vendredi 27 avril 2012
Terreur et tentations
- Bon sang ! Mais qu’est-ce que c’est que ces… ces choses ? S’écria Bree d’une voix horriblement aigüe, couvrant aisément les cris inhumains des Enfants de la Lune.
Avec l’arrivée des nouveau-nés, j’en avais presque oublié la présence des Lycans et des Quileute. Les jeunes vampires également, puisqu’auparavant ils craignaient pour leurs vies… Tandis que les malheureux Enfants de la Lune hurlaient leur agonie, leurs corps déformés par la douloureuse métamorphose, Seth, lui, reprit instantanément sa forme humaine comme si de rien n’était. S’apercevant de sa nudité, il baissa les yeux et cacha son sexe de ses mains, des rougeurs miroitant sous sa peau cuivrée. Emmett ouvrit un sac à dos en ricanant et envoya un jeans à l’Indien qui s’empressa de l’attraper avant de filer sous le couvert des buissons.
- Qu-qu-que sont ces-ces choses ? Balbutia la petite femelle, les yeux écarquillés rivés sur les Enfants de la Lune et les Quileute.
- La chose elle t’emmerde, sangsue ! Cracha Paul d’une voix venimeuse.
- Paul ! La ferme. Lui intima Jacob d’une voix grave.
Paul courba l’échine tandis que Jacob fit un léger signe de tête en direction de Carlisle et Marcus, afin qu’ils expliquent la situation aux nouveau-nés.
- Ils sont nos alliés alors je vous prierai de vous montrer respectueux à leurs égards, jeunes gens. Commença Marcus d’une voix sèche. Ces Indiens sont ce que l’on appelle des « modificateurs ». Leur nature particulière fait d’eux notre principal ennemi puisqu’ils ont vocation de protéger les humains des nôtres. Ils prennent l’apparence de loups gigantesques et ont la capacité de nous détruire. Quant à ces trois malheureuses créatures, poursuivit-il en désignant les Lycans du doigt, ce sont des Enfants de la Lune et ils sont les derniers représentants de leur espèce.
Marcus baissa la tête, honteux et consterné, ses souvenirs revenant en masse. Il s’en voulait de les avoir exterminés maintenant qu’il connaissait la vérité. Jasper lui envoya une bouffée de courage afin qu’il se ressaisisse.
- Des Enfants de la Lune ? Je pensais qu’ils n’existaient plus ! Dit Riley d’une petite voix timide, les sourcils froncés.
- Tu en as entendu parler ? Comment ? Demanda Marcus, surpris par les paroles du jeune vampire.
- Et bien… euh… c’est à dire que… en fait…
- Le Maî… euh... Felix en a parlé une fois. Le coupa Diego en voyant que Riley n’osait pas répondre. Il disait que les Volturi commettaient des exactions depuis de trop nombreux siècles, qu’il fallait les renverser et que cela passait par le Nouvel Ordre Mondial. Il nous a dit que la Royauté en place avait assassiné jusqu’au dernier les Enfants de la Lune uniquement à cause de leurs différences, qu’ils avaient commis un génocide et qu’il ne devait pas rester impuni. Il disait que les Volturi devaient payer pour leurs crimes.
Marcus s’effondra en entendant les propos du nouveau-né ; la bouche grande ouverte, les yeux écarquillés, il n’en revenait toujours pas que Felix ait pu tenir de tels discours. Dans l’esprit des jeunes vampires, je vis clairement qu’ils étaient choqués et écœurés par ces « Volturi » qu’ils ne connaissaient pas, qu’ils ne valaient pas mieux que Hitler qui, afin de créer la « race dominante Aryenne » selon ses idéaux maladifs, avait pratiqué l’épuration ethnique au détriment d’un peuple, exterminant pas moins de 5.000.000 de Juifs pendant la Shoah.
Je secouais la tête, horrifié de voir dans les esprits des nouveau-nés un Felix éructant de rage à l’encontre d’Aro et Marcus qu’il décrivait comme des criminels de guerre. Il mentait depuis si longtemps qu’il finissait lui-même par croire en ses mensonges !
- Croyez-moi, vous avez encore pas mal de choses à apprendre sur Felix ! Entre ce qu’il vous a dit et ce qu’il s’est réellement passé, il y a un fossé de la taille du Pacifique. Ricanais-je sans joie.
Ils m’observaient d’un drôle d’air, tachant de déchiffrer le vrai du faux, puis haussèrent les épaules avant de se tourner vers mon père qui consolait Marcus en lui tapotant doucement l’épaule.
Carlisle entreprit donc de leur expliquer pourquoi les Volturi – tout en taisant que Marcus était l’un des rois – avaient exterminé les loups garous, des êtres volatiles et particulièrement nuisibles pour l’Humanité, sur la base d’un mensonge commun de Felix et Caïus alors que la vérité n’avait éclaté que depuis peu. Il leur dit également qu’ils pourraient vérifier ces informations en discutant avec les Lycans, une fois que ceux-ci seraient rétablis de leur transformation. Il leur parla aussi des Quileute et de leur implication à nos côtés, de la réputation de Felix « le Fléau » dans le monde vampirique, du pourquoi il en avait après nous et Bella. Lorsqu’il parla de Didyme, Marcus se mit une fois de plus à gémir comme une bête à l’agonie, mais il se reprit rapidement, sachant que son épouse depuis longtemps disparue était la clef de toute cette histoire. Bella prit également la parole, expliquant aux nouveau-nés qu’elle avait connu Felix alors qu’elle était encore humaine et qu’ils avaient eu une liaison. Je l’enlaçais étroitement, la rassurant de par ma présence et mon soutien lorsqu’elle parla de ce qu’il lui avait fait subir, notamment le meurtre atroce de sa mère sous ses yeux.
Nos nouveaux compagnons d’infortune ne mouftaient pas un mot, absorbés par les récits qu’ils entendaient. Les rouages de leurs pensées tournaient à toute allure ; ils savaient Felix fou à lier et un brin sadique, mais jamais ils n’auraient pu imaginer qu’il était capable de tuer celle qu’il aimait s’il ne pouvait l’avoir… Brusquement, une pensée de Riley se distingua des autres et je ne pus qu’adhérer à sa théorie.
- C’est possible, oui. C’est loin d’être bête en tout cas !
- Qu’y-a-t-il Edward ? Demanda Carlisle alors que le nouveau-né me dévisageait avec des yeux ronds, ahuri que j’ai répondu à sa pensée.
- Riley se demande s’il n’y aurait pas un rapport de cause à effet entre le meurtre de Didyme – désolé Marcus – et la folie de Felix.
Marcus réfléchit quelques instants, se concentrant pour voyager parmi ses nombreux souvenirs, puis finit par ouvrir les yeux.
- Seigneur ! Pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt ? S’exclama le vénérable vampire en frappant rageusement l’air de ses deux poings. Bien que Felix ait toujours eu un fond de mégalomanie et de sadisme, il n’avait jamais été fou à ce point. Il a définitivement sombré dans l’aliénation à la mort de ma chère épouse mais… je croyais que c’était parce qu’il était triste, ils se connaissaient depuis leur plus jeune âge ! Te souviens-tu, jeune Edward, lorsque mon frère et moi t’avions expliqué qu’en chaque vampire, il y a une parcelle d’humanité ? Et bien je pense, je peux même l’affirmer désormais, que ma Didyme était la part d’humanité de Felix et que son meurtre a été l’élément déclencheur de sa folie destructrice. Ça ne peut être que cela… Quel imbécile ! Il s’est lui-même détruit en tuant ma compagne ! Et regardez où cela nous mène, quel gâchis…
Un ronflement particulièrement sonore nous ramena à la réalité ; les Lycans avaient enfin achevé leur douloureuse métamorphose et dormaient du sommeil du juste sous le regard bienveillant des Quileute.
Sans même nous en apercevoir, nous avions créé une sorte de barrage entre les trois Russes et les nouveau-nés, protégeant leurs corps faibles d’humains de la soif des jeunes vampires. Tout compte fait, cela ne servit à rien. Lorsque les jeunes humèrent l’air ambiant à la recherche d’un agréable fumet à savourer, ils ne trouvèrent que les odeurs nauséabondes des Quileute et des Lycans.
