Edward & Bella

Edward & Bella

samedi 30 avril 2011

43 - Un cheveu sur la soupe

POV Alice (quelques heures plus tôt) :

OOOOH mais c’est vraiment génial !
Je suis trop, mais alors trop contente !
Pas la peine de chercher à trifouiller dans mon cerveau, crétin, je ne te laisserai pas faire !
Non mais !
Hihihi ! Je le sais que tu as horreur des défilés de mode et de la macarena, mais tant que tu chercheras à venir dans ma tête, c’est la seule chose que tu y trouveras !
Enfin !
Il s’en va enfin !
Impatient en plus.
Et nerveux aussi, mais faut le comprendre le petit frère : ça fait 3 semaines que sa Bella l’ignore totalement…
Ça me faisait mal au cœur de voir Bella ainsi et surtout de la voir s’enfoncer dans cet espèce de mutisme, mais maintenant, je suis rassurée. Les dernières nouvelles sont excellentes et Bella sort enfin de sa coquille !
J’en connais un qui va avoir une sacrée surprise ce soir…
Parce que c’est du chaud-bouillant qu’elle lui réserve, mais surtout…

- Alors Alice, t’as vu quoi ?
- D’après toi, Rose ? Que des bonnes choses ! Du concentré de bonheur en tube ! Tant qu’à faire, je vais tous vous mettre au courant en même temps, ça m’évitera de me répéter… J’appelle Jazz pour qu’il partage la bonne nouvelle avec nous !


Je m’installe dans le sofa, frétillante de joie alors que tout le monde me regarde comme si j’avais un bras greffé sur le front. J’appelle mon mari adoré et il décroche à la première tonalité.

- Oui ma gazelle ?
- Salut mon Jazz, ça va mon amour ?
- Ça pourrait si tu ne me manquais pas autant ma belle…
- Dis-moi mon cœur, est-ce que Carlisle est avec toi ? J’ai une nouvelle à vous annoncer !
- Il s’est passé quelque chose ? C’est grave ?
- Non Jazz, non ! Une vision. Qui aura lieu ce soir. C’est justement ça la grande nouvelle !
- Tout le monde est là justement, Carlisle, Kate, Laurent, Jared, Victoria…
- ILS VONT SE MARIER ! ! ! !
- Hein ? Quoi ? De qui tu parles bébé ?
- Edward ! Bella ! Elle va faire sa demande ce soir et il va dire oui ! C’est trop génial !
- Bella ? C’est elle qui va…
- OUIIII ! C’est elle qui va sauter le pas ! Mais chut ! Edward ne le sait pas encore ! En fait, il ne le saura que cette nuit ! Oh c’est trop génial !
- Ah ! Ils ne font vraiment rien comme tout le monde ces deux-là ! En tous cas, ça fait bien rire le groupe ! Eh ! Tu nous préviendras quand le futur marié sera au courant, qu’on puisse le chambrer un peu ?
- Rhooo… C’est pas sympa ça, mon Jazz ! Mais je ne peux rien te refuser, tu le sais ! Et puis… ce sera bien fait pour lui ! Depuis le temps qu’il contemple son caillou et qu’il s’interroge sur quand faire sa demande… Il se fera sacrément coiffer au poteau ! Bon, je te laisse mon cœur, j’ai deux trois petites bricoles à faire !
- Pas de souci mon Alice. De toute façon, on se voit cette nuit, ça y est, on rentre !
- J’ai hâte Jazz, j’ai hâte… Je t’aime !
- Je t’aime aussi ma gazelle… A tout à l’heure, je t’embrasse !

Je raccroche, extatique.
Mon Jazz rentre dans la nuit et mon petit frère va se marier !
Emmett et Jacob se marrent comme des baleines à l’idée que ce soit Bella qui pose un genou au sol. Quelle bande de truffes !
J’ai vu ce qu’il va se passer… Comme c’est romantique !
Je ne pensais pas que Bella aurait le cran de faire ça, mais apparemment si…
Je me concentre…
Humm… Humm… Non, les choses ne changent pas… ça va toujours se passer comme ça !
GENIAL !
Par contre, ça m’énerve cet espèce de flou sur l’après ‘oui’…
Il n’était pas là tout à l’heure…
Bah, ça doit encore être ce fichu bouclier qui fait des siennes. Bella disparaît régulièrement de mes visions quand elle active la partie physique de son bouclier.
Ah ! Enfin !
Ils sont partis du cottage !
Je vais pouvoir préparer quelques petites choses qui feront plaisir à Bella…

- Euh… Dis-moi Emmett, tu veux bien me rendre un petit service ?
- Tout ce que tu veux petit lutin frétillant !

Petit lutin frétillant… Non mais c’est vraiment du n’importe quoi, là !

- Dis-moi mon grand frère adoré, pourrais-tu chasser un ours et deux pumas et embouteiller le sang s’il te plait ?
- Bah ! Pourquoi ça ?
- Parce que je pense que leur soirée se terminera autour d’un verre ! C’est si romantique…
- Rho mais euh ! J’ai pas fini ma partie de… AÏE ! Mais Rosie ! Arrête de me frapper !
- T’as qu’à être moins con, Em’ ! Allez hop ! Lève tes fesses et ramène deux pumas et un ours pour Alice ! Allez, plus vite que ça ! S’écrie Rosalie en tapant du pied au sol.
- Jacob va t’accompagner et t’aider dans ta chasse. N’est-ce pas mon loulou d’amour ?
- Oui Tanya. Allez, viens Emmett ! Parce que toi, si tu connais pas ce regard-là, moi j’le connais très bien : ça veut dire « fais ce que je te dis ou sinon tu peux faire ceinture pendant un bail »…

Ah !
Enfin des hommes bien dressés, comme il se doit.
Nous les regardons partir en ricanant et j’ai à peine le temps de me retourner qu’Esmée me tend son service de verres en cristal de Baccarat. Je m’en saisis délicatement avant de me diriger vers l’entrée.
Je me retourne vers ma sœur et Tanya qui ont toutes les deux un petit sourire rêveur. Elles sont heureuses, elles aussi, de la façon dont les évènements se déroulent.

- Dites les filles, ça vous dit de me donner un coup de main pour leur préparer un cadre idyllique ?

Leurs immenses sourires répondent d’eux-mêmes.
Nous sortons donc toutes les trois, bras dessus, bras dessous, pour installer le décor pour la scène finale de la soirée : une demande en mariage inespérée !


POV Edward (au moment de sa soirée avec Bella)

J’écoutais ma belle avec une attention quelque peu défectueuse, piégé par son regard envoûtant et le mouvement hypnotique de ses lèvres pulpeuses. M’entendre dire inlassablement qu’elle m’aime plus que tout flattait mes oreilles, mon cœur et mon ego.
A la fin de ses paroles, je m’aperçus qu’elle m’observait fixement, inquiète, un genou posé au sol et mes mains entre les siennes.

Euh… Il s’est passé quoi, là ? C’est quoi le truc ? J’ai dû rater un passage…

Je me repassais son monologue et me focalisais sur ses dernières paroles et me figeais lorsque je crus en comprendre le sens.

Noooon ! Pas possible !

Le regard de ma Bella se fit craintif tandis que le mien s’écarquillait de surprise.

- Euh… Edward… je ne sais pas si… tu t’en es rendu compte mais… je viens de… je viens de te demander en mariage… euh… une réponse serait la bienvenue…

Je l’attrapais brusquement sous les aisselles et plaquais son corps contre le mien avant de sceller mes lèvres aux siennes, hurlant ma joie à travers des « OUI » tonitruants entre deux baisers.

