Edward & Bella

Edward & Bella

mardi 2 mars 2010

16 - Errances 1ère partie

Edward’s POV

Bella venait à peine d’entrer chez elle que le soleil m’inondait de ses rayons. Encore heureux que les vitres de ma Volvo soient teintées !
En tous cas, le timing avait été très serré…
Je rentrais chez moi en vitesse, pris une douche, m’habillais et dix minutes plus tard, je filais comme une comète en direction de chez elle.
La voiture de patrouille n’était plus dans l’allée, Charlie était parti travailler pendant ma courte absence. Je me glissais dans le petit bois en face de sa maison, et profitais de l’ombre des arbres me cachant des regards indiscrets et des effets désastreux de l’astre du jour…

Ombre, bénie sois-tu !

De l’endroit où je me trouvais, j’avais une vue parfaite de la façade de sa maison, et espérais sincèrement que l’une des fenêtres des deux étages serait celle de sa chambre…
Je me choisis un sapin bien touffu pour me protéger puis l’escaladais en deux temps trois mouvements jusqu’à avoir une vue parfaite sur le premier. Rien, mis à part la chambre de Charlie, la salle de bains, un couloir et deux autres pièces qui donnaient de l’autre côté…
Je continuais mon ascension, espérant de tout cœur que sa chambre donnait sur le bois, et non le jardin situé à l’arrière de la maison…
J’étais mal à l’aise, me sentant jouer les voyeurs, chose que je n’étais pas… Je voulais seulement la voir, à défaut de pouvoir la toucher… Être sûr que tout allait bien pour elle…
Les dieux devaient m’être favorables, car la branche sur laquelle j’avais pris place me donnait une vue idéale sur la chambre de Bella !
Je ne savais pas pourquoi, mais je m’attendais à la voir endormie… Au lieu de ça, je voyais une Bella parfaitement réveillée, des cernes commençant à se former sous ses yeux et une peau très pâle, faire les cents pas dans sa chambre en marmonnant tout un tas de paroles incompréhensibles et se tenant la tête entre les mains.
Mais qu’est-ce qu’il pouvait bien lui prendre ?
Tout à coup, elle se tourna vers la fenêtre et posa son regard sur moi…
Bien entendu, elle ne pouvait pas me voir, j’étais bien trop loin pour ses yeux. Mais j’avais l’impression qu’elle me savait ici…
Elle avait toujours les yeux rivés aux miens, même si elle ne le savait pas, puis je la vis sourire et l’entendis murmurer « Edward »…
L’intuition féminine, peut-être…
Bella s’approcha de sa fenêtre, l’ouvrit, puis s’assit sur le rebord, les jambes allongées sur le toit. Elle regardait toujours dans ma direction, un sourire aux lèvres, murmurant continuellement mon prénom entre deux soupirs…
Cette mystérieuse attraction, ce magnétisme que nous éprouvions l’un envers l’autre était-il responsable de cette étrange situation ?
Possible… Ou alors je ne quittais tout simplement pas ses pensées au même titre qu’elle ne quittait jamais les miennes… Mais comment le savoir puisque celles-ci m’étaient interdites d’accès !
Au bout d’une vingtaine de minutes, je la vis frissonner ; une petite brise fraîche s’était levée, et avec le manque de sommeil, Bella devait être gelée.
En soupirant, elle jeta un dernier coup d’œil dans ma direction puis rentra dans sa chambre.
Elle ferma la fenêtre et, pour mon grand plaisir, resta dans son antre. Mais son comportement était vraiment étrange, elle ne cessait de marcher en long, en large et en travers, secouant la tête dans tous les sens, en signe de dénégation ou d’approbation, comme si elle était en plein débat avec elle-même… Les expressions de son visage allaient d’une extase infinie à une colère noire, en passant par la joie, le doute…
Que ne donnerais-je pas pour pénétrer ses pensées, là, maintenant !
Son esprit était peut-être impénétrable, mais son visage et son regard étaient si expressifs que je pouvais la lire comme un livre ouvert.
Un livre, peut-être, mais rempli de mystères et d’interrogations… Et pas des moindres !
Brusquement, je la vis se jeter sur son lit, ouvrir et sortir le tiroir de sa table de chevet, passer la main à l’intérieur de l’espace vide, tâtonner quelques instants et en ressortir une petite clef recouverte d’adhésif.
Tiens, tiens, tiens… Ma Bella avait l’air de cacher bien des choses pour avoir recours à de tels stratagèmes !
Elle se leva et se dirigea jusqu’à une commode située près de sa porte, et la poussa sur deux mètres. Elle se laissa tomber à genoux à l’endroit où se trouvait la commode auparavant. Bella étant dos à moi, je ne voyais pas ce qu’elle fabriquait…
Par contre, j’entendis des petits coups sourds. Apparemment, elle tapait sur son plancher. Puis, j’entendis des coups sonnant creux ; une cavité se trouvait sous le plancher…
J’entendis ma Bella expirer lentement, puis le bruit du bois qui travaillait et vis que mon ange tenait une latte de son plancher dans la main. Elle la posa près d’elle, sur le sol, puis elle plongea les deux mains dans le vide formé par l’absence de planche. Elle se releva, les coudes collés au corps, puis se tourna et alla en direction de son lit.
Elle tenait une boite en fer dans ses mains, de la même taille qu’une boîte à sucre, mais avec une serrure.
J’avais l’impression d’être un intrus… Je savais que je ne devrai pas rester ici à la contempler, à observer ses faits et gestes et épier ses secrets… C’était comme si je me permettais de lire son journal intime !
Mais c’était plus fort que moi… Et je restais donc à l’observer…
Un silence religieux régnait à l’intérieur de sa chambre, et ô ironie du moment ! La forêt était également silencieuse…
Bella s’assit en tailleur sur son lit, et plaça la boîte entre ses jambes. Sa main gauche était crispée sur les draps, qu’elle serrait d’une poigne de fer, tandis que sa main droite était agitée de soubresauts, comme si cette clef qu’elle tenait était brûlante. Son visage était ravagé par le doute et la peur et je vis une larme perler au coin de son œil…
Elle inspira profondément, et d’une main tremblante, digne d’un parkinsonien, elle inséra la clef dans la serrure et la tourna deux fois.
Elle expira profondément et ouvrit délicatement le couvercle…
La position dans laquelle elle était assise ne me permettait pas de voir le contenu de cette boîte, par contre, je voyais très bien qu’elle le fixait avec doute…
Sa mâchoire était crispée depuis de longues minutes déjà et je l’entendais grincer des dents. Quoiqu’il se trouve dans cette boîte, ça la mettait dans tous ses états… Elle ferma les yeux quelques instants, puis les ouvrit brusquement.
Le doute et la peur qui les habitaient avaient disparus, remplacés par une volonté farouche et une détermination sans pareille.
Je l’entendis discuter, mis à part qu’elle était seule dans la maison…