- Beurk ! C’est atroce ! Comment pouvez-vous rester ici et subir ces odeurs d’œuf pourri, de chien mouillé et de fosse septique sans être malades ? Je crois que j’ai la gerbe… Annonça difficilement la femelle en ayant un haut-le-cœur.
- L’habitude, chère enfant, l’habitude… Vous vous y ferez avec le temps, vous n’avez pas le choix de toute façon puisque ces créatures sont à la fois nos alliés mais également en danger, comme nous tous. Statua Marcus en secouant la tête avec emphase.
Riley s’enfonça deux doigts dans la bouche sous les rires d’Emmett qui était des plus heureux d’avoir un nouveau « pote à dévergonder ». Décidément, il ne changera jamais celui-là !
Mon regard fut bientôt attiré par une vision des plus fantastiques. Mon ange, courbée au-dessus d’un sac et fouillant celui-ci à la recherche de je ne sais quoi, offrait sans aucune retenue son splendide fessier à mes yeux gourmands… Je me léchais les lèvres avec envie, les pensées perdues dans mes souvenirs plus ou moins récents de ma douce ondulant harmonieusement sous mon corps et sans même m’en apercevoir, mes jambes prenaient le contrôle de mon être et avançaient déjà vers elle à vitesse V. Un violent coup de coude dans le ventre me freina.
- AÏE ! Non mais ça va pas !
Je me tournais dans tous les sens, cherchant le fauteur de trouble, et mon regard tomba sur Jasper, un sourire à la fois railleur et mauvais aux lèvres.
- Oh ! Pourquoi tu me frappes comme ça ? J’ai rien fait ! Je peux savoir ce qu’il te prend ?
- T’as p’t’être rien fait pour l’instant, mais vu la quantité de luxure, d’envie, de besoin et de frustration qui émanait de toi, j’avais pas le choix. Soit je t’arrêtais, soit ça finissait en gang-bang ici ! Calme tes pulsions, tu veux ? On dirait un ado aux hormones survoltées qui se pignole en matant les Playboy qui sont planqués sous son lit pendant qu’il fantasme sur ce qu’il pourrait faire à sa copine ! Bon sang, mais t’as quel âge ?
- Ben 17 ans. C’est un peu normal les hormones survoltées à cet âge, non ?
- Arg ! La ferme ! C’est pas le moment, c’est tout ! Arrête de penser avec ta bite cinq minutes, ça fera du bien à tout le monde !
Je lui lançais un regard noir et grognais lorsque je vis que notre conversation était loin d’être passée inaperçue ; ma douce me fit un clin d’œil coquin et m’envoya un baiser prometteur.
Plus tard, mon cœur… je te promets que je me laisserai kidnapper sans opposer de résistance. Tu pourras faire de moi tout ce que tu veux… absolument… tout…
Ses pensées, tout comme les images spécialement graphiques qu’elles contenaient, me firent gémir d’envie et de frustration à la fois ; une baffe à l’arrière du crâne de la part de Jasper me rappela une fois de plus à l’ordre.
- Rabat-joie ! Marmonnais-je à l’attention de mon frère.
- Obsédé !
- Frustré !
- Bite ambulante !
- Constipé d’la vie !
- Blennorragie mobile !
- Pff… T’es jaloux, c’est tout.
- Certainement pas ! A ce que je sache, ce n’est pas toi qu’on surnomme « langue agile » Ed !
- Parce que le pseudo était déjà pris, ducon ! Je ne suis pas « magic finger » pour rien !
- Bon c’est bien gentil vos mamours et petits mots doux les gars, mais on a du boulot ici! Intervint Jacob en nous séparant alors que nous en venions presque aux mains.
- Oh toi « somnambaise », la ferme ! Criâmes-nous d’une même voix.
Sans nous en rendre compte, le ton avait monté et tout le monde nous observait avec des yeux ronds. Enfin… tout le monde sauf les filles qui pâlissaient à vue d’œil, le visage consterné.
- Beuh… Euh… Vous m’avez appelé comment ? S’exclama Jacob, ahuri, alors que Jasper et moi étions figés comme deux ronds de flan.
- C’est rien mon chéri. Rien du tout, je t’expliquerai… Intervint Tanya en enlaçant son compagnon et en l’entraînant plus loin.
Vous avez intérêt à vous expliquer ! Comment vous pouvez connaître le nom de code de mon loulou d’amour ? Je veux savoir ! Bande de gros jaloux !
- Je ne suis pas jaloux de Jacob, Tanya ! Franchement, tu crois que ça me plairait d’être capable de me lécher moi-même les burnes et de me renifler le cul ? J’aurai l’air d’un con ! M’écriais-je en captant les pensées de ma chère cousine.
- Pff… pour ce qui est de lécher tes couilles, Bella se débrouille bien toute seule je pense ! Et tu n’aurais pas l’air d’un con, mon cher, puisque tu l’as déjà… l’air con je précise ! Persifla-t-elle sous les rires de mes lourdauds de frangins.
Brusquement, l’envie d’enrouler mes doigts autour de son cou frêle et de l’étrangler jusqu’à ce que sa petite tête de blonde se détache de son corps s’empara de mon être et me parut une excellente idée. Comme si j’avais l’air d’un con… non mais ! Mes doigts me démangeaient atrocement et je me retins de justesse, pensant au chagrin que ma famille ressentirait suite au décès de ma chère cousine… quelle garce !
Jasper m’envoya une bouffée de calme lorsqu’il sentit que mes nerfs s’affolaient puis me mit finalement un léger coup de coude dans les côtes pour me montrer que les Enfants de la Lune s’éveillaient.
Je sus enfin pourquoi Bella farfouillait dans le sac à dos lorsqu’elle envoya des vêtements aux Lycans ; les pauvres rougissaient de leur nudité et se cachèrent comme ils le pouvaient pour se vêtir.
Les nouveau-nés étant assoiffés, Carlisle décida d’une chasse sur le trajet du retour. Par sécurité pour les Lycans et éviter un malencontreux accident, les Quileute, ainsi que Tanya qui ne pouvait se séparer de son « loulou d’amour », choisirent de rester avec eux, à l’écart, pendant que nous emmènerions les jeunes vampires.
La jeune Bree était à la fois surexcitée de chasser un animal, mais également affolée à l’idée de ne pas savoir s’y prendre. Les deux mâles se moquaient d’elle, lui disant que la chasse était un sport viril et qu’une pauvre petite femelle comme elle ne ferait jamais le poids contre un ours. Carlisle leur expliqua alors calmement de suivre leurs instincts, que tout se ferait le plus naturellement du monde. Lorsqu’ils interceptèrent le fumet d’une harde de cerfs, les deux mâles se jetèrent à leur poursuite et le spectacle me rappela étrangement notre première nuit avec les loups garous : c’était tout bonnement écœurant, ils se battaient littéralement entre eux pour une vulgaire proie. Bree, quant à elle, capta l’odeur d’un ours brun un peu plus au nord et elle suivit sa trace avant de lui sauter au garrot, déchirant sa carotide avant de s’abreuver à grands traits au cou de la malheureuse bête. Pour une première chasse, ils s’en sortirent plutôt bien malgré leur dégoût évident pour le sang animal, surtout les deux mâles puisque pour une première fois, ils avaient goûté des herbivores ; moi-même je reconnais que c’est plutôt dégueu… rien ne vaut un bon puma !
- Beurk ! C’est dégueulasse ! S’exclama Riley en crachant au sol. Je ne sais pas comment vous faites pour vous contenter de ça !
- Oh ça va, c’était pas si mauvais ! Répliqua nonchalamment Bree en essuyant le filet de sang qui perlait au coin de sa bouche.
- C’est normal, tu t’es nourrie d’un carnivore, leur saveur se rapproche un peu de celles des humains. Expliqua Jasper d’une voix rappelant étrangement celle d’un instituteur faisant la leçon de morale à ses élèves. Vous les gars, vous vous êtes contentés d’herbivores, et ils sont ce qu’ils mangent, ils ont une saveur fade. Goûtez un alligator ou un anaconda et ce sera encore pire, ils ont un goût de vase tout simplement répugnant ! Vous verrez, à force d’habitude ça passera mieux, vous aurez même certaines préférences.
