Edward & Bella

Edward & Bella

vendredi 18 mai 2012

57 - Cosmic wedding

J’observais les rayons du soleil levant se répercuter en myriades de couleurs sur le corps de ma douce à peine couvert d’un fin drap, ses cheveux emmêlés par notre nuit retombaient en cascades désordonnées sur son dos, des boucles distraitement éparses cachaient sa poitrine, ce qui m’obligea à coincer ces quelques traitresses de mèches derrière son oreille, l’œil noir.
Lorsqu’elle vit mon regard affamé, Bella ricana et s’appuya sur un coude, dévoilant sans aucune pudeur ses seins à mes yeux gourmands.

- Alors, Monsieur Cullen, tu n’es toujours pas rassasié ?
- Jamais, Madame Cullen. Jamais !

Je la fis rouler sur le lit, le soleil inondant nos corps de mille feux et illuminant la chambre d’une lueur éclatante. Heureusement qu’il n’y a aucune vue possible sur notre suite, les humains se demanderaient clairement ce qu’il s’y passe pour qu’elle ressemble à l’intérieur d’une discothèque avec ses boules à facettes : Bella et moi.
Je m’emparais avidement de ses lèvres lorsque le téléphone sonna, encore. Soufflant rageusement, je décrochais sous le regard amusé de Bella.

- Oui Alice ?
Ah enfin tu te décides ! C’est la 378ème fois que je t’appelle depuis avant-hier soir – et je ne te parle même pas du nombre de fois où j’ai essayé de joindre Bella – et enfin monsieur daigne répondre ! Vous rentrez quand ?
- Alice, qu’est-ce que tu n’as pas compris dans « on aimerait se passer trois-quatre jours uniquement à deux » ? C’est pourtant simple à comprendre, non ?
Oui, bon, d’accord, je comprends mais est-ce que vous vous rendez compte du boulot colossal qui nous attend ? Il faut réserver l’orchestre, envoyer les invitations, trouver la robe, ton costume, les essayages, les…
- Au-revoir Alice, à demain !

Je raccrochais sans ménagement et éteignis mon portable ; Bella en fit de même de son côté avant de s’enrouler étroitement autour de mon corps, profitant de notre béatitude post-nuptiale. Un sourire aux lèvres, je repensais à notre échappée infernale…

Flash-back :

Nous venions juste de décider de nous enfuir à Vegas, évitant ainsi le mariage mégalomane qu’Alice nous prévoyait, et foncions au cottage pour récupérer nos passeports et des affaires de rechange. Du coin de l’œil, je vis Bella enfoncer quelques morceaux de tissus d’une blancheur immaculée dans un sac et en me voyant froncer les sourcils, elle me mima du bout des lèvres « ma robe de mariée ». La Volvo étant garée à la villa, nous y allâmes, bon gré, mal gré. Par chance, seule Esmée y était présente. Lorsqu’elle vit la bague ornant le doigt de ma Bella, elle nous engouffra tour à tour dans une étreinte à couper le souffle.

- Ooooh ! Je suis si heureuse pour vous ! J’ai tellement hâte de marier mon petit dernier et accueillir ma nouvelle fille dans la famille !
- Euh… merci Esmée… moi aussi je suis très heureuse… Balbutia mon ange, une légère grimace aux lèvres.

Lorsqu’Esmée aperçut le sac à dos pendant sur mon épaule, son sourire s’affaissa.

- Mais… Vous partez ? Pourquoi ? Que se passe-t-il ?
- Rien Es- maman… C’est juste qu’on aimerait avoir quelques jours rien qu’à nous, tu comprends ?
- Oui, c’est vrai que ces derniers temps, vous n’avez pas vraiment profité l’un de l’autre. Entre les entrainements, Charlie qui accapare sa fille, nos nouveaux invités et tout le reste, vous  n’avez plus de temps pour vous. Profitez-en bien surtout, mais rentrez vite, d’accord ? Qu’on puisse organiser vos noces comme il se doit ! Oh je suis si heureuse !

Mal à l’aise à l’idée de lui mentir, j’étreignis Esmée une dernière fois puis emmenais Bella jusqu’à la voiture. Le trajet jusqu’à Seattle fut silencieux et j’observais du coin de l’œil ma Bella mâchouiller sa lèvre inférieure.

- Edward, tu crois qu’on a raison de se marier à la sauvette ?
- Quoi ? Tu… tu ne veux plus le faire ?
- Non ! Bien sûr que non ! Ce n’est pas ça mais… As-tu entendu Esmée ? Elle va être tellement déçue et…
- Je comprends parfaitement, mon ange, mais… si on se marie, c’est pour nous, non ? Pas pour les autres ! Rien ne nous empêche, par contre, de renouveler nos vœux devant toute la famille, qu’en penses-tu ?
- J’en dis que c’est une excellente idée, mon cœur ! En route pour Vegas, alors !