- Tu sais quoi ? Je me sens enfin libre… Je suis heureuse aujourd’hui, grâce à Edward… Et je l’aime… Énormément… Il t’aurait beaucoup plu, tu sais ! Il est vraiment… Il n’y a même pas de mots suffisamment forts pour décrire l’être parfait qu’il est ! Ouais, je suis sûre et certaine que tu l’aurais adoré !

Un immense sourire étira ses lèvres, en même temps que les miennes après avoir entendu son petit monologue, puis elle plongea sa main droite dans la boîte (
petit clin d'oeil à « Dune »… ndlr) et en sortit une nouvelle clef, beaucoup plus petite que la première.
Elle se concentra un moment dessus, puis releva son poignet gauche, déterminée, fit pivoter le clapet situé sur le fermoir de son bracelet qui révéla une toute petite serrure, y inséra la clef qu’elle tourna deux fois avant de la retirer, puis elle défit les deux petites chaînes qui étaient situées sur le fermoir.
Bella inspira profondément, puis ôta son bijou qu’elle jeta sans ménagements sur son lit.
Elle se frotta machinalement son poignet pendant plusieurs minutes tout en souriant, puis son regard se porta à nouveau à l’intérieur de la boîte.
Brusquement, elle se mit à pleurer et à geindre.

- Non ! Je suis désolée ! Je n’ai pas oublié ! Ce n’est pas ce que tu crois, maman… Edward n’est pas comme lui… Je te jure qu’il n’est pas comme lui…

Les mains de Bella plongèrent dans la boîte, puis elle en ressortit une vieille photo, qu’elle embrassa à plusieurs reprises en murmurant « je suis désolée, maman ».
Ensuite, elle y dénicha un vieil article de je ne sais quel journal. Le papier était devenu lisse à force d’être manipulé. Elle le relut pendant de très longues minutes, puis ses traits s’affaissèrent…

- C’est ma faute, uniquement ma faute… Je suis désolée, je n’ai jamais voulu que ça se produise… Si tu savais à quel point je m’en veux…

Je doutais sincèrement avoir vu un jour dans mon existence pareille souffrance… Elle se fustigeait pour des actes dont elle n’était même pas responsable. Son comportement était vraiment très étrange et j’étais sûr que si des humains y avaient assisté, ils auraient catalogué Bella dans la catégorie « bonne à enfermer ». Oui, elle parlait toute seule… Avec sa mère, chose que je comprenais parfaitement pour l’avoir vécue moi-même…
En effet, une fois passée la douloureuse étape de la transformation, modifiant chaque infime cellule de mon corps de mortel en immortel, j’avais très fréquemment « parlé » avec ma mère, ma vraie mère, celle qui m’avait mis au monde, surtout que je n’avais pas pu lui dire au-revoir au moment de sa mort, étant moi-même terrassé par la grippe espagnole… Et en un siècle, j’avais souvent « parlé » à ma mère pour lui confier mes doutes, mes peines, ma solitude, mon ennui… Il faudrait d’ailleurs que je lui parle de ma Bella…
Je crevais sur place de rejoindre mon ange, de l’enlacer tendrement, d’être seulement là pour elle et essayer de l’apaiser.
Malheureusement, j’étais coincé dans ce foutu sapin, car ce traître de soleil avait décidé de pointer le bout de son nez deux jours de suite… Deux putains de jours… Ça allait être d’un ennui mortel… Enfin, façon de parler !
La rue étant déserte, je pourrais toujours filer en douce chez Bella, rentrer chez elle sans que personne n’ait le temps de m’apercevoir, mais ensuite, je fais quoi ?
Je me voyais très mal me pointer chez Bella, la bouche en cœur et lui dire « salut mon amour ! Tu me manquais trop, j’me suis sauvé pour te rejoindre. Tu pourrais fermer tous les volets et les rideaux s’il te plait ? Je ne supporte pas vraiment le soleil. »
Non, décidément, je ne pouvais pas faire ça… De plus, elle me prendrait pour un fou !
Non. Ma seule option était de la regarder souffrir en silence… Je ne pouvais même pas lui offrir une étreinte réconfortante…
Ses pleurs finirent par se calmer d’eux-mêmes, puis je la vis observer les objets étalés devant elle. La coupure de journal, la photo et le bracelet.

- Je te jure, maman… Edward n’est pas comme lui. Non. Il ne me ferait jamais de mal… Il m’aime… Non il ne m’aimait pas… Il a juste profité de ma naïveté et de mon innocence ! Edward n’est pas comme ça… Il ne me ferait jamais souffrir… Parfois, j’ai l’impression que je suis ce qu’il a de plus cher au monde.