- OUI ma Bella ! SMACK ! Oh putain OUI ! BIZZ ! Mille fois… SMACK ! OUI… Si tu savais… BIZZZ ! comme je suis heureux… SMACK ! et fier… BIZZZ… que tu m’aies choisi… SLURP ! comme époux… SMACK ! Je t’aime… BIZZZ ! Mon amour.

Je me relevais vivement avec mon ange dans les bras et la fis virevolter dans tous les sens en riant et en sanglotant de joie à la fois. Je n’en revenais pas… Alors que j’attendais depuis plusieurs mois de trouver le moment parfait pour lui demander sa main, Bella m’avait royalement coupé l’herbe sous le pied au cours de cette étonnante soirée. Évidemment, Alice avait vu « le truc » et nous entendîmes des « félicitations ! » braillés de tous côtés.
Connaissant les frangins, j’allais me faire chambrer à coup sûr !
J’emmenai Bella dans la salle de musique du cottage, tout en l’enlaçant étroitement, et une fois dans la pièce, j’attrapai le petit écrin et l’ouvris devant elle.
Un hoquet de stupeur s’échappa de ses lèvres lorsqu’elle vit ce que la petite boîte contenait.

- Mais… quand… comment… pourquoi… que…

Elle ne trouvait plus ses mots et fit un effort incomparable pour m’offrir ses pensées malgré la soif qui la tenaillait.

- Je… je l’ai achetée le soir où… le soir où j’ai dû… te mordre… Je voulais te demander en mariage mais…
- Mais quoi Edward ? Tu hésitais ? Tu n’étais pas sûr ? Tu ne croyais pas en nous ?
- NOOON ! Non Bella ! Bien sûr que non ! C’est juste que… avec ta transformation… les entraînements… les soucis… ton père… je ne trouvais pas le bon moment… Je voulais que tout soit parfait, comme l’ont été cette soirée et cette nuit… Je t’aime ma Bella… N’en doute jamais…

Je glissais délicatement le saphir à son annulaire et le regard de ma Bella s’enflamma.
Elle agrippa le col de ma chemise et me fit pencher pour attaquer mes lèvres. Sa langue caressait tendrement la mienne et ses mains s’aventurèrent sous ma chemise, une fois les boutons arrachés.
Nous nous effeuillions mutuellement tout en allant vers la chambre, éparpillant nos vêtements dans chaque pièce que nous traversions, Petits Poucets lubriques des temps modernes.
Il ne resta bientôt plus que son corps nu, uniquement vêtu de sa bague, et le mien.
Bella me poussa sur le lit et rampa sur mon corps frissonnant d’envie, ses seins pressés contre mon torse, ses mains glissant inlassablement sur mes flancs et sa petite chatte bouillonnante et humide de désir taquinant mon gland eurent bientôt raison de moi et je fus incapable de me retenir de gémir de plaisir lorsque ma douce s’empala lentement sur mon chibre.

- Oh Bella… Humm oui !

Nous laissions nos corps parler d’eux-mêmes, ils se répondaient en parfaite harmonie, naviguant dans un océan de volupté et de langueur.
Mon bassin se soulevait au rythme qu’elle m’imposait, tantôt lent et sensuel, tantôt fougueux et passionné, sa délicieuse petite chatte avalant gloutonnement ma queue avant de la recracher et de l’avaler, encore et encore…
La tête rejetée en arrière et la bouche entrouverte, sensuelle, ses mains caressant ses seins et taquinant ses tétons pendant que mon pouce s’activait sur son clitoris gorgé de plaisir, son bassin ondulant frénétiquement sur ma queue, Bella était absolument magnifique. Divine. La beauté et la sensualité à l’état pur.
Au moment où un orgasme puissant, dévastateur, nous frappa et que nous hurlions simultanément notre plaisir, une douleur abominable me terrassa et mes cris de plaisir se muèrent en hurlements de souffrance.
Intolérable. J’avais l’impression de me consumer sur place, d’être ravagé de l’intérieur par une multitude de langues de feu. La brûlure du venin n’était rien comparée à cette épouvantable torture. Je sentais à peine la fraîcheur des mains et des lèvres de Bella sur mon corps, en proie aux flammes de l’Enfer.

- Edward ! Edward ! Qu’est-ce qu’il t’arrive ? Dis-moi !

J’étais incapable de répondre à mon ange, muselé par la douleur. Cette souffrance était des plus atroces. J’écoutais, impuissant, les sanglots de ma belle, perdu dans les limbes de la douleur.
Un choc violent.
Des cris.
La souffrance s’arrêta subitement.
J’ouvris les yeux et découvris Félix, au pied de notre lit, le regard vibrant de dégoût et de colère, accompagné des Jumeaux Diaboliques, Jane et Alec, qui se trouvait en retrait, tête basse, par rapport aux deux autres.
Je compris instantanément que toute cette souffrance provenait de Jane, et en voyant la colère et la frustration contenues dans son regard assassin, je réalisais que ma Bella m’avait englobé sous son bouclier.
Mon besoin de la protéger se réveilla immédiatement, et d’un geste vif, j’agrippai ma Bella et la fis passer dans mon dos afin d’éloigner son corps nu du regard pervers et sadique des deux vampires, Alec restant obstinément tête baissée, les yeux rivés au sol, dans une posture de soumission totale.
Félix plongea son regard dans le mien et je ne pus m’empêcher de gronder doucement en signe d’avertissement. Il ne touchera pas à MA Bella…

- Bien le bonjour, Cullen ! … Hmpf… on ne peut pas dire que la politesse t’étouffe. Le minimum de correction serait de me répondre et de me souhaiter également un bon jour !
- C’est toi qui parle de politesse et de correction ? Non mais je rêve ! On ne t’a jamais appris que ça ne se fait pas d’entrer chez les gens sans frapper ?
- Parce que tu m’aurais ouvert, peut-être ? Ah ! Tiens, tiens, tiens… je vois que tu as fait un excellent travail avec ma Beauté… sa transformation l’a sublimée, elle est réellement magnifique, bien que cette diète ridicule ne lui sied point au regard ! Elle serait bien plus belle avec de magnifiques yeux pourpres… Et son don, quelle merveille ! Un bouclier si je ne m’abuse ?
- Qu’est-ce que tu fous ici ?

Je sentais Bella frémir de colère dans mon dos et vis Félix hausser un sourcil en affichant un sourire conquérant.

- Je viens reprendre ce qui est à moi et…
- Je ne t’appartiens pas ! Hurla Bella, la rage au corps.
- Tais-toi ! Ton cas est déjà suffisamment désespéré pour le moment, pas la peine d’en rajouter ! Et avant que…

Félix fut interrompu par l’explosion de la baie vitrée ; Jacob et Tanya venaient à la rescousse.
Bella et moi nous jetâmes sur Félix pendant que Jake et Tanya s’attaquaient à Jane, mais nous fûmes rapidement submergés par nos ennemis puisque cinq vampires inconnus au bataillon arrivaient pour prêter main forte à Félix.
Tanya fut propulsée par un violent coup de poing de l’un des nouveaux venus et l’énorme loup brun-roux se jeta sur lui avant de s’écrouler au sol, frappé par le don de Jane.
Je me jetais sur ce petit démon et allais lui arracher un bras lorsque Félix me maintint par le cou.

- Je te conseille de te calmer et d’obéir, Cullen… tu ne voudrais pas que ta famille et tes amis soient victimes d’un malencontreux… accident, n’est ce pas ? Tu ne t’es donc pas demandé pourquoi ils n’étaient toujours pas là, hein ? Ils sont tous sous la coupe d’Alec, ils sont privés de leurs sens… Ces deux idiots ici présents ne devaient simplement pas être à la villa, dommage pour eux… Un seul geste, Cullen, et j’appelle le garde qui est actuellement avec les tiens. Il se fera une joie de les démembrer et de les brûler… Ce qui serait une bonne chose soit dit en passant. Vous autres, Cullen et Dénali, êtes une gangrène pour notre race. Vous ne méritez pas l’honneur suprême d’être nommés « vampires » !