Alors que Bella réservait nos billets à l’aéroport, je fus harcelé par Alice au téléphone. « Et pourquoi je ne vous vois pas ? Et pourquoi Esmée dit que vous partez ? Vous ne pensez pas qu’il y a autre chose à faire que passer quelques jours en amoureux ? Je ne sais pas moi, un mariage grandiose à organiser par exemple ! Et vous en avez pour longtemps ? »… et ainsi de suite.
Je lui expliquais donc qu’on voulait savourer nos fiançailles comme il se doit et que, pour éviter qu’elle soit témoin malgré elle de nos ébats mouvementés, Bella nous avait englobés dans son bouclier, et qu’il en serait ainsi le temps de notre escapade. Alice avait ronchonné, comme d’habitude, mais avait fini par comprendre le but de la manœuvre. Si elle savait !
Une fois dans l’avion en partance pour l’aéroport international McCarran, je me détendis immédiatement. Dans quelques heures, Bella sera mon épouse…
Nous avions profité du vol pour expérimenter nos dernières heures de célibat ; l’altitude, c’est le pied pour s’envoyer en l’air !
J’avais eu des envies de meurtres assez nombreuses en voyant les passagers et autres stewards regarder d’un peu trop près mon ange. Leurs fantasmes écœurants à son égard m’avaient constamment fait grogner et Bella avait une façon tout à fait particulière pour m’en distraire. Lorsqu’une hôtesse un peu trop aventureuse s’était penchée sur moi, m’imposant son décolleté sous le nez et caressant mon bras sans vergogne, Bella s’était brusquement levée de son siège, agrippant le poignet de la fille, et lui avait presque feulé au visage avant de lui dire de « retourner voir son mac dans la cabine de pilotage si elle avait besoin de se faire sauter au lieu d’agresser les passagers ». L’hôtesse avait tremblé de peur et fui en trébuchant dans le couloir, gênée de s’être donnée en spectacle devant les passagers.
Voir ma Bella agir en jalouse m’avait allumé au possible, on aurait dit une lionne dans toute sa splendeur, protégeant sa proie ; nous avions donc filé une fois de plus dans les WC et bon nombre de passagers ont dû profiter, bien malgré eux, de nos ébats plus que bruyants.
Les regards mauvais ou envieux et les sourires entendus que nous avions récoltés au moment de sortir de l’appareil m’avaient empli de fierté. Et oui, c’est moi qui aie la chance de l’avoir à mon bras ! Nous nous rendîmes ensuite au Palms Casino & Resort, où je bookais la suite  « Two-Story Sky Villas », un vrai petit bijou de luxe où nous serions à l’abri des regards indiscrets le temps de notre séjour. La tête de l’hôtesse à la réception lorsque je lui avais dit vouloir cette suite ! Elle m’avait ri au nez, se basant sur mon âge « physique ». Une fois de plus, ma carte de crédit fit un miracle et la femme se confondit en excuses, le visage rouge de honte.
Nous trouvâmes ensuite une bijouterie de renom et après avoir essayé une multitude d’alliances, nous avions opté pour de simples anneaux en platine, celui de Bella très fin, le mien plus épais. Le type de la bijouterie fut enchanté de la commission qu’il reçut après la gravure expresse – mais néanmoins parfaite – qu’il nous avait faite dans la minute : « mon éternel(le) ».
Ne nous restait plus qu’à trouver une chapelle, réserver notre service, retourner à l’hôtel pour nous changer et ensuite nous marier. J’étais pétrifié, non par la peur ou l’indécision, mais par l’impatience. Je ne voulais plus qu’une chose, l’épouser et profiter comme il se doit de notre nuit de noces…
Alors que nous déambulions dans Vegas, après avoir laissé nos téléphones respectifs dans la suite à cause des incessants appels d’Alice ou Charlie, je sentis mon ange se renfrogner et un instant, je craignis qu’elle ne veuille faire machine arrière…

- Que t’arrive-t-il, Bella ? Tu… tu ne veux plus…
- Non ! Non, non ! C’est pas ça ! C’est juste que…
- Juste que quoi, Bella ?
- Ben… Tu vas trouver ça bête mais…  Je ne veux pas être mariée par un Elvis bedonnant, un sosie  d’acteur ou faux pasteur, tu comprends ? J’aimerai quelque chose… d’extravagant, d’inoubliable, de délirant !

Je comprenais parfaitement ce qu’elle voulait dire, moi non plus je ne voulais pas des éternels clichés de Vegas et brusquement, mon regard fut attiré par une chapelle aux néons hallucinants. Je donnais un léger coup de coude dans les côtes de mon ange et lui fis un signe de tête en direction de ma trouvaille. Sa bouche s’ouvrit immédiatement en un O absolument parfait, son regard s’écarquilla sous la surprise, puis un sourire éblouissant naquit sur ses lèvres et elle hocha frénétiquement la tête. Nous venions de trouver notre bonheur…
Le service fut réservé pour le lendemain soir à 22 heures. Nous devions absolument retourner à l’hôtel avant le lever du jour et il n’y avait plus d’offices disponibles à cette heure-ci de la nuit.
Inutile de préciser que nous avions pleinement profité de notre suite comme il se doit ! Puisque nous ne pouvions pas sortir en plein jour au risque de créer une émeute, nous avions exploré tous les recoins et chaque surface – horizontale ou verticale - du penthouse durant notre rallonge de célibat. Les lits… les sofas… les fauteuils… les tables… la douche multi-jets… le jacuzzi… la piscine intérieure… les murs… sols… le billard… et malheureusement occasionné quelques dégâts au cours de nos joutes, comme par exemple la monstrueuse tête de lit que Bella avait broyé en s’y accrochant férocement tandis que je la pilonnais fougueusement par derrière, le tube des multi-jets auquel je me cramponnais pendant que Bella me suçait goulûment, ou encore le bureau qui n’avait pas résisté à nos assauts combinés alors que je la martelais sauvagement à grands coups de butoir.
Après une dernière douche – crapuleuse évidemment – je profitais que Bella soit descendue au pressing de l’hôtel récupérer la robe qu’elle allait porter ce soir pour aller fouiner dans l’une des boutiques du  Palms Casino & Resort, afin de dénicher une tenue, le costume que j’avais emporté n’étant pas des plus approprié vu l’endroit où nous allions nous marier. Je trouvais rapidement mon bonheur et emportais le sac dans notre suite. Bella était déjà de retour et, souhaitant garder la surprise de sa robe et de mon costume jusqu’au bout, nous décidâmes de nous changer une fois arrivés à la « chapelle ».
Nous arrivâmes sur place une demi-heure avant notre service. Une jeune femme à l’accueil, voyant nos sacs à bout de bras,  nous emmena aux vestiaires avec un sourire entendu.
J’enfilais rapidement le pantalon large puis passais la tunique à manches longues noire, assortie avec le bas, avant d’enrouler une cordelette en cuir clair autour de ma taille, et me mis à piaffer d’impatience en essayant de discipliner mes cheveux. Peine perdue… J’y accrochais tout de même le rajout, élément indispensable à ma tenue.
J’arrivais devant l’autel où se trouvaient déjà l’officiant, les témoins et le photographe engagé pour l’occasion, et j’attendis ma Bella, encore plus impatient si possible ! Encore cinq minutes… quatre… trois… deux… un…
La « Marche impériale » de John Williams résonna dans la pièce et je levais les yeux vers ma Bella…
Sublime apparition divine, vêtue d’une espèce de toge d’une blancheur absolue retenue par deux médaillons dorés disposés sur ses épaules, ses cheveux maintenus sur le côté par une épaisse barrette, également dorée, elle avançait fièrement vers moi, au rythme de la musique, au bras d’un Dark Vador des plus impressionnants. Lorsqu’elle fut enfin face à moi, une petite voix mystique s’éleva.

- Cette femme à lui donnée sera. Qui le fera ?
- Je la lui donne, mon Maître. Répondit Dark Vador d’une voix profonde et légèrement emphysémateuse.