De ce que je voyais et entendais, Bella était en intense conversation avec elle-même : la Bella qui m’aime et la Bella qui gamberge. Et croyez-moi, la Bella qui gamberge, ce n’est pas vraiment une partie de plaisir…
Bella a souffert, trop, énormément… Je ne trouvais pas de mots suffisamment forts pour exprimer la souffrance, l’horreur qu’elle avait vécue. Et ça, elle ne le devait qu’à une chose : l’amour…
Elle avait malheureusement aimé un homme qui avait profité d’elle et lui avait détruit ce qu’elle avait de plus cher : sa mère, sa candeur, sa fraîcheur.
Et je comprenais parfaitement que l’amour que Bella me portait la renvoyait fatalement à ces douloureux instants. Elle débattait, entre la Bella qui voulait se battre et m’aimer, et celle qui ne voulait plus souffrir à cause d’un homme et préférait se plonger dans la rancœur…
Je la vis se lever et marcher de long en large, tout en frottant machinalement son poignet gauche. Je ne savais pas depuis combien de temps elle portait ce bracelet, mais ne plus l’avoir avait l’air d’être une chose étrange pour elle, à la fois comme un manque et une libération…
Au bout de quelques minutes, elle retourna farfouiller dans la boîte et en ressortit une lettre.
Celle-ci avait dû être lue à plusieurs reprises, le cachet de cire qui l’avait scellée était effrité par endroits. Je n’arrivais toujours pas à lire ce qu’elle contenait, et de toutes façons, cela ne me concernait pas, mais je voyais ses traits se figer au fur et à mesure de ce qu’elle lisait…

- Mais à quoi est-ce que tu joues, bon sang ! À croire que tu collectionnes les emmerdes !

Elle rejeta brusquement la lettre, l’article de journal et la photo dans sa boîte, attrapa la petite clef et son bracelet, et le remit à son poignet…
Je l’entendis murmurer à plusieurs reprises « je suis désolée, Edward… Si seulement tu savais à quel point… ».
Elle verrouilla la serrure de son bracelet et remit la clef dans la boîte, puis se saisit à nouveau de la photo.

- Je te l’ai promis, maman… Je te vengerai… J’y arriverai. Je ne sais pas quand, mais j’y arriverai…

Elle embrassa tendrement la photo, puis la rangea avec une précaution infinie dans la boîte qu’elle referma ensuite, lui donnant deux tours de clef. Puis elle se leva et remit cette boîte sous son plancher, qu’elle recouvrit de la latte en bois. Elle frappa dessus à quelques reprises pour que le morceau de plancher s’insère correctement, puis repoussa sa commode à sa place initiale. Enfin, elle reprit la clef, remit un morceau d’adhésif, cacha la clef dans sa table de chevet, et y remit le tiroir.
La curiosité qui me tenaillait au sujet de cette boîte et de son contenu me rendait dingue ! Surtout maintenant que je savais comment y avoir accès… Mais par respect pour ma douce, je n’y toucherai pas. J’attendrai patiemment qu’elle daigne m’en parler… Si elle souhaitait m’en parler un jour…
J’entendis subitement le bruit d’un moteur, suivi d’un dérapage contrôlé sur les graviers de son allée. Jacob Black venait d’arriver…
Il sortit de sa voiture, puis alla sonner chez elle. Je vis ma Bella s’approcher de la fenêtre pour connaître l’identité de son visiteur, et je l’entendis souffler tout en disant « Pfff… Jake ». Au moins, contrairement à lui, elle ne brûlait pas d’impatience de le voir !
Elle descendit les deux étages puis ouvrit la porte, et je ne pus retenir le grondement furieux qui s’échappa de ma poitrine lorsque Jacob l’enlaça étroitement et l’embrassa sur le haut de son crâne…
Évidemment, l’ouïe super sensible de Jake lui permit de l’entendre…

Ah ! Quel dommage ce grand soleil… T’inquiète Cullen, je vais bien m’occuper de ta chérie pendant deux jours !

Ce qui lui valu de nouveaux grondements et feulements en retour, bien malgré moi… Connard prétentieux !

- Ben dis donc, Bells ! T’as vu ta tronche ce matin ? On dirait que t’avances au radar ! Rigolait Jake.
- Sympa comme bonjour… Je m’en rappellerai, tiens ! Et non, je n’avance pas au radar, comme tu dis, je suis parfaitement réveillée !
- Attends ! T’as vu au moins les valoches qui campent sous tes yeux ?
- Logique crétin ! Je ne me suis pas couchée !
- Bah… Pourquoi ?
- J’ai passé la nuit avec Edward, tu veux un dessin ?
- QUOI ?! ENCORE ?!
- Comment ça « quoi encore » ! C’est mon petit ami, je n’ai pas à me justifier ! Continue comme ça, et je passe la journée chez moi, Jacob !

Ma Bella était en colère contre le côté possessif de Jake, qui, quant à lui, m’en voulait… à mort.

T’es vraiment un beau salaud Cullen… ME la piquer sous mon nez… Et lui faire toutes ces… Toutes ces choses dégueulasses ! C’est avec MOI qu’elle devrait les passer ses nuits, pas toi ! T’as vraiment, mais alors vraiment du bol que je ne puisse pas lui révéler ta nature de sangsue sans la mettre en danger…

Quand comprendra t’il enfin que je ne lui aie pas piqué Bella, mais que c’est elle qui m’a choisi ? Jamais il me semble…

- Désolé Bells, je me suis seulement emporté… Bon alors, on va toujours pique-niquer et plonger des falaises ? Ou alors c’était juste une excuse que tu as donné à ton beau gosse pour passer des moments agréables avec moi ?
- Dans le genre poussif Jacob, tu détiens le pompon… Allez, on y va !