- Si ça peut m’éviter de tuer des humains et de vivre un semblant de normalité, je suis prêt à tout ! S’exclama Diego d’une voix ferme en saisissant la main de la petite femelle.
- Moi aussi. Répondit-elle en lui lançant un regard transi d’amour avant de baisser la tête.
Comment avais-je pu passer à côté de ça ! La façon dont il la protégeait, la tendresse avec laquelle elle le regardait… Des compagnons ! Du coin de l’œil, je vis que Riley les observait d’un air mélancolique. Peut-être avait-il une petite amie, une fiancée, avant d’être transformé.
Nous obligeâmes les nouveau-nés à se gaver, quitte à ce qu’ils en soient malades, avant de rejoindre les Lycans et les Quileute, puis prîmes enfin le chemin du retour. Nicholaï, juché sur mon dos, riait de bon cœur en sentant le vent fouetter son visage.
Sur la route, nous forçâmes une fois de plus les jeunes à se nourrir ; ils allaient se retrouver dans un endroit étranger, avec une concentration d’inconnus et de Quileute. Les nouveau-nés sont instinctivement imperméables à la nouveauté alors mieux valaient qu’ils se gavent, ils seraient bien plus dociles.
Malheureusement, nous n’avions pas prévu que Charlie, Billy, Sue et Carlie seraient à la maison…
Une bourrasque apporta leur fragrance jusqu’à l’odorat sur développé de Bree. Lorsqu’elle intercepta leur fumet, elle se mit à gronder doucement, envahie par la promesse d’une soif étanchée par la chaleur du sang humain. Diego et Riley réagirent de la même façon et nous fûmes incapables de les retenir.
Jasper les bombardait continuellement de vagues de calme et de satiété mais rien n’y faisait, ils étaient obnubilés par la promesse du sang humain…
Bien qu’exceptionnellement rapide, je ne rivalisais pas avec leur vitesse, surtout avec Nicholaï sur le dos. Mes frères et moi déposions les Enfants de la Lune, les laissant aux bons soins de Peter, Charlotte et Marcus, puis nous filâmes comme le vent à la poursuite des nouveau-nés. Je rattrapais bientôt Bella qui s’était lancée à leur suite, redoublant de vitesse lorsqu’elle avait compris l’intention des jeunes vampires. Elle était terrorisée à l’idée qu’il arrive quelque chose à son père ou à la gosse, mais elle n’osait pas projeter son bouclier sur les nouveau-nés ; des cibles mouvantes lancées à toute puissance n’étaient pas des plus simples à atteindre, et elle craignait les dégâts que pourraient occasionner une collision nouveau-nés/bouclier sur les jeunes vampires.
Une fois arrivés dans les bois avoisinants la villa, Emmett, Jasper et moi nous dispersâmes afin d’encercler les nouveau-nés et essayer de les prendre à revers. Bella les avait presque rattrapés et de loin, j’entendis le martèlement de grosses pattes lourdes foulant le sol et la course de plusieurs vampires ; nos amis ainsi que Jacob et sa toute nouvelle Meute venaient en renfort.
Je perçus les pensées affolées de Carmen, Esmée et Alice qui faisaient barrage entre les humains et les nouveau-nés qui allaient arriver à tout moment. Elles n’osaient pas déplacer les humains de la maigre sécurité que leur apportaient les murs.
Riley, les yeux noirs de soif et le venin dégoulinant de ses lèvres, défonça la porte, Bree et Diego sur les talons.
Esmée tenta de les freiner sans user de violence mais elle fut brutalement repoussée et finit encastrée dans le mur. Carmen et Alice zigzaguaient entre les trois nouveau-nés, agrippant un poignet, une cheville, envoyant un uppercut, un direct par-ci, par-là.
Billy, Charlie, Sue et Carlie étaient plaqués contre le mur, serrés comme des sardines, les yeux écarquillés par la terreur, incapables de bouger, cloués par l’épouvante de la situation. Leur faible vision ne leur permettait pas d’appréhender ce qu’il se passait, ne voyant que des silhouettes floues et ne sentant que des courants d’air, mais ils avaient parfaitement compris qu’ils étaient en grand danger.
Des feulements, grognements de rage, éclat de tonnerre résonnaient dans la villa ; la bataille entre vampires, nouveau-nés et protecteurs, faisait rage, d’une violence inouïe.
Leurs pensées affolées me parvenaient clairement mais nous étions encore à quelques secondes de la villa, bien trop loin pour agir.
Puis tout se passa en une fraction de seconde…
Diego, assoiffé, repoussa violemment Alice d’un coup d’épaule et attrapa le bras de la petite Carlie, l’attirant à lui d’un geste sec. La petite fille hurlait de terreur en sentant la poigne froide du vampire sur son corps et alors qu’il allait fondre dans son cou pour étancher sa soif, Bella se mit à crier « NON ! »
Bien que loin du nouveau-né, elle lança son bras en avant, comme si elle cherchait à saisir quelque chose, puis ramena sa main en arrière avant de la relancer en avant, telle un joueur de base-ball s’apprêtant à tirer une balle rapide. Simultanément, la fillette fut arrachée des bras de Diego comme par magie, avant d’être propulsée délicatement entre les bras de Charlie, puis les quatre humains furent poussés contre l’immense baie-vitrée qui s’ouvrit sous leur passage et atterrirent au milieu du jardin. Un enchantement ? De la sorcellerie ? Je n’y comprenais rien.
J’arrivais enfin à la maison et me ruais sur Diego qui tentait désespérément de rejoindre les humains puis m’aperçus qu’il cognait frénétiquement sur une paroi invisible. Le bouclier…
Saisi par la stupeur, je me retournais vers ma douce, dont les yeux noirs comme une nuit sans lune luisaient d’un feu sauvage. Alors qu’elle agrippait le cou de Riley, lui brisant presque la nuque au passage, Diego se jeta sur moi et j’eus toute la peine du monde à me défaire de son étreinte mortelle. Ses bras comprimaient mon torse, brisant mes côtes au passage, et ce ne fut que grâce à la diversion de ma sœur, sautant sur son dos et lui faisant une clé au bras, que je fus libéré de l’atroce pression de ses bras. Bella avait envoyé Riley à l’extérieur, où mes frères le maintenaient plaqué au sol, et elle décocha un violent side-kick au visage de Bree avant de lui retourner un coup de pied ventral qui catapulta la petite femelle à l’extérieur. Carmen et Esmée se ruèrent sur elle de tous leurs poids, taclant la jeune fille au sol et lui empêchant tout mouvement. Avec l’aide d’Alice, j’emmenais un Diego se débattant comme un forcené à l’extérieur où il fut bientôt maîtrisé. Jasper abrutissait les nouveau-nés de son don, les rendant particulièrement dociles, et bien qu’ils grondent constamment à cause des fragrances humaines, ils s’étaient tout de même calmés. Carlisle arriva bientôt, accompagné de Garrett et Laurent, une biche apeurée couinant en sentant sa fin proche, sous le bras chacun, et ils mirent les malheureuses proies à portée du visage des jeunes vampires qui burent goulûment les pauvres bêtes.
J’observais mon ange avec un ébahissement non feint, ne comprenant rien à ce qu’il venait de se passer. Bella, les yeux noirs et dans le vague, comme si elle était en transe, grondait doucement à l’attention des tous jeunes vampires. Sentant le danger, ils courbèrent l’échine et se soumirent à ma douce avant de recouvrer leurs esprits une fois leur soif étanchée.
- Ô Seigneur… Qu’avons-nous fait ? Se lamenta la petite Bree en s’apercevant des dégâts commis.
En effet, outre la porte d’entrée complètement défoncée, les gonds arrachés des murs, des meubles étaient brisés, le plâtre détruit par endroits, tout comme certains murs. Diego et Riley déglutirent bruyamment puis baissèrent vivement la tête en voyant l’état de la maison. Je ricanais doucement, sachant qu’Esmée allait pousser une sacrée gueulante – sa maison, c’est son trésor – mais les pensées rageuses de ma mère me rappelèrent à l’ordre.
Arrête donc de glousser comme tu le fais, Edward, tu n’es pas une dinde ! Et souviens-toi dans quel état tu as mis ma maison au réveil de Bella, souviens-toi ! Tu étais conscient de tes actes à ce moment-là, fils, eux non ! Pour la peine, tu auras quelques travaux d’aménagement à faire…
- Mais maman c’est pas juste !