Il me relâcha et me jeta au sol, loin de Bella. Ma douce se rua sur moi et m’embrassa désespérément, violemment. Jacob et Tanya, protégés par le don de Bella, grognaient méchamment en vrillant leurs regards noirs sur les huit vampires qui nous faisaient face.
Félix claqua des doigts et pointa son index au sol.

- Isabella ! Ici !
- Va te faire foutre !

Il se jeta sur elle et la gifla brutalement ; je me ruais sur lui, agrippai son pied et le jetai à travers ce qu’il restait de baie vitrée.
Il revint immédiatement dans la mêlée, les pieds et les poings volèrent entre nous, et après plusieurs coups passablement vicieux de sa part, je me retrouvais sur le ventre, cloué au sol, les deux bras maintenus en arrière, la tête redressée prête à être arrachée, tandis que Bella était maintenue par Jane et deux autres vampires, Tanya et Jacob roués de coups et assommés par les autres.

- Tu as suffisamment abusé de ma Beauté, Cullen. J’ai été plus que généreux avec toi, je t’ai laissé le temps de l’expérimenter. J’espère pour toi que tu en as bien profité parce que tu ne la verras plus. Elle est à moi. A MOI. T’as compris p’tit con ? Allez… maintenant dis « adieu » !

Ma Bella avait le regard horrifié et sa bouche était ouverte en un cri silencieux. Sa soif avait eu raison de son bouclier physique, elle était impuissante, sans défense. Je sentis les tendons de mon cou lâcher, les vertèbres craquer les unes après les autres et je sus qu’il allait me tuer. Je ne regrettais qu’une chose, ne pas avoir eu le temps de faire de ma Bella mon épouse. Plus jamais je ne pourrais poser les mains sur elle… plus jamais je ne pourrais la regarder… et je m’en voulais, je me dégoûtais, sachant à quelle vie ce sadique allait la réduire. Je lui mimais un dernier « je t’aime » du bout des lèvres et attendis la mort, sourire aux lèvres.

- Félix ! NON ! Je t’en supplie ! Hurla désespérément mon ange.
- Et que veux-tu, Isabella ?
- Je t’en supplie, laisse-le tranquille ! Ne le tue pas, par pitié ! Je… je ferai tout ce que tu veux mais épargne-le… épargne-les tous, je t’en supplie ! Sanglota-t-elle.
- Tout ce que je veux… vraiment Isabella ? Et bien soit ! Tu sais très bien ce que je veux…

Brusquement, la pression sur mon cou et la tension dans mes bras s’envolèrent et je vis, horrifié, ma Bella à genou devant lui, la tête baissée et les doigts entrelacés sur son cou. J’essayais de croiser son regard mais ses yeux étaient obstinément rivés au sol.

- Bella… fais pas ça !

Je lançais un regard noir, meurtrier à Félix qui souriait de toutes ses dents.
Ce sale type jubilait, la situation lui plaisait énormément. Voir mon ange à ses pieds et nous faire souffrir le rendait extatique.
Ses pensées étaient abjectes, toutes comme celles de ses acolytes. Les pensées d’Alec m’étonnèrent cependant, le Volturi au don redoutable était désolé, sincèrement désolé, de ce qu’il nous arrivait. Il s’excusait d’avoir privé ma famille et nos amis de leurs sens mais il n’avait apparemment pas le choix. Il me suppliait mentalement de ne pas pousser son « chef » à bout, il m’exhortait au calme. Mais je n’y arrivais pas…
Voir Félix tapoter sur la tête de mon ange, comme si elle était un bon chien-chien qu’on félicite me répugnait. Et elle ne faisait rien.
Ses barrières physiques n’agissaient plus, sa soif la consumait, elle n’était plus protégée.
Et le pire, c’est que Bella se jetait d’elle-même aux pieds de ce malade, acceptant de devenir sa victime consentante.

- Bella ! Je t’en supplie mon amour, fais pas ça !

Je me pris un violent coup à la mâchoire et Félix ricana.

- Ta gueule Cullen ! Elle est à moi ! Tu t’es amusé avec suffisamment longtemps ! Il est grand temps que je récupère mon bien !

Je me pris un second coup… puis un troisième… Au dixième, Bella couina de terreur pour moi.
Félix se tourna vers elle et lui empoigna les cheveux avant de la vriller de son regard carmin envahi par la folie.

- N’aggrave pas ton cas, Beauté… Tu t’es laissée souiller par cette pâle imitation de vampire au point d’oublier que tu es à moi…
- Je ne t’appart…
- SILENCE !

Il la frappa et alors que je me jetais sur lui, je fus immobilisé par Alec, privé de mon toucher, de mes mouvements. Félix braillait de façon incohérente, la voix voilée par sa folie, puis il se reprit légèrement.

- Je vais devoir te purifier et te rééduquer, Isabella. Tu vas me faire le plaisir d’oublier ces pathétiques Cullen et te mettre dans le crâne une bonne fois pour toutes que tu es à moi. A MOI !

Cloué au sol, privé de l’usage de mes membres et abruti par les pensées abjectes de Félix, j’assistais, totalement impuissant, à l’enlèvement de mon ange. Alors que ce bâtard la forçait à se relever, les pensées de ma Bella me parvinrent au prix d’un immense effort.

Je t’en supplie Edward… il n’y a pas d’autre solution pour l’instant… pense à ta famille… à nos amis… je n’ai pas d’autre choix ! Je suis à toi, mon amour… à toi et à personne d’autre… je t’aime… depuis toujours et pour toujours. J’ai confiance en toi et en Alice, elle me retrouvera… tu me retrouveras. Je ne sais pas encore quand, ni comment, mais je reviendrais, Edward, je te le promets… je refuse que tu te laisses abattre. Pense à ta famille, pense à moi ! Je ne pourrais pas me battre en sachant que tu te laisses aller… sois fort ! Pour moi… pour nous… n’oublie jamais à quel point je t’aime mon cœur… n’oublie jamais ! Je te reviendrais… le plus vite possible… je te le promets. Je t’aime !

Je me mis à sangloter comme un gosse en comprenant que Bella se sacrifiait pour le bien-être de ma famille et ne pus qu’assister, impuissant, alors que Jane habillait ma compagne d’un jeans et d’un vieux tee-shirt.
Félix claqua des doigts au nez d’Alec et ce dernier lui tendit un épais collier en titane, constellé d’éclats de diamant, que Félix s’empressa de mettre au cou de mon ange avant de se tourner vers moi, le regard victorieux. Il prit délicatement la main de Bella entre les siennes et ôta le saphir qui scintillait à son doigt avant de refermer sa main sur le bijou et de la rouvrir sous mon nez, une fois la bague réduite en poussière.

- Elle n’en aura plus besoin, désormais. Mon collier lui suffit. En tous cas, je vais avoir beaucoup de boulot pour rattraper tes conneries Cullen… Faire de mon Isabella un vrai vampire sera un réel plaisir. Retourne jouer avec les lapins et amuses-toi bien avec, moi je te garantis que je vais prendre mon pied avec mon jouet, maintenant que je l’ai récupéré… Bye-bye Cullen !