Jacob s’installa au volant et attendit patiemment que Bella monte dans sa voiture. La galanterie ne faisait ni partie de son vocabulaire, ni de ses manières…
Il mit le moteur en route et alla en direction de la plage de La Push, où se trouvaient également les dites falaises…
La forêt me protégeant jusqu’à la plage, je filais à travers bois et attendis qu’il gare sa voiture.
Bella et lui en ressortirent quasiment immédiatement, et ils allèrent s’installer sur la plage.
J’étais là, à une petite centaine de mètres, à les observer… Ou plutôt, à contempler amoureusement ma belle et observer les moindres faits et gestes de Jacob. S’il avait le malheur de faire un geste déplacé, je crois que je lui tordrais son cou de clébard mal léché avec joie…
Je regardais toujours mon ange, dont les cheveux avaient pris de magnifiques reflets cuivrés et mordorés avec le soleil. Même la couleur de ses yeux était différente, prenant des teintes noisette et émeraude.
Magnifique. Splendide. Sublime. Somptueuse. Belle, tout simplement…
Lorsque je vis un sourire éclatant illuminer son visage, j’eus brutalement des envies de meurtre… Jusqu’à ce que j’entende mon prénom s’échapper de ses lèvres et que son regard se pose sur le mien.
Bien qu’il sache pertinemment que je les observais, Jacob se retourna vivement pour vérifier que je n’étais pas à portée de vue de Bella.

- Pourquoi tu souris bêtement comme ça, Bells ? Et pourquoi tu parles d’Edward ?

Bella ne l’entendit même pas, figée dans la même position. Jacob agita une main devant ses yeux.

- WOHO ! La Terre à la Lune ! Oh Bells ! Qu’est-ce qu’il te prend ?

Bella sursauta, sans pour autant détourner le regard.

- Euh… Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a Jake ?
- Je récapépète : pourquoi tu souris bêtement et pourquoi tu parles de ta s… de ton « copain » ?

Le dégoût prononcé au terme « copain » ne m’échappa pas, ni même à ma douce.

- Jake, arrête de te comporter comme un parfait crétin qui n’est pas encore assez évolué pour descendre de son arbre avec Edward.
- Excuse-moi, Bells… Bon alors, tu me le dis oui ou merde ? Qu’est-ce qu’il t’arrive ? …

Il était vraiment sincère concernant ses excuses, ça se voyait. Mais surtout, il ne voulait pas peiner Bella. Quant à calmer ses ardeurs à mon égard, ça tiendrait de l’utopie !
Bella baissa brusquement le regard, comme si le sable était devenu un élément particulièrement important méritant toute son attention, et elle rougit comme une pivoine.

- Euh… J… Je vais te paraître débile, voire complètement folle, mais j’ai l’impression… Non. La certitude, qu’Edward est là et m’observe… Je ne sais pas comment te l’expliquer, c’est complètement délirant ! Je sens qu’il est là, qu’il m’observe, alors que je sais qu’il est en randonnée avec sa famille… C’est dingue, non ?

Ainsi, c’était donc ça… Elle ressentait ma présence. Pourquoi ? Comment ?

- Euh… Non, c’est pas dingue, c’est peut-être simplement parce qu’il te manque…

Merde ! C’est à croire qu’ils ont une putain de connexion mentale… Fais chier ! Parce que je suis sûr qu’elle ne peut pas le voir vu l’endroit où il se trouve, c’est impossible… Et toi, Cullen, t’avise pas de jubiler !

J’avais l’impression de planer, que mon esprit pouvait se détacher de mon corps et voler après avoir entendu les paroles de ma douce… Nous étions comme connectés, reliés par un enchevêtrement de fils invisibles, chaque détail caractérisant ma Bella m’attirait irrémédiablement, au même titre que cette espèce de sixième sens qu’elle ressentait à mon égard.
Nous étions les deux moitiés d’un tout, le yin et le yang, le soleil et la lune, si différents mais si complémentaires à la fois. J’avais besoin d’elle comme elle avait besoin de moi.
Brusquement, je sentis deux odeurs lupines, particulièrement nauséabondes et terriblement familières : Sam Uley et Seth Clearwater.
Ils sortirent des fourrés sous leur apparence de loup d’un même pas, puis après m’avoir salué d’un signe de tête, ils se dressèrent sur leurs pattes arrières, et moins d’une seconde plus tard, ils avaient retrouvé leur forme humaine, s’empressant de détacher leurs pantalons attachés à leurs chevilles avant de les enfiler d’un geste fluide.
Sam et Seth s’approchèrent de moi la main tendue, que je m’empressais de serrer.

- Alors Ed, elle te manquait trop ta p’tite chérie ? Me lança Sam sur un ton joueur.
- Non, c’est pas ça ! Moi je suis sûr qu’il vérifie que Jake et Bella ne s’enferment pas quelque part tous les deux… Hein Ed ? Rigolait Seth.

Pour toute réponse, ils eurent droit à un grognement bas et furieux.

- Eh ! Tout doux Ed ! On plaisante ! De toutes façons, tu n’as aucun soucis à te faire, hein Seth ?
- Pour sûr ! Répondit l’intéressé.
- Ah ouais ? Et Jake, il ne va pas essayer de tout faire pour l’avoir peut-être ?
- Oh ! Il peut toujours essayer, ça ne marchera jamais ! Le ton de Sam était ferme et sans équivoque. Mais… Le lieu n’est pas idéal pour en parler. Suis-nous !

À contre-cœur, je les suivis dans la forêt, à l’abri des oreilles indiscrètes.