- Tais-toi Edward ! Ne te plains pas, tu l’as cherché !
Je baissais la tête face à la colère de ma mère, mieux valait rester dans ses petits papiers…
Les nouveau-nés continuaient à se confondre en excuses et ma famille les rassura, ils n’étaient pas responsables, ils étaient encore trop jeunes pour contrôler leur soif et blablabla et blablabla. Moi, tout ce que je voyais, c’est que j’allais devoir me fader encore plus de travaux…
Je m’inquiétais d’une chose, cependant : l’absence de nos… alliés à la maison. Mais en scannant les pensées d’Alice, je m’aperçus que tout le monde avait profité de la pleine lune pour aller chasser en dehors de l’état.
Je me tournais vers ma Bella qui était toujours accroupie devant les humains, les protégeant de son corps. Elle grondait doucement et ses grognements redoublèrent lorsque je m’approchais d’elle ; elle n’était pas consciente, toujours dans cette sorte de transe, telle une lionne protégeant farouchement ses petits, et je m’assis en tailleur à quelques mètres d’elle, attendant patiemment qu’elle se calme.
Les minutes s’écoulaient, une demi-heure passa, puis une autre et Bella ne bougeait toujours pas d’un poil. J’entendis de loin les Égyptiens et Aro rentrer, accompagnés des Irlandais – qui étaient arrivés depuis peu -. Je perçus quelques bribes de conversations mais je m’en foutais royalement, je ne voulais que retrouver ma Bella… Une main se posa sur mon épaule et en revoyant les souvenirs de la nuit et de ce début de journée, affluer à la surface de mon esprit, je sus qu’Aro cherchait des réponses au comportement étrange de ma douce. Un nouveau grognement féroce retentit et je me sentis transporté dans les airs contre ma volonté, atterrissant juste à côté de ma Bella. J’allais pour la toucher, faisant fi des exclamations de surprises, des «incroyables »… « télékinésie »… « Perspectives extraordinaires »... que j’entendais dans les pensées des autres, mais Bella grogna une fois de plus à mon encontre – ce qui fit grandement sourire Charlie – et je m’assis à nouveau en tailleur, attendant qu’elle revienne à elle.
Au bout de longues minutes, Bella finit par reprendre ses esprits et se redressa subitement avant d’enfouir son visage entre ses mains, mortifiée. Je me relevai, avançai jusqu’à elle et la pris dans mes bras ; elle se tendit.
- Bella ? Qu’est-ce qu…
- Je t’ai grogné dessus ! Je ne vaux pas mieux qu’un animal !
- Bella…
Je ris avant de l’enlacer plus étroitement, enfouissant mon visage dans son cou en gémissant de plaisir, puis ricanais sous cape en voyant Charlie cogner frénétiquement contre la muraille invisible qui l’empêchait de venir nous séparer.
- Isabella Marie Swan ! Laisse-moi sortir de cette chose ! S’énerva-t-il en frappant l’air de toutes ses forces.
- Non ! Ce n’est pas assez sûr. Vous êtes peut-être encore en danger.
- La belle excuse ! Si je ne crois pas celle-là, j’en croirai une autre ! Aie au moins pitié de mon pauvre cœur et tiens-toi à une distance respectable de ce… de ce... de ce…
- Oh papa, c’est bon ! On croirait presque que tu me fais une crise de jalousie, là ! Rigola ma douce en voyant l’expression outrée de son père.
- Éloignes-toi de ce… de ce… de ce malotru ! Éructa une fois de plus Charlie, sa voix grimpant atrocement dans les aigus.
- Ce malotru comme tu dis est mon fiancé, papa, il faudra bien que tu te fasses à l’idée un jour où l’autre ! Gloussa mon ange en secouant la tête face au visage dépité de son père.
Charlie grommela un chapelet de paroles incompréhensibles – des injures à mon encontre pour la plupart j’en suis certain – puis marmonna un vague « désolé » lorsque Sue Clearwater lui frappa l’arrière du crâne d’un coup sec, l’intimant de laisser sa fille vivre sa vie comme elle l’entend.
Ma famille s’empressa de rassurer Bella : les nouveau-nés étaient sous contrôle, elle pouvait libérer les humains. Bien que réticente, mon ange se plia à leur demande et ôta son bouclier ; en moins d’une minute, Charlie arriva, éloigna brusquement sa fille en lui tirant le bras d’un coup sec, maugréa des mots comme « aucune pudeur », « irrespectueux », « couvent »… et se prit une fois de plus une beigne à l’arrière de la tête par Sue – merci sauveuse !
Un sourire satisfait aux lèvres, Bella vint se lover entre mes bras, tirant la langue à son père. Le Chef Swan bougonna tout en se massant le crâne, me maudissant silencieusement et marmonnant « je suis trop vieux pour ces conneries ».
Billy Black, les mains cramponnées aux accoudoirs de son fauteuil roulant, et Sue, le corps tendu et les narines frémissantes, ne quittaient pas les nouveau-nés des yeux ; ceux-ci s’étaient effectivement calmés, grâce à l’aura apaisante de Jasper et à la terreur de récolter les foudres d’une colonie de vampires s’il arrivait quelque chose aux humains.
Carlie, qui ne comprenait pas grand-chose à la situation, sautillait sur place en tirant sur la jambe de mon pantalon. Sachant ce qu’elle entendait par là, je la pris dans mes bras et la juchais sur mes épaules.
- Raïlléé ? C’est toi ? Raïlléé !
Carlie ne tenait plus en place, s’agitant comme une furie sur mes épaules. Je la posais au sol et elle courut jusqu’aux nouveau-nés avant d’être rattrapée délicatement par Aro qui, comme nous tous, craignait pour la sécurité de la petite.
- Carlie ? Mais… Qu’est-ce que tu fais ici ? S’exclama Riley d’une voix pleine de surprise.
Il se mit à grogner férocement à notre encontre, non pas pour attaquer mais plutôt pour protéger ; il la connaissait et craignait pour elle. Emmett le ceintura et je m’interposais entre Riley et Aro.
- Carlie ne craint rien ici, elle est en sécurité, elle ne risque rien. Personne ici ne s’en prendra à elle. Lui dis-je d’une voix douce, les bras levés en signe de reddition.
- C’est vrai Raïlléé, ils sont gentils avec moi. Tu vois la dame là-bas ? (dit-elle en pointant ma Bella du doigt) Et ben elle m’a sauvée du méchant vilain pas beau aux yeux rouges ! Dis Raïlléé, pourquoi tes yeux ils sont tous rouges aussi ? Toi aussi t’es un vampire maintenant ? Tu vas pas me manger, hein ? Parce que ici, y’a personne qui veut me manger, ils sont trop gentils avec moi ! Continua la petite d’une voix légèrement peureuse.
Aro la retint un peu plus fermement en voyant qu’elle voulait s’approcher de Riley, mais un bref signe de tête de Jasper lui fit comprendre que la petite ne craignait rien. A contrecœur, il la relâcha et l’enfant se jeta entre les bras tendus du tout jeune vampire. Il la serra précautionneusement contre son torse, enfouissant son visage dans le cou gracile de la fillette et se mit à sangloter, soulagé.
Je voyais clairement, à travers ses pensées, à quel point il tenait à la petite. Lorsqu’enfin il se mit à parler, Riley nous appris qu’il connaissait Carlie depuis toujours puisque Lisbeth, la mère de l’enfant, était sa voisine et qu’elle les avait souvent gardés, son petit frère et lui. Je grognais, comme tous les autres, lorsque nous apprîmes que Carlie était l’enfant d’un viol – une « tournante » dont Lisbeth avait été la malheureuse victime ; c’est donc pour cette révoltante et affreuse raison que la gamine n’avait pas de papa. Riley et sa famille étaient les personnes les plus proches de Carlie et sa mère, ils faisaient office de tontons et grands-parents de substitution puisque la famille de Lisbeth l’avait chassée sans ménagements lorsque celle-ci avait décidé de garder le bébé ; il était hors de question et absolument scandaleux qu’ils soient associés à quelque chose d’aussi sordide....
