concentration. Puis, une fois que tous les gravillons ne représentaient plus aucun danger, ses yeux reprirent leur couleur pourpre et elle s’écroula au sol, épuisée et à la limite de l’inconscience. Alors seulement je réalisais ce qu’il venait de se produire ; elle avait réussi à projeter son bouclier pour protéger Angela, Emily et Ben. Je m’élançais vers elle et la redressais lentement. Elle fronça des sourcils et se massa les tempes, comme si elle souffrait d’un mal de crâne. Bella ouvrit enfin les yeux et plongea son regard fourmillant de questions dans le mien.

- Edward, qu’est-ce qu’il s’est passé ? Pourquoi tout le monde me regarde comme si j’étais une bête de foire ? Je suis fatiguée…

Je m’aperçus qu’effectivement tous les regards étaient braqués sur elle. Les vampires, étonnés et les loups, reconnaissants. Mais je ne voyais pas pourquoi elle me demandait ce qu’il s’était passé. C’était elle qui avait fait ça, ça ne pouvait être qu’elle, elle devrait le savoir, bon sang !

- Pourquoi tu demandes ça, Bella ?
- Je ne comprends pas… Qu’est-ce qu’il se passe ? Edward, dis-moi !

Elle me regardait, le visage vide d’expression, le regard complètement perdu. Si elle avait pu pleurer, elle aurait fondu en larmes en cet instant, paniquée de ne pas comprendre. Elle avait l’air de débarquer de sa petite planète.

- Bella… De quoi te rappelles-tu ?
- Les éclats de rochers… qui fonçaient sur Angéla, Emily et Ben… Que j’aurai aimé les protéger… Qu’ils n’ont rien eu… Je suis crevée Edward… Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
- Tu les as protégés, voyons ! Tu as projeté ton bouclier Bella !
- Mais comment ?
- J’en sais rien, mon ange, je n’étais pas à ta place ! Tout ce que je peux te dire c’est que tu avais l’air concentrée et que ton bouclier s’est étendu pour les englober, tu comprends.
- Je ne comprends pas…

Bella se massa les tempes, les sourcils froncés et les lèvres pincées, puis elle tourna son visage vers le mien. Ses traits étaient étrangement tirés et son regard toujours aussi perdu. Même sa voix n’était plus qu’un faible chuchotis lorsqu’elle reprit la parole.

- Edward… Je suis fatiguée… J’ai besoin de dormir… je crois…
- Ne raconte pas n’importe quoi, Bella, les vampires ne dorment jamais ! Allez viens, on va rejoindre les autres.

Elle ronchonna alors que je me relevais. Je lui tendis la main pour l’aider à se remettre debout et après avoir fait quelques pas hésitants, elle vacilla dangereusement avant de s’écrouler lourdement dans l’herbe, totalement inerte.

- Bellaaaa ! Carliiiiisle ! Viiiite !

Je m’agenouillais près de mon ange, terrorisé. Elle était figée, pâle comme la Mort, raide de la tête aux pieds. Aucun souffle ne s’échappait d’entre ses lèvres, aucun mouvement ne soulevait sa poitrine, elle semblait… morte. Je me déchirais de l’intérieur, le venin consumant tout sur son passage à l’idée qu’il lui soit arrivé quelque chose. Elle n’avait pas le droit de me faire ça, je ne pouvais pas vivre sans elle à mes côtés. Mon père arriva rapidement puis la palpa rapidement avant de soulever ses paupières. J’entendais un brouhaha continu en bruit de fond et tentais de faire abstraction des pensées affolées des uns et des autres, me concentrant uniquement sur mon ange pétrifié.

- Et ben dis-donc ! Si on me l’avais dit, je ne l’aurais jamais cru.
- Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a Carlisle ? Dis-moi qu’elle va bien ! Dis-moi qu’elle n’est pas… qu’elle n’est pas mo-morte !
- Mais si elle est morte, andouille, comme nous tous d’ailleurs !
- Ta gueule Emmett ! Carlisle, qu’est-ce qu’elle a ?
- Rien du tout fils, rassures-toi ! Bella fait juste la sieste !
- Quoi ?
- Elle dort, tout simplement. Elle a certainement dû épuiser toutes ses ressources pour projeter son bouclier, même inconsciemment. Elle doit simplement reprendre des forces. Je pense que son esprit et son corps se sont mis en « veille » afin de recharger… ses batteries, je dirais.
- Mais jusqu’à quand ?
- Ça, je n’en sais rien Edward. Ça dépend de sa qualité de sommeil et de la quantité dont elle a besoin pour se régénérer. Mais franchement, ça c’est fort…
- De roquefort !
- Emmett ! Boucle-la !
- Un vampire capable de dormir… Décidément, elle nous en fera voir cette petite ! Allez fils, emmène Bella chez vous, elle y sera bien mieux qu’ici…

Après un dernier coup d’œil à Carlisle dont le regard bienveillant était rivé sur mon ange, je la soulevais avec une infinie précaution et l’emmenais jusqu’au cottage, dans la chambre, où je l’allongeais délicatement sur notre lit avant de m’asseoir à ses côtés. Bien que Carlisle m’ait assuré qu’elle ne faisait que dormir, je ne pouvais m’empêcher de m’inquiéter pour elle. Elle paraissait tellement… morte.
Immobile et pâle, si pâle, son corps figé après avoir livré un dernier soupir il y avait plusieurs dizaines de minutes maintenant, pas un seul mouvement ou même le moindre cillement. Et la peur, la terreur que ses yeux ne s’ouvrent jamais plus, me bouffait de l’intérieur.
Les secondes laissèrent place aux minutes, les minutes se muant en heures, le temps s’écoulait avec une extrême lenteur, rythmé par les incessantes visites des uns et des autres.
Alice était énervée car elle n’arrivait pas à déterminer le moment où ma belle se réveillerait. Jasper, lui, ne ressentait aucune émotion émanant de mon ange. Rosalie me rassurait, me disant qu’elle serait bientôt dans mes bras et Emmett jubilait : ça lui laissait quelques heures de «répit» pour commettre le maximum de dégâts pré et post coïtal.
Cela faisait maintenant une vingtaine d’heures que ma Bella avait rendu son dernier souffle et environ une heure que plus personne ne passait. En effet, nos amis avaient l’impression morbide d’assister à une veillée funèbre en voyant Bella dans cet état et je ne pouvais qu’acquiescer.
Je comptais patiemment les minutes, me languissant de retrouver la Bella pleine de vie que je connaissais.
Je caressais doucement ses petits doigts fins lorsque je sentis un léger frémissement, presque imperceptible. Observant son doux visage figé, je vis ses sourcils se froncer légèrement et ses cils papillonner sur ses pommettes. Elle se réveillait…

- Bellaaaa ! ! !