- Bon, je vous ai suivis. Vous m’expliquez ? Comment ça Jake peut toujours essayer ?
- Voyons Edward ! Tu es aveugle ou quoi ? Tu n’as rien remarqué ?
- Euh… Si, on s’aime elle et moi, mais…
- Je ne parlais pas de ça. Me coupa Sam. Samedi dernier, on s’est immédiatement rendu compte que rien ne pouvait vous séparer, dès votre premier regard.
- Comment peux-tu dire cela ? Il ne s’était rien passé encore !
- Ed, tu connais le principe de notre imprégnation, tu vois comment ça marche, tu as été témoin de celle de Seth. Lorsque notre regard tombe sur l’objet de notre imprégnation, c’est… Comme si un aveugle découvrait le soleil pour la première fois. Cette personne devient donc une idole que l’on aime obsessionnellement, passionnément et… à force d’être l’objet d’un tel amour, cette personne finit par tomber éperdument amoureuse. Il est impossible de résister à un tel degré d’adoration ! Regarde Seth, il s’est imprégné de Vanessa Wolfe, alors qu’elle lui vouait une haine sans nom depuis qu’ils étaient en primaire. Et pourtant, en moins de 24 heures, ses sentiments à elle sont passés de la haine à l’amour fou, car on ne peut pas s’opposer à une telle déferlante d’amour obsessionnel !
- Oui, je sais ça. Mais quel est le rapport entre votre imprégnation, Bella et moi ?
- Mais t’es bouché à l’émeri ou quoi ? C’est encore plus puissant qu’une imprégnation ! Tous les Quileutes présents l’ont remarqué immédiatement !
- Dans quel sens ?
- C’est… Comme si tu t’étais imprégné de Bella et qu’elle s’était également imprégnée de toi, au même moment. Nous n’avions jamais vu un tel degré d’adoration et pourtant, des bizarreries, on en a vu un paquet ! Mais ça, jamais ! Toutes les personnes présentes à cette fête étaient émerveillées de voir une telle intensité entre deux êtres qui ne se connaissaient ni d’Eve, ni d’Adam. Tout le monde a ressenti la puissance du lien qui vous unit, alors que vous-mêmes n’en aviez aucunement conscience ! Tout le monde avait les yeux rivés sur vous sans que vous ne vous en rendiez compte, car vous étiez enfermés dans une espèce de bulle, dans laquelle vous réalisiez que vous ne pouviez faire l’un sans l’autre !
- Euh… Non. C’est vrai que l’on ne peut pas faire l’un sans l’autre, mais nous ne nous en sommes rendus compte que depuis hier en fait… Enfin, moi je m’en suis vite rendu compte, mais pas immédiatement ! Et puis il y a ce magnétisme…
- Faux Edward. Vous le saviez tous les deux, au premier regard… Inconsciemment, mais vous le saviez.
- C’est quoi encore ce charabia ?
- Cette attirance que vous ressentez malgré vous, ou appelle ça du magnétisme si tu préfères, c’est là depuis le départ ! C’est comme ça, c’est tout. C’est aussi pour ça que tu es ici, non pas pour la surveiller, mais parce que tu dois être près d’elle. Tout comme Bella ressent ta présence, sans même s’en apercevoir ! Elle sait que tu es là, même si elle ne te voit pas. Le lien que vous partagez est extrêmement puissant, tout comme les sentiments qui vous habitent sont particulièrement intenses !

Ainsi donc, Bella et moi nous serions mutuellement imprégnés l’un de l’autre ? Plausible…

- Ouais, mais… Et si Jacob s’imprégnait d’elle ?
- S’il avait dû s’imprégner de Bella, cela serait déjà fait depuis longtemps ! Il est allé à Chicago quelques mois avant le décès de Renée, la mère de bella, il avait déjà muté. Donc, s’il avait dû s’imprégner d’elle, il l’aurait fait dès leur rencontre !
- Te bile pas, Ed. Jake finira par comprendre ! On a essayé de lui expliquer, mais tu le connais, il est encore plus têtu qu’une vieille mule ! Et… Ça fait des années qu’il fantasme sur Bella, persuadé qu’elle l’aime en retour. Et voilà que l’un de ses meilleurs potes lui rafle la nana de ses rêves sous le nez ! Mets-toi à sa place ! S’il avait été là ce soir-là, il aurait compris, immédiatement. Me dit Seth.
- Mouais… C’est vrai qu’il est têtu… Lui faire admettre ses erreurs, c’est comme pisser dans un violon !
- Lorsque Jacob est rentré à La Push il y a quatre jours, il était hors de lui ! Il nous a expliqué qu’il avait cru que tu t’attaquais à Bella, mais il a vite compris ce qu’il se passait entre vous, il a été trahi. On lui a expliqué ce qu’il s’était passé à la soirée, cette espèce de double imprégnation, mais il n’a pas voulu le croire ! Son père nous a cru immédiatement lui, ainsi que tous les sages du conseil. Ne t’inquiète pas, il finira par s’en remettre ! Pour l’instant, c’est son amour-propre qui en a pris un coup !
- Alors pourquoi j’ai quand même le sentiment de l’avoir trahi, malgré cette « imprégnation » ?
- Parce qu’il est ton ami ! Me répondirent les Quileutes en un seul homme. Tout s’arrangera un jour ou l’autre, ne t’en fais pas !
- Merci…
- Par contre, Edward, il y a un léger problème… Ajouta Sam.
- Lequel ?
- Le traité…

Ah oui ! Putain de traité…
Celui-ci, conclut avec la meute d’Ephraïm Black, arrière-grand-père de Jacob, stipulait que nous ne devions plus mordre un seul humain. Je dis bien mordre, pas drainer…
Mon visage avait dû se décomposer, car Sam reprit immédiatement la parole.

- Ne va pas imaginer n’importe quoi ! Nous avons parlé au conseil et ils sont tous d’accord pour que Bella soit transformée si, et seulement si elle le désire.
- Quoi ?! Ils sont tous d’accord ?

Je n’en revenais pas… Les « Protecteurs », qui ne vivaient que pour protéger les Hommes de mon espèce, étaient prêts à nous laisser mordre Bella… À croire qu’ils étaient entrés dans la secte des « adorateurs de sangsues » !