C’est Riley qui avait également découvert le corps de Lisbeth gisant dans la cuisine, lui qui avait appelé la Police, mais avant d’avoir pu les prévenir de la disparition de Carlie, il avait été attaqué, pour se réveiller trois jours plus tard et redécouvrir le monde avec ses nouveaux yeux de vampire…
Il s’écarta brutalement de la fillette en sentant son contrôle flancher et lui demanda alors comment elle avait pu atterrir ici, dans un nid de vampires.
Carlie lui expliqua donc avec ses mots d’enfants ce qu’il s’était passé, que Felix avait tué sa mère avant de l’emmener pour l’enfermer avec Bella et Charlie, mais qu’elle avait pu s’échapper de cet enfer grâce à mon ange et que depuis, elle avait trouvé un refuge parmi nous, vampires, Quileute et Lycans.
Bella combla les lacunes du récit de l’enfant d’une voix basse et au débit bien trop rapide pour être perçu par un humain, et lorsque les nouveau-nés – principalement Riley – comprirent que Carlie et le Chef Swan auraient dû être un vulgaire repas, ils se mirent à gronder férocement. Ils savaient que Felix était barbare, sadique et totalement aliéné, mais ils n’en avaient jamais vraiment perçu l’ampleur.
Le reste de la journée s’écoula en explications et en révélations. Aro et Marcus apprirent aux nouveau-nés qu’ils étaient les fameux « Volturi », mais que jamais – ô grand jamais ! – ils correspondaient au noir portrait que leur avait dépeint Felix. Ils avouèrent effectivement qu’ils avaient commis des exactions à l’encontre des Enfants de la Lune, mais que cette extermination cruelle était le résultat d’un ignoble mensonge. Riley, Bree et Diego écoutaient patiemment nos récits ainsi que ceux des Lycans, feulant de-ci, de-là pour marquer leur désapprobation ou leur soutien, secouant la tête, écœurés d’avoir été aussi outrageusement trahis par celui qu’ils considéraient comme « le Maître ».
Finalement, alors qu’Esmée servait un repas gargantuesque aux humains et presque humains présents, Bree se tourna vers mon ange.
- Mais c’était quoi ce truc de dingue que tu as fait tout à l’heure Did... euh... Bella ?
- Hein ? De quoi tu parles ? Demanda ma douce en essayant de s’éclaircir les idées.
- Mais siii ! Ce truc de magie genre télé machin truc psycho sensoriomatique ! Quand t’as chopé la gamine sans la toucher et que t’as fait voler les humains dehors ! C’était trop fort ! S’exclama gaiement la petite femelle en sautillant sur place, fidèle imitation de ma voyeuse de sœur.
D’ailleurs Alice, qui voulait également tout savoir, se mit elle aussi à sauter sur place en tapant des mains, vite rejointe par la petite Bree, et toutes les deux firent une petite moue boudeuse, la lèvre inférieure tremblotant et les yeux de cocker larmoyant. Voyant que ma douce les observait avec effarement, comme si elle ne comprenait rien à leur demande, Alice et Bree soufflèrent de frustration puis croisèrent les bras sur leurs poitrines en maugréant. Dingue ! On dirait des jumelles !
Pfff… et dire qu’on avait déjà une Alice à supporter… Maintenant, on l’a en double exemplaire ! Quelle misère…
- Mais… De quoi parlez-vous ? Qu’est-ce que j’ai fait ? Demanda ma belle tout en regardant Alice et son clone avec épouvante.
- Mais siii ! T’as lancé ton bras en avant pour rattraper Carlie des bras de Diego et ensuite tu l’as envoyée dans les bras de Charlie avant d’expédier les quatre humains dehors ! C’est quand même toi qui l’as fait, tu devrais t’en souvenir ! Ronchonna Alice, vite rejointe par une Bree râleuse, impatientes qu’elles étaient de tout savoir.
Bella se tourna vers moi en quête de réponse et je haussais les épaules en secouant légèrement la tête en direction des Bralice pour qu’elle sache qu’elles avaient raison, ma Bella avait bien fait ça.
- Se pourrait-il que la jeune Isabella soit télékinésiste en plus d’être un bouclier, mon cher Eléazar ? Demanda avidement Aro, son côté collectionneur de talents refaisant surface.
- Du tout. Elle n’a en aucun cas le don de télékinésie. Répondit Eléazar.
- Mais pourtant, d’après ce que j’ai vu dans les souvenirs du jeune Edward et de la charmante Alice, c’était bien de la télékinésie ! Souffla dédaigneusement Aro.
- Je ne crois pas. A mon avis, c’est juste une manifestation de son bouclier physique. Puisqu’elle est capable de le projeter sur une personne éloignée, pourquoi ne serait-elle pas capable de le manipuler au niveau spatial également ?
- Oh. Dommage… Elle n’en serait que plus redoutable. Elle est une recrue de choix au sein de ma garde une fois toute cette affaire avec ces traitres de Caïus et Felix réglée! S’exclama gaiement Aro en tapant des mains tandis que Marcus secouait piteusement la tête.
Je ne pus m’empêcher de feuler méchamment suite à ses paroles. Il était hors de question qu’il me prenne ma Bella !
Sentant la tension émaner de mon corps, ma douce posa sa main sur mon épaule et la pressa délicatement.
- C’est… très gentil à vous de me faire cette proposition Aro, j’en suis même honorée mais…
- Je sais, je sais… Tu préfères rester ici à poursuivre ta petite vie tranquille, vivant d’amour et de sang frais… Je comprends, ne t’en fais pas, charmante Isabella mais… que veux-tu, c’est mon côté « collectionneur » qui ressort, c’est comme ça, je n’y peux rien, c’est plus fort que moi ! Rigola Aro, toute trace de convoitise disparue de ses propos.
Je soufflais, soulagé de savoir que mon ange ne finirait pas son éternité loin de moi, cloitrée à Volterra, et vis du coin de l’œil qu’Eléazar observait très attentivement les trois nouveau-nés. Lorsque son regard se posa sur Diego, il fronça les sourcils et finit par souffler de frustration.
- Qu’as-tu donc, mon vieil ami ? Nos conversations t’ennuient à ce point ? Demanda Aro en voyant l’expression d’Eléazar.
- Hum ? Non, non… J’essayais simplement de déterminer le talent du jeune Diego. Ces trois jeunes personnes sont douées, c’est avéré !
Du coin de l’œil, je vis que toutes les personnes présentes – humaines ou non – avaient cessé leurs activités et conversations pour se tourner vers les nouveau-nés et écouter Eléazar. D’ailleurs, celui-ci était satisfait de son petit effet et heureux de voir que tout le monde l’écoutait attentivement.
- Je disais donc que nous avons de jeunes talents parmi nous… La jeune Bree est une traqueuse, et une excellente ! Nonobstant, son talent fonctionne différemment de celui de Demetri, elle est bien plus physique que cérébrale, dirais-je… Par exemple, si nous lui mettions une goutte de sang du Chef Swan sous le nez pour ensuite l’emmener à des milliers de kilomètres d’ici, allant jusqu’à le cacher dans un goulag à la sécurité maximale au fin fond de la Sibérie, cette jeune fille le retrouverait en un rien de temps! Idem si elle réagit particulièrement à une voix. Le don du jeune Riley est des plus subtils cependant… très intrigant, d’ailleurs… Ce jeune homme est capable d’obtenir tout ce qu’il souhaite. Le jeune Diego me pose problème, par contre… Il est doué, c’est certain. Très doué même… Mais… je n’arrive pas à voir… Son aura est très… volatile… brouillée… comme sujette à des perturbations atmosphériques… Je n’arrive pas à voir en quoi… Et c’est très frustrant, croyez-moi !
Edward, écoutes-moi très attentivement, j’aimerai que tu te jettes sur lui comme si tu allais l’attaquer, je pense que ça pourrait déclencher son don.
Eléazar continuait de parler des probables capacités des nouveau-nés et je lui fis un signe de tête discret pour lui indiquer que j’allais faire ce qu’il me demandait. Alors que tout le monde écoutait avidement ses propos, je bondis subitement sur Diego, qui était affalé sur un fauteuil, et me retrouvais au sol, à me débattre avec son siège ; il n’était plus là.