Cloué au sol, incapable de bouger le moindre doigt, je regardais l’ordure et ses sbires emporter ma fiancée sans pouvoir m’interposer.
Alors qu’il l’emmenait vers la porte, Bella se défit de son emprise et se jeta sur moi, m’embrassant une dernière fois en me submergeant de son amour.
Je voulais hurler, me battre, pleurer, j’en étais incapable. Je ne pouvais rien faire pour protéger ma moitié et les empêcher de l’emmener.
Je ne recevais que des flots incohérents de pensées, certaines sadiques, d’autres monstrueuses, ignobles… mais ce qui me sidéra fut la promesse silencieuse d’Alec de s’occuper de mon ange du mieux qu’il le pourrait, sans aucune arrière pensée.
Puis brusquement, alors qu’ils avaient tous disparu, je recouvrai l’usage de mon corps et de mes sens, tout comme Jacob et Tanya. La pauvre se remettait l’épaule en place, quant à son compagnon, sa respiration était difficile et sifflante à cause de quelques côtes cassées et fêlées.
Je ne pus que hurler de désespoir, bramant inlassablement son prénom avant de me ressaisir et d’enfiler un jeans. Je sortis en trombe du cottage, suivi de Tanya et bientôt rejoint par ma famille, mais je ne les voyais pas. Je suivis les différentes fragrances qui se dirigeaient vers la Push ; craignant le pire, j’accélérai ma cadence et arrivai aux falaises.
C’était fini.
Je ne pouvais plus la retrouver.
Ils avaient plongé, effaçant toute trace possible. Je m’écroulais à genoux…

- BELLAAAAAAAAAAAAA !

… avant de me laisser envahir par le néant.
Je fus à peine conscient des bras d’Emmett qui se refermaient délicatement sur moi, m’emportant je ne sais où. La villa probablement. Enfin je crois.
Tout le monde me tapotait la tête ou le bras, me murmurant des « ça va aller »… « elle est forte »… « tout finira bien »… et je n’avais pas besoin d’avoir le don de Jasper pour flairer leur pitié et leur tristesse. Je n’en pouvais plus. Toute cette pitié qui dégoulinait d’eux m'insupportait.
Des images d’une noirceur sans nom, viles peuplaient mes pensées. J’avais eu droit à l’intégralité de ses fantasmes, je savais parfaitement ce qu’il avait l’intention de lui faire subir et c’était à vomir.
Bella n’était pas aussi forte que ce que tout le monde croyait, elle était affaiblie par la soif, par la disparition de son père et elle ne s’en remettra jamais. Pas après ce qu’il lui réservait… C’était de ma faute… je n’avais pas pu la protéger…
Alice se fustigeait de ne pas avoir « vu ». Une partie de moi lui en voulait à mort, l’autre se rendait bien compte qu’elle n’y était pour rien, son don pouvait aisément être contourné lorsqu’on savait comment il fonctionnait.
Ils étaient tous abattus par l’enlèvement de Bella, que ce soit ma famille, les Dénali, le clan d’Amun, la Meute. Moi, je n’étais plus rien.
Sans elle, ça n’en vaut plus la peine.
Je n’étais plus qu’une coquille vide. Un corps sans âme.
J’entraperçus Eléazar du coin de l’œil composer un numéro de téléphone ; vu l’indicatif, il appelait l’étranger.
Sa grosse voix chaude et profonde s’éleva dans le silence religieux qui peuplait le salon.

- Allo ! C’est moi. J’ai de mauvaises nouvelles… la petite vient d’être enlevée par Félix, accompagné des Jumeaux… d’accord… à ce soir.

Alice hoqueta de stupeur, mais plutôt que de pénétrer ses pensées, je me murais dans les miennes, souhaitant faire abstraction de tout ce qui m’entourait.
Elle est partie. Je ne suis plus rien…
Le néant.
Voilà ce dont je suis fait.
Je suis vide.
Je n’ai plus d’âme, plus de cœur, je suis anéanti.
Ma précieuse moitié m’a été arrachée.
Je n’y arriverai pas sans elle.
Je ne peux pas. Je ne peux plus.
Je n’arrive pas à comprendre comment une aussi parfaite nuit a pu se terminer en un pareil carnage au petit matin.
Les uns se succèdent aux autres, essayant de me sortir de ma torpeur.
Je ne veux pas, je ne veux plus.
Elle me manque !
Tellement que ça me tue.
La journée défile lentement. Très lentement, trop lentement. C’est atroce.
Chaque seconde passée loin d’elle n’est qu’agonie.
Son absence me tue un peu plus chaque minute, et masochiste que je suis, je m’auto-torture en repensant aux abjects desseins de Félix. Comme si j’avais besoin de ça !
J’entends des cris de stupeur ; je m’en moque éperdument.
Une main froide se saisit délicatement de la mienne et toute mon existence défile devant mes yeux, comme un film.
Lorsque mes souvenirs d’avec Bella, humaine et vampire, remontent à la surface, je souhaite qu’on m’arrache le cœur.
La souffrance est intolérable.
Je préférerais subir mille fois la brûlure du venin que subir à nouveau les derniers évènements.
Mon amour me manque terriblement. J’ai peur de ne jamais la revoir…

- Elle t’a promis de revenir, jeune Edward, tu dois lui faire confiance.

Je connais cette voix, je l’ai déjà entendue, il y a bien longtemps.
Je lève les yeux, croyant rêver, et en arrive à me pincer pour vérifier. Non, c’est bien réel.
Aro, l’un des trois frères en charge du monde vampirique, est accroupi devant moi, affichant un visage empreint d’une sollicitude que je ne lui connaissais pas. A ses côtés se tient son frère Marcus, dont le regard bouillant de compassion me vrille.
Je ne comprends pas. Que font-ils ici ?

Nous désirons apporter notre aide, jeune Edward.

Ben tiens ! Et ça va se chiffrer à combien ? Un empathe, une voyante-voyeuse, un bouclier et un télépathe ?

- Ah ! Ah ! Bien sûr que non, mon garçon ! Je suis peut-être un collectionneur, et vos dons sont particulièrement intéressants, mais je ne souhaite pas déchirer ta famille plus qu’elle ne l’est déjà. Carlisle est un ami très cher qui a besoin d’aide. Cette aide, nous vous l’apporterons au mieux.

Je ne comprends pas, je ne comprends plus.
Les Volturi prêts à offrir gracieusement leurs services ? Mais oui bien sûr ! Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier alu, tout le monde le sait !
De toute façon, je n’ai pas envie de comprendre… Néant. C’est tout ce à quoi j’aspire sans ma Bella. Je me perds dans le vide absolu jusqu’à ce qu’un souvenir passant dans l’esprit de Marcus me ramène à la réalité.

- Pourquoi est-elle dans votre esprit, Marcus ? Pourquoi je la vois se tordre de douleur ? POURQUOI ?

Je me rue sur lui et le secoue violemment.
M’en fous qu’il soit roi, je lui ferai cracher le morceau, quoiqu’il m’en coûte !
Je me retrouve ceinturé par Emmett et Jasper m’abrutit avec une vague de léthargie en m’écartant de Marcus. Carlisle s’énerve et j’en prends pour mon grade.

- Il va falloir te calmer tout de suite, Edward. Te rends-tu compte que tu viens d’attaquer l’un des rois ? Tu veux que toute la famille soit décimée ? Je sais que ce que tu traverses est éprouvant mais…
- Tu sais ? TU SAIS ? Non, tu ne sais rien, Carlisle ! Ta femme est là, elle ! Tu peux la serrer dans tes bras ou simplement la voir ! Tu n’as pas été obligé d’assister à son humiliation et à son passage à tabac sans pouvoir agir ! T’as pas été obligé d’entendre les fantasmes sadiques et pervers qu’il nourrissait ! On ne t’a pas arraché ta femme alors ne me dis pas que tu sais !
- Bella est tout de même ma fille ! Ta famille a perdu une sœur, nos amis une personne chère ! Ressaisis-toi, bon sang ! Aro, Marcus, excusez-le, il n’a plus toute sa tête…
- Je sais cher ami. J’ai vu ce par quoi il est passé… J’en suis sincèrement désolé pour toi, jeune homme. J’en suis d’autant plus affligé lorsque je sais qui a fomenté cela. J’en ai honte, tu ne peux imaginer à quel point jeune Edward.