- Oui, ils sont d’accord. Je te l’ai expliqué, lorsque nous leur avons raconté ce à quoi nous avions assisté à la soirée, ils nous ont dit eux-mêmes qu’il était hors de question que vous soyez séparés uniquement à cause de préjugés inter-espèces . Ce sont leurs paroles, ils vous donnent leur bénédiction si tu préfères ! Selon eux, un tel phénomène ne s’est jamais produit. Une imprégnation, oui, mais une double imprégnation…
- C’est… Génial…
- Tu n’as pas l’air si heureux que ça, Ed ! S’étonna Seth.
- C’est… C’est que Bella ne sait pas, je ne le lui ai pas encore dit… Je n’y arrive pas, j’ai peur qu’elle me fuie… Ce qui serait une réaction tout à fait normale… Je suis un monstre, je ne l’oublie pas… Et je ne devrais même pas lui révéler ma nature, à cause des Volturi. Elle serait en danger…
- Écoute Edward, tu as encore un peu de temps pour te mettre les idées en place et lui dire. Elle t’aime ça crève les yeux. Et Bella est une fille obstinée ! Quand elle veut quelque chose, elle s’arrange toujours pour l’obtenir ! Elle te veut, elle le fera.
- Je… Je ne vous ai pas tout dit, non plus… C’est que… Alice a eu des visions, toujours les mêmes, et quoiqu’il se passe, qu’elle reste avec moi ou me fuit, elle sera l’une des nôtres.
- Tu en es sûr ? S’exclama Sam.
- Oui. Les visions d’Alice sont formelles.
- Donc, où est le problème ? Dis-lui ! Mais je te conseille d’attendre encore un peu, c’est trop tôt. Et puis… Elle a été sérieusement chamboulée par le décès de sa mère, elle l’adorait !

Évidemment que mon ange avait été bouleversé par l’assassinat de sa mère ! Et le reste de cette nuit-là, d’ailleurs… Mais les Quileutes n’avaient pas connaissance de toute cette tragédie, et ce n’était pas à moi de leur en parler.

- Oui. Tu as raison, Sam. Merci ! Sinon… C’est quoi le « léger problème » dont tu parlais ?

En effet, si les « Protecteurs » et le Conseil étaient pour une éventuelle transformation de mon ange, en quoi y aurait-il un problème ?
Les deux Quileutes échangeaient des regards gênés, se trémoussaient, mal à l’aise et regardaient partout, sauf dans mes yeux…

- Alors ! Vous accouchez ou quoi ?
- Euh…
- Ben…
- Vas-y Seth, dis-lui !
- Non toi !
- Non ! Toi !
- Mais j’peux pas !
- BON, C’EST FINI OUI OU MERDE !

Sam souffla un grand coup, regarda ses pieds et marmonna un « Jacob » entre ses dents, d’une voix si basse que j’eus peine à entendre, malgré mon ouïe impressionnante.

- Et alors quoi, Jacob ?

Sam se redressa de toute sa taille, croisa les bras son torse et planta un regard désolé dans le mien.

- Edward, tu sais que je suis l’Alpha de la meute ? J’ai donc tous les droits, tous les pouvoirs, je décide de tout dans l’intérêt de la meute et de la réserve. Mais… Je ne mérite pas cette autorité… Je ne suis pas Alpha de droit, c’est Jacob qui l’est… Il a simplement refusé d’endosser le rôle d’Alpha après sa transformation, me laissant tous les privilèges.

Franchement, toutes ces histoires d’Alpha, de lignage, de pedigree, de droits… m’avaient toujours parues grandement compliquées, à croire qu’il était coutume, chez les Quileutes, de se prendre la tête à attraper une migraine du tonnerre pour tout et n’importe quoi.

- Et ?
- Et… En tant qu’Alpha légitime, Jacob est en droit de s’opposer à la transformation. S’il ne risquait pas de se mettre toute la meute ainsi que la réserve à dos, il serait même en droit d’abolir le traité entre Cullen et Quileutes…
- QUOI ? Il en a le droit ?
- Malheureusement oui, et je ne pourrais rien faire… Je suis désolé Edward, je préférai te prévenir…

Si Jake avait l’autorité nécessaire pour interdire la transformation de Bella, je ne voyais pas de solution… Bien sûr qu’il s’y opposerait ! Même si Bella était au courant de mon existence et qu’elle souhaitait me rejoindre, Jacob ferait tout pour l’en empêcher, soit disant pour la « protéger », mais surtout pour essayer de m’écarter… Et il en était plus que capable…
Et hors de question de courir dans un autre état ou un autre pays, car le traité stipulait que les membres du clan Cullen ne devaient plus mordre un humain, où que ce soit dans le monde…
Que je raconte la vérité à mon sujet à Bella ou pas, l’issue sera la même : pas de transformation… Quant à moi, même avec la meilleure volonté du monde, je ne redeviendrai jamais humain…
Un cercle sans fin… Le serpent qui se mord la queue…
Je devais avoir l’air mal en point, car Seth passa un bras autour de mes épaules et Sam me tapotait le dos.

- T’inquiète, Ed ! On trouvera une solution. Il ne risquerait pas de se mettre toute la tribu à dos ! Il y a six mois, cela aurait été bien différent, mais depuis cette guerre, ta famille est très liée à la réserve, nous vous respectons énormément, justement parce que vous n’êtes pas comme les autres vampires, vous êtes restés… Humains, on peut dire ça !
- Si seulement ça pouvait être vrai…

Subitement, les deux indiens se figèrent puis, en un éclair, ils s’étaient déjà métamorphosés en loups, filant vers l’ancienne frontière qui séparait nos deux territoires.

Vampire ! Vampire ! On ne connaît pas son odeur ! Bordel Edward ! Tu pues encore plus quand je suis sous ma forme lupine ! Quelle infection !