Il posa doucement la main de Bella sur la mienne et nous nous tournâmes tous deux vers un Maître Yoda – aussi petit que celui de la saga – assis sur une chaise haute afin d’être à notre niveau.

- Cette femme choisie, tu as. L’honorer, la chérir, la vénérer tu devras. Votre amour très puissant je le sens, jeune Cullen. La protéger dans la joie et l’adversité est ton devoir, dans la santé et la maladie la soutenir tu feras. Cet homme choisi tu as. L’honorer, le servir, le chérir tu devras. La passion en toi très forte je le sens, jeune Swan. L’aimer dans la joie et l’adversité ton devoir est, la santé et la maladie le soutenir tu devras. Les anneaux sortir vous pouvez et après moi répétez. Pour épouse je te prends, moi Cullen Edward Anthony, symbole de mon amour et de ma fidélité cette alliance représente à ton doigt passée.
- Pour épouse je te prends, moi Cullen Edward Anthony, symbole de mon amour et de ma fidélité cette alliance représente à ton doigt passée.

Je répétais les mots d’une voix chevrotante d’émotion, mes yeux ancrés au regard de ma Bella, et lui passais, enfin, la bague au doigt avant de me tourner à nouveau vers Maître Yoda.

- Pour époux je te prends, moi Swan Isabella Marie, symbole de mon amour et de ma fidélité cette alliance représente à ton doigt passée.

Bella répéta les mots d’une voix forte et vibrante de sensualité, son regard obscurci par le désir alors qu’elle glissait doucement l’alliance à mon annulaire. Maître Yoda nous rappela à l’ordre en s’apercevant que nous étions plongés dans les yeux l’un de l’autre en toussotant doucement.

- Par les liens sacrés du mariage unis vous êtes, embrasser tu peux la mariée, jeune padawan.

Je me jetais goulûment sur les lèvres de mon ange en souriant et alors que ma langue taquinait doucement la sienne, nous fûmes, une fois de plus, rappelés à l’ordre par les toussotements de l’assistance. Bella baissa la tête, gênée, tandis que je souriais fièrement, enlaçant étroitement ma femme. Ma femme…
Maître Yoda nous tendit un stylo chacun afin que nous puissions signer le registre, puis nos témoins, Luke Skywalker, Han Solo, Padmé Amidala et Obiwan Kenobi, prirent le relais pendant que le photographe, Chewbacca, immortalisait notre union en images, mitraillant incessamment les lieux depuis l’entrée de mon ange.
Nos témoins nous félicitèrent vivement et nous étreignirent brièvement, Chewbacca beugla avant de nous donner la carte mémoire qui contenait les clichés, ainsi qu’un DVD que le cameraman qui avait filmé notre union venait de lui remettre, et Yoda nous fit signe que nous pouvions partir.

- L’amour très puissant dans votre couple, jeunes Cullen. Très belle la vie qui vous attend. Que la Force soit avec vous !
- Que la Force soit avec vous, Maître Yoda !

Nous nous étions exclamés d’une même voix et, impatients à l’idée de savourer notre nuit de noces et consommer notre mariage, nous filâmes sous les rires de ceux qui avaient été les témoins du plus beau jour de notre vie…

Fin Flash-back

- A quoi penses-tu, mon cœur ? Tu m’as l’air bien loin. Chuchota doucement mon ange au creux de mon oreille.
- A toi, mon amour. A toi. De notre arrivée à Vegas jusqu’à notre mariage…
- On doit vraiment rentrer ? On est bien ici, non ? Pleurnicha Bella, une petite moue boudeuse aux lèvres.
- Je sais, mon ange, moi aussi je préfèrerai rester ici mais on va se faire harceler, tu n’imagines même pas à quel point !
- Oh si, j’en ai eu un vague aperçu. Entre les appels de ta sœur et ceux de mon père, ma boîte vocale ne peut plus prendre un seul message ! Il faudra que je songe à les écouter un de ces quatre… Mais on doit vraiment prendre l’avion ce soir ? On pourrait louer une voiture et rentrer en prenant le chemin des écoliers, ça serait sympa, non ?
- C’est tentant ! Trop même… Et je suis désolé de dire non, notre retour serait encore pire que prévu…
- Tu as raison mon cœur. En tous cas, il nous reste quelques heures à tuer. Aurais-tu une idée à me soumettre par hasard ? Me demanda-t-elle, le regard pétillant de malice.
- Une idée ? Mais je fourmille d’idées, mon ange ! Susurrais-je en la plaquant contre le matelas.
- Ah ouais ? Laquelle, par exemple ? Gémit Bella en sentant mon genou écarter largement ses cuisses.
- Et pourquoi pas celle-ci ? Grognais-je en couvrant son corps du mien.
- Huuungh ! Mouiii… Couina-t-elle difficilement en sentant mon gland taquiner sa fente humide.

Je muselais ses lèvres des miennes, étouffant son cri alors que je m’enfonçais vivement en elle d’un puissant coup de rein, et me cramponnais à ses hanches tout en la travaillant au corps énergiquement. Notre lune de miel est bien trop courte pour être gâchée en paroles inutiles…
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Après avoir fait constater les dégâts et payé les dédommagements, nous avions rendu notre suite et attendions le taxi qui devait nous conduire à l’aéroport. Un pincement au cœur, je jetais un dernier coup d’œil à l’hôtel en montant dans le véhicule et m’aperçus que Bella faisait de même, une petite moue triste aux lèvres.
Une fois dans l’avion, nous éteignîmes nos téléphones respectifs et les enfouîmes dans le sac avant de le ranger dans le compartiment supérieur. Étant donné ce que nous allions faire, nous pouvions être sûrs que nos téléphones risquaient de sonner une fois le décollage effectué.
Nous en avions longuement parlé, entre une douche crapuleuse et une partie de strip-billard, et Bella allait ôter la protection de son bouclier physique pendant le vol de retour, histoire qu’Alice ait le temps de se calmer avant notre arrivée. Si nous lui avions dit de but en blanc, en arrivant à la villa  la bouche en cœur, «on est mariés », une chose est sûre : on aurait fini démembré et au bûcher. Là, au moins, Alice aura le temps de faire baisser la pression.
L’avion décolla et Bella posa sa tête sur mon épaule en soufflant tandis que je tenais sa main et jouais avec son alliance. Ses yeux fouillèrent les miens avec une toute nouvelle intensité puis un sourire éblouissant naquit sur ses lèvres.