Mon ange ouvrit péniblement un œil et je me jetais sur elle, agrippant fiévreusement son beau visage en plaquant fermement mes mains sur ses joues si douces et hurlais son prénom entre deux baisers sonores. Une main s’abattit violemment sur ma joue, m’arrêtant immédiatement dans mon entreprise.

- Non mais t’es malade Cullen ! Fais-toi soigner bon sang !

Je me caressais machinalement la joue – putain ! Elle y est pas allé de main morte ! – observant mon ange avec, apparemment, un air bovin vu le sourire narquois qui étirait ses lèvres.

- Mais… Beuh… Que… Qu’est-ce que je t’ai fait, Bella ? Pourquoi tu m’as frappé ?
- Et toi ? Qu’est-ce qu’il t’a prit de me sauter dessus comme ça ?
- Pffff… ça ne te dérange pas tant que ça d’habitude… Mais putain, ça fait mal ! Modère tes ardeurs la prochaine fois que tu voudras me gifler !
- Et toi, calme tes pulsions quand je me réveille ! Attends… C’est quoi ce délire ? Je viens de me réveiller ? Pourquoi ? Comment ? J’ai dormi longtemps ?
- Hmmm… Tu t’es écroulée comme une masse il y a une vingtaine d’heures… Le pourquoi et le comment, Carlisle t’expliquera mieux que moi… et désolé pour mes « pulsions », mais je m’étais inquiété, t’imagines même pas. Rassure-moi, tu vas bien, hein ?
- Parfaitement bien…

Sa voix était tel un délicieux ronronnement et la dernière chose que je sentis avant de sombrer fut la douceur incomparable de ses lèvres se moulant aux miennes. Je tentais de la repousser pendant quelques secondes avant de m’abandonner au plaisir. Alors que ses mains courraient sur mon corps, un éclair de lucidité me ramena à la raison. Bella devait se remettre après cet étrange sommeil et avait sûrement besoin de chasser pour reprendre des forces.

- Hmpf… Bella… Hmpf…

J’essayais tant bien que mal de m’arracher à ses lèvres et à ses mains gourmandes puis finis par me retrouver face à une Bella échevelée au regard glacial.

- Quoi Edward ? Tu ne vois pas que tu déranges, là ?
- Mais bébé… Tu dois chasser ! Pense à toi !
- C’est ce que je fais, justement ! Et au cas où tu l’aurais oublié, j’ai perdu plusieurs heures à dormir ! Plusieurs heures pendant lesquelles j’ai malheureusement dû me passer de ta bite ! Alors comprends que…

Il ne m’en fallut pas plus pour la museler de mes lèvres, forçant le barrage de ses dents avec ma langue, étouffant son gémissement impatient de ma bouche. Sa langue se mêla goulûment à la mienne tandis que nos mains partaient à la découverte du corps de l’autre. Elle poussa un petit cri lorsque je pinçais ses tétons à travers l’étoffe qui recouvrait sa poitrine. Je fis courir mon index de son cou à son nombril, déchirant le tissu qui ne résista pas à la dureté de mon ongle, et d’un mouvement vif, j’arrachais l’étoffe de son corps avant de faire subir la même chose à son soutien-gorge. Ses seins voluptueux jaillirent de leurs bonnets, se jetant dans mes mains tremblotantes d’impatience. Je pétrissais ses monts crémeux, m’enorgueillissant de chaque soupir, chaque gémissement que Bella émettait. Sa poitrine se soulevait sporadiquement au rythme de sa respiration haletante. Elle feula lourdement lorsque mes lèvres se refermèrent sur l’une de ses pointes tendues de plaisir et agrippa violemment mes cheveux, me plaquant contre son sein que je tétais goulûment tandis que je taquinais l’autre, roulant, pinçant et tirant son téton érigé entre mes doigts. Bella écarta les cuisses pour me laisser y prendre place et son bassin roulant contre le mien me fit grogner d’envie.
Malgré l’épaisseur de nos jeans et sous-vêtements, son centre était brûlant et la sensation m’électrisa de la tête aux pieds, se concentrant particulièrement au niveau de mon entrejambe. La délicieuse odeur qui me chatouillait les narines quelques instants auparavant s’amplifia pour embaumer toute la chambre ; le fabuleux parfum de son excitation m’envoûtait totalement, me mettant dans un état second. Malgré l’épaisseur de tissu qui la recouvrait encore, je pouvais sentir ma main s’humidifier au contact de son sexe brûlant.
J’avais beau être raide dès l’instant où elle avait mentionné que ma bite lui avait manqué, là c’était pire et je risquais fort de me retrouver avec un sérieux problème si Bella ne remédiait pas à mon état. Et dire que je m’étais cru dégoûté du sexe pour un bon bout de temps, quelle bonne blague ! Comment rester de marbre face à la Luxure incarnée ?
Elle enroula étroitement ses jambes autour de ma taille et ondula furieusement du bassin en gémissant lourdement, puis attaqua voracement mes lèvres avant de s’emparer de ma langue et de – oh putain, c’est chaud ! – la sucer langoureusement. Alors que je la taquinais en pressant ma main sur son entrejambe humide, elle s’arracha à mes lèvres en feulant, le regard voilé et noirci par le désir.