Je n’écoutais pas les cris d’indignation et de protestation qui venaient de toutes parts et tournais la tête dans tous les sens, de façon à le retrouver ; je souris en le voyant dehors, la bouche grande ouverte et les bras ballants.
- Je pense que tu as ta réponse Eléazar. Tiens, regarde où il est ! Déclarais-je en pointant Diego du doigt.
- Un télé-porteur… Fabuleux ! Je comprends mieux cette aura indécise qui l’entourait… Viens jeune homme, Edward me donnait juste un coup de main, je n’arrivais pas à trouver ton talent ! S’exclama Eléazar en faisant de grands gestes ridicules de la main, un sourire éclatant barrant son visage afin de rassurer le nouveau-né, complètement perdu.
Diego entra d’un pas mal assuré et je lui lançais un coup de poing joueur dans l’épaule alors qu’il secouait la tête béatement, ne comprenant rien à ce qu’il venait de se passer.
Je profitais de l’extase générale sur le don du jeune vampire pour agripper fiévreusement le poignet de Bella et l’entraîner à l’écart de toute cette folie ambiante, puis l’emmenais vivement dans mon ancien antre, devenue aujourd’hui chambre d’ami.
Une fois la porte fermée, je poussais mon ange – qui gloussait comme une dinde soit-dit en passant – contre le mur et m’attaquais voracement à sa bouche, tel un assoiffé dans le désert découvrant miraculeusement un oasis. Bella répondit immédiatement à mon ardeur, ses lèvres s’entrouvrant sous la pression des miennes, et je gémis lorsqu’en glissant mes mains jusqu’à sa poitrine, je sentis ses tétons durcir sous mes doigts. J’avais l’air d’un ado pelotant sa petite amie à l’abri des regards parentaux – mais après tout, j’ai bien 17 ans ! – et Bella ressemblait à une jeune pucelle effarouchée, mais foutreusement sexy, dans sa façon d’agir.
Alors que ma langue fouillait goulûment sa bouche, que mes doigts taquinaient ses seins voluptueux et que ses mains parcourait avidement mon torse dénudé, une jambe passée autour de ma taille tandis que Bella se frottait outrageusement contre mon membre douloureusement tendu, la porte s’ouvrit dans un fracas terrifiant et nous sursautâmes en grognant de frustration, tournant la tête en même temps vers l’entrée pour découvrir un Charlie Swan au visage rougi par la colère, les yeux exorbités, la moustache frémissante et les mâchoires serrées. Un peu plus et je jurerai de voir de la fumée sortir par ses oreilles et ses narines !
Charlie « le Dragon » beau-papa Swan venait de faire son entrée…
- PAPA ! Mais tu ne vois pas que…
- Pas de ça avec moi Isabella Marie Swan ! Mais qu’est-ce que c’est que ces façons de se trémousser contre un homme comme si tu étais une chienne en chaleur ? Je ne t’ai pas élevée comme ça et ton mère non plus ! Un peu de respect que Diable ! L’interrompit Charlie, les veines de son front saillant dangereusement sous la colère.
- Non mais ça va pas la tête ? Je ne me trémousse pas comme une chienne en chaleur ! Et quand bien même je le ferai, je suis majeure et vaccinée, il va falloir te le rentrer une bonne fois dans le crâne ! Et je suis avec mon fiancé, papa. FI-AN-CÉ ! Je ne fais rien de mal !
- Fiancé, fiancé… c’est ce que tu me dis ! C’est bien joli tout ça, mais il n’est jamais venu demander ma bénédiction ou je ne sais quoi ton fiancé !
- Tu avais disparu, papa. DISPARU !
- Oui. Bon. D’accord. Il n’empêche qu’il aurait au moins pu avoir la décence de t’offrir une bague, tu ne crois pas ? Ce sont des choses qui se font en temps normal !
Ouch. Ça fait mal.
Le sourire qui ornait mes lèvres en entendant Bella prendre ma défense s’effondra immédiatement, tout comme la rage de mon ange qui me lança un regard d’une poignante tristesse en se remémorant cette épouvantable et ignoble soirée, qui avait pourtant si bien commencé.
La lèvre inférieure de ma douce se mit à trembloter et je la réceptionnais en douceur lorsqu’elle se jeta dans mes bras, le corps parcouru de sanglots silencieux. Je l’enlaçais étroitement, le menton posé sur le haut de sa tête, et la berçais sur place tout en fusillant le Chef Swan du regard.
- Mais quoi… mais que… mais qui… Balbutia Charlie tout en blêmissant à vue d’œil.
Sue Clearwater arriva une fois de plus à la rescousse, lui attrapa l’oreille et le tira dans le couloir avant de lui mettre un coup de pied aux fesses comme à un enfant qui aurait fait une énorme bêtise.
Je nous fis valser doucement jusqu’à la porte et la refermais d’un coup de pied puis consolais mon ange qui continuait à pleurer dans mes bras. Bien qu’elle ne puisse plus verser de larmes, ses sanglots déchirants me brisaient le cœur et me donnaient des envies de meurtres. Envers Felix, pour avoir gâcher odieusement notre bonheur… Envers moi-même pour n’avoir pas su la protéger comme je le devais… Et accessoirement envers mon beau-père qui appréciait énormément, depuis son retour parmi nous, me voir me démerder avec une gaule monstrueuse, des couilles épouvantablement douloureuses et des envies, malheureusement en suspens, de porno amateur avec sa fille.
Bella finit par se calmer au bout d’un long moment, puis elle enfouit et frotta son visage dans mon cou.
- Pourquoi il fait ça ?
- Je ne sais pas, Bella…
- Il voit bien qu’il me fait… qu’il nous fait du mal, non ? Alors pourquoi il continue ? S’il croit que je n’ai pas repéré son manège… Il n’était pas aussi… possessif avant d’être enlevé, il acceptait notre relation ! Alors pourquoi réagit-il de cette façon, maintenant?
- Je crois… Je crois qu’il n’a jamais réellement accepté notre couple. Je veux dire… Tu es sa fille, son bébé et tu seras toujours sa petite fille. Il a juste du mal à admettre que tu es adulte et que tu dois faire tes propres choix, pour lui, tu es toujours sa petite fille qu’il se doit de protéger contre vents et marrées… et accessoirement contre moi puisque je te « pervertis ». Ne t’en fais pas ma Bella, ça lui passera…
Je laissais mon ange méditer mes paroles et y repensais également. Je comprenais la réaction de Charlie, il ne voulait qu’une chose, protéger son enfant. Mais de là à réagir aussi excessivement, il y a une marge ! Est-ce qu’il calmerait ses ardeurs si j’offrais, une fois de plus, une bague de fiançailles à sa fille ? D’ailleurs, en y repensant, l’idée n’était pas bête… Bella m’avait coiffé au poteau la dernière fois, je ne m’attendais pas du tout à ce qu’elle me demande en mariage et – entre nous – mon orgueil l’avait mal pris! Et je ne parle pas de mon orgueil de mâle viril et au côté légèrement Cro-Magnon. Nous n’avions pas encore parlé de nos projets de mariage, le souvenir de nos fiançailles gâchées était encore bien trop frais dans nos esprits mais… peut-être pouvais-je changer la donne, trouver LA bague - enfin version 2 – et faire enfin ma demande, non?
Ooooooh ouiiii ! C’est génial ! C’est génial ! C’est génial ! Oh et en plus elle est carrément trop belle cette bague ! Une antiquité si tu veux mon avis, mais elle est magnifique ! J’suis trop contente ! Trop contente ! Trop contente ! Laisse-moi organiser votre mariage mon frère chéri à moi que j’aime et que j’adore ! Allez ! S’te plait ! S’te plait ! S’te plait !
J’étouffais à la fois un rire et une grimace en entendant les pensées d’Alice et mon ange sortit de sa torpeur lorsqu’elle sentit mon corps trembler contre le sien. Bella releva la tête, croisa mon regard et haussa un sourcil, me demandant silencieusement ce que j’avais.
- Alice.
- Quoi Alice ?
- Oh ! Euh… Comme d’habitude, elle a une idée farfelue et ses pensées dégénérées m’ont fait rire, c’est tout ! Mentis-je avant de l’embrasser délicatement.