- Je t’aime, Monsieur Cullen.
- Je t’aime aussi, Madame Cullen.

Je l’embrassais délicatement, doucement, comme si ses lèvres étaient faites de la plus fragile des porcelaines et lui murmurais encore mon amour avec ferveur.
Le vol du retour fut moins mouvementé que celui de l’aller ; alors qu’en allant à Vegas, nous avions passé plus de temps à baiser comme des animaux en rut, excités à l’idée de nous marier, là nous nous câlinions en douceur, ma Bella coincée entre mes bras, nous rassurant simplement par la présence de l’autre. Nous étions à la fois tristes d’avoir quitté notre petite bulle de volupté, mais aussi inquiets quant aux réactions démesurées de notre famille que nous allions récolter.
Une fois sur le tarmac de Seattle, j’allumais mon portable et supprimais, sans les consulter, les 227 messages vocaux et 463 texto que j’avais reçus ; Bella fit de même de son côté en grimaçant.
Contrairement à ce que l’on croyait, aucun comité d’accueil ne vint nous réceptionner à la sortie de l’aéroport. Ce n’était pas plus mal, nous avions ainsi un peu de répit…
J’ouvris la portière côté passager de la Volvo, que nous avions laissée dans un parking surveillé proche de l’aéroport, et attendis que Bella s’asseye avant de la refermer. Je fis le tour de la voiture, ouvris ma portière, balançais le sac à dos à l’arrière et m’installais au volant. J’eus à peine le temps de mettre le contact que les sonneries de nos téléphones agressèrent nos oreilles. Je grimaçais, tout comme Bella, et mon ange finit par prendre son appel, les lèvres serrées et les traits du visage tendus.

- Salut Jacob !
Eh Bella ! Ça va ? Vous êtes où, là ?
- On quitte le parking de l’aéroport de Seattle. Pourquoi ?
Pour rien. Dis, j’ai reçu un coup de fil terrifiant et délirant de ton père, il hurlait comme un cochon qu’on égorge, t’aurais dû entendre ça, c’était à mourir de rire.
- Ah oui ? Répondit ma Bella d’une voix étrangement aigüe.
Ouais, ouais ! Il délire le pauvre vieux ! Il dit que vous avez filé à Vegas pour vous marier ! Ah ! Ah !
- …
Bella ?
- …
Bells ?
- …
Youhou ! T’es toujours là ? Eh oh !  Bella !
- Euh… oui ?
Noooon ! Vous l’avez vraiment fait ? Vrai de vrai ? Wow. Ben… Félicitations alors!
- Merci Jake, ça me touche beaucoup ce que tu dis.
Vous retournez directement à la villa Cullen ?
- Oui.
Eh ! Pas la peine de le dire comme ça, on dirait que tu te rends à l’abattoir ! Remarque… c’est peut-être le cas… Bon, tu sais quoi ? J’emmène ma jolie sangsue d’amour et ma Meute à la villa, on vous protégera, ok ?
- Ok. Merci Jake, mais tu n’es pas obligé de faire ça tu sais ?
Je sais, je sais ! Je veux juste voir la tronche de la naine quand elle va vous démembrer et celle de Charlie quand il va faire flamber son gendre !
- Ah. Ah. Merci du soutien, faux frère ! Bon, à tout’ !

Bella raccrocha rageusement et à peine trente secondes plus tard, son téléphone sonna à nouveau. Cette fois-ci, elle ne prit pas la peine de répondre, c’était un appel de Charlie. Voyant qu’elle mâchouillait sa lèvre et qu’elle s’arrachait littéralement les cheveux, j’essayais de la calmer, attrapant doucement sa main et la pressant tendrement.

- Détends-toi mon ange, tout va bien se passer…
- T’as entendu Jacob ? Mon père est fou ! Bon, ça fait longtemps tu me diras mais… et Alice ! Ça va pas le faire du tout ! Je ne le sens pas du tout sur ce coup-là !
- T… tu regrettes ?
- NON ! Non, je ne regrette rien, et encore moins notre mariage. C’est juste que… si mon père ne se prenait pas pour les Thénardier et ta sœur pour un nazi en puissance, tout se passerait pour le mieux dans le meilleur des mondes…
- À qui le dis-tu !

Je roulais le plus lentement possible, essayant de retarder l’inévitable confrontation familiale, mais au bout de cinq minutes à ne pas dépasser les 100km/h, je finis par ne plus supporter cette lenteur d’escargot et enfonçais le pied sur l’accélérateur. Bella caressait distraitement ma cuisse en regardant le paysage défiler, la tête contre la vitre, et sa main remonta machinalement jusqu’à mon entrejambe qui s’agita, anticipant déjà une future réaction.

- Bella… Tu crois vraiment que c’est le moment ? Lui demandais-je à contrecœur, crevant d’envie de m’arrêter sur la route et de jouer les prolongations.
- Bah ! Au point où on en est, un peu de retard ne nous tuera pas, non ?
- C’est sûr mais tu crois vraiment que… Bellaaaa !

Elle avait reculé son siège tout en déboutonnant rapidement mon jeans d’une main avant de s’agenouiller au sol, d’empoigner mon pantalon à deux mains et de tirer vers le bas d’un coup sec. J’eus à peine le temps de dire « ouf ! » que sa divine bouche m’engouffrait profondément. Les yeux rivés sur la route, les mains serrées sur le volant au point de le tordre, et mon attention difficilement fixée sur autre chose que les merveilleuses sensations procurées par sa langue, je me mis à gémir de plaisir et pleurnicher de frustration lorsque «Chapi-chapo» retentit dans l’habitacle, signifiant que ma chère sœur appelait, encore. Je décidais de l’ignorer et me laissais submerger par la caresse de ses lèvres coulissant si délicieusement sur mon chibre lorsqu’Alice appela une fois de plus… puis une autre... et encore…

- Merde ! Je… oh ouiii continue comme ça bébé… putain Alice tu fais chier ! Ta laaangue… merde ! Pas… bouclier ! Remets-le ! Oh t’arrête pas !