Ses pensées ne sont que continuité de ses paroles, il est réellement mortifié et écœuré par le comportement outrageux et dangereux de Félix, qu’il considérait presque comme un fils.
Une nouvelle image de ma Bella humaine, agonisante, se tordant de douleur auprès d’un corps me ramène à la réalité.

- Marcus… Pourquoi avez-vous ces images en tête ? Expliquez-moi s’il vous plait ! J’ai besoin… nous avons besoin de savoir !
- Savoir quoi, Edward ? Je ne comprends pas fils. De quoi parles-tu ? Demande mon père en posant une main sur mon épaule.
- Je… je n’arrête pas de voir des souvenirs… ça concerne Bella… elle se tord de douleur auprès du corps de sa mère… C’est la nuit où…
- La nuit où nous l’avons trouvée, battue et violentée, le soir où sa mère est morte par la folie de l’un des nôtres. M’interrompit Marcus avant de poursuivre.
… Ce soir-là, nous devions, Aro et moi, rencontrer Eléazar au sujet d’un jeune vampire qui n’arrivait pas à comprendre son don. Nous discutions de cela lorsque nous avons senti l’odeur du sang humain. Frais… chaud… puis une odeur de vampire, un vampire que nous connaissions qui plus est, et des cris de douleur. Lorsque nous sommes arrivés sur place, Félix venait de relâcher la jeune Isabella avant de s’enfuir. Nous ne pouvions pas le rattraper et laisser le fouillis qu’il avait causé tel quel. Deux choses nous ont frappées chez cette jeune fille. Tout d’abord, Aro ne pouvait pas la… déchiffrer. Eléazar a confirmé qu’elle avait un talent exceptionnel, bien que latent de par son humanité. Nous aurions dû laisser la transformation se faire ou alors la tuer, mais lorsque j’ai vu son visage et qu’elle a ouvert les yeux, plongeant son regard agonisant dans le mien, je n’ai pas pu m’en empêcher, je devais la sauver…
- Pourquoi ? Demandai-je, sceptique.
- Ma Dydime… Cette jeune fille est le portrait craché de ma tendre Dydime. Je ne pouvais pas la laisser ainsi et… elle était si jeune ! J’ai donc pris la décision d’aspirer le venin et d’empêcher la métamorphose.
- Mais… pourquoi ?
- Parce que, jeune Edward, après le cauchemar que cette pauvre fille venait de vivre, il y avait de fortes chances pour qu’elle soit incontrôlable à son réveil et là, nous aurions dû mettre fin à son existence. Chose que je n’aurais jamais pu faire, à cause de ma Dydime.
- S’cusez moi, mais c’est qui Dydime ? Demanda Jacob en s’approchant des deux rois, le corps parcouru de frissons de se trouver face à deux vampires suivant le régime traditionnel.

Marcus eut un bref rictus de dégoût tandis qu’Aro pouffait doucement.

- A quand remonte votre dernier bain, jeune homme ? Pardonnez-moi de vous dire cela, mais vous empestez le chien mouillé, c’est épouvantable !
- Eeeeh ! J’vous permets pas ! S’énerva Jake.

Aro posa une main sur l’épaule de Marcus.

- Ne t’inquiète pas, mon frère. Cette odeur vient seulement de la… nature… particulière de ce jeune homme. Il est un loup…
- Loup ? Loup-garou ? Mais je pensais…
- Non ! Il n’a rien à voir avec les Enfants de la Lune, Marcus, ne t’en fais pas. D’après ce que j’ai pu en voir, c’est le résultat d’une… anomalie génétique. Ce jeune homme est capable de se transformer à volonté, de jour comme de nuit. Il n’a rien à voir avec… eux. Expliqua Aro.

Marcus, lui, observait Jacob avec de la haine évidente dans le regard. Afin de calmer les esprits, Aro poursuivit.

- Pour en revenir à ta question, jeune loup, Dydime était l’épouse adorée de mon frère. Son « imprégnée » comme tu dirais. Un jour, alors que nous partions en guerre, nous avions envoyé nos compagnes, mes frères et moi, en lieu sûr. Félix, qui vénérait le sol que foulait Dydime, était chargé de leur protection. Malheureusement, ils ont été pris en embuscade et attaqués par des Enfants de la Lune, et cette malheureuse Dydime n’a pas survécu. Après ce drame, et les multiples demandes de notre frère Caïus qui avait failli périr sous les crocs de deux Enfants de la Lune, nous avons éradiqué les derniers loups-garous de la surface de la Terre. Ils étaient bien trop instables et surtout dangereux. A la fois pour le Secret, mais aussi pour les humains.

Ben tiens ! Une sangsue a le droit de vivre, mais pas un loup-garou ? Dangereux pour les humains ? Quelle blague !

- Ce n’est pas une blague, Jacob, crois-moi. La Meute et toi n’avez strictement rien en commun avec de véritables loups-garous. Vous êtes capables de penser rationnellement une fois sous votre forme lupine, les Enfants de la Lune non. As-tu déjà entendu parler d’une vieille légende française, la « Bête du Gévaudan » ? Les Volturi ont eu bien du mal pour que ce carnage ne reste qu’une légende aux yeux des humains.
C’était un véritable Enfant de la Lune, le responsable. Il a massacré des hommes, des femmes, par centaines, uniquement parce qu’il était incapable de se contrôler. Il poussait même le vice, dans son extrême cruauté, à enlever de jeunes enfants juste avant la pleine lune et à les enfermer avec lui lors de sa mutation. Les loups-garous sont sanguinaires et bien plus dangereux que les vampires pour les humains.

Jacob était choqué par mes paroles, il avait toujours été fier d’être un loup-garou, mais il ne s’imaginait pas à quel point lui et la Meute étaient différents des Enfants de la Lune. Il se frotta le visage à deux mains avant de s’adresser à Marcus d’une voix bourrue.

- Ouais. Bon. D’accord. Mais… tout cela ne nous dit pas pourquoi vous avez épargné Bella ! Et surtout pourquoi vous n’avez pas tué le fils de pute qui l’a agressée ! S’énerva-t-il.
- Je te l’ai déjà dit, jeune loup. Dydime…

Je vis alors dans son esprit une image de sa compagne, au temps où elle était encore humaine, puis vampire, et fus frappé par la ressemblance entre Dydime et Bella. La même taille, le même visage, les mêmes traits, les mêmes mimiques… des sœurs jumelles avec quelques siècles d’écart. Mais là où Bella avait les yeux chocolat et les cheveux bruns, Dydime les avait noirs. La seule différence entre ces deux femmes. Je pouvais aisément comprendre pourquoi Marcus avait été si troublé…
Je ne m’étais pas aperçu que pendant ce laps de temps où je différenciais ma compagne de feue la sienne, Marcus avait pris possession de l’un des ordinateurs portables du salon. Il se connecta à Internet, alla dans une zone de stockage sécurisée, passa les différents pare-feu qui étaient intégrés puis composa un code d’accès. Enfin, il atterrit sur une galerie de tableaux, ceux du château de Volterra, si je ne m’abuse, et cliqua sur une vignette qu’il montra à tous.
Un portrait représentant son ancienne épouse.
De nombreux hoquets et halètements de stupeur résonnèrent de toute part lorsque les personnes présentes firent la relation avec le portrait affiché sur l’écran de l’ordinateur.

- Mais… c’est Bella ! S’exclama Jacob, le doigt pointé sur l’écran.