Je t’en foutrais des idées farfelues et des pensées dégénérées ! Mes idées sont toujours génialissimes et fabuleuses ! Mes pensées sont merveilleuses et grandioses! Tu devrais me vouer un culte au lieu de te moquer, sale traître !
Au passage, pour la bague, tu la trouveras dans la petite bijouterie à Port-Angeles, la même où tu avais acheté la première version ! Merci qui ?
- MERCI ALICE ! T’ES UN GÉNIE !
Y’a des jours, j’adore ma sœur !
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Effectivement, Alice avait eu raison…
Je profitais d’un après-midi en solitaire pour aller à Port-Angeles, prétextant louer des films pour la soirée, pendant que les autres accompagnaient les nouveau-nés pour une sortie expérimentale au milieu d’humains ; Jacob, après accord des Anciens, avait proposé la Push puisque les Quileute connaissaient la légende des « sangs froids » et ma famille, ainsi que la Meute de Jake étaient à même de les aider en cas de problème.
Je passais rapidement au vidéoclub et prenais quelques films, principalement des films d’action et des thrillers ; connaissant Alice, elle avait déjà fait le plein de comédies romantiques écœurantes de bons sentiments et mièvres à souhait.
Je filais jusqu’à la petite bijouterie où j’avais trouvé le saphir de mon ange – le bleu lui va si bien ! – et y trouvais le même vendeur que la dernière fois. Lorsqu’il vit un « sale jeune » s’approcher des bijoux, il commença à grommeler mais lorsque je me retournais et qu’il aperçut clairement mon visage, ses yeux s’éclairèrent à l’idée de la commission que j’allais lui faire gagner et un sourire mielleux étira ses lèvres. J’observais les étalages les uns après les autres et désespérais de trouver mon bonheur. Lorsqu’il vit mes épaules s’affaisser, le vendeur s’approcha de moi.
- Auriez-vous besoin d’un conseil, jeune homme ? Sa voix fielleuse me filait des boutons.
- Je cherche quelque chose de spécial... d’unique… et bien que ces bagues soient magnifiques, elles ne me conviennent pas.
- Hum… Un choix difficile pour un client difficile… Ne bougez pas, je crois avoir quelques babioles à vous proposer !
Il tapa dans ses mains et fonça dans l’arrière-boutique. Je l’entendis farfouiller dans un placard et il revint une dizaine de minutes plus tard, deux coffrets en bois laqués dans les mains qu’il posa délicatement sur le comptoir avant d’ouvrir le premier.
- Ces bijoux sont des créations uniques qui ont été faites sur demande mais qui n’ont pas été réceptionnées pour diverses raisons, rupture, décès…
Je jetais un coup d’œil aux bagues mais ce que j’y voyais ne me plaisait pas. Ce n’était qu’un vulgaire étalage de cailloux de taille monstrueuse, des bijoux bien trop grossiers, de mauvais goût et ostentatoires pour ma Bella. Lorsqu’il vit ma grimace de dégoût, le vendeur souffla de frustration puis passa au second coffret.
- Ces bijoux-ci sont plus anciens, datant du siècle dernier pour la plupart et…
Je n’écoutais pas la suite, plongé dans la contemplation de la bague.
Un fin anneau en vermeil était surmonté d’un chaton enserrant délicatement une magnifique perle d’une perfection absolue. La nacre produisait naturellement une douce lueur, renforcée par l’éclat des émeraudes serties sur le pourtour du chaton. Une merveille de perfection pour ma parfaite merveille.
- Ah ! Ah ! Nous avons une gagnante ! S’exclama gaiement le vendeur, alléché à l’idée de sa commission et je grognais d’avoir été ainsi vulgairement sorti de ma contemplation.
Je sortis ma carte bancaire, signais les papiers, prenais la garantie et récupérais l’écrin que j’enfonçais dans ma poche, marmonnant un vague salut à l’attention du bijoutier, puis ressortis prestement avec une seule idée en tête : regagner Forks au plus vite.
Le trajet du retour fut très rapide. Personne sur les routes, aucun contrôle routier, je pouvais pousser le moteur à fond et m’en donner à cœur joie ! Aaaah… l’ivresse de la vitesse…
Une fois arrivé à proximité de la villa, je fus bombardé par une multitude de pensées ; tout le monde était de retour, mais une seule personne m’importait.
J’emportais le sac contenant les films et le donnais à Emmett tout en tapotant nerveusement ma poche. Elle n’a aucune raison de me dire « non », non ?
J’appris que les nouveau-nés s’en étaient bien tirés cet après-midi, il n’y avait eu aucun dérapage, mais comme Carlisle leur faisait remarquer, les Quileute avaient tous le gène lupin, même si celui-ci n’est pas toujours actif. Par contre, il envisageait de les emmener, accompagnés bien sûr d’une imposante délégation, se promener dans Forks pour un nouvel essai qu’il espérait concluant. Je cherchais ma douce et délicieuse Bella des yeux mais ne la trouvais pas. Charlie était-il encore passé par-là ?
Oh t’énerve pas frangin ! Elle est avec moi ta Bella ! Je la prépare pour votre soirée. D’ailleurs, comme vous avez ruiné la clairière avec vos âneries, Jake vous donne l’accès aux falaises de la Push pour que tu fasses ta demande. Tout est prêt là-bas, tu verras ! Alors laisse-moi au moins le plaisir de jouer à Barbie-Bella une dernière fois avant votre mariage ! J’ai déjà une tonne d’idées tu verras, ça sera grandiose ! Au moins 500 invités ! Une fontaine de champagne pour les humains et presque humains… des colonnes de fleurs… des dais de tulle blanc et de soie… un lâché de colombes… un orchestre classique…
Je m’étranglais en entendant les divagations de ma sœur… évidemment qu’elle souhaitait organiser notre mariage ! Mais là, elle ne prenait en compte que ses goûts à elle et ne faisait en aucun cas de nos souhaits. Grrr… il fallait trouver une solution pour la calmer dans ses idées de grandeur ou Bella risquait de me laisser comme un con faire le pied de grue devant l’autel le jour J !
Je fonçais au cottage, me douchais et m’habillais sobrement. Un pantalon noir, une chemise blanche et une veste noire, classique mais simple. Je vérifiais pour la cinq-centième fois que la future bague de mon ange était bien dans ma poche et retournais à la villa pour rejoindre ma douce. Étrangement, la maison était déserte – enfin tout le monde était à l’extérieur, dans le jardin – lorsque j’entrais. Alice ne devait pas y être étrangère… Je me retournais lentement au son des pas cliquetant doucement sur l’escalier et mon regard fut immédiatement captivé par l’apparition divine descendant jusqu’à moi.
Alice avait, pour une fois, fait preuve de sobriété. Bella était vêtue d’une robe en soie simple, fluide, moulant parfaitement le haut de son corps et s’évasant au niveau des hanches. La blancheur absolue du tissu donnait une apparence presque surréelle, féerique à ma Bella, et ses cheveux retombant en boucles souples sur ses épaules lui conféraient un air angélique. D’ailleurs, le sourire qu’elle arbora lorsqu’elle me vit muet d’adoration était absolument… diabolique.
Je lui tendis silencieusement la main et elle la saisit, puis je l’entrainais, toujours sans un mot, jusqu’à l’extérieur. Ne voulant pas qu’elle tâche sa belle robe immaculée, je glissais doucement un bras sous ses genoux et passais le second dans son dos. Elle gloussa lorsque je la soulevais et redoubla de rire alors que je l’emmenais au pas de course – vitesse humaine pour ne pas la décoiffer – jusqu’aux falaises de La Push.
Alice avait décidément fait les choses en beauté !
Une multitude de photophores étaient disposés en un vaste cercle autour d’un lourd tapis de velours rouge avec, en son centre, un panier en osier contenant deux flûtes à champagne et des bouteilles « cuvée du puma ». Le tapis était parsemé de pétales de roses rouges et de freesias blancs et le soleil couchant inondait l’endroit de ses doux rayons orangés, apportant une touche intime et sensuelle à l’endroit. J’étais muet d’admiration, tout comme ma Bella. Lorsqu’elle vit ma bouche entrouverte sous la surprise, elle rit doucement.
- Alice ? Chuchota-t-elle d’une voix douce, de peur de briser la magie des lieux.