Je la sentis sourire autour de ma bite et les vibrations que provoqua son rire étaient des plus jouissives. N’en pouvant plus, je m’arrêtais brusquement sur le bas-côté, pleurnichant comme un bébé lorsque sa bouche me libéra brutalement, puis sortis tant bien que mal de la voiture, le jeans en bas des jambes et tirant le poignet de ma Bella d’un coup sec. Elle trébucha sous mon empressement et je la redressais rapidement, l’allongeais sur le capot de la voiture, arrachais son legging, agrippais ses chevilles à deux mains, écartais ses jambes en grand, me cramponnais à ses hanches et entrais en elle d’un brusque coup de rein en hurlant de plaisir ; j’étais enfin chez moi.
Je la martelais comme un acharné, évacuant ma frustration, ma colère, ma peur envers la réaction de nos proches avec la meilleure arme que j’avais en ma possession.
La tête rejetée en arrière, la bouche grande ouverte et les mains agrippées au capot, Bella subissait la puissance de mon assaut en hurlant de plaisir, son bassin ondulant furieusement à la rencontre du mien. J’observais avec un plaisir évident ma bite entrer et sortir frénétiquement de son minou dégoulinant et un CRAC me fit lever les yeux ; Bella avait à moitié arraché le capot… Ouf ! Ce n’est que la Volvo…
Je la fis se redresser et enfouis mon visage contre sa poitrine, tétant goulûment ses seins tel un nouveau-né assoiffé collé à la mamelle, mes va-et-vient s’intensifièrent en sentant ses parois palpiter furieusement autour de mon chibre. Bella croisa ses jambes autour de ma taille, ses talons appuyant constamment plus fort, augmentant la cadence de mes coups de butoir.

- Oui ! Oh oui ! Encore ! Là ! Là ! Oui là ! Pluf… Plus fort !
- Oh putain oui ! T’aimes ça, hein ? T’aimes ça… Quand… je… te… martèle… comme… un… dingue !
- Rhoan ouiii ! Encore ! J’aime ça ! Ouiii ! J’aime ça ! Encore ! Oui encore !

Bella se laissa lourdement retomber sur le capot, la tête roulant frénétiquement de droite à gauche, les mains agrippées fermement à mes hanches jusqu’à me faire mal – mais à ce point-là, je ne le sentais même plus – et elle hurla lorsque son orgasme l’envahit, ses parois me comprimant douloureusement. Je m'enfonçais en elle une fois… puis une seconde… et une dernière avant d’exploser au plus profond de son corps dans un rugissement féroce, le souffle heurté, le corps tremblant, les jambes coupées et le moral regonflé à bloc !
Nous entendîmes trop tard la sirène, les gyrophares tournant à fond et les phares nous éclairant comme la piste lumineuse suivant un artiste sur scène. Oups ! Pris sur le fait.
Bella se redressa vivement et je m’écartais d’elle, la cachant à la vue des policiers qui étaient toujours dans la voiture de patrouille pendant qu’elle se rhabillait comme elle le pouvait et je remontais mon pantalon d’un geste vif, le refermant alors qu’un flic sortait du véhicule, une lampe torche à la main.

- Oh vous là-bas ! Vous vous croyez où ? Cracha le flic d’une voix autoritaire, ces yeux vicelards rivés sur mon ange.
- Euh… Et bien… On rentre de notre voyage de noces Monsieur l’agent et…  Commença ma Bella.
- Rien à foutre jeune fille ! Attentat à la pudeur, conduite amoureuse et exhibitionnisme, vous savez ce que ça peut vous coûter ? Vos papiers ! Bon Dieu ! Vous avez vu l’état de votre capot ? Il s’est passé quoi ?
- Euh… Je suivais un camion d’un peu trop près, son chargement était mal fixé et en passant un peu trop vite sur un dos-d’âne, des parpaings sont tombés du camion et je n’ai pas pu les éviter. Mentis-je en voyant l’indentation monstrueuse sur le capot, là où Bella s’était laissée tomber.
- Hmpf… Véhicule dangereux en plus, ça va vous coûter cher tout ça !

Bella entra dans la voiture, en profitant pour passer un jeans qu’elle récupéra dans le sac pendant que je farfouillais à la recherche de nos passeports et de notre certificat de mariage en maudissant ce foutu policier. Je les tendis au flic et jetais un regard à celui resté dans la voiture. Il était secoué par un rire silencieux et notait le numéro d’immatriculation de la Volvo. M’intéressant aux pensées de celui qui nous avait alpagués, j’appris qu’ils intervenaient suite à un appel anonyme d’une jeune femme à la voix fluette, qui leur avait dit qu’ils nous trouveraient sur le bas-côté et ce que nous faisions exactement. La salope ! Mais quelle salope ma frangine !
J’expliquais la situation à ma Bella, d’une voix bien trop basse et rapide pour que l’humain la perçoive, et les yeux de mon ange noircirent de colère.

- Isabella Swan ? s’exclama le flic, surpris.
- Cullen maintenant.
- Cullen ? Comme le Docteur Carlisle Cullen ? Et Swan comme Charlie Swan ?
- Oui, c’est… ce sont mon beau-père et mon père… Expliqua Bella d’une voix tremblante.
- Ah ben c’est du propre ! Je suis navré pour votre père mademois… madame, j’ai entendu parler de sa… disparition… Un bon flic, ce Charlie. C’est très triste. Fermez la voiture et montez dans la nôtre, on vous emmène au poste !
- Quoi ?
- Oui, oui. Vous n’en sortirez que lorsqu’une caution aura été versée par un tiers.

Le flic avait un sourire satisfait aux lèvres. Bella, elle, était mortifiée. Et moi ? J’avais des envies de meurtres pas croyables… Alice allait me le payer.
Nous fûmes menottés, envoyés à l’arrière du véhicule comme de vulgaires criminels – on ne faisait pourtant rien de mal, non ? - et emmenés au Commissariat de Port-Angeles.
Ayant droit à un appel, Bella contacta Jacob, qui se marrait comme une baleine au point de se faire dessus. Cet enfoiré nous fit mijoter pendant six heures dans une cellule avant de daigner débarquer avec une Tanya morte de rire et l’argent de la caution.
Bella et moi fûmes relâchés sous les rires goguenards des flics, puis nous montions dans la vieille Volkswagen de Jacob qui nous conduisit jusqu’à la Volvo, toujours parquée sur le bas-côté.