- Merde Edward ! T’attends le dégel ou quoi ? Arrache-moi ce putain de jeans et prends-moi, bon dieu !
- Hmmmm… Impatiente, mon amour ?

Je pouffais doucement dans son cou, léchant l’endroit où encore quelques temps avant palpitait sa jugulaire.

- S’il te plait…
- Hmmm… Et si ça ne me plait pas, je fais quoi ?

Comme si l’idée de lui arracher ses vêtements et de la baiser sauvagement pouvait me déplaire !

- Edwaaaard… J’ai envie de toi ! Te plait…
- Hmmm… Je ne sais pas…

Bella se tortillait sous mon corps et son souffle se faisait de plus en plus hasardeux ; quant à moi, je jouissais de la sentir à ma merci.
Mes mains, ma bouche, ma langue prenaient possession de tous les endroits les plus sensibles de son corps, puis elle gémit lourdement lorsque je me mis à jouer avec le bouton de son jeans.
Le corps tendu comme un arc, Bella frissonnait violemment de désir, impatiente et avide de caresses. Elle pleurnicha lorsque je léchais la pointe délicatement rosée et tendue de son sein du bout de la langue, se cramponnant à mes épaules pour ne plus me lâcher.

- Ed… Waaaard… J’t’en priiiie !

Avec une lenteur exaspérante, même pour un humain, je fis glisser son pantalon le long de ses jambes soyeuses et fuselées, la laissant pleurnichante et pantelante de désir alors que je caressais la partie si sensible et si douces à l’intérieur de ses cuisses.
Elle frémissait et gémissait, pitoyable petite chose anéantie par le désir tandis que je cajolais du bout des doigts les plis de son aine. Elle écarta les cuisses, me laissant une vue incroyable sur sa petite chatte luisante de désir. La voir ainsi, nue, offerte et soumise à mon bon vouloir me fit bander comme jamais. J’allais finir castrat à force si je restais dans mon futal tellement j’étais comprimé… D’un geste vif, j’arrachais mon jeans et mon boxer, les balançant dans un coin de la chambre, avant de recommencer à taquiner Bella, traçant des petits cercles de mes doigts sur la peau si sensible au pourtour de son nombril. Avec sa poitrine qui se soulevait frénétiquement en cadence de sa respiration sifflante, elle me faisait penser à un emphysémateux trimbalant sa bouteille d’oxygène, sauf que là mes caresses étaient l’oxygène dont elle avait besoin pour s’apaiser. Elle poussa un petit cri de surprise mêlé à un gémissement satisfait lorsque je fis traîner un doigt le long de sa fente brûlante et suintante de désir.

- Edward… S’il te plait !

Je ricanais dans son cou et mordillais délicatement ce petit coin de peau sensible derrière son oreille, ignorant délibérément ses jérémiades et ses suppliques, puis elle m’acheva en quelques paroles et mes résolutions de la faire mourir sous mes caresses s’envolèrent instantanément.

- Bordel Edward ! J’en peux plus… Baise-moi !

Je me redressais et plongeais mon regard dans le sien. Ses pupilles étaient si dilatées que ses iris pourpres avaient disparu, laissant place à deux puits sans fond brûlants.
J’agrippais ses chevilles et tirais sur ses jambes jusqu’à ce que son petit cul se trouve au bord du lit puis m’enfonçais en elle d’un brusque coup de rein. Nous criâmes de bien-être lorsque je vins buter au fond de son ventre et je savourais le plaisir d’être ainsi enserré par ma Bella, si étroite… si bouillante… si mouillée… et je dus prendre sur moi et serrer les dents pour ne pas jouir immédiatement.
Maintenant fermement ses hanches pour l’empêcher de se trémousser dans tous les sens, j’entamais un lent va-et-vient, glissant entre ses plis luisants de plaisir au rythme de ses cris, encore et encore.
Bella gémissait, gloussait et me suppliait de la prendre toujours plus fort et je lui obéis sans me faire prier… Elle enroula ses cuisses autour de ma taille et d’un coup de rein brutal, je la fis sursauter et pleurnicher alors que je frappais son point G.

- Aaah… Je t’en prie… plus fort ! Encore !

Je m’arrachais à l’étreinte de fer de ses cuisses et me retirais en sifflant de ma pauvre petite chose frémissante et gémissante, puis la retournais vivement à plat ventre sur le lit avant de l’agripper par les hanches et de l’enfiler sauvagement. Elle hurla à mon intrusion avant de gémir de contentement et de rouler doucement du bassin. Elle était si étroite, si serrée lorsque je la prenais en levrette que j’étais toujours à la limite de jouir rien que de la pénétrer. Bella fit rapidement le tour du lit à genoux sous la pression de mes coups de butoir, de plus en plus puissants et rapprochés, et elle se retrouva bientôt la tête en bas, s’empêchant de s’affaler au sol en se cramponnant au plancher, ses bras formant un angle plutôt improbable, pour soutenir nos deux poids. Ses boucles brunes rebondissant au rythme de mes incessants va-et-vient me subjuguaient jusqu’à ce que mon œil capte un élément particulièrement envoûtant : ma queue ruisselante de son jus s’engouffrant encore et encore dans sa chatte luisante. Je ne pus m’empêcher de grogner face à pareille merveille, et inconsciemment, ma main s’abattit violemment sur son splendide petit cul. Elle glapit de surprise puis gémit lourdement en réponse.

- Edwaaaard ! Hmmmm… oui… encore !
- Putain Bella… t’es si bonne… comme ça ! Dis-moi… dis-moi que tu aimes… ce que je te fais…
- Rhaaaa… ouiiii ! J’aime ça ! Ahan oui ! Plus fort !