- Ouais ! Merci beaucoup Sam. Mais venant de toi, c’est abusé ! Que tu sois en loup ou en humain, tu pues toujours autant !

Reniflant le fumet du vampire, je courus les rejoindre ; C’était Tanya, elle n’était pas au courant du traité ni de la frontière, et même si je ne la supportais pas, et encore moins après son coup d’hier, je ne pouvais pas la laisser sciemment se faire démembrer !

- SAM ! SETH ! STOP !

Ils m’entendirent et s’arrêtèrent, attendant que j’arrive à leur niveau.

Tu connais ce vampire ?

- Malheureusement oui…

Ils se mirent de chaque côté de mon corps, le poil de l’échine dressé, les babines retroussées et des grondements mauvais s’échappaient de leurs gueules en guise d’avertissement.

- Oh ! Edwardinou ! Comme je suis contente de te voir !
- T’as rien à foutre ici, Tanya.

Edwardinou… Tu vas l’entendre pendant un bout de temps celle-là !

Seth étouffa un feulement qui ressemblait à un rire, quant à Sam, il se demandait qui était la personne face à nous. Heureusement pour nous, elle s’était changée et avait passé un jeans.
Mais bon, entre la taille beaucoup trop basse, le string qui dépassait de 5 bons centimètres, le top ultra court qui ne cachait pas grand chose et son maquillage qui la rendait digne d’une publicité pour les peintures « Ripolin », Tanya était au top du top de la vulgarité !

- Mais comment ça je n’ai rien à faire ici ? Me demanda Tanya d’une petite voix triste.
- Ce territoire est interdit aux vampires, tu as franchi la frontière d’une bonne centaine de mètres et ils seraient en droit de s’attaquer à toi.
- Quoi ? Ces deux petites choses misérables ! S’attaquer à moi ! Laisse-moi rire ! Et si c’est interdit aux vampires, comment ça se fait que tu sois là ?

Sam et Seth devenaient furieux face aux allégations de cette folle. Décidément, elle savait pousser les gens à bout avec brio !

- Tanya, leur devoir est de détruire les vampires pour protéger les humains et crois-moi, ils sont armés pour ça !

Comme pour confirmer mes dires, les deux loups ouvrirent leurs gueules, dévoilant des dents immenses, de la taille d’un couteau de boucher pour les plus petites, ce qui eut le don de faire reculer la dingue qui se trouvait face à nous.

- Tu n’as pas répondu à ma question, Edwardinou ! Pourquoi tu es là si ce territoire nous est interdit ?
- Ce territoire t’est interdit, Tanya. Ainsi qu’à ton clan et à tout vampire autre que ma famille.

Comme pour confirmer mes dires, trois autres loups, que je reconnus comme étant Jared, Paul et Embry, sortirent des fourrés et se postèrent à nos côtés. Puis Quil arriva, sous sa forme humaine. Sam lui avait mentalement demandé de jouer les émissaires alors que Quil était encore sous sa forme animale.

- Tu n’as rien à faire ici, vampire.
- Viens Edwardinou, je crois qu’on devrait partir d’ici, nous ne sommes pas les bienvenus.

Elle n’était vraiment pas à l’aise, et je jubilais de la voir ainsi, elle toujours trop confiante et imbue de sa personne !

- TU n’es pas la bienvenue, vampire. Edward et sa famille peuvent aller comme bon leur semble sur nos terres. Toi tu n’as rien à faire ici.

Du haut de ses deux mètres dix, Quil toisait Tanya qui reculait de plus en plus. Il faut avouer qu’un bonhomme de cette taille est déjà très impressionnant, mais lorsque l’on ajoute cinq loups, grands comme des chevaux, avec des dents aiguisées comme des lames de rasoir, conçues pour faire de la chair à pâté de vampire, ça ferait fuir n’importe quel immortel suicidaire !

- Qu’est-ce que tu me veux encore, Tanya ?
- Euh… Rien de méchant, seulement m’occuper de toi pendant que ta misérable petite humaine n’est pas là ! Me répondit-elle avec un sourire racoleur.

Avant même que je ne puisse répondre, les cinq loups feulèrent d’indignation et claquèrent des mâchoires à proximité des jambes de Tanya, dans des attitudes plus que menaçantes.

- Décidément, tu n’as toujours pas compris, Tanya !
- C’est de Bella que ce vampire parle, Edward ? Le ton de Quil était dur.

Je lui répondis en hochant la tête une fois.

- Touche un seul cheveux de cette humaine, et on te fera regretter ta pitoyable existence. C’est clair ?
- Mais c’est pas possible ! Mais qu’est-ce que vous avez tous avec cette fille !

Tanya était déchaînée et hurlait comme une dingue. Encore heureux que nous soyons loin de ma belle et de Jake !

- Bella est simplement une amie, et la compagne d’Edward. C’est tout.
- En parlant de ça, vous devriez faire quelque chose, non ? Si votre but est de protéger les humains, pourquoi ne faites-vous rien pour protéger cette pauvre fille d’Edward ? Vous devez bien vous douter qu’il a l’intention de la mordre pour en faire l’une des nôtres.

Son regard se voulait plein de douceur et de compassion et un sourire aguicheur étira ses lèvres ; elle tentait de séduire les loups pour les mettre dans sa poche… Décidément, elle ne reculait devant rien !

- C’est différent, Edward a notre autorisation pour transformer Bella. Elle est son âme sœur, alors nous ne ferons rien contre eux. Ils ont notre bénédiction !

Quil jubilait, tout comme l’ensemble des loups. Ils avaient bien compris à quel genre de personnage ils avaient affaire, et ça les amusait énormément !
Tanya me jeta un regard noir… Si les regards pouvaient tuer, je serais déjà six pieds sous terre !
Elle tourna les talons et repartit en direction de la villa, tout en maudissant mon ange…

Je jure que je me la ferai cette traînée ! Je l’aurai ! Il est à moi et à moi seule…

Les pensées de la meute étaient en ébullition.