- Oh la vache ! Vous n’en ratez pas une vous deux ! D’abord la fuite à Vegas et maintenant l’arrestation pour exhibitionnisme sur la voie publique ! Vous êtes trop forts ! Si vous n’existiez pas, faudrait vous inventer !
- La ferme Jacob, c’est pas drôle ! Tempêta ma douce en proie à la colère.
- Franchement, vous avez fait comment pour vous faire gauler sur une route rarement fréquentée et en pleine nuit en plus ? Demanda Tanya en ricanant, se remémorant toutes les fois où elle avait baisé en public sans se faire prendre.
- Tu demanderas à Alice. C’est elle qui a prévenu les flics. Crachais-je.
- La naine ? Non, elle n’a pas fait ça quand même ! S’étonna Jacob en ricanant comme une hyène.
- On voit bien que tu ne la connais pas, mon loulou d’amour… Alice est capable de bien des choses lorsqu’on ne fait pas tout à sa manière. C’était une minuscule vengeance en rapport avec leur échappée à Vegas. Alice est comme ça, « œil pour œil, dent pour dent » ! Rigola Tanya en caressant la cuisse de son « loulou d’amour ».

Ils continuèrent à se foutre de nous jusqu’à ce que l’on démarre la Volvo, puis nous suivirent jusqu’à la villa pour s’assurer que nous ne fassions pas un autre arrêt imprévu. Une fois sortis de la voiture, je soufflais un bon coup pour me donner du courage, ancrais mon regard à celui de ma Bella et pris doucement sa main dans la mienne, portant le sac de l’autre.
Bien qu’il soit très tard – ou plutôt très tôt vu qu’il était près de cinq heures du matin – la villa était pleine de monde, de notre famille à nos amis, en passant par la Meute de Jacob et les Lycans. Même Charlie était là, bon pied, bon œil, les yeux luisant de colère et de la vapeur sortant par les narines. Il avait vraiment été un dragon dans une vie antérieure.
Nous eûmes à peine le temps d’entrer qu’une petite chose noire et blanche vola vers nous dans le but de me frapper. Bella m’engloba instantanément sous sa bulle protectrice et Alice fut éjectée, atterrissant brutalement entre les bras tendus de son compagnon.
Elle se débattit quelques secondes avec Jasper qui tentait de réfréner ses ardeurs, lui fit les gros yeux, tapa du pied puis avança vers Bella et moi d’un pas vif. Son regard noir était assassin, ses lèvres pincées par la colère et ses narines frémissaient de rage.

- Toi ! Toi ! Toi ! Hurla-t-elle en frappant le bouclier invisible de ses petits poings.
- Quoi moi ?
- Comment as-tu pu lui faire ça, Edward ? Comment as-tu pu ? Brailla-t-elle, la voix suraiguë.
- Lui faire quoi, Alice ?
- Tu lui as gâché ce qui aurait dû être le plus beau jour de sa vie ! Beugla ma sœur en s’empoignant les cheveux à deux mains.
- Ma petite fille méritait mieux qu’un mariage bradé dans une vulgaire chapelle de Vegas ! Elle mérite mieux que ça ! Mieux que toi ! Vous allez me faire le plaisir d’annuler ce  mariage au plus vite ! S’époumona Charlie qui avait rejoint Alice dans le club « Tuons Edward ».

Entre mes bras, Bella frissonnait violemment. Je crus un instant qu’elle frémissait de peur, mais en croisant le reflet de son regard dans un miroir, je compris qu’elle était dans une rage infernale. J’entendis des sanglots et aperçus Esmée, assise sur un sofa, qui nous regardait avec une incroyable tristesse. Manquait plus que ça !
Alors qu’Alice et Charlie hurlaient comme des possédés, mon ange se tendit.

- ASSEZ ! Arrêtez un peu tous les deux !
- Quoi ? Mais… Mais Bella, tu ne vas tout de même pas prendre sa défense ! Il a gâché votre mariage ! Il a ruiné…
- Non Alice ! C’est toi qui ruine notre lune de miel en appelant les flics et tu oses dire que mon mari gâche le plus beau jour de ma vie ? Tu ne manques pas d’air!
- Quoi ? Mais que… mais qui… mais co… Enfin Bella, arrête de prendre sa défense ! C’est à cause d’Edward que tu as eu un mariage au rabais !
- Non, j’ai eu le mariage dont je rêvais !
- Mais enfin Bella ! Toutes les filles veulent un grand mariage ! Et à cause de cet égoïste qu’est mon frangin, tu n’y as pas eu droit !
- Non Alice, j’ai eu le mariage de mes rêves ! Je ne voulais pas de centaines d’invités, ou de piscines de champagne…
- Fontaines de champagne, Bella, fontaines de champagne ! S’impatienta Alice en tapant du pied face à la « stupidité » de ma douce.
- ARG ! C’est à cause de toutes ces choses-là qu’on est partis à Vegas !
- Mais enfin, Bella ! J’avais tout prévu, votre mariage aurait été grandiose !
- TU avais tout prévu ! Mais merde ! C’était MON mariage, non ? Pas la peine de pleurnicher, Alice ! Mon mariage a été grandiose ! Fabuleux !
- Pfff ! Je ne vois pas ce qu’il y a de grandiose et fabuleux à être marié dans une chapelle minable par une Elvis décati ou une Marilyn Monroe obèse et vulgaire !
- Nous ne nous sommes pas mariés dans une chapelle minable !
- Et certainement pas avec Elvis ou Marilyn ! Bonjour le cliché, Alice ! Marmonnais-je.
- Mais oui, bien sûr !
- Si, si, j’te jure Alice ! C’est Maître Yoda qui nous a mariés ! M’exclamais-je gaiement.
- Et c’est Dark Vador qui m’a menée à l’autel ! Chewbacca prenait des photos et Obiwan Kenobi, Luke Skywalker, Han Solo et la Reine Amidala ont été nos témoins ! Ajouta joyeusement mon ange en me lançant un regard transi d’amour.

Je la serrais tout contre moi et l’embrassais chastement – famille témoin oblige – pendant qu’autour de nous, des hurlements de fureur, éclats de rire ou hoquets de stupeur retentissaient. J’ouvris le sac à dos, en ressortis les photos que nous avions fait développées et cherchais Esmée du regard pour les lui donner. Elle se leva, s’avança lentement vers nous, et Bella l’engloba également sous le bouclier qu’elle avait peur de lever. Ma mère posa une main sur ma joue et l’autre sur celle de ma Bella et nous observa attentivement.