Je n’allais apparemment pas assez vite au goût de mademoiselle puisque d’un brusque mouvement du bassin, elle s’empala violemment sur ma queue turgescente, pleurnichant comme un bébé lorsqu’elle buta sur son point G. Alors qu’une seconde fessée bientôt suivie d’une troisième la fit gémir de plaisir, Bella me surprit en se redressant subitement, plaquant son dos contre mon torse et rejetant sa tête sur mon épaule. Ses cuisses grandement écartées et ses genoux ouverts encerclaient mes jambes et sa poitrine bombée se soulevait au rythme de son souffle haletant, m’offrant une vue splendide sur ses seins généreux aux pointes gorgées de plaisir. Elle était si belle, la bouche entrouverte, sa langue dardant doucement et les sourcils froncés ! Elle encercla mon cou de ses bras avant d’enrouler ses doigts dans mes cheveux tandis que son dos s’arquait de plus en plus alors qu’elle dansait sur ma queue.

- Merde Bella ! C’est trop bon !
- Edward… Je t’en prie ! Touche-moi !
- Comment ma Bella ? Tu veux quoi ? Comme ça ? Ou plutôt comme ça ?

Tout en lui parlant au creux de l’oreille, je fis courir mes mains sur son corps, m’arrêtant sur ses tétons sensibles que je faisais rouler entre mes doigts avant de descendre sur son clitoris surgonflé par le plaisir menaçant de la submerger à tout instant.

- Hmmmm… Ooooh oui ! Comme ça ! Aaaah Edward ! Plus fort !

Son cou étouffa le grognement bestial qui s’échappa de mes lèvres ; je plaquais Bella étroitement contre moi, un bras posé sur ses seins, ma main se baladant d’un téton à l’autre, appréciant de sentir ses seins bondir contre mes doigts au rythme de mes coups de butoir, alors que mon autre main avait glissé délicatement le long de son ventre avant de se loger là où nos corps étaient joints, mon majeur frottant son bouton palpitant de plaisir tandis que mes autres doigts caressaient ses lèvres gonflées et détrempées de plaisir.

- Oooooh… Edwaaaard…. Je vais… Je…
- Laisses-toi aller mon ange…

Les propos de Bella devenaient de plus en plus incohérents face au plaisir qui menaçait à chaque instant de nous envahir. Elle gémissait, pleurnichait, glapissait en cadence avec mes coups de butoir et je la martelais toujours plus fort, m’enfonçant au plus profond de son corps, communiant avec elle et en elle, acceptant avec une félicité sans pareille l’extase qui allait bientôt nous accueillir à bras ouverts alors que je me démenais frénétiquement en elle. Je pinçais violemment son clitoris et, à croire que son corps n’attendait que ça, Bella se resserra violemment sur ma queue, aspergeant, que dis-je, inondant, ma bite de son délicieux nectar.

- Aaaah… Putain ouiiii ! Edwaaaard !

J’agrippais fermement ses hanches avant de l’empaler brutalement sur mon chibre puis la maintenais étroitement serrée contre moi alors que d’un dernier coup de rein, si puissant qu’elle faillit décoller pour atterrir dans le mur, je me répandais abondamment en elle en criant son prénom désespérément.

- Bellaaaa !

Je me laissais tomber en arrière, entraînant le corps de ma douce avec moi, la queue encore fichée dans son intimité brûlante et humide, appréciant l’instant d’oubli et de béatitude apporté par l’orgasme. Le visage niché dans son cou, je reprenais peu à peu mon souffle et ma raison, ma Bella serrée contre moi.

- Hmmm… En tout cas Edward, si un jour je dois m’endormir à nouveau, je veux, non, j’exige, un réveil à la hauteur de celui-ci !
- Tout ce que tu veux ma belle.
- C’est promis ?

Oh putain ! Mais comment il fait pour tenir !

- Tout ce que tu veux, mon ange !

Je grognais doucement à son oreille alors qu’elle se mit à tortiller doucement son petit cul, se frottant effrontément sur ma bite.

- Tout ce que je veux ? Vraiment ?
- Hein, hein… Vraiment.

Je la plaquais à nouveau contre moi pour l’empêcher de bouger dans tous les sens et la taquinais en frottant ma queue contre sa fente, lui arrachant un gémissement d’envie.

- Edward ! Hmmm… J’ai envie de toi…

Y’a pas moyen qu’ils recommencent leurs cochonneries ! Bordel, il m’a fallu un mois ! Hors de question qu’ils s’envoient en l’air plus longtemps !

Je retournais vivement mon ange face à moi puis gobais la pointe douloureusement tendue de son sein en grognant. La tête rejetée en arrière et ses lourdes boucles brunes éparpillées sur les oreillers, Bella haletait de plaisir tout en se déhanchant langoureusement contre moi. Je maintins fermement ses cuisses en place, l’empêchant de se tortiller dans tous les sens et elle…

- Edwaaaard ! Ahan oui !

… hurla lorsque d’un brusque coup de rein, je m’enfonçais en elle jusqu’à la garde.
Son regard obscurci par le plaisir était verrouillé au mien et ses lèvres carmin, entrouvertes, frémissaient légèrement. J’enfermais délicatement son beau visage de mes mains et m’emparais de sa bouche en douceur, savourant ses lèvres et sa langue si goûteuses, tout en allant et venant en elle en douceur, profitant de ce moment de parfaite osmose.
En un clin d’œil, Bella fit une légère ruade et je me retrouvais coincé contre le matelas, chevauché par mon ange. Le dos arqué et la poitrine offerte, elle se déhanchait langoureusement, douloureusement, lentement et ses mains plaquées fermement sur mon torse m’empêchaient de la retourner. Et me voici, pauvre victime impuissante (mais oui bien sûr ! On y croit ! ) de ma belle, incapable de réagir face à cette déferlante de plaisir, le regard piégé par le spectacle grandiose de ses seins rebondissant devant mon nez, au rythme frénétique imposé par son petit corps.
Il me fallut user de toutes mes forces pour rompre la pression de ses bras, et d’un mouvement souple, je me redressais, saisissant goulûment de mes lèvres un téton gorgé de plaisir et enroulant étroitement mes bras autour de son petit corps frémissant, aux portes de l’extase.