Le regard de Marcus était mélancolique lorsqu’il reprit la parole.

- C’est ma Dydime. Comprends-tu maintenant la raison pour laquelle j’ai épargné votre amie, jeune loup ?

Il reposa délicatement l’ordinateur avant de se rasseoir, puis pouffa doucement en s’apercevant que tout le monde était suspendu à ses lèvres.
Accrochant mon regard à celui du souverain, j’essayais de lui témoigner toute ma gratitude pour avoir sauvé ma Bella. Si j’avais la chance de la connaître, c’était grâce à lui.
Il dut apparemment comprendre ce qu’il lisait dans mes yeux car il me sourit tristement en hochant la tête puis il souffla lourdement.

- Tu me remercieras beaucoup moins lorsque tu auras tous les éléments en main, jeune Edward… Pour en revenir à la question de notre jeune ami loup ici présent, nous n’avons pas attrapé Félix ce soir-là car il fallait effacer toutes les traces de son passage. Les techniques scientifiques ont permis aux humains de faire de grandes avancées, dans tous les domaines, et parfois, l’un de nos congénères se laisse un peu… entraîner dirais-je. Il faut donc « nettoyer » derrière lui si nous voulons rester ce que nous sommes aujourd’hui : une légende. Nous nous sommes donc occupés de la jeune Isabella en aspirant le venin, nous avons fabriqué de faux indices puis avons ensuite appelé les secours. Comme vous le savez aujourd’hui, nous lui avons également révélé notre existence par écrit, avec un ultimatum à la clef…
- Mais elle aurait pu en parler aux humains ! S’énerva Rosalie.
- Au risque de devoir passer sa vie enfermée dans un asile d’aliénés ? Non. Nous nous doutions qu’elle ne parlerait à personne de nos révélations, puis de toute façon, Eléazar devait la surveiller. Je peux vous dire que nous avons eu une sacrée surprise lorsque nous avons appris qu’elle était ta compagne, jeune Edward !
- Mouais, j’veux bien croire… un don en moins pour la collection !
- Ne parle pas de ce que tu ne connais pas, jeune Rosalie. Le talent d’Isabella est peut-être redoutable et nous aurions grandement apprécié l’avoir à Volterra, mais je préfère mille fois savoir qu’elle est heureuse, auprès de son compagnon d’éternité. Elle a beau ne pas être physiquement avec nous, je ressens parfaitement le puissant lien qui l’unit à ton frère.

Jacob se leva brusquement et se planta, droit comme un I, devant Marcus.

- Bon, c’est bien beau toutes ces parlottes, mais ça nous dit toujours pas pourquoi vous n’avez pas achevé ce boucher ! Ça fait un bail qu’il nuit au « Secret », qu’il nuit tout court, d’ailleurs. C’est pas votre boulot de vous occuper des ennuis ?

Marcus soupira longuement puis leva son regard envahi de tristesse et de remords dans le mien avant de se tourner vers Jake.

- Dydime…
- Quoi Dydime ! S’énerva le Quileute.
- C’est à cause de Dydime qu’il n’a pas été tué et a toujours été pardonné de ses crises de folie et ses… boucheries. Il faut également reconnaître que Volterra serait tombée depuis bien longtemps si Félix n’avait pas été là…

Je ne comprenais plus rien. Qu’avait donc à Voir Dydime et Félix ? Et Bella ? Pourquoi ce sauvage en avait-il ainsi après elle ? Je ne parvenais pas à comprendre…

- Excusez-moi Marcus, mais quel est le rapport entre Félix et Dydime ?
- Ils… ils étaient fiancés… Lâcha Marcus dans un souffle.

Des cris de stupéfaction envahirent le silence qui régnait dans le salon jusqu’à présent ; Marcus poursuivit donc ses explications.

- Ce qu’il faut que vous sachiez, c’est qu’à l’époque à laquelle ils étaient humains, au XV ème siècle, il était très fréquent de fiancer les enfants, parfois même dès leur naissance. Cela permettait d’agrandir les terres, les fiefs, de créer des liens entre deux familles puissantes etc… Félix et Dydime étaient les premiers nés de deux riches exploitants agricoles. Leurs pères ont voulu s’associer afin de s’enrichir plus vite, et quoi de mieux pour cela que d’unir leurs familles ! Félix et Dydime ont ainsi été fiancés, avant même leur naissance. Ils ont grandi ensemble. Félix était prêt à tout pour que Dydime lui accorde autre chose que son amitié. Pour lui, comme elle lui était promise, il était normal qu’elle l’aime. Mais Dydime… Dydime était une rebelle dans l’âme. Elle ne voulait pas d’un mariage arrangé. Elle aimait sincèrement Félix, mais pas de la façon dont lui, le souhaitait. Deux semaines avant leur mariage, Félix a croisé la route d’un vampire. Caïus passait par-là et il a empêché Félix de servir de repas lorsqu’il a vu le jeune humain se débattre comme un beau diable entre les mains de son prédateur. Notre frère a été très impressionné par son caractère vindicatif et l’a donc ramené à Volterra. A son réveil, Félix était enragé lorsque nous lui avons expliqué ce qu’il était désormais. Il disait devoir retrouver sa fiancée, la plus belle des Italiennes, qu’il devait rejoindre la sienne. Il s’est tu pendant dix jours puis il s’est entraîné… battu… il a contrôlé sa soif… et six mois après, il a disparu. Une nuit. Avant de revenir au petit matin avec Dydime agonisant dans ses bras. Il l’avait mordue. Elle était sienne et il ne voulait pas l’abandonner. Lorsqu’elle s’est éveillée de son calvaire et que nos regards se sont croisés, nous avons immédiatement su, Dydime et moi, que nous étions fait l’un pour l’autre. Les deux moitiés d’un même tout. Je lui ai fait la cour, ce que Félix n’a pas du tout digéré. Elle était à lui et à personne d’autre ! Mais lorsque Dydime lui a fait comprendre qu’il n’était rien d’autre qu’un ami, un frère pour elle, il a été anéanti. Il a bien tenté de la rendre jalouse en flirtant et couchant avec toutes les femelles qui passaient à sa portée, puis voyant que Dydime avait une absence totale de réaction, il a fini par comprendre et par prendre son rôle d’ami, de frère au sérieux. Il est devenu son confident, son protecteur et m’a supplié de tout faire pour la rendre heureuse. Félix… il ne s’est jamais remis de la mort de ma Dydime… tout comme moi… Puis… il a commencé à devenir fou… Sa dernière once d’humanité a disparu en même temps que ma Dydime. C’est là, que la légende du « Fléau » est née…

J’écoutais les paroles de Marcus tout en me remémorant celles de Félix et eus un haut-le-cœur lorsque je fis certaines déductions. Il avait déjà perdu Dydime, il fera tout pour garder Bella, quitte à tuer tout ce qui se trouve sur son passage…

- Oui jeune Edward, je le pense également. Souffla Aro d’une voix tendue.

Je ne m’étais pas aperçu qu’il avait une main posée sur mon épaule.

- Vous parlez d’quoi ? Demanda Jacob, un sourcil relevé. Aro se tourna vers lui.
- Nous pensons que… Félix a jeté son dévolu sur la jeune Isabella à cause de son extraordinaire ressemblance avec notre regrettée Dydime. Comme il n’a pas pu avoir celle qui lui était promise, il se rabat sur la seconde solution.
- Mais merde ! S’il l’aimait réellement cette Dydime, il ne devrait rien en avoir à s’couer de Bells !
- Je n’en suis pas certain, jeune loup, mais je pencherai plutôt sur le fait qu’il aimait l’idée que Dydime lui appartienne. A cette époque, une femme était la propriété de son époux et Dydime aurait dû, selon toute logique, appartenir à Félix. Les choses ne sont cependant pas passées comme il l’espérait et l’imaginait. A mon humble avis, son obsession pour votre amie Bella qu’il a, fut un temps, soumis à sa volonté, et son besoin de possession sont liés.
- Alors on fait quoi ? On attend qu’il la dresse et la rééduque comme il nous l’a dit ? S’énerva Jake.
- Pour cela, il faudrait d’abord la retrouver, ce qui ne sera pas une mince affaire ! Crois-tu que nous sommes venus ici pour rester les bras ballants ? Répondit Aro avec hargne.