C’est qui cette folle ? Qu’est-ce qu’elle veut à Bella ? Elle est toujours comme ça où elle s’est levée du pied gauche aujourd’hui ? Elle est quand même bien gaulée pour un vampire ! Paul… évidemment !

- Alors cette folle, comme tu me demandais Sam, s’appelle Tanya. Elle fait parti d’un clan similaire au notre dans le sens où ils sont également végétariens. Pour répondre à ta question, Seth, elle… Elle est persuadée qu’elle est la femme de ma vie, donc Bella est un obstacle. Non Embry, en général, Tanya est super sympa, sauf quand elle me fait sa crise de jalousie excessive, possessive et exclusive. Et franchement Paul, t’as pas honte de penser qu’au cul ?
- Edward, il y a jalousie et jalousie ! Là elle est limite envie de meurtre ! Que s’est-il passé pour qu’elle en veuille à Bella à ce point ? Me demanda Quil.

Je regardais les loups, sachant qu’ils nous appréciaient suffisamment Bella et moi, pour la protéger des éventuels dérapages de la siphonnée.
Je m’assis au sol, en tailleur, et les loups ainsi que Quil s’installèrent face à moi. J’avais l’impression d’être un professeur donnant une leçon de chose à ses élèves.

- Pfff… Comment expliquer…. Tanya me court après depuis une cinquantaine d’années et je l’ai toujours repoussée. Elle a toujours eu tout ce qu’elle voulait, surtout les hommes. Beaucoup d’hommes…. Et moi, je lui ai toujours dit non, à la fois par respect pour elle et sa famille, mais surtout parce que ses sentiments n’étaient pas partagés. Je ne voulais pas la blesser en l’utilisant pour me vider les burnes comme je le faisais avec les autres nanas, parce que contrairement à moi, Tanya m’aime réellement. Le problème c’est que… J’ai couché avec il y a quelques années, j’étais complètement défoncé et je ne sais…
- Comment ça défoncé ? Les vampires peuvent se droguer ?

La meute et Quil étaient complètement abasourdis par ma révélation.

- Euh… Oui. En fait, on absorbe les principes actifs qui agissent sur nous comme sur les humains. Ce soir là, Emmett s’était amusé à donner des ecstasy à tous les animaux du parc, sans qu’on le sache. Quand je m’en suis rendu compte, il était trop tard, j’avais déjà culbuté Tanya… Une fois que mes idées étaient revenues à la normale, je lui ai dit qu’on avait fait une grosse erreur, que ça n’aurait jamais dû se produire… Bref, vous imaginez ! Le souci, c’est qu’elle était réellement persuadée qu’entre elle et moi s’était l’amour fou. Et elle en est toujours intimement convaincue. Elle m’a fait des plans pas possibles, le dernier datant d’hier matin : se pointer en lingerie fine et talons aiguilles dans ma chambre, pendant que j’étais au pieu avec Bella…
- Ben vieux, c’est la merde ça !

Les loups opinèrent tous aux propos de Quil.

- J’ai… Peur pour Bella… Peur que cette dingue s’acharne sur elle, parce que Tanya est folle à lier lorsqu’il s’agit de moi, et Bella est une grosse épine dans son pied, elle lui fait trop d’ombre ! Ma famille et moi pouvons la protéger, mais… Nous ne pouvons pas être partout !

Dans l’entrefaite, Sam et Seth reprirent leur forme humaine.

- Ne t’inquiète pas Edward. Nous veillerons également sur Bella. S’il le faut, nous ferons des rondes régulièrement près de chez elle ou près de chez toi, ça te va ? Nous aimons tous Bella, elle fait partie de la famille, même si nous ne l’avions pas revue depuis longtemps. Son père est très respecté dans notre communauté et rien que pour lui, nous ne laisserions jamais Bella sans protection.
- Merci les gars, ça compte énormément pour moi…
- Bon, c’est pas que je m’emmerde à taper le bout de gras avec toi, mais j’ai ma p’tite femme qui m’attend ! À la prochaine Ed !
- À plus Sam, et encore merci pour tout !

Il s’en alla, bientôt suivi par Jared, Paul, Embry et Quil. Il ne restait plus que Seth, qui était en train de se rhabiller après avoir muté.

- Dis donc, elle déménage cette nana, Edwardinou !
- AH NON ! Tu vas pas t’y mettre toi aussi !
- Rhooo, je blague Eddy, je blague ! T’as autant d’humour qu’une porte de prison, c’est pas possible !
- Excuse-moi Seth, mais elle me rend vraiment dingue, et pas dans le bon sens ! J’ai…
- T’inquiète, on est là, il n’arrivera rien à Bella. Entre les Cullen et la meute, elle ne fera pas le poids ! Bon, j’y vais, ma Vanessa m’attend aussi ! Ciao Ed !
- Bye Seth.

Je le suivais des yeux tandis qu’il courrait en direction de la réserve. Quant à moi, il fallait absolument que je retrouve mon ange. Où était-elle ? Sur la plage ? Sur les falaises ? Dans l’eau ? Chez Jake ? J’espérais sincèrement qu’elle n’aurait pas choisi la dernière option…
Inspirant lentement à la recherche de leurs odeurs, je me rendis en direction de la plage, où le fumet de Jake était abondant. Avec ce foutu soleil qui était encore trop présent pour une fin d’après-midi, je devais faire très attention à rester sous l’abri des arbres ; je suivis donc la trace de Jacob et me dirigeais vers eux. Enfin, je les vis ! Et mon cœur mort se brisa en mille morceaux…
Bella était dans les bras de Jacob, les mains posées sur son torse, l’embrassant fougueusement…

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