Y’a pas moyen ! Ça non hein, j’permets pas ! Pas moyen de pas moyen de chez pas moyen !

Elle était si belle, ma Bella, le corps guidé par le plaisir, à se déhancher aussi sensuellement sur moi que mon cœur mort explosa de bonheur à l’idée que cette délicieuse et merveilleuse créature me soit destinée ad vitam eternam.
Elle plaqua ses lèvres sur les miennes, étouffant mon grognement tandis que je m’abandonnais avec délice à l’exquise sensation de sa chatte coulissant encore et encore sur ma queue. J’agrippais fermement ses hanches pour lui imposer ce rythme, me laissant envahir petit à petit par l’extase.
Son front posé contre le mien et ses lèvres goûtant doucement les miennes, nos regards soudés l’un à l’autre et nos mains se faisant les interprètes de nos sentiments, nous nous laissions glisser dans les limbes du plaisir. Nous n’étions plus que soupirs et caresses, gémissements et sensations. Le temps s’était suspendu, c’est du moins l’impression que j’avais, enfermé dans notre bulle de plaisir.
Alors que Bella ondulait délicieusement sur moi pendant que je mordillais délicatement la pointe tendue de son sein, la porte de notre chambre s’ouvrit avec fracas…

- Salut les gens !

… dévoilant un Emmett au sourire goguenard, faisant mine de s’offusquer en nous surprenant dans cette… position délicate. Bella hurla tout en rabattant les draps sur nous tandis qu’Emmett restait là tout sourire, les mains plaquées sur les yeux.

- Ô Seigneur, quelle horreur ! Il me faudra au moins un siècle pour que mes chastes yeux oublient cette vision d’épouvante ! AÏE !

Il se frottait le crâne à l’endroit où venait d’exploser une petite sculpture en marbre que Bella, enragée, lui avait lancé. Mon ange bouillonnait tellement de colère que j’avais l’impression de voir de la fumée s’échapper de ses oreilles et de ses narines.

- Emmett… Je te conseille de dégager d’ici. TOUT DE SUITE !
- Zen Bells !
- Y’a pas de « zen Bells » ! Casses-toi, ducon !
- Je suis désolé, je ne pensais pas vous déranger ! Je n’ai pas fait gaffe ! Je ne vou…
- Mais putain ! Tu vas dégager ton gros cul de là oui ou merde ! Tu fais chier Emmett !

J’eus toutes les peines du monde à empêcher Bella de sauter à la gorge de mon frère – ou serait-ce plutôt m’empêcher d’aider Bella à démembrer Emmett, allez savoir. Mon imbécile de frangin sortit nous attendre dans le salon, nous laissant à la fois enragés et ô combien frustrés… Pendant que nous nous habillions en vitesse, j’entendais les pensées hilares d’Emmett, ravi de nous avoir interrompus aux portes de l’orgasme.
Il avait beau m’avoir fait débander en beauté cet abruti, j’avais un putain de mal aux couilles épouvantablement douloureux. Bella dut le voir à ma tête alors que je tentais de fermer le dernier bouton de mon jeans car elle entreprit de me malaxer doucement les bourses, me faisant gémir – et baver – d’envie.

- Je te promets que j’en prendrais soin une fois qu’on aura vidé cet imbécile des lieux…

Sa voix veloutée, à peine chuchotée au creux de mon oreille, déclencha une multitude de frissons le long de mon échine et me faisait grogner d’anticipation. Elle m’embrassa rapidement sur la joue puis me poussa légèrement pour sortir de la chambre, un masque neutre sur le visage mais le regard irradiant de colère.
Emmett était nonchalamment installé, ou plutôt affalé, sur le canapé, la télécommande dans une main, les pieds sur la table basse, une main dans le calbut, les yeux vissés sur un match de base-ball, les pensées naviguant entre les commentaires sportifs ou graveleux. Il était extrêmement satisfait de sa connerie, mais ses pensées étaient si saccadées et décousues que je ne comprenais pas pourquoi il était à la fois si content et vexé. C’était d’ailleurs ce sentiment de frustration venant de sa part que je ne parvenais pas à m’expliquer. Merde ! C’est moi qui devrais être frustré dans l’histoire ! C’est vrai quoi ! C’est moi qui me retrouve avec un sérieux problème de couilles bleues parce que Monsieur mon abruti de frangin s’est pointé au moment où je prenais mon pied – et putain, quel pied ! –avec la femme de ma vie… euh… non-vie… Bordel ! Ce con ne trouve rien de mieux que se pointer alors que j’allais jouir ! Je n’osais même pas imaginer l’état dans lequel se trouvait Bella, mais vu son regard incendiaire, son corps figé, les poings serrés, les lèvres légèrement retroussées et les traits irradiant la colère n’auguraient rien de bon.
Elle arracha violemment la télécommande des mains d’Emmett tout en lui poussant les jambes de la table d’un coup de pied et mon frère leva son regard légèrement bovin vers Bella.

- Eeeeh ! Mais ça ne va pas ?
- Non, ça ne va pas ! Et tu sais pourquoi, Emmett ? Parce qu’il a fallu que tu joues les gros lourdauds avec nous ! Attends un peu que je vienne te faire chier quand tu seras avec Rosalie !
- Ah non hein ! Laisse ma Rosie en dehors de ça !
- Ta gueule Emmett ! J’fais c’que j’veux !

Qu’elle s’en prenne à moi tant qu’elle veut, mais pas ma Rosie ! C’est d’leur faute après tout !
Emmett se leva puis se planta devant mon ange, posant ses grosses pattes sur les frêles épaules de ma Bella.