- Pourquoi ? Pourquoi avez-vous donc fui à Vegas ? J’aurai tant aimé être témoin de votre union !
- Esmée… Vous avez entendu les paroles d’Alice ? Ses projets ? Ce mariage n’était pas pour nous…
- Bien sûr que si ! Il aurait dû être fabuleux ! Le mariage du millénaire ! Hurla Alice en frappant le bouclier à deux mains.
- Nous voulions quelque chose de simple, pas la folie démesurée d’Alice…
- Pourquoi ne me l’avez-vous pas dit avant de partir ? J’aurai pu comprendre ! Venir avec vous ! Prévenir Carlisle et…
- Et risquer qu’Alice l’apprenne et déjoue nos plans ? Je suis désolé, maman, nous sommes désolés… Mais on ne regrette rien, on a eu ce que l’on voulait et si ça ne rentre pas dans la catégorie « mariage grandiose », on a eu le mariage idéal à nos yeux. Expliquais-je d’une voix douce.
- Et puis… Nous avons l’intention de renouveler nos vœux une fois que tous les problèmes seront rentrés dans l’ordre. Et nous allons les renouveler en famille cette fois-ci. Ajouta mon ange avec un petit sourire en regardant attentivement ma mère.
- C’est vrai ? Vous allez vraiment faire ça ? Demanda Esmée d’une petite voix, les yeux pétillants de joie.

Nous hochâmes la tête en lui souriant grandement et ma mère nous étreignit avec force.

- Tout n’est pas perdu alors ! Bon d’accord, ce n’est pas un mariage mais on peut toujours faire ça bien ! Je vois… je vois des lâchés de colombes une fois les vœux prononcés, des dais de soie blanche tendus entre des piquets d’or, des cœurs lumineux suspendus, des…
- Non Alice. Tu ne vois rien du tout. Tu n’auras pas ton mot à dire dans l’histoire! M’énervais-je.
- Mais enfin Edward, je peux quand même vous aider, non ?
- Non Alice, pas question de décider à notre place. Cracha mon ange d’une voix blanche.
- Je ne parle pas de décider, je parle d’aider !
- Oui, mais chez toi, ces deux verbes ont exactement la même définition. Hors de question que tu t’occupes de quoi que ce soit. Statuais-je.

Alice s’empoigna violemment la poitrine, comme si elle avait reçu un coup de couteau en plein cœur, et Jasper secoua la tête avant de l’enlacer.

- Jazz ! Tu… tu les entends ? Tu as entendu… Ils ne veulent pas…
- Alice, ce n’est pas parce que tu aimes faire les choses en grand que c’est la même chose pour tout le monde ! Ils sont heureux, c’est le principal !
- Tu n’es qu’un traître Jasper Withlock ! Comment oses-tu prendre leur défense?
- Je ne les défends pas, Alice, je dis juste que c’est leur mariage, leurs vœux à renouveler, leurs vies, pas la tienne ma gazelle !

Alice finit par baisser la tête, dépitée, puis releva finalement les yeux vers nous, marmonnant un bref « désolée ». Sentant que l’atmosphère s’était détendue, Bella leva son bouclier et nous fûmes rapidement engouffrés dans une étreinte à couper le souffle d’Emmett.

- Les félicitations s’imposent mes petits tourtereaux ! Je suis si ému ! Qui aurait cru que notre Roméo aurait eu les couilles nécessaires pour enlever sa Juliette de cette façon ? Bon allez, avouez ! Il était pourri ce mariage, hein ? C’est bien un Elvis rabougri qui vous a unis, hein ?

Bella roula des yeux et lui tendit l’une des photos, Esmée observant les autres avec attention, un petit sourire aux lèvres.

- Mille milliards de mille grizzlys galopants ! Ils ont dit la vérité ! C’est Yoda qui les a mariés ! S’exclama-t-il d’une voix étonnée.

Les photos passaient de mains en mains et Aro se glissa jusqu’à nous, serrant ma main et se concentrant sur mes souvenirs récents pour voir le déroulement complet de notre union. Heureusement, il zappa notre arrivée à l’hôtel et me lâcha avant d’arriver à notre nuit de noces…

- Oh ! Oh ! Quelle excentricité ! Mais venant de deux êtres aussi particuliers, il ne pouvait en être autrement. Je vous félicite, mes jeunes amis et vous souhaite une éternité des plus agréables.
- Merci Aro. Chuchota mon ange d’une voix douce alors que Marcus me tapotait l’épaule.

Du coin de l’œil, je vis que le Chef Swan était à l’écart, maintenu en position assise par Sue et Billy. Lorsqu’il croisa mon regard, ses yeux lançaient des éclairs.

- Comment avez-vous pu faire ça ? Et sans ma bénédiction en plus ! J’exige que vous m’annuliez ce mariage au plus vite et…
- NON PAPA ! J’en ai assez. Tu passes ton temps à essayer de nous séparer pour qu’on se voie le moins possible. Si Edward t’avait demandé ma main, tu la lui aurais refusée. Je l’aime. Je suis sa femme aux yeux de la loi. Nous sommes mariés, que cela te plaise ou non.
- Mais enfin Bella… Vous êtes trop jeunes ! Tu n’as que 19 ans, tu ne sais pas ce que tu fais ! Et si vous divorcez dans un an et…
- Papa ! As-tu écouté tout ce que Marcus t’a expliqué sur les âmes-sœurs ? Sur les liens entre vampires ? Le divorce existe chez les humains, je ne le suis plus ! Edward est mon compagnon. Ma raison d’être, ma moitié. Et tant que nous vivrons, il en sera ainsi.
- Tu n’en sais rien, tu ne sais pas ce qu’il t’attend !
- Franchement, je plains cette pauvre Sue. Tu es étroit d’esprit, râleur, pétri d’habitudes, casanier et là maintenant, despotique ! Si tu n’es pas content pour nous, pour moi, rien ne te retient ici.

Au fur et à mesure, le visage de Charlie s’empourpra de plus en plus. Mais lorsque mon ange lui indiqua la porte du doigt, il blêmit subitement avant de se tourner vers moi.

- C’est de ta faute ! Ma fille ne m’écoute plus et ne me respecte plus à cause de toi ! Si tu n’étais pas indestructible, je me ferais un plaisir de te présenter à mon fusil, crois-moi ! Tu vas la rendre malheureuse, vous vous êtes mariés trop jeunes ! Tu vas la –AÏE ! Mais ça va pas, Sue ?

Charlie se frottait la joue tandis que Sue avait la main qui la démangeait une fois de plus. Elle se redressa, droite comme un I, et se plaça en face de Charlie.