Au même instant, son téléphone portable sonna.

- Oui Démétri ?
- Bonjour Maître. J’ai fait ce que vous m’aviez demandé.
- Et ?
- Je n’arrive pas à trouver la trace de Jane, Alec ou encore Félix, c’est trop flou. Tout ce que je peux vous dire, c’est qu’ils sont entourés par de la neige, des forêts et des montagnes.
- Mais comment cela est-il possible, très cher ?
- Je pense que le bouclier de cette jeune femme brouille mes sens. Je n’ai jamais été confronté à un tel phénomène. Je suis désolé de ne pas pouvoir vous aider dans votre recherche, Maître.
- Ce n’est rien, mon jeune ami. Tu as fait ce que tu pouvais… Tu peux reprendre ta précédente mission, mais je te demanderai, dans ce cas, de me faire un rapport matin et soir sur l’évolution de tes recherches. Me suis-je bien fait comprendre ?
- Oui Maître, parfaitement.
- Bien, bien. Je te souhaite le bon jour, Démétri.
- Vous aussi, Maître, passez une bonne journée. Au revoir.

Aro raccrocha, frustré par sa conversation.

- Et bien… il semblerait que retrouver votre amie sera des plus difficiles.
- Ben pourquoi ? Demanda Jacob.
- Lorsque mon cher ami Eléazar nous a prévenu de l’enlèvement de la jeune Isabella, j’ai immédiatement mis Démétri sur l’affaire. Il est le traqueur le plus talentueux que le monde ait porté !
- Ouais ben il ne doit pas être si bon que ça s’il n’est pas foutu de les trouver ! Répliqua Jacob d’un air dédaigneux.
- Détrompes-toi, jeune loup, Démétri est le meilleur dans son domaine. Nous autres, Volturi, nous entourons de l’élite vampirique. En fait, Démétri est non seulement capable de capter l’odeur d’une personne, mais il en perçoit également l’essence spirituelle. Votre jeune amie brouille son don, c’est pourquoi il ne peut la localiser…
- Mais nous on peut ! Intervint Sam qui venait d’arriver.
- Ta Meute et toi avez peut-être un sacré flair, jeune loup, mais vous pourrez vous acharnez à retourner la planète que vous ne les retrouverez pas. Félix a su comment s’entourer comme il le fallait. Contra Marcus, de sa voix sage et posée.
- Comment cela ?
- Et bien… il semblerait que notre ami Afton ait retourné sa veste…
- Mais… en quoi Afton a quelque chose à voir avec tout ça ? C’est juste un gringalet qui pleure sa mère dans toutes les langues dès qu’on éternue à ses côtés ! S’exclama Emmett, lassé par toutes ces paroles inutiles.
- Afton a depuis peu développé son pouvoir…
- Mais Afton en est dépourvu ! Je l’aurai su s’il possédait un quelconque talent ! Intervint Eléazar, un tant soit peu vexé que les deux rois n’aient pas confiance en son jugement.
- Et la raison en est simple, mon cher ami. Afton est, malgré son fumet, indétectable. Il est même capable d’étendre cette particularité à tout un groupe. Je ne sais pas réellement comment fonctionne son don, mais… oui, il est à même de créer une sorte d’écran empêchant qu’on le détecte. C’est pour cela que vous ne retrouverez pas la jeune Isabella, chers Quileute, il a déjà dû encercler leurs odeurs.

Aro se leva, hargneux, et se mit à faire les cents pas.

- Arg ! Comme si une rébellion n’était pas suffisante ! Il a fallu que ce petit saligaud de Félix entraîne Afton, Jane et Alec dans son sillage ! Il ne manquerait plus qu’il rallie Sieg…
- Siegfried ?
- D’où connais-tu ce nom, jeune Edward ? Me demanda Aro d’une voix menaçante mais également teintée de crainte.
- Il… Félix n’arrêtait pas de penser à ce nom lorsqu’il parlait de rééducation.

Un sentiment de malaise fort puissant s’empara d’Eléazar et des deux Volturi qui s’échangeaient des regards inquiets.

- Qu’est-ce que vous ne nous dites pas ?
- Siegfried possède un don particulièrement intéressant. Il est capable de… manipuler les souvenirs à sa guise. Il pourrait parfaitement faire en sorte que Carlisle cesse sa diète ridicule ! Je suis désolé mon cher ami, mais reconnais que ton régime est pitoyable. Bref. Siegfried pourrait ôter de l’esprit de ton père toutes ses années de diète animale et lui implanter dans l’esprit de vrais-faux souvenirs dans lesquels Carlisle se verrait boire à même la gorge d’une jeune pucelle. Siegfried a un don particulièrement redoutable, dangereux entre de mauvaises mains. Une arme de première catégorie ! Il façonne les souvenirs, les transforme à volonté au point où tu finis par en oublier ta vie pour croire en celle qu’il t’a concoctée. Il a juste besoin d’avoir un contact visuel et physique avec sa… victime.

Je m’écroulais au sol, vaincu, tout infime espoir balayé de mon esprit. Si jamais ce vampire agissait sur ma Bella, elle ne sera plus jamais mienne, elle m’oubliera…

- Mais je te rassure, jeune homme, ta compagne, quoiqu’elle puisse subir, ne pourra jamais t’oublier. Tu seras à jamais présent dans son âme et son cœur. Ne crains rien, sois toujours assuré de son amour pour toi.
- Mais Aro, si ce… Siegfried… parvient à lui implanter de faux souvenirs ?

Je me lamentais, enfouissant mon visage entre mes mains, l’esprit embrumé par des pensées de plus en plus sombres.

- Cela n’arrivera pas, jeune Edward. Il ne pourra jamais percer son bouclier.
- Mais elle est affaiblie par la soif ! Elle ne tiendra jamais le coup !
- La partie physique de son bouclier est peut-être… défectueuse… à cause de la soif, mais son esprit demeurera inviolable. Ta compagne est toujours… humaine… au plus profond de son être, et c’est cette humanité qui rend son esprit inviolable. Ne t’en fais pas Edward, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour retrouver ta Bella au plus vite.

Je me laissais submerger par une vague d’espoir et de sérénité envoyée par Jasper et me laissais faire sans résister. Je ne devais pas m’abattre et devais croire Aro. Mon père s’approcha de son vieil ami, à la fois surpris et inquiet.

- Mais dis-moi Aro, qu’entendais-tu plus tôt par « rébellion » ?

Aro et Marcus échangèrent un regard puis Aro pris la parole.