- Je suis désolé p’tite sœur… Promis, juré, j’le ferai plus ! Pas avant la prochaine, c’est sûr! Et puis… j’ai pas fait gaffe, j’étais plongé dans mes pensées et je n’ai pas senti, ni entendu, que vous étiez… occupés…

Choqué, je vis ma belle commencer à fondre devant mon frère. Je n’y crois pas ! Après ce qu’il a osé nous faire, elle va lui pardonner comme ça ? Comme si rien de s’était passé ? Et mes couilles bleues alors !

Ça fait longtemps que t’as plus de couilles, Cullen !
Oh toi, la ferme ! Continue à me foutre la paix comme tu le faisais si bien !

Tss ! Tss ! Y’a que la vérité qui blesse, Eddy !

Ta gueule ! M’appelle pas Eddy !

Pourquoi ? Tu préfères Edwardinou ? Eddynouchet ? Eddyn…

Ferme-la ! Tu m’emmerdes à la longue !

Premier signe de déficience mentale : se parler à soi-même…

Oh ! fais pas chier ! Si tu m’emmerdais pas, on serait pas là !

Non mon gars ! On s’rait pas là si t’avais encore des couilles !
J’en ai putain ! J’les ai encore vidées y’a pas…

Quelle poésie ! Putain Cullen, j’te parle pas de ça ! C’est qui le mâle dominant dans ton couple ?
Bah c’te question ! Moi, évidemment !
Pff… N’importe quoi ! C’est pathétique Cullen ! Tu te laisses étouffer par une paire d’ovaires !
C’est pas vrai !
Bien sûr que si ! Suffit qu’elle exhibe ses nichons et t’es complètement à l’ouest !

Oh, ta gueule !
L’exemple est flagrant : Emmett t’empêche de te vider les burnes, il fait ses pitoyables excuses au clito ambulant et toi, tu t’écrases !

N’importe quoi ! T’as vu ça où, toi ? JE suis celui qui décide du sort réservé à Emmett ! JE suis…

- Ward !… Ward ! Bordel Edward ! Tu réponds oui ou merde ?

Ah ! Il est beau le mâle dominant ! Pfff ! La preuve !
Oh vas-y, m’emmerde pas et casses-toi !



Je me retournais vers la charmante voix stridente de ma belle et la vis les bras croisés sur la poitrine, martelant le sol de son pied.

- Bon, t’accouches Edward ?
- Euh… Tu disais mon ange ? Je… j’étais perdu dans mes pensées…

Aaaah… Quel beau spécimen de mâle dominant avons-nous là… Pfff… Je me marre !
GNIIIIII ! Tires-toi !


Je me secouais la tête afin de chasser toutes mes pensées tordues puis me tournais vers mon ange qui arborait un air consterné…

-Je disais, pendant que tu avais la tête je ne sais où…

Entre tes cuisses ma cochonne !

-… Je disais donc que, puisque Emmett m’a promis, juré, blablabla de ne plus jamais recommencer…
- Et tu le crois ? Mais ce n’est pas vrai, Bella ! Il nous a déjà fait je ne sais combien de coups bas du genre et toi tu…

Elle leva son index pour m’intimer au silence puis haussa un sourcil.

- Emmett a promis de ne plus jamais recommencer et je le crois !
- Mais !
- Chut Cullen ! Ton frangin sait aussi que s’il réitère sa misérable performance, je me ferais une joie de le démembrer puis d’enterrer chaque morceau avant de faire rôtir son service trois pièces. Donc oui, je crois Emmet.

Je me tournais vers mon frère dont le sourire éclatant s’étirait jusqu’aux oreilles. Il prenait son pied de voir qu’il avait encore pu faire une putain de connerie sans conséquences. La non-vie est vraiment dégueulasse parfois…

J’y crois pas ! C’est vraiment une bonne pâte cette Bella ! Une bonne poire aussi… Ah ! Ah ! Trop bon, trop con ! Un p’tit sourire repentant et elle croit tout ce qu’on lui déballe ! Si elle croit que je vais les laisser tirer leur coup ce mois-ci, elle se fout le doigt dans l’œil jusqu’à l’anus !

- QUOI EM ?
- Hein ? Que… Meuh ! Rien Eddy ! Voyons !
- Tu te fous de moi ? Bordel Emmett, casses-toi avant que je ne te la brise !

Alors que je me ruais sur mon traître de frangin, Bella m’enserra fermement la taille, me laissant dans l’incapacité de bouger. Saleté de force de nouveau-né, fais chier !

- Edward ! Mais qu’est-ce qu’il te prend à la fin ?
- Ce qu’il me prend ? Il se passe que cet abruti, ce misérable traître a l’intention de venir pourrir notre couple pendant tout un mois !

Bella se figea puis se tourna vers Emmett, une moue ravageante de tristesse aux lèvres.

- Mais… que…je… pourquoi Emmett ?

Mon frère enroula ses énormes paluches autour de mon ange et l’écrasa contre son torse.

- L’écoute pas, Belli-Bells ! Il dit que des conneries ! Il est tout simplement jaloux…

Et là, tandis que mon frère se perdait dans ses explications abracadabrantes afin d’embobiner ma belle, je vis LA raison pour laquelle il nous avait dérangés. Incapable de me retenir, j’explosais de rire avant de m’écrouler au sol, me tordant dans tous les sens. C’était donc ça le fond du problème ? Je ne savais pas depuis combien de temps je me tordais de rire, mais Bella me ramena rapidement à la réalité.

- Tu partages la plaisanterie, Edward ? Parce que vu ton état, elle m’a l’air bien bonne !
- Je.. j’ai…oh ! oh ! Oh ! Je… je sais… oh putain ! Je sais… pourquoi Em… ah ! ah ! ah ! J’y crois pas !
- Bon, t’accouches, mon amour ?
- Eddy ! TA GUEULE !
- S’il a débarqué… comme ça… c’est parce que… hmpf ! hmmmmpf !