- Alice. Lui répondis-je sur le même ton, effrayé à l’idée de lever l’enchantement.
Je frissonnais légèrement et emmenais ma douce au centre du tapis avant de la déposer délicatement au sol. Je m’assis à ses côtés et me perdis dans la contemplation du coucher de soleil, ou plutôt de ma Bella resplendissant de mille feux sous les rayons crépusculaires.
Déglutissant bruyamment, et bénissant intérieurement la bouteille que je venais de déboucher d’avoir étouffé ce son incongru – j’inspirais profondément pour me donner du courage et servis un verre à mon ange avant d’en faire de même pour moi. Elle me sourit doucement pour me remercier et du coin de l’œil, je vis qu’elle frissonnait également. Avait-elle déjà deviné la raison de notre venue ici ? Était-elle aussi apeurée que moi à l’idée d’un « non » potentiel ?
Je soufflais une dernière fois, pris mon courage à deux mains et posais un doigt sur son menton pour relever son doux visage et emprisonner son regard du mien.
- Bella je… Je sais que techniquement on en a déjà parlé et… enfin tout a été gâché mais… je veux dire…
- Edward ! Respire.
Ses grands yeux rieurs luisaient d’un éclat chaleureux, emplis de tendresse et d’amour. Elle posa délicatement sa bouche sur la mienne, la caresse de ses lèvres était presque fantomatique mais suffisante pour m’insuffler le courage nécessaire. Je m’arrachais à ses lèvres lorsqu’elles se firent plus aventureuses ; hors de question que je perde la tête et que j’oublie la raison de notre présence ici.
- Bella, tu es toute ma vie. Depuis que nos regards se sont croisés à cette soirée, tu es devenue le centre de mon univers, ma raison d’être. J’ai failli de perdre à deux reprises et la dernière m’aurait été fatale si tu ne m’étais pas revenue. Tu m’as déjà dit « oui » par le passé, enfin techniquement, c’était moi puisque tu m’avais volé la vedette alors… J’espère sincèrement que tu me diras « oui » ce soir. Isabella Marie Swan… mon ange… ma douce… ma vie… acceptes-tu d’illuminer mon éternité de ton éclat en m’épousant ?
J’eus à peine le temps de finir que je m’écroulais au sol, Bella à califourchon sur mes cuisses, ses lèvres butinant incessamment mon visage et un flot torrentiel de « OUI ! » se déversant de sa gorge. Je nous fis rouler à même le sol et la surplombais pour découvrir un sourire radieux sur son visage.
- Ça c’est un « oui » ou je ne m’y connais pas… SMACK !… Tu es sûre… BIZZZ !… que tu… SMACK !… ne veux… BIZZZ !… Pas voir… SMACK !… la bague… SLURP !... avant ? SMACK!
Bella s’arracha difficilement de mes lèvres et passa ses doigts dans ses cheveux pour les remettre en place.
- La bague… Quelle bague ? Ah oui ! La bague !
Je ris face à sa réaction et enfouis la main dans la poche de ma veste, qui était mystérieusement tombée au sol au cours de ses « oui ! », pour en ressortir l’écrin que je brandis fièrement comme un trophée. Je l’ouvris et m’extasiais de son sourire béat avant de lui passer la bague au doigt tout en l’embrassant délicatement. Mes lèvres se firent plus enhardies, plus pressantes contre les siennes et lorsque mes mains glissèrent dangereusement sur ses cuisses, Bella s’arracha à moi, le souffle court, les lèvres gonflées, les yeux noirs de désir.
- Quand ?
- Euh… Quoi ?
- On se marie quand, Edward ?
- Et bien… je pensais… vu que les choses bougent très vite en ce moment… on pourrait attendre la confrontation avec Felix et Caius et se marier ensuite, qu’en penses-tu ?
- Non.
- Non ? Mais je croyais que…
- Je veux t’épouser Edward, maintenant. Tout de suite. On a déjà trop attendu. Je veux être à tes côtés, je veux être tienne lorsqu’on les affrontera !
- Ma Bella…
Je l’enlaçais étroitement, le cœur gonflé de bonheur à l’idée qu’elle soit bientôt mienne, réellement, puis me mis subitement à frémir de dégoût lorsqu’une pensée envahit mon esprit.
- Edward ? Que se passe-t-il ? Tu n’en as pas envie ?
- Si ! Bien sûr que si !
- Mais alors quoi ?
- Pas quoi. Qui…
- Comment ça ?
- Alice…
- Oh.
- Oui OH ! Si tu savais déjà tout ce qu’elle a prévu !
- Comment ça ?
- Ignoble. Horrible !
- A ce point ?
- Pire ! Des fontaines de champagne, un orchestre, des tonnes de fleurs, invités et je ne te parle pas du reste !
- Tu as envie de ça, toi ? S’exclama mon ange, le visage envahi par la terreur.
- Quoi ? NON ! Non, je veux quelque chose de simple… d’intime… toi, moi, le prêtre et les témoins, ça me suffit. Tout ce que je désire, c’est que tu m’épouses.
- On fuit à Vegas ?
- C’est une très bonne idée mon ange, mais tu oublies une chose : Alice va le savoir avant même qu’on parte et elle nous empêchera d’y aller… Dommage car ton idée est plus que tentante…
Bella croisa ses bras autour de mon cou, ses doigts fins jouant avec mes cheveux, et un sourire diabolique étira ses lèvres parfaites, rivalisant avec la lueur malicieuse qui éclairait son regard.
- Et si je te disais que nous sommes sous mon bouclier depuis que nous sommes arrivés ici, qu’Alice n’a rien vu et ne verra rien tant que nous en sommes enveloppés, et qu’elle ne peut donc rien prévoir ni prédire… Tu en dis quoi ?
- Ce que j’en dis ? Vegas bien sûr !
- Vegas alors ?
- Vegas.
Je me mis à rire, à la fois de soulagement, de bonheur et d’exaltation puis me jetais sans ménagement sur ma Bella, impatient de savourer son corps de rêve. Vegas, attention ! Nous voilà !
Vous voulez la suite ??? moi j'veux des com's ! bizzz
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viva Las Vegas... j'ai beaucoup aimé ce chapitre (comme d'hab) ah sacré Charlie il va rendre Edward fou, lol, mais il exagere tout de meme et en devient méchant... Bella risque de finir par se facher... en tout cas j'adore quand Sue le remet en place, mdr, vivement la suite, bisosu
RépondreSupprimerVaut mieux qu'ils aillent à Vegas, comme ça Alice ne pourra pas faire ses frasques et Charlie les empêcher de se marier! ^^ par contre, il y en a qui seront déçus d'avoir manqué le mariage! :( mais c'est vrai que Charlie devient fou et je suis curieuse de savoir ce qui se passe avec lui, c'est louche!
RépondreSupprimermais enfin, c'est officiel et définitif ils vont finalement se marier! =P par contre, elle est passé où la première bague? je me souviens plus de ce qui s'est passé, c'est loin! lol
Hellooo°°° !
Supprimeret oui, Vegas ! bien plus simple lorsqu'il y a des empêcheurs de tourner en rond, non?
Pour le comportement de Charlie, réponse dans 2 chapitres ! et pour ce qu'il est advenu de la première bague, je te renvoie au chapitre 43 "un cheveu sur la soupe" ;p
jai Adore ce chapitre jattend impatiemment la suite a vegas
RépondreSupprimerHello!
RépondreSupprimerLe talent de Bella ce développe! Edward à fait ça demande, et c'est partie pour Las Vegas!!!
Hâte de "voire" la tête d'Alice et de Charlie.
Prend soin de toi!!
Ilonka
Alice va être folle de rage et Charlie promet d être encore plus désagréable, il a même pas peur des vampires.
RépondreSupprimerJ adore ta fic elle est extra, drôle, mouvementée, géniale quoi. j attend avec impatience la réaction d alice charlie et bien sûr Felix.
Gros bisous un gros merci pour cette aventure.
Bonne inspiration
a plus
Samystere
Vegas? Ohhh ohhh.... J'en connais 2 qui vont pas êtres contents... Surtout la dénommer Alice :)
RépondreSupprimerToujours un plaisir de te lire ;)
Bisous ma miss !