- Mais écoutes-toi un peu parler, Charles Swan ! Ces jeunes sont heureux, tu ne veux donc pas le bonheur de ta fille ? Ta fille unique ? S’exclama-t-elle furieusement.
- Mais ils sont trop jeunes ! Je me suis marié au même âge, on voit où ça m’a mené et…
- Mais Edward n’est pas Renée ! Renée – paix à son âme – était volage, elle changeait d’avis comme de chemise ! Tu n’étais tout simplement pas son âme-sœur. Te rends-tu compte du mal que tu fais en parlant de Renée ? Vas-tu me comparer à elle ? Est-ce pour cela que tu fuies à chaque fois que j’aborde le sujet « mariage » ?

Sue continuait à hurler sur Charlie et Bella, qui s’était tendue à la mention de sa mère, s’était réfugiée entre mes bras, le visage enfoui dans mon torse, marmonnant continuellement « ils ont tout gâché, ils ont tout ruiné ». Lorsque le Chef Swan s’aperçut que sa fille pleurait, il s’approcha de nous, me jeta un regard mauvais et agrippa le poignet de mon ange. Je feulais sans le quitter des yeux pour avoir osé rendre ma compagne malheureuse.

- Mais c’est qu’il mordrait en plus ! Bougonna-t-il en essayant une fois de plus de me prendre mon ange.

Bella embrassa tendrement mon torse et je me calmais immédiatement. Enfin, elle se tourna vers son père.

- Quoi Charlie ?
- Euh… C’est que… je suis désolé… je n’aurai pas dû réagir de cette façon… Mais essaye de me comprendre… C’est juste difficile… d’accepter… que ma fille grandit et… bref… je suis désolé…
- C’est bien beau tes excuses, mais je ne suis pas la seule à qui tu as fait du tort. Edward aussi devrait les entendre tes excuses !
- Et quoi enc… AÏE SUE ! Grmpf… Désolé Edward… Hmpf… excuse… Pfff… voilà quoi…

Il s’éloigna en se frottant le crâne puis alla s’asseoir dans un canapé alors que Rosalie lui donnait les photos de notre mariage.

- Vous n’avez que des photos ? Y’a pas un film ? Demanda Jasper, s’attirant les foudres de sa compagne.
- On a aussi toute la cérémonie en vidéo, Jabba le Forestier a tout filmé. Expliqua ma douce en souriant béatement.
- Jabba ? C’est pas l’espèce de moustique avec une grosse trompe qu’on voit dans l’épisode 1 ? Demanda Emmett avec intérêt.
- Nooon ! Ça c’est Watto. Jabba c’est l’espèce de grosse larve répugnante, croisement entre un crapaud et un blob gélatineux. Expliqua Bella avec condescendance.

J’enroulais étroitement mes bras autour de sa taille et elle me fut brusquement arrachée par Alice.

- Bella ! Bella ! Vite ! Faut que je te montre ça ! J’ai trouvé la robe merveilleuse que tu porteras lorsque vous renouvèlerez vos vœux ! S’exclama gaiement ma sœur.
-  Alice, qu’est-ce que tu n’as pas compris dans « tu n’aideras en rien » ? Cracha mon ange d’une voix venimeuse en venant se réfugier entre mes bras.
- Q-quoi ? Mais... mais pourquoi ? Balbutia Alice, les lèvres tremblotant de chagrin.
- Pourquoi ? Humm… L’appel anonyme aux flics, par exemple ?

Alice se figea, les yeux écarquillés, la bouche-bée, les bras ballants.

- Mais… mais… mais c’est de votre faute ! Si vous ne vous étiez pas sauvés à Vegas pour vous marier dans notre dos, jamais je n’aurais prévenu la police pour leur dire que vous vous envoyiez en l’air sur le bord de la route et…
- QUOI ? VOUS AVEZ FAIT QUOI ? S’époumona Charlie, au bord de l’anévrisme.
- Oh Charlie, c’est pas comme si on n’avait jamais baptisé ta voiture de patrouille… Répliqua dédaigneusement Sue Clearwater en secouant la tête.

J’eus subitement à l’esprit des images dont je me serai franchement, mais alors franchement passé…

- C’est pas pareil !
- Et en quoi est-ce différent, Chef Swan, si c’est vous qui avez le pantalon en bas des chevilles, Sue sur la banquette arrière alors que la vieille Mémé Swifft ramasse des champignons juste à côté ? Lui demandais-je, un sourire narquois aux lèvres. Ça a parfois du bon, la télépathie.
- Mais que… Mais qui… Mais comment…

Je tapotais brièvement mon front, le regard railleur rivé sur mon beau-père mortifié, tandis que Bella, la bouche grande ouverte, observait son père, interdite. Elle explosa finalement de rire et se jeta dans mes bras, le corps secoué de vibrations.

- Oui. Ben moi au moins, je n’ai pas fini au poste !
- Ça c’est parce qu’à ce moment-là, tu étais le Chef de la Police, mon chéri. Et si je me souviens bien, tu as dû aller à confesse après que mémé Swifft t’ait dénoncé auprès de la Paroisse et tu as dû lui couper ses dix stères de bois, à la hache, pour éviter qu’elle en parle à droite et à gauche…
- Oui… bon... d’accord… mais c’est que… arg, fatigué… trop tard pour mes vieux os… trop vieux pour ces conneries… Vous avez une chambre de libre s’il vous plait, Esmée ?
- Huum… Il y a l’ancienne chambre d’Edward si vous voulez !
- Ne t’inquiète pas, papa, les draps sont propres puisque tu nous as empêché de nous y rouler la dernière fois ! Ricana Bella.

Charlie rougit, horrifié, puis finit par attraper vivement le poignet de Sue Clearwater avant de l’entraîner à l’étage, sous les éclats de rire général. Billy, qui baillait à s’en décrocher les mâchoires, demanda à Jacob de le raccompagner après nous avoir félicité une nouvelle fois, d’abord pour notre mariage, et ensuite pour avoir mis un peu d’action et de rigolade dans cette baraque de fous.
Alors que les uns et les autres s’éloignaient par petits groupes, certains prévoyant une chasse, d’autre une partie d’échec, de cartes ou de jeux vidéo, j’agrippais doucement le poignet de mon ange et l’emmenais à l’extérieur, au cottage. Après tout, nous sommes toujours en lune de miel, non ?