Emmett, bouillonnant de colère, avait plaqué ses deux mains sur ma bouche pour me forcer au silence. Chose qui faillit marcher, mais c’était sans compter Bella qui m’arracha des griffes de mon frère. Si j’avais encore été humain, je serais mort à l’heure qu’il est, mort à force de rire comme ça ! J’étais toujours secoué par de violents éclats de rire qui me laissaient dans l’incapacité totale de parler, observant tour à tour ma délicieuse Bella, qui me regardait avec pitié, s’inquiétant apparemment pour ma santé mentale, et mon frère qui lui fulminait de colère et principalement de honte à l’idée que je dévoile son petit secret. Emmett tentait tant bien que mal de m’intimer au silence en me bâillonnant de ses mains, mais mon ange le repoussait inlassablement. Bella finit par m’attraper les épaules et me secouer violemment pour me ramener à la raison. Peine perdue, bien trop difficile à cause de mes rires.

- Bon Edward, tu me dis ce qu’il se passe ?
- C’est… c’est… ah ! ah ! ah ! Em… il est… il a…
- Ferme ta putain de gueule Eddy ! Beugla Emmett, à moitié enragé et désespéré.
- Il a… il ne… pas pu… oh ! oh ! oh !
- Putain Eddy ! La ramène pas ou j’explose ta Vanquish !

Je me raidis instantanément. S’il y a bien une chose à laquelle il ne fallait pas toucher, c’était bien ma précieuse Aston Martin. Et ça, Emmett le savait très bien.

- Tu n’oserais pas, Em ?
- Oh que si ! Si tu l’ouvres, adieu ta précieuse petite voiture !

J’agrippais fermement mes cheveux, le visage tordu par la souffrance à l’idée que ma précieuse Vanquish subisse les foudres de mon frère. Bella nous observait l’un et l’autre, incrédule.

- Quoi ? Edward, tu ne vas rien me dire à cause de cette menace ridicule ? Mais… Ce n’est qu’une voiture !

Arg ! Pêcheresse ! Ô blasphème ! Ô sacrilège !

- Hein ? Mais t’es folle ? Ce n’est pas une voiture, Bella, mais LA voiture, nuance ! Alors excuse-moi si je prends les menaces d’Emmett en considération.

Le salaud… J’avais percé son secret, il le savait et cela l’ennuyait profondément – et encore, je suis poli. Et à cause des menaces proférées à l’encontre de mon trésor, Emmett me tenait. Le pire dans tout ça, c’est qu’il allait continuer à pourrir nos séances de câlins pendant un mois – un mois entier ! 30 jours ! arg ! – à moins qu’on ne fasse vœu de chasteté durant ce laps de temps… Ouch !
J’étais tiraillé entre le plaisir de voir mon frère se taper la honte de sa vie et la peur de perdre mon joyau…
Bella dût sentir mon impuissance face à ce dilemme puisqu’elle sourit d’une manière particulièrement sadique à mon frère avant de se tourner vers moi, une petite moue adorable de jalousie aux lèvres.

- Tu y tiens tant que ça à ta voiture, Edward ?
- Bellaaaa ! Ce n’est pas qu’une voiture, c’est mon bébé !
- Pfff… Bon. Tu sais quoi, Emmett ? Si tu fais ne serait-ce qu’une seule éraflure sur la vent quiche d’Edward, je me ferais un grand plaisir de placarder partout un agrandissement de la photo où on te voit réfugié dans les bras de Rosalie, pleurnichant comme un bébé, terrorisé par les flammes. Je suis sûre que ça fera rire tout le monde…

Le visage de mon frère passa par une palette d’émotions différentes avant que son égo ne reprenne le dessus. S’il y avait bien une chose qu’Emmett détestait, c’était bien cela : que l’on se moque de lui. Et franchement, cette photo était une preuve flagrante de son immense courage.

- Bella, tu ferais pas ça, hein ? Eeeeh ! J’suis ton frère ! Tu peux pas me faire ça !
- Oh que si, j’vais me gêner ! Maintenant Edward, raconte-nous pourquoi tu te marrais comme une baleine et pourquoi Emmett nous a interrompus pendant qu’on se faisait mutuellement du bien ?
- Euhh… je… euh…
- Bon, tu te lances ?
- Siemmettnousacoupéscestparcequilluiafalluunmoispourseremettredelafoliesexuellederose.
- Tu peux répéter, s’il te plait ? J’ai pas tout compris, là…
- Pfff… Emmett n’a… pas réussi à se remettre de la… folie sexuelle de Rose… Il lui a fallu… un mois pour ne plus … avoir peur de… bander en sa présence…

Bella fit volte-face vers mon frère, les yeux écarquillés par la surprise, puis elle explosa d’un rire franc tandis que mon frangin était complètement mortifié. S’il avait pu, il serait rentré dans un trou de souris. Brusquement, il explosa de colère.

- C’est pas drôle, merde ! J’aurai aimé t’y voir, Eddy ! Toi, une bonne chasse et 24 heures de repos et hop ! c’est reparti pour le marathon de la baise ! Tu sais pas ce que ça fait d’avoir la trouille de bander devant ta femme, alors la ramène pas !
- Si je sais, Em. Sept jours putain ! Au bout de troisième, j’avais la trouille que Bella sente ma trique contre sa cuisse parce que je savais qu’elle allait encore s’empaler sur moi !
- Peut-être, mais toi il ne t’a fallu qu’une misérable journée de repos avant de te remettre à la baiser ! J’ai dû attendre un mois ! Un. Putain. De. Mois !
- Eh ! Oh ! Je suis là ! C’est dégradant de parler de vos compagnes de cette façon !
- J’y peux rien, Emmett ! C’est comme ça ! Y’a pas d’explications !
- J’m’en fous ! J’viendrais vous faire chier à chaque fois que vous serez au pieu – où ailleurs – pendant un mois ! Non ! Trois ! C’est comme ça !