- Et bien… disons que… depuis quelques décennies, Caïus nous reproche notre laxisme vis-à-vis des humains. Il souhaiterait que nous passions outre le Secret afin de prendre la place qui nous revient de droit selon lui, gouverner le monde et asservir l’humanité. Nous ne souhaitons pas cela. Cette Terre est celle des hommes, leur passage est si court… et cela tournerait au carnage, à l’anarchie et à la barbarie gratuite si nous nous révélions au grand jour. Tu ne peux t’en souvenir puisque tu n’existais point à ce moment, mais lorsque nous avons destitué Stefan et Vladimir en l’an 1000 avant le Christ, il nous a fallu plus d’un millénaire de travail acharné pour que l’Homme croit en notre légende et non en notre existence. D’ailleurs, lorsque les hommes parlent de vampires, ils pensent « Dracula » et « Transylvanie », parce qu’en leur temps, Vladimir et Stefan n’avaient aucun scrupule à se montrer aux humains. Ils ont d’ailleurs failli en périr puisque les hommes des villages alentours, s’étaient rendus un jour dans leur château pour y mettre le feu. Voilà pourquoi nous tenons absolument au Secret. L’Homme a peut-être une espérance de vie courte, il n’en demeure pas moins intelligent et est capable de trouver maints stratagèmes pour venir à bout de notre race, surtout avec toutes les avancées scientifiques et technologiques qu’ils ont connu ce dernier siècle. Pour en revenir à Caïus, disons que nous le surveillons de très près, nous craignons qu’il exhorte Félix à la Révolution Vampirique. Si, de plus, il mettait la main sur la jeune Isabella et trouvait un moyen de pression pour la contraindre à obéir, Volterra tomberait à coup sûr. C’est à cela que s’occupe Démétri : surveiller Caïus et traquer Siegfried.
- Bah ! Pour un soi-disant traqueur d’exception, il est pas terrible s’il ne l’a pas déjà trouvé ! Railla Jacob.
- Mais qui t’a dit qu’il ne l’avait pas déjà trouvé, jeune loup ? Démétri a déjà mis la main sur Siegfried à vingt-six reprises. Malheureusement, il n’est pas immunisé contre le don de notre ami qui s’amuse à lui planter de drôles d’idées en tête. Oui, Siegfried a un don dangereux ! Et s’il s’allie à Félix, je crains pour la tranquillité de notre monde…
- OH !

Nous nous retournâmes tous vers Alice qui avait les yeux dans le vague, sujette à une vision. Aro sauta sur l’occasion et s’empara de la main de ma sœur, un sourire avide sur les lèvres. Je sursautais en voyant les images qui peuplaient l’esprit de ma sœur.

- Charlie ? Tu en es sûre, Alice ? Demandais-je après avoir reconnu le visage.
- Oui… C’est bien lui ! Je… Oh non !

Je me trouvais à nouveau aspiré par son esprit et découvris Charlie Swan, allongé sur un vieux matelas défoncé dans une pièce lugubre, les yeux rivés sur un vampire enchaîné au mur. Un rayon de soleil se réverbérait sur le visage du vampire et le Chef Swan souriait, attendri. Le vampire releva alors son visage. Bella…

- Alice ! Edward ! Qu’avez-vous ?
- Ch… Ch… Charlie… enfermé avec Be… Bella…
- Vous en êtes sûrs ?
- Certains Carlisle…

Alice se mit à tourner en rond tout en se massant les tempes, puis elle releva subitement son visage marqué par l’effroi.

- Oh mon Dieu…
- Quoi Alice ? Qu’as-tu ?
- Edward… tu te souviens des visions que j’avais au tout départ, lorsque Bella est entrée dans nos vies ? Tu te souviens de celle où elle hurlait de douleur, le corps d’un homme à ses pieds ? Je… je crois que c’est en train de se réaliser… Je crois que… Félix attend que Bella soit suffisamment assoiffée avant de la… lâcher sur Charlie…
- Noooon ! Pas ça…

Je me laissais glisser le long du mur, épouvanté par cette idée. Décidément, cette pourriture ne souhaitait qu’une chose : détruire Bella…
Marcus et Aro échangeaient un regard pessimiste que je ne comprenais pas puisqu’ils faisaient en sorte de penser à trop de choses en même temps. Jasper, cependant, ne fut pas dupe de leur petit manège.

- Excusez-moi, mais pourquoi êtes vous donc si soucieux ? Leur demanda-t-il, soupçonneux.
- Pfff… Et bien… Il semblerait que ce cher Félix ne recule devant rien. Il est surtout bien plus machiavélique que nous ne le pensions… Êtes-vous sûrs et certains qu’il s’agit bien du père de la jeune Isabella ?

Alice acquiesça, moi également. C’était bien Charlie. Sûr et certain à 200%. Aro souffla lourdement avant de reprendre.

- Dans ce cas, il faut espérer que cette jeune vampire arrivera à se contrôler, assoiffée ou non. Parce que si ton ancienne vision se réalise, jeune Alice, je crains fort que nous ne perdions cette petite à tout jamais.
- QUOI ? Mais comment ?
- Calmes-toi, Edward ! Ce n’est pas en hurlant à tout va que tu auras tes réponses ! Jasper, aide ton frère à se contrôler s’il te plait. Demanda Carlisle alors qu’une onde de calme s’emparait de mon corps.

Mon père se tourna alors vers Aro et du coin de l’œil, je vis Eléazar pâlir, enfin si une telle chose était possible, il serait plus blanc que blanc.

- Aro, peux-tu nous expliquer en quoi la vieille vision d’Alice ne doit surtout pas se produire ? Je ne comprends pas, et je pense ne pas être le seul.

Aro se tourna alors vers nous et ce fut comme si son visage était d’un coup marqué par tous ces millénaires qu’il avait connus ; il semblait frappé par le poids des ans.

- A cause de son humanité… Nous vous avons expliqué que son esprit demeurerait coûte que coûte protégé par son humanité, qu’il en serait donc inviolable, quoiqu’il arrive mais… mais si elle en arrive à tuer son père, cet acte atroce supprimera toute once d’humanité en elle et son côté vampire prendra le dessus sur sa personnalité. Si son père devait mourir de sa main, son âme sera brisée à jamais et il leur serait facile de pénétrer son esprit afin de la soumettre à leur volonté. Isabella Swan ne sera plus, elle ne sera plus qu’un prédateur, une arme que Félix façonnera à sa guise et qui sait ce qu’il a l’intention de faire par la suite…

5 commentaires:

  1. Hello!!
    NON, pas ça !! Pauvre Edward, il faut retrouver Bella au plus vite!!
    J'adore, hâte de lire la suite!! D'ici là prend soin de toi!!
    Bis Ilonka

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  2. Lily-Rose-Bella1 mai 2011 à 15:37

    oh PU**IN de MER... CREDI! je me doutais qu'il allait revenir et que c'est lui qui avait Charlie! mais là, on dirait que ça va être difficile de la retrouver et la sauver! snif

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  3. Méla...

    Oh Mon Dieu, Oh Mon Dieu, Oh Mon Dieu, Oh Mon Dieu, Oh Mon Dieu... Désolée, c'est les seuls mots qui me viennent^^
    C'est trop horrible, tu es vraiment cruelle avec nous, lol!
    En plus, tout y est pour que la situation soit désespérée : assoiffée, Charly, Siegfried... et Félix bien sûr... c'est trop triste (et juste après leurs fiançailles, mais ils ont quand même eu un tout petit temps pour fêter et consommer ça^^ *j'essaie de positiver dans tout ça, mais c'est dûr*).
    En tout cas, hâte de lire la suite et ce que tu leur réserve (j'espère que Félix n'aura pas le temps d'abuser d'elle)

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  4. Ohhhh misère faite qu' Edward le retrouve tres vite avant que ce salop ne lui fait pas encore plus de mal, qu'il a déjà fait!!
    Trop hâte pour la suite..
    Bis!

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  5. Coucou miss,
    J'avais un peu de retard mais je viens enfin de pouvoir le lire et c'est ...HORRIBLE.
    Je m'attendais bien à ce que Félix la retrouve mais j'en suis toute retournée.
    Pour Edawrd si malheureux sans elle.
    Bon, je file sur le suivant.

    (J'ai des soucis avec Ff pour me connecter mais dès que c'est possible, je cours mettre un coms. Merci pour le petit mot.)
    Bisous Eliloulou

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