Bella attrapa mon frère par l’oreille et l’entraîna à l’extérieur. C’était franchement hilarant de voir cette montagne de muscles grimacer sous la douleur et frémir face à Bella.

- Emmett, je te jure que si tu t’amènes à un moment où tu ferais mieux d’être ailleurs, je réduirai tes attributs masculins en miettes et les brûlerai avant qu’ils n’aient le temps de se reconstituer. Suis-je claire ?
- Je pensais avoir été clair à ce sujet également, Bella ! Fais ce que tu veux de mon imbécile d’époux, mais laisse-lui sa queue en place. Pense à moi, Bella !

Nous n’avions pas fait attention, trop pris par les imbécillités d’Emmett, mais nous avions désormais un public. Rosalie, toujours digne quoiqu’il arrive, alternait gifles, coups de pieds aux fesses et baffes à l’arrière du crâne d’Emmett, lequel se faisait tout petit devant la colère de sa femme. Alice, tout sourire, piétinait le sol et tapait des mains, ravie de se moquer de notre frère. Quant à Jasper, il avait eu vent des évènements grâce à sa compagne et se mordait les lèvres pour ne pas rire. Peine perdue, moins de dix secondes plus tard, il en était à se rouler par terre, terrassé par une totale hilarité. Bella enroula ses bras autour de ma taille et enfouit son visage dans mon torse tandis que nous observions, morts de rire, un Emmett tout penaud qui retournait à la villa sous les coups plus ou moins mesurés et les insultes de Rosalie.

- Espèce d’abruti ! PAF ! Triple andouille ! BOUM ! Bachi-bouzouk ! BING ! Cornichon analphabète ! CHBOUDAM ! ça t’arrive de réfléchir? BAM ! Mais quel crétin ! PAF ! le jour de la distribution des cerveaux, tu t’es trompé de file ou quoi ? BANG !
- Mais euh ! Ma Rosie chérie ! Arrête ! NON ! Pas la tête !
- Mais c’est pas possible ! Je devais être complètement défoncée quand je t’ai dit « oui » !
- Non mon petit cœur ! JE t’ai bien défoncée quand tu m’as dit… AÏE ! Mais arrête !

Nous étions secoués par les rires, Alice, Jasper, mon ange et moi, de voir ce lourdaud d’Emmett filer vers la maison, les mains vissées sur le crâne pour se protéger des coups de sa chère et tendre Rosalie qui le poursuivait, écumant de rage.
La violente réaction de ma sœur résultait de sa peur que Bella mette ses menaces à exécution, soit la castration pure et simple de mon frère, mais elle craignait également que mon ange ne se venge une fois de plus. La fois où Emmett et Rosalie s’étaient donnés en spectacle devant tout le lycée était encore une scène très fraîche dans son esprit…
Jasper, qui souffrait à la fois de son rire mais aussi des nôtres, se tenait le ventre, les abdominaux douloureux à cause de l’hilarité générale. Il se redressa tant bien que mal, un immense sourire aux lèvres et les yeux pétillants de malice.

- La vache ! Il est mal barré Emmett ! Rosalie est d’une humeur massacrante, elle va lui en faire baver !
- Tant mieux, ça lui apprendra à ennuyer les autres !
- Rhooo Bella ! C’est pas si grave ! Il a eu sa petite crise d’ego, c’est pas méchant, y’a pas mort d’homme !
- Non mais ça va pas, Alice ? C’est pas si grave ? ça te plairait que je débarque en fanfare alors que tu es au pieu avec Jazz ?
- Bah ! Tant que tu te rachètes avec une séance de shopping…

Lorsqu’il entendit les paroles de sa compagne et surtout son air blasé, Jasper sortit de ses gonds et empoigna Alice brutalement, plongeant son regard terrifiant dans celui ahuri de ma sœur. C’était bien la première fois que je voyais Jazz aussi énervé à l’encontre de sa femme.

- Mais enfin mon Jazzou ! Mais qu’est-ce qu’il te prend ?
- C’qu’il me prend ? Tu viens de dire que t’en avais rien à foutre que Bella se pointe pendant qu’on s’envoie en l’air !
- Mais non, t’as pas compris ! Bien sûr que je serai énervée ! Mais si ensuite elle se laisse traîner dans les boutiq…

Jasper saisit violemment le menton d’Alice, la forçant à le regarder droit dans les yeux avant de se mettre à susurrer au creux de son oreille d’une voix menaçante.

- Je te jure que tu vas changer d’idée et qu’après ce que je vais te faire subir, là, maintenant, tout de suite, tu tueras quiconque aura le malheur, ne serait-ce que de frapper à la porte de notre chambre alors que je martèle ta délicieuse petite chatte… compris ?

Erk ! Quelle horreur ! Arg ! Putain, maintenant j’ai en tête une image de Jasper qui se fait ma sœur ! Aaaah… la gerbe…
En moins d’une seconde, Jasper jeta une Alice dégoulinante d’excitation – au sens propre comme au figuré – sur son épaule puis fonça jusqu’à la villa, impatient de mettre ses pensées en pratique.
Alors que j’avais l’impression d’avoir envie de vomir face à l’afflux d’images obscènes dans lesquelles mon frère et ma sœur étaient les principaux acteurs, je fus propulsé à l’intérieur du cottage et plaqué contre la porte par la tornade Bella. Je me sentis instantanément fondre sous l’intensité de son regard de braise puis j’eus l’impression que mon corps bouillonnait lorsqu’elle s’empara goulûment, presque brutalement de mes lèvres. Sa langue se mêla délicieusement à la mienne avant de s’en échapper brusquement lorsqu’elle plaqua sa main sur mon membre déjà douloureux d’impatience. Ses orbes onyx ancrés aux miens, elle chuchota d’une voix foutrement rauque tout contre mes lèvres tout en frottant sa main contre ma queue.

- Je t’avais bien dit que j’en prendrais soin une fois l’imbécile vidé des